Chapitre 17 : Renaissance.

La pluie tambourinait contre le toit de la vieille maison, chaque goutte résonnant comme un écho du désespoir d'Isabelle. Trempée de sueur froide, elle se leva douloureusement du sol, chaque mouvement lui arrachant un gémissement de douleur. Sa main ensanglantée pressait son ventre, là où son défunt amant l'avait poignardée. Son souffle était laborieux, entrecoupé de sanglots désespérés. Elle sentit ses forces la quitter peu à peu, mais la rage et la douleur la poussaient à se maintenir debout. Ses larmes se mêlaient à la pluie qui s'infiltrait à travers les fissures du plafond, ses cris de détresse se perdant dans le vacarme de l'orage extérieur.

Isabelle, tremblante et accablée
de douleur, commença à ramper
vers le couteau ensanglanté
chaque mouvement une épreuve
de volonté et de souffrance. Ses
larmes coulaient librement,se
mêlant à la sueur et au sang. Elle
étendit une main tremblante vers
l'arme, ses doigts effleurant le
métal froid avant de le saisir
fermement. Un sanglot plus fétendit une main tremblante vers l'arme, ses doigts effleurant le métal froid avant de le saisir
fermement. Un sanglot plus fort
que les autres échappa de ses
lèvres alors qu'elle se redressait
avec difficulté, serrant le couteau
dans sa main ensanglantée.

- SALE TRAITE ! cria-t-elle sur le nerfs, en arrachant ses cheveux.

Dans un élan de rage et de désespoir elle hurla de toutes ses forces avant de jeter violemment le couteau à l'autre bout de la pièce. L'arme se heurta au mur avec un bruit sourd, puis retomba au sol. Isabelle, épuisée et vidée
s'effondra à genoux, continuant
de pleurer, son corps secoué de
spasmes incontrôlables.

Soudain, Isabelle entendit des cris perçants à l'extérieur, mêlés au fracas de pas précipités et à des appels désespérés. Les villageois
semblaient paniqués, leurs voix
formant une cacophonie de
terreur. Avec toute la force qui lui
restait, elle pressa fermement sa
plaie pour contenir le saignement
et se leva lentement, chaque
mouvement accompagné d'une
grimace de douleur

- Il faut que je voie ce qui se
passe...murmura-t-elle entre deux respirations saccadées.

Tremblante, Isabelle se dirigea
vers la porte de sa maison. Elle
s'appuya contre le cadre pour
reprendre son souffle avant de
l'ouvrir. L'air frais et humide de
l'orage la frappa instantanément,
mais elle continua, résolue. En
sortant, la scène qui se dévoila
devant elle la choqua
profondément.

Le village était en chaos. Des
villageois couraient dans toutes
les directions, leurs visages
marqués par la panique. Des
maisons étaient en feu, des
flammes léchant les toits de
chaume et éclairant la nuit d'une
lueur sinistre. La pluie battante ne suffisait pas à éteindre les
incendies, et le tonnerre grondait
au-dessus d'elle.

- Que se passe-t-il ? cria Isabelle
sa voix se perdant presque dans le vacarme ambiant.

Elle avança péniblement
cherchant à comprendre lorigine
de ce chaos. Soudain, un homme
couvert de suie se précipita vers
elle, le visage déformé par la
terreur.

- LES PIRATES ! Ils ont attaqué le
village ! Nous devons fuir !
hurla-t-il avant de disparaître
dans la foule.

Isabelle regarda autour d'elle, les
yeux écarquillés par l'horreur. Des pirates ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ? Elle repéra une femme, agenouillée près du corps inerte d'un enfant, pleurant désespérément. Plus loin, un groupe de villageois tentaient de repousser les envahisseurs brandissant des outils de ferme comme armes improvisées.

- Je doi-dois faire quelque
chose..., se répétait-elle, la voix
tremblante mais déterminée.

Isabelle avançait péniblement dans la foule des villageois paniqués, son visage crispé par la douleur de sa blessure. Autour d'elle, c'était le chaos absolu : des cris de terreur, des pleurs, des flammes dévorant les maisons, et la pluie battante qui ne suffisait pas à calmer l'incendie.

Alors qu'elle essayait de se frayer un chemin, un villageois trébucha contre elle, la faisant tomber lourdement au sol. La douleur irradia de son ventre blessé, et elle laissa échapper un gémissement de souffrance. Le monde autour d'elle semblait s'effondrer, et le fracas des événements était assourdissant.

Elle tenta de se relever, mais la douleur était trop intense. Allongée sur le sol boueux, elle ferma les yeux, espérant que ce cauchemar prendrait bientôt fin. Cependant, elle sentit soudain une présence s'arrêter juste devant elle. Lentement, elle rouvrit les yeux et releva faiblement la tête.

Un vieux pirate se tenait là, à quelques pas d'elle. Il avait une apparence fantomatique, ses vêtements étaient usés et tachés, et son visage portait les marques du temps et des batailles. Ses yeux étaient d'un bleu perçant, et malgré l'air neutre qu'il affichait, il semblait émaner de lui une aura inquiétante.

Le regard d'Isabelle croisa celui du pirate. Elle ne pouvait pas déterminer s'il représentait une nouvelle menace ou une possible aide dans cette situation désespérée. La respiration haletante, elle essaya de formuler des mots, mais sa voix n'était qu'un murmure.

- Qu-u-qui êtes-vous ? parvint-elle à articuler, sa voix tremblante.

Le capitaine fantôme se redressa lentement, observant Isabelle de son regard perçant. Ses traits étaient marqués par les épreuves du temps et des combats, mais ses yeux brillaient d'une lueur déterminée.

- Je suis le capitaine Alaric Brumenoire, déclara-t-il d'une voix grave et résonnante. Chef de cette armée de pirates fantômes qui ravage votre village ce soir. Nous ne sommes ici que pour une chose : l'or et les trésors cachés !

Isabelle, allongée sur le sol boueux et blessée, sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine. Elle regarda le capitaine avec horreur et incompréhension. Comment un homme pouvait-il être à la fois si vivant et si spectral ? Et pourquoi diable était-elle encore en vie ?

- Vous attendez quoi pour me tuer capitaine ? Je ne suis qu'une simple jeune femme ! TUEZ MOI ET VITE ! déclara-t-elle la voix tremblante, avant de pleurer silencieusement.

Le pirate fantôme la regarda sans répondre immédiatement. Un silence lourd s'installa entre eux, malgré le tumulte environnant. Finalement, il s'agenouilla près d'elle, son visage toujours impassible.

- Tu es en bien mauvais état, petite, dit-il d'une voix rauque. Qu'est-ce que tu fais ici, seule et blessée ?

Isabelle prit une profonde inspiration, rassemblant le peu de force qui lui restait.

- M-mon ancien amant...I-il m'a poignardée au ventre...J'ai donc par conséquent, perdu notre bébé ! expliqua-t-elle, la douleur palpable dans chaque mot.

Le capitaine Alaric Brumenoire
posa alors sa main froide et éthérée sur l'épaule d'Isabelle. Elle retint son souffle, s'attendant à sentir une douleur intense ou à voir sa vie s'éteindre sous la poigne du capitaine. Mais à sa grande surprise, rien de tel ne se produisit. Au contraire, une étrange chaleur se diffusa de la main du capitaine, contrastant avec son apparence fantomatique.

Il observa attentivement Isabelle, ses yeux fantomatiques scrutant chaque détail de la jeune fille. Il voyait en elle une âme perdue et détruite, brisée par la trahison et la violence. Isabelle, encore une enfant, se tenait devant lui, le visage pâle et les yeux brillants de larmes non versées. Elle tenait fermement sa blessure au ventre, tentant de combattre la douleur qui la submergeait.

Le capitaine, imposant et spectral, ne pouvait s'empêcher d'être impressionné par la résistance de la jeune fille. Un humain normal n'aurait jamais enduré une telle douleur et blessure sans s'effondrer. Mais elle, elle tenait bon, malgré tout. Ses doigts tremblaient autour de la plaie, son souffle était saccadé, mais elle restait debout, fixant le capitaine avec une détermination farouche.

- Tu es une enfant, et pourtant, tu montres une force que peu d'adultes possèdent, murmura le capitaine Alaric Brumenoire, son ton grave résonnant dans l'air nocturne. Quel est ton nom, petite ?

- Isabelle, répondit-elle d'une voix faible mais résolue, ses yeux rencontrant ceux du capitaine. Isabelle De Rose...chuchota-t-elle la dernière partie de sa phrase.

Capitaine Alaric Brumenoire hocha la tête, comme s'il trouvait une sorte de reconnaissance dans ce nom. Il détourna son regard de son visage pour se concentrer à nouveau sur la blessure. La plaie semblait profonde, le sang coulait encore malgré les efforts d'Isabelle pour l'arrêter.

- Ta blessure est sérieuse, dit-il doucement, presque avec une pointe de regret. Mais ta volonté de survivre est admirable. Peu de gens auraient résisté aussi longtemps ! avoua-t-il d'un air confus et administratif.

Isabelle serra les dents, refusant de montrer la douleur qui la dévorait de l'intérieur.

- Je ne veux pas mourir...dit-elle simplement, ses yeux brillant de défi. Pas comme ça !

Le capitaine resta silencieux pendant un moment, pesant ses options. Il savait qu'il ne pouvait pas la laisser mourir ici. Quelque chose en elle l'intriguait, le fascinait même. Peut-être voyait-il en elle une chance de rédemption, ou peut-être simplement un esprit combatif digne d'être sauvé.

- Très bien, dit-il enfin, d'un ton résolu. Je ne te laisserai pas mourir. Pas ici, pas maintenant ! affirma-t-il sincèrement, en se redressant du sol du village.

Il tendit une main fantomatique vers elle, une lueur déterminée dans ses yeux.

- Suis-moi, Isabelle. Il y a encore de l'espoir pour toi ! dit-il gentiment, en attendant la jeune femme.

Isabelle hésita un moment, ses yeux scrutant la main spectrale du capitaine fantôme tendue vers elle. Elle pouvait sentir la froideur émaner de lui, un rappel constant de la nature surnaturelle de cet être. Sa main tremblait légèrement, la douleur de sa blessure la traversant par vagues.

Le capitaine fantôme attendit patiemment, son regard empreint d'une étrange compréhension. Il savait qu'il lui demandait beaucoup, et il respectait son hésitation. Finalement, prenant une profonde inspiration, Isabelle tendit sa main, effleurant d'abord timidement celle du capitaine. Le contact était froid mais surprenamment solide.

Avec une détermination renouvelée, elle agrippa fermement sa main.

- Tu fais le bon choix, Isabelle, murmura Alaric, sa voix apaisante malgré sa nature fantomatique.

Avec une douceur inattendue, il l'aida à se relever du sol. Isabelle grimaça, serrant les dents contre la douleur lancinante qui irradiait de sa blessure au ventre. Chaque mouvement était un effort, chaque pas un défi. Pourtant, elle sentait une force nouvelle en elle, alimentée par la résilience que Alaric Brumenoire semblait voir en elle.

L'équipage fantôme se figea, les visages incrédules et choqués, alors qu'ils voyaient leur capitaine, le redoutable Alaric Brumenoire, aider une mortelle. Des murmures et regards échangés trahissaient leur confusion et leur mécontentement. Certains reculaient, d'autres serraient les poings, leurs silhouettes spectrales vacillant dans la lumière pâle de la lune.

Le second du capitaine, un spectre imposant nommé Zak, s'avança, le regard dur et la voix grondante.

- Capitaine, c'est une mauvaise idée de sauver cette gamine ! Elle n'est qu'une mortelle, une proie facile, et une menace pour nous tous ! cria-t-il furieusement au près de son capitaine, afin de lui faire changer d'avis.

Isabelle, affaiblie par la douleur, fronça les sourcils, ses jambes tremblantes. Elle s'appuya davantage sur le capitaine, sa respiration courte et laborieuse. Elle pouvait sentir la tension monter, une confrontation imminente.

Le capitaine fantôme se plaça devant elle, ses yeux brûlant d'une lueur déterminée.

- SILENCE, ZAK ! ordonna-t-il d'une voix glaciale. Cette jeune fille mérite notre protection, et je ne tolérerai aucun défi à mon autorité ! hurla-t-il en retour, en souriant surnoisement à son second.

Zak serra les poings, son visage se tordant de colère.

- Mais capitaine, nous sommes des pirates fantômes, pas des nourrices !

Avant que Zak ne puisse terminer sa phrase, le capitaine Alaric Brumenoire leva une main, une énergie spectrale crépitant autour de lui. En un instant, Zak se retrouva réduit en miettes, des fragments de son essence spectrale dispersés dans l'air nocturne. Un silence de plomb s'abattit sur l'équipage, les yeux des pirates fantômes écarquillés de stupeur et de peur.

- Quelqu'un d'autre a-t-il une objection ? gronda le capitaine Alaric Brumenoire, sa voix résonnant comme un tonnerre.

Les pirates fantômes baissèrent les yeux, murmurant des excuses et des protestations craintives. Aucun d'eux n'osa défier à nouveau l'autorité du capitaine.

Le capitaine fantôme se tourna vers Isabelle, son expression se radoucissant légèrement.

- Tu es en sécurité avec moi, Isabelle, dit-il doucement, la tenant fermement mais avec une étrange gentillesse. Nous allons soigner ta blessure et trouver un moyen de te sortir de ce cauchemar.

Isabelle hocha la tête, ses yeux remplis de gratitude et de soulagement. Malgré la douleur et la peur, elle sentait une lueur d'espoir grandir en elle. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait protégée, même au milieu de ces pirates fantômes redoutables.

🏴‍☠️✨️🏴‍☠️

Le navire fantôme fendait les eaux glaciales, les vagues rugissantes heurtant la coque avec une force implacable. La pluie battante et les éclairs zébrant le ciel créaient une atmosphère à la fois terrifiante et envoûtante. Le grondement du tonnerre résonnait comme le battement d'un cœur géant, rendant la scène encore plus surréaliste.

Isabelle se tenait à la proue, ses yeux fixés sur l'horizon obscurci. Sa main reposait sur sa blessure, soigneusement bandée, mais la douleur persistait, un rappel constant de la nuit d'horreur qu'elle avait vécue. Le vent glacé fouettait son visage, mêlant ses cheveux avec la pluie, mais elle ne bougea pas, trouvant un étrange réconfort dans le tumulte de la mer.

Derrière elle, les marins fantômes chantaient et dansaient, leurs voix étranges et éthérées s'élevant en un chant macabre. Les paroles des chansons étaient des récits de vie, de mort et de la mer, racontant des histoires de trésors perdus et de batailles navales épiques. Malgré leur nature spectrale, il y avait une joie brute et sauvage dans leurs festivités, une célébration de leur existence entre la vie et la mort.

Le capitaine fantôme s'approcha d'Isabelle, se tenant silencieusement à ses côtés pendant un moment avant de parler.

- Comment te sens-tu ? demanda-t-il, sa voix douce contrastant avec le fracas des éléments.

- J-Je vais bien, répondit Isabelle, détournant brièvement les yeux de l'horizon pour le regarder. C'est juste...Tellement à absorber.

Capitaine Alaric Brumenoire hocha la tête.

- C'est compréhensible...Peu de mortels voient ce que tu as vu et survivent pour le raconter.

Elle hocha la tête, retournant son regard vers la mer.

- Pourquoi m'aides-tu ?

Le capitaine fantôme resta silencieux un moment, ses yeux fixés sur les vagues. Tu as une force en toi, Isabelle. Une résilience rare.

- Tu as survécu à une nuit que beaucoup n'auraient pas supportée. Je vois en toi une alliée potentielle, quelqu'un qui pourrait comprendre les ténèbres sans y succomber...murmura-t-il de manière sérieux, en gardant son sans froid.

Isabelle ne répondit pas, mais ses pensées tourbillonnaient. Elle savait qu'elle était loin d'être la fille innocente qu'elle était autrefois. Sa rencontre avec le capitaine et son équipage avait déjà commencé à la changer.

Elle était toujours envahie par la méfiance. Le capitaine Alaric Brumenoire, bien qu'il l'ait sauvée, restait un pirate, une créature de légende, entourée de mystères et de dangers. Son esprit tourmenté oscillait entre gratitude et prudence. Elle connaissait la réputation des pirates : manipulateurs, cruels, et assoiffés de trésors et de sang.

Soupirant profondément, Isabelle tourna à nouveau la tête vers le capitaine du navire. Le capitaine Alaric Brumenoire observait l'horizon, son regard perçant semblant percer les ténèbres de la tempête. Prenant une profonde inspiration, elle se leva, son cœur battant fort dans sa poitrine.

- Capitaine, commença-t-elle, sa voix ferme et déterminée malgré la douleur persistante de sa blessure. Je veux vous remercier de m'avoir sauvée...chuchota-t-elle tristement, en tenant fermement son ventre blessé.

Le capitaine fantôme se tourna vers elle, ses yeux brillants d'une curiosité intense. Avant qu'il ne puisse répondre, Isabelle attrapa un sabre posé à côté d'elle et le brandit avec une assurance nouvelle. Elle avança vers lui, le regard déterminé, ses yeux étincelant d'un mélange de défi et de résolution.

- Je ferai tout pour vous protéger, déclara-t-elle, sa voix forte et claire malgré le rugissement de la tempête. Je deviendrai l'un des pirates les plus redoutables qui n'aient jamais existé !

Un sourire lent s'étira sur le visage du capitaine. Il la regarda avec une lueur d'amusement et de respect dans les yeux.

- Tu as du courage, Isabelle, dit-il doucement. Mais devenir un pirate redoutable demande plus que des mots. C'est un chemin dangereux et solitaire ! déclara-t-il sérieusement, en croisant les bras.

Isabelle hocha la tête, ses yeux ne quittant pas ceux du capitaine.

- Je suis prête à l'emprunter. Je n'ai plus rien à perdre ! répliqua-t-elle avec détermination, elle en ne voulant plus jamais se laisser intimider.

Alaric laissa échapper un léger rire, approchant lentement d'elle. Il posa une main lourde et rassurante sur son épaule.

- Alors bienvenue à bord, Isabelle. Montre-moi de quoi tu es capable !

Les pirates s'étaient rassemblés en cercle sur le pont, leurs rires rugueux et moqueurs se mêlant aux grondements du tonnerre. Isabelle, le visage déterminé, se tenait face à eux, un sabre bien en main, prête à prouver sa valeur.

Le capitaine fantôme observa la scène d'un œil perçant. Ses hommes se moquaient ouvertement d'Isabelle, leurs voix rauques remplies de scepticisme.

- Regardez la gamine ! Elle croit pouvoir se battre !?

- SILENCE ! rugit le capitaine du navire, sa voix coupant à travers le tumulte comme un coup de tonnerre. Les rires s'arrêtèrent immédiatement, remplacés par un silence tendu. Les pirates se turent, surpris par la sévérité de leur capitaine.

Capitaine Alaric Brumenoire s'avança vers Isabelle, son expression sévère mais teintée d'un respect silencieux. Il dégaina son propre sabre, l'arme scintillant sinistrement dans la lumière des éclairs.

- Tu veux apprendre, petite ? Alors montre-moi ce que tu sais faire ! Dit-il d'un air de défi, en souriant surnoisement.

Il se mit en position, prêt à enseigner à la jeune femme ses connaissances durement acquises au fil des ans. Isabelle ne perdit pas de temps. Elle se mit en garde, imitant la posture du capitaine Alaric du mieux qu'elle le pouvait.

Leurs sabres s'entrechoquèrent dans un éclat d'acier, le bruit résonnant à travers le navire. Le capitaine fantôme testait ses réflexes, frappant avec précision mais sans intention de blesser. Isabelle parvint à bloquer plusieurs coups, son regard fixé sur celui de Drake, déterminée à ne pas céder.

Les pirates, initialement moqueurs, regardaient maintenant avec une curiosité grandissante. Isabelle montrait un courage inattendu, et même une certaine habileté. Le capitaine fantôme intensifia le rythme, ses attaques devenant plus rapides et plus difficiles à parer.

- Concentre-toi, Isabelle ! Utilise tes pieds, garde ton équilibre ! cria Alaric, ses instructions entrecoupées de coups de sabre.

Isabelle haletait, mais elle ne reculait pas. Chaque conseil, chaque correction, elle les absorbait, s'ajustant, s'améliorant. Après plusieurs minutes intenses, elle parvint même à porter un coup qui fit sourire d'Alaric, satisfait.

Le capitaine abaissa finalement son sabre, signalant la fin du duel. Isabelle, essoufflée mais fière, baissa également son arme. Les pirates, impressionnés malgré eux, commencèrent à murmurer entre eux.

Le capitaine posa une main lourde sur l'épaule d'Isabelle.

- Tu as du potentiel, Isabelle. Mais ce n'est que le début. Tu as encore beaucoup à apprendre !

Isabelle hocha la tête, son regard toujours aussi déterminé.

- Je suis prête, capitaine.

Les pirates éclatèrent alors en applaudissements, un signe de respect et d'acceptation. Isabelle avait gagné leur attention et, peut-être, leur respect. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit à sa place.

Leurs regards se croisèrent, une entente tacite se formant entre eux. Isabelle, malgré ses doutes et ses peurs, se sentait étrangement à sa place ici, parmi ces êtres surnaturels. Le navire continuait de naviguer à travers la tempête, mais pour Isabelle, un nouveau chapitre de sa vie venait de commencer. Un chapitre où elle se forgerait un nom, où elle se tiendrait aux côtés du capitaine Alaric Brumenoire et prouverait sa valeur en tant que pirate redoutable.

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Depuis ce duel mémorable, la vie d'Isabelle sur le navire fantôme changea radicalement. Chaque jour était une nouvelle leçon, une nouvelle opportunité de se prouver. Le capitaine Alaric Brumenoire, véritable maître dans l'art du combat, passait des heures à l'entraîner. Isabelle apprit à manier le sabre avec une précision et une rapidité qui étonnaient même les marins les plus aguerris. Les fantômes, d'abord réticents à accepter une mortelle parmi eux, furent rapidement conquis par son courage et sa ténacité.

La routine sur le navire devint un mélange harmonieux de tradition pirate et de nouveauté apportée par Isabelle. Au lever du soleil, elle s'entraînait avec le capitaine, échangeant des coups de sabre sous les regards attentifs de l'équipage. Ses progrès rapides impressionnaient tout le monde, et bientôt, même les plus sceptiques commencèrent à lui montrer du respect.

Lorsque l'entraînement était terminé, Isabelle passait du temps avec les marins. Elle leur apprenait des danses et des chansons de son village, et à son tour, elle apprenait le langage des pirates. Elle devint une conteuse appréciée, ses récits de la vie mortelle fascinant les esprits immortels de l'équipage. En échange, ils lui enseignaient l'art du pillage et de l'escroquerie, des compétences essentielles pour une pirate.

Isabelle fit aussi ses preuves en cuisine. Lassée des éternelles soupes servies à bord, elle introduisit de nouveaux plats. Les repas devinrent un moment de convivialité, où marins et capitaine partageaient des rires et des histoires autour de mets diversifiés. Elle apprit à utiliser les ingrédients qu'ils trouvaient lors de leurs pillages pour créer des festins dignes des plus grandes tavernes.

Trois années passèrent, et Isabelle s'était métamorphosée. De jeune fille effrayée et blessée, elle était devenue une pirate redoutable, respectée par ses compagnons d'équipage. Elle avait trouvé sa place parmi eux, forgeant des amitiés solides et devenant une figure centrale de la vie à bord.

Un soir, alors que le navire voguait sous un ciel étoilé, les marins s'étaient rassemblés sur le pont pour une fête. Des torches illuminaient la scène, et une musique joyeuse résonnait. Isabelle dansait au milieu de ses amis, ses mouvements fluides et gracieux. Les marins chantaient et riaient, leur affection pour elle évidente.

Le capitaine fantôme, observant la scène depuis le pont supérieur, souriait avec fierté. Isabelle n'était plus une simple passagère ou une recrue à former. Elle était devenue l'un d'eux, une véritable pirate, respectée et aimée. Et surtout, il la considérait comme sa propre fille.

Isabelle, désormais âgée de dix-huit ans, avait bien grandi et était devenue une pirate accomplie. Elle saisit une corde et se balança avec agilité, atterrissant gracieusement aux côtés du capitaine Alaric Brumenoire. Son entraînement avait porté ses fruits, et elle se mouvait avec une aisance qui impressionnait toujours ses compagnons.

Le capitaine fantôme, habituellement grave, affichait un sourire inhabituel. Isabelle, curieuse, ne put s'empêcher de demander :

- Père, pourquoi êtes-vous si heureux aujourd'hui ? Je ne vous ai jamais vu sourire ainsi...murmura-t-elle simplement, en fronçant légèrement les sourcils.

Alaric, le regard pétillant d'excitation, répondit :

- Aujourd'hui, j'ai une surprise pour toi, Isabelle.

La jeune femme resta silencieuse, ses yeux brillaient de curiosité.

- Quelle surprise ? demanda-t-elle enfin.

Le capitaine laissa échapper un rire sadique.

- Nous allons piller l'une des plus grandes îles du globe : Port-au-Prince.

Isabelle fronça les sourcils, une vague de souvenirs douloureux traversant son esprit.

- Port-au-Prince ? répéta-t-elle, une lueur de compréhension s'allumant dans ses yeux.

- Oui, confirma Alaric, son sourire s'élargissant. Là, où ton ancien amant t'a trahie...affirma-t-il fermement, en soupirant silencieusement.

Isabelle resta figée sur place, ses pensées tourbillonnant. L'idée de se venger de celui qu'elle avait cru être son mari, celui qui l'avait poignardée et laissée pour morte, commença à prendre forme dans son esprit. Un sourire surnois apparut sur ses lèvres, se transformant rapidement en un rire malicieux.

- L'idée de se venger est le plus merveilleux des cadeaux, capitaine, dit-elle, ses yeux étincelants de détermination. Je n'aurais jamais osé en rêver !

Le capitaine fantôme posa une main sur son épaule, son regard se faisant plus sérieux.

- Tu as prouvé ta valeur encore et encore, Isabelle. Ce sera ton moment de gloire. Fais-nous honneur aujourd'hui ! dit-il fièrement, en souriant surnoisement.

Isabelle acquiesça, son esprit déjà tourné vers la vengeance. Elle savait que ce pillage ne serait pas seulement une mission pour l'or et les trésors. Ce serait la conclusion d'un chapitre douloureux de sa vie, et le début d'un nouveau, forgé dans le feu de la vengeance et de la justice.

Le navire fantôme navigua avec une détermination renouvelée, son équipage prêt pour la bataille à venir. Isabelle, debout aux côtés de son père adoptif, regardait l'horizon avec un mélange d'excitation et de résolution. Elle était prête à affronter son passé et à écrire son propre avenir, un sabre à la main et le cœur brûlant de vengeance.

Le navire fantôme fendit les flots tumultueux, s'approchant enfin de Port-au-Prince sous un ciel assombri par d'épais nuages. Un tonnerre grondait au loin, ajoutant une note dramatique à leur arrivée. L'équipage, silencieux et concentré, se tenait prêt à l'action.

Le capitaine Alaric Brumenoire, imposant et majestueux dans son manteau de capitaine, s'avança vers ses marins, Isabelle à ses côtés. Le vent fouettait leurs visages, mais ils restaient impassibles, fixant l'île en vue.

- Mes braves, commença Alaric, sa voix résonnant comme le tonnerre au-dessus d'eux, nous sommes enfin arrivés à Port-au-Prince. Cette nuit, nous ne cherchons pas seulement de l'or et des trésors. Nous cherchons justice !

Il se tourna vers Isabelle, ses yeux flamboyants de détermination.

- Cette île abrite ceux qui ont trahi Isabelle. Nous allons les trouver, les confronter, et nous assurer qu'ils paient pour leurs crimes ! déclara-t-il sérieusement, en soupirant lourdement.

Isabelle leva le menton, sa main se serrant autour du sabre qu'elle avait récupéré. Elle sentait les regards de l'équipage sur elle, et leur soutien silencieux lui donnait la force de continuer.

- Le plan est simple, poursuivit le capitaine. Nous débarquons en silence et nous nous faufilons jusqu'au centre de la ville. Une fois là-bas, nous nous divisons en trois groupes. Isabelle, tu mèneras le premier groupe avec moi. Notre objectif est de localiser et capturer l'homme qui t'a trahie ! ordonna-t-il d'un ton lugubre, en continuant d'avancer dans son plan.

Les marins hochèrent la tête, leur respect pour le capitaine et Isabelle visible dans leurs yeux.

- Le deuxième groupe, continua Alaric, va sécuriser les richesses de la ville. Prenez tout ce que vous pouvez trouver. Le troisième groupe, vous serez notre force de frappe. Si quelqu'un tente de s'opposer à nous, vous vous occuperez d'eux !

Un murmure d'approbation parcourut l'équipage. Ils étaient prêts.

- Souvenez-vous, ajouta Alaric, nous ne sommes pas ici pour tuer sans raison. Nous sommes ici pour justice et pour l'honneur. Que la peur et le chaos soient nos alliés. Maintenant, préparez-vous. Nous débarquons dans une heure !

Isabelle sentit une main se poser sur son épaule. Elle se tourna pour voir le capitaine, son visage sérieux mais bienveillant.

- Tu es prête ?

- Oui, père, répondit-elle fermement, son regard ne vacillant pas. Je suis prête !

L'équipage se mit en mouvement, préparant armes et équipements pour l'assaut imminent. Le navire fantôme approchait de Port-au-Prince, son équipage plus déterminé que jamais à accomplir leur mission. Isabelle prit une profonde inspiration, fixant l'horizon. Elle était prête à affronter son passé et à se venger. Cette nuit serait gravée dans l'histoire des pirates fantômes, et elle en serait l'héroïne.

Le navire fantôme glissa silencieusement jusqu'à bon port, ses voiles noires se fondant dans l'obscurité de la nuit nocturne. Le tonnerre grondait au loin, accompagné de l'éclat occasionnel d'éclairs illuminant le ciel. Les eaux sombres autour du navire reflétaient les éclats de lumière, créant une scène à la fois mystique et effrayante.

Sans un bruit, l'équipage se mit en mouvement. Chaque marin, habitué à la discipline du silence, descendit du navire avec une efficacité redoutable. Les bottes des pirates touchèrent le quai de bois, absorbant le moindre son. Les silhouettes fantomatiques se faufilaient dans l'ombre, invisibles aux yeux endormis de la ville.

Le capitaine fantôme, leva une main, signalant la division des groupes. Sans un mot, les pirates se séparèrent en trois équipes distinctes, selon le plan minutieusement établi.

Isabelle se tenait aux côtés du capitaine, sa main fermement posée sur le manche de son sabre. Le groupe qu'ils menaient se dirigea vers le cœur de Port-au-Prince, où se trouvait leur cible. Les rues de la ville étaient étroites et sinueuses, éclairées uniquement par la faible lueur des lanternes suspendues aux murs de pierre.

Le deuxième groupe, chargé de sécuriser les richesses de la ville, se faufila vers les bâtiments les plus opulents, là où les coffres remplis d'or et de bijoux attendaient d'être pillés. Leur progression était rapide et silencieuse, chaque pirate sachant exactement ce qu'il avait à faire.

Le troisième groupe, la force de frappe, se positionna stratégiquement aux points d'accès principaux de la ville. Ils étaient prêts à intervenir en cas de résistance, leurs armes prêtes à l'action.

Alors que les éclairs illuminaient brièvement les rues désertes, le silence oppressant était seulement perturbé par le bruit lointain du tonnerre. Les pirates fantômes avançaient comme des ombres, leurs yeux brillants d'une détermination sans faille.

Isabelle jeta un coup d'œil au capitaine fantôme, qui lui fit un signe de tête encourageant. Ils étaient proches de leur destination. Le souvenir de la trahison et de la douleur la motiva à continuer. Chaque pas qu'elle faisait la rapprochait de sa vengeance.

Les rues de Port-au-Prince, habituellement si animées, étaient maintenant le théâtre d'une opération fantomatique menée par des êtres d'un autre monde. Leur mission était claire : justice, honneur et vengeance. Et rien ne les arrêterait jusqu'à ce qu'ils aient atteint leur but.

Le capitaine Alaric et Isabelle se tenaient devant le manoir imposant de l'ancien amant d'Isabelle. Les murs de pierre sombre, les fenêtres ornées de lourds rideaux et les portes massives dégageaient une aura de richesse et de pouvoir. Mais ce n'était pas seulement l'architecture intimidante qui se dressait sur leur chemin. Une phalange de soldats bien armés bloquait l'accès, leur armure brillant sous les éclats des éclairs.

Le capitaine fantôme, avec son visage dur et déterminé, observa les soldats pendant quelques instants. Puis, il fit signe à ses matelots, qui attendaient dans l'ombre, de lancer l'attaque. Les pirates fantômes se déployèrent rapidement, se ruant sur les soldats avec une férocité silencieuse. Le bruit des lames s'entrechoquant et les cris des soldats surpris déchirèrent la nuit.

Profitant de la diversion, Alaric Brumenoire prit Isabelle par la main, l'entraînant rapidement vers une entrée latérale du manoir. Ils se déplacèrent avec une agilité et une discrétion presque surnaturelles, évitant habilement les regards des gardes distraits par le combat en cours.

Isabelle, bien que son cœur battait la chamade, resta concentrée. L'adrénaline pulsait dans ses veines, mais elle gardait les yeux fixés sur leur objectif. Ils traversèrent le jardin, se faufilant entre les haies taillées et les statues de pierre, jusqu'à atteindre une petite porte dérobée.

Alaric poussa la porte avec précaution, jetant un dernier regard en arrière pour s'assurer que personne ne les suivait. Il fit entrer Isabelle dans le manoir, refermant la porte derrière eux sans un bruit. À l'intérieur, le manoir était luxueux, chaque pièce débordant de richesses accumulées. Les tapis épais amortissaient leurs pas alors qu'ils progressaient dans les couloirs faiblement éclairés. Alaric connaissait bien les plans du manoir, chaque détour et chaque recoin. Ils avancèrent avec assurance, évitant les pièces principales où les soldats pouvaient encore se trouver.

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