Chapitre 16

-"Quoi ?, balbule t-il avant de passer sa main sur mon front comme pour prendre ma température. Je crois que le vol t'as un peu fatigué... Viens, on rentre."

Je ne dis rien et me contente de le suivre. J'essaie de ne pas trop traîner des pieds mais à chaque pas qu'il fait, j'en fait trois. De plus il marche d'allure très vite. Il regarde, je ne sais quoi, sur son cellulaire et il fronce les sourcils. Shawn finit par souffler et le ranger. Au bout de quelques instants, il se tourne vers moi et grimace d'étonnement.

-"Quoi ?

-Pourquoi tu trotines ?

-T'as vu la ta taille de tes jambes ?! J'suis obligée de courir quand tu marches, m'offusque-je.

-T'éxageres pas un tout petit peu ?, fait-il en relevant un sourcil.

-Non jamais. Tu devrais le savoir depuis le temps.

Je sais pertinemment que j'exagère, mais c'est comme une seconde nature pour compléter mon humour en quelque sorte. Je crois que je vais le mettre dans mes loisirs dans mon cv. Putain Nash... En une fraction de seconde, mon mal-être revient. Je dois savoir ce que j'ai vu. On entre dans la voiture de Shawn et je téléphone à mon père. Il est décroche au moment où j'allais raccrocher.

" -Woaw, deux appels venant de toi sans compter les sms, un exploit !

Ai-je le droit de lui dire ta gueule ?

-Si tu veux. Maintenant, tu vas ouvrir tes oreilles et me dire ce qu'il lui ai arrivé.

-Qui ?

-Comment ça qui ?! Je te rappelle qu'il n'y a même pas deux jours on préparait un plan soit disant infaillible afin que personne ne soit blessé et figure-toi que quelqu'un a été blessé !

-Euh. Je suis désolé...

Moi : Tu mens !! Dis-moi la vérité ! Pourquoi il est parti comme ça vers eux ? C'était pas prévu !

Shawn fait les gros yeux et ses doigts se contracte sur son volant, ce qui signifie qu'il est mal à l'aise. En même temps je le comprends. Durant ce temps, je peux entendre le petit cerveau de mon père surchauffer.

-Je ne sais pas... Je... Pardonne-moi. C'est pour ton bien."

Il vient réellement de me raccrocher au nez ? Dès que je rentre à L.A, ce sera sa fête. J'essaie malgré tout de l'appeler. On sait jamais. Mais c'est en vain... Je me suis toujours dit de ne rien attendre de lui, qu'est-ce que j'espérais en allant lui demander de l'aide ?

Messagerie. Encore une fois. C'était prévisible. Je ne me suis même rendue compte qu'on était arrivés. Sa maison est très belle et grande, à première vue. Il ouvre la porte et c'est la même impression. On a à peine le temps de poser ma valise que nous devons repartir. À pied, cette fois.

On arrive près d'une école. J'arque un sourcil, et il me dit d'attendre. Au passage, il en profite pour me dire d'arrêter de "tirer la tronche". Je souris hypocritement et me reconcentre sur l'école. La cloche retentit et les élèves se précipitent vers la sortie. J'avais oublié l'excitation qu'on ressent lorsque c'est la fin des cours. Ce sentiment me paraît bien loin.

Une fille salue ses amis et se dirige vers nous. Je m'imagine Shawn avec elle un court instant, ce qui me fait pouffer de rire. Elle arrive à notre auteur, et le petit chanteur canadien me présente sa sœur. La je viens de me dégoûter toute seule. Je crois qu'il m'a déjà dit qu'il avait une sœur mais bon, j'ai une mémoire sélective. On se salue et elle commence à me parler en français.

-Comment ça se fait que tu parles français et pas ton frère ?, demande-je perdue.

Elle me regarde et fronce les sourcils en signe d'incompréhension. J'ai envie de lui parler à la "Tarzan" mais je pense qu'elle va capter. Du coup, je répète en articulant. Une lueur de compréhension traverse ses yeux marrons. C'est trop marrant, on dirait Shawn. Ils sont pas frères et sœurs pour rien.

-J'ai pris option français. Pas Shawn, explique t-elle.

-Et tu es forte ?

-Pas vraiment. Je fais partie des plus nuls de la classe.

Pardon ?! Chez moi le plus nul sait même pas aligner trois mots sans violer la langue.

-Putain si toi t'es nulle alors le plus fort doit parler mieux que moi..."

Elle rigole puis nous marchons jusqu'à leur demeure. En entrant, leur mère vient nous accueillir accompagné de leur père. Ils sont très chaleureux et accueillants. Je crois qu'elle m'a déjà adopté puisqu'elle me pose un tas de questions à propos de la France. Il s'en suit de mes relations professionnels dans les réseaux sociaux, de mon séjour au états unis. Nous parlons bien un bonne heure.

Elle me propose de l'aider à préparer le dîner. Bon, je me vois mal cuisiner mais je la préviens que je ne suis pas très douée même si j'ai fait de gros efforts depuis que je suis ici. Que ce soit dans tous les domaines. Ce soir c'est de la poutine. Un plat typique canadien. Une poutine est faite de frites grillées et recouverte d'une riche sauce brune poivrée ainsi que de beaucoup de fromage en grains. Ce plat est très connus en France, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'y goûter.

Pendant qu'elle finit les derniers préparatifs, je pars me doucher. En sortant de la salle de bain, je vois Shawn mal en point. Une larme coule sur sa joue.

"-Shawn tout va bien ?

-Tu avais raison... Pour Nash, dit-il en se tournant vers moi. Il faisait sombre dû à la lumière éteinte. Je suis sûre qu'il a les yeux rouge. Comment tu l'as su ?

-Je... Je suis désolée. Je ne voulais pas que tu l'apprennes...

-Je l'aurais su tôt ou tard..., dit-il d'un ton triste.

Je ne suis pas très douée pour gérer les émotions telle que la tristesse ou les deuils... Je le bois faiblir avant d'avaler difficilement sa salive. Il hésite un instant avant de me demander comment je vais. Je lui réponds que les émotions sont encore compliquées à gérer chez moi. Il rigole légèrement puis me prend dans ses bras. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il me ment, sans doute ma façon de gérer... ça.

Karen, sa mère, nous appelle. Il me lâche et je descends la première. Ce n'est pas la première fois que je vis un deuil. Mais là c'est différent. En quoi, je ne sais pas. Enfin, je pense que je l'apprécie vraiment, ou l'appréciais. J'aide à mettre la table machinalement. Je réponds de brèves réponses aux questions de la famille.

Karen amène la poutine à table. Elle à l'air délicieuse. Elle sert tout le monde et ils discutent de leur journée, comme une famille. Je me suis toujours demandée ce que c'était qu'un vrai repas familial. Et bien, le voilà sous mes yeux. C'est sympa et chaleureux. Je vois Shawn différemment. Il est ouvert et n'hésite pas à faire entendre son opinion. Il garde toujours sa part de timidité mais elle est moins présente. Le repas se termine dans la bonne humeur. On monte chacun dans sa chambre, moi plutôt dans celle de Shawn. Je vois bien qu'il est gêné, alors j'essaie de faire jouer mon humour. Et ça marche. C'est tellement nul à chier que c'est drôle.

On se pose dans son lit pour regarder le film Mama. Moi aussi, ça m'a choqué quand Shawn me la proposé. Je le regarde du coin de l'œil et il est concentré sur le film. Je n'avais pas vraiment regardé mais il a les traits du visage bien défini. Il est très beau. Ils le sont tous en réalité. Je pense qu'on peut actuellement de décrire comme une psychopathe de la manière dont je l'observe. Nos regards se croisent et je l'entends me parler mais je suis trop concentré à fixer chaque recoin de son visage, comme si je voulais dessiner chaque détail. Il passe sa main devant moi et je reviens à la réalité.

-Tu étais partie loin.

-Sans doute dans un autre monde.

Il fixe la télévision tout de suite, grâce au peu de lumière de celle-ci, je vois les joues de Shawn prendre une teinte rosée. Ah, j'avais oublié.
Je décide de le rassurer à ma manière.

Moi : Te sens pas gêné, c'est pas la première fois que quelqu'un endure mes actions pour le moins étranges", je rigole légèrement aux souvenirs qui refont surface.

Il se tourne vers moi et me fixe. Je le vois se rapprocher doucement, jusqu'à ce que nos lèvres entre en contact. Ses lèvres descendent m'embrasser le cou. Ses mains me tiennent par la taille fermement. Il descend un peu plus sans pour autant mon haut le gène. Il reste à une certaine distance, et il me suçote la peau. Je lui caresse les cheveux avec ma main droite tandis que je me maintiens avec l'autre. Mon bras finit par céder et il tombe sur moi et moi sur son lit. On rigole doucement puis il s'empare à nouveau de mes lèvres.

"-Laisse-toi faire."

Je relève la tête et vois Nash un cours instant avant de revenir à la réalité. Shawn me regarde, ne sachant pas quoi faire.

-Ça ne vas pas ?, sa voix porte de l'inquiétude.

Moi : Euh oui, je suis désolée mais... Je me lève du lit et m'arrête à sa porte de chambre. Ne t'inquiète pas, tu n'as rien fait. Bonne nuit Shawn.

Shawn : Bonne nuit Kristen."

Mon cœur me porte jusqu'à dehors près du chalet de bois. Je m'assoie et un objet me pique les fesses. Je le saisis et ouvre ma main pour le contempler. Il s'agit du collier de Nash, il le portait le jour de mon arrivé. Comment a-t-il pu se retrouver là ? Je finis par monter et me place dans mon lit, son collier autour du cou. Mes yeux ne veulent pas se fermer. Je fais que de changer de position, ne trouvant pas le sommeil. Alors je décide de prendre des nouvelles de la France. Mon frère s'ennuie de nos bêtises. Apparemment, il aurait fait des siennes au lycée, Chris est une commère. Ils sont amis mais sans plus. Je finis par m'endormir en plein milieux d'un débat sur la musculation.

Quelqu'un me secoue violemment en hurlant mon nom. Je grogne et sors finalement de sous la couette. J'ouvre à peine les yeux. Une silhouette familière se dessine devant.

-"T'as toujours une de ces têtes, rigole-t-il.

Cette voix m'est aussi familière. Je les ouvre en grand et vois Nash.

-Nash !!, dis-je en lui sautant dessus. Il rigole et me sert dans ses bras. Ça m'avait manqué ce sentiment. Mon dieu Nash, c'est vraiment toi ? Putain j'ai cru que t'étais mort !

-Je suis très coriace tu sais, fait-il en m'embrassant le front.

Je me lève et décide de chercher Shawn ou sa famille pour les remercier. Je fais un rapide tour de la maison mais n'y trouve personne. C'est étonnant. Même dans le jardin personne s'y trouve et leurs voitures sont toujours là. Je remonte rejoindre Nash dans la chambre. Il n'a pas bougé d'un pouce. Son comportement est bizarre.

-Tu n'aurais pas vu Shawn ou sa famille ?

-Non, pourquoi je les aurais vu ?

-Euh peut-être parce que c'est leur maison.

Il ne dit rien et se contente de hausser les épaules. Puis il se lève et s'approche de moi. Nash me colle au mur et m'observe. Dans mon souvenir, il avait les cheveux long et pas court. Ses lèvres me suçote la peau tandis qu'il passe ses mains sous mon tee-shirt. Il remonte jusqu'à ma poitrine et la malaxe. Je le repousse suite à ça.

-Nash c'est pas correct.

-Ça ne te dérangeait pas avant.

Je lui répète que ce n'est pas correct mais il continue, ignorant mes paroles. Ma main part sur sa joue, ni trop fort ni trop faible, juste ce qu'il faut pour qu'il comprenne. Il se stoppe et se tient la joue. Son regard devient noir, comme à la soirée. C'est flippant putain ! Il caresse doucement mon bas du cou du revers de la main.

-Aurais-tu quelque chose à cacher ?

Ses paroles me glacent le sang. Je n'arrive plus à bouger, ni à prononcer un mot. Je suis tétanisée par la peur. Pourtant je sais me défendre et j'ai déjà battue des hommes bien plus costaud que lui. Il saisit mon tee-shirt de ses deux mains et le déchire d'un coup. Je me protège au niveau du cœur par réflex et il me saisit le bras gauche. Il fixe un point précis de mon corps. Je ne vois pas ce qu'il en peut être mais son regard s'assombri d'autant plus.

-À ce que je vois tu t'es bien amusé avec Shawn. Tu n'as pas perdu ton temps.

Mon rythme cardiaque s'accélère. Il a vu la marque de Shawn. J'avais complètement oublié. J'espérais qu'elle partirait durant la nuit.

-Il ne sait rien passé d'autre.

J'essaie de lui tenir tête mais c'est compliqué. Je sens mon pouls s'accélèrer. Il se rapproche un peu plus de moi jusqu'à avoir sa bouche à mon oreille.

-Tu me demandais où était Shawn et sa famille. Ils sont en sécurité. Shawn a réparé sa faute maintenant c'est à ton tour de réparer la tienne.

Il se recule et esquisse un sourire sournois.

-Tu crois être un bienfaiteur ? Je te rappelle que tu as également des tord.

Il serre le poing. Ses yeux n'étaient plus que la noirceur de son âme. On ne fait pas croire la mort de quelqu'un.

-Qui te dit que je suis venu uniquement pour ça ?

-Je ne comprends pas.

Il s'approche un peu plus de moi, son souffle chaud s'abat sur mon visage. Il replace une mèche de mes cheveux, comme au tout début. Ce geste qui m'a perdu.

-Dis-moi Lucy de quelle couleur est ton âme ?

Il prépare son poing, attendant une réponse. Je ne sais pas quoi dire. A vrai dire, je ne comprends même pas le sens de cette question. Son poing se se soulève et il le lance vers moi. Je ferme automatiquement les yeux et me protège avec mon bras de libre. Sous le coup je souffle bruyamment en ne réveillant. Je discerne peu à peu la pièce qui me sert de chambre. Je suis toute seule et il fait noir. Ce n'était qu'un cauchemar. Très réel... Je reprends mon calme et fait abstraction de la sueur sur mon front. Je mets une tenue de sport et descends dehors pour courir.

Cela fait un petit moment que je n'ai pas pratiqué de sport. Bien que je n'ai pas l'habitude de courir, plutôt la boxe. Je passe dans un parc et m'arrête suite à la magnifique vu qu'elle m'offre. Je m'allonge en contemplant le paysage. Mes doigts saisisse le collier de Nash et mon cauchemar revient en tête. J'ai déjà croisé ce regard là à la soirée, serait-il capable de faire ça malgré tout.

Aurai-je fait un rêve prémonitoire ? Car au fond je crains qu'il soit comme ça, même si Shawn me la confirmer, je n'ai pas l'impression qu'on ait fini d'entendre parler de Nash.

Je repense à ce rêve et me repose encore cette même question : de quelle couleur est mon âme ? Pourquoi mon esprit me poserait cette question ? Ça ne peut pas venir de Nash directement. En y repensant, je me souviens ne pas avoir répondu mais avoir penser très fort de quelle âme il parlait.

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