chapitre 9
Trois jours plus tard
Cornouailles, Royaume-Uni
Harry de Galles
Je me promène dans la petite ville en compagnie de Charlotte et de mes gardes. Malgré le fait que mon père ne veuille pas que je me promène au milieu des paysans, je le fais parce que je pense que c'est le meilleur moyen de me faire apprécier par eux. Je pense que c'est important qu'ils voient que je les soutiens et surtout, je dois comprendre dans quelles conditions ils vivent.
- « Harold, il faudrait que nous retournions dans notre château. » Me dit Charlotte qui semble en avoir marre d'être ici.
- « Nous rentrerons seulement quand je le déciderai. » Lui répondis-je sur un ton ferme.
Un tas de gens sortent de leurs commerces ou de chez eux juste pour venir nous voir et je les salue en les souriant. Je sais que ce n'est pas très habituel pour une personne de mon rang de se retrouver au milieu de la foule mais j'aime bien.
Je regarde les visages de toutes ces personnes et j'essaye d'en mémoriser un maximum. Je veux me souvenir d'eux et de toute la gentillesse qu'ils m'offrent. Je souris et puis, mon regard s'attarde sur un jeune homme. Il me ressemble énormément et un tas de gens le regardent également avec étonnement.
- « James. » Dis-je en regardant mon valet.
Il s'approche un peu plus de moi.
- « Je veux que vous preniez le jeune homme qui me ressemble. » Lui dis-je. « Je voudrais juste lui parler donc, n'utilisez pas la violence. »
Il acquiesce et s'empresse d'aller vers le jeune homme pendant que je continue à marcher dans les rues étroites de la ville.
Au bout d'une rue, la calèche nous attend et nous y montons pour retourner au château. Je regarde rapidement Charlotte et elle ne semble pas vraiment très heureuse d'avoir été faire ce petit tour.
- « Quelque chose vous perturbe, Charlotte ? » Lui demandé-je.
- « Pourquoi m'avez-vous forcé à y aller ? »
- « Je suis ici pour vous présenter et cela inclut les paysans qui nous permettent d'avoir à manger. »
Ce petit tour n'était pas vraiment mon idée, c'est Gabriela qui m'a conseillé de le faire et je suis content d'avoir suivi son conseil.
- « Nous ne faisons rien de ce genre en Suède. » Me dit-elle.
- « Personne ne le fait à part moi. » Lui répondis-je.
J'aurais préféré présenter Gabriela mais malheureusement, je dois présenter cette femme qui est la cause de mon malheur. J'espère trouver le plus rapidement possible une solution mais pour l'instant, je dois me contenter de voir si Will peut réussir à la faire tomber amoureuse de lui. S'il y arrive, je pourrais alors lui demander d'annuler notre mariage.
Une fois au château, je me dirige vers mon petit bureau et quelques minutes plus tard, James entre avec le jeune homme qui me ressemble énormément. Cette ressemblance est tellement troublante, j'ai l'impression de me voir dans un miroir mais avec quelques différences.
- « Votre altesse. » Dit-il en me faisant la révérence.
Je lui souris et acquiesce. Sa voix est pratiquement la même que la mienne. Cet homme est troublant, très troublant.
- « En quoi puis-je vous être utile ? » Me demande-il.
- « Quel est votre nom ? » Lui demandé-je.
- « Arthur, sir. » Me répond-il.
- « Et que faites-vous, Arthur ? »
- « Je m'occupe des terres du Seigneur Henry. »
J'acquiesce simplement. Donc, le seigneur qui s'occupe d'une partie de mes terres ne m'a jamais prévenu qu'un homme qui travaille pour lui me ressemble. Je ne sais pas si je devrais le punir pour m'avoir caché une telle chose.
- « Qui sont vos parents ? » Lui demandé-je.
Peut-être que je pourrais les rencontrer et voir qui ils sont.
- « Je n'ai plus de parents, sir. » Me dit-il. « Ils sont morts l'année dernière. »
- « Que s'est-il passé ? »
Je suis vraiment curieux.
- « Ils travaillaient également pour le seigneur Henry et ils sont morts lors du terrible incendie. »
J'ai entendu dire qu'une partie de son château a pris feu l'année dernière et qu'il y avait eu énormément de morts dont essentiellement des employés.
- « Êtes-vous fils unique ? »
- « Non, sir. » Dit-il en baissant légèrement la tête. « J'ai 4 frères et 3 sœurs. »
- « Et je suppose qu'ils sont tous plus jeunes que vous, n'est-ce pas ? »
- « Oui, sir. » Dit-il en me regardant. « Mon plus jeune frère a 5 ans et mes sœurs doivent s'occuper de lui. »
Je sais parfaitement ce que c'est de perdre un parent à un jeune âge. Je n'étais peut-être pas si jeune mais j'avais tout de même 12 ans quand ma mère a perdu la vie.
- « J'essaye de trouver une épouse avec un peu d'argent pour que je puisse subvenir aux besoins de ma famille. » Me dit-il.
- « Et en avez-vous trouvé une ? »
- « Je pense en avoir trouvé une. »
Je le regarde longuement. Je n'aimerai pas être à sa place. Devoir travailler pour aider ses jeunes frères et sœurs et devoir épouser une femme qui a un rang plus élevé que le sien pour aider sa pauvre famille.
- « Quel âge avez-vous ? »
- « J'ai 23 ans, sir. »
En plus d'avoir la même apparence physique, nous avons le même âge. C'est vraiment une drôle de coïncidence.
- « Quel jour êtes-vous né ? »
- « Le 1er février 1682. »
- « Pourrais-je voir vos papiers ? »
Comme il travaille pour Henry, il a des papiers avec des informations sur lui. C'est utile au cas où un autre seigneur achète le château et qu'il décide de maintenir les mêmes employés.
Le jeune Arthur fouille dans sa veste bien sale et il en sort des papiers. Il me les tend et je les prends en le regardant. Je lui souris rapidement avant de commencer à lire ses papiers. Il est bel et bien né le 1er février 1682 et dans la même ville que la mienne.
- « Il est indiqué que vous êtes né dans le comté de Berkshire. » Dis-je en le regardant.
- « Mes parents ont travaillé d'abord pour votre grand-père le roi et j'y suis né. » Me dit-il.
C'est étrange et il faut absolument que j'en apprenne un peu plus sur lui.
- « Alors, je vous engage pour être un de mes valets de chambre. » Lui dis-je.
Il me regarde avec surprise et je prend une plume et de l'encre pour noter dans son carnet que je le prends sous mon aile.
- « Et vous pouvez faire venir tous vos frères et sœurs. » Ajouté-je. « Je me chargerai de leur trouver un travail au sein du château. »
Un immense sourire apparaît sur son visage et il s'approche de moi. Il me sert la main de toutes ses forces.
- « Merci, votre altesse. » Me dit-il.
Je lui souris en retour. J'aime aider les gens, cela me permet de me sentir bien.
- « Je vous attendrai demain à l'entrée du château. » Lui dis-je.
Il acquiesce et s'en va après m'avoir fait la révérence. J'ai besoin d'apprendre à connaître ce jeune homme qui me ressemble beaucoup. Je ne pense pas que ce soit une simple coïncidence que nous soyons nés le même jour et que nous soyons identiques.
Cinq jour plus tard
Cornouailles, Royaume-Uni
Harry de Galles
- « Dites-moi qui est la jeune femme que vous aimez ! » Me crie Charlotte.
- « Baissez votre voix d'un ton. » Lui dis-je en l'attrapant par le bras.
Je ne veux pas qu'elle se donne en spectacle dans le jardin. Il y a un tas d'oreilles indiscrètes qui y traînent et qui pourraient aller rapporter l'incident au roi de Suède. Je nous ramène jusqu'à sa chambre et je ferme la porte à clé.
- « Je vous ai déjà dit de ne pas crier en lieu public quand nous parlons de notre mariage. » Lui dis-je en croisant les bras.
- « Je veux juste savoir qui est la femme qui vous empêche de remplir votre devoir. »
- « Je vous ai déjà dit que j'accomplirai mon devoir après que vous soyez tombée amoureuse. »
Depuis un certain temps, je la vouvoie parce que nous devons nous vouvoyer en public et puis, nous avons pris l'habitude de nous vouvoyer tout le temps.
- « Je ne veux pas tomber amoureuse d'une autre personne. »
- « Et si vous le faites, vous allez vous priver de la plus belle chose sur terre et soyez heureuse que je vous donne la chance de le faire. »
Il y a des rois qui se fichent de leurs épouses et ils les méprisent et s'affichent publiquement avec leurs favorites. Ils ne donnent même pas l'occasion à leurs épouses d'aimer parce qu'elles ne peuvent pas se donner au luxe d'aimer quelqu'un d'autre que le roi.
- « Dites-moi juste son prénom. » Me dit-elle.
- « Je ne vous dirais rien. »
Il ne manque plus maintenant qu'elle sache que c'est Gabriela. Je ne sais pas de quoi est capable Charlotte mais vu comment cette histoire semble l'énerver, je pense qu'elle serait capable de mettre Gabi hors du château et nous savons tous que si elle le fait, cela nuira énormément aux rapports qu'entretiennent mon père et le duc d'York.
- « Je veux juste que tu comprennes ce que c'est d'aimer. » Dis-je en prenant son visage dans mes mains.
Je pense que si je la tutoie, elle comprendra que je tiens à elle d'une certaine façon et que je veux vraiment qu'elle aime quelqu'un.
- « Même si, à première vue, c'est une faiblesse, c'est quelque chose qui te rend incroyablement plus fort et au final, je sais que j'ai quelqu'un qui m'aime pour qui je suis réellement. » Lui dis-je en caressant son visage.
- « C'est vraiment beau à ce point ? » Me demande-t-elle.
- « Bien sûr. » Lui dis-je en souriant. « C'est la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie et je ne cesserais jamais de lutter pour elle. Même une fois qu'elle sera mariée et qu'elle aura des enfants avec son mari, je lutterais pour elle parce que je l'aime de tout mon cœur et je sais que je ne cesserais jamais de l'aimer. »
Je regarde Charlotte et un petit sourire fait son apparition sur son visage. J'espère qu'elle a compris que je veux juste qu'elle ressente la même chose que moi avant que nous nous engagions réellement dans ce mariage et avec un peu de chance, elle annulera d'elle-même notre mariage avant qu'il ne soit consommé.
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Voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu.
Je posterai sûrement le prochain demain parce que je suis vraiment à fond dans cette histoire, je l'adore énormément.
Bisous 💋
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