Chapitre 18
C'est en sueur que Stiles s'éveilla. Les yeux exorbités par la terreur qu'avait provoqué chez lui le cauchemar qui l'avait réveillé, il distingua la lune au travers des rideaux clairs de sa fenêtre. Mais savoir qu'il faisait nuit ne lui fit ni chaud ni froid. Il n'y avait pas de détail plus inutile pour lui que celui-ci.
Le cœur battant à tout rompre, il se redressa sans effort dans son lit et porta une main à sa poitrine. Ça n'allait pas. Il se sentait mal, nauséeux et... Il nageait dans sa sueur. Mais loin de se préoccuper de cela, il entreprit d'essayer tant bien que mal de reprendre le contrôle de lui-même. Comment ? De façon brouillonne en essayant de se répéter des mantras positifs. Sauf que les mots avaient du mal à se former dans sa tête, au point qu'il fut incapable de concrétiser son idée – et de se la formuler clairement.
Alors Stiles ressentit pleinement un mal-être dont il n'avait eu jusqu'ici que des bribes. Cette fois-ci, il fut entier. Dans son esprit, quelques flashes mais trop flous et trop brefs pour qu'il réussisse à leur donner un sens, à comprendre ce que ces images signifiaient. Et c'était peut-être tant mieux car son état se dégrada rapidement. Qu'en serait-il s'il savait ? Car alors qu'il était dans l'ignorance la plus totale, il se perdait complètement et déjà, il avait les larmes aux yeux sans comprendre pourquoi. Sa respiration se fit de plus en plus rapide au point qu'elle lui parut sifflante et à partir de ce moment-là, le moindre bruit fit tourner la tête du pauvre hyperactif qui ne désira qu'une chose : que tout ceci s'arrête.
Mais ses nausées s'accentuèrent tant et si bien qu'il ne put les ignorer plus longtemps. Stiles envoya valser sa couette et se leva brusquement, la main sur sa bouche. La tête lui tourna et ses jambes manquèrent de le lâcher dès qu'il posa le pied par terre. Par chance, c'était l'adrénaline qui avait pris possession de lui, et pas autre chose. Ainsi, son corps fit preuve d'une force étonnante – et on ne peut plus éphémère – qui lui permit de courir comme un dératé jusqu'à la salle de bain située, fort heureusement, à l'étage. Ses membres étaient lourds mais il tint bon le long du court trajet jusqu'au graal.
Il tomba à genoux devant la cuvette et laissa son corps expulser ce qui ne voulait guère y rester. Au final, il n'y avait pas grand-chose : uniquement le peu qu'il avait mangé la veille avec une grande majorité de bile. Mais cela suffit à lui brûler la gorge et à rendre sa régurgitation violente. Il en eut les yeux larmoyants et se tint fébrilement à la cuvette des toilettes. L'énergie qui l'avait inondé et donné à son corps l'impulsion nécessaire pour venir ici s'était d'ores et déjà envolée. Maintenant, il tremblait et tentait péniblement de reprendre sa respiration. Sauf qu'un nouveau flash, violent mais incompréhensible pour son esprit confus, vint le faire vomir à nouveau sans même lui laisser le temps de s'y préparer. Puisque la tête ne se souvenait pas consciemment, le corps le faisait à sa place. Une petite voix à l'intérieur de lui se mit à lui chuchoter de continuer. Elle disait qu'il était sale, qu'il devait se purifier. Recommencer. Vomir. Jusqu'à ce que l'intérieur soit nettoyé. Mais Stiles ne le voulait pas. Il avait mal partout, le corps en compote, et sa gorge l'irritait au point qu'avaler sa propre salive était une épreuve à elle toute seule.
Pourtant, la troisième fois eut bien lieu et elle fut la pire de toutes. Stiles eut l'impression, en se redressant un peu, que dans sa vision dansaient des points blancs. Puis sa tête tournait et il ne put l'ignorer. C'était si violent que la sensation de nausée ne s'en alla pas tout de suite. Stiles se demanda même vaguement s'il n'allait pas repartir pour un tour. Il ferma alors ses yeux mouillés dans une tentative désespérée pour se retenir. Son état... Il ne le comprenait pas. Il n'avait pas de sens. Qu'est-ce qui lui avait provoqué ces nausées ? Une gastro ? Un virus quelconque ? Une intoxication alimentaire ? Stiles savait qu'il s'était senti mal et faible dans la journée... Il n'avait même pas réussi à en tirer la moindre conclusion. Et le voilà qui se retrouvait, en pleine nuit, à vomir ses tripes à n'en plus finir. La petite voix qui lui disait de continuer ? Déjà oubliée. Elle n'avait aucune espèce d'importance.
Stiles perçut du bruit, quelque chose qui se rapprochait, mais il n'y fit pas vraiment attention. Ses phalanges, crispées sur les rebords de la cuvette des toilettes, étaient blanches. Il fallait qu'il maîtrise cette nouvelle nausée et qu'il reprenne le contrôle de sa respiration. Mais pourquoi avait-il autant de mal ? Que lui arrivait-il ? Le jeune homme se sentit alors complètement dépassé par la situation et son cœur ne fit rien de moins que s'emballer de plus belle. Ça n'allait pas... Ça n'allait vraiment pas.
Une nuée de questions se mit alors à le submerger au point que sa respiration se coupa violemment et qu'il rouvrit les yeux, paniqués, la bouche ouverte dans un cri silencieux. Sa voix ne sortait pas, elle était non pas muette, mais muselée.
La crise de panique qui le prit l'isola de tout, y compris des bruits qui s'intensifièrent : de la porte qui s'ouvrait derrière lui et des voix dont le volume se fit soudainement très fort. Stiles ferma les yeux avec force pour occulter la vision de ces points blancs infernaux dansant devant lui. Il eut alors l'impression de tomber, tomber, tomber... Ses doigts lâchèrent, sans force, la cuvette.
Mais il ne sentit pas la chute, tout simplement parce qu'elle n'avait pas lieu et qu'il ne tombait pas non plus.
Stiles ne perdit pas vraiment conscience, ce fut autre chose... La façon dont il revint finalement à lui était toutefois semblable à l'émergence éprouvée suite à une réelle perte de connaissance. Parce que ses paupières furent lourdes, difficile à relever et son corps lui donnait l'impression de fonctionner au ralenti – tout était juste revenu à la normale. C'était l'angoisse qui avait tout accéléré, en particulier les battements de son palpitant.
- Stiles, souffla Noah en prenant sa main entre les siennes. Fiston...
Il se trouvait à genoux face à lui et son visage était criant d'émotions, d'inquiétude. Ses yeux reflétaient la peur qu'il lui avait faite et qui continuait de l'habiter alors que tout était en train de revenir à la normale chez lui. Enfin... Il s'agissait là d'un bien grand mot car l'hyperactif avait l'impression qu'un camion lui avait roulé dessus tant il se sentait faible et courbaturé – les contractions qu'il avait eues en vomissant avaient été fort violentes.
Stiles, complètement perturbé, éprouva le besoin de se redresser. Il s'aida alors de ses coudes... Qui ne rencontrèrent pas le sol, mais bien quelque chose de plus doux – pas moins ferme pour autant. Des cuisses.
- Ne gigote pas trop, Stilinski, lui demanda une voix rauque derrière lui. Ne va pas trop vite, s'il te plaît.
L'hyperactif crut rêver en entendant la voix de Jackson. Elle était presque méconnaissable tant elle lui apparaissait différente de celle qu'il connaissait. Et pourtant, lorsqu'il tourna un peu la tête pour vérifier si son ouïe ne lui jouait pas des tours, il tomba des nues.
Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'est que ce bordel... ?
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