Chapitre 7
Je décroche les yeux de mon téléphone et me dirige vers Mahogany. Je lui propose de discuter ailleurs, en bon citoyen civilisé que je suis, mais elle m'ignore totalement. Je prends sur moi pour ne pas m'énerver et me dirige vers les Jacks, Madison et Matthew.
-"Non ça n'existe pas je te dis, s'énerve Gilinsky.
-Désolé de te contredire, mais ça existe, contredit sa copine.
-Non ça n'existe pas. Je suis sûr, défend Matt.
-Vous parlez de quoi ? Des fantômes ? Oui ça existe, j'en ai fait les frais.
-À la base, on parlait des tomates oranges fluos mais raconte-nous.
-Ah... D'accord..., dis-je un peu embarassée. Ben oui ça existe, j'en ai déjà mangé.
-Tu mens, s'offusque Matthew. Je te croyais pas comme ça.
-C'est la vie. Sinon vous savez où est Bea ?
-Ben dans mon cul voyons.
-Ahahah très drôle. Non sérieux.
-Aux toilettes, je crois, me répond finalement Johnson.
-Merci."
Je me dirige donc vers les toilettes et ne la trouve toujours pas. Je retourne dans le salon et Tez débarque de derrière moi en criant :
-" Oh, c'est qui qui vole mes capotes ?! Jadison ou Bacob prévenez au moins.
J'ai beugué en entendant les prénoms.
-C'est pas nous. Désolé de te contrarier, fait Jacob.
-Ni nous."
Je reste neutre autant que possible, je pensais qu'elles étaient à Cameron. Lorsqu'il voit son BBF aka Nash il lui balance sans pression "Frère quand tu me voles mes condoms, dis-le moi au moins." Il rougit légèrement et part je ne sais où.
Je ne l'ai plus vu de la journée.
Le lendemain, je me réveille encore un réveil en compagnie d'eux, même si je suis assez solitaire, ils sont attachants. Je me dirige dans la cuisine et personne ne s'y trouve, juste Jaxx. Je mange puis m'assoie sur le canapé et joue avec lui jusqu'à ce que Nash arrive de dehors un chien en laisse qui ressemble beaucoup à Jaxx. Il fait les présentations et me propose de l'accompagner pour promener Malibu. J'accepte et on s'éclipse de l'appartement.
Sur le chemin l'atmosphère est bizarre, aucun de nous parle. Jamais je n'ai vécu ça alors je ne sais pas vraiment comment réagir. Soudainement, mon côté enmerdeuse refait surface.
-"Alors personne ne t'as pris pour une tomate hier ?
Quand on ne trouve pas de sujet de conversation, on fait avec ce qu'on a...
-Pourquoi tu dis ça ?
-T'as rougis. Tellement qu'on aurait pu faire un barbecue dessus.
J'exagère à peine. À les marseillais, toujours dans l'excès.
-Mais c'est que tu as fais l'école du rire en plus, ironise t-il. Mais bravo, tu es restée neutre. Pour une fille, j'aurais crû que tu allais faire un malaise.
-C'est que tu me connais mal je suis une très grande joueuse.
-Alors jouons, le premier qui aime l'autre a perdu.
-Sérieusement, ce jeu est aussi vieux et pourrie que le monde, conteste-je.
-Mais toujours aussi redoutable, alors, on parie ?
-D'accord, mais sache une chose, je ne perdrai pas ce pari.
-Ne crie pas victoire trop vite ma chère. Je sais très bien comment ce jeu marche.
Sans qu'il s'en rende compte, je cherche à décrypter ce qu'il vient de dire. Ce jeu est puérile et immonde pour beaucoup de gens. Je n'y ai jamais joué mais pas besoin d'être un expert pour comprendre que je n'ai pas de réels sentiments envers tout, à la limite de la sociopathie.
-Certes, mais tu ne me connais pas assez pour ça
-Tu me sous-estimes trop.Je ne perds jamais à ce jeux-là."
Il est sûr de lui à un point flippant. Nous continuons notre marche pendant qu'il dialogue sur quelque chose que je fais semblant d'écouter. Ses répliques m'ont interpelées, il a déjà joué à ce jeux et à min avis, à de nombreuses reprises. Sans doute qu'une de ses parties à mal fini et que c'est pour ça qu'il est aussi bizarre avec moi. Ou alors, ça lui manque l'adrénaline de gagner le cœur d'une pauvre naïve écervelée.
Sur le chemin du retour, la connerie s'empare de lui et il me confie qu'on changerait certaines règles du jeu. Personnellement, je pensais qu'être "sex friend" consistait juste à se taper son ou sa pote et que cela reste secret. Faut croire que non. De temps en temps il lance des regards signifiant qu'il gagnerait. Dans quoi me suis-je encore embarquée ?
Arrivés dans la demeure je décide de me changer car Malibu est très sociable, voir trop collant. Mais je l'aime quand même, un peu. J'ouvre en grand ma valise, qui sois dit en passant est en bordel, et cherche mon croc-top gris écrit "I'm the queen" et un short taille haute noir. Dans mon bazar, je trouve un papier avec marqué dessus :
"La meilleure façon d'être heureux avec quelqu'un et d'apprendre à être heureux seul.
Ainsi la présence de l'autre et un choix et non une nécessité."
Je parie que c'est Chris qui a voulu faire son philosophe, j'ai reconnu son écriture de vieux. Et c'est probablement lui aussi pour le SMS. Je décide de l'appeler même si je suis probablement hors-forfait.
-"Je parie que t'appeles pour le papier, ricane t-il comme un phoque.
-Bingo, j'ai tellement ris si tu savais et aussi pour le SMS, dis-je ironiquement.
-Quel SMS ? Je t'en ai pas envoyé depuis que tu t'es pétée l'orteille.
-Sérieux ?
-Wallah, jure Chris avec l'accent.
-Arrête de faire le rebeux, t'es blanc et ton deuxième prénom c'est Jean François.
-Bref, j'ai vu ton père.
-Ah mais c'est qu'il mentait pas ce fils de pute ?! Bon tant pis. Il t'as parlé ?
-Ouais, il voulait des infos sur toi, genre ce que t'aimes.
-Il s'est pris pour un agent secret ou quoi ? Sinon tu lui parles pas. Il va se faire sucer par ses putes!, hurle-je.
-Je sais, t'inquiètes. Mais il travaille dans quoi ? Et comment tu sais qu'il est là ?
-J'ai appelé ma mère, il a decroché, je l'ai insulté. Et je sais pas, il doit beaucoup voyager pour son travail. Bon je te laisse je ne suis pas illimité non plus, explique-je
-Moi je m'en fou, je ne paye pas.
-Allez, ta gueule. Bye, je te rappel quand j'ai plus d'amis.
-C'est réciproque. Bye."
En y repensant, il n'a pu envoyé le message, vu que c'est une brèle en anglais. Ou alors, ça ne m'est pas destiné. On se rassure comme on peut. Je sors de la chambre et croise Hayes excité comme une puce. C'est de famille je crois. Il me saute dans les bras en criant qu'on irait à la grande fête foraine. Je suis également contente, mais pas au point d'assommer les gens en leur sautant dessus. Il repart comme une flèche dans le salon et j'entends des bruits de pas, les mecs ? Non, des ÉLÉPHANTS ! Ils courent tous dans la même direction que Hayes, me bousculant au passage. Je vais les frapper ces gosses, jusqu'au sang.
Je me relève et les suis jusqu'au salon. Ils organisent les places dans la voiture, ainsi que la nourriture du déjeuner. T'as les Griers qui sautent toujours de partout. Ils ont dû grier du cul. Rigolez s'il vous plaît. Après Matthew fidèle à lui-même et les autres sont étrangement calmes. Flippant. Très flippant. Je me décale, je n'ai pas envie de subir leurs pulsions soudaine de folie.
On descend tous et attendons que Dallas et Caniff nous place. Je suis à l'avant au côté de Caniff et de sa belle voiture. Les autres sont placés quelque part dans les voitures. Ils démarrent et une main de derrière met la musique. On tombe sur "I just wanna" de Chieff keff ft Mac Miller.
Jack J, Matthew et Jacob commencent à rapper à l'unisson. Quand à nous on les encourage en frappant dans les mains au rythme de la musique. Une autre passe et c'est au tour de Taylor et moi de chanter. Le niveau n'est certes pas le même mais on s'en sort pas si mal. Puis ça finit en bataille de chant jusqu'à l'arrivé. Déjà qu'en temps normal je chante pas très bien, surtout en communauté, alors là c'est encore pire. Bref.
On débarque tous dans la fête foraine et plusieurs personnes nous ont reconnu. On parle avec eux, oui eux car il y a un mec attention. Je me dirige vers les attractions à sensation accompagné de Jack J, Cam, Taylor et Nash. La team des fous, on nous a appelé. On a d'abord fait les autres, ensuite déjeuner puis pour finir le grand huit. Nash s'est bloqué le pied dans l'attraction par je ne sais quel manière. Il frappe dedans en espérant que ça le libère.
On a appelé la sécurité et même eux n'arrivent pas à le decoincer alors les pompiers sont en route. J'ai couché avec un segpa, la vérité.
Los Angeles
Depuis environ deux heures nous attendons les résultats à l'Hôpital Cedars Sinai, . J'ai vu l'état de son pied et c'est pas beau à voir. Je vais en faire des cauchemars. Toujours en attendant, une brunette entre et demande des nouvelles de Nash. Elle est en larme. C'est pas comme s'il allait mourir.
Elle s'assoit entre Mady et Mahogany. Elles la réconfortent. J'aime pas comment elle surjoue. D'après ce que j'ai entendu, elle s'appelle Kate. Prénom de victime. Lorsque le médecin décide d'enfin nous honorer de sa présence, il nous explique que son pied à été broyé et qu'il est sous morphine. Il doit rester quelques jours après il ressortira avec des béquilles. Pour l'instant on peut le voir qu'un par un.
-On va y passé la nuit, râle ma conscience.
Le médecin demande qui veut y passer en premier et par déduction ça devrait être Hayes. Mais Kate se précipite en se justifiant comme quoi elle est sa copine Pardon ? J'espère qu'elle plaisante sinon je lui mets sa paire de claque et je séquestre l'handicapé.
Apparemment, elle dit la vérité vu que personne ne bronche. Je ne sais pas ce qui est le plus affligeant, le fait qu'on a été cocu ou qu'elle se croit tout permis. Une chose est sûr, je l'ai de travers, je ne suis pas polygame.
J'attends mon tour d'un calme qui me surprend, étant donné ma vision d'horreur. Quand le médecin me fait signe, je le suis jusqu'à la chambre. J'ouvre la porte et vois un corps fatigué allongé dans le lit sous les draps. Son pied gauche est en suspension avec une attelle. Je m'approche de lui. Et lui souris faussement. Il sourit à son tour et essaie de me prendre une mèche de cheveux comme au premier jour. Cette fois-ci je bloque violemment sa main et ses yeux laissent place à l'incompréhension. Je contourne le lit jusqu'à arriver à la hauteur de son pied. Je tapote sur son pied lui demandant s'il souffre. En jugé par sa grimace, c'est oui. J'engage ensuite la conversation sur la fabuleuse Kate, sa copine. Il n'affiche aucune expression. Je continue de tapoter sur son pied de plus en plus fort, je lui fais bien comprendre que je ne veux pas être cocu. Même si je ne suis rien de plus qu'un plan cul clairement, ça ne se fait pas. Il esquive un sourire en coin et murmure "Ça fait partie du jeu". Je serre mon poing et le cogne dans son pied. Malgré l'effet de la morphine, il se redresse et hurle à en réveiller les morts. Je me dirige vers la porte et lui lance à mon tour :"Ça aussi ça fait partie du jeu".
Au moment où j'ouvre la porte, un autre médecin rentre alerté par son hurlement. Dr Mills, je le connais bien. Et comme dieu me hait, il me reconnaît et me demande si nous avons RDV. Je fis non de la tête et pars précipitamment, priant les dieux de l'Olympe pour que je ne le recroise pas. Mais je ne me fais pas d'illusions, maintenant qu'il m'a vu, il va pas ma lâcher. Car de un c'était mon médecin et de deux, ma mère a trompé mon père avec lui.
Je n'ai jamais eu de "preuves" pour mon père mais pour ma mère, c'est simple, je les ai vu, juste après ma consultation. En gros, je peux détruire ma famille d'une simple colère.
Je pousse Matthew, qui tombe au sol, et prends sa place en jouant nerveusement avec mes doigts. Je ne sais pas ce qu'on attend mais, c'est stressant. En plus l'autre continue son cinéma à trois euros chez Lidl.
Le médecin revient, accompagné de Mills, et explique quelque chose. Son accent est tellement incompréhensible que je n'ai pas compris un piètre mot. Je sens le regard de Mills sur moi. Il sait que je sais. Depuis longtemps, et il veut que je l'aide. Il est sympa mais je ne me sens pas de briser le mariage de mes parents, ils vont probablement le faire seuls. D'un coup il sort un dossier, me le tend et gaffe pour la seconde fois, cette fois-ci devant les autres. C'est mon dossier. Je dois le rapporter à ma mère. Oui, on y croit. Je compte le brûler, trop de mauvais souvenirs. Ils me regardent tous des points d'interrogations à la place des yeux et décident de rentrer.
Je traîne des pieds et mon téléphone vibre indiquant un SMS. Encore l'anonyme de mes deux. "Tic-Tac, l'horloge tourne".
Et l'horloge va finir dans ta gueule si tu continue s.
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