- Année 2077-

Je crois que finalement je préférais le charabia marmonné d'Avril plutôt que comprendre. Paola continua à parler mais je me concentrais sur garder mon calme et inspirer normalement. Pourtant il me semblait que le mécanisme de mes poumons n'était plus aussi naturel que quelques secondes auparavant. Suivant son long baratin d'une oreille distraite, je tentais de reprendre mon cerveau en main.

Focus, Brimi.

- Heureusement, nous avons trouvé un moyen pour que tu puisses continuer à voir, tu risques en contrepartie d'avoir besoin d'un court temps d'adaptation pour t'y habituer.

Mon Dieu ! Un court temps d'adaptation contre le retour de ma vue ? Mais quelle était la contrepartie ? Au ton de sa voix, je sentais les problèmes arriver vitesse grand V.

Toutefois, j'eus l'impression que l'on m'enlevait, pas seulement une épine, mais un tronc d'arbre du pied. La main de fer qui serrait ma poitrine disparue et je retrouvais l'usage habituel de mes organes vitaux.

- Les deux coupes vont t'aider. Ajouta Avril, dont j'avais oublié l'existence.

Effectivement le plastique perdait de son opacité. Au bout d'une dizaine de minutes dans le noir, Paola m'avertit qu'elle allait me les enlever. Je la sentis décoller le Scotch qui maintenait en place les plastiques. Je gardais les yeux fermés, rongée par un mauvais pressentiment.

- Tu peux ouvrir les yeux, lentement. Précisa Avril.

Les paupières tremblantes, je les ouvrais. Pour les refermer aussitôt, éblouie par la lumière blanche. Puis je les entrouvrais, patientais et les laissais s'adapter à l'agression du néon. Mes cils humides semblaient lourds à soulever. Mes sourcils s'étaient rapprochés, transformés en une barrière de protection. Je parvins enfin à les ouvrir complètement.

Penchés au-dessus de moi, deux cranes aussi hideux que terrifiants observaient avec intérêt mon visage. J'inspirais jusqu'à ce que mes poumons soient pleins et restais ainsi pendant quelques terribles secondes, jusqu'à ce qu'un hurlement s'échappe de mes lèvres. Je m'asseyais brutalement, me heurtant au passage à quelque chose de froid.

- Aïe ! Criais-je.

J'inclinais ma tête vers ma poitrine et me massais l'endroit douloureux lorsque je vis... Tout. Simplement tout. Je voyais devant moi et partout sur les côtés. Mon seul point mort était mon corps, ma vision s'étendait à presque 300 degrés. Je voyais chaque petit détail invisible comme la poussière, l'imperceptible mouvement des mains -ou plutôt des os des mains- d'un des squelettes ainsi que la goutte de sang sur un « outils » chirurgical qui allait tomber par terre. Je fermais les yeux et les faisais rouler dans leurs orbites respectives. Les globes étaient rugueux sur mes paupières.

Au calme dans le noir et légèrement assommée par le choc, je revis la scène de la veille. Je me souviens encore d'une impression, comme si mes yeux allaient s'échapper de ma tête.

Je sentis des larmes rouler sur mes joues. Micah était mort.

Coucou les petits loups ! Désolée mais je n'ai plus le temps que de poster une fois par semaine :/

Vous me manquez beaucoup !! J'espère que ça vous plait toujours, alors donnez-moi votre avis et si ça vous à plu ... Roulement de tambours... Votez ;)^^ Sinon, pour ceux qui ne m'ont pas déjà dit, comment trouvez-vous la nouvelle couverture ?? :)

Bon allez à bientôt, si je suis courageuse, je posterai un autre chapitre demain !!

Sinon, à la semaine prochaine ! 

Bisous <3 XOXO