Ceci est ma première lettre
"Cher Maja Sierocony,
Tu n'étais qu'un enfant d'à peine huit ans, quand, par une froide et rude matinée de décembre 1899, je t'ai interpellé. Tu courais dans les rues de endormies, seul, avec dans tes mains,une miche de pain fumante, tout juste sortit du four de la boulangerie d'à côté. On entendait, au loin, la femme de l'artisant crier au voleur.
Tu m'as aperçu et au lieu d'accélérer tu t'es arrêté net.
Tes yeux autrefois emplis de tristesse m'ont pétrifiés.Cette expression dans ton regard. Je te jure Gamin ! Je ne l'oublierai jamais. Il y avait dedans comme une demande tacite, un appel à l'aide. Comme si ils m'imploraient d'en finir. Nous nous sommes fixés, ce qui me sembla une éternité.
Un hurlement, sans aucun doute celui de la matrone nous sortit de cette douce torpeur. Tu as fuit en trébuchant, la froideur de l'hiver engourdissant ton corps d'enfant, ton précieux trésor pressé tout contre ton coeur. Je t'ai poursuivi dans Paris. Tu t'es figée dans ta course, essoufflée je suis vite arrivé à ta porté. J'ai saisi ton bras, tu pleurais, hurlais me supliais de te lâcher.
" Je vous en prie ! Laissez moi ! Je vous jure, je n'ai rien fait Monsieur l'agent !"
Je t'ai fais jurer de ne pas partir. Puis sans confiance, je desserrais l'entreinte de ma main sur ton frêle poignet. Tu m'as jaugée de tes yeux bleus glacier. Une minutes nous nous sommes fixés.
En un quart de seconde tu avais repris ta course folle. Derrière moi, l'imposante femme braillait, s'époumonait, alors sans vraiment réfléchir, je sortai mon arme et tirai. La balle était venu se loger dans ta jambe gauche. À ce même endroit où encore aujourd'hui, il y a une cicatrice.
Tu étais tombé et tu tenais la plaie comme si le seul fait de la presser pouvait arrêter l'hémoragie. Tes cris me brillaient les tympans, je ne m'attendais pas à ce que la souffrance d'autrui me face autant d'effet.
Le sang répandait sa couleur pourpre dans la neige. Les Parisiens alertés par tes plaintes nous encercler. Certains essayaient de te rassurer, d'autres contemplaient la scène horrifiés. Un homme te fixait, le regard vide sans aucune émotion.
Cet homme, tu le connais, aujourd'hui, il est sûrement enfermé. Ou mort... C'est ton père biologique.
Je te raconterai son histoire, ton histoire, mais pas tout de suite.
~*~
NDA : Voilà le premier chapitre ! J'espère qu'il vous a plu Je posterai la suite au plus vite.
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