Chapitre 6
Scott ferma doucement la porte sans actionner le verrou. Il n'en avait pas besoin. Stiles n'était pas capable de fuir et Noah... Il leur laisserait de l'intimité, comme il l'avait toujours fait. Le shérif était un papa qui aimait son fils et qui avait appris à ne pas être trop sur lui, à lui laisser un espace suffisant, notamment lorsqu'il recevait de la visite.
Pour Scott, c'était parfait. Parce qu'il avait sa confiance. Le champ libre. Et tout le temps devant lui. Alors, il se déchaussa sans se presser et retira sa ceinture par avance avant de se glisser dans les draps et de se presser contre le corps chaud de l'hyperactif. Un corps encore trop couvert, à son humble avis. Mais Scott ne comptait pas trop se presser. Il avait le temps. Et puis... Viendrait un jour où il pourrait l'admirer à loisir, admirer sa peau nue caressée par les rayons du soleil au petit matin... Oui, un jour prochain. Parce qu'ils étaient faits pour être ensemble, faits pour partager la même vie, le même lit. Cette situation, bien qu'avantageuse pour lui, ne pouvait cependant pas durer. Scott adorait le corps de Stiles, là n'était pas le problème. Seulement... Il voulait son âme aussi. Ses bruits, ses mots. Ses étreintes, son cœur. Alors oui, il finirait par lui parler. Mais pas tout de suite.
Stiles n'était pas prêt à accepter des sentiments tels que les siens. Une âme tout à fait objective aurait plutôt parlé d'une obsession des plus malsaines. Cependant, Scott ne voyait pas ça comme quelque chose de mauvais, tout simplement parce que ça l'arrangeait. Il était plus facile d'ignorer sa toxicité que d'y faire face et s'il avait déjà effleuré ce trait de sa personnalité auparavant, il n'avait jamais cherché à le réprimer. Au contraire, il l'avait laissé se développer inconsciemment, jusqu'à en arriver à un stade où le mal était devenu le bien. Son bien.
Ainsi, il n'avait plus aucun scrupule à droguer Stiles à son insu pour profiter de lui à tort et à travers. Quoique la première fois, il avait hésité et s'était demandé si cela valait réellement la peine et si ça marcherait. Mais l'expérience était allée au-delà de ses espérances et la jouissance qui l'avait pris lorsqu'il avait pour la première fois eu le total accès à ce corps... La sensation l'avait marqué au fer rouge et depuis, il ne pouvait plus s'en passer.
Cette première fois-là avait eu lieu il y a plusieurs semaines.
Ensuite, ça avait été le calme plat jusqu'à ce qu'il se décide à réitérer l'expérience ces derniers jours. Parce qu'au départ... Il avait voulu attendre, rester discret. Faire attention à ce que l'on ne se doute de rien. Un blackout, ça pouvait arriver. Oui mais voilà, Scott était devenu gourmand au point de se mettre à jouer avec le feu.
Jouer avec Stiles.
Il s'empara de ses lèvres avec avidité et passion tout en glissant sa main dans son pyjama. Pour s'amuser, il s'amusa. Son pantalon se retrouva bien vite trop serré. Son caleçon aussi. Son engin criait déjà à la libération de ce carcan de tissu qui l'empêchait de libérer quoi que ce soit. Alors, Scott décida de régler rapidement ce problème.
Stiles fit quelques petits bruits malgré lui. Des bruits si faibles et si légers qu'ils ne pouvaient alerter, d'autant plus que son meilleur ami avait, par simple précaution, plaqué sa main sur sa bouche. Il eut quelques mouvements brouillons et peu importants. Sa conscience ? Elle n'était pas là. Fut un moment où il ouvrit les yeux. A ce moment-là, Scott était au-dessus de lui, enchaînant les vas-et-viens en se mordant la lèvre inférieure. Il avait un air totalement abject et une lueur on ne peut plus malsaine dans le regard. Mais ses paupières, bien trop lourdes, se fermèrent rapidement. De son côté, Scott finit par jouir en ne s'autorisant rien de plus qu'un soupir des plus profonds. Sa satisfaction était des plus totales.
Elle le fut davantage encore lorsqu'il descendit quelques minutes plus tard, parfaitement propre sur lui et toute trace de plaisir parfaitement dissimulée sous un manteau morne. Il alla saluer Noah et lui assura avec aplomb qu'à partir de maintenant, la meute prenait les choses en main. Elle ne laisserait pas l'agresseur de Stiles impuni.
A l'air épuisé de Noah et son remerciement des plus sincères, Scott manqua de laisser échapper un sourire.
xxx
Stiles était dans un brouillard des plus complets. Il avait mal, il avait froid... Et n'arrivait paradoxalement pas vraiment à bouger. Réfléchir, encore moins. Il sentait juste... Qu'on le bougeait, en quelque sorte. Il entendait une voix, aussi. Connue, familière, rassurante. Une voix qui ne l'inquiétait pas. Une voix qui réprima instantanément la panique primitive qui était là, prête à émerger. Sur son front, du froid. Quelque chose d'humide. La chose lui fit du bien, un peu.
Et puis, tout en lui commença à s'éveiller. Ses sens, tout autant que ses membres. Bien évidemment, ce fut d'une lenteur abominable et dieu sait à quel point Stiles détestait que les choses traînent de cette manière. Parce que peu à peu, son esprit commença à reprendre du service et de – trop – nombreuses pensées parasites se mirent d'ores et déjà à fuser à un rythme impossible à suivre pour lui. Dans son état, en tout cas. Alors, il eut mal à la tête. Le fit savoir sans trop savoir comment. Quelques instants plus tard, on l'aida à se redresser légèrement et un cachet glissa, accompagné d'une gorgée d'eau fraîche plus qu'agréable et bienvenue. Il articula un faible « merci ». On le recoucha avec patience et douceur.
Stiles dut prendre sur lui pour ne serait-ce qu'envisager de prendre le temps de se réveiller correctement. C'était embêtant, mais il n'avait pas réellement le choix tant sa faiblesse actuelle l'handicapait. Il la sentait. Elle écrasait ses membres, son corps entier tout en l'enserrant dans un étau malvenu. Alors forcément, le moindre mouvement lui parut difficile.
Et puis il y avait cette sensation de brûlure, aussi. Au départ, il ne la sentait pas vraiment mais là... Elle commençait à prendre une certaine ampleur. Il eut d'ailleurs du mal à la situer et ce n'est qu'après un long moment qu'il se rendit compte qu'elle venait de son postérieur.
Stiles ne fit, pour ainsi dire, aucune conclusion. S'il retrouvait doucement l'usage et le contrôle de son corps, ses réflexions n'étaient pas au beau fixe – loin de là. Naturellement, il ne chercha à émettre aucune hypothèse ni sur son état général, ni sur l'origine de cette brûlure intérieure. Mentalement, il n'en avait pas la force, et puis ce brouillard... Il était si épais ! Tant et si bien que Stiles dut se battre pour émerger davantage et revenir plus rapidement à la surface. Prendre son temps, c'était bien sympa, mais la situation restait passablement inconfortable pour lui.
Fut un moment où il parvint à ouvrir les yeux consciemment et il grimaça. Quelques secondes plus tard, on fermait les rideaux et la chambre se retrouva baignée d'une lumière adoucie et tamisée, bien moins agressive que le soleil de fin de matinée qui tapait sans vergogne. Stiles couina. Il avait mal à la tête...
- Fils ?
La voix de son père lui parvint finalement fort bien et Stiles referma les yeux, comme... Rassuré de l'entendre.
- Ou-ouais... ? Articula-t-il on ne peut plus péniblement.
Sa bouche était pâteuse et parler... Lui paraissait fort difficile, tant et si bien que le jeune homme sut qu'il ne serait pas un moulin à paroles en ce jour. Trop fatigué. Arrivé à sa hauteur, Noah lui prit la main après s'être assis à côté de lui. Pour être honnête, Stiles fut à peine surpris de ce geste qui n'était pourtant pas courant pour un sou. En effet, le shérif n'était pas un homme des plus câlins. Chez les Stilinski, on s'aimait sans vraiment trop comment le montrer mais cela importait peu. En tous cas, les gestes affectueux n'étaient pas monnaie courante dans la maison. Autrefois, peut-être. Mais plus depuis des années. Cependant, Stiles n'y fit pas vraiment attention. Se concentrer sur la voix et la simple présence de son père accaparait son être tout entier et c'était peu dire. C'était à peine s'il arrivait à recommencer à réfléchir... Dans une moindre mesure, bien sûr. Sans doute se poserait-il bon nombre de questions comme il en avait l'habitude. Plus tard, oui. Il croisa alors le regard de son père. Si on lui demandait de le décrire... Eh bien, Stiles ne saurait le faire et pas seulement parce que les rideaux fermés réduisaient son champ visuel ou en tout cas, sa vision des détails.
En fait, il n'arrivait pas à analyser le peu qu'il voyait tant il était à l'ouest.
- Fiston, comment tu te sens ? Demanda doucement le shérif en essayant de garder la tête froide.
Stiles fronça légèrement les sourcils et dut prendre le temps d'analyser cette phrase on ne peut plus simple mais qui lui paraissait des plus longues. Quelques secondes plus tard, il réussit à sortir péniblement une réponse que Noah jugea particulièrement difficile à interpréter. Trois mots mâchés. Destructeurs. Des mots démontrant une confusion extrême. Si Stiles était enfin conscient, la drogue continuait d'agir malgré tout.
Je sais pas.
Et Noah sut que ces mots le hanteraient des jours et des mois.
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