Il y avait quelqu'un dans la pièce. Ava le savait car elle percevait le bruit d'une respiration lente et discrète. Mais la pièce était plongée dans l'obscurité, alors Ava ne vit pas le visage de l'inconnu. Effrayée, elle n'osa pas faire un bruit, ni émettre une simple respiration trop forte. Alors elle attendit, pendant très longtemps, tellement que le temps sembla s'être arrêté. La respiration se faisait toujours entendre. Ava se demanda si la personne était endormie.

- Il y a quelqu'un ? 

Ava avait finalement réussi à sortir un son de sa bouche sèche, et maintenant elle retenait son souffle. La respiration de l'inconnu s'était coupée, ce qui confirmait la présence, et le fait qu'elle soit éveillée. Après quelques minutes, Ava reprit :

- Je m'appelle Ava.

L'ambiance de la pièce sombre était étrange, comme pesante. Ava frissonnait, mais ce n'était pas la température qui lui faisait défaut. Elle attendit une réponse, en vain. 

Une porte s'ouvrit brusquement, et un faisceau de lumière aveugla la jeune femme. Elle attendit que ses yeux s'habituent à la lumière, puis elle découvrit le corps d'un garçon, allongé sur le sol. C'était lui, la présence. Et à ses yeux effrayés, elle sut qu'il était dans la même situation qu'Ava : prisonnier.

Le docteur Morrell entra dans la pièce par la porte qui émanait toujours une lumière extravagante par rapport à l'obscurité de la pièce. Le docteur ne souriait pas, et son regard déterminé ne laissa place à aucune crainte.

- Libérez-moi, dit Ava, sans véritable conviction.

Elle avait probablement passé la nuit dans cette pièce, car Ava sembla percevoir un rayon de soleil matinal provenant de la pièce adjacente.

- Tu sais bien que je ne peux pas. Cela irait contre mes principes.

- Stiles et Lydia m'ont dit que vous étiez leur alliée, qu'est-ce qui a changé ?

- Vous, bien sûr. 

- Moi ? lâcha Ava d'une voix étranglée.

- Le Corbeau.

Ava fronça les sourcils.

- En quoi le Corbeau est-il différent des autres créatures que vous avez l'habitude de côtoyer ? 

- Quelle question ! ricana-t-elle alors que Ava pâlissait. Les créatures comme les Loups ou les Banshee ne sont pas des créatures malfaisantes, où même incontrôlable.  Au contraire de vous ! Le Corbeau est un être qui, par Nature, n'agit que pour le mal. Je n'ai aucun doute sur le fait que vous n'êtes pas une personne qui agit contre le bien, mais le Corbeau est plus fort que vous, et si vous luttez, vous souffrirez. Et personne n'aime souffrir.

- Deaton m'a dit que les Corbeaux étaient rares, essaya d'articuler Ava à travers les larmes qui menaçaient de couler sur les coups de ses mots. Comment vous pouvez en savoir autant sur eux? C'est par rapport à votre sœur ?

- Vous semblez comprendre, Ava. J'ai déjà rencontré un Corbeau dans ma vie, et je ne regrette qu'une chose : ne pas avoir été assez forte pour le tuer de mes propres mains. Ce Corbeau m'a enlevé m'a sœur.

- Vous allez me tuer ?

Le docteur Morrell détourna le regard, une once d'hésitation dans le regard. Ses yeux se posèrent sur le garçon qui écoutait la conversation depuis le début. Lorsqu'il croisa le regard du docteur, il se recroquevilla et recula jusqu'au fond de la salle. C'est là qu'Ava vit les chaînes qui encerclaient ses chevilles et ses poignets. 

- Qui est-ce ? demanda-t-elle sans réfléchir.

- Une autre créature incontrôlable qui ne peut pas rester dehors sans surveillance. Ne pose pas de question, et suis-moi. Tu dois rencontrer quelqu'un.

Ava se tut alors, et se releva difficilement. Son corps était endolori par les coups qu'elle avait reçu hier par les infirmiers. Chaque pas lui faisait l'effet d'un nouveau coup, mais elle tint bon. Elle devait se montrer forte afin d'obtenir la confiance du docteur Morrell.

Elle suivit le docteur à travers les couloirs de l'hôpital psychiatrique. Elle se demanda combien de créatures surnaturelles avaient été retenues dans ses lieux, contre leur volonté. Le docteur l'emmena au fond d'un couloir, qui semblait être le plus sécurisé de tous. Elle ouvrit la dernière grille, devant laquelle Ava avança. 

Au centre de la cellule, une femme était assise sur chaise, sans bougée. Ses bras étaient retenues dans un pull aux longues manches connu pour maîtriser les fous dans les hôpitaux psychiatriques. Alors cette personne étaient folle ? Ave jeta un regard au docteur Morrell, et vit dans ses yeux de la nostalgie et du regret. Ce fut à ce moment-là qu'Ava réalisa qui était cette femme : c'était la soeur de Deaton et du docteur Morrell. Elle n'était pas morte, le Corbeau ne l'avait pas tué. Il avait fait pire : il l'avait rendue folle.

Le docteur Morrell ferma la cellule derrière Ava, et elle sortit de sa poche une seringue remplie d'un liquide transparent. Ava se crispa, effrayée par les aiguilles.

- Qu'est-ce que vous allez faire avec ça ?  demanda-t-elle.

- Le Corbeau que j'ai rencontré alors que je n'étais qu'une enfant a fait perdre à Ellen la raison. Elle ne parle plus, elle refuse de manger, de boire, et si on lui laisse les bras libres, elle tente par tous les moyens de se tuer. Je sais que le Corbeau est mort, qu'un nouveau Corbeau est né au même moment.

- Moi ?

- Exactement. Il ne peut y avoir qu'un seul Corbeau existant, et lorsqu'il meurt, il se réincarne dans le corps d'un nouveau né, dès qu'il ouvre les yeux. Le jour de ta naissance, le Corbeau s'est installé en toi comme un virus se propageant dans tout ton corps. Tu as grandi avec cette créature tentant de s'éveiller à chaque nuit que tu passais. Tu as souffert, je me trompe ?

- Non, avoua Ava qui rassemblait toutes les informations que lui donnait le docteur Morrell.

- Le Corbeau n'a pas encore pris possession de ton corps, tu te contrôles encore suffisamment. Mais ça ne saurait tarder. Le Corbeau est plus fort que ta résistance, et bientôt Ava n'existera plus.

- Comment saviez-vous que j'étais le Corbeau ? C'est Deaton qui vous l'a dit ?

- Je l'ai deviné, soupira le Corbeau. Le dernier Corbeau a été tué devant mes yeux, par ma mère, qui y a laissé sa peau. Au même moment, un bébé est né, et le nouveau corps du Corbeau naquit. Il ne m'a fallu qu'attendre que tu viennes à Beacon Hills, ce qui ne saurait tarder.

- Comment saviez-vous que j'y viendrais ? 

- Il y a à Beacon Hills une souche d'arbre appelé le Nemeton. C'est un lieu sacré pour les Druides comme mon frère Alan, et moi-même. Il dégage une puissance incroyablement forte qui attire les créatures les plus puissantes. Etant donné le pouvoir que possède le Corbeau, j'étais sûr que tu serais attiré par cette ville, bien que tu n'en aies pas conscience.

Ava se tut, et son regard se reposa sur la femme. Son visage était lisse comme la peau d'un bébé, mais son regard était vide comme celui d'un cadavre. C'était si contradictoire qu'Ava hésita un instant sur la réalité de ce qu'elle voyait.

- Que voulez-vous de moi ? demanda-t-elle, déterminée à en finir de cette scène de révélation. 

- Je veux que tu dormes, et que tu laisses finalement le Corbeau prendre le contrôle.

- Pardon ? Mais je croyais que le Corbeau était un montre, qu'il avait rendu votre sœur folle ?

- C'est exact. C'est pour cela que le Corbeau va revenir, et il va sortir ma sœur de ce cauchemar dans lequel il l'a plongé. Je veux retrouver ma sœur, et si le Corbeau ne le fait pas, il mourra une nouvelle fois et devra recommencer une nouvelle vie dans un nouveau corps étranger.

Ava frissonna. Ce Corbeau dont on lui parlait n'avait rien d'un ami, et le laisser prendre le contrôle sur elle voudrait dire mourir. Ava n'était pas sotte, elle comprenait les enjeux de ce que le docteur voulait d'elle.

- Allons, Ava, lui dit le docteur. A quoi bon continuer de résister ? Tu cauchemardes chaque nuit, tu souffres depuis ta naissance. Et tu sais que le Corbeau finira par prendre le dessus, malgré tes efforts. A quoi bon lutter ? Rien ne l'empêchera de resurgir, autant que ce soit maintenant. Tu n'es pas un monstre, c'est un monstre qui t'habite. Je sais qu'au fond, tu n'as pas envie de blesser personne. C'est une dernière bonne action que je t'accorde, celle de sauver ma sœur.

- J'aimerais beaucoup vous aider, docteur, mais c'est impossible. Je n'ai aucune idée de comment faire pour laisser sortir le Corbeau.

Ava mentait, mais elle le faisait pour duper le docteur. Elle savait au fond que ça ne marcherait pas, mais c'était son dernier espoir.

- Ne t'inquiète pas, ça ira tout seul. Tu n'as juste qu'à abandonner les barrières que tu t'es forgée pour te protéger du Corbeau. Il est puissant, il les brisera sans difficulté si tu arrêtes de résister.

- Ce que vous dites n'a pas de sens pour moi.

Le docteur Morrell soupira, agacée. Elle s'approcha d'Ava et posa délicatement sa main sur son épaule. 

- Tout ira bien, respire profondément. 

Un bruit sourd retentit soudainement et des voix s'élevèrent  du couloir. Ava reconnut celles de ses amis, Stiles, Lydia et Scott, qui venaient à son secours.

- Ava ! entendit-elle.

Elle se précipita contre les grilles de la cellule. Avant même qu'un son ne sorte de sa bouche, le docteur Morrell planta brutalement dans son cou l'aiguille qu'elle avait caché dans son dos. Ava hurla de douleur, et tout devint flou autour d'elle. Elle tomba sur le sol comme on s'évanouit, et sa dernière vision fut le visage de Lydia, de l'autre côté de la grille, et son visage se déchirant pour laisser échapper le cri de la Banshee, sonnant aux oreilles de chacun la mort d'Ava.

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Je suis très excitée par ce que je viens d'écrire, et très contente. Je sais que le suspence est à son comble, mais je promets la suite pour bientôt. En effet, je suis en vacances, et je ne vais pas passer mes journées à bosser mon bac (grave erreur).

Dites-moi ce que vous pensez de ce chapitre, de l'histoire et ce que vous prévoyez pour la suite.

Léonie