19 - Un pas après l'autre...

          Les deux filles se dirigèrent vers le bureau, à l'arrière de la salle, et, avant de disparaître, Chiyo lança par-dessus son épaule :

– Waka ! Je te laisse gérer deux minutes !

– Ok, répondit l'homme à la sucette.

Une fois la porte fermée, la femme de la salle de sport sortit une trousse à pharmacie du placard.

– Tiens, dit-elle à Hayate en la lui tendant. Ça va aller ? Pas trop sonnée ?

– T'inquiète, dit cette dernière. J'ai la tête dure.

– J'ai vu ça, rigola Chiyo.

Elle entreprit ensuite de fouiller dans une pile de vêtements de sports pour trouver quelque chose à lui prêter.

– Au fait, reprit-elle, je ne savais pas que tu connaissais Shin. Tu aurais dû me le dire. C'est quoi ton nom ?

– Hayate Koji. Oui... Enfin je le connais comme ça en passant.

Chiyo l'interrogea du regard et Hayate lui expliqua :

– Il est venu m'aider hier soir. Des types me cherchaient des problèmes.

– Ah, je comprends, répondit Chiyo, c'est tout à fait Shin ça. Et je parie qu'il s'est fait démolir.

– Comment tu le sais ? Dit Hayate, surprise.

– Shin'ichirō Sano ne sait pas se battre, lui apprit Chiyo.

Tout en épongeant le sang qui continuait à couler de son nez, Hayate lui demanda :

– Ça fait longtemps que tu le connais ?

Chiyo réfléchit.

– Douze ans à peu près, dit-elle. Waka, lui et les deux autres étaient encore dans leur gang à l'époque. Le Black Dragon, tu en as entendu parler ?

Hayate secoua la tête.

– Jamais non, mais je ne suis pas du coin.

– Ha oui ?

– J'habite Koga, je travaille au garage Shiohata trois fois par semaine.

– Celui qui est plus haut ? Lui demanda Chiyo. Pas très loin du collège ?

– C'est ça.

Chiyo lui tendit un t-shirt frappé du logo GOJŌ GYM.

– Tiens, mets ça.

– Non, c'est bon, la rassura Hayate. Je vais juste passer un peu de savon sur la tache, ça sèchera.

Mets ça, reprit Chiyo avec fermeté, et puis sors et va me faire de la pub dehors.

Elle était sérieuse.

Hayate la regarda, puis elle explosa de rire.

– Ok, dit-elle en retirant le sien. C'est bon ! Ne t'énerve pas, je le mets ! Deux branlées en une journée, ça m'a suffit ! Tu ne te laisses pas faire, toi !

– Je pourrais te dire la même chose, lui rétorqua Chiyo.




Elles retournèrent dans la salle quelques minutes plus tard et Wakasa vint vers elles.

– C'est bon Chi ? Dit-il.

– C'est bon oui, où est Shin ?

Il avait toujours cette sucette à la bouche, vit Hayate, et son expression nonchalante lui donnait un air blasé. Ni lui, ni Sano ne ressemblaient à de « redoutables » bōsōzokus.

– Dehors, dit-il en lui désignant le parking. Il y avait des gars qui voulaient regarder la Civic rouge de plus près et Shin Chan est allé les en empêcher.




Lorsqu'ils sortirent, Shin était en train de faire barrière de son corps pour interdire à quiconque de s'approcher.

– On regarde avec les yeux, pas avec les doigts ! Braillait-il.

Il tournait autour de la voiture en agitant les bras et Hayate éclata de rire.

Bon, ok, c'est un mec sympa...

Elle le rejoignit.

– Ils peuvent regarder, lui dit-elle, ça va, ça ne me dérange pas.

Un des boxeurs semblait plus intéressé que les autres.

– C'est une type R ? Dit-il en l'examinant. Un modèle de 95, non ? Elle a été drôlement bien retapée.

– Merci, dit-elle.

– C'est ton mec qui répare des voitures ? Reprit-il.

Hayate se rembrunit, mais Chiyo, la patronne de la salle de sport, intervint avant qu'elle ait ouvert la boucle.

– Parce que tu crois qu'une fille est incapable de retaper une voiture ? Aboya-t-elle. Viens par là ! Tu as besoin d'un cours particulier toi aussi !

Le boxeur se décomposa et ses camarades se mirent à rigoler comme des baleines.

– Mais patronne... Tenta le coupable.

– VIENS LÀ J'AI DIT !

Le boxeur la suivit en jetant de silencieux appels à l'aide du regard en direction des autres qui rirent deux fois plus.

Wakasa s'approcha de Shin.

Toute cette animation n'avait pas eu raison de son flegme. Il avait suivi la scène comme si tout était parfaitement normal, sa sucette au coin de la bouche.

– Vous allez déjeuner ? Demanda-t-il.

Shin n'eut pas le temps de répondre, Chiyo reparut à la porte de la salle.

– Waka ! Cria-t-elle. N'essaie pas de te faire la belle ! Tu viens m'aider !

– Oui Chi, dit-il en se détournant sans insister. À plus mec !

Il fit un signe de la main à Shin et revint vers la salle de sport.






Hayate laissa sa voiture sur le parking du gymnase et Shin et elle prirent la direction d'un restaurant voisin où ils comptaient déjeuner.

– C'est un sacré numéro cette fille, dit-elle.

– Chiyo ? Oui ! Je les connais depuis des années Waka et elle !

– C'est ce qu'elle m'a dit, oui. En tout cas, elle cogne fort.

Hayate massa sa mâchoire encore engourdie par les coups.

– Tu m'étonnes, lui dit Shin, d'ailleurs c'est la première fois que je vois quelqu'un tenir un round face à elle.

– Vraiment ?

Il hocha la tête.

– Tout le monde était bouche bée, confirma-t-il, tu n'as pas vu ?

– J'étais trop sonnée, reconnut-elle.

– Joli t-shirt au fait ! Ajouta-t-il, un sourire en coin.

Hayate baissa les yeux vers le logo de la salle de sport qui s'étalait en gros en travers de sa poitrine.

– Je suis un panneau publicitaire ambulant, dit-elle en riant. C'est ma punition pour avoir défiée la boss des lieux !




Tous les deux s'installèrent dans une petite gargote qui servait toutes sortes de brochettes au pied d'un temple voisin. Une serveuse vint déposer les menus devant eux et, quand elle eut tourné les talons, Shin reprit, surexcité, à demi penché par-dessus la table.

– Je ne t'ai pas dit ? Waka m'a proposé un plan fantastique !

– Ah oui... ? Dit-elle.

Hayate semblait plus intéressée par la carte que par ce qu'il avait à lui dire.

Est-ce que j'ai bien fait d'accepter de déjeuner avec lui ? Se demandait-elle. Après tout, lui et moi nous ne sommes amis que de nom. Même si on a un passe-temps commun, on ne se connaît pas vraiment...

Elle avait l'impression de s'être enflammée un peu vite.

Je déjeune et je rentre, décida-t-elle en silence. De toute façon, je suis fatiguée et après deux bastons en moins de vingt-quatre heures, j'ai besoin de me reposer.

– Tout un lot de durites tressées neuves à prix coûtant ! S'exclama Shin.

Hayate leva les yeux par-dessus la carte, des étoiles dans le regard.

– Des durites aviations ? Dit-elle. Des durites aviations à prix coûtant ?






NDA : Je me suis aperçue il n'y a pas longtemps que dans le manga, Wakasa appelait Shin, Shin Chan ! Je trouve ça trop cute !

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