Chapitre 3

En ce moment, je fais souvent le même rêve ; j'étais debout sur une falaise qui donnait sur l'océan. Je tentais de faire demi-tour, chaque fois, mais je n'y parvenais jamais, mes jambes semblaient être bloquées. Alors je me décidai à sauter et c'est là que mon corps se décidait enfin à m'obéir ; mais avant même d'atterrir dans l'eau, je me réveillais.

Et ce fut le cas aujourd'hui. J'ouvris les yeux à cause du réveil qui ne cessait de brailler. Je me retournai pour le stopper et le fis tomber au passage, mais je ne cherchai pas à le remettre à sa place. Je voulus me m'étirer et tendis alors les bras mais je me cognai à une petite boule qui se tenait près de moi. Je me souvins alors que je ne dormais pas seule.

- Allez ma puce il faut se lever, dis-je en secouant le petit corps enfouit sous les draps.

J'entendis un grognement et eus un rire avant de recommencer mon geste. Elle se tourna vers moi et ouvrit les paupières pour me faire voir ses yeux noisettes. Elle vint alors se fourrer dans mes bras que j'entourai autour d'elle et remmenai les couvertures vers nous.

- Non...non...non, bouda-t-elle.
- Je sais bien mais tu sais que je dois aller travailler, dis-je en lui caressant ses cheveux.

Elle ne me répondit pas et referma les yeux. Alors je cédai et décidai de lui laisser trente minutes de sommeil en plus. Trente minutes durant lesquelles j'entrai dans la salle de bain pour me préparer. Aujourd'hui était mon dernier jour au restaurant et j'avais déjà hâte de pouvoir dire toutes mes quatre vérités au pauvre mec qui me servait de patron.

En sortant de la salle de bain, je croisai Alena dans la cuisine. C'était elle ma colocataire, de toutes manières, qui d'autre aurai-je pu supporter si ce n'était pas elle ou Jessie. Mais Jessie vivait désormais à Londres où elle suivait des cours d'art. Elle nous avait donc laissés seules, ou plutôt, elle m'avait laissé seule, car Alena avait un carnet de contact parfaitement bien rempli.

- Salut !

Elle ne me répondit que par un petit grognement.

- Tes bonjours sont d'une expressivité, commentai-je.
- Pourquoi tu es de bonne humeur ? Le matin n'est pas fait pour être de bonne humeur.
- Tu m'étonnes, t'as vu l'heure à laquelle t'es rentrée. J'ai cru que tu allais réveiller Caitlin.

Elle leva les yeux au ciel. Caitlin était la fille de Rebecca et souvent, lorsqu'elle et son mari n'étaient pas disponible pour elle, ils préféraient nous la laisser à moi ou à ma mère. Et ces derniers temps, je dois avouer qu'elle passait plus de temps avec moi qu'avec sa propre mère.

- Désolée, mais normalement j'aurai dû passer la nuit chez celui qui aurait dû être mon coup du soir. Mais laisse tomber, il aussi con que mon cul. Et encore, mon cul au moins, sait à qui se donner.

Je ris tout en secouant la tête avant de préparer mon petit-déjeuner et celui de Caitlin. Puis, une fois que cela fut fait me diriger vers ma chambre où je trouvais Caitlin, partager entre le devoir de se lever car elle n'aimait pas lorsque je haussai la voix, ou plutôt faisais mine d'hausser la voix, et l'envie irrésistible de continuer à profiter de notre lit. Mais en me voyant, le choix fut vite fait et elle descendit du sommier en se frottant les yeux.

Je la pris dans mes bras et la soulevai du sol pour la remmener dans la cuisine. Là, je la posai sur mes genoux et pris le biberon que j'avais préparer pour le lui mettre en bouche alors qu'Alena s'amusait à lui faire des grimaces auxquelles elle répondait par des rires éclatants.

- Quel programme pour ce soir ? demanda Alena.
- Tu veux encore sortir ? T'es pas sérieuse.
- Il faut bien qu'on profite de notre jeunesse non ? Alors ce soir on sort et si c'est Caitlin qui te gène, tu n'as qu'à la laisser à ta mère.
- De toutes manières c'est ce que je compte faire aujourd'hui, c'est mon dernier jour, alors il faut bien que quelqu'un s'occupe d'elle.

J'avais pris mon déjeuner en même temps que Caitlin prenait son biberon. Puis, j'allais rapidement la préparer, mais la tâche était plus compliquée. Elle était réveillée maintenant et elle était agitée, beaucoup trop agitée.

- Caitlin je vais être en retard à cause de tes bêtises, soupirai-je.

Mais elle n'avait qu'un an et demi. Elle n'en avait que faire de mes occupations, les siennes étaient plus importantes. Elle monta sur le lit pour s'amuser dans le tas de vêtements que j'avais posé dessus mais je la tirai délicatement par la cheville pour la remmener à moi, alors qu'elle continuait à rire et elle posa ses petites mains sur mes joues et m'offrit son plus beau sourire. À son âge, elle savait déjà comment m'attendrir. J'étais trop faible. Et c'était chaque fois comme-ça, mais j'adorai mes matins avec elle. Comment être de mauvaise humeur ensuite ?

* * * * * * * * * * * * * * *
POINT DE VUE JUSTIN
O'Hare International Airport
06:20 am
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En sortant de l'avion au côtés de Dean j'avais tout de suite su que rien ne pourrait se passer normalement. Je n'avais rien sur moi, même pas de sac, j'étais à cet instant, pire qu'un clandestin. La seule chose que j'avais à part mes habits étaient mon billet d'avion qui ne me servait désormais plus à rien et un simple portefeuille qui était complètement vide.

J'avais longuement hésité avant de finalement accepter de rentrer avec Dean, mais de toutes manières, je savais bien qu'il ne m'aurait pas laisser revenir en arrière, il était venu pour me chercher et Dean n'était pas du genre à abandonner quelque chose aussi facilement.

- Je le sens mal, Dean, dis-je en regardant autour de moi.

Celui-ci ne répondit pas. Mais parmi les différents passagers, il y avait plusieurs personnes s'occupant de la sécurité. Je pense être parano, mais j'avais l'impression qu'ils étaient tous entrain de m'épier du regard. Nous avions passés les contrôles et c'est à notre arrivée près des portes de sortie que mes angoisses se confirmèrent.

Deux flics se dirigèrent vers nous. Je levai les yeux au ciel, j'avais bien raison de les détester. À croire qu'ils avaient tous gravé mon image dans leur esprit pour pouvoir me traquer sans relâche. Alors je fus tenter de m'enfuir en courant ou de les provoquer avant de pouvoir les duper comme j'aimais temps le faire.

- Vous deux là, dit l'un d'eux. Suivez-nous tout de suite.

Je pris une profonde respiration et fis ce qu'ils voulaient sans broncher. Ils nous firent monter jusqu'à leur quartier général, au dernier étage, du bâtiment qui accueillaient les passagers. Et à peine, fûmes-nous entrer dans une de leurs pièces d'interrogatoire qu'on nous y fit asseoir. Vraiment sympa comme accueil.

- J'ai même pas eu le temps de faire une merde que vous m'arrêtez déjà, râlai-je. Sérieusement, c'est quoi votre problème ?
- Et pour ma défense, je ne connais pas ce type, ajouta Dean.

Je le foudroyai du regard. Mais ils ne réagirent pas et sortirent de la pièce en secouant la tête. Je fronçais les sourcils ; mais qu'est-ce qui pouvaient bien se passer ?

- T'aurais pu te tenir tranquille, dit Dean une fois qu'on fut seuls.
- Je n'ai rien fait.
- Ben alors, c'est ta gueule qu'ils n'aiment pas.

Je m'apprêtai à répondre lorsque la porte s'ouvrit une nouvelle fois, me faisant presque sursauter. Merde! Je m'étais vraiment ramolli pour avoir peur de si peu. Je fixai la personne qui venait d'entrer et arquai un sourcil en voyant mon oncle pénétrer dans la salle.

- Je m'attendais à mieux comme accueil de bienvenue, commentai-je en l'affrontant du regard. Je m'étais une petite fête, avec plein de personne que j'aime, des femmes notamment.
- Tais-toi.

Je me tus immédiatement en attendant sa voix rauque. Dean, poussa légèrement sa chaise sur le côté, me laissant entièrement à la disposition de mon oncle, qui était en ce moment entrain de me tuer du regard.

- Tu es fier de toi j'espère ?
- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai pu faire ? questionnai-je perdu.

Il s'accouda sur la table qui était devant moi.

- Je suppose que Dean a dû te mettre au courant de l'arrivée de Kyle Hamilton n'est-ce pas ?

Je fixai Dean qui faisait comme-ci de rien n'était avant de reposer mon attention sur mon oncle.

- Oui et alors ?
- Et alors ? Et alors à cause de tes conneries de jeunesse, je me retrouve une nouvelle fois avec cette affaire sur le dos ! N'est-ce pas toi qui, il y a quatre ans maintenant, a créer toutes ses bandes autour de la ville ? N'est-ce pas toi qui les a incité à créer l'anarchie autour d'elles ?
- Comment sais-tu ça ?
- Justin, je sais tout ce qui se passe dans cette ville et ça a toujours été comme-ça. Je ne dis pas que je ne suis pas content de te revoir, mais j'aurai préféré que ce soit dans d'autres conditions.

Je soufflai.

- Et que veux-tu donc que je fasse ? Kyle est sorti de prison et a repris le contrôle de tous ces mecs. Je ne peux rien faire pour l'arrêter et de toutes manières, je suis censé être mort tu as oublié.
- Écoute moi, cette fois, ce n'est pas seulement toi Justin car si ça avait été le cas, jamais je ne t'aurai fait revenir. Cette fois-ci, c'est toute la famille qui se retrouve impliquée dans cette merde par ta faute. Alors mort ou pas, tu vas arranger ça, tu entends ?
- Et comment ? fis-je en haussant la voix. Comment est-ce que je dois m'y prendre dans ce cas !

Il fit le tour de la table pour se rapprocher de moi, les bras croisés.

- Tu as réussi tuer Carter qui était pourtant l'un des hommes les plus puissants de la ville et tu es parvenu à ne pas te faire prendre. Alors ce ne sont pas eux qui vont t'arrêter.
- Alors pourquoi est-ce que tu ne t'en charges pas toi-même puisque ça semble si simple ?
- Je te signale, que je fais de la politique Justin. Tous mes faits et gestes sont surveillés, je ne peux rien faire. Mais toi, tu as intérêt à réparer tes erreurs avant que le clan Bieber ne saute. C'est compris ?

Sans un mot de plus, il sortit de la pièce, me laissant en plan. Mais quel râleur lui alors. Au lieu de se réjouir de mon arrivée et de voir que je me porte parfaitement bien, il préfère me gronder dessus. Pff...je suis sûr qu'il est juste trop timide pour me dire que je lui ai manqué.

- Alors ?

Je me tournai vers Dean, qui venait de dire son premier mot depuis bien longtemps.

- Donc c'est maintenant que tu te décides à parler ?
- Ben quoi ? C'était une conversation familiale, je n'avais pas à m'en mêler.
- Bien sur ouais.

Je me levai.

- Mais puisqu'il veut tant que je me débarrasse de Kyle alors nous allons faire ce qu'il dit. Mais pour l'instant, j'ai autre chose à faire.
- Comme aller voir Cayla ?

Je lui lançai un regard noir et on sortit de la pièce.

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Lincoln Cimetary
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Dean m'avait accompagné jusqu'ici avant de s'en aller. Je voulais être seul et je ne tenais pas à ce que ce genre de scènes restent gravées dans la mémoire de quelqu'un. Je parcourus les différentes tombent présentes sur ce terrain avant de finalement arriver devant celle que je cherchais. Il était encore tôt et il n'y avait encore personne ; je retirai alors ma capuche ainsi que mes lunettes.

- Jarred, murmurai-je en me baissant.

Je retirai les quelques feuilles mortes qui étaient tombées sur la tombe de mon frère. Je pris une grande inspiration et vis que ma main tremblait.

- Désolé d'avoir mis autant de temps à venir...c'est juste que je...je...

Une boule se forma dans ma gorge et j'avalai difficilement ma salive. Je me relevai, pris le paquet de clope que j'avais volé à Dean ainsi que son briqué et tirai une cigarette pour ensuite l'allumer.

- C'est juste que pendant deux ans j'étais totalement perdu et que...je n'arrive pas encore à accepter que tu ne sois plus là...

Je recrachai la fumée.

- Je suis désolée grand-frère. C'est de ma faute si t'es là. Que ce soit toi ou les parents. Carter est peut-être mort, mais ça ne change rien au fait que je suis sans personne et s'il y a un responsable, c'est moi. Juste moi.

Alors je m'assis sur la pierre tombale et je ne bougeai plus pendant un bon bout de temps. C'est aussi l'une des raisons principales qui m'avaient fait quitter cette ville. J'avais toujours eu l'habitude de ne compter sur personne, sauf sur Jarred. Il aurait pu m'arriver n'importe quoi, je savais qu'il aurait toujours été là.

- Je viens d'arriver à Chicago après une longue absence et j'ai l'impression d'être un étranger. Simplement parce que mon abrutis de frère n'est plus là pour m'accueillir comme il se doit. C'est moi qui aurait dû être à ta place et non l'inverse. Tu méritais bien plus de vivre que moi grand-frère.

Je devais être fou à parler seul, mais au moins, je pouvais parler. Après ma troisième cigarette consommé je décidai enfin à me lever. De toutes manières je reviendrai, je ne savais pas si j'allais rester à Chicago ou pas, mais je reviendrai sur cette tombe autant de fois que je le pouvais.

- J'espère que là où tu es, tu fais en sorte que Carter et toutes les personnes qui nous ont fait du mal, souffrent autant que possible.

Je sortis du cimetière et pris une grande inspiration. Je ne sais pas comment ça allait se passer maintenant qu'il n'était plus là. Je sais bien que je devais me faire une raison mais, je ne me sentais terriblement seul, certes j'avais Dean, mon oncle, mais ce n'était pas pareil qu'avec Jarred.

Mais je devais me sortir ça de la tête durant un instant. Avant de rentrer, j'avais demandé à Dean de se renseigner un instant sur Cayla. Savoir son adresse, où est-ce qu'elle travaillait et ce genre de chose. Par chance, elle ne vivait pas si loin de l'endroit où je me trouvais, probablement à vingt minutes de marche. Je voulais juste la voir, savoir comment était-elle désormais. Mais je ne comptais pas me montrer, je ne savais pas encore comment lui faire savoir que j'étais rentré sans qu'elle ne fasse une crise cardiaque. Il fallait d'abord que j'arrive à pouvoir lui parler sans lui sauter dessus et la serrer dans mes bras.

Lorsque j'arrivai devant l'immeuble où elle vivait, je crus d'abord qu'elle dormait encore. Il était tôt, elle ne sortirait sans doute pas maintenant, peut-être dans une heure, pour aller travailler. Puisque j'avais appris qu'elle bossait maintenant. N'importe quoi. C'est une princesse. À ma connaissance, les princesses ne travaillent pas. Mais je fus surpris de la voir sortir de son immeuble si tôt.

Mon cœur loupa un battement et je me cachais derrière une cabine téléphonique pour ne pas qu'elle me voit. Merde ! Je l'observai discrètement. Elle allait dans le sens opposé à ma direction. Rien que de dos elle était...elle était Cayla. Elle a faillit trébucher en marchant. J'eus un sourire et me décidai à la suivre de loin. Elle portait un jeans noir et une veste en cuir ainsi que de simple basket.

Je me rapprochai un peu plus d'elle et vis qu'elle poussait une poussette. Je m'arrêtai un instant. Qu'est-ce qu'elle foutait avec un enfant ? Oh Seigneur ne me dites pas que...je secouai la tête...non impossible. Dean était resté à Chicago un bout de temps après mon départ et il ne l'avait jamais vu comme une femme qui pouvait être enceinte. Non, ça ne pouvait pas être son gosse en tout cas je l'espérai. Putain de merde. Si jamais elle était mère ça veut dire que...oh merde...par pitié non.

Elle prit le métro et je montai dans le même wagon qu'elle. Je me tins derrière elle, seules trois personnes nous séparaient mais elle était toujours de dos. Je détestais les transport en commun, c'était l'une des rares fois où je montais dans le métro et j'espère que ça ne se reproduira plus. Être serré avec toutes ces personnes, ça pouvait en être traumatisant. Je vis alors un homme, plus vieux que moi, rapprocher sa main du pantalon de Cayla. Soit il voulait lui voler quelque chose, soit ce n'était qu'un simple malade. Mais qu'importe, je lui attrapai le poignet, arrêtant son geste.

- Je ne te conseille même pas de continuer, l'avertis-je en resserrant mon emprise.

Il eut un gémissement de douleur et je le relâchai. Les portes s'ouvrirent et Cayla descendit. Tout en la suivant, nous arrivons devant une pâtisserie. Non me ne dites pas qu'elle a fait tout ce chemin pour de la bouffe.

- Cayla et la bouffe, quelle histoire, soufflai-je.

Elle y entra et en ressortit quelques minutes plus tard, sans la poussette mais avec une boîte, de macarons, car c'est la même que celle qui se trouvait en vitrine. Nom de Dieu mais c'est quoi ce délire ! Elle venait d'échanger son gosse -si c'est le sien- pour des macarons ?

Elle traversa la rue et je suis derrière elle, toujours à une certaine distance. Avait-t-elle remarqué que quelqu'un la suivait ? M'avait-t-elle vu à un moment ? Pourquoi ne se retournait-t-elle pas donc. Je ne l'ai pas encore vu de face, pas entièrement, je n'ai pas encore pu contempler son visage qui m'a tant manqué. Ce visage et ce corps qui ont alimenté mes nuits d'exil, je voulais à nouveau pouvoir les observer, en profiter autant que possible.

Alors pourquoi ne pas lui faire savoir que j'étais là ? Maintenant, tout de suite. Pourquoi ne pas donc tout lui avouer ? Je dépassai les quelques personnes qui nous séparaient et voulus lui saisir le bras. Elle ne s'apercevait de rien, je pouvais facilement la surprendre. Je voulais juste la voir, pouvoir simplement la toucher. Et alors que je m'apprêtais à la retenir par le bras, elle pénétra dans le restaurant où elle travaillait, me coupant dans mon élan. À croire qu'elle venait de le faire exprès.

Je mis alors ma capuche et pénétrai dans le restaurant

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POINT DE VUE CAYLA
9:30 am
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Arrivée dans le restaurant ce fut Matt qui m'accueillit, tout sourire.

- Tu es de bonne humeur ? fis-je étonnée.
- Ben ouais, c'est notre dernier jour ma belle, nous allons être libres, dit-il.

J'eus un rire. Il avait raison.

- Mais ça veut dire que tu vas me quitter ? dis-je d'un ton triste.
- Je sais que tu as craqué sur moi dès le premier jour, mais ne t'en fais pas, on se reverra.
- Oui c'est vrai, je suis folle de toi Matt.

Il me sourit et me laissa aller me changer. J'avais rapidement déposé Caitlin chez ma mère ce matin, car c'était à elle de s'occuper d'elle jusqu'à ce que Rebecca ne revienne et j'en avais aussi profité pour prendre un peu de chose à grignoter. Mais ce qui était bizarre était que j'étais entrain de devenir folle. Oui, car j'avais l'impression d'être suivis depuis que j'étais sortis de chez moi.

- Putain Cayla, c'est pas parce que c'est ton dernier jour que ça veut dire que tu dois traîner ! hurla mon patron. Tu te grouilles !
- Ça vous arrive de parler sans hurler ?
- Non, et c'est comme-ça que je parviens à maintenir l'ordre.
- Pff...

Une fois prête, je commençais mon service, prenant les commandes une par une, j'arrivai jusqu'à la table du fond, près de la vitrine. C'était un homme...enfin je crois. Il portait un gros sweat noir avec une capuche qui recouvrait toute sa tête. Il se préparait à braquer le resto ou quoi ?

- Bonjour, qu'est-ce que je vous sers ? demandai-je.

Déjà que je ne pouvais pas voir son visage, il tourna la tête vers la vitre. Vraiment étrange.

- Qu'est-ce que vous avez de meilleur ? me demande-t-il.

Cette voix...

- Je ne sais pas, je ne mange jamais ici, mais bon, si j'étais vous je prendrai des pancakes avec une sauce au chocolat. C'est trop bon comme-ça !

Il eut un rire. Finalement, il n'était pas méchant, peut-être qu'il avait un problème au visage et refusait simplement qu'on le voit.

- Très bien je vais suivre votre conseil dans ce cas.
- Entendu ! J'espère ne pas me tromper de commande cette fois.
- Vous trompez de commande ? Vous êtes nouvelle ?
- Euh oui, répondis-je. En fait non...ce n'est qu'un job d'été, c'était mon dernier jour aujourd'hui.
- Oh dommage, moi qui suis venu juste pour vous.

J'eus un rire et je notai la commande et allai la donner aux cuisiniers. Mais lorsque je revins, je vis que le client venait juste de partir. Il quitta le restaurant précipitamment, à croire qu'on venait de le chasser. Je fronçai les sourcils, vraiment bizarre comme type.

* * * * * * * * * * *
POIN DE VUE JUSTIN
03:15 pm
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Masochiste. Je pense que c'est ce que je suis, car en pénétrant dans ce restaurant je savais très bien à quoi m'attendre, mais le fait de pouvoir lui parler avait été bien trop tentant. Et je n'avais pas été déçu, sa voix m'avait avait failli me faire flancher. Un peu plus et je me serai retourné vers elle pour lui faire voir qui j'étais. Mais j'avais préféré partir, car si nous devions nous revoir, je voulais que ce soit dans d'autres conditions.

Désormais, je la suivais jusqu'à ce qu'elle arrive devant chez elle. Elle ouvrit la porte d'entrée et je vis un homme, venant de sortir d'une voiture, lui tenir la porte pour qu'elle entre avant de l'embrasser sur le coin de la bouche. Elle s'esclaffa avant d'entourer ses bras autour de son cou.

- C'est qui ce spécimen ? Putain, je quitte la ville quelques temps et voilà qu'ils se mettent tous à lui tourner autour.

Bon j'avoue elle avait bien changé, je ne l'avais pas vu de très près, mais elle était devenue encore plus belle. Et ça m'énervait ! Si elle était plus belle cela voulait dire que tous ces cons pensaient pouvoir se la faire, tour à tour !

- Rends-toi à l'évidence Justin, songeai-je.

Oui, il fallait bien que je l'accepte. Elle avait tourné la page et je ne vois même pas en quoi est-ce que ça m'étonnait. Je savais très bien qu'elle ne m'attendrait pas éternellement, c'était certain. Quel con.

- Je peux savoir ce que tu fous là ?

Je sursautai et me retournai pour voir Dean. Putain, il fallait que j'arrête d'avoir si peur ! Ça ne me ressemblait pas !

- Putain mais tu me suis ou quoi ?
- Non, mais je savais que je te retrouverais là et je savais aussi que tu as suivi Cayla toute la journée. Alors, belle vue ?

Je levai les yeux ciel.

- Tu n'as pas répondu à ma question, qu'est-ce que tu fous là ?
- Tu l'as dit toi-même, je l'ai suivi, répondis-je.
- Non, je veux dire, qu'est-ce que tu fous là au lieu d'aller la voir et de lui dire que tu es revenu ?
- Mais bien sur et ensuite quoi...elle me sautera dans les bras et on reprendra là où on s'était arrêté ?

Il hocha la tête.

- Tu rêves mon pauvre. Elle est passée à autre chose et je doute qu'elle puisse me pardonner de l'avoir abandonner.
- Tout de suite les grands mots, tu...
- Dean, j'ai pas envie de rire, le coupai-je.

Il soupira un instant et passa une main dans ses cheveux.

- Je sais que malgré tout, dans ta tête, tu pensais qu'elle t'attendrait durant des années. Mais j'ai cru que tu serais malgré tout près à accepter l'autre vision du tableau. Celle-ci.
- Et je t'avais prévenu, je n'étais pas suffisamment préparé.

J'aurai fait la même chose que Cayla si j'aurai été à sa place. D'ailleurs c'est ce que j'ai fait ; je ne m'étais pas gênée pour coucher avec d'autres femmes alors pourquoi pas elle ? Simple, parce qu'elle restait ma Cayla. Ma blonde innocente qui ne jurait que par moi. J'avais oublié qu'elle avait grandi.

* * * * * * * * * *
The Smart Bar
Night club Chicago
01:30 am
* * * * * * * ** *

- Putain mais Dean qu'est-ce qu'on fout là ?
- Depuis quand t'aime plus sortir en boite de nuit ?

Je soufflai.

- C'est ça que tu appelles une boite de nuit ? Il n'y a même pas de belle nanas dans cet endroit. Allez on dégage.

Je voulus lui tourner le dos mais il me retint par le col de ma chemise.

- Tu restes là. Tu vas devoir séduire l'une de ces femmes pour te trouver un lit pour ce soir.

J'arquai un sourcil, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire.

- T'as cru que j'allais t'héberger ou quoi ? Hors de question, tu te trouves un autre endroit pour pieuter.
- T'es pas censé être mon meilleur ami ? demandai-je perplexe.
- Si mais pour l'instant je ne vis que dans une petite chambre d'hôtel, donc, tu te démerdes.
- Alors j'irai moi aussi à l'hôtel.
- Tu n'as pas un rond, t'es complètement fauché, fit-il remarquer.
- J'irai chez mon oncle.
- Pff...t'as trop de fierté, je tu préférerai crever que d'aller pieuter chez lui.

Oui, il avait raison. J'étais fauché, un vrai sans-abri. En fait, étant donné que j'étais censé être mort, j'avais dû tout recommencer à zéro et me créer un autre compte, le seul problème est que je devais attendre huit heures du matin pour que mon compte se remplisse à nouveau et que je reprenne ma vie de toujours.

- Je ne séduirai aucun de ces thons, je te signale que j'ai vécu à la rue lorsque nous étions au foyer, ça serait pas nouveau pour moi.

Je fis demi-tour mais une nouvelle fois il me retint. Je commençais vraiment à perdre patience. Il me traîna alors jusqu'au fond de la salle et me fit asseoir sur un canapé où plusieurs femmes nous offrirent des sourires charmeurs...enfin, charmeurs était un grand mot.

- Rassure-toi, je ne vais pas rester ici non plus, dit Dean en commandant un verre.

On lui apporta un verre de mojito.

- Si tu te retourne, tu verras juste en face, une jeune fille, aux longs cheveux blonds ondulés, portant une robe bleue et qui est totalement saoule.

Je me retournai et la vis. Elle était assise près du bar, avec deux autres filles et semblait être complètement à l'ouest. Mais attendez...c'est Cayla.

- Donc tu m'as traîné ici pour la voir ?
- Non, je vais te donner un petit coup de main.
- Pourquoi faire ?
- Pour pouvoir l'approcher, lui parler, la toucher et comme-ça tu pourras enfin cesser de faire ton martyr.

Je hausse les sourcils et éclate de rire. Le pire est qu'il semble être sérieux.

- T'es pas sérieux ? Je t'ai dit que je ne voulais pas qu'elle sache que j'étais là.
- Oh mais elle n'en saura rien, rassure-toi.
- Et comment tu vas t'y prendre ? m'enquis-je.

Il eut un sourire et sortit de sa poche une petite boîte qu'il ouvrit et j'y vis une petite pilule.

- Avec ça, dit-il en le mettant dans le verre de mujito.
- Qu'est-ce que tu...
- Ta jolie princesse est complètement déchirée, elle est perchée pour l'instant et avec ce verre je peux te dire qu'elle ne serra pas prête de redescendre. Je vais demander à un serveur de le lui donner, elle le boira sans se poser la moindre question et tu pourras l'approcher sans aucune crainte, elle ne te reconnaîtra pas.
- Attends, c'est la drogue du viol ? Putain mec t'es pas bien ou quoi ?!
- Détends-toi, fit-il en riant. Tu vas garder un œil sur elle alors elle n'a rien à craindre. À part si tu veux la violer, mais ça c'est ton problème.

Je secouai la tête, il était encore plus cinglé qu'avant.

- Je te signale qu'elle est avec ses deux amies.
- Je sais.

Il arrêta deux types qui passaient près de nous et leur tendit une liasse de billet.

- Allez vous amuser avec les deux brunes à la table là-bas, mais pas touche à la blonde, ordonna-t-il.

Et ces pauvres imbéciles acceptèrent. Merde mais dans quel plan foireux est-ce qu'il était encore entrain de m'embarquer là ? Les deux types se dirigèrent vers leurs tables et il ne fallut pas plus de cinq minutes pour que les deux filles quittent la table en leur compagnie, laissant Cayla seule. Dean donna alors le verre au serveur qui alla vers elle. Et effectivement, elle ne chercha même pas à savoir qui lui avait offert ce verre qu'elle décida de le boire d'un trait.

Mais quelle inconsciente cette fille ! Il ne fallut pas plus de cinq minutes pour qu'elle se lève difficilement et tente de marcher sans pour autant tomber. Je vis déjà quelques mecs l'observer, s'apprêtant à lui prêter main forte.

- T'as de la concurrence, commenta Dean en riant.
- Toi ta gueule ! Je sais pas ce qui me retint de t'en foutre une !

Je me levai et me dirigeai vers elle pour la rattraper avec qu'elle ne flanche.

- Cayla.

Elle n'eut pas la force de lever la tête. Je la soutins et l'aidai à marcher. Il fallait quitter cet endroit, je voulus rejoindre Dean mais vis qu'il était déjà parti. L'enfoiré. Je sortis alors de la boîte de nuit, toujours avec Cayla dans mes bras.

- Oh la la, ma tête...mais vous êtes qui vous... dit-elle en essayant de se détacher de moi.

Je me mordis la lèvre ne sachant que dire, mais me souvins que de toutes manières, elle ne se souviendrait plus de rien ou presque.

- Ça n'a pas d'importance, viens, je te remmène chez toi.

Je lui saisis le bras et le contact avec sa peau fut comme un électrochoc. Toujours aussi douce. Je posai alors les mains sur son visage et l'obligeai à me regarder. Seigneur ses yeux bleus, sa belle bouche, son air enfantin qui ne l'avait pas quitté. C'était Cayla dans toute sa splendeur. Et encore une fois, je devais faire un effort sur-humain pour ne pas devoir goutter à ses lèvres. Après deux ans, me voilà entrain de la désirer comme jamais alors qu'elle ne voyait même pas qui j'étais. Dean pourquoi m'inflige-tu ça ?

- Je vous connais...je vous connais de quelques part mais...mais oh la la, j'ai oublié...dommage.
- Ce n'est rien, répliquai-je en souriant. Viens.

Je l'aidais à traverser la rue et appelai un taxi. Elle monta difficilement dedans. Le fait qu'elle est ingurgité cette drogue faisait qu'elle se tenait à peu près calmement, elle aurait pu faire tout ce que je voulais sur le champ. Le problème est que si je devais un jour profiter de ses services comme avant, ce n'est pas avec la drogue que j'allais procéder. Hors de question.

- Où est-ce qu'on va ?
- Je te remmène chez toi Cayla...
- Cayla ouais c'est bien moi...mais comment est-ce que...vous connaissait mon prénom ?
- Je...

Elle eut un exclamation.

- Vous êtes médium!
- Déjà arrête de me vouvoyer, exigeai-je d'un ton dur.

Elle éclata alors de rire. Je l'avais rarement vu saoule et toutes les fois où elle s'était retrouvée dans cet état avec moi, ça s'était toujours fini par une séance de bonne baise. Rien qu'à y penser, j'eus un sourire.

- Tu...tu es autoritaire...c'est bien, j'aime les...les hommes autoritaires !

Elle racontait n'importe quoi. On arriva près de chez elle et je me souvins alors que je n'avais pas de fric sur moi pour payer le taxi. Et merde. Le chauffeur ne se préoccupait pas de nous et il avait ses écouteurs en plus de ça, alors autant en profiter. J'ouvris la porte et fis sortir Cayla avant que le chauffeur ne s'aperçoive de quelque chose. J'en avais marre d'être fauché !

- Avance Cayla.
- J'ai mal aux pieds...

On arriva devant la porte de son immeuble et il lui fallut au moins cinq minutes pour qu'elle puisse composer le code qui ouvrait la porte et ne parlons de pas de retrouver ses clés. Je fus même obligé de la porter pour qu'elle ne tombe pas dans les escaliers. J'ouvris la porte et pénétrai dans son appartement.

- Où est ta chambre ?
- Je sais plus, dit-elle en se lovant à moi.

J'eus un rictus, mais pourquoi faisait-elle ça ? Déjà que c'était une simple torture de devoir la serrer contre moi sans ne rien faire d'autre, elle n'avait pas le droit d'en rajouter. J'ouvris la première chambre, puis la deuxième et vis un gigantesque ours en peluche posé sur son lit. Il n'y pas de doute, c'était bel et bien sa chambre. Je la posai sur le lit mais elle accrocha ses bras autour de mon cou.

Nom de Dieu. Je ne tiendrai pas. Ses lèvres. Elles m'appelaient, je les entendais me dire de me rapprocher, de les goûter. Alors je les écoutai et me rapprochai de sa bouche. Je n'étais qu'à quelques centimètres d'elle, j'aurai pu le faire. Il aurait seulement fallut que je penche la tête pour l'embrasser comme avant. Mais elle ne souviendrait même pas que c'était moi qui lui aurait fait ça. Raison de plus non ? Non, justement.

Je me détachai d'elle et elle s'écroula sur son lit. Alors j'entendis la porte d'entrée claquer et une voix raisonna.

- Cayla ! Cayla t'es là ?

Et merde.

- Cayla, réponds, ordonnai-je en chuchotant.
- Oui je suis là, dit-elle.
- Putain, t'aurais pu me prévenir avant de partir comme-ça.
- Dis-lui que tu ne te sentais pas bien.
- Il me dit de te dire que tu ne te sentais pas bien.

Je poussai un juron, elle n'avait vraiment pas changé !

- Qui ça ?

J'entendis la voix se rapprocher de la chambre.

- Dis-lui que tu plaisantes et que tu es fatiguée, tu veux te reposer.
- Je plaisante ! Bon je suis fatiguée je voudrai bien me reposer un peu.
- D'accord, on en parle demain, bonne nuit.
- Bonne nuit.

Elle se recoucha une nouvelle fois et ferma les yeux. Je soupirai, putain j'avais eu chaud. Maintenant, je ne pouvais plus vraiment sortir, si jamais je faisais le moindre bruit, celle qui devait être sa colocataire allait sûrement me prendre en plein délit de fuite.

- Cayla, dis-je doucement.
- Moui...
- Tu ne devrais plus boire.

Elle eut un rire enfantin.

- Je sais...mais Alena a insisté.

Ma blonde posa son regard sur moi et cela dura longuement. Je ne sais pas vraiment à quoi est-ce qu'elle pensait mais j'étais presque sûr qu'au fond d'elle, elle avait conscience de qui j'étais, le seul soucis était cette stupide drogue que Dean lui avait fait boire qui l'empêcher de réfléchir.

- Qui est la fillette que tu avais ce matin ? m'enquis-je profitant de l'occasion.
- Qui ? Caitlin ? Oh mais c'est ma petite puce.
- C'est ta fille ?
- Oh non, j'aurai aimé, mais non non non...c'est la fillette de Rebecca...moi je suis la maman de remplacement tu sais...

J'eus un soupir de soulagement et fus comme délivrer d'un immense poids. Elle n'était pas mère, ce n'était pas ma fille. J'allai pouvoir être tranquille à ce niveau là ! Putain mais par pitié, plus aucune peur pareille, j'ai bien cru que j'allai devoir me coltiner un mioche durant le reste de mon temps ici.

- Tu seras encore avec moi demain ?

Je fus surpris pas sa question.

- Peut-être.

Elle rigola et voulut se redresser sur son lit mais retomba aussitôt couché. Je souris en la voyant, elle n'avait jamais supporter l'alcool.

- C'est pas...une réponse ça. Il faut...il faut dire oui ou bien non.
- Oui, je serai là.

Elle tapa dans ses mains avant de poser sa tête contre son ours en peluche.

- Cayla.

Aucune réponse. Elle venait de s'endormir. Je m'assis près d'elle. Elle avait bien changé en deux ans. Elle avait grandi. Un tout petit peu, de quelque mini mètres sûrement, elle avait toujours ses formes que j'aimais tant, son visage, tout chez elle...je posai ma main sur sa joue et la caressai doucement, je descendis ensuite vers ses lèvres où une petite mèche de cheveux se soulevait selon sa respiration. Je la remis derrière son oreille.

- Si tu savais ma jolie à quel point tu...
- Mm...

Je retirai ma main alors qu'elle se retourna. C'était peine perdue. Je m'assis sur le fauteuil qui se trouvait près de la fenêtre et l'observai dormir, si paisiblement.

* * * * * * * * * * *
07:30 am
* * * * * * * * * * *

En ouvrant les yeux, j'eus durant un instant la crainte qu'elle ne se soit réveillée, mais je fus soulagé en voyant qu'elle dormait encore. Mais je ne devais pas tarder. Il fallait que je m'en aille. Je remis alors ma veste que j'avais enlevé au court de la nuit et me dirigeai vers la sortie. Je lui lançai un dernier regard avant de quitter la chambre.

- Cayla t'es déjà debout ?

Et merde. Des pas se rapprochèrent et je sus que sa colocataire était derrière moi. Je me dirigeai vers la porte d'entrée mais il était trop tard.

- Euh..t'es qui toi ?

Je levai les yeux au ciel et me retournai. Putain, c'était sa meilleure amie...comment s'appelait-elle déjà ? Ah oui Alena. Alena la chieuse. Je la détestais cette fille à l'époque et je pense que ça n'avait pas changé. Elle écarquilla les yeux et ouvrit la bouche en grand mais ne dit rien. J'avais oublié qu'elle aussi me croyait mort

Elle ne bougea pas. Maintenant qu'elle m'avait vu, elle le dirait à Cayla, ce n'était pas prévu, elle avait une nouvelle fois tout gâché mais ce n'était pas grave. De toutes manières, autant qu'elle l'apprenne par sa meilleure amie, peut-être que ça passerait mieux ainsi. Mais elle n'était pas la seule à devoir le savoir, tout le monde devait savoir que Justin Bieber était revenu.

* * * * * * * * * * * * *
POIN DE VUE CAYLA
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Je me redressai brusquement. Oh mon Dieu ma tête. Mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? J'étais juste allée boire un verre avec Alena et une autre amie et puis plus rien. Le trou noir, je ne me souvenais absolument de rien. À en voir les rideaux et le lit, j'étais dans ma chambre, bonne nouvelle. J'avais toujours ma robe, parfait. Je n'avais pas l'impression d'avoir eu de rapport sexuel avec qui que ce soit, tant mieux.

Le problème est que j'avais une impression étrange. J'avais l'impression de ne pas avoir dormi toute seule. Et puis, comment j'avais fait pour revenir à la maison dans l'état où je me trouvais hier ? À tous les coups, Alena y était pour quelque chose. Un hurlement raisonna dans tout l'appartement et je me levai difficilement. Je fis un effort pour ne pas tomber sur la moquette et sortis de la chambre. Alena était dans le couloir, je vis juste la porte d'entrée se refermer. Sans réfléchir je l'ouvris et vis un homme de dos se diriger vers l'escalier.

- Eh ! Qui êtes-vous ?

Il ne se retourna pas. Je voulus alors le suivre mais je n'eus pas la force d'aller jusqu'en bas. J'étais bien trop déchirée pour ça. C'est bien la dernière fois que je buvais autant ! Plus jamais ! Je revins dans l'appartement où je trouvais Alena, toujours dans la même position.

- C'était qui ?

Aucune réponse.

- Alena c'était qui ce type ?
- Euh...tu ne vas pas me croire...même moi je n'y crois pas.

Elle entra dans la cuisine toujours sans dire le moindre mot. Je pris un verre que je remplis d'eau et y mis deux sachets d'aspirine. C'est elle qui m'avait traîné en boîte, tout comme c'est elle qui m'avait forcé à boire autant de verre. Si ça se prouve je m'étais droguée sans même le savoir. Après avoir bu mon verre d'une traite, je fixai Alena qui s'était assise en face de moi. Elle était toute pâle et je me demandais si je ne devais pas lui donner à elle aussi un peu d'aspirine. Ses yeux étaient rivés sur moi, mais aucune expression ne se lisait sur son visage. Je ne l'avais jamais vu dans cet état et elle commençait à me faire peur à vrai dire.

- Tu peux me dire ce qui se passe ? J'ai pas la force de réfléchir Alena.
- Il était là.
- Qui ça ?
- Oh merde alors ! je...c'est fou. Cayla, il n'est pas mort !
- Pas mort ? Mais de qui tu...

Ce fut comme une évidence. Je n'eus pas besoin d'aller chercher plus loin. Une personne qui n'était pas morte mais qui l'avait fait croire. Non. Impossible. Et même s'il était revenu, comment se fait-il qu'il se soit retrouvé dans notre appartement ?

- C'est pas possible, rétorquai-je.
- Si ! Il était là je l'ai vu ! Il est vivant ! Justin est vivant !

Je soupirai. Ça y est, j'étais désoulée.

- C'est lui qui t'a remmené ici hier soir.
- Quoi ce n'était pas toi ? m'enquis-je en fronçant les sourcils.
- Non, moi je rentrée après. Lorsque je suis revenue tu m'as dit que tu ne te sentais pas bien. Mais en fait, tu étais avec lui.
- Je ne me souviens plus, dis-je confuse. J'ai tout oublié.
- Il est sorti de ta chambre ce matin.

Oh mon Dieu. Voilà donc d'où me venait cette sensation bizarre. Je passai une main dans mes cheveux. Mon cœur se mit à battre rapidement, tellement rapidement que je crois que même Alena l'entendit. Et soudain, tout se mit en place. Hier, j'avais eu cette impression d'être suivie. C'était lui. Et ce type bizarre au restaurant. C'était lui aussi. Toute la journée, je l'avais côtoyé, il avait été près de moi mais je ne m'en étais même pas rendue compte.

Je voulus me lever mais je sentis mes jambes fléchir sous mon poids. Alena m'aida à me relever et m'emmena jusque dans ma chambre. Cette odeur. Son odeur planait encore dans l'air. Je me recouchai et je sentis une larme couler. Pourquoi est-ce qu'il n'était pas resté ? Pourquoi n'avait-il pas attendu que je me réveille ? Mais surtout, pourquoi était-il revenu à Chicago après deux ans de silence.

Deux longues années durant lesquelles je me demandais sans cesse où il pouvait bien être. Comment se portait-il. Avec qui était-il. Il ne s'est jamais passé une journée sans que je ne pense un minimum à lui. Mais alors que je venais enfin de me faire une raison, d'accepter le fait que je devais aller de l'avant, voilà qu'il revenait à la charge pour me faire replonger.

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Hello ! J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Alors, il y'a une petite rencontre entre Cayla et Justin mais ne vous attendez pas à ce qu'elle tombe dans ses bras étant donné qu'elle sait qu'il est revenu. En tout cas, merci beaucoup pour vos encouragements et petits mots!!
Donc Caitlin n'est pas sa fille mais celle de Rébécca :)

-Qu'elle est la relation qu'entretient Cayla avec Warren?
-Justin va t'il aller voir Cayla?
-Pensez vous que la jalousie de Justin est justifiée alors que lui même à couché avec beaucoup d'autres femmes?

Un avis et un commentaire ne font pas de mal. Merci xoxo ❤️

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