Chapitre 14
Avant toute chose, je réfléchis en quelle langue je dois m'exprimer, pas que je ne peux pas dans les deux mais en même temps c'est un peu compliqué pour moi. Commençons pas la raison de notre venu.
"-Il faut tous les éliminer, même les sous directeurs. Ensuite généralement le plus doué survivra: El Macho donc, comme Nash aura appelé les flics, ils le choppent et hop.
-Et comment on expliquera notre présence ? Comment fait-on si ce n'est pas lui qui survie ? Ou pire, si vous n'arrivez pas à commencer ?
-Nash est un excellent tireur, le seul problème c'est que ce ne sont plus des bouteilles mais des humains, je ne sais pas s'il va le supporter psychologiquement.
-Je te trouve un peu méchante avec lui. Il a pas l'air d'être un mauvais garçon, dit-il en le regardant.
-Ouais, il a pas l'air", murmure-je.
On peaufine un peu certains details avant d'aboutir à un plan assez convenable, ça ne me paraît pas si compliqué que ça. En générale, dans les films essentiellement américain, effectuer une telle action est presque impossible mais les héros s'en sortent toujours. On se demande pourquoi...
On récapitule une dernière fois le plan, puis Nash et moi partons. Il démarre et me dépose directement chez le petit monde. Je pose à peine le pied à l'intérieur qu'il est déjà repartit. Mon téléphone vibre signalant un message. Il provient de Shawn, je ne le lis pas et l'appelle directement.
"-Ici le plus beau chanteur je vous écoute, pouffe t-il.
-Je vois que je déteins sur toi mon petit mouton, ricane-je.
-Attend, pourquoi mouton ?
Je me frappe intérieurement l'esprit, j'avais oublié que ça n'existait pas chez eux. Et puis, je ne sais pas s'il l'aurait bien pris d'être comparé à un mouton.
-Je t'expliquerai peut-être un jour. Et pour répondre à tes messages ... je ne sais pas... pas du tout.
-Oh je vois, une lueur de déception emplit sa voix. Sinon, ça te dirai de visiter le Canada ?
On aurait dit qu'un enfant demandait l'impossible à ses parents. J'en ai même l'image en tête. Le petit garçon se cachant le visage tout en murmurant sa demande dans l'espérance qu'ils acceptent. Et puis le Canada c'est beau. En 4 ème, j'ai failli y déménager et je le regrette.
-Oui, pourquoi pas. Pendant les vacances d'avril c'est possible ? Enfin vers le... Désolé j'ai pas les dates en tête.
-Je veux dire dans la semaine. Tant que tu es ici.
-Mais ... Euh ... Ce serait cool mais les autres je leur dis quoi ?
-La vérité, je suis sûre qu'ils seront ravis de ne plus t'avoir.
-Merci, ça fait toujours plaisir, dis-je sarcastiquement. Juste dis-moi quand, que je puisse acheter les billets et les prévenir.
-Non c'est moi qui invite et pour après demain ? Je regarde les billets et je te dis.
-J'suis pas d'accord ! Je peux me le payer..."
Puis il raccroche. De quel droit ?! En entrant dans le salon, j'entends les rires des uns et les chamailleries des autres. Ils sont tous dehors, torse nu, en caleçon pour certains, des accessoires de ménages dans les mains. Carter se protège le visage tandis que Cameron essaie de lui verser son eau mousseuse dessus. Je ne cherche pas à comprendre ces enfants et monte dans ma chambre. J'y sors mon ordinateur et me connecte sur Skype. Malheureusement j'avais oublié que je devais prendre des cours par Internet pour rattraper mon absence. J'attends quelques minutes après avoir envoyé un message comme quoi je suis apte à recevoir un cours. Mon professeur de math s'affiche sur mon écran et il m'enseigne la dérivation durant deux heures. C'est hyper simple et surtout très rapide puisque je suis toute seule et que j'écoute. Pour une fois.
Mon cours terminé, je referme l'ordinateur et rejoins les autres. En arrivant, je vois Nash en larme accoudé à ses genoux, Carter et Hayes le réconfortant.
-"Qu'est-ce qui se passe ?, dis-je en tapotant sur son épaule ce qui me vaut le regard noir de tout le monde. Quoi ?Pour une fois que je m'intéresse à la vie de quelqu'un.
-Tu veux vraiment savoir ?! Skylynn est à l'hôpital renversée par une putain de voiture ! C'est bon t'es contente ?!
En vrai je m'en fou, c'est juste une convention sociale de demander ça.
-T'as deux options : soit je réponds sincèrement, soit je dis la phrase que tu veux entendre.
-Lucy... C'est pas le moment..., commence Cameron.
-Mais putain t'es chiante et sans cœur ! Dégage voir l'autre canadien et fais pas chier !
Je me rapproche dangereusement de lui. J'ancre mes yeux dans ses iris bleues. Apparemment, il n'a pas retenu la leçon.
-Tu n'as toujours pas compris que me parler ainsi ne sert à rien ?
Il sert les dents. Je tourne les talons vers la porte. Sachant que je suis pied nu, j'essaie de chopper des chaussures au passage sans succès puisqu'il n'y en a pas. Je fais discrètement demi tour afin d'en prendre.
-Je vais la voir..., dit Matthew.
-Elle a des problèmes c'te fille.
-Peut-être les règles ?
-Ta gueule Taylor, j'suis pas encore sortie et Hayes venant d'un dégénéré comme toi j'éviterai ce genre de réflexion", hurle-je.
Je récupère enfin des chaussures, celle de Matt je crois, et sors prendre l'air. Je marche en direction du parc me semble-t-il. Pourtant, seul de vieux commerces dévalent mes yeux. J'ai dû encore me perdre, en même temps c'est Los Angeles j'ai envie de dire. Le petit dinosaure me suit depuis le début et essaie de se la jouer espion. Il reste Matthew quoi... J'agite ma main et lui fais signe de venir, ce qu'il fait.
Nous marchons sans un mot, gênant pour lui, reposant pour moi. Il sourit à la vue de la paire de chaussure et me fait la danse des sourcils. Ma curiosité veut savoir mais mon raisonnement dit autrement. Agacée, je lui demande quelle est la raison de son sourire; il désigne les chaussure puis dit: "Elles sont à Shawn." Ah.
Puis comme ce faux sosie est une pipelette ambulante, il me raconte tous les ragots qu'il connaît. Au passage, je glisse le sujet Nash. Il me raconte sa vie, que je connais à moitié au passage car lui aussi c'est une commère mais après nos ébats... Ce qui m'empêche de m'endormir. Bref. Puis il vient à un sujet intéressant.
-"Mais tu sais Nash, il est super bizarre depuis la fin du Magcon. Enfin quelques mois après, avant il était tout gamin, drôle enfin Nash quoi. Puis d'un coup il a "mûrit" mais s'est surtout assombri. Parfois il a des délires sournois avec ses autres potes et ça met un peu...
-Attends mais c'est vous ses amis non ?, le coupe-je soudainement dans son discours.
-Si mais on est pas ses meilleurs potes, du moins plus maintenant...
-Tu vois après la fin du magcon, Cash on fait une collocation et un film. Jusque là tout baigne, on se voyait les week-end ou quand on pouvait, c'était génial. Mais après il y a eu une énorme enguelade entre eux et ils ont continué chacun de leur côté. Du coup tout le monde s'est séparé quasiment.
-Mais tu sais pas pourquoi ?
-Non, Taylor soupçonne que c'est à cause de la drogue que prend Nash mais je suis sûr qu'il n'y a pas que ça.
-D'ailleurs, il l'a pas dit sur Younow ou un truc comme ça ?
-Si mais il s'est fait éclaté par les deux après. En même temps, ça le concerne pas, ni aucun de nous d'ailleurs. On a déjà assez de problèmes.
-Je veux bien te croire mais regarde comment ils sont proches.
-C'est de la comédie, la moitié des gens ne peuvent pas se voir ici.
-Donc le canadien avait raison. C'est moi qui cause ses disputes ?
-Pas vraiment, juste une violente entre Nash et Shawn mais sinon c'est des sujets qui datent. Le fait de t'accueillir nous a obligé à mettre nos querelles de côté. Le groupe est une bombe à retardement. Je veux pas que tu assistes à ça mais d'ici demain ça va péter.
-Et si je vous laisse quelques jours pour régler ça ? Genre je vais voir le chanteur, vous finissez vos trucs et je reviens.
-Qui ? Shawn ? Bonne idée, mais je sais pas s'il est disponible."
Je lui réponds qu'il n'a pas a s'en faire pour ça, ce qui lui donne une raison de plus pour me taquiner avec lui.
Sur le chemin, je suis montée sur son dos jusqu'à l'appartement. Je n'ai adressé aucun regard aux autres et suis montée dans ma chambre suivit de Matt. Il m'a aidé à faire vite fait ma valise puis la mise dans sa chambre. On est descendu et j'ai annoncé la nouvelle comme ça. La plupart font comme si je parle chinois et les autres sont de marbres. J'ai bien précisé, sournoisement, que j'avais deviné toute seule ces tensions, ce qui est à moitié vrai. Afin d'éviter au dinosaure de se faire passer un savon.
Hayes se lève finalement, sourit faiblement et s'avance pour me prend dans ses bras. J'émets un couinement plaintif. Il rigole et s'excuse. Je lui souris et lui mets une tape amicale.
"-En vérité, je te vois pas sortir avec un mec.
Si tu savais que je me tape ton frère tu parlerais moins.
-Pourtant je suis bien hétéro, désolée de casser tes fantasmes.
-Mais y'à vraiment personne qui t'intéresses parmi nous ?, dit Taylor dragueur.
- Par nous, tu veux dire toi ? Et non enfin vous êtes baisable mais c'est tout.
-Baisable ?
-Un mot typique français, il n'y a pas d'équivalent, sinon où est ton frère ?
-IL ME FAIT UNE GÂTERIE DANS LA CHAMBRE", crie Carter.
Si c'était Shawn à la place de Carter, je les aurait bien rejoins. Euh, mauvaise idée. Bref.
Je rentre et le chinois sort. Ou le japonais, enfin il sort quoi. Barbecue est dans la salle de bain, il rectifie son bandage au poignet. Des cotons baignés de sang remplient le lavabo. Je parie qu'il a frappé dans une vitre.
-T'as fait quoi encore ?
-Je t'ai pas dit de te casser avec Shawn ?
-Et si j'ai envie de te sauter ?
Dans ma tête je suis déjà par terre en train de mourir d'étouffement. Et ça s'accentue quand il tire une de ses têtes choqué. Jusque ici on en a jamais vraiment parlé, sauf pour se lancer le défi. Sinon, on en parle pas c'est sous les pulsions réellement. Mais je finis par éclater de rire.
-Mon dieu si tu voyais ta tête, dis-je au bord des larmes.
Je me penche en rigolant tout en faisant des gestes bizarres comme quand j'ai un fou rire. Au bout d'un moment, une douleur fait surface et me stoppe net dans ma rigolade. Cela m'oblige à bloquer ma respiration. Pas longtemps mais suffisamment pour qu'il le remarque.
Nash : Ça va ?
Je me redresse devant lui et secoue la tête. Il passe un bras près de mon corps et nous enferme dans la salle de bain. Je vois son regard en coin et son sourire pervers m'envoyer un message mentalement.
-Non t'as rien sur toi.
Il fouille dans sa poche et brandit le condoms sous mes yeux.
-Je crois tu prends un peu trop la confiance à en avoir tout le temps sur toi.
-Dis la fille qui me saute dessus tout les jours presque.
Je lui tire la langue et me retourne pour sortir. Sauf que l'ouverture nécessite une clé. Il me la montre et la glisse dans son caleçon en faisant la danse des sourcils. Grier pense que je ne suis pas capable de la récupérer. En plus il croit me faire de l'effet car il est torse nu. À partir du moment où tu l'as senti dans ton corps, le "toucher" ne t'effraies plus.
Je le regarde dans les yeux et plonge ma main dans son caleçon à la recherche de la clé. Il a un sourire en coin qui s'estompe lorsqu'un bruit de clé se forme. La seconde d'après Matthew entre et s'arrête net en nous voyant ainsi.
Je crois que c'est la situation la plus gênante après mettre trimballée seulement en culotte de la maison de Chris à chez moi la nuit après une fête arrosée.
Il ouvre la bouche mais quitte la pièce après réflexion. Quand à moi, je retire ma main et m'apprête à sortir quand il me retient par le bras. Je relève un sourcil et me murmure : "Ce soir à minuit dans la piscine."
Je lui souris et quitte la pièce. C'est un de mes fantasme mais j'en ai jamais parlé à personne sauf peut-être à Lauren.
En tuant le temps, je fais un tour sur Twitter. Rien d'intéressant, quelques blagues drôles par ci pas là. Sauf un qui attire mon attention. Il m'est personnellement concerné.
@someoneinworl : Askip tu mérites pas ce qui t'arrive, perso jsuis d'acc. T'es qu'une vulgaire copie d'autre viner, connasse.
@someoneinworld : Dégage stp j'en ai marre de te voir avec les Magcon.
Jalousie ?
@LucyTheQueen : Tu dis que je suis une connasse ou encore une pétasse. Mais quoi que je fasse je te dépasse, et tu vois ça c'est la classe.
Cliché mais j'aime ça, ça surprend, ça fouette. Ça fait mal.
Je suis assise sur le rebord de la piscine. Je suis sûre que Matthew a divulgué ce qu'il a vu. C'est une commère. Ça me stresse, généralement je ne me fais jamais chopper surtout dans ce cas là. Nash arrive juste après et me jette à l'eau.
Il s'approche et je le noie. Il fait de même avant de me coller à la paroi. Avec ses mains il redessine les lignes de mon corps. Je l'aide à enlever mon haut et le pose près de moi. Il continue avec mon pantalon et mes sous vêtements. Je fais de même avec les siens. Ses lèvres déposent plein de baisers le long de mon coup jusqu'à mon sein gauche. Avec sa main droite il trace de petits cercles sur le bas de mon ventre. Ma partie la plus sensible. Je m'agrippe à ses cheveux tandis qu'il insère deux doigts en moi. Faisant des vas et viens avec ceux-ci, il se confie à moi. Étonnamment, je m'y intéresse. Entre deux souffle, il me soulève et me place au-dessus de son basin. Je lui mordille l'oreille et il grogne. Ma bouche descend sur son coup. Son envie grandit au fur et à mesure du mien.
Tout ce passait pour le mieux jusqu'à ce qu'il prononce cette phrase suspecte m :"Ce sera peut-être la dernière fois qu'on se voit, alors j'espère que tu garderas de bons souvenirs avec moi."
Ça m'a calmé direct. J'ai grimacé légèrement puis il s'est retiré en s'excusant. Je le rassure et nous sortons de la piscine. Il m'enveloppe d'une des serviettes qu'il a ramener. On rentre à l'intérieur puis il souffle.
-Je suis désolé d'avoir tout gâché...
-Pourquoi tu penses ça ? Que c'est la dernière fois ?, demande-je en ignorant sa phrase.
-Je... Je pense pas être présent à ton retour. Les problèmes vont refaire surface puis avec les dealers c'est risqué de rester ici. Probablement que je serai en Caroline du Nord.
-Serai-ce un abandon Mr Grier ?, dis-je taquine.
-Bien sûr que non Madame heu Lucy... Même dans trente ans, si on se retrouve, je serai ravi de ressentir ce même sentiment.
Celui du respect et de l'admiration tout en te désirant.
-D'ici là nous serons probablement mariés. L'adultère est interdit chez moi.
En réalité, je ne songe pas au mariage, ça ne m'intéresse pas. Je n'ai pas peur de l'engagement, je ne vois juste pas l'intérêt. Pourtant l'art nous ferait presque croire le contraire.
-Le jeu avant tout, dit-il avec un rictus. Acceptes-tu ?"
Je lui serre la main puis nous allons nous coucher. Chacun dans notre chambre, après qu'il met embrasser la joue chaleureusement.
En y repensant, je m'attache à tout ces gens quoique j'en puisse dire, un peu, bien plus que les gens de chez moi. C'est un peu comme un rêve. Ou une réalité différente de la mienne. Plus que deux semaines et je pars. J'ai l'impression d'être ici depuis toujours. De tous les connaître par cœur et pourtant...
Je me tourne et retourne dans le lit et souffle d'exaspération. J'ai une envie soudaine de partir, tout quitter mais ce n'est pas raisonnable. J'ai réussi à trouvé des gens qui me font sentir plus humaine, en tout cas c'est l'impression que j'en ai.
J'espère juste que le retour à la réalité ne sera pas trop dure. Surtout sur une insensible qui trouve un peu d'humanité.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top