Chapitre 13: Les œufs sont en train de brûler.


Le Terrier était toujours plongé dans un joyeux brouhaha, mais depuis quelques minutes, le volume sonore avait doublé. Molly Weasley, sortit de la cuisine munit d'un énorme rouleau de pâtisserie, bien décidé à rétablir le calme dans sa demeure.

— SILENCE !

Malgré le fait que Molly soit une femme de petite taille, cela ne l'à rendait pas moins menaçante pour autant. Et presque instantanément après avoir qu'elle ait hurlée, les cris cessèrent de fuser de partout.
— Est-ce que quelqu'un ici aurait la bienveillance de m'expliquer ce qui se passe ? Demanda-t-elle en fusillant du regard chacun de ses enfants, je... Oh mon dieu Percy !

Percy se démarquait des autres avec son costume vert bouteille de la mairie. Avant que Molly ait pu questionner son enfant sur la raison de sa visite, la porte d'entrée s'ouvrît sur Arthur Weasley qui rayonnait.
— Percy vient de m'apprendre une nouvelle, une très grande nouvelle même !

Il déposa son chapeau melon aussi vert que son costume sur le porte manteaux et retira d'un geste habile ses chaussures .

— Mais dit moi Mollynette, pourquoi tu as un rouleau de pâtisserie dans les mains ? Questionna Arthur en fronçant les sourcils.

Molly avait momentanément oubliée ce petit détail et s'empressa de cacher l'objet derrière son dos.
— Arthur, tu...Tu as eu une promotion ? Demanda avec engouement la mère de famille.

Arthur Weasley venait de s'avachir sur un fauteuil avec un plaisir non dissimulé et tourna la tête de gauche à droite pour indiquer que non. Néanmoins, le fait de ne pas avoir obtenu une promotion ne semblait pas avoir le pouvoir de minimiser sa joie.
— Mais je laisse Percy vous informer de la nouvelle.

— Nous on sait déjà, répliqua Ginny mollement, et je ne vois pas en quoi c'est une nouvelle extraordinaire papa.

— Auriez-vous l'amabilité de cesser de tourner autours du pot, et d'informer la seule personne qui visiblement, ici, n'est au courant de rien ? Bougonna Mme Weasley, son teint commençant à prendre une couleur aussi flamboyante que celle de ses cheveux.

Percy se racla la gorge et réajusta sa cravate d'un air hautain. Fred et George qui se tenaient derrière lui, commencèrent à l'imiter à la perfection mais cessèrent aussitôt leurs manèges en croisant le regard tueur de leur mère.
— Lucius Malefoy vient d'être arrêté, déclara le troisième fils Weasley.

Molly porta sa main à sa bouche et écarquilla les yeux de surprise tandis qu'Arthur jubilait dans son fauteuil.
— J'ai toujours affirmé qu'il y avait quelque chose de louche chez cet homme ! Tout le monde me répétait qu'il était seulement d'une froideur infernale, mais j'ai désormais la preuve que Lucius Malefoy est un homme infecte battant son fils et sa femme !

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour Molly qui lâcha son rouleau à pâtisserie. L'objet tomba sur le sol en un grand fracas, mais le bruit semblait moindre comparé aux hurlements que poussa Mme Weasley.
— COMMENT OSES-TU TE RÉJOUIR DE CETTE NOUVELLE ARTHUR ? Vociféra la rouquine. TU APPRENDS QUE LE FILS ET LA FEMME D'UN DE TES COLLÈGUES SE FONT BATTRE PAR CE DERNIER ET CETTE NOUVELLE T'APPORTE SATISFACTION PARCE QUE CELA CONFIRME UNE DE TES THÉORIES ?! C'EST HONTEUX, ARTHUR, HONTEUX !

Dans la pièce, tout le monde s'était figé, y comprit Percy et les jumeaux. Ils avaient beau être majeurs tous les trois, ils ressentaient toujours la même peur quand ils voyaient leur mère hurler, même si ce n'était pas sur eux. Arthur était ratatiné sur son siège et semblait vouloir ne faire qu'un avec lui tandis que la colère de sa femme semblait s'être brusquement transformée en tristesse car elle fondit en larmes.
— Voilà pourquoi cet adolescent s'est enfui ! Se lamenta-t-elle, oh je...Je...

Ginny se précipita vers Molly pour l'enlacer quelques instants tout en maudissant mentalement ses frères de manquer de tact.
— Viens dans la cuisine maman, je vais te servir un verre d'eau, proposa doucement la benjamine de la famille en frottant frénétiquement le dos de sa mère.

Une fois que Molly eut acquiescé, un silence plana dans le salon. Mr Weasley était toujours crispé dans son fauteuil, Percy se grattait l'arrière de la nuque d'un air gêné, Ron semblait être en pleine contemplation du rouleau à pâtisserie qui jonchait sur le sol, et les jumeaux se lançaient des regards en coins. Percy se racla soudainement la gorge, faisant sursauter les autres.
— Papa m'a invité à dîner, mais vu l'incident, je ne sais pas si je suis toujours le bienvenu...

— Bien sur que si, coupa Mr Weasley la voix quelque peu tremblante, c'est de ma faute. Tu n'y es pour rien. Je vais devoir aller m'excuser...

— Si j'étais toi j'attendrai que la tempête passe, déclara Ron en connaissance de cause. La dernière fois, quand j'ai cassé un des précieux verre qu'à offert tante Muriel pour votre cadeau de mariage, j'ai fait l'erreur d'essayer de m'excuser de suite après. Maman était si remontée que j'ai bien cru que c'était moi qui était au menu pour le dîner.

Néanmoins, cette remarque ne réussit pas à dissiper le malaise qui régnait dans cette pièce.

/

Harry était attelé dans la cuisine du 4, Privet Drive et essayait tant bien que mal de faire en sorte que les œufs ne brûlent pas et couper en même temps les tomates. Comme d'habitude, c'était à lui de préparer le dîner, mais il se s'en plaignait pas parce que depuis quelques temps, Dudley était obligé de suivre un régime imposé par un médecin. Pour lui donner du courage, les Dursley avaient décidé eux aussi de réduire leur alimentation et celle d'Harry, ce qui faciliter la tâche de ce dernier aux fourneaux. Mais ce que les Dursley ne savait pas, c'est que sous le lit du lycée se trouvait une réserve considérable de sucreries en tout genre qui l'empêchait de mourir de faim.

La sonnerie du téléphone fixe résonna et le footballeur entendit les pas précipités de sa tante.
— Allô ? Dit-elle de sa voix nasillarde.

Harry cessa momentanément de couper les tomates pour pouvoir entendre qui était l'interlocuteur de sa tante. Personne n'appelait sur le fixe des Dursley à part Ron et Hermione, car Harry ne possédait pas de téléphone portable. Néanmoins, c'était qu'en cas d'extrême urgence, car Vernon et Pétunia ne supportaient pas de savoir que leur neveu pouvait avoir des amis qui essayaient de communiquer avec lui.
— Non, il n'est pas là, répliqua d'un ton acerbe Pétunia Dursley. Inutile d'insister je vous dit qu'il n'est pas là ! Vous...Vous osez me traiter de menteuse ?! Quelle insolence !

C'était définitivement Ron Weasley qui appelait. Harry se fichait éperdument des œufs qui allaient sûrement brûler d'une minute à l'autre, et quitta la cuisine dans un dérapage contrôlé. Il fallait absolument qu'il récupère le téléphone avant que sa tante raccroche. Par il ne sait quel miracle, elle était toujours en train de pester contre son interlocuteur et Harry n'eut aucun remord à lui arracher férocement le téléphone des mains pour le coller contre sa propre oreille.

— Ron ? C'est toi ?

— Harry ! S'écria la voix familière du rouquin à travers le combiné, je savais bien que cette peau de vache mentait !

Harry eut un petit rire en entendant son meilleur ami appelait sa tante ainsi.

— VERNON ! S'écria Pétunia, outrée du comportement inapproprié de son neveu.

— Ron, je n'ai pas beaucoup de temps, s'empressa le lycéen, pourquoi tu m'appelles ?

— Je voulais te dire que le père de Malefoy s'est fait arrêté pour violences conjugale ! Expliqua Ron, sa voix grésillant quelque peu.

— VERNON ! Appelait Pétunia à pleins poumons, CE SALE GAMIN FAIT ENCORE DES SIENNES !

Harry ne savait pas s'il avait bien entendu entre les hurlements de sa tante et les pas lourds de Vernon Dursley qui descendait péniblement les escaliers.
— Violence conjugales ? Répéta le footballeur en grimaçant quelque peu.

— Affirmatif, répondit Ron, c'est un sacré choc pas vrai ! Le pire ça a été la réaction de...

— Comment as-tu appris ça ?

— C'est Percy qui l'a lui même appris de...

Mais Harry ne sut jamais de qui Percy Weasley tenait l'information car son oncle lui attrapa le téléphone des mains avec une telle violence qu'il faillit arracher le fil qui reliait l'objet à son boîtier.
— Que se passe-t-il Pétunia ? Demanda l'adulte en foudroyant du regard son neveu.

— Il se passe qu'un de ses amis bizarres, s'expliqua Pétunia en pointant un de ses longs doigts crochus sur Harry, à téléphoné et à proférer des grossièretés à mon égard ! Ensuite, ce sale mioche a débarqué et m'à violemment prit le téléphone des mains.

— Comment oses-tu arracher ce téléphone des mains de ma femme ? Vociféra l'oncle Vernon, en faisant tressaillir sa moustache.

— N'est-ce pas exactement ce que vous venez de me faire ? Répliqua Harry sans se démonter.

— Petit insolent ! S'exclama Vernon, les yeux exorbités. Tu es privé de nourritures pendant une semaine !

— C'est pas comme si ça changeait quelque chose, vu le peu que vous me donner le soir, ricana le lycéen.

— Deux semaines ! S'écria son oncle. Fait attention, mon garçon, encore une seule remarque et tu ne mangerais pas le soir pendant trois semaines !

— Je n'aurais qu'à voler un peu de nourritures au lycée. Je n'ai plus dix ans, je suis capable de trouver des moyens pour me nourrir tout seul ! Comme votre fils d'ailleurs ! Vous ne croyez quand même pas qu'il se contente de la feuille de salade qu'il y a dans son assiette ? Il s'empiffre de chocolats avec ses amis, ce qui explique l'inefficacité de son régime.

— CA SUFFIT ! Rugit l'oncle Vernon. Monte immédiatement dans ta chambre !

— Avec plaisir ! Et au fait, les œufs sont en train de brûler.

Effectivement, une drôle de fumée noire s'échappait de la porte de la cuisine. Harry eut tout juste le temps de voir sa tante se ruer à l'intérieur avant qu'il ne se précipite dans les escaliers. Décidément, même après seize ans, il n'arrivait toujours pas à supporter les Dursley, et cela ne risquait pas d'arriver prochainement.
C'était la faute de sa tante s'il s'était emporté ce soir. Si elle lui avait simplement passé le téléphone dès que Ron l'avait demandé, il n'aurait pas été obligé d'employer l'usage de la force. Harry n'avait aucun regret d'avoir agis de la sorte, car le rouquin lui avait communiqué une information des plus primordiales. Quand il s'allongea comme une masse sur son lit, il se rendit compte réellement de la situation.

Drago Malefoy était un enfant battu.

Ce qui, entre autre, expliquer énormément de choses. Le fait qu'il soit sans cesse couvert d'hématomes, par exemple. Harry n'avouerait jamais même sous la torture que lui aussi avait cru que le blond se battait juste très souvent. En plus de cela, Drago ne faisait rien pour atténuer les rumeurs avec ses humeurs massacrantes et ses crises de nerfs a tout bout de champs. Harry soupçonnait fortement que le fait d'être violenté par son père n'aidait pas Drago à être un élève calme et discipliné.
Ensuite, sa fugue d'il y a quelques jours devait avoir forcément un lien avec ça.

— Mais justice est faite...Marmonna le lycéen en regardant le plafond d'un blanc immaculé.

Lucius Malefoy avait été arrêté. Dans quelles circonstances, ça, le lycéen aurait adoré le savoir. Est-ce que Narcissa Malefoy avait porté plainte ou étais-ce tout autre chose ? Tant de questions se bousculaient dans la tête d'Harry ainsi qu'une foule d'émotions qui le traversaient à chacune de ses pensées. La tristesse, la compassion, et surtout la colère. Il était profondément énervé contre Lucius Malefoy. Comment quelqu'un pouvait frapper son fils et sa femme sans éprouver des remords accablants ?

Certes, Harry n'avait jamais eu de véritable figure paternel lui servant de modèle - l'oncle Vernon étant tout sauf une référence-, mais il savait très bien que plus tard, il ne lèverait jamais la main sur ses enfants. Quoi qu'ils aient fait, même la pire des bêtises. Quant à son futur compagnon, il en était de même. C'était inconcevable. Que ce soit un homme, ou une femme.

Harry se mit à rougir furieusement et enfouit son visage dans son oreiller. Il ne savait plus trop où il en était. L'année dernière, il était parfaitement sûr de sa sexualité rien qu'en regardant Cho Chang, son ancienne petite-amie. Mais désormais, il nageait dans le doute total et n'osait pas en parler à Ron et Hermione. La brune se lancerait dans des grandes explications qu'il n'était pas sûr de vouloir suivre et le visage de Ron se décomposerait. Puis, le rouquin l'attraperait sûrement par les épaules pour lui demander si il était amoureux de lui. Harry répondrait évidemment que non. Le roux soupirerait de soulagement, avant de finalement demander avec suspicion quel garçon faisait douter le brun de sa sexualité.

Et Harry redoutait profondément cette question.

/

Il n'y a pas Drago&co dans ce chapitre, mais il fallait bien équilibrer et laisser de la place à notre cher et tendre Harry et à la meilleure des familles.
N'hésitez pas à me dire votre avis sur ce chapitre en commentaires !🤗

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