Chapitre 1

Kate 

Alors que je suis en train de répondre à une question que m'a posé mon père sur mes cours, ma mère se met à me crier dessus sans que je ne comprenne pourquoi.

— Putain Kate tu peux arrêté un peu de te plaindre tout le temps. Tu en as assez fait comme ça, tu ne penses pas. Ton oncle est en prison à cause de toi je te rappelle, alors a ta place je ferais profil bas.

Je suis surprise d'entendre ma mère me parler, elle ne m'a pas adressé une seule fois la parole en six mois. Depuis l'arrestation de son frère, elle a refusé de m'adresser la parole, à peu près comme tout le reste de ma famille. Je ne comprends pas comment peut-elle m'en vouloir alors que je suis la victime dans cette histoire. Je suis sa fille, elle devrait normalement être de mon côté, mais c'est en réalité tout le contraire qui se passe. Je vis un véritable enfer depuis l'agression.

— Je n'ai rien dit, je ne vois pas ce que tu as à me reprocher ?

— Tu ne vois pas ce que j'ai à te reprocher ? Mon frère est en prison par ta faute et toi tu me demandes ce que je te reproche. Tu te fous de ma gueule Kate !

— S'il est en prison, c'est parce qu'il m'a violé ! S'il ne m'avait rien fait, je ne serais pas dans cet état aujourd'hui et lui ne serait pas en prison !

Ma mère voit rouge, je le devine à son regard. Elle se lève de sa chaise et fait le tour de la table pour se rapprocher de moi et me gifle avant même que j'aie pu dire ou faire quoi que ce soit. Mon père continue à manger sans rien dire alors que moi je tiens ma joue douloureuse. Elle doit être rouge et avec un peu de chance je n'aurai pas de bleu, les larmes au bord des yeux je tourne la tête pour regarder ma mère montée à l'étage. Je ne sais pas ce qu'elle est partie y faire, mais je comprends vite quand je la vois descendre de l'étage une valise et un sac à la main. Elle l'est jette dans l'entrée avant de venir me saisir par le bras pour me forcer a me lever. Elle me tire vers la sortie.

— Qu'est-ce que tu fais ? Maman arrête ! Qu'est-ce que tu fais ?

— Arrête de m'appeler maman, tu as perdu ce droit quand tu as accusé mon frère de t'avoir violé alors qu'il ne t'a absolument rien fait ! Si tu pensais te rendre intéressante, c'est loupé, tu as juste réussi à perdre toute ta famille.

J'ai tout juste le temps d'attraper mes chaussures et ma veste qu'elle me jette dehors après avoir ouvert la porte et avoir jeté ma valise et mon sac.

— Papa je t'en supplie la laisse pas faire ! Aide-moi s'il te plaît. Papa !

Ma mère ne laisse pas à mon père le temps de répondre qu'elle le fait à sa place, juste avant de claquer la porte.

— Tu aurais dû y penser avant sale petite conne !

Elle claque la porte après être rentrée en me laissant seule sur le pas de la porte. J'ai les larmes aux yeux, je suis déçu de la réaction de ma mère, mais à l'heure actuelle la personne qui me déçoit le plus c'est mon père. On a toujours été très proches l'un de l'autre et savoir qu'à l'heure actuelle il laisse ma mère me foutre à la porte sans rien dire. Il n'a même pas essayé de me défendre, que ce soit auprès d'elle ou bien du reste de la famille. Je me suis fait traiter de pute, de salope et de bien d'autres choses sans pour autant qu'il ne cherche à me défendre.

J'enfile mes bottines et ma veste avant d'attraper mon sac de sport et de le mettre sur mon épaule accompagnée de mon sac de cours. Que j'ai tout juste eu le temps d'attraper en passant dans l'entrée. Ma valise à la main, je m'éloigne de la maison pour rejoindre la gare. Avec le peu d'argent que j'ai, je me paie un billet de train pour le centre de New York. Je vis en banlieue donc je ne peux pas me permettre de prendre un taxi cela me reviendrait beaucoup trop cher. Je ne peux pas non plus prendre le bus, qui passe dans plus d'une heure. Je n'ai pas spécialement envie d'attendre et en plus je dois encore trouver un endroit où dormir pour la nuit. Quand je monte dans le train, je suis surprise de voir que celui-ci est vide. Je m'attendais à ce qu'il y est du monde et enfaite mis à part un couple assis au début du wagon, il n'y a personne d'autre. Je m'assois au fond pour être tranquille et je tape le numéro de l'agent Hunter après avoir sorti sa carte de visite de la poche de ma veste. Je la laisse toujours dedans au cas où j'en aurais besoin. Et je crois pouvoir dire qu'aujourd'hui j'en ai vraiment besoin.

— Allô ?

— Bonjour agent Hunter, je suis Kate Watney. Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, on s'est rencontré il y a quelques mois.

— Je me souviens de toi, Kate. Comment vas-tu ?

— Ça ne va pas super pour être franche et vous comment allez-vous ?

— Je vais bien, tu peux me tutoyer, tu sais. Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Mes parents viennent de me foutre à la porte.

— Merde, tu sais où tu vas aller ?

— Non, c'est d'ailleurs pour ça que je vous... Pardon que je t'appelle. Je ne sais vraiment pas où aller alors je me demandais si par hasard je pouvais dormir chez vous au moins pour ce soir ?

J'avoue avoir hésité avant de l'appeler, je ne l'ai vue que deux fois. Une fois à l'hôpital et une fois au commissariat quand j'ai dû déposer plainte contre mon oncle. J'avoue avoir peur qu'elle refuse et qu'elle pense que ma demande est déplacée.

— Je suis désolé Kate, mais je ne suis pas en Amérique, je suis en Irak pour le travail. J'ai peut-être une solution pour toi, mais il va falloir que je passe un coup de fil avant de t'en dire plus.

— Je comprends totalement, c'est déjà très gentil à toi de chercher à m'aider.

— C'est normal, j'aurai vraiment adoré pouvoir t'héberger, mais malheureusement ce n'est pas possible, mais par contre je pense connaitre quelqu'un qui le pourra. Je l'appelle et je te rappelle ensuite d'accord ?

— Oui, oui merci beaucoup.

Taylor raccroche et je pose mon téléphone sur mes cuisses tout en le tenant d'une main, ma tête posée sur la vitre j'observe l'extérieur. Je trouve le paysage terne aujourd'hui, j'ai qu'une envie c'est de pleurer, mais je me retiens du mieux que je le peux. Je savais que parler de ce qu'il m'est arrivé était une mauvaise idée, mais je ne pensais pas que ma famille réagirait de cette façon. Je pensais au moins pouvoir compter sur le soutien de mes parents, mais apparemment je me suis trompé. Le trajet jusqu'à la gare Centrale de New York n'est pas très long, en moins d'une heure j'arrive à la gare. Je descends du train et me dirige vers la sortie, je marche un moment dans les rues du centre-ville, j'arrive finalement sur Time Square au moment où mon téléphone se met à sonner. Je le sors rapidement de ma poche pour répondre.

— Allô ?

— Kate, c'est Taylor. Je t'ai trouvé un endroit où loger pendant quelque temps. Au moins le temps que tu trouves un autre endroit où vivre.

— C'est vraiment super, merci beaucoup, Taylor.

— Ne me remercie pas trop vite, l'endroit que je t'ai trouvé est chez l'un de mes frères.

— Oh.

— Je me doute que tu auras préféré allez chez une femme plutôt que chez un homme, mais je n'es pas réussi à trouver un autre endroit en si peux de temps.

— Ce n'est pas grave ne t'inquiète pas.

— Mon frère et quelqu'un de sympa tu verras, il peut paraître un peu froid et bourru, mais en vérité c'est un nounours. Je suis sûr que vous allez vous entendre à merveille.

— J'espère. Merci beaucoup Taylor.

— Avec grand plaisir ma belle. Bon, il va falloir que je te laisse, j'ai pas mal de boulot encore. Je t'ai envoyé l'adresse de mon frère par message, il doit être en train de t'attendre.

Taylor raccroche après m'avoir dit au revoir, je regarde ensuite l'adresse qu'elle m'a envoyée et me rends compte que je ne suis pas très loin de l'endroit en question. Il me faut moins de vingt minutes pour m'y rendre, les rues sont pleines à cette heure de la journée. En arrivant devant l'immeuble du frère de Taylor, je me rends compte que je ne sais absolument rien sur lui, même pas son prénom. Je profite qu'une personne sort de l'immeuble pour y rentrer. Après avoir regardé sur les boîtes aux lettres, je tombe sur celle d'un certain M. Hunter, étant donné que c'est le même nom que celui de Taylor, je décide de tenter ma chance.

Je monte les marches jusqu'au cinquième étage avant d'enfin tomber sur la bonne porte, j'hésite un moment avant de taper à celle-ci. Les minutes sont longues, beaucoup trop longues, avant qu'il ne vienne ouvrir la porte. Je tombe sur un homme, un grand brun, la peau mate. Ses yeux sont d'un bleu très clair, mais aussi très froid. Il est bel homme ça c'est sur par contre il m'intimide, je n'ose pas ouvrir la bouche pour parler. Il me scrute de la tête au pied avant d'ouvrir la bouche.

— Tu dois être Kate ?

— Euh... Oui, oui, c'est moi.

Putain, mais pourquoi est ce que je me mets a bégayé, il est impressionnant ok, mais pas au point que j'en perde mes moyens. L'homme se décale pour me laisser passer, chose que je fais après avoir attrapé ma valise d'une main, mon sac de sport toujours sur mon épaule. Je plonge mon autre main dans ma poche à la recherche de mon bracelet. Je le trouve et le prends en main pour essayer de calmer mon anxiété.

— Viens-je vais te montrer où tu vas pouvoir t'installer.

Je le suis après qu'il ait refermé la porte derrière lui, il emprunte un long couloir ou plusieurs portes sont fermées. Il s'arrête devant l'une d'elles et ouvre la porte avant de se décaler pour me laisser y entrer. La chambre est grande, la vue a l'air magnifique. J'aime beaucoup cet endroit, il n'y a pas vraiment de déco dans cette chambre, mais le peu qu'il y en a me plaît bien.

— Tu peux t'installer ici, je n'utilise jamais cette chambre.

— Merci...

— Taylor ne t'a pas dit mon nom ?

— Non.

— Nate, je m'appelle Nate. je suis l'un des frères de Taylor.

— Ça par contre elle me l'a dit.

Il hoche la tête avant de partir, me laissant seul dans cette nouvelle chambre. Je laisse ma valise près de la porte pour aller admirer la vue de plus près. J'aperçois au loin le fleuve Hudson, en plus des nombreux immeubles qui nous entourent. J'ai toujours adoré New York, bien plus que l'Oregon où j'ai vécu pendant une bonne partie de mon enfance. Quand je repense à ma vie là-bas je me dis que j'aimerai bien revenir à cette époque là.

J'ai que de bons souvenirs quand j'y repense, mis à part les disputes incessantes de mes parents tout allez bien là-bas. Mon oncle n'y vivait pas ce qui était déjà quelque chose de très important surtout après ce qu'il m'a fait. Il a toujours étais bizarre, que ce soit dans sa façon de me regarder ou bien dans sa façon de se comporter avec moi. En fait, ce n'était pas simplement avec moi qu'il était comme ça, j'ai appris il y a quelques semaines que mon oncle a déjà essayé d'agresser plusieurs de mes cousines. Je suis la seule qu'il a réussi à violer, malgré ces nombreuses tentatives. Je ne comprends toujours pas au jour d'aujourd'hui que personne ne l'ai jamais dénoncé ? Pourquoi l'ont-ils laissé être en présence d'enfants et d'ados après qu'il ait tenté d'en violer plusieurs ? C'est en partie à cause de toutes ces personnes qu'il m'est arrivé ce qui m'est arrivé. Je leur en veux à tous, à tous ceux qui savaient ce qu'il allait finir par réussir à arriver à ces fins et pourtant ils ont décidé de fermer les yeux. Quand j'ai décidé de porter plainte, personne ne m'a soutenue mise à part les policiers qui ont travaillé sur l'enquête ainsi que mon avocat, personne d'autre ne m'a soutenu.

Je suis finalement coupé dans mes pensées par un coup donné à la porte de la chambre, quand je tourne la tête, mes yeux rencontrent ceux de Nate, je le vois me détailler de façon profonde. J'ai l'impression qu'il arrive à lire en moi et je déteste cette sensation. 

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