Chapitre 5
Ne demandez jamais quelle est l'origine d'un homme: interrogez plutôt sa vie et vous saurez qui il est...
Trois jours que j'avais revu Justin et trois jours que j'avais l'impression d'être revenue deux ans en arrière. Merde alors, il fallait que je me ressaisisse. J'avais quand même réussi à lui résister malgré le fait que mon corps tout entier ne désirait qu'une chose : s'abandonner à lui. Il faudrait que j'apprenne à gérer ça, mais au moins je n'avais pas céder.
Je me trouvais en plein centre-ville, les cours à la fac reprenaient dans un peu moins d'une semaine et il me manquait encore certains bouquins qui pourraient m'être utiles. Je pénétrai dans un magasin de produit culturel et me dirigeai vers le rayon des livres. Il fallait aussi que j'en achète pour Alena, car je pense qu'elle se foutait royalement du fait que la reprise des cours approchait et à tous les coups, elle allait être prise au dépourvu. Encore une fois.
- C'est pas le rayon de la musique ici ! Putain, je t'avais bien dit que c'était à l'autre étage !
- Oh tu peux arrêter de me crier dans les oreilles tu m'énerves !
Je secouai la tête et me retournai, c'était deux jeunes hommes que je voyais de dos. Ils ne pouvaient pas aller se chamailler ailleurs ? Et puis ça ne se fait pas d'hurler de cette manière dans un endroit pareil.
- Bon viens on y va !
- Non attends, je veux voir un livre.
L'un d'eux rigola.
- Depuis quand tu lis toi ?
- Nia nia.
C'est bizarre mais ils me rappelaient...
- Allez Grey, on se tire d'ici, j'aime pas voir tous ces livres, ça me donne mal à la tête.
Grey ? Oh mon Dieu, ne me dites pas que...
- On y va je te dis !
- Mais je ne veux pas ! Je veux d'abord mon livre !
- Mais je m'en fous, on se tire !
- Ian tu lâches ma capuche ! Dégage !
Ian et Grey. Les jumeaux ! Oh Seigneur, il ne fallait pas qu'ils me voient ici sinon ils risqueraient de...de quoi déjà ? Enfin bref, je ne voulais pas les voir. Et puis, je ne pouvais pas partir, ils se trouvaient devant la sortie. Et merde. Bon, ils ne semblent pas m'avoir vu alors je peux faire comme-ci de rien n'était et attendre qu'ils s'en aillent enfin.
- C'est quel livre que tu veux ?
- Fifty shades of Grey.
Ian éclata de rire !
- Mais t'es un détraqué ma parole ! Attends, tu veux ce livre juste parce que le mec s'appelle comme toi. Oh mon pauvre gars, tu me fais juste pitié !
- Vas te faire voir ! Au moins, mon nom a inspiré quelqu'un...
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?!
C'est pas vrai. Ils ne pouvaient pas se la fermer tous les deux. Je n'en reviens pas, ils n'avaient vraiment pas changé.
- Attends, je vais demander à la petite blondinette, à tous les coups elle doit savoir ça elle.
La blondinette ? Putain mais c'est moi. Il ne manquait plus que ça. Je les entendis arriver et par réflexe je me mis à quatre pattes et voulus passer sous les installations où se trouvaient les livres, mais ce n'était pas le plus discret mais au moins ils me prendraient pour une folle et peut-être décideraient de s'en aller.
Comme ci c'est ce qu'il me fallait pour commencer ma journée. Non mais franchement, je n'avais rien demandé, pourquoi est-ce que le sort s'acharnait sur moi à ce point ? Encore une fois, je n'avais pas eu le temps de me préparer pour ce genre de rencontre.
- Pas la peine de t'échapper Cayla, dirent-ils en riant.
Attendez. Comment savaient-ils que c'était moi ? Je sentis que l'on me saisissait la cheville et l'on me tira brusquement sur le sol. Je revins là où j'étais et deux mains fortes me saisirent la taille pour m'obliger à me lever. Je me tournais vers eux. Oui il n'y a rien à dire, c'est bel et bien Ian et Grey, les jumeaux les plus mignons et les plus bruyants que je n'avais jamais vu. Ils me dévisagèrent, toujours avec ce sourire moqueur dont je me souvenais encore.
- Ben alors blondinette, t'essaies de nous fuir, c'est pas très cool.
- Non je ne...enfin je...mais qu'est-ce que vous foutez là d'abord hein !
- Ben je voulais un livre et du coup...
- Qu'est-ce que vous faites à Chicago ?
- Euh...c'est encore notre ville, on a le droit d'être là.
- Ouais d'abord.
Je levai les yeux au ciel.
- Comment avez-vous su que c'était moi ? demandai-je.
Ils se regardèrent en souriant.
- On t'a juste suivie, un tout petit peu et on a voulu te faire savoir qu'on était là !
- Vous m'avez...
Je n'en revenais pas, à croire que c'était une habitude.
- Je parie que c'est Justin qui vous a demandé de faire ça, fis-je en croisant les bras.
- Tout juste Auguste !
- Alors arrêtez ça ! Je ne veux pas qu'on me suive et je ne lui ai rien demandé c'est clair ! Maintenant laissez-moi tranquille.
Je pris les livres dont j'avais besoin et leur tournai le dos mais ils me retinrent.
- Donc c'est comme-ça que tu fêtes nos retrouvailles ? En nous envoyant balader...c'est...c'est horrible...comme attitude.
Ils prirent alors une mine triste.
- Ca me fend le cœur en deux...tu sais, comme quand on coupe un ananas en deux...
- Ouais, comme dans fruit Ninja.
- Ouais, il est délirant ce jeu !
J'arquai un sourcil. Nom de Dieu mais comment faisaient-ils pour changer de sujet aussi facilement ?
- Désolée, mais j'ai des choses à faire.
Mais ils me barrèrent une nouvelle fois la route.
- Laissez-moi...
- On a un cadeau pour toi.
- Je n'en veux pas, rétorquai-je.
- T'en est sûre ?
- Ouais absolument, maintenant laissez-moi passer.
Je voulus une nouvelle fois passer mais ils me bloquèrent le chemin et je vis l'un d'eux sortir du sac qu'il avait sur son épaule un paquet de...un paquet de Chips Ahoy. Mais c'était pas n'importe quel Chips Ahoy, oh non, je reconnaissais ce paquet. C'était le paquet d'emballage de la première recette, celle de 1963, merde, mais...mais comment avaient-ils fait pour...
- Alors, tu en veux ou pas ? firent-ils avec un sourire moqueur.
Ils ne faisaient plus ce genre de recette depuis longtemps maintenant. Mais non, je ne devais pas céder !
- On sait que tu ne peux pas résister. Regarde, c'est pas tout le monde qui peut obtenir cette ancienne recette.
Il ouvrit le paquet et prit un biscuit qu'il passa devant moi. J'étais comme hypnotisée.
- Sens l'odeur et ressens juste la sensation du chocolat préparer à l'ancienne qui fond doucement dans ta bouche...alors...
Je ne pouvais pas résister ! C'était des Chip Ahoy merde ! Je pris alors le biscuit de ses mains et le mis en bouche avant de lui arracher le paquet des mains. J'avais cédé, mais tant pis, personne ne pouvait rien faire contre des Chips Ahoy !
- Je vous déteste, dis-je la bouche pleine.
- T'es toujours aussi facile à avoir blondinette.
Pour toutes réponses je leur tendis mon majeur avant de les laisser en plan pour me diriger vers la caisse, mais il semble qu'ils ne voulaient pas me lâcher.
- Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Tu nous as manqué pendant deux ans, on a eu personne à embêter, c'était franchement galère tu vois. Mais on va rattraper le temps perdu !
Je ne pus m'empêcher de rire en les entendant. Ils n'avaient vraiment pas changé. Je payais mes achats et sortis du magasin toujours en compagnie des jumeaux qui ne pouvaient s'empêcher de se faire remarquer.
- Au fait Grey, tu n'avais pas un livre à acheter ? m'enquis-je.
- Quoi ? Moi acheter un livre ? N'importe quoi, c'était juste une excuse pour te suivre et pour faire chier Ian.
- Mais si tu veux on te l'offrira, répliqua Ian en me faisant un clin d'oeil plein de sous-entendu.
- Alors maintenant que Justin est revenu, vous êtes tous là ?
- Oh non, nous sommes là depuis plus longtemps que lui.
Je fronçai les sourcils.
- Ouais, ça doit bien faire deux mois qu'on est revenu à Chicago.
- Oh je vois.
Je fus un peu déçue qu'ils n'aient pas cherché à me contacter et ne le fasse seulement maintenant car Justin était revenu. Mais bon, nous n'étions pas les meilleurs amis du monde après tout et c'est seulement grâce à Justin que nous nous connaissions. Et de plus, lorsqu'ils étaient partis, je n'avais rien su.
- C'était cool de vous revoir, mais je dois encore faire des courses.
Ils froncèrent tous deux les sourcils. Mais était-ce ma faute ? Le simple fait de les voir me rappelait encore plus Justin et franchement, ce n'était pas ce dont j'avais besoin en ce moment. Je voulus alors leur tourner le dos mais l'un d'eux me retint le bras.
- Au fait comment va ton flic ?
Je me stoppai et me tournai vers eux, comment savaient-ils ça ?
- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Ben ton petit-ami flic, on voudrait juste savoir comment il va. Et ne fait pas comme-ci tu ne comprenais pas.
- Comment est-ce que vous savez ça ? m'enquis-je.
- Oh, Alan est allé faire un petit tour chez lui durant son absence, juste pour voir avec qui tu traînes ces derniers temps.
- C'est encore Justin qui a...
- Arrête de sans cesse parler de lui, me coupa-t-il.
Normal que je parle de lui, j'étais affolée ! À tous les coups il le savait maintenant, comme s'il ne me manquait que ça ! Et le pire c'est que ça les amusait ! En fait, je me moquais du fait qu'il le sache, mais c'est la réaction de Warren qui me faisait très peur. Il était assez possessif sur ce genre de chose et même-ci l'on n'était pas vraiment en couple je savais qu'il ne serait pas soft sur ça.
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POINT DE VUE JUSTIN
The Glen Club ; W Lake Avenue,
Glenview, Chicago
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Je garai ma voiture devant la parking. Kyle était revenu à Chicago et m'avait personnellement appelé pour me voir. Allez savoir comment est-ce qu'il avait eu mon numéro. Il m'avait demandé de le retrouver au nord de Chicago, dans une petite banlieue chic située non loin d'un terrain de golf privé, c'est là où je devais me rendre.
Je me dirigeai vers l'accueil, demandant à voir Kyle Hamilton. Une fois qu'on m'eut indiquer l'endroit où il se trouvait. J'allai sur la terrasse, qui donnait sur le vaste terrain de golf ainsi que sur un immense lac. À l'entrée de la terrasse, deux hommes montaient la garde et me barrèrent immédiatement le passage. Je soupirai, comme s'il n'y avait que ça à faire.
- C'est Kyle qui me demande, laissez-moi passer.
- Et vous êtes ?
- Dites-lui simplement que Jay est là.
Aussitôt ils me laissèrent passer. Je ne compris pas tout de suite mais c'est tant mieux. Au bout de la terrasse se trouvait un fauteuil où était assis Kyle, une table était à côté de lui où se trouvait plusieurs boissons. Monsieur se prenait le bon temps pendant que des pauvres gamins s'entretuaient pour son propre compte. Je me rapprochai alors de lui et il tourna la tête vers moi.
- Jay !
Il se leva et se dirigea vers moi, les bras grand ouverts. Oh non, est-ce qu'il allait me prendre dans ses bras là ? Ouais, c'est ce qu'il fit. Non mais quel hypocrite.
- Jay, comme tu as grandi !
J'eus un faux sourire.
- Après tout, ça va faire quatre ans maintenant ! Allez viens, assieds-toi.
- Non, ça ira.
Il reprit donc place sur son fauteuil, se servant un coupe d'alcool et je m'adossais contre le bord de la terrasse.
- Tu voulais me voir, dis-je.
- Attends un peu, pas si vite. Parle moi d'abord de toi, comment tu vas ? La dernière fois que je t'ai vu, c'est avant qu'on ne m'enferme en taule et puis, il y a deux ans j'ai appris que tu étais mort. Et il y a cinq jours, j'apprends que Jay est vivant et qu'en plus de ça me cherche.
Je croisai les bras.
- C'est assez compliqué, mais ce qui est fait est fait, répondis-je. Mais comment as-tu fait pour sortir de prison aussitôt ?
Il haussa les épaules avant de rire.
- Il faut croire qu'ils se sont lassés de moi.
À tous les coups on l'avait aidé, ils avaient des contacts dehors c'était certain et si on l'avait fait sortir c'était pour une bonne raison.
- Si je te cherche c'est parce que j'ai appris que tu reformais toutes les petites bandes que j'ai formé, repris-je.
Il me dévisagea d'un air impassible.
- Je te signale que je t'ai appris pas mal de choses, répliqua-t-il. Et puis, c'est toi qui a choisi de t'éloigner de tout ça, je n'ai fait que reprendre où tu en étais resté.
- Tu ne comprends pas Kyle, je ne parle pas de tes petits cons qui s'amusent à vendre leur paquet de drogue ou leurs armes à bon prix. Là, je te parle de types plus dangereux. Et à tous les coups, l'un d'eux te plantera un couteau dans le dos, comme il y a quelques années.
- Il y a quelques années, le couteau était de ta part.
J'eus un sourire.
- Alors c'est pour cette raison que tu fais ça, par pure vengeance tu me piques mes bandes et tu veux me piquer ma ville, résumai-je. C'est pas cool.
- J'avais des doutes concernant le fait que tu sois encore en vie ou non. Mais tu aurais dû continuer à te cacher au lieu d'oser venir te montrer à moi de cette manière.
Il se leva de son fauteuil et se rapprocha de moi.
- Maintenant, que tu es là, il va falloir que tu paies ta faute Jay.
Il attrapa mon cou de ses mains et me cogna le visage contre le bord de la terrasse.
- Tu m'as doublé en m'envoyant en taule durant toutes ces années, mais pensais-tu vraiment que je n'allais pas en ressortir ?
- T'es...
- La ferme et tu m'écoutes. On va revenir aux bonnes habitudes, tu vas m'être utile pour mes affaires, alors tu vas travailler pour moi. Comme au bon vieux temps.
- Et si je refuse...
Il me relâcha et je me redressai en me tenant la nuque.
- Tu n'as pas intérêt à dire non, car je trouverai quelque chose pour te faire changer d'avis.
- Vas-y, essaie toujours, fis-je en riant. Il n'y a rien à quoi je tiens dans cette ville, si je dois travailler pour toi alors je reviendrai par moi-même mais dis-toi que si je décide de revenir, alors ça veut dire que tu devras être sur tes gardes Kyle, car je te planterai autant de couteaux qu'il en faudra pour ne plus que tu te relèves.
Il fronça les sourcils et serra les poings.
- Et sérieusement, lorsqu'ils sauront tous que je suis de retour, tu penses vraiment qu'ils suivront encore un croûton comme toi ? Tu vas t'en mordre les doigts Kyle.
Sans attendre une réponse de sa part, je quittai la terrasse. Merde, ça ne s'était pas passé comme prévu, mais c'est de sa faute, il m'avait agressé ce pauvre malade et de plus, il était hors de question que je revienne bosser pour lui. Je ne voulais pas revenir en enfer. Mais le connaissant il ferait tout pour me faire revenir et m'avoir à l'œil, il n'était pas si bête qu'il ne paraissait et je savais déjà que j'étais surveillé.
Je remontai dans ma voiture et démarrai. Je passai ma main sur ma nuque, putain, il m'avait fait mal en plus. Il fallait vraiment que je pense à reprendre un entraînement intensif. Mon portable sonna, c'était Alan. Je lui avais demandé d'aller faire un tour chez ce Warren, juste pour savoir qui était ce crétin.
- Alors, quelles sont des nouvelles ?
- Eh bien, ce type est plus banal qu'autre chose. Il vit en haut de chez Cayla, ils ont l'air proche, très proche, d'ailleurs, ils doivent sortir ensemble ce soir.
- Et c'est tout ?
- Non...figure-toi que ce type est un policier.
Durant un court instant je perdis le contrôle de ma voiture. Ma parole, dites-moi que j'avais mal entendu.
- Un flic...attends, tu rigoles ?
- Non. Inspecteur Warren Smith, vingt-cinq ans, premier de sa promotion, l'un des meilleurs officiers de la police de Chicago, il est arrivé juste après ton départ pour suivre les traces de son père qui est le capitaine Edgard Smith, maintenant à la retraite.
Je le remerciai et raccrochai. Un flic ? Elle voulait ma mort ou quoi ?
- Putain de merde ! vociférai-je en frappant contre le volant.
Elle était devenue folle ou bien ? Non mais dites moi que je rêve ! Je pris une profonde respiration. D'accord, pas de quoi, en faire un plat. Merde mais bien sur que si ! Bien sur qu'il fallait que j'en fasse un plat !
- Rah la traîtresse ! Elle a retourné sa veste !
Elle aurait pu se faire un plombier, un banquier mais non, elle a préféré se diriger vers les pires personnes qui soient ! J'appuyai sur l'accélérateur. Très bien, nous allions remédier à ce problème très vite.
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04:12 pm
1246 W Jackson BLVD
Chicago
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J'arrivais devant l'immeuble où vivait Cayla, ainsi que l'autre imbécile qui lui servait de petit-ami. Je descendis de la voiture et attendis que quelqu'un sorte de l'immeuble pour y entrer ensuite. Je me dirigeai vers l'appartement de Cayla et y toquait mais personne ne répondit. Tant mieux.
- Si vous cherchez Alena et Cayla, elles sont sorties.
Je me tournai vers la personne qui me parlait. Warren. Encore mieux qu'il soit là, puisque c'est lui que je cherchais.
- Ah merde, c'est Cayla que je viens voir...elle m'avait dit de passer.
Il fronça les sourcils. Mais quel minable.
- Et tu es ?
- Ah, je suis Justin, son cousin, je viens tout droit de Seattle.
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POINT DE VUE CAYLA
06:30 pm
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- Vous êtes fiers de vous j'espère ! J'ai été virée du magasin à cause de vous !
Je croisai les bras et soufflai. L'un des jumeaux se tourna vers moi en riant.
- C'est quand même pas notre faute s'ils sont pas compréhensifs !
- Non mais je rêve ! Je vous signale que vous avez grimpé sur l'étagère d'un rayon et vous avez failli le faire tomber ! Tu m'étonnes qu'ils ne soient pas compréhensifs !
- T'es toujours aussi rabat-joie !
Je levai les yeux au ciel alors qu'il garait la voiture devant mon immeuble. Ils n'avaient pas voulu me lâcher de la journée. Ça avait été cool, je dois l'avouer, ils étaient toujours aussi barrés, ce n'étaient rien de le dire, mais merde alors, j'avais réussi à être viré d'un magasin. Je pris les paquets où se trouvaient mes achats et descendis du véhicule.
- A demain blondinette.
- Comment ça à demain ? m'étonnai-je.
- Tu ne crois quand même pas qu'on va te laisser tranquille alors qu'on vient de se retrouver.
J'haussai les sourcils.
- Et si je ne suis pas d'accord ?
- On s'en moque. À demain !
Sans que je ne puisse répondre ils démarrèrent. De vrais enfants je vous jure. Je me préparai à entrer lorsque je m'aperçus de la magnifique voiture qui se trouvait devant l'entrée. Elle était vraiment splendide. Je montai les étages et me dirigeai vers mon appartement. Je posai rapidement mes achats dans le couloir avant de refermer la porte et de monter l'étage du dessus et aller chez Warren.
Je lui avais promis que je viendrai ce soir. Je donnai deux coups à la porte et elle s'ouvrit. Mais mon sourire s'effaça rapidement lorsque je vis la personne en face de moi. Ce n'était pas Warren. Nom de Dieu mais que foutait-il ici ? C'était un cauchemar non ?
- Ah Cayla, tu es enfin là ! Je me demandais bien quand est-ce que tu allais rentrer !
Mon cœur s'arrêta de battre durant un instant. Bien, expliquez-moi comment cela se fait-il que Justin se trouvait ici, dans l'appartement de Warren. Il s'écarta pour me laisser passer et je vis Warren au bout du couloir, nous observant. Oh non il lui avait tout dit ! Justin avait tout raconté ce qui faisait que désormais il m'en voulait. Non, s'il m'en voulait il me regarderait pas en souriant. Alors qu'est-ce qui se passait ?
- Qu'est-ce que...
- J'ai recueilli ton cousin le temps que tu arrives.
- Mon cousin ? répétai-je d'une petite voix.
Mon cousin ? Je tournai le regard vers Justin qui me regardait avec un sourire narquois sur les lèvres. Qu'est-ce qu'il venait de faire ? Merde, j'essayais de comprendre quel plan foireux est-ce qu'il avait en tête mais je ne parvenais pas à le cerner.
- Attends Cayla ne me dis pas que t'as oublié, dit-il d'un air vexé. T'as oublié que je devais passer chez toi ? T'es toujours aussi tête en l'air.
Merde mais qu'est-ce qu'il racontait ! Il continuait de me fixer mais cette fois-ci son regard voulait surtout dire « continue de jouer le jeu sinon tu es morte ». La situation aurait pu être amusante, mon ex-copain se faisant passer pour mon cousin devant mon plan cul. Évidemment ce n'est qu'à moi que cela arrivait ce genre de chose. Justin, tu me le paieras !
- Ah oui, désolée, j'avais beaucoup de chose à faire et je...j'ai oublié de te prévenir.
- Mouais, ça passe pour cette fois.
Je lançai un regard à Warren, il avait un sourcil arqué.
- Donc comme ça c'est ton copain, fit Justin. Bon choix Cayla.
Putain mais de quoi se mêlait-il ? Et de quel droit osait-il faire ça ?
- Oui, mais tu ne me le piques pas cette fois, répliquai-je.
- Te le piquer ? répéta Warren.
- Ben, oui il m'a piqué mon copain lorsque j'étais au lycée.
Je vis Justin froncer les sourcils à un tel point qu'ils auraient pu se toucher et Warren était tout aussi étonné.
- Ah il ne t'a rien dit ? Justin est gay.
Le visé me foudroya du regard, je crois que s'il aurait pu me tuer il l'aurait fait. Mais je ne pus m'empêcher de sourire et danser intérieurement rien qu'en voyant la tête qu'il tournait. Ç'était peut-être gros mais il l'avait bien cherché. Il n'avait pas à venir semer la pagaille dans ma vie. Quant à Warren, il ne réagit que par un hochement de tête. Dieu merci, ils étaient tous les deux aussi blasés l'un que l'autre.
- Bon Warren, je vais te laisser, je reviendrai plus tard.
- Aucun problème. Justin, tu passes quand tu veux.
- Bien reçu.
Je levai les yeux au ciel, donc maintenant ils étaient potes. Je m'empressais de sortir accompagnée de Justin. Je refermai la porte et descendis l'étage aussi rapidement que je pus jusqu'à arriver à ma porte que j'ouvris et je poussai violemment le crétin qui était mon ex à l'intérieur de l'appart. Je passai une main dans mes cheveux et tentai de me contenir alors que lui au contraire, était parfaitement détendu.
Comme toujours, il ne se souciait pas des conséquences de ses actes. Il faisait ce qu'il voulait quand il voulait. C'était le mode de vie à la Justin. Mais pas moi, je savais bien qu'en se montrant à Warren il voulait simplement s'attaquer à moi.
- Putain mais qu'est-ce que tu fous là !
- Ben, je suis venu voir ma chère cousine, répliqua-t-il.
Il se rapprocha de moi.
- Comme tu m'as manqué cousine, ça fait un bail que...
- Ferme la !
Il eut un rire et entra dans la cuisine. À croire qu'il connaissait parfaitement les lieux.
- Donc comme-ça je suis gay ?
- Donc comme-ça on est cousin ?
- Désolé mais c'était le seul moyen pour que ton abruti de petit-ami ne nous crame pas. À moins que ça ne te gène pas que je lui dise toute la vérité ?
- Non, rétorquai-je. Ne dis rien et...
Mais pourquoi est-ce que je me forçais à lui parler. Cela ne servirait à rien de toutes manières.
- Sors d'ici Justin et je ne veux plus te revoir, exigeai-je en pointant la porte.
- Tu me mets à la porte, hum...pas cool, je vais le dire à ta mère.
- Justin !
- Quoi ?!
Le ton qu'il prit me fit sursauter. Il venait de passer de la moquerie à la colère en une fraction de seconde.
- Un flic merde ! Tu te tapes un putain d'enfoiré de flic !
Ses yeux bruns remplis de froideur me donnèrent des frissons. Il l'aurait su un jour ou l'autre, mais il y avait encore une chance pour que Warren n'en sache rien.
- Et alors ?
Je m'étais adossée contre le mur et il vint vers moi, mettant ses deux mains de chaque côté de ma tête. Nous n'avions encore jamais été aussi près l'un de l'autre depuis qu'il était revenu et à vrai dire ça me dérangeait assez. J'avais l'impression qu'il était encore plus grand qu'avant. Et puis, il y avait son parfum qui était juste exquis.
- Est-ce qu'il faut que je te rappelle ce qu'ils nous ont fait ? C'est à cause d'eux si j'ai dû m'en aller.
- Oui mais Warren n'y est pour rien dans cette histoire ! Et je n'ai pas de compte à te rendre, tu m'entends ! Dès le moment où j'ai envie de sortir avec un flic, un docteur ou un cuisinier et bien je le fais et je ne vois pas de quoi tu te mêle alors que tu viens à peine d'arriver !
- Ma jolie...
- Ne m'appelle pas comme-ça ! le coupai-je hors de moi. Tu ne peux pas te permettre de revenir et de vouloir foutre la merde dans ma vie sous prétexte qu'elle ne te convient pas car tu n'en fais pas partie ! Alors arrête ça tout de suite ! Tu sors de mon appartement et je ne veux plus te voir !
Il sourit et rapprocha son visage du mien. Ses lèvres. Il ne fallait pas que les regarde, elles étaient trop...trop tentantes. Et puis, mon cœur ne cessait de battre toujours plus vite et je sais qu'au moindre contact physique il risquerait d'exploser et je céderai peut-être.
Je le repoussai violemment et pris une profonde inspiration. Il n'y avait vraiment que lui pour me mettre en rogne aussi rapidement. Il me regarda avec étonnement et je dus détourner le regard pour ne pas avoir à faire à son regard.
- J'ai presque cru que tu étais sérieuse.
- Justin, soupirai-je.
- De toutes manières, tu n'es qu'une traîtresse.
Je soufflai alors qu'il affichait une mine amusé. C'est tout ce qu'il faisait. Il jouait moi, comme il l'avait toujours fait.
- Je t'ai dit que je ne lâcherai pas aussi facilement et je vais tenir promesse.
- Fais ce que tu veux mais je ne veux pas que tu revois Warren.
Il s'esclaffa.
- Je compte faire une soirée et je compte l'inviter ! Je peux t'assurer qu'on va devenir très potes lui et moi !
- Mais c'est quoi ton problème ?
- Toi.
Je ne répondis pas et secouai la tête me retenant de sourire, mais il dû le voir car il eut un rictus. Il était toujours aussi borné, encore plus qu'avant peut-être. Sans même se préoccuper de mon ressenti, voilà qu'il venait de m'embarquer dans l'un de ses plans foireux, c'est sûrement la chose qui m'avait le moins manqué chez lui. Ce n'était qu'un égoïste.
- T'as intérêt à bien jouer la comédie, hein cousine.
Il frappa dans ses mains et mit les mains sur les hanches, on aurait dit un...gay. Il le faisait exprès un plus.
- On va bien s'amuser, parole de gay !
Sur ce, il me tourna le dos et quelques secondes après sortis de l'appartement, d'une démarche efféminé. Je secouai la tête tant j'étais abasourdis et je ne pus m'empêcher d'éclater de rire face à son attitude.
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Hello ! Désolée pour l'attente, j'ai pas eu le temps. J'espère que le chapitre vous aura plu. À partir du prochain chapitre il y aura de l'action !
J'ai l'impression que le tome 2 ne vous intéresse pas trop...il y a beaucoup moins de personne sur le tome 2 que sur le 1...ou alors c'est moi?
Enfin en tout cas merci beaucoup. Ah et BONNE ANNÉE ❤️❤️❤️
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