Ray x |fem|Reader : "Confusion"
✒ Commande de RIN_S4NO
——————————————————
— Félicitations, Norman, nous venons de te trouver une nouvelle famille ! Tu seras le prochain à partir !
Tels étaient les mots d'Isabella aux six enfants : Emma à terre avec sa jambe brisée, Norman avec un air sonné, Ray qui serrait les poings de rage, Don qui paniquait intérieurement, Gilda qui, choquée, avait porté ses mains à sa bouche comme pour retenir un cri, et (t/p) qui ne disait rien, ne montrait rien, n'était rien.
— Allez, viens ma petite Emma, allons soigner ta jambe, ajouta ensuite Maman en se relevant, un sourire aux lèvres.
Cette dernière regarda une dernière fois les autres enfants, puis s'en alla, attardant légèrement son regard et son sourire froids sur la jeune (t/p) qui retint un frisson, ne comprenant pas l'intérêt que lui portait alors Maman.
Un peu plus tard, les enfants rentrèrent à l'orphelinat et Ray, Norman et (t/p) allèrent voir la rousse à l'infirmerie afin de s'assurer que sa jambe allait bien avant que la cloche ne retentisse pour annoncer l'heure de l'éternel repas du soir.
Assise sur le lit aux côtés d'Emma, la (c/c) observait les deux garçons se disputer à propos de la potentielle fuite de Norman qui, contre toute attente, se montrait borné et acceptait son sort. Le noiraud, lui, continuait d'annoncer tous les moyens possibles pour être introuvables jusqu'à l'évasion de tous les enfants de plus de six ans. Emma, se contentant de regarder, fut surprise lorsque la petite sœur prit la parole :
— Au fond, Norman, tu n'acceptes pas réellement ton sort, n'est-ce pas ? interrogea (t/p). Cette mort si injuste que tu dis accepter, tu la trouves intolérable et injustifiée, mais parfaitement calculée par Maman, après tout, mieux vaut nous priver d'un des deux cerveaux, et je ne serais pas surprise que Ray doive partir après toi afin qu'on soit totalement privé des meilleurs éléments de l'orphelinat.
— (t/p)...
La (c/c) tourna la tête vers Ray en souriant, penchant légèrement la tête sur le côté pour regarder celui qu'elle considérait comme bien plus qu'un frère.
— Tu y avais pensé, n'est-ce pas, Ray ?
— Ou-oui... admit celui-ci en desserrant les poings.
— N'empêche, intervint Emma, ça ne règle toujours pas le problème de la livraison de Norman.
— Ah bon ? fait la (c/c). Pourtant je croyais qu'il accepterait de te faire plaisir en acceptant de survivre puisque tu lui as dit que tu ne laisserais plus un membre de ta famille mourir...
Elle regarda le blanc avec un sourire narquois aux lèvres, sachant très bien que, comme lors des parties d'échecs entre Norman et elle, elle venait de gagner. Après quatorze ans d'existence commune, comment ne pas être capable de cerner la personnalité de son entourage ?
— Bon, dit Norman, vaincu, je vais faire ce que vous me demandez depuis une demie-heure...
— Super !
Ray put alors enfin passer le boitier qui servirait à mettre hors-service la puce se trouvant dans son oreille, lors de la partie de jeu le lendemain, en pleine après-midi, juste après les tests.
* * *
La nuit passa, de même que la matinée, et l'heure de l'évasion de Norman arriva enfin. Ce dernier s'enfonça discrètement dans les bois pour toute l'après-midi et commença à rédiger une lettre avec des indications précises pour aider Emma à organiser la suite de l'évasion après sa livraison. Oui, car au final, le jeune homme avait décidé de ne pas s'évader. Pourquoi le faire ? Oui, il voulait vivre, mais il savait très bien que sa livraison serait bénéfique au bon déroulement de la suite du plan qu'il était en train de coucher sur une feuille de papier qu'il donnera à Emma.
Pendant ce temps, Ray lisait à sa place habituelle, au pied de l'arbre de la cour, tandis qu'Emma lisait au-dessus de son épaule à cause de sa jambe qui l'empêchait de jouer. Et (t/p) ? Eh bien, Maman discutait avec elle dans son bureau, personne ne vit donc la (c/c) de l'après-midi.
Soudain, en fin de journée, Maman Isabella fit sonner la cloche pour demander à tout le monde de rentrer.
— Maman ! fit Jemima. Norman n'est pas là !
— C'est vrai, ça ! ajouta Thoma tandis que Lannion renchérissait en écho.
— Pas de panique, il ne doit pas être loin, et puis, c'est un grand garçon, il a dû simplement oublier de surveiller l'heure, répondit Maman tandis que Ray et Emma jubilaient de voir que leur ami ne revenait pas.
Cours toujours ! Il ne reviendra pas !
Hélas, si, il revint, un sourire désolé sur le visage, il rendit discrètement l'appareil au noiraud qui se retint de lui crier dessus. (t/p), sur le pas de la porte, surveillait sa famille de loin, voulant éviter que quiconque ne voit ses yeux rouges. Ray se retourna, furieux, et eut juste le temps de voir une (l/c) chevelure (c/c) disparaitre dans la pénombre du couloir, en direction de la salle à manger.
* * *
— Écoutez -moi tous, s'il vous plait, les enfants, demanda Maman à la fin du repas.
Tous se tournèrent vers leur mère qui souriait, ses mains sur les épaules de (t/p) qui gardait la tête baissée, comme vaincue.
— Ce soir, (t/p) partira avec sa nouvelle famille ! poursuivit la femme. Dites-lui au revoir pendant qu'elle se prépare, d'accord ?
— D'accord ! répondirent les plus jeunes tandis que les plus vieux se regardaient, perdus et effrayés.
* * *
Valise à la main, (t/p) observa ses frères et sœurs, retenant maladroitement ses larmes qui menaçaient de couler à nouveau. Emma détourna le regard, de même que Norman, Don et Gilda. Seul Ray parvenait à regarder la jeune fille dans les yeux, s'échangeant mille et mille mots d'excuse, d'amour, de souhait et de regret. Des mots qui avaient vécus, qui vécurent et qui vivront. Des mots, tout simplement.
Puis, n'y tenant plus, Ray s'approcha de la (c/c) qui avait fini par pleurer en silence. Il posa délicatement ses mains sur ses joues, caressant sa peau pour en enlever les larmes, lui remettant une mèche de cheveux derrière l'oreille, avant de poser doucement ses lèvres sur les siennes pour la réconforter.
Tout le monde se tait, détourne le regard, ses adieux font mal au cœur.
Maman tapota la lanterne du bout des doigts, signalant que l'heure du départ est venue. Le noiraud s'écarta de la petite (c/c) qui pleurait encore, lui murmurant des mots encore qui venaient du fond des âges, du fond de l'âme, avant qu'il n'échange un regard avec la femme qui les élevait.
Le sourire d'Isabella semblait dire... Échec et mat, les enfants.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top