Chapitre 24
Je ne saurais dire combien de temps je suis restée là, assise par terre à regarder les gens défiler. On peut dire que j'ai l'air d'une clocharde. Mais peut importe, à ce moment précis rien n'a d'importance à mes yeux. Je fixe l'horizon en voyant encore les ombres funestes de cette brute épaisse. Les bruits qui englobe la nuit ne deviennent plus qu'un néant environnant bercé par le souvenirs de mes cris apeurés. Je ne ressens rien, pourtant je n'ai pas envie de bouger comme à mon habitude. Peut-être suis je en état de choc ? Mais pourquoi ? Ce n'est pas comme si je n'avais jamais vécue quelque chose de traumatisant. Cette fois-ci quelque chose etait différent, je ne saurais dire quoi mais ça a brisé quelque chose en moi qui n'était déjà pas bien solide.
Apres ce qui me semble une éternité je vois une silouhette au loin bouger. Plus la silouhette grossit, plus je distingue peu à peu les traits de Lauren. Elle se précipite sur moi et m'oblige à la regarder dans les yeux. La lueur des lampadaires me permets de voir l'expression de son visage. Je remarque qu'elle est en pyjama aussi. J'ai du la réveiller...
-"Putain mais qu'est qui a ? Pourquoi t'es dans cet état ?, demande t-elle rapidement.
-Je... Je veux juste ne jamais retourner auprès de lui. Jamais.
Elle fronce les sourcils mais ne demande pas plus de précisions. On monte dans une voiture que je ne connais pas et vois Mahogany au volant. Lauren me prend la main et la serre fort, comme pour dire qu'elle ne me lâchera jamais. Malgré tout, je lâche sa main et commence à contempler l'extérieur.
Peu de temps plus tard, on arrive chez Mahogany. Toutes les lumières sont allumées. On entre et elles me font assoir sur le canapé.
-" Okay, raconte nous ce qui s'est passé.
-Je... J'ai pas trop compris. On était en désaccord puis il a vrillé. Je lève mon regard vers elle. Il était à ça de me frapper, dis-je en montrant avec mes doigts.
-Qui ? Qui est celui qui a failli te frapper et qui t'as mise dans cet état bordel ?!, dit Lauren en haussant le ton.
J'avale difficilement ma salive. J'ai l'impression de repartir six ans en arrière. De redevenir une petite fille effrayé par le monde qui l'entoure. Maintenant je crois comprendre pourquoi on a autant besoin des autres.
-Nash. Je vous jure que j'ai eu la peur de ma vie. J'ai vraiment cru que j'allais y passer. Il a même frappé son frère putain !
Elles se regardent, avant que la rousse ne baisse les yeux pour me regarder. Elle se mord la lèvre nerveusement. Je présume qu'elle sait quelque chose. De toute façon, tout le monde sait toujours quelque chose mais on ne me fait jamais partager. Jusqu'à ce que ma vie en dépende.. .
-Il fait parfois des excès de colère. Ça doit faire un ans environ.
Depuis l'autre salope. Même, c'est pas une raison. Je m'approche de Maho et ancre mon regard dans le sien. Je sens celui de Lauren me fixer. Elle ne comprend pas vraiment la situation.
-Il t'a déjà frappé ?, dis-je en articulant.
Elle baisse les yeux puis hoche la tête. Je ne l'aurai jamais cru. Je me lève d'un coup et commence à faire les cents pas. Finalement je me stoppe et me retourne vers elle, prête à faire quelque chose.
-Bon je connais la pseudo raison de son changement de comportement mais ce n'est pas une raison. Ce mec est peut-être vraiment bipolaire ou plutôt colérique. Mais merde il a déjà frappé des gens pour un simple désaccord ! Il doit se faire soigner !
-Toi aussi t'es colérique..., glisse doucement Lauren.
-Peut-être mais pas au point de frapper ma famille tu vois. Ou même mes amis. J'ai eu l'impression de revivre ce putain de soir de merde ! Et je peux te dire que j'en ai pleuré pour te dire. Il doit être suivis.
Mon téléphone vibre, un message de Mélissa. Apparemment, Chris à encore fait des siennes mais pour le moment c'est pas vraiment ma priorité. Bref. Elles finissent par me donner un lit puis vont se coucher. Pendant ce temps, Hayes m'harcele. Mais c'est mort, je répondrai pas. Il finit par m'envoyer des messages pour s'excuser du comportement de son frère et me demande comment je vais. Ben écoute, j'ai failli mourir des mains de ton frère et de peur mais sinon tranquille la famille.
Maintenant c'est un numéro inconnu qui m'envoie un message. J'espère que c'est pas moi qui paie sinon ma mère va me déchirer.
From : 555 987 234
To : Me
Bonsoir, c'est Elizabeth. La maman de Nash, Hayes m'a dit toute la mascarade que vous nous avez fait. Et j'aimerai te remercier mais en même temps m'excuser. Je ne comprends pas le comportement de Nash ces derniers temps... Peut-être que tu le sais et si c'est le cas j'aimerais vraiment savoir. Je voudrais qu'il redevienne comme avant, sans ses excès de colère. Encore une fois, je suis désolé de son comportement.
Maintenant je vais devenir parano putain ! Je décide de lui répondre, un simple message qui lui dévoilera toute la vérité sauf ce qui concerne Will, mais un peu remis à ma sauce car savoir que son fils s'amusait à baiser des filles pour les laisser ensuite... Elle n'a pas besoin de savoir puis au pire Nash s'en chargera.
From : Me
To : Hayes
Je suis dans un lit donc trkl. Ta mère m'a envoyé aussi un message me demandant si j'en savais plus. J'ai dit que son ancienne relation avec Taylor s'est mal fini. Comme tu peux voir j'ai rien dit sur le reste.
Il finit par m'appeler mais je décide de dormir un peu. Le lendemain, je suis la première réveillée ou du moins, levée. Mon téléphone affiche différentes lumières pour différentes notifications. Et je peux constater qu'on m'a vraiment harceler. Matthew, Andréa, Chris et même Shawn -que je croyais mort limite- m'ont demandé comment j'allais. Je me demande comment ils savent eux encore.
From : Maman
To : Me
Ma puce ?! Ça va ? J'ai vu les photos sur Internet, qu'est ce qui s'est passé ? Appelle-moi.
Maintenant je sais.
Je l'appelle et prétend que c'est pour un vine/vidéo. Je fais pareil avec les autres y compris Chris. Puis il m'appelle. Depuis le temps, jamais j'aurais cru recevoir un appel de lui mais dans ces circonstances.
-"Lucy...
-Shawn...
-Je... Hum, écoute...
-C'est ce que je fais mais bon.
-Arrête s'il te plaît. Je voulais m'excuser. Pour tout et surtout pour t'avoir ignorer. J'ai agît comme un gamin et...
-Merci Camila ?, rigole-je faiblement.
-Ouais merci Camila...
Je reconnais qu'au début, je n'avais qu'une envie, c'était de raccrocher et de ne plus jamais répondre à un de ses appels puis de le rayer définitivement de ma vie. Ensuite, je me suis dit pourquoi pas se changer les idées l'espace d'un instant, à ressasser le passé qui semble être si joyeux et si lointain. Nous discutons jusqu'à ce que l'heure pour moi sonne de vraiment me lever pour rejoindre mon père.
Je le rejoins au rendez-vous prévu avec Lauren, qui n'a pas voulu me laisser y aller seule. Je dois dire que ça m'arrange quelle soit venue. Au moins, il ne me retiendra pas longtemps puisqu'elle sera là.
Il est assis sur un banc, son état semble encore plus critique que la dernière fois. Je viens de prendre conscience qu'il ne nous reste plus énormément de temps. On ne pourra jamais rattraper le temps perdu mais en même temps je n'ai pas trop envie d'essayer de le rattraper. Certes c'est paradoxal mais c'est mon ressenti. Éternellement indécise. Éternellement incomprise.
On s'approche et il reconnaît immédiatement Lauren, comme si la dernière fois qu'il m'avait vu remontait à seulement quelques semaines. On s'embrasse tour à tour puis un sourire niais envahit son visage. Je ne l'ai jamais vu sourire ainsi.
-"Je suis content que tu sois venue.
-Plaisir à moitié partagé.
Il ne comprend pas mais ne va pas chercher plus loin.
-J'ai témoigné. Je dois aller au tribunal demain puis la semaine prochaine. Ils ne pourront plus te faire du mal.
Je ne dis rien et l'écoute pour une fois. On commence à marcher lentement dans le parc. Je pense que c'est son endroit préféré.
-Je vais te dire sincèrement ce qui se passe. Mon temps diminue de jour en jour. Hier on m'annonçait un an de vie et aujourd'hui trois mois. J'aimerai t'expliquer tous mes choix mais... Je trouve ça compliqué tu vois ?
-Ouais je vois... On a ça en commun, murmure-je.
On rigole tous puis il reprit. Il me tend une lettre joliment décoré. Je la saisis et m'apprête à l'ouvrir. Il pose sa main sur la mienne, me retenant ainsi de lire son contenu.
-Pas maintenant s'il te plaît. Quand je... Voilà. Ce sera plus simple pour nous deux."
J'acquiesce et la range dans ma poche. Il m'appelle pour m'enlacer. J'ai un moment d'hésitation mais une petite voix dans ma tête le dit de le faire. Et c'est ce que je fais. Je lui en veux toujours autant, un mauvais trait de mon caractère mais je ne peux m'empêcher de penser qu'un jour je regretterai peut-être de ne pas l'avoir fait, alors je l'enlace en retour.
Sa présence réchauffe mon être. La petite fille triste reprend de ses couleur grâce au bras de son père. Il m'avait manqué. Ces quelques secondes m'ont semblé être suspendue par le temps. J'ai déjà eu cette sensation mais c'est différent. Après tout, c'est mon père. Cependant, une part de moi à toujours envie de lui ôter la vie.
La matinée passe à une allure ahurissante. Je garde précieusement ma lettre. Comme un trésor. Ou comme un fardeau.
Mon téléphone sonne annonçant que Nash est l'expéditeur. J'ai vraiment pas envie d'entendre sa voix. La seule chose dont j'ai envie c'est de métier vivant. De toute façon je rentre demain donc je pense pouvoir l'éviter jusqu'ici. D'ailleurs je pense que c'est pas faisable puisque je dois récupérer ma valise chez les gars et Matt. Car, bien évidemment, mes affaires sont un peu éparpillés partout. On décide avec les filles de manger chez Kian et Sammy pour déjà rassembler tout ça. Puis normalement demain Matthew, m'apporte le reste demain matin.
La soirée s'est déroulé dans la bonne ambiance. Andréa était un peu triste que je parte mais m'a fait juré qu'on se parlerai toujours. Je n'ai rien promis mais j'essaierai.
Durant la soirée Mélissa, l'ex de Chris, m'a expliqué le scandale qu'il lui a fait un soir où il était trop bourré. Encore et toujours des histoires. J'ai essayé d'avoir une explication avec lui mais mission impossible. Monsieur fait sa forte tête. Je commence à désespérer pour lui. Il ne veut pas se faire suivre et je ne peux pas épauler tout le temps comme si j'étais sa mère non plus.
-"Tu penses à quoi ?, me demande soudainement Lauren.
-À demain. On part vers 7p.m je crois non ?
-Oui... Tu sais j'ai vraiment pas envie de repartir.
-C'est pas ce que tu disais y'a même pas une semaine. Et ta famille ? Tes amis ?
-Je sais mais c'est vraiment différent ici. Même toi tu l'as ressenti et ne le dis pas le contraire.
-C'est comme...
-...si t'avais l'impression de vraiment commencé à vivre ?
J'hausse les épaules. Elle a peut-être raison après tout. On a été élevé pour prendre notre envol bien que àcet âgelà ça peut paraître assez tôt.
-T'as changé, dans le bon sens. Avant tu te demandais pourquoi j'avais autant besoin des gens. Maintenant tu le sais.
-Ouais, je me demande surtout comment ça sera lorsque je rentrerai.
-Je peux pas te dire. En tout cas, on peut dire que tu as eu à peu près ton premier amour ?, dit-elle tristement.
-Qui ? Nash ?!, tout m'offusque-je.
-Non Shawn. Ben évidemment Nash. Shawn t'as pas couché avec.
-Si.
Elle s'étouffe avec sa salive et avance sa tête vers moi avec de gros yeux. Son visage a changé d'expression en une fraction de secondes.
-Quoi ?!
-C'était une blague, dis-je dans le plus grand des calmes.
-Je retire ce que j'ai dit. Tu ne changeras jamais.
- Le changement c'est bien mais il ne faut surtout pas changer ce qu'on est."
On rigole puis nous continuons de parler jusqu'à partir nous coucher.
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