Chapitre 6. Tout faire pour oublier
DIESEL
Je m'étais promis d'être le plus calme possible avec Sophia pour que tout se passe au mieux entre nous et je l'ai envoyé boulé à la première occasion. En même temps, elle sait appuyer là où ça fait mal. Quelle enragée!
Je rentre dans le bastion dégoulinant de sueur bien après qu'elle ait franchi les portes en martelant le sol de ses talons pour exprimer son mécontentement après notre engueulade. Le soleil commence à taper fort et ça devient dur de rester à l'extérieur. Dans le Colorado, les hivers sont rudes quand la neige cristallise tout mais les étés, en journée c'est une vraie fournaise. Heureusement que la nuit nous apporte un peu de fraîcheur, grâce aux montagnes qui nous entourent.
Sophia a décidé de me malmener. Elle est dans la salle principale avec un groupe de femmes. Elles envahissent souvent le bastion, reines du club. Depuis plusieurs années, elles ont gagné en poids dans la prise de décisions et on ne peut plus faire sans. Sophia me fixe d'un air dédaigneux, le menton en l'air dans un signe de défi avec autant de hargne que les plus anciennes. Elle a toujours agit de cette manière. Si quelque chose ne lui convient pas ou titille sa contrariété alors Sophia fait tout pour que ça tourne en sa faveur. Elle n'est pas capricieuse, loin de là mais elle sait ce qu'elle veut. À son âge, c'est une belle preuve de maturité mais c'est dingue d'avoir un caractère si féroce dans un petit corps de blondinette.
Et une chose est sûre, c'est que plus jamais de ma vie, je ne ferais de blague sur les blondes. Elle m'a donné la leçon de ma vie pour ça. Avant, j'aimais la faire râler avec des blagues débiles sur la couleur de ses cheveux mais un jour une mouche l'a piqué. Excédée de se contenir, elle a foutu une branche dans les rayons de ma bécane pour me faire voltiger. J'ai réalisé un soleil au-dessus du guidon et je me suis retrouvé sur le derrière complètement stoïque et à bout de souffle. Heureusement je n'allais pas vite, j'étais en train de lui donner une leçon de conduite. Anton était mort de rire et Sophia me regardait les bras croisés sur la poitrine et le même air qu'elle à cet instant. Celui de ne rien essayer de plus si je ne veux pas subir ses foudres.
J'ai très bien compris le message alors j'avance droit vers le bar, la tête entre les épaules. Ghost me tend une bière alors que je m'éponge le front. La bouteille sort du freezer et je salive d'avance de pouvoir me désaltérer malgré la boule dans ma gorge de voir réapparaître Sophia. Je ne devrais pas être surpris, je le savais que tôt ou tard, je verrais sa chevelure blond les blés qui fouettent ses épaules réapparaître. Nous sommes chez elle, et sa place est à la limite plus légitime que la mienne.
—Alors y parait que tu vas jouer les stars à Hollywood, me demande le grand costaud à mes côtés.
Je vois la tête de Sophia se relever et elle me jette un coup d'œil intrigué cette fois. Je ne pensais pas que les gars seraient intéressés par ce projet un peu fou dans lequel nous avons été embarqués.
—Jester nous a dit que vous aviez accepté de fabriquer une moto pour un film et que c'est toi qui va-t'en occuper, ajoute Ghost.
—Ouais, c'est le cas, je lui confirme. Si le club est d'accord. Je vais soumettre la proposition à la meute dans quelques jours.
Il siffle et me tape dans le dos.
—Personne ne va s'y opposer, je pense bien. Hey, les gars ! Le gosse va devenir une célébrité dans la grande ville. Faites-lui la révérence. Diesel n'aura plus de secret pour le monde entier. Y va vouloir devenir président après ça. Si monsieur Diesel veut bien se donner la peine ! T'oublieras pas le petit peuple, hein ?
Ça c'est impossible. Je ne veux pas être sous le feu des projecteurs et ça ne sera pas le cas. Je ne vais pas défiler sur le tapis rouge et jamais je ne voudrais du titre de président des Reckless. Je n'ai pas les épaules assez larges pour supporter le poids d'une telle fonction et je ne les aurais jamais. Je retire la paluche de Ghost de mon épaule qui fronce les sourcils en comprenant mon malaise.
—Parle pas de ce titre en ces termes, je crache. Ça va nous porter la poisse. On ne doit pas rire du rôle de président.
—Le prend pas mal, dit plus sérieusement le géant tatoué. Je ne voulais pas me moquer. Au contraire, c'est vachement bien, on est fier de toi.
Je déteste être complimenté alors que je suis un faussaire mais je n'ai pas à m'en prendre à un de mes frères. J'ai les nerfs en pelote et je m'en veux déjà de m'être énervé.
—Excuse Ghost. J'ai pris un coup de chaud et je ne me sens pas très bien.
Le fantôme aux multiples tatouages acquiesce et fait passer mon emportement d'un geste du bras. Il ne s'offusque pas. Moi, je m'abreuve de ma bière qui me refroidit le cerveau.
—T'as besoin de te détendre surtout. On peut décoller au Lair avec les gars dans la seconde, il me propose. Tu vas venir t'en jeter un et te laisser masser par les filles. Ça va te faire du bien.
Si c'était si simple de faire partir toute la merde qui m'envahi le cerveau. Les inquiétudes, les doutes, la peur et l'angoisse sont mon lot quotidien. Le retour de Sophia pour la saison complète en rajoute une énième couche. Une pression supplémentaire vient s'ajouter là où je n'en avais pas besoin.
Ghost racole déjà la bande dans son projet de soirée promettant alcool à volonté, rigolade et plein de petits culs. Rien de mémorable en perspective puisque c'est limite quotidien ce genre de sauterie. Les autres ne se posent pas de question et adhèrent direct. Ghost se tourne vers moi, les bras, paume en l'air positionnés comme une invitation.
—Je vais prendre une douche, je réponds finalement. On verra plus tard.
—Tête de lard, il réplique aussi vite.
Je monte les escaliers au pas de charge sous les grognements de mon comparse qui continue à me traiter de tous les noms parce que je me défile puis aussi pour fuir le regard de Sophia que je sens dans mon dos. Elle ne va pas apprécier ce programme et pourtant je baigne dedans toutes les semaines alors je ne devrais pas me sentir coupable.
J'ai tout arrêté avant que nos gestes aillent trop loin et c'était il y a un an déjà alors pas besoin de jouer les jalouses ou de s'offusquer. Je fais ce que je veux dans mon temps libre avec mes frères et Sophia n'a pas tout pouvoir sur moi. Son retour ne veut rien dire. Ma décision est prise en ce qui nous concerne et surtout pour ce qui est de mes choix de faire part de mes secrets à la meute. Je suis membre depuis plus de six ans, foutre le bazar n'apporterait rien de bon. C'est la seule chose que je contrôle et hors de question que la tornade vienne y foutre son nez. J'ai fait un choix qui doit être respecté.
J'entre dans ma chambre, vire un tas de fringues sales pour prendre les propres qui sont jetés à la va vite sur le vieux fauteuil en cuir. Je ne brille pas par ma maniaquerie, il n'y a qu'à voir l'état de ma chambre qui ressemble à un paysage après le passage d'une tempête. La couverture bleu nuit pend au pied de mon lit comme un vieux sprinter en bout de course, les coussins jamais retapés. Sans parler du bazar que je laisse traîner partout, des bouteilles d'eau en plastique dans tous les coins, des assiettes vides, même du matériel de mécanique pour les motos, des pièces que j'ai reçu ou celles que je voudrais réparer gisent dans la petite chambre mais ce défaut n'est pas que le mien. C'est une ritournelle dans le club. Je pars tôt et je rentre tardivement alors me préoccuper des tâches ménagères passe au second plan. Je m'affolerai quand il ne me restera même plus un caleçon propre.
Je vais prendre une bonne douche glacée pour me remettre les idées en place et apaisé mon énervement. Déshabillé, mes fringues suivant ma progression, je glisse sous le jet en repensant à mes premières armes au cœur de la meute.
J'occupe cette pièce du premier étage depuis le premier jour où j'ai enfilé le cut sans patch. Je m'en souviendrai toute ma vie. J'étais tellement halluciné que le président me rappelle après le culot de m'être présenté face à lui en exigeant presque d'avoir une place au sein de la meute. On aurait pu me filer un cagibi dans une cave que j'en étais tout autant ravi. J'ai eu cette piaule sympa à la place avec une vue directe sur le mont Evans. Le seul hic, c'est que mon voisin direct n'est autre que Ghost qui ronfle comme une chaudière des années cinquante et de l'autre c'est Byron qui ramène toujours des gonzesses qui hurlent en grimpant au rideau. Il doit avoir une bite magique, le gars. Bref, les nuits ne sont pas de tout repos au sein du bastion du club.
J'ai déjà pensé à me prendre un appartement mais dans le fond, je n'ai pas trop envie de me retrouver seul. La présence même invisible de mes frères est un réconfort et il y a toujours quelqu'un de réveiller quand l'insomnie me prend. C'est un avantage.
Je sors de la cabine, une serviette autour de la taille que j'entends qu'on frappe à la porte de ma salle de bain. Mes gestes se figent et je n'arrive plus à prononcer un mot.
—Oh vieux. Tu te paluches ?
Putain, c'est juste Anton. Pendant une seconde, j'ai cru que c'était Sophia, venue encore remuer la merde entre nous. Il est con.
—Occupe-toi de ton dersh, je gueule. Qu'est-ce que tu fous dans ma piaule ?
Je me frictionne vite en même temps.
—Tu viens ce soir hein, il réclame.
Quand, ils ont une idée derrière la tête, ils ne l'ont pas au cul, ceux-là. Je lui demandes quelques minutes pour apparaitre décent et sort torse nu parce que comme d'hab, j'ai pris la moitié de mes affaires mais je ne m'attendais pas à recevoir de la visite. La pudeur n'est pas vraiment une prérogative dans la maison mais je reste un gars assez pudique.
—T'as besoin que je tiennes la main, je rigole en enfilant un tee-shirt qui a l'air propre.
Il rit sans joie en faisant une grimace exagérée.
—Non mais toi, faudrait peut-être qu'on te la prenne parce que t'es tendu comme un string en ce moment. T'as un blême frère ? Ca fait fillette, ce que je vais te dire mais si t'as besoin de parler, je suis là !
Ses propos me touchent mais je ne saurais pas, par où commencer et puis je préfère laisser la merde s'acculer au fond et faire semblant de ne pas la voir. J'ai toujours agit ainsi et ça fonctionne plus tôt pas mal.
—T'inquiète pas de problème, juste le boulot qui me prend la tête, je réponds à sa sollicitation en attrapant cette fois, une chemise que j'enfile sans la boutonner. Allez on se casse de là.
Il ne faut pas se leurrer, je me suis fringué. Mon inconscient savait avant moi, ce que je comptais faire ce soir. Anton hoche de la tête non sans me jeter un coup d'œil suspicieux. Je me compose le visage d'un gars sans problème, plaque un léger sourire pour donner le change et ça passe.
—Ok si tu le dis, souffle mon pote.
Je descends à la suite de mon frère, vêtu de mon cut sur le dos. Sophia est encore là, elle se prend la tête avec un des frères mais je ne fais pas cas de sa présence, l'ignore même. Qu'elle fasse son cirque habituel de jouer les commandants de la ménagerie, je vais me détendre comme l'a suggéré Ghost.
—T'es prêt le jeunot, il me demande justement.
—Ouais allons au Lair, je réponds plus fort pour me faire entendre. Je me sens en veine ce soir.
—Tu m'étonnes, il réplique hilare.
Ghost rameute le reste de la bande pour faire vombrir les motos. On est samedi et le bar va se remplir en peu de temps. Ça grouille toujours de monde en fin de semaine. Ceux qui veulent décompresser au cœur d'une ambiance amusante, et les filles qui nous tournent autour pour apporter du piquant. Je sens le regard furieux d'une certaine demoiselle blonde qui essaie de me perforer le dos mais je n'en fais pas cas. Ce soir, c'est ma soirée alors j'enfourche ma moto sans me retourner direction le centre-ville accompagné de ma bande.
J'en suis à ma quatrième tournée et je me sens enfin détendu. Les gars ont initié plusieurs parties de billard qui attirent le public. Le gagnant de chaque partie, affronte l'autre gagnant de la table voisine jusqu'à ce qu'il ne reste plus que deux adversaires. Ça se chambre a tout va quand un plateau se pose sur la table prêt de moi. Je fixe mes adversaires en me demandant lequel va prendre le dessus entre Sin et Byron puisque ensuite, je dois entrer en piste. Les deux sont de sacrés adversaires à prendre en compte.
—Je vais te déplumer mon canard, s'exclame Byron en remuant sa moustache vers son comparse. Tu vas te retrouver à poil, sans tes fringues sur ta moto. Puis je te volerai ton petit bijou.
Je suis hilare. Il n'y a pas qu'à moi que les tournées font de l'effet.
—À poil, sans mes fringues ? Ah ouais, t'en tiens une bonne, lui répond Sin.
On fait souvent ce genre de petit tournois. Un peu d'argent est posé sur la table, les gars se lancent des vannes mais ça reste bon enfant.
J'avais besoin de ce genre de soirée pour décompresser.
Je détourne la tête di spectacle comique qui se joue sous mes yeux, à cause de la présence persistante de la serveuse. Ça fait plusieurs mois qu'elle travaille au Lair mais je ne connais pas son histoire, tout juste son surnom. Ses courbes ne m'ont pas échappé en revanche ni à mes frères.
—Je t'ai ramené ta bière favorite Diesel, elle me sort d'une voix sucrée, un peu trop mielleuse.
J'attrape la bouteille qu'elle me tend sans chercher plus loin.
—Cool, merci Sue.
Elle fait partie de ce groupe de nanas qui n'ont pas froid aux yeux, prêtes à tout pour attirer l'attention d'un homme du club. Sue a beaucoup d'atouts à mettre en avant dont une paire de seins moulés dans une robe brillante et très décolletée, des yeux de chat peut-être trop maquillés mais qui attirent l'attention. Un corps assurément bien foutu d'une souplesse incroyable. Il n'y a qu'à la voir danser sur la scène du Lair, elle sait remuer pour attirer l'attention d'un mec. C'est ce que nous appelons une brebis, une meuf à biker.
Je n'en connais aucune dans l'histoire des Reckless qui a pu atteindre un statut différent. Il est difficile de faire bouger les codes dans notre monde et cela se confirme quand je pense à mes frères qui ont pris des femmes venant de l'extérieur du club. Il me vient en tête Lyna qui officie derrière le bar désormais. C'était une brebis, devenue serveuse et qui désormais est décisionnaire au Lair, au côté de Sienna. L'exception qui confirme la règle mais elle n'a jamais obtenu celui de Old Lady, de porter le cut de l'un des nôtres. Ça peut paraître cruel mais toutes savent ou elles foutent les pieds.
Sue attend que je lui fasse la conversation ou que je la tripote. Malgré l'alcool qui m'embrume le cerveau, je reste concentré pour éliminer mes prochains adversaires. Les paris rendent la partie attrayante et ça va du plus grotesque au plus tentant.
Sue bat en retraite sous les exclamations de mes frères.
—Tu lui plais, me chambre Anton en la désignant sans discrétion.
—J'ai apporté ta bière préférée Diesel, minaude Gash en s'approchant. Tu te fais désirer, mon gars ?
Il essaye de me chatouiller le cou mais je l'esquive.
—Arrêtez-vous bordel, je râle.
Autant demander à une roue de bécane de ne pas tourner. Ils me font rire en s'agitant autour de moi pour imiter les gonzesses. Anton a pris la queue de billard pour une barre de pôle dance et remue du derch. Le spectacle est assuré et les danseuses peuvent rentrer chez elles avec une troupe pareille de joyeux lurons.
C'est ma fête à chaque fois que Sue s'approche de nous, tout le long de la soirée jusqu'à ce que Ice entre dans le jeu, changeant la donne. Il est arrivé plutôt avec Billy et Rabbit, prenant place autour de la table qui nous ai exclusivement réservé puis a décidé de s'insérer dans la partie.
Après avoir éliminé du jeu mes frères, lui et moi sommes les deux derniers concurrents. D'un seul coup l'atmosphère se cristallise et un souffle d'air froid parcourt la pièce. Il est doué et c'est un adversaire redoutable autant que son aura terrifiante pousse à prendre ses jambes à son cou mais je ne vais pas être celui qui refuse le défi, une trop belle occasion de se démarquer du groupe me tend la perche.
Malgré que je sois un très bon joueur, sans vouloir me vanter, je déguste à cause du sergent d'armes et craint à plusieurs reprises de me faire sortir du jeu. La partie est bien engagée et nous avons foutu le même nombre de billes dans les paniers. Puis arrive le moment de rentrer la noire. Ice a l'avantage. On pourrait entendre les mouches volées alors que les frères nous regarde. C'est l'heure fatidique de ma défaite. Ice est d'une précision chirurgicale et va me laminer. Ça en valait le coup pourtant.
—Je prends le gagnant.
Cette voix qui trouble le silence appartient à Sue. Quand je disais qu'elles n'avaient pas froid aux yeux et que tout était permis pour attirer l'attention d'un homme, Sue a visé juste. Le biker aux yeux de glace se fige, la main sur la queue de billard et jauge la brebis. Un demi-sourire énigmatique se pose sur son visage puis il se concentre à nouveau et tape.
La boule blanche percute la noire qui se mange une bande, puis une deuxième avec une facilité déconcertante. Elle file droit vers la poche mais finalement stoppe sa course à mi-chemin. Il n'essaie même pas de faire semblant d'être déçu. Ice se retire sans un mot de la table pour me laisser toute la place, de jouer mon coup.
C'est de l'or en barre pour moi. J'exécute la même manœuvre en calculant bien mon coup et c'est parfait. Les exclamations retentissent et plusieurs de mes frères me sautent dessus pour me féliciter mais la victoire a un goût aigre quand je vois Ice se tirer vers la sortie.
Il m'a laissé gagner parce que la nana s'est mise en jeu mais surtout pour me montrer son autorité. C'est le sergent d'armes et il est mon supérieur. Je porte peut-être la veste officielle de membre mais il décide si ma tête a le droit de rester sur mes épaules.
Je l'ai mauvaise, je voulais gagner à la loyale.
—Une promesse est une promesse, me susurre dans l'oreille Sue. Mon service vient à peine de se finir. On y va ?
Elle ne veut pas jouer au billard. C'est un lot de consolation comme un autre. Je ne lui en veux pas particulièrement à cette fille mais j'aurais préféré qu'elle ne se mêle pas de mes affaires. Sans demander mon reste, je lui prend la main, embarque mes affaires et nous dirige vers la sortie.
—Ne soit pas trop sage, blanc bec, hurle un de mes frères.
Qu'ils sont lourdingues !
Dehors, je file vers ma moto, la fille accrochée aux basques qui glousse de contentement.
—Hey petite tête !
Je me retourne et je découvre le Sergent d'armes à cheval sur sa moto, une clope au bec.
—Sophia est rentrée, il annonce.
Il me perfore de son regard bleu glacé puis en fait de même avec la fille qui me tient par la taille. Je capte le message. Même si elle se doute de mes activités nocturnes, Sophia ne doit rien savoir de ce que je vais faire au pieu avec cette nana. Je me refuse à la faire souffrir en exposant sous ses yeux mes bassesses. Je ne l'avouerais jamais mais celui que je protège le plus, dans un sens, c'est moi car je ne pourrais pas supporter la déception et la douleur dans son regard. Sophia a été clair, ses sentiments pour moi sont forts, ancrés en elle et sa hargne d'aujourd'hui me prouve qu'elle en a encore malgré mon rejet. Je ne lui suis pas encore indifférent. Je fais tout pour oublier, me résous à faire des efforts surhumain pour gommer ce que je ressens pour elle.
Je lorgne Sue, un moyen bien terne pour effacer Sophia de mes veines mais je n'ai pas mieux sous la main et je vaux pas plus.
—Je sais, j'annonce à Ice qui n'a pas bougé d'un cil.
C'est la seule chose que nous avons en commun lui et moi où tout du moins que je le laisse percevoir. De vouloir protéger la princesse du club.
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Oublier celle qu'on aime, dans les bras d'une autre. Un plan qui marche à la perfection, à ne pas en douter. Voui, voui, voui ...
Heureusement que je suis là pour remettre tout le monde dans le droit chemin! A un ou deux détails près. Un tout petit problème, je vous jure une ch'tite complication: Le secret de Diesel!
Toujours pas d'idée sur la question ??? Pourtant ça le mine, le garçon. La question a se poser est qui est-il vraiment ???
Allez bisous les vilaines et à la prochaine 😉
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