Chapitre 14

Ce matin, Ava avait rendez-vous avec Stiles. Elle avait décidé de retourner voir Deaton afin de recommencer ce qui avait mal tourner pour Ava la dernière fois. Malgré le fait qu'elle avait failli y rester il y a quelques jours, Ava voulait entrer en transe afin que Deaton lui apprenne à contrôler le Corbeau, et d'enfin se persuader elle-même qu'elle n'était pas un danger pour les autres. Et si elle arrivait à contrôler le Corbeau en elle, peut-être pourrait-elle même visiter les rêves du tueur.

La clinique n'était pas loin de chez Stiles, mais c'était toujours une épreuve que de monter dans la Jeep de Stiles. Pendant tout le trajet, Ava s'accrocha tant bien que mal à la portière. Elle qui avait été habituée au taxi que ses parents lui faisaient prendre pour rentrer chez elle après l'école, elle se trouvait toujours toute dépaysée dans la voiture de Stiles, qui semblait tenir par la force de l'esprit.

- On est arrivé.

- Heureusement, murmura Ava discrètement et Stiles lui lança un regard suspicieux.

Ils entrèrent sans attendre dans la clinique vétérinaire, où Deaton s'affairait à s'occuper d'une patiente. Quelle fut la surprise d'Ava et Stiles lorsqu'ils reconnurent les cheveux blonds vénitiens de Lydia.

- Bonjour, leur dit Deaton en les apercevant, et Lydia se retourna vers eux.

- Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-elle.

- La question est plutôt : qu'est-ce que toi tu fais là ?

Elle se décala d'un petit pas et laissa apparaître un petit chien, posé sur le comptoir.

- Je suis là pour mon chien. C'est une clinique vétérinaire, ici. 

- Oh, tu t'occupes de ton petit chien alors qu'il y a des gens qui travailles, dit Stiles, bien décider à énerver Lydia.

- Tu travailles ? 

- Je fais le taxi pour mademoiselle Ava Brown, déclara-t-il solennellement.

- Tu sais bien que tu es plus qu'un taxi, Stiles, lui glissa Ava à l'oreille.

- Qu'est-ce que tu veux, Ava ? me demanda Deaton, maintenant qu'il savait qu'elle venait le voir.

- J'ai besoin de vous pour ... Pour recommencer ce qu'on a fait la dernière fois ?

- La transe ? s'étonna-t-il. Tu es sûre ? Je pensais que tu ne voudrais pas recommencer à cause de ce qui s'est passé la dernière fois.

- Je n'étais pas prête, c'est pour ça que ça a dérapé, mais maintenant je le suis.

- Tu es folle ! s'énerva Lydia. Tu as failli mourir ! Qu'est-ce que tu cherches ?

- Je sais bien, mais j'ai besoin de contrôler le Corbeau. Toute ma vie, j'ai été esclave de ses rêves, je n'avais rien demandé à personne ! Mais je suis née avec, et même si je dois risquer ma vie pour ça, elle sera bien meilleure lorsque j'aurais une maîtrise sur mes rêves. 

Ava marqua une pause, bien décidée à se livrer complètement à ses amis.

- J'en ai ma claque de vivre dans la peur total de m'endormir, dans la peur de faire un cauchemar. Et j'en peux plus de voir les rêves des autres. Lorsque le Corbeau se réveille, la nuit, je n'existe plus. J'ai besoin d'exister seule, de ressentir au moins une fois la sensation de se réveiller sans cauchemar atroce, ou même après un rêve qui m'appartient. Et j'ai besoin de savoir si c'est le Corbeau qui pousse les gens à la crise cardiaque. Si c'est moi qui tue ces gens.

- Tu ne tues personne, essaya de la convaincre Lydia.

- Tu n'en sais pas plus que moi. 

La conversation se clôt là-dessus. Deaton se retira afin de préparer le matériel, et Lydia décida de rester aux côtés de Stiles pendant qu'Ava se plongerait dans ce bain glacé dont elle frissonnait déjà.

Rapidement, Ava rejoignit Deaton dans l'arrière-salle. Le même bassin était au milieu de la salle, et lorsqu'elle s'approchait, elle pouvait distinguer les glaçons qui flottaient à la surface de l'eau.

- Ça ira ? lui demanda Lydia en dépit de leur petite dispute.

Ava lui sourit en guise de réponse, et contre toute attente, elle la prit dans mes bras. Elle ne réagit pas tout de suite, mais Ava sentait dans l'étreinte qu'elle finit par lui donner qu'elle n'était pas réticente, juste surprise.

Poser les pieds dans l'eau semblait être le plus difficile pour Ava, mais elle savait que le pire restait à venir. Sa peau chaude réagissait brutalement à la fraîcheur extrême de l'eau, et lorsqu'elle s'allongea complètement dans le bassin, elle ne put s'empêcher de vouloir en sortir immédiatement. Puis, elle se rappela pourquoi elle était ici, risquant sa vie pour se guérir d'un mal-être qui la suivait depuis sa naissance. Alors, elle plongea directement la tête dans le bassin glacée, et elle attendit.

Où était-elle ? Elle ne connaissait pas cet endroit. Elle se trouvait dans un couloir étrange, aux murs délabrés. Il y avait du carrelage sur le sol, et à sa droite, elle pouvait voir des grilles qui fermaient des pièces du couloir. Ava ne se posa pas plus de question et continua d'avancer. Elle regarda dans chaque pièce, il n'y avait personne, autre qu'un lit à barreaux. 

Soudain, alors qu'elle passait devant la dernière grille, ce qu'elle vit l'estomaqua. Une petite fille s'était roulée en boule dans un coin de la pièce. Elle ne portait qu'une chemise de nuit bleu clair, et elle tenait dans ses bras une peluche usée, une peluche qu'Ava connaissait. Elle ne pouvait pas voir son visage, mais Ava savait qui était cette petite fille.

- Que vois-tu, Ava ?

- Une petite fille, enfermée.

- Où est-elle enfermée ?

- Je ne sais pas.

- Ce n'est pas grave. Tu la connais, cette petite fille ?

- Oui.

- Qui est-ce ?

Ava ne répondit pas. Son souffle s'accélérait de plus en plus et son cœur pouvait exploser à tout moment à l'intérieur de sa poitrine. Elle posa ses mains sur les barreaux qui retenait la petite fille prisonnière, et cette dernière sembla s'apercevoir de sa présence puisqu'elle sursauta, et gémit de peur. 

- Ava ? Peux-tu me dire qui est la petite fille ? 

Un frisson parcourut l'échine d'Ava quand la petite fille se releva lentement. La tête baissée, elle s'approcha à petit pas de la grille dont Ava se décrocha. Ses cheveux tombaient devant ses yeux, alors elle releva la tête. Son visage, Ava le connaissait par cœur, et ce qui la terrifiait. La petite fille la regardait droit dans les yeux, et aucun sourire ne semblait vouloir s'y installer. Elle respirait bruyamment, et Ava ne put s'empêcher de l'imiter. Ava devait se réveiller.

- Arrêtez, ordonna-t-elle.

Mais rien ne se passa. Pourquoi personne ne répondait ? Pourquoi était-elle toujours là ? Elle n'aurait pas dû être là. Elle n'aurait pas dû voir ça. 

- Réveillez-moi. Répondez. Parlez. J'entends rien !

Ava commença à s'agiter, et la petite fille en fit de même. Elles criaient, elles pleuraient, elles se débattaient de cette force invisible qui les maintenait ici. Un cri plus aigu retentit, et Ava sembla enfin réussir à se dégager de ce cauchemar.

- Vous n'avez pas le droit de m'enfermer !

Ava ne sut pas si c'était elle ou la petite fille qui parla, car elle se réveilla brusquement, sur le sol de la clinique vétérinaire. Elle mit du temps à reprendre ses esprits, serrant de toutes ses forces la serviette qu'on avait posée sur elle. Devant elle, Lydia essayait de lui parler, mais elle n'entendait rien qu'un sifflement aigu. Ce n'est qu'après quelques secondes qu'elle retrouva l'audition.

- Tu vas bien ? Tes oreilles saignent ! s'exclama Lydia. Ne refais plus jamais ça !

- Qui est la petite fille que tu as vu, Ava ? demanda Deaton.

Ava ne répondit pas. Avait-il besoin de le savoir ? Elle savait que oui. Elle ne devait pas garder de secret. Alors elle avoua :

- La petite fille, c'était moi. Et elle était enfermée dans une sorte de cellule, au fond d'un couloir. 

- Un couloir de carrelage ? demanda Lydia.

- Oui. Du carrelage délabré. 

Stiles, Lydia et Deaton restèrent muets, et Ava savait que cela ne présageait rien de bon. Alors, elle ne leur demanda rien, jusqu'à ce que Stiles déclare :

- Il faut qu'on aille à Eichen House.

------------------------

Chapitre 14 ! Ava pense être l'auteur des meurtres, à cause du Corbeau qu'elle ne maîtrise pas. Le mieux serait de le maîtriser...

Léonie.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top