J'ai eu un stage dans une petite boîte de télécommunication en ville. Mais ce n'est pas ça qui rapporte quelque chose alors j'ai cherché un boulot, comme serveuse. Ici, c'est un bar qui se trouve près du port de la ville. Je ne viens pas souvent dans ce coin, mais en voyant l'annonce dans le journal, je me suis dit que je pourrai peut-être tenter ma chance. Alors me voilà devant le propriétaire, tentant désespérément de le convaincre de m'embaucher, même si ce n'est que pour une courte durée.

- Comme je vous le dis, j'ai déjà travaillé en tant que serveuse cet été et...
- Mais je vous crois Cayla... je peux vous appeler Cayla ?

Je hoche la tête.

- Le fait d'avoir été serveuse dans un simple restaurant n'est pas le plus important, reprend-il c'est déjà une bonne qualité, c'est certain mais si vous devez travailler pour moi il faudra alors être plus proche et disponible à tous moments pour le client.
- Oui, j'en suis entièrement consciente. Je n'ai pas de problème pour ça.

Je ne vois pas ce qui peut changer des autres services, il faut toujours être aux soins des clients, c'est la base même. Au final, il n'a même pas pris la peine de lire mon CV et ma lettre de motivation alors que j'ai mis tant de temps pour la faire.

- Cela vous dérange-t-il de revenir à vingt-trois heures pour un essai ?

Vingt-trois heures, c'est très tard quand même. Mais étant donné que c'est le week-end, ça ne me gêne pas tant que ça et cela veut dire qu'il me laisse une chance de faire mes preuves alors autant sauter sur l'occasion.

- Non, je n'y vois pas d'inconvénients.
- Bien alors, soyez à l'heure ce soir Cayla.
- Merci beaucoup monsieur.

Il me sourit simplement et m'invite à sortir. En sortant dehors je pousse un soupire. Je me serai bien passé de tout ça, mais c'est franchement la galère en ce moment. Et on ne peut pas dire que les choses vont bien, au contraire. Nous sommes au mois de Janvier maintenant, il fait froid, il neige, abondamment, et j'ai passé les pires fêtes et les pires moments de toute ma vie. Pourtant il y en a eu pas mal des moments horribles. Maintenant, j'en viens réellement à détester ma vie dans cette ville. Chicago devient invivable à mes yeux.

Oh, et je n'ai plus eu de nouvelles de Justin depuis... ben depuis ce soir où il m'a laissé sur mon lit d'hôpital. Je n'ai jamais voulu rompre avec lui. Je lui ai dit que je voulais prendre le temps de ravaler ma peine, rien d'autre. Une nouvelle fois il n'a pas supporter que je m'attaque à sa fierté et il a préféré me tourner le dos. Et même si je ressens un manque profond, je me dis que c'est peut-être mieux ainsi. Je n'en peux plus de devoir subir le résultat de ses frasques. Plus il est loin et plus je suis tranquille. C'est triste à dire, mais ce n'est que la vérité.

Je ne suis peut-être pas très intelligente mais je sais que ça serait totalement stupide de devoir gâcher ma vie pour ça et passer un peu plus près de la mort.

Il n'est que dix heures. Il n'y a pas beaucoup de monde dehors. Avec le froid qui règne, c'est compréhensible et je regrette de ne pas avoir pris une écharpe. Je serre mon manteau contre moi et me dirige vers la station de bus. J'ai cours toute l'après-midi et ce n'est que la semaine prochaine que je commencerai mon stage dans cette boîte de communication. Ça ne sera sans doute pas facile, mais ça vaut le coup.

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11:00 pm
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Je ne pensais pas que les tenues seraient si courtes. On ne voit pas mes fesses, mais c'est à peine si elle m'arrive à mi-cuisses et en plus c'est assez décolleté. Mais bon, à ce niveau, on ne peut pas dire que j'ai beaucoup de chose à montrer. Franchement, je me demande souvent quelle obsession Justin a avec ma poitrine, il y a que dalle. La salle commence à se remplir peu à peu et je remarque que la grande majorité ne sont que des hommes. Sur ce que je vois, il n'y a peut-être que trois ou quatre femmes. Ah non, en fait, ce sont d'autres serveuses.

- Tu es prête Cayla ? me demande mon patron.

Je hoche la tête et il sourit. Il prend alors des mèches de mes cheveux pour les mettre sur mon épaule.

- Tu es vraiment très jolie. Tu viendras me voir après que tu es fini. D'accord ?
- D'accord.

Il me tend un plateau, rempli de cocktails. Je dois donner ça à la table six. Heureusement qu'il a prit le temps de m'expliquer le plan du bar. Je dois bien l'avouer, c'est plus que gênant de devoir se balader dans tous les sens dans ce genre de tenue, j'ai franchement l'impression d'être toute nue au milieu de tous ces hommes. Lorsque j'ai servi les cocktails à chaque clients, ce fut sous une remarque assez désobligeante et j'ai dû serrer mon plateau de toutes mes forces pour ne pas leur en foutre une à chacun.

En peu de temps, j'aurai vraiment tout fait comme job débile. J'ai été animatrice dans une maison de retraite durant deux semaines. J'ai ensuite été mascotte d'un nouveau restaurant qui avait ouvert en ville, j'ai dû attirer les clients déguisée en poule. Ça n'a duré qu'une journée, mais c'était horrible. Puis me voilà ici. Je me demande bien ce que sera la prochaine.

Tout ça a duré pas mal de temps, j'ai pu prendre une pause de dix minutes et je suis restée enfermée dans les vestiaires, je ne tenais pas à sortir dehors et me retrouver au milieu de tout ce monde si masculin. En revenant dans la salle, rien ne semble avoir changé. Logique. Ah si, de nouveaux clients sont arrivés.

Je me dirige alors vers leur table, mais je regrette très vite mon acte lorsque je reconnais parmi eux se trouve Justin. Eh merde. Ce n'est franchement pas ça que j'avais prévu. Bien sur, comme par hasard, il se retrouve au même endroit que moi, à mes heures de travail en plus ! Vous n'allez pas me dire qu'il ne le fait pas exprès !

Wah. Ça fait bien un mois que je ne l'ai pas vu. Il est trop beau. Mais genre, vraiment trop trop beau. Pourtant qu'est-ce qu'il est con. Je crois qu'il est tellement con qu'il pourrait battre à la fois le record du mec le beau et de celui le plus con. Il lève les yeux vers moi. Trop tard, je ne peux même plus partir. Il fronce les sourcils et aussitôt quitte sa place, abandonnant ainsi les personnes avec qui tu es.

Nous ne sommes plus ensembles. Pourtant, je le sens très mal.

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POINT DE VUE JUSTIN
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Ce n'était pas de cette manière dont j'imaginais notre première rencontre depuis que nous avions rompu. Et dire que ce soir j'avais juste voulu me détendre, voilà que je la retrouve dans un bar à putes. Bon sang. Comment est-ce qu'elle est arrivée ici. J'avance vers elle. Elle a un plateau à la main qu'elle colle à sa poitrine. Ouais, t'as raison, cache-moi ce décolleté et cette robe est beaucoup trop courte.

Très bien, Justin reste calme. Ne l'engueule pas. En tout cas pas tout de suite, j'entends au moins qu'elle me donne une explication de sa présence ici, en tant que serveuse ou plutôt hôtesse si je puis dire.

- Cayla.
- Justin.
- Je peux savoir ce que tu fais là ?
- Ben comme tu vois, je bosses ici... enfin, ce n'est qu'un essai, mais j'aimerai bien être embauchée alors si tu permets.

J'ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Sérieusement ?

- Attends, t'es sérieuse là, tu veux te faire embaucher dans un bar d'hôtesses ?

Elle écarquille les yeux avant de me lancer un regard plein de reproches.

- Ce n'est qu'un simple bar ! Je ne vois pas de quoi tu parles !
- Ah oui ? Un simple bar ? Attends, est-ce que tu as déjà vu des serveuses vêtues comme ça dans un simple bar !

Elle hoche la tête.

- Bien, alors regarde toutes les autres filles autour de toi, et dis-moi si tu ne vois pas quelque chose qui cloche ?

Elle tourne sur elle-même. Nom de Dieu, sa naïveté la perdra. À tous les coups elle ne savait même pas dans quel endroit est-ce qu'elle se trouvait et la personne qui l'a embauchée a dû profiter de sa naïveté. Ici c'est un bar à putes. Ce ne sont que des fausses serveuses qui offrent des verres aux clients contre du fric et des attouchements et souvent plus.

- Oh.
- Oh. C'est tout ce que tu trouves à dire ? Tu t'es retrouvée à te prostituer et la seule chose que tu trouve à dire, c'est « oh ».
- Calme toi ! Je ne savais même pas que c'était ce genre d'endroit !
- Qu'est-ce qui se passe ici ? Vous êtes qui pour être si agressif avec mes employées ?

Un homme est arrivé vers nous. Donc c'est lui l'enfoiré qui a profité d'elle. Aussitôt mon poing va se fourrer dans sa machoire.

- Voila qui je suis.
- Non mais Justin ça ne va pas !

Tout le monde semble se concentrer sur notre cas, ce qui pour ma part, m'énerve plus qu'autre chose.

- Qu'est-ce que vous mattez hein !
- Cesse donc d'être si agressif.
- Toi la ferme. Viens on s'en va.

Je lui prends la main mais elle résiste.

- Non !
- Quoi ? Tu veux rester ici ?
- Euh... non mais je ne veux pas rester avec toi.

Sans lui laisser le temps je la porte sur mon épaule et nous sortons du bar. J'arrive pas à y croire. Il fait froid et je n'avais pas prévu de ressortir avant d'être complètement bourré. Mais il fallut que je croise cette pauvre idiote !

- Lâche-moi !
- Non mais à quoi tu pensais en faisant ça !
- Puisque je te dis que je ne savais pas où je bossais ! s'explique-t-elle. Le patron ne m'a rien dit !
- Ca paraît évident qu'il ne t'ait rien dit ! Et comment est-ce que tu t'es retrouvée à vouloir bosser là-bas d'ailleurs !

Elle ne répond pas. Je lui donne alors une fessée sur sa fesse.

- Aie ! Mais tu viens de me donner une fessée !
- Cayla pourquoi tu étais dans ce bar merde !
- J'ai vu l'annonce dans le journal qui disait qu'il recherchait une serveuse pour tous services, alors je me suis proposée !

J'hallucine. Dieu mais qu'est-ce que je vais faire de cet enfant.

- Et donc tu ne t'es pas dit qu'il y avait quelque chose de bizarre ?
- Non !

J'arrive à ma voiture et la fout dedans sans qu'elle ne puisse dire le moindre mot. Je monte à mon tour, elle a les bras croisé et fait une moue boudeuse.

- T'es la pire des connes Cayla !
- Je t'emmerde ok. Je ne t'ai rien demandé, au pire, tu n'avais qu'à me laisser dans ma merde, je n'avais pas besoin de toi.

J'ai un rire jaune.

- Et de plus, si tu te trouves dans ce bar à putes, c'est probablement pour en voir pas mal non ? Mais par contre là, ce n'est pas grave !
- Exactement.

Elle soupire.

- Si moi je suis conne alors toi t'es qu'un...

Avec tout ça, j'ai oublié de regarder la route et lorsque je m'y concentre à nouveau j'ai juste le temps d'éviter quelque chose, je ne sais pas trop quoi mais en tout cas c'est vivant et je suis à deux doigts de me prendre un poteau. Cayla se cogne contre la vitre et pousse un soupir.

- Ca va ?

Elle hoche simplement la tête. J'espère n'avoir tué personne, parce que je n'ai franchement pas besoin de ça maintenant. Je sors de la voiture pour revenir en arrière. Je revois bien cette silhouette. C'est un animal. Encore un de ces putains chat ! Je reviens alors à la voiture lorsque j'entends un aboiement.

- Qu'est-ce que c'est ? demande Cayla.

Je m'avance alors un peu plus pour y voir finalement un chien. Plutôt un chiot qui semble être en sale état. Putain j'ai failli tué un chien, ça me choque plus que si ça aurait été un être humain. Cayla se rapproche doucement, l'animal marche doucement sur le trottoir, en fait, je remarque qu'il a une patte cassé, ce qui fait en sorte qu'il est difficile pour lui de se déplacer, surtout dans ce froid. Et il semble être terrifié.

- Oh le pauvre, dit Cayla.

Elle tente de l'approcher mais il aboie violemment alors je recule. À tous les coups c'est un mutant que les Men In Black ont laissé échapper !

- Putain mais fais gaffe si ça se prouve il a la galle.

J'entends Cayla rire.

- Tu as peur d'un simple chiot Justin, se moque-t-elle.
- Non mais je me méfie.

Elle tente une nouvelle approche, plus douce et calme et je m'adosse à la voiture la regardant faire. Elle grelotte tout comme l'animal. En attendant, il semble ne pas avoir de poils et elle n'a que très peu de fringues. Elle le caresse doucement avant de parvenir à le porter dans ses bras et elle se rapproche de moi. Qu'est-ce qu'elle compte en faire ?

- Est-ce qu'on peut l'emmener ?

Je m'esclaffe de rire.

- T'es drôle toi ! Allez laisse-le et je te remmène chez toi.
- Justin s'il te plaît. Regarde, il est tout maigre, il est affamé et effrayé ! À tous les coups on l'a abandonné et...
- Cayla non.

Je me rends compte de l'erreur que j'ai faite. Et voilà qu'elle se met à me faire son grand numéro. Elle me regarde avec de gros yeux qui s'humidifient au fur et à mesure et finalement, elle se met à pleurer à grosse goutte. Je lève les yeux au ciel.

- S'il te... s'il te plaît Justin...

En fait, elle pleure juste sur commande car elle sait que je ne vais pas résister. Et vous savez le pire ? C'est que ça marche en plus.

- C'est bon calme-toi. Prends-le donc si tu y tiens tant.

Elle s'arrête aussitôt et un large sourire se dessine sur ses lèvres et sans un regard pour moi, elle remonte dans la voiture. Quelle manipulatrice !

- Eh meuf, il est hors de question que tu poses ta bestiole sur les sièges de ma voiture c'est clair !
- Alors donne-moi ta veste pour que je le couvre avec.

J'éclate de rire. Je pensais qu'avec le temps, elle me connaîtrait enfin.

- Mais bien sur ouais. Écoute, au pire t'as qu'à faire le reste du trajet à pied.
- Mais Justin !

J'ouvre le coffre de ma Audi et y saisis une couverture. Nous avions baisé là-dessus Cayla et moi avant que nous ne rompions, elle devrait faire la faire. En remontant dans la voiture je la lui jette à la figure pour qu'elle se débrouille avec ça.

- Bien, maintenant je te remmène chez toi.
- Oh mais non, on va chez toi, ton appartement est plus grand.
- Ok, cette fois-ci tu sors de ma voiture avec ta bête.

Elle me foudroie du regard.

- S'il te...
- Non pas la peine d'essayer ! Et pas la peine non plus de me faire couler tes larmes ! Je ne veux pas de ce sale chiot chez moi !
- Je te signale que j'ai perdu un bébé !

Oh la connasse ! Elle joue sur les sentiments en plus de ça ! Elle sait très bien que je suis mal moi aussi à cause de cette histoire. Rah ! C'est dans ce genre de moment que je la déteste.

- Très bien, alors ce n'est que pour une nuit, ensuite tu te débrouilles.

Elle pousse une exclamation de joie. Ouais c'est ça, rigole.

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Justin's apartment
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Nous rentrons dans l'appartement et elle se précipite à la salle de bain. Voilà que je me retrouve avec un clébard dans mon appartement. Un clébard clochard en plus de ça. Je monte dans la rejoindre. Elle est toujours dans sa tenue de serveuse. Je serre les poings, dès que je pourrai j'irai rendre une petite visite à celui qui a osé l'embaucher. Mais en attendant, je profite juste de sa présence.

- Cayla, est-ce que ça va ?
- Oui ça va, pourquoi donc ? demande-t-elle en lavant délicatement le chien.
- Je ne sais pas, peut-être parce que tu as eu un accident pas facile il y a quelque temps.

Elle se tourne vers moi et hausse les épaules.

- C'était pas facile au début, mais je ne pouvais pas me morfondre à tout jamais. Et je préfère que ça se soit passé aussitôt que plus tard, lorsque mon corps s'y serait vraiment habitué.
- Donc tout va bien pour toi ?

Elle hoche la tête.

- Oui, tout va bien.

Menteuse. Je connais cette femme comme personne. Elle est au plus mal.

- Et toi ?

Moi ? Moi je ne vais jamais très bien lorsqu'elle n'est pas là.

- Comme d'habitude.
- Comment ça comme d'habitude ?
- Je crois que tu connais la réponse.

Elle ne répond pas. Je sors alors de la salle de bain et pénètre dans ma chambre pour retirer mon tee-shirt. Je suis ensuite descendue à la cuisine, prenant un bol que je remplis de lait. Bon, normalement ce sont les chats qui en raffole mais je ne m'amuse pas à acheter des croquettes de chien pour rien alors ils vont se débrouiller tous les deux.

Mon portable sonne et je décroche.

- Allô ?
- Justin, où t'es ? Et pourquoi t'as enlevé Cayla ?
- Du calme Alan je ne l'ai pas enlevée, j'ai juste voulu qu'elle se retire de tout ça.
- Oh, et vous avez parlé ?

J'arque un sourcil.

- Ouais un peu.
- Et donc ? Comment tu le vis ?

Qu'est-ce qu'il me raconte ?

- Comment je vis quoi ?
- Ben le fait qu'elle parte pour New York.
- Attends quoi ?!

Il y a un blanc durant plusieurs secondes, juste le temps que mon sang ne fasse qu'un tour.

- Non je plaisante... c'est une blague.
- Alan !
- Je t'entends plus... je... salut !

Je raccroche. New York ? Elle s'en va de l'autre côté du pays ? Et puis-je savoir pourquoi ? Et comment se fait-il qu'Alan le sache avant moi ? Ah ben tiens, la voilà qui descend avec sa saleté dans les bras !

- Dis-moi Cayla ?
- Hum... est-ce que tout le monde à part moi sait que tu pars pour New York ?

Elle se fige un instant avant de reprendre le contrôle et pose son chien devant le bol de lait.

- Eh bien, je ne l'ai pas encore dit à Blake.
- On s'en fout pas mal de cette couille-molle. Donc c'est vrai ? Tu pars à New York ?

Elle hoche la tête.

- Ce n'est pas commun de changer d'université en plein milieu de l'année, j'attends juste que ce semestre passe et j'irai à l'université de New York.
- Pourquoi ?
- Eh bien, on m'a proposé une bourse et... et je n'ai pas pu refuser.

Non mais j'hallucine.

- Bien sur que si tu aurais pu refuser !

Elle veut répondre mais je frappe du point sur la table et elle sursaute. Encore une fois, elle s'amuse avec moi. Elle joue avec mes nerfs et ma fierté ! Alan le sait ! Je suis certain que Dean, les jumeaux et Keven aussi sont au courant, mais pas moi. Elle se fout royalement de ma gueule !

- Tu sais quoi ? Je m'en fous pas mal que tu t'en ailles ! Mais ce que je voudrai savoir c'est pourquoi est-ce que je l'apprends de la bouche d'Alan ? Est-ce que tu comptais au moins me le dire un jour ou tu voulais toi aussi t'en aller du jour au lendemain comme Lauren !
- Ne me compare pas à elle.
- Ben pourtant c'est ce que tu es ? Tu es comme elle à cet instant.

Je prends une grande respiration.

- Dis-moi, qu'est-ce qu'il aurait fallu que je fasse pour que tu me l'avoues ? Que je sorte avec toi ? Que je puisse vouloir mourir pour toi ou alors que je te mette carrément en cloque ? ... oh mais attends, j'ai déjà fait tout ça !

Elle tente de répondre mais je la coupe.

- Tu sais quoi, je ne veux pas t'entendre étant donné que tu t'en moques royalement. Tu prends ton putain de chien et tu te casses de chez moi c'est clair ! Dégage !

Je monte l'escalier et m'enferme dans ma salle de jeux en claquant la porte. Pourquoi je suis venu ici moi ? À la base c'est dans ma chambre que j'aurai voulu aller. Bah tant pis, ici au moins il y a plus de chose à frapper. Elle se casse à New York sans rien me dire et elle ose me regarder en face ! Espèce de garce ! Et d'ailleurs je ne sais même pas pour quelle raison est-ce qu'elle a décidé de partir. Ce n'est pas comme si l'université de Chicago laisse à désirer, bien au contraire.

Et si elle se casse, cela veut dire que je ne pourrai même plus la surveiller. Enfin pas l'espionner à tout bout de champ mais juste savoir si elle est en sécurité ou pas. J'ai beaucoup de connaissance à New York mais ça ne change rien au fait que je ne veux pas qu'elle parte d'ici. La porte claque une nouvelle fois et je soupire.

- Donc c'est vraiment ce que tu penses ? Que je me moque de toi ?

Je m'étais assis sur mon siège massant. Je me tourne alors vers elle.

- Oui, c'est ce que je pense. La preuve.
- Alors tu es le roi des cons Justin ! Car si je me foutais de toi je ne serai pas là en ce moment ! Si je ne t'ai rien dit à toi c'est parce que ça me fait bien trop souffrir ! Je n'aurai pas osé e regarder en face et te dire que je partais après tout ce que nous avons vécu ! Tu m'as demandé si ça allait, eh bien non ! Non ça ne va pas parce que j'ai tout perdu ! J'ai perdu un bébé et je t'ai perdu !

Une larme roule le long de sa joue.

- Je t'aime Justin, je suis accroc à toi, à un tel point que si tu t'en rendais compte t'en aurais carrément peur. Mais je... je ne suis plus en mesure de supporter tout ça ! Je t'aime toi mais je déteste ta vie ! Et c'est pour cette raison que je veux partir, je veux m'éloigner de tout ça ! Alors tu as gagné ! Tu veux que je m'en ailles, alors tu ne me verras plus ! Salut !
- Non Cayla tu restes ici !

Elle se retourne ver moi.

- Va te faire voir Justin !

Cette fois-ci s'en est trop. Je pose ma main sur sa taille et l'oblige à se coller à moi. Et enfin je l'embrasse. C'est un baiser rapide, mais voulu. Je la relâche alors. Elle se touche un instant la lèvre.

- Tu ne peux pas m'embrasser comme ça.
- Et toi tu ne peux t'en aller de cette manière. Tu viens de dire que tu m'aimes.
- Oui je t'aime, affirme-t-elle.
- Alors restes avec moi.

Elle secoue la tête.

- Nous sommes dans un cercle vicieux, on se réconcilie puis on se sépare et ainsi de suite.
- Reste avec moi.

Je l'embrasse une nouvelle fois et le baiser dure plus longtemps, ce qui lui laisse le temps d'y réfléchir.

- Tout le monde pense que je veux bien mais en fait... pas du tout, dit-elle.
- Je le sais. Mais je vais tout faire pour que ça aille mieux.

Je la prends dans mes bras, la serrant contre moi et je sens une nouvelle fois ses larmes couler.

- Je le voulais vraiment ce bébé.
- On en aura un autre de gosse, je te le jure.

Je lui caresse les cheveux. Avec tout ça, elle en a oublié son petit chiot qui doit une nouvelle fois se sentir abandonner. Mais peu importe. Je veux d'abord profiter de sa présence et puis, c'est tant mieux qu'elle soit ici avec moi. Elle a un mauvais pressentiment depuis quelques temps.

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07:00 am
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La sonnerie de mon portable m'a réveillé.

- Allô ?
- Justin.

Je reconnais la voix d'Eva, la femme de mon oncle.

- Eva ? Ca va ?
- Non. Justin ton oncle a été hospitalisé.

Je me redresse aussitôt.

- Quoi ? C'est grave ?
- On... on a voulu le tuer...

Cette fois-ci, je quitte le lit. Eh merde ! Avec tout ça j'en avais presque oublié ce que m'avait demandé mon oncle. Mon cœur augmente dans ses battements. Merde ! Il a failli crever à cause de moi.

- Reste calme Eva, s'il est en vie c'est l'essentiel. J'arrive.

Je raccroche et m'empresse d'entrer dans ma salle de bain. J'en une demi-heure plus tard habillé. Je déteste le stress du matin, il n'y a rien de plus... stressant. Bien, il faut croire que l'enfoiré qui se cache derrière tout ça a enfin décidé à vouloir agir. À mon plus grand plaisir. Je le trouve, je le bute et je règle cette affaire de New York avec la blondasse qui se trouve dans mon lit.

Elle est encore endormie alors je ne préfère pas la réveiller. Je ne sais pas où nous en sommes, nous avons dormi ensemble, nous avons échangé des baisers, mais je ne sais toujours pas si l'on doit considérer cela comme une réconciliation. Mais pour l'instant, elle est bien mieux dans ses rêves que dans cette réalité. Surtout que je sens que ces prochains jours risquent d'être mouvementés, autant la tenir à l'écart. Pour l'instant...

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Hello ! J'espère que ce chapitre vous aura plus ! Bon, l'action définitive commence enfin et on arrive peu à peu au dénouement.
Justin avoue que lui aussi désirait ce bébé c'est un bon début me direz vous.

-Cayla va t'elle partir à New York?
-L'oncle de Justin?

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