Chapitre 6: T'es le frère que j'aime le moins.
Drago était en train de presser une serviette humide contre sa bouche. Ça piquait affreusement, mais il s'en fichait. Il en avait vu des vertes et des pas mûres au cours de sa pauvre vie. Il se regardait dans le miroir de la salle de bain et avait l'impression de voir un fantôme. Ses cheveux blonds platines partaient dans tous les sens et tombaient négligemment sur son front, sa peau pâle mettait en valeur l'hématome sur sa joue et ses yeux métalliques n'arrangeaient pas son allure. Il paraît que se regarder dans un miroir la nuit attire les mauvais esprits. Malefoy aurait adoré qu'un être surnaturel diabolique mette fin à sa misérable existence sur le champs.
- Drago ?
Le dit Drago pivota sur lui même et aperçut sa mère dans l'encadrement de la porte. Narcissa portait une robe de chambre, et plissait les yeux à cause de la forte lumière de la salle de bain.
- Tout va bien ?
Est-ce que c'était ironique ? Est-ce que sa mère osait vraiment lui demander s'il allait bien ? Non il n'allait pas bien. Et elle non plus d'ailleurs. Mais c'est tellement plus facile de se créer un masque et sourire à tout vas, d'ignorer la vérité et se laisser bercer par des illusions. Il détestait sa mère autant qu'il l'aimait. Pourquoi est-ce qu'elle ne partait pas d'ici ? Pourquoi est-ce qu'elle faisait comme si tout était parfaitement normal ? Pourquoi est-ce qu'elle osait prétendre aimer ce type ?
- J'ai mal maman.
Il ne l'appelait presque jamais maman. Son père refusait. Alors il utilisait cette appellation que quand ils étaient seuls.
Narcissa s'approcha de son fils et retira doucement la serviette du visage du garçon.
- Ça sera vite guéri, annonça-t-elle avec un faible sourire.
Mais Drago ne parlait pas seulement de douleurs physiques.
/
Vu qu'il était debout depuis trois heures du matin, Harry ne rata pas le bus cette fois-ci. Manque de bol, on était mercredi et il n'avait pas chimie. Ça aurait fait le pied à Snape de voir que le lycéen était à l'heure.
Il était assis tout au fond du bus, et il attendait que les Weasley arrivent. Hermione ne prenait pas le bus, c'était ses parents qui la conduisaient au lycée en voiture. Ron et Ginny par contre, prenaient le bus tous les jours, et c'était fastidieux. Ils se disputaient toujours la place à côté d'Harry, et Ginevra avait toujours une remarque acerbe a faire à son frère, et celui-ci au lieu d'ignorer, renchérissait encore plus fort.
Le bus s'arrêta dans la rue du Terrier, et en regardant par la fenêtre, le châtain aperçu les deux roux en train de courir pour monter en premier. Ron était en tête, mais sa petite soeur tira le sac du rouquin et il bascula en arrière. Elle fut celle qui monta en première. Elle eut donc le droit de s'asseoir à côté d'Harry.
- Tu es insupportable, grommela Ronald en s'asseyant à côté de la jeune fille.
- Je te retourne le compliment, répliqua-t-elle du tac au tac.
- T'es plus insupportable que moi.
- Ça c'est toi qui le dit, s'exaspéra la plus jeune en levant les yeux au ciel, face de troll.
- Sale Gobelin.
- Petite merde.
- Mais grosse merde va !
Et c'était ça tous les jours. Harry avait mal à la tête dès le matin à cause d'eux. Ils étaient adorables...Mais pas ensemble. Toujours à se chercher des noises. Ginny appuya son doigt contre la joue de son frère.
- T'es le frère que j'aime le moins.
Le brun eut du mal à retenir un gloussement, et malheureusement il ne passa pas inaperçu. La rouquine se tourna vers lui et eut un immense sourire.
- Je t'avais un peu oublié Harry, mais c'est la faute de l'autre là.
En voulant montrer Ron de la main, elle étala sa main sur son visage.
- Comment vas-tu ? Continua-t-elle.
Elle battit des cils. Ginny avait un faible pour le jeune Potter depuis des années. Ce n'était plus un secret pour personne, elle n'en avait pas honte mais n'arrivait pas à comprendre que les sentiments de celui qu'elle aimait n'étaient pas réciproque. Harry adorait Ginny bien sur, mais c'était une sorte de petite soeur avant tout. Il ne se voyait pas sortir avec elle, ni maintenant, ni demain. Mais il n'arrivait pas à lui dire clairement, il avait peur de mal si prendre et gâcher ainsi une amitié qui lui tenait tant à cœur.
- Retire ta main de mon visage, ça pue le fromage, grogna Ronald.
Et voila que ça recommençait. C'était un cercle vicieux. Ils s'adoraient, et se balancer des sarcasmes à chaque minute était le meilleur moyen qu'ils avaient pour prouver leurs affections. Après tout, c'était un moyen comme un autre. Étrange pour ceux qui ne les côtoyer pas au quotidien, mais parfaitement normal aux yeux de leurs amis.
/
À la pause, Harry chercha des yeux Pansy et Théodore. Finalement, il les aperçu en train de partager un sachet de bonbons sur un banc. Sans Drago. C'était l'occasion ou jamais.
- Harry, tu veux pas t'asseoir à côté de moi au self ce midi ?
Le châtain jeta un coup d'œil à Sophie...Émilie ? Ou peut-être que c'était Candice ? Il ne savait plus, mais il était sur qu'elle faisait partie de son « FanClub » comme l'appelait Ron. Toujours à lui coller aux basques.
- Hum...Je...Désolé Jeanne mais j'ai d'autres projets.
- C'est Eléonore.
C'était la même chose non ? Peu importe. Il s'extirpa du petit groupes d'adolescentes qui l'entouraient pour s'approcher de Parkinson et Nott, qui étaient visiblement très concentrés sur leurs friandises. Il ne le virent pas arriver. il toussa pour attirer leurs attentions. Théodore fut celui qui releva la tête en premier. Ses yeux s'écarquillèrent et il donna un léger coup de coude à Pansy.
- Je suis désolé de vous déranger...Commença Potter
- Tu ne nous déranges pas du tout ! Contra Parkinson d'un ton enjoué et pétillant de malice.
Le footballeur se tortillait d'un pied à l'autre, mal à l'aise. Et surtout, il ne savait pas comment commencer sa phrase et maintenant qu'il y était, la raison de sa visite lui paraissait ridicule.
- J'aimerai savoir pourquoi Malefoy est...Comme ça.
Il espérait qu'il n'avait pas posé sa question de façon trop brutale. Visiblement si, vu la tête déconfite des deux lycéens devant lui.
- En fait Drago à...Comment dire...Commença Théo en se frottant l'arrière de la nuque, gêné.
- Des problèmes familiaux, compléta Pansy
- Et de santé, acheva le garçon en hochant doucement la tête.
- Du coup il est un peu... Parkinson hésita.
- Perturbé, conclut son meilleur ami.
Harry haussa les sourcils, sceptique puis pointa les deux personnes devant lui du doigt.
- Vous faites toujours ça ?
- Compléter nos phrases? Demandèrent en chœur les adolescents.
Harry était bluffé. Il avait l'impression d'avoir Fred et George Weasley devant lui. Les cheveux roux et le lien de sang en moins, évidemment.
- Oui...C'est flippant mais...Cool d'une certaine façon, bafouilla l'orphelin, merci pour vos informations.
- Avec plaisir, sourit Pansy avec des étoiles dans les yeux, pourquoi voulais-tu connaître ça ?
- Euh...Par curiosité, se justifia lamentablement le châtain.
Et c'était vrai. Il était curieux, voila tout. Son début d'obsession pour Malefoy pouvait facilement se justifier par de l'indiscrétion.
- D'ailleurs il est où ? Ne put s'empêcher de demander Harry
Nott piocha dans le sachet et enfouit un bonbon dans sa bouche.
- À l'heure qu'il est ? Sûrement dans le bureau de Snape.
Il prit le temps de savourer sa friandise acidulé.
- Mais ne va pas les...Déranger.
Trop tard, Potter avait déjà filé.
/
Harry savait que ce qu'il faisait n'était pas bien, pourtant il ne pouvait pas s'empêcher de le faire. C'était comme une addiction à la cigarette, c'est mauvais mais on ne peut pas arrêter. Tandis qu'il se torturait l'esprit dans les couloirs, il arriva finalement au niveau du bureau de Snape. La porte était entrebâillée et le footballeur se colla contre le mur en tendant l'oreille. Voilà qu'il se mettait à espionner les gens ! Malefoy avait peut-être raison après tout, il devenait un Stalker.
- Je t'ai dit de venir me voir, si ce genre de choses se reproduisaient.
La voix de Snape était ennuyeuse, même quand il ne parlait pas de formules.
- C'est fait, maintenant. Je peux partir ?
Drago paraissait profondément agacé.
- Drago. Je peux t'aider.
- Ce n'est pas à vous de gérer mes problèmes ! S'énerva le blond en haussant le ton.
- Si je ne le fait pas, qui le fera ? Ta mère peut-être ? Elle est tout aussi impuissante que toi.
- Vous n'avez pas le droit de parler d'elle comme ça.
- Elle ne vous sauvera pas, Drago.
- Si ! J'ai confiance en elle !
Harry entendit un claquement et il devina que quelqu'un venait d'être plaqué contre un mur.
- Regarde la vérité en face ! Elle avait mille et unes occasions de vous sortir de ce gouffre, mais au lieu de s'y extirper, elle vous y plonge encore plus tous les deux.
Un bref silence plana.
- Vous ne pouvez pas sauver quelqu'un qui ne veut pas l'être, articula calmement Drago en repoussant son parrain de toutes ses forces.
Le footballeur comprit que la conversation était terminée et prit la poudre d'escampette avant de se faire remarquer. Tandis qu'il rejoignait Hermione et Ron, son cœur battait la chamade et il était encore plus troublé qu'auparavant. Pansy et Théodore avaient juste mentionnés le fait que Malefoy avaient de nombreux problèmes. Il ne pensait pas que c'était au point de devoir être sauvé.
- Ça va mon pote ? Demanda Ronald en posant sa main sur l'épaule du footballeur, t'es super pâle.
- Tu veux aller à l'infirmerie ? Continua Hermione en fronçant les sourcils, inquiète.
- Non, répondit Harry plus froidement qu'il ne l'aurait voulu, c'est juste que c'est tout embrouillé dans ma tête.
- T'es amoureux ?! S'exclama le rouquin en écarquillant les yeux, pas de Ginny j'espère ! Elle serait trop contente, l'horreur.
Hermione donna un coup de coude à son meilleur ami pour qu'il arrête ses bêtises.
- Tu veux en parler ? Questionna la brune avec une voix douce.
Cette histoire ne regardait pas ses meilleurs amis. Mais après tout, il n'était pas non plus concerné. Alors pourquoi pas ? Comme ça, ils seraient plusieurs à dénoués les noeuds se formant dans la tête du châtain.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top