Référence à la fin du chapitre 21

-"Bordel Lucy c'est pas si compliqué que ça de voler une voiture !, m'énerve-je sur la portière de la voiture de Nash.

Depuis deux jours, cet énergumène m'évite depuis que j'ai cassé le bras de cette Taylor. J'espérais pouvoir utiliser sa voiture le temps que je mène ma petite enquête d'identité personnelle. Malencontreusement pour moi, la fameuse technique de l'ouverture de la portière par la vitre de la voiture ne marche pas avec moi. Je vais devoir voler ses clés.

Grâce à Dieu -ou pas-, une des grandes fenêtre étaient ouvertes. Je me faufile au travers et atterris dans un bordel monstre. En deux trois coup d'œil, je repère les clés de Nash sur la table et personne en vue. Je me précipite pour les prendre et ressors en un rien de temps. Très vite, je démarre la voiture et pars en direction du Nord de la ville. Plus je roule, plus ma soif de connaissance augmente. Je veux vraiment savoir où j'en suis dans ce voyage et pourquoi j'ai l'impression qu'il me change du tout au tout, mais en même temps que ce n'est qu'éphémère.

Perdue dans mes pensées, je continue de conduire jusqu'à la sortie de la ville et emprunte une route assez déserte. J'active la radio et murmure les paroles de la chanson. D'un coup, le doute me prend sur quelle sortie je dois prendre pour me rendre là où j'ai prévu d'aller. Je saisis mon portable et regarde dans mes notes l'itinéraire à prendre.

Je détourne un instant les yeux de la route et, en une fraction de seconde, un piéton déboule devant et se prend violemment la voiture. Je freine subitement la voiture quelques mètres plus loin, réalisant peu à peu ce qui vient de se produire. Je descends du véhicule et me précipite vers le corps du jeune homme.

L'odeur me monte au nez et une remontée survient devant l'horreur de la scène. Son crâne est explosé, laissant la cervelle et le sang joncher le sol. Son visage est figé dans le temps, arborant une mine affolée. Sa chemise blanche immaculée est tâché du rouge écarlate qu'est le sang. Son corps sans vie me procure contre toute attente aucune émotions. Je ne ressens rien vise à vis de l'homme que je venais pourtant d'ôter la vie. Ma respiration est calme, mon esprit est limpide sans trace d'angoisse. Une certaine satisfaction malsaine émane de mon corps. Je ne comprends pas vraiment pourquoi je ressens ça.

Soudain, je prends conscience d'un autre point : je ne veux pas finir en prison. Je fais un petit tour rapide des alentours et personne n'est à l'horizon. 

-"Bien. Enfin quelque chose de rapide."

Je vérifie une dernière fois le corps et remarque qu'il n'y a aucune trace de mon passage. Je fais également un rapide tour à l'avant de la voiture afin de voir les dégâts. A part du sang et une imperceptible bosse, elle n'est pas trop abîmée. Il me faut de la peinture au plus vite, tant pis pour ce que j'avais prévue. J'allais faire un délit de fuite.

Je démarre au chapeau de roue et trouve une petite station service une demie heure plus tard. Par chance, je trouve une bombe de peinture de la même couleur de la carrosserie et tout ce qu'il me faut. Je m'approche du vendeur et lui donne mes articles. Son air grossier et aigri me donne envie de l'étrangler avec sa ceinture d'homme à bière. Il me rend mes articles une fois que j'ai payé et me signale que ma voiture est garée un peu trop loin à son goût. Je réponds que j'en ai profité pour pisser entre les deux portières puisqu'un panneau indique que les WC sont hors services.

Je reprends la route et me gare sur le bas côté plusieurs bornes plus loin. J'enlève le sang assez difficilement et recouvre le tout de plusieurs couche de peinture. Le résultat est assez naturel. Puis je regarde l'heure et remarque que je dois vite rendre la voiture si je veux qu'il ne se doute de rien. Je grimpe à nouveau dans son véhicule et retourne sur le parking en garant la voiture exactement à la même place. Je dépose également les clés exactement à la même place avec plus de difficulté qu'au début puisqu'il y avait du monde.

Avant de partir, j'entends la voix de Nash et cours à toute vitesse me cacher. Je l'aperçois sortir et monter dans sa voiture. Il n'a rien remarqué du tout. Sur le chemin du retour chez Matthew, je repense à ce que j'ai ressentis ou non face à ce cadavre. L'incapacité à ressentir de la culpabilité pour lui me semble étrange, normalement on éclate en sanglot face à ce genre de situation, ou alors on panique. Mais là, rien du tout. J'ai même ressentit une jouissance à prendre la vie de quelqu'un aussi rapidement. Jamais personne ne doit être au courant.

Je me remémore une dernière fois l'excuse que j'allais raconter aux garçons à mon retour. Tout semble parfait, aucun détail n'est omis car chaque détail compte. Cet événement remet une fois de plus en question tout ce voyage et tout ce qu'il a changé en moi -enfin ce que je pense-.  Finalement, si tout était lié, je veux dire ce que je ressens depuis mon voyage et ce que j'ai ressentis face à la mort.

Serait-ce peut-être les réponses que j'attendais ?