👑 CHAPITRE 5 📱
- J'ai une une proposition à vous faire et je crois, qu'il est dans votre plus grand intérêt, de l'accepter.
Présentement, j'hésite entre me laisser à mon tour tomber sur le sofa derrière moi en éclatant de rire devant son apparente confiance en lui ou bien continuer à me dire devant lui, bien qu'il me dépasse de loin et que je doive relever la tête pour le regarder droit dans les yeux.
Je présume que je vais juste me tenir là sans bouger tout en le dévisageant avec un demi-sourire amusé.
- Une proposition ? Non pas que je veuille expressément vous vexer, mais je doute que vous ayez quoique ce soit d'intéressant à m'offrir. Donc je ne sais de quelle nature exacte est cette dite proposition, mais à mon avis, je me vois déjà la refuser.
- Si vous m'écoutiez avant de vous prononcer ? Peut-être pourrais-je vous surprendre avec ce que j'ai à vous dire ?
- Croyez-moi Votre Excellence, peu de gens et peu de choses arrivent encore à me surprendre.
- A votre âge, cela est bien dommage. N'êtes-vous pas un peu jeune pour être déjà satisfaite de tout ce que le monde peut vous offrir ?
- Je pense avoir fait le tour. Néanmoins, je vous écoute. Nous ne nous sommes pas écartés des festivités pour une proposition qui n'est au moins pas indécente.
- Pourquoi pensez-vous de suite à ce genre de chose ?
- Je connais votre réputation.
- Et le fait de connaître ma réputation satisfait donc votre curiosité concernant ma personne ? Finalement, je retire. Vous vous satisfaisez de si peu que cela en presque décevant.
- Vous m'en voyez désolé si je vous ai déçu.
Le Duc s'écarte de sa position et pouffe de rire dans son coin tandis qu'il s'en retourne s'asseoir, m'invitant alors à prendre place face à lui. Je rêve, un duc invitant une princesse à s'asseoir. Je refuse alors son invitation et campe sur mes deux jambes qui ne font que crier au secours entre la danse et le fait d'avoir été une bonne partie de la journée debout.
- Votre Altesse, vous n'êtes pas sans savoir ce qui arrive à la fin du mois, n'est-ce pas ?
- Je ne savais pas Son Excellence éprise de ce genre de divertissement.
- Pouvez-vous m'écouter à ce propos ?
- Vous monopoliser mon attention qui n'est naturellement pas grande, alors je vous prie de vous dépêcher avant que je ne m'en retourne dans mes appartements.
- "The Ruler Game" existe depuis des générations dans le but d'assurer au Royaume de Nettivia un changement de souverain régulier. Si le peuple prends ça pour une simple émission hyper médiatisée, vous savez quels sont les enjeux, n'est-ce pas ?
- La succession au trône, oui. Néanmoins, je n'ai aucunement l'intention d'y prétendre. Je suis peut-être une enfant à vos yeux, mais je sais clairement que cela va être une guerre sans merci entre mes aînés. Je ne tiens nullement à me risquer dans un bain de sang face caméra.
- Vous savez aussi que chaque royal participant a le droit à une aide le temps de l'émission.
- Ah. C'est donc de ça dont il est question ici...
Lui qui était présentement si sûr de lui semble soudain perdre toute assurance.
- Vous voulez être mon aide. Je comprends mieux l'éloignement des oreilles indiscrètes. Si quelqu'un apprenait que vous, un fidèle support du Premier Prince venait subitement à détourner sa loyauté vers ma personne, alors il en serait fini de vous, n'est-ce pas ? Vous ne voulez pas risquer cette précieuse réputation qu'est la vôtre. Pourtant, vous avez prit des risques ce soir en venant à moi. Surtout si ce n'était que dans ce but précis.
- Acceptez Princesse, c'est dans votre plus grand intérêt.
- N'ai-je pas été claire précédemment dans mes propos ? Vous êtes loyal à Byron. Je ne suis pas si simple d'esprit pour croire que je vais me jeter dans vos bras en acceptant ! Pour qui me prenez-vous au juste ? Je refuse.
- Princesse !
- Je ne sais pas ce qui vous motive, mais je refuse d'y être mêlée. En outre, j'ai déjà un partenaire.
J'ai Ambrose. Nous nous le sommes promis à l'instant où nous avions compris qu'un jour ou l'autre, nous aurions à participer. Ambrose participera à l'émission avec moi et personne d'autre. Je ne me vois pas faire ça sans lui.
- Dites-moi Votre Altesse, n'êtes-vous pas lassée de ce monde ? De ces gens constamment branchés, connectés et déconnectés de la réalité ? Rien ne va plus dans notre société et pourtant, personne ne semble le remarquer. Sauf peut-être quelques bons esprits encore.
- Auriez-vous soudainement envie de refaire le monde Votre Excellence ? Navrée, mais là, je vous trouve un poil trop idéaliste pour moi. Néanmoins, je salue vos efforts pour ce soir. Votre compagnie fut presque moins déplaisante que ce que je ne m'imaginais.
- Vous savez que vous avez besoin de moi pour l'émission. Tant que je serais là, vos aînés ne vous ferons rien. Vous le savez.
- Oh, pardon, j'ai du mal saisir vos intentions dans ce cas. Êtes-vous si noble que vous êtes prêts à me servir de bouclier si les choses venaient à mal tourner ? En sachant qu'elles vont mal tourner. Ils s'en assureront. Vous parliez d'une proposition, mais je ne vois rien à gagner ici pour vous. Bien au contraire. A l'instant où vous serez annoncé comme mon partenaire, les choses vont commencer à bouger.
- Et c'est ce que je veux. Je veux mettre un coup de pied dans cette fourmilière. Je veux que les gens lèvent le nez de leurs écrans pendant cinq minutes et voient ce qu'il se passe.
- Bonne chance avec ça.
M'apprêtant à quitter la bibliothèque, il m'arrête au moment même où je détourne les talons en me retenant par le bras.
- Très bien ! s'écrit-il. Laissez-moi participer en échange d'une dette qui ne demande qu'à être payée.
- Une dette ? De quoi parlez-vous ?
- Saviez-vous qu'avant de travailler au palais, votre mère travaillait pour notre duché ? Mon père...Le précédent Duc...était un ami d'enfance de votre mère. Ils ont grandis ensemble. Quand elle a été transférée au palais brusquement par la responsable des domestiques, il savait que ce n'était pas pour un simple transfert ou pour ajouter une domestique de plus au service du Roi. Malheureusement, il n'a rien pu faire. Du moins, il n'en a pas eu le courage.
- Qu'essayez-vous d'insinuer ? J'ai peur de saisir où vous voulez en venir.
- A votre naissance, mon père se douterait que sa vie serait en danger, menacée par la jalousie des autres concubines ou qui sais-je ! Il a alors reçu un jour une lettre, après des années de silence, de la part votre mère. Cette lettre le conjurait de prendre soin de vous. De veiller sur vous. Malheureusement, il est tombé malade peu de temps après et il n'a jamais pu...alors je suis là pour honorer une promesse qu'il m'a fait jurer de ne jamais rompre. Quoi qu'il arrive. Comme vous avez pu le voir, je suis un jeune homme plein de ressources et prêt à utiliser tous types de moyens pour arriver à mes fins. Acceptez Princesse. Je vous en prie.
Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas eu déceler le moindre mensonge ou la moindre hypocrisie dans son intonation ou même dans ses mots. Sa main tenant fortement mon bras me rappelle également que c'est la première fois qu'on me retient. La première fois que l'on me supplie. La première fois que je rencontre quelqu'un qui semble, au premier abord, avoir de nobles intentions. Mais pouvais-je y croire ? Pouvais-je me permettre de tomber dans le panneau ? Et si cette histoire était montée de toutes pièces ? Pourquoi ma mère ne m'a-t-elle jamais parlé du Duc ?
- Imagions, et je dis bien imaginons, que j'accepte : Que va-t-il se passer maintenant ?
- Il faut que l'on nous sache proche pour ne pas éveiller les soupçons. Disons qu'au vue de ma fameuse "réputation", il ne serait pas étonnant de me voir quitter vos appartements au petit matin, dit-il en souriant.
- Puis-je vous confier quelque chose Votre Excellence ? fis-je en soupirant
- Je suis toute ouïe.
- Je vous déteste déjà.
- C'est parce que vous n'avez pas encore appris à me connaître. Sachez Votre Altesse, que cela ne saurait tarder.
- Oh, mais je n'en doute pas.
Je n'en doute pas une seule seconde.
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