Chapitre 13
@JazMynB ce chapitre est pour toi miss 😘
Il y a un adage qui dit qu'on fait toujours du mal à ceux qu'on aime mais il oublie de dire qu'on aime ceux qui nous font du mal.
Il était trois heures du matin lorsque je rentrai enfin à l'appartement. J'étais épuisée et heureusement que Alan m'avait déposé. D'ailleurs en ouvrant la boite aux lettres, j'avais découvert une convocation qui m'était adressée, je devais repasser mon permis d'ici peu. Mais bon, on ne peut pas dire que c'est ce qui m'intéresse le plus en ce moment. Il s'était passé beaucoup trop de chose pour que je puisse me concentrer sur une chose aussi futile.
Justin avait littéralement déraillé. Il ne le faisait pas exprès, je le sais bien. Je savais bien que c'était toutes ces merdes qui le rendaient comme-ça et qu'il en était dépendant mais il ne semblait pas vouloir écouté qui que ce soit lorsqu'on parlait de sa santé. Il se croit indestructible et pourtant il n'allait pas tarder à y passer s'il continuait comme-ça. Alan m'avait dit que je devais faire quelque chose, mais quoi ? Je ne sais pas ce qu'il avait avec moi, je ne sais pas s'il me détestait vraiment ou si ça l'amusait juste de me faire souffrir, je n'en avais aucune idée.
Je refermai la porte doucement pour ne pas réveiller Alena et je retirai mon manteau. Mais ce n'était pas tout, il y avait aussi cette sale histoire dans laquelle j'avais été embarqué malgré moi. Cette histoire de chantage, de trahison donc je ne pouvais même pas parler. À personne. C'était évident pourtant, si je disais un mot ma famille serait en danger, je savais bien que j'étais surveillée, notamment par Brady, même s'il ne me ferait peut-être pas de mal, je savais bien que d'autres personnes si, à moi comme aux autres et désolée mais je ne voulais pas que Caitlin qui n'avait même pas deux ans, se retrouve déjà dans des situations insurmontable pour des adultes. Jamais.
Je me déshabillai et allai me rafraîchir, j'en profitai aussi pour mettre la pommade que le médecin m'avait donné après avoir vu ce que m'avait fait Justin. Il ne m'avait jamais fait ça avant, certes il a toujours été impulsif, mais jamais il ne m'avait fait aussi mal, du moins physiquement. Une fois changée, j'entrai sous la couverture de mon lit. Et alors que je commençais à somnoler, mon portable sonna. Je décrochai rapidement, ne voulant pas faire plus de bruit.
- J'espère que vous avez une bonne raison d'appeler si tard.
- Cayla, je ne sais pas trop si tu as conscience de la situation mais je te conseille de vite te ressaisir car mon patron commence à perdre patience. Je te préviens t'a intérêt à coopérer si tu ne veux pas avoir la mort de ta meilleure amie sur ta conscience.
Il raccrocha, mais j'avais bien reconnu la voix de Brady. Quand on parlait du loup. Je me mordis la lèvre et passai une main dans mes cheveux. C'est alors qu'un cri parvenant de la chambre d'Alena se fit entendre. Je sautai de mon lit et précipitai chez elle. Elle était assise sur le lit, le regard posé sur la fenêtre qui était à moitié ouverte.
- Alena ? Alena calme-toi !
Je la saisis par les épaules et elle prit une grande respiration. Elle tremblait, elle était apeurée, mais par quoi ? Alena n'avait peur de rien.
- Putain il y avait quelqu'un devant ma fenêtre...
- Quoi ?
- Il y avait un homme qui m'observait devant la fenêtre et si je ne m'étais pas réveillée, il serait entrer.
- Tu as dû faire un cauchemar.
- Non, pas de ce genre là ! Il y avait quelqu'un je te dis ! Et en voyant que j'étais réveillée il s'est enfui !
Aussitôt les paroles que venait à peine de prononcer Brady résonnèrent en moi. « Je te conseille de coopérer si tu ne veux pas avoir la mort de ta meilleure amie sur la conscience ». Je quittai son lit pour me précipiter vers la fenêtre. Nous étions au premier étage mais il y avait une petite passerelle placée là en raison des travaux et donc, il est vrai que certain taré pourrait avoir l'idée de nous faire une frayeur. Mais je savais bien que je ne pouvais pas prendre ça à la légère. Je fermai la fenêtre et tirai les rideaux avant de me tourner vers Alena qui tripotait ses draps.
- Tu veux dormir avec moi ?
Elle n'hésita pas et la seconde d'après elle avait pris son oreiller et se retrouvait désormais dans mon lit. Je me rendis compte que j'avais oublié de retirer mes deux bracelets. Je les enlevai et me dirigeai vers ma commode, où se trouvait ma boîte à bijoux. Je l'ouvris et les posai à l'intérieur, mais mon regard se posa ensuite sur une bague, incrustée de diamants. Je la saisis et la passai à mon doigt, c'était celle que Justin m'avait offerte avant de s'en aller.
Je pris une grande respiration et ouvris le fond de la boîte pour y trouver un bout de papier plier en quatre. C'était sa lettre. La dernière fois que je l'avais lu, c'était il y a plus de six mois et je m'étais promis de ne plus jamais la lire mais je ne m'étais pas résolue à la jeter. Alors je l'ouvris, malgré le fait que je savais quel effet cela aurait pour moi.
Ma jolie,
Déjà je n'ai pas l'habitude d'écrire des lettres, en fait je n'écris jamais, c'est chiant, mais ça fait plus sérieux. En fait, je voulais surtout te dire les raisons pour lesquelles est-ce que je pars sans te dire quoi que ce soit. J'ai vécu trop longtemps dans cette ville qui m'a rongée de l'intérieur. J'ai fait des erreurs, beaucoup trop mais maintenant, j'ai l'occasion de laisser ce sombre passer derrière moi. Ne te méprend pas, si je ne t'ai pas emmenée avec moi ce n'est pas parce que je veux t'oublier. De toutes manières, je n'y arriverai pas. Si je te laisse ici c'est parce que je veux avant tout avoir le temps de me retrouver, de pouvoir me reconstruire, de savoir que faire pour avoir une vie convenable pour moi mais surtout pour toi. Je ne te promet pas que je reviendrai, peut-être que d'ici là tu auras refait ta vie, et je ne pourrai pas t'en blâmer. Mais en tout cas, j'essaierai. Ne doute en aucun cas de mes sentiments. Je t'aime et dis-toi que je ne passerai pas une journée, une nuit sans que mes pensées ne se tournent vers toi ma jolie. Je ne te demande pas de ne pas m'oublier, mais ne vis pas dans le passé et si jamais quelqu'un peut te rendre heureuse alors ne le repousse pas pour moi. Je te demande juste de me pardonner et j'espère que tu y arriveras. Aies juste une petite pensée pour moi par moment, je ne veux rien d'autre. Cette feuille ne suffirait pas pour te dire à quel point est-ce que je t'aime, mais au moins tu le sais et c'est ce que je veux. Continue de te battre, sois forte et vas de l'avant, alors moi aussi je me battrai pour nous, pour toi.
Je devais probablement être masochiste pour lire cette lettre, sachant que j'aurai sûrement les larmes aux yeux, comme à présent et que je ne tarderai pas à chialer comme une idiote, et c'est bien ce que j'étais entrain de faire. « Ne doute en aucun cas de mes sentiments. » pauvre imbécile. « Je ne te promet pas que je reviendrai, peut-être que d'ici là tu auras refait ta vie, et je ne pourrai pas t'en blâmer. » tu parles ouais. Quoi que, c'est vrai que malgré le fait qu'il est appris que je sortais avec Warren, il n'a pas tenté de nous séparer malgré ses petits piques.
Mais j'avais l'impression que cette lettre ne comptait plus à présent. Il avait tout oublié de ce qu'il avait écrit. Pire, je crois même que ce n'était pas ce Justin qui l'avait écrite, car ses mots ne collaient pratiquement pas avec son attitude actuelle. Mais qu'est-ce que je pouvais bien faire pour l'aider ? J'avais l'impression que j'étais à des milliers de kilomètres de lui, je ne savais pas quoi faire.
- Cayla, tu ne viens pas te coucher ?
- Si... j'arrive.
J'essuyai mes larmes et rangeai la lettre avant d'aller me coucher.
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University of Chicago
04 : 00 pm
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J'avais un peu du mal à me concentrer. Ça va faire quelques jours que Alena avait vu ce mec devant sa fenêtre et maintenant elle ne voulait plus décoller de mon lit. Bon, ça ne me dérangeait pas tant que ça, mais c'est surtout le fait de la savoir en danger, par ma faute qui me plomber le moral. Et franchement, je commençais à comprendre Justin.
- Eh Cayla !
Je me retourne pour voir un type, traversant l'un des nombreux couloirs de la fac. Je ne le connaissais pas, je sais juste qu'il était dans certains cours avec moi. Il aime bien me parler mais il ne s'est pas aperçut que ses conversations ne m'intéressaient pas du tout.
- Salut.
- Salut Cayla. Dis, je voudrai savoir un truc ? Ce soir, on organise une fête sur le campus et je voudrai savoir si ça te plairait de venir avec Alena.
- Mm... ben ouais pourquoi pas, je pense qu'elle sera d'accord.
Il me sourit.
- Cool, alors à ce soir.
- C'est ça oui, à ce soir.
Il repartit d'où il était venu et quant à moi je continuai mon chemin, comment il s'appelait déjà ? Je sortis de la fac, me dirigeant hors du campus. Je n'avais franchement pas la tête à m'amuser, mais au moins ça permettrait à Alena de s'amuser et de cesser de psychoser sur l'épisode de la dernière fois. Je voulus traverser la route mais une voiture me barra le chemin, se garant juste devant moi. Je fronçai les sourcils mais je me décontractai rapidement lorsque je vis que ce n'était autre que la voiture de Dean.
Il allait bien, il devait juste soigner sa blessure deux fois par jours mais il s'était vite remis de son agression et je commençai à croire que ces types étaient tous sur-humains.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Moi aussi je suis content de te voir.
- Désolée, me rattrapai-je.
Il me sourit avant de démarrer.
- En fait, je suis venu te chercher pour qu'on aille voir Justin.
Je me figeai et posai mon regard sur lui.
- Quoi ?
- Quoi quoi ?
- Pourquoi est-ce qu'on va le voir ?
- Parce que je pense qu'il a envie de te voir.
- Ouais et personne ne s'est dit que peut-être que je ne voulais pas le voir moi !
Je soufflai, je savais bien qu'il ne serait pas venu jusqu'à ma fac simplement pour me déposer chez moi. Il était aussi calculateur et manipulateur que son meilleur ami. Ils faisaient bien la paire ces deux là.
- Et puis, je n'ai pas envie de le voir aux côtés d'Alice, alors t'es gentil tu fais demi-tour ou alors tu me laisses sortir.
Il secoua la tête. Je voulus alors ouvrir la portière mais il l'avait bloqué.
- Dean.
- Écoutes, je sais bien qu'il est la dernière personne que tu veuilles voir mais je crois que le fait de te voir lui ferait franchement du bien.
- Comment tu fais ?
Il haussa les sourcils, ne comprenant pas où je voulais en venir.
- Comment tu fais pour parvenir à lui pardonner, alors qu'il est franchement allé trop loin ?
- On a tous nos défauts Cayla, peut-être que Justin en a beaucoup trop en ce moment, mais il ne le fait pas exprès.
- Tu veux rire ?
- En venant à Chicago, il a été obligé de reprendre un mode de vie qu'il aurait préféré ne plus jamais avoir. Tu sais, avant que tu ne le rencontre il y a plus de deux ans, Justin était ce même salaud que tu voix aujourd'hui, mais il est parvenu à changer, grâce à nous, grâce à toi surtout.
- Comment est-ce qu'il était avant ?
Il réfléchit un moment avant de répondre.
- C'était un provocateur impulsif, il ne se moquait pas mal de ce qui pouvait arriver à son entourage à cause de ses actes, en fait, il ne s'en rendait même pas compte. Et puis, il était souvent odieux, presque sadique avec ceux qui le dérangeaient. Mais au fond, il restait malgré tout humain auprès des personnes qui selon lui le méritait...
- Et ?
- Mm... Justin est un type assez complexe, c'est assez difficile de le cerner. Je le connais depuis que j'ai dix ans, nous sommes devenus amis à nos quinze ans. Durant ces cinq ans d'écart j'ai tenté de comprendre sa personnalité, mais c'était impossible il y avait un mur de dix mètres qui nous séparaient. Bon, aujourd'hui ce mur est de deux mètres et je pense que jamais personne ne parviendra à savoir qui est réellement Justin Bieber.
C'est vrai, il avait une personnalité beaucoup trop complexe, par contre, lui, parvenait à lire en nous comme dans un livre ouvert et c'était souvent effrayant.
- Mais au final tu ne m'as pas dit pourquoi est-ce que tu lui as pardonné si vite.
- Parce que si Justin n'avait pas été là, je ne serai pas dans cette voiture entrain de te parler.
- Développe.
Il se tut , mais afficha un simple sourire.
- C'est pas vrai, grognai-je. Vous êtes tous comme-ça dans votre bande ? Avec vos petits secrets ? C'est vrai quoi, à part Justin et encore, je ne sais rien sur vous. Comment se fait-il que vous ayez tous été dans ce foyer ? Et pourquoi vous avez décidé de voler ?
- On te le dira un jour.
- Vous ne me faîtes pas confiance en fait.
- Bien sur que si, mais il faut juste savoir si t'es prête à entendre certaines choses.
Il défit sa ceinture et je m'aperçus qu'il venait de se garer dans un parking. Ce n'était pas chez Justin, enfin, du moins, ce n'était pas l'hôtel où il vivait. C'était un bâtiment de simplement quatre étages, qui se situé au nord du Loop dans le North Side. Ca devait être son nouvel appartement. Je sortis de la voiture à mon tour. Dean ouvrit le coffre de sa voiture et prit un sac de sport en cuir, signé Ralph Lauren qu'il me tendit.
- C'est pour quoi ça ?
- Tu verras, bon tu rentres à l'accueil, tu demandes à voir Justin et ça sera bon. Au fait, j'ai quelque chose pour toi.
Il ouvrit le sac et y sortit un paquet de lettres qu'il me tendit.
- Je les ai trouvé dans les affaires de Justin, je ne sais pas ce que c'est mais sur toutes les enveloppes, il y a écrit ton nom. Et une dernière chose !
Il me tendit deux billets de vingt dollars.
- C'est pour la taxi.
- Quoi ? Mais tu ne viens pas ?
- Non, j'ai une vie moi.
- Ah parce que moi non peut-être ?
Il me regarda en arquant les sourcils avant de me faire un signe de la main et de monter dans la voiture. Non mais je rêve, il venait de me laisser en plan ! En voilà un qui m'énervait aussi ! Bien, j'irai à l'accueil, j'y laisserai le sac et je partirai car je n'ai pas envie de le voir toute seule. Pas pour l'instant en tout cas.
Je mis le tas de lettres dans mon sac, me demandant bien pourquoi il y en avait tant et passai ensuite le portail et montai dans les marches de l'escalier qui me menait à l'entrée du bâtiment, puis j'arrivai finalement à l'accueille. C'était quand même bizarre, ça ne semblait pas être un endroit où les gens vivaient.
- Bonjour mademoiselle.
- Bonjour... je... je viens pour Justin Bieber s'il vous plaît.
- Et vous êtes ?
- Cayla Greene.
Elle fixa un instant son ordinateur avant de reposer son attention sur moi.
- Oui, nous allons vous conduire à lui mais d'abord vous devez nous donner ce sac.
Je le leur donnai sans me poser de questions.
- En fait, je ne veux pas le voir, je venais juste laisser le sac.
Je vis deux femmes fouiller le sac, sans aucune gêne.
- Mais qu'est-ce qu'elles font ? m'enquis-je.
- Oh, c'est juste un contrôle de routine, ne le prenez pas mal surtout mais on ne veut pas que les boissons ou toutes les substances illicites passent grâce aux vêtements alors, on vérifie chaque sac à son entrée.
Boissons ? Substance illicites ? Je posai mon regard sur l'écran de son ordinateur. Il y était marqué, Hazelden Betty Ford Foundation. Putain, j'étais dans une cure de désintoxication. Alors désormais, je comprenais pourquoi est-ce que Dean m'avait remmené ici. Donc il l'avait fait, il avait enfin décidé de se soigner pour sauver sa vie.
- Euh, finalement, je voudrai le voir.
- Aucun soucis, par contre, nous devrons procéder à une fouille corporelle et veuillez laisser votre sac dans l'un des casiers se trouvant au bout du couloir et surtout ne prenez rien avec vous. Tenez la clé du casier et vous trouverez sans doute monsieur Bieber dans la salle commune, au premier étage.
- Merci.
Elle me tendit la clé et je suivis ses instructions à la lettre. J'eus le droit de récupérer le sac de Justin une fois que tout fut vérifier et je montai au premier étage. Je n'aurai pas cru qu'il puisse le faire, après tout il était beaucoup trop fier pour se rabaisser à demander de l'aide. J'arrivai à l'étage et me retrouvai directement dans une pièce, remplis de fauteuil et de chaises, avec des tables où se trouvaient des magazines.
Il y avait deux personnes, un qui était dos à moi et un autre donc je pouvais distinguer le visage. Il était assez mûre, probablement la quarantaine et il avait un grand manteau noir et avait des lunettes, noires aussi. Je m'avançai vers eux, ne sachant pas vraiment quoi faire. L'homme leva le visage vers moi et eus un sourire.
- Cayla Greene.
Comment connaissait-il mon nom ? Et comment se fait-il que la personne face à lui sursauta en entendant mon nom. Cette personne se leva et se retourna et en voyant la vue qui m'étais offerte je n'eus pas d'autre choix que de laisser tomber mon sac, prise par le choc mais aussi par la peur.
- Justin...
Non, j'hallucine. Ça ne pouvait pas être Justin. Enfin si, c'était lui oui. Mais si on m'avait dit que je me trouvais en face de ce mec que beaucoup de personne craignaient je n'en aurai pas été convaincu. Il avait maigri, ça se voyait sous ses vêtements si amples et ses joues creuses le trahissaient. Et il semblait être si faible.
- Kyle, tu veux bien nous laisser, dit-il d'une petite voix.
Celui-ci ne se fit pas prier et se leva en saluant Justin avant de passer devant en m'adressant un sourire auquel je répondis rapidement avant de reposer mon attention sur Justin ou du moins, ce qu'il en restait.
- Cayla, qu'est-ce que tu viens faire ici ?
Je ne répondis pas tout de suite, je ne savais pas quoi dire sur le coup ni même quoi faire. Soit je lui jette le sac à la figure et je m'en vais en courant, ne supportant de le voir souffrir de cette manière, soit c'est moi qui me jette dans ses bras pour le serrer contre moi.
- Je suis... je suis venue t'apporter quelques affaires...
Je détournai le regard lorsque je le vis froncer les sourcils. Il s'approcha de moi et prit le sac des mains.
- Tu es sûre ? Tu n'es pas venue ici pour voir à quel point je suis devenu faible ?
Il me tourna le dos et monta un second escalier qui devait mener aux chambres.
- Bien sur que non ! Justin tu n'es pas faible, tu l'aurais surtout été si tu n'avais pas accepté de te faire prendre en charge !
- Alors quoi ? C'est pour me consoler que tu es là ?
- Non ! Je... je ne savais même pas que tu étais en cure.
Il entra dans une chambre, très simple, juste un lit, une chaise et un bureau, c'est tout. Ça aurait pu être drôle dans une autre situation, lui qui n'aimait pas la simplicité. Il balança le sac sur le lit et se tourna vers moi.
- Je te promets, Dean est venue me prendre à la fac et m'a proposé de venir te rendre visite, il ne m'a même pas dit que c'était une cure ici.
- Et pourquoi as-tu accepté ? Je pensais que tu ne voulais plus me voir ?
Je pris une profonde respiration.
- Justin je...
- Tu as eu peur, tu n'as pas voulu que je t'approche parce que tu avais peur de moi comme-ci j'étais un monstre. Alors franchement, tu aurais juste pu laisser ces affaires à l'accueil et tu ne l'as pas fait, pourquoi ?
- Mais merde parce que je tiens à toi ! C'est pas croyable, t'es franchement aveugle !
Une nouvelle fois, je pris une profonde respiration, il avait ce don, de ne me faire perdre mon sang froid en un temps record. Il s'assit sur le lit et continua à me fixer, il avait des cernes sous les yeux et son regard n'exprimait presque rien.
- Est-ce qu'un jour on pourra avoir une discussion toi et moi sans nous engueuler ? questionnai-je.
Il haussa les épaules. J'avais l'impression de parler à un mur, ce n'est pas la peine d'essayer.
- Désolée de t'avoir dérangé, dis-je en me dirigeant vers la sortie.
Il ne répondit pas, je m'apprêtai à sortit mais je m'arrêtai. Non, je n'allais pas partir alors qu'il avait besoin de soutien, même s'il ne voudra jamais l'avouer. C'est un grand pas qu'il a fait et malgré le fait que je lui en veuille pour une raison que je ne sais même plus, il était hors de question que je le lâche dans cette affaire. Je ne pouvais pas et je ne voulais pas alors tant pis si je l'insupportais, je ne laisserai pas tomber.
- Écoutes, on fait une pause d'accord ?
Il se tourna vers moi en arquant un sourcil.
- Une pause dans quoi ? demanda-t-il.
- Dans cette rancune, on fait une pause, on oublie toutes nos rancœurs et... juste quelques minutes Justin.
Je m'étais rapprochée de lui et me retrouvai maintenant devant lui.
- Et qu'est-ce que ça m'apportera ?
- Justin, je veux juste t'aider !
- Mais je ne veux pas de ton aide ! Ça ne m'apportera rien de toutes manières ! Tu ne peux pas comprendre, personne... personne ne peut comprendre ce que j'endure à rester dans cet endroit, enfermé.
Je pris son visage entre mes mains et l'obligeai à me regarder.
- Alors dis-moi ! Parle-moi bon sang ! Comment veux-tu qu'on te comprenne si tu es toujours aussi renfermé !
- Je...
- Justin, il va falloir que tu comprennes que je ne te veux pas de mal ! Au contraire, je... la dernière fois à l'hôpital, c'est vrai j'étais terrifiée, mais ce n'était pas à cause de toi-même, c'était surtout à cause de ce que ces merdes étaient entrain de faire de toi.
Il me regarda, avec incompréhension. C'est bien ça le problème. Beaucoup trop long à la détente, il ne comprenais pas, j'aurai beau lui répéter les choses une centaine de fois, jamais ça ne rentrerait et il resterait sur ses positions, sans même tenter de me comprendre. C'était pire que parler à un mur, merde.
- C'est horrible, marmonna-t-il.
- Quoi ?
- C'est horrible d'être ici, j'ai l'impression d'être retourné au foyer.
Le foyer, combien de fois m'en avait-il parlé ? Chaque fois qu'il avait mentionné cet endroit, je pouvais voir le malaise l'envahir.
- Ils nous dénigrent parce que nous sommes dépendants, ils... ils pensent pouvoir nous commander et c'est ce qu'ils font et tu sais bien que je détestes ça. Voilà, maintenant tu sais, alors s'il te plaît Cayla, vas-t-en.
- Mais...
- Je ne voulais déjà pas que tu me vois dans cet état, c'est assez dur comme-ça, alors pars.
Je devais avoir touché sa fierté en venant ici alors autant ne pas l'énerver un peu plus, mais ça ne voulait pas dire que j'abandonnerai aussi facilement.
- Très bien, fais donc comme tu veux, reste seul si ça te chante.
Je me doutai bien qu'il serait un véritable taciturne, il n'aimait pas se montrer faible et encore moins devant moi. En arrivant à l'appartement, je pris un paquet de lettres que Dean m'avait donné et m'assis sur le canapé. Je les comptai, il y en avait dix en tout, allant de la plus récente à la plus ancienne, écrite un mois après son départ. J'ouvris celle-ci.
« Cayla, ma jolie,
Récemment, je suis revenu Chicago, ça a été rapide et je t'ai vu, à la remise de ton diplôme. Tu as failli tomber, devant tout le monde et je me suis franchement demandé si tu changeras un jour, je ne l'espère pas en tout cas. Mais cela dit, tu es restée tout de même magnifique et j'ai du faire un effot incroyable pour ne pas traverser cette foule et te serrer dans mes bras, t'embrasser.
En ce moment, je me trouve à Toronto, je bosse comme barman et je vis dans un studio minable. En tout cas, mon appartement me manque et je me rends compte qu'il ne me reste plus rien de ma vie à Chicago, mis à part une photo de toi, lorsque tu mangeais tes maudits biscuits, tu avais failli t'étouffer ce jour, mais tu as refuser de le recracher. La chose positive est que je suis tranquille, dans un certain sens. Je n'ai plus rien à craindre de la part des autorités mais les souvenirs de cette nuits me hantent encore. Je vois souvent Jarred en rêve, il est en sang et me répète que s'il en est là, c'est de ma faute. Et je crois bien qu'il a raison.
Je ne sais pas si tu liras pas car tu m'en veux, je peux le comprendre. Mais Alan qui t'a vu récemment me rapporte que tu ne te remets pas de mon départ. Mais comment veux-tu que je sois tranquille si je sais que tu es dans cet état ? Je t'aime Cayla alors je t'en prie, cesse de penser à moi comme-ci j'étais mort alors que tu sais bien que je vis. C'est dur pour moi aussi, mais par pitié ma jolie, ne te morfond pas. Pas pour moi en tout cas.
Je ne sais pas si je t'écrirai encore, mais j'espère qu'un jour, je ne serai plus obligé de devoir t'écrire pour pouvoir te parler.
Justin. »
Je repliai la lettre et posai l'enveloppe sur le canapé, près de mes pieds. Je ne pensais pas qu'il m'aurait écrit, en fait, j'avais toujours cru qu'une fois parti, il tout laissé derrière lui, moi avec. Mais j'avais eu tord. La porte de l'appartement claqua et Alena entre dans le salon. Elle jeta son manteau sur le fauteuil et prit place à côté de moi.
- Ce sont les lettres de tes admirateurs ?
Je secouai la tête, elle prit la lettre suivante et fronça les sourcils en voyant le nom de Justin.
- Vous ne pouvez tellement plus vous voir que vous êtes obligés de communiquer par lettre ?
- Ce sont celles qu'il a écrite durant ces deux ans.
- Oh je vois. « Cayla, je n'ai pas eu la force de t'envoyer ma première lettre et j'ai bien fait car ce que j'ai dit dedans est faux. En vérité, je ne suis pas du tout tranquille, je ne parviens plus à dormir, chaque nuit cette scène où Jarred meurt dans mes bras me dérange. Et je ne parviens seulement à m'endormir qu'au matin. Je crois que je suis entrain de devenir fou Cayla et le problème est que j'ai beau boire autant de litre de bourbon que je peux, rien ne parviens à me faire oublié que mon Jarred n'est plus là. Que tu n'es plus là à mes côtés. Hier, j'ai pris un vol pour Cuba, normalement et puis j'ai vu le nom de Chicago s'affichait et durant un instant, j'ai hésité, si l'hôtesse m'avait laissé trois secondes en plus avant de me présenter mon billet, je pense bien que je serai venu te rejoindre. Pour pouvoir te sentir, pour pouvoir enfin dormir, car je pense bien qu'il n'y a que toi qui puisses me faire trouver la paix. Tu dois me trouver minable. C'est ce que je pense aussi mais je n'y peux rien. Avant j'avais Jarred et s'ils n'étaient pas là, j'avais la bande, si eux aussi n'étaient pas présent, je t'avais toi. Désormais, je n'ai personne... » Oh merde, ben il est vachement sensible au fond. Oh non Cayla ne pleure pas.
Mais je ne parvenais pas à m'en empêcher. Je posai ma tête sur les genoux d'Alena. Je lui en ai toujours voulu parce que je pensais qu'il m'avait laissé seule. Mais au final, moi au moins, j'avais ma famille, j'avais Alena et Jessie pour m'aider à tenir, grâce à eux, je suis parvenue à le mettre de côté. Mais lui, il était seul, réellement seul, errant je ne sais où, livré à lui-même. Et je me rendais compte qu'au final, j'avais bien été égoïste à ne penser qu'à mon ressentit au lieu du sien.
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Trois semaines plus tard
Thanksgiving morning
Lincoln Street, Hinsdale
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Cette année, étant donné que Rebecca et son mari David restaient ici pour les fêtes, ils nous avaient tous invités, maman, Simon, Nate, ainsi que la sœur de David et sa fille de vingt ans que je ne pouvais franchement pas me faire et moi. Pour moi, Thanksgiving et Noël étaient les plus belles journées de l'année car c'était bien le seul moment où on mettait nos soucis de côtés. Avant peut-être, mais aujourd'hui c'était autre chose.
Ça faisait trois semaines que j'avais appris que Justin était en cure et je n'avais plus eu de nouvelles. Pourtant, j'étais passée là-bas mais chaque fois il était occupé avec ses différentes thérapies et je ne sais quoi d'autres alors je disais aux hôtesses de lui dire que j'étais passée mais je crois bien qu'il s'en moquait.
- Cayla ?
Je levai la tête vers David et reçus un coussin en pleine gueule.
- Non mais t'es pas possible toi ! Aussi gamin que Nate !
- C'est pas ma faute si tu ne fais que rêvasser, rit-il.
Et dire qu'il était un homme d'affaire. Et dire qu'il était marié. Et dire qu'il était père. Franchement il y a des moments où il me faisait penser à Justin. Je secouai la tête, il fallait que je cesse de penser à lui, en tout cas, pas pour aujourd'hui. Caitlin qui passait par là avec l'une de ses poupées en mains se prit à sa tour un coussin en pleine tête, elle tomba sur les fesses et éclata de rire. Elle s'en moquait, après tout elle allait avoir seulement deux ans, à cet âge, on a pas vraiment de soucis.
Je soufflai. J'avais un sale coup de blues, alors que j'aurai dû être joyeuse comme d'habitude. Nate entra dans le salon et vint ébouriffer les cheveux avant de s'affaler sur le canapé, posant sa tête sur mes genoux et zappant la chaîne qui passait à la télé.
- T'arrête de faire la tête ouais. C'est ton anniversaire quand même.
Oui, voilà, aujourd'hui, en ce jeudi, je fêtai mes vingt ans. Vingt ans de vie sans grand intérêt, une vie ennuyeuse, sauf lorsque Justin était là et que... non, cesse de penser à ça !
- Je ne fais pas la tête.
- Mais si, tu sais, je peux te comprendre, moi aussi dans deux ans j'aurai vingt ans et moi aussi je me sentirai vieux.
- Je ne suis pas vieille !
- Si tu l'es ! T'es qu'une....
Je ne le laissai pas finir que je me fis rouler sur le côté pour qu'il tombe de mes genoux et me levai du canapé. J'entrai dans la cuisine et trouvai Rebecca qui était entrain de travailler sur la pâte à tarte. Elle avait enfin eu la vie qu'elle rêvait. Un mari, son adorable enfant, elle vivait dans une banlieue très chic de la ville, avait un très bon job et elle était toujours entourée de sa famille.
- Qu'est-ce que tu pourrais demander de plus Rebecca ? Tu as une vie parfaite.
- Je pourrai probablement demander à ce que ma nièce sorte de son état de « j'en veux à tout le monde » pour pouvoir profiter de cette journée. Qu'est-ce que tu en dis ?
- Ça va être dur.
Elle essuya ses mains sur son tablier tout en me fixant.
- Ta mère m'a parlé, il paraît que ça ne va franchement pas fort depuis quelques temps.
Je haussai les épaules.
- Elle exagère toujours.
- Cayla, c'est pas tous les jours que t'es comme-ça, les seules fois où tu étais aussi mal c'est lorsque ta mère était à l'hôpital il y a deux ans, puis lorsque Justin a fait croire sa mort. Étant donné que ta mère sautille comme un lapin, j'en déduis que monsieur Bieber est passé par là.
- Il est en cure.
- Quoi ?
- Il est en cure de désintoxication .
- Ah, il a enfin compris.
Je m'assis sur le plan de travail et pris ma tête entre mes mains. Elle posa sa main sur mon dos et me caressa tendrement.
- Je ne sais pas quoi faire, sanglotai-je. Quand j'essaie d'aller vers lui, il me repousse, il trouve toujours une excuse pour ne pas avoir une discussion avec moi... je... j'ai l'impression qu'il adore ça... il adore me faire galérer et moi ben j'en ai marre parce que encore une fois, c'est moi qui cours, je cours pour lui et il s'en moque. Tu vois je pensais qu'après deux ans, je pourrai résister et jouer avec lui mais au final... rien à changé, il continue encore à faire ce qu'il veut de moi...
Ca paraissait étrange que je pleure dans les bras de ma tante, que j'avais trahi en couchant avec son copain de l'époque. D'ailleurs, même-ci elle m'avait pardonné, je ne me le pardonnerai jamais moi-même. Mais lorsqu'il s'agissait de Justin, elle était la seule à me comprendre.
- Vous êtes trop compliqués vous deux. Bon écoutes, Justin est un homme et comme la plus part des hommes, il ne...
Elle fut coupée par la sonnerie de la porte d'entrée. Je me levai, essuyai mes larmes et me dirigeai vers la porte. J'étais censée fêter mes vingt ans aujourd'hui et j'avais l'impression de me rendre à un enterrement. J'ouvris alors la porte, après avoir reniflé un bon coup et je vis ma mère, tenant un sac rempli d'aliment dedans.
Oui en fait, Rebecca, en bonne mère de famille, s'était dit que c'était préférable de faire les courses le jour même, le problème est que pour Thanksgiving, certains magasins fermaient à midi et étaient souvent bombés.
- C'est tout ce que tu as pu trouver ?
- Oh non, on a eu tout ce qu'on voulait !
« On » ? Je levai les yeux derrière elle et vit Justin, juste dans son dos, ainsi que Dean et puis il y avait Alan et les jumeaux et aussi Keven... mais... qu'est-ce que ça voulait dire ? Ça y est, je devenais folle ! Il était entrain de me rendre dingue et je le voyais désormais en hallucination ! Mais cela n'expliquait pas que je les vois tous !
- Les garçons, suivez-moi à la cuisine, ordonna ma mère en entrant.
Les garçons entrèrent, en me saluant tour à tour, sauf Justin, qui resta devant la porte, ne me lâchant pas du regard. Ma bouche était ouverte, mais aucun son n'en sortait, j'étais bien trop ébahie.
- Salut, dit-il seulement.
Ses joues n'étaient plus creuses comme la dernière fois, il avait remonté les manches de sa veste en cuir et je pouvais voir ses fiers biceps se montrer
- Salut, dis-je enfin. Qu'est-ce... ça veut dire quoi ça ?
- En fait, on ne savait pas trop quoi faire pour cette journée. Alors on s'est baladés et finalement on s'est perdu jusqu'à ce que ta mère nous retrouve.
J'eus un mince sourire, lui aussi.
- Non, je mens. En fait, mon oncle et sa petite famille sont à Aspen pour rejoindre le reste du clan Bieber et je ne voulais pas trop me joindre à eux. Alors Rebecca m'a appelé, me proposant de venir avec la bande, si nous n'avions rien à faire. À condition que nous fassions les courses avec ta mère.
- C'est plus crédible.
- Alors, je peux entrer ? Où je suis condamnée à rester dehors et à vous regarder vous éclater au chaud ?
Je me mordis la lèvre.
- Franchement, j'hésite.
- Oui mais c'est moi qui est la dinde.
Il brandit alors un sachet où se trouvait la fameuse dinde et je ne pus m'empêcher de rire. Je me poussai pour le laisser entrer. Il pénétra dans la maison et retira sa veste qu'il accrocha avec celles des autres. Rebecca entra alors dans le couloir et vint nous rejoindre.
- Ben vas-y prends ton temps ! C'est pas comme-ci la dinde était la chose la plus importante du repas !
- Et la vieille, tu te calmes, soit déjà contente que je te l'ai apporté. Je te signale que c'est pas facile d'en trouver à cette heure-ci, aujourd'hui en plus et de cette taille.
Elle le lui arracha des mains et le fusilla du regard. Je la suivis alors dans la cuisine et faillis me prendre une boite de conserve car Ian la jetait à Alan. Ça allait être l'anarchie maintenant.
- Rebecca, tu peux m'expliquer, c'est quoi ce délire ?
- Oh il n'y a rien à expliquer. Tu m'as demandé ce que je voulais de plus et je t'ai dit que ça me ferait plaisir que ma nièce fête son anniversaire dans la joie et bien voilà. Je sais bien qu'il n'y a que ce crétin et sa bande qui peuvent te redonner le sourire.
Je la pris dans mes bras et lui fis une bise, je n'arrivai pas à croire qu'elle ait fait ça juste pour moi. Mais je me rendis compte de l'état dans lequel j'étais en ce moment. J'avais un simple pantalon, tout moche, tout large et puis mon pull n'en parlons même pas ; il était couvert de la sauce que Caitlin m'avait jeté.
- Oh mon Dieu... il faut pas qu'il me voit comme-ça.
Je quittai la cuisine et montai à l'étage, dans la chambre où j'avais passé la nuit. J'ouvris mon sac et pris les vêtements que j'aurai surtout voulu porter plus tard dans la journée. Puis une fois changé, je me brossai les cheveux, ou je sais, je ne devais franchement pas être belle à voir. C'est alors que la voix de ma mère retentit dans toute la maison, en hurlant mon nom.
- Quoi ?
- J'ai oublié d'aller récupérer ton gâteau à la pâtisserie.
- Mais je m'en fous.
- S'il te plaît, soit un ange et va le chercher et dépêche-toi, ça ferme dans trente minutes.
- Mais je vais devoir marcher une vingtaine de minutes...
Personne ne m'écoutait. Non mais je rêve, c'était censé être mon anniversaire et voilà que je me retrouvais à faire les tâches les plus ennuyeuses. Il avait pas mal neigé cette nuit, il n'y avait donc personne dehors et franchement j'avais peur de sortir à cause de ma grande flemme. Je mis malgré tout mes bottes et mon manteau et sortis de la maison, je voulus fermer la porte mais on la tira en arrière. Je me retournai alors pour voir Justin.
- Tu risques de te transformer en glaçon, je t'accompagne.
- Merci, mais ça va aller.
- Ce n'était pas une question Cayla.
Il passa devant moi et se dirigea vers une Audi. Je montai à l'intérieur du véhicule, très confortable. Il en fit de même et démarra, un long silence s'installa alors, je ne parlais que lorsque je devais lui indiquer le chemin à prendre pour nous rendre à cette maudite pâtisserie.
- C'est cool qu'ils t'aient laissé sortir pour Thanksgiving, dis-je finalement.
- On peut dire ça ouais.
- Et tu rentres ce soir ou...
- Non, demain matin. Je ne peux tout de même pas louper ma thérapie de la matinée, c'est la meilleure de la journée.
Il l'avait dit sous un ton ironique, évidemment. Je n'osais plus rien dire en fait. Finalement, on arriva rapidement devant la pâtisserie quand je vis le gérant entrain de la fermer. Je sortis en hâte de la voiture et me dirigeai vers lui, je ne voulais pas avoir fait tout ce chemin pour rien.
- Excusez-moi, est-ce qu'il serait possible que je prenne une commande s'il vous plaît ?
- Désolée mademoiselle, mais c'est terminé, je dois fermer.
- Mais je vous en prie, c'est mon gâteau d'anniversaire !
Il haussa les épaules.
- S'il vous...
- Je vous ai dit non. Écoutez, j'ai aussi ma vie et ma famille à retrouver, alors si vous voulez bien circuler.
J'entendis la porte de la voiture claquer et les pas de Justin se rapprochèrent. Bientôt sa main se posa sur mon épaule et il se pencha légèrement pour être à la hauteur de l'homme qui était bien plus petit que lui.
- Je trouve que vous mettez pas mal de temps pour aller chercher un gâteau.
- Je viens de dire à cette jeune fille...
- Cette jeune fille est ma petite amie, alors si vous ne voulez pas rejoindre la dinde qui nous attend sagement dans le four, je vous conseille d'aller vite chercher ce gâteau.
Sa petite-amie ? Dites-moi que j'hallucine. C'est du grand délire ! Il mit sa main dans poche et durant un instant, j'eus peur qu'il sorte une arme mais je fus vite rassurer en voyant que ce n'était que des billets verts qu'il tendit à l'homme.
- Ouais ben il fallait commencer par là.
Je levai les yeux au ciel et le suivis dans la pâtisserie. Finalement, j'avais quand même réussi à avoir mon gâteau ; grâce à Justin, mais je ne parvenais tout de même pas à digérer le faire qu'il m'est présentée comme sa copine alors que ce n'était pas le cas, enfin, je crois. Alors dès que l'on monta dans la voiture je ne pus me retenir et fus obligée d'entamer la conversation.
- Donc comme-ça je suis ta petite-amie.
- Tu es ma petite-amie depuis deux ans Cayla, dit-il en regardant la route.
- Non, non Justin ça ne se passe pas comme-ça. Tu ne peux pas te remmener comme une fleur chez ma tante et ensuite crier sur tous les toits que je suis ta copine car tu sais très bien que ce n'est pas le cas ! Et à ma connaissance, un vrai copain n'embrasse pas une autre fille devant sa soit disant « copine » et par dessus tout, n'essaies pas de lui tordre le bras et ne la fait pas passer pour une salope en lui prêtant des liaisons avec n'importe qui, qui plus est son meilleur ami !
Il souffla.
- Je n'étais pas dans mon état normal.
- Ouais je le sais bien, lorsque tu fais des conneries tu n'es jamais vraiment dans ton état normal.
- Mais merde qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
- Déjà on pourrait se comporter comme de grandes personnes et avoir une discussion sérieuse, qu'est-ce que tu en dis ? C'est trop compliqué pour toi ou bien ?
Il freina violemment et heureusement que j'étais correctement attachée.
- Bien, alors vas-y, parlons.
- Oh mais avec toi c'est comme-ci, je faisais la conversation à un mur, il n'y a rien qui passe.
- Alors on peut repartir ?
Je soupirai.
- Je ne suis pas un jouet Justin et je crois que tu n'en as pas conscience en fait. Tu n'as pas le droit de me rejeter pour ensuite venir me récupérer, me faire croire que tu m'aimes pour pouvoir me faire souffrir une nouvelle fois.
- Je n'ai jamais voulu te faire souffrir Cayla.
- Et pourtant tu le fais sans arrêt ! Le simple fait que tu sois sur la défensive avec moi me fait du mal ! La preuve, tu as refusé que je vienne te voir en cure, tu ignorais mes visites et mes appels !
- Mais tu as vu dans quel état j'étais ! Comment pouvais-tu me demander d'accepter de te voir ! Merde Cayla je me suis promis de te protéger quoi qu'il arrive et lorsque tu m'as vu, avec ce sale regard de pitié, j'ai franchement cru que j'étais un moins que rien et que je ne pourrai plus assurer ta sécurité ! Alors désolé si je ne voulais pas te voir mais je sentais suffisamment faible comme-ça !
Je changeai de position sur le siège pour être face à lui.
- Mais je ne voulais pas que tu te sentes faible, je voulais juste t'aider, comme je l'ai toujours fait à chaque fois que tu traversais une sale période ! Mais merde à la fin, qu'est-ce que je dois faire pour que tu comprennes que je t'aime ! Que je ne te veux pas de mal !
- Tu n'as que le prouver.
J'écarquillai les yeux, alors là c'était la meilleure.
- Te le prouver ? Justin j'ai couché avec toi alors que tu étais avec ma tante, je me suis mise à dos toute ma famille ainsi que mes amis pour te suivre dans tes histoires de vengeance ! J'ai assisté à l'assassinat de Jarred, je l'ai vu se faire abattre devant mon nez, parce que je t'ai suivi par amour ! Je... j'ai tué un homme parce que je t'aimais ! Encore aujourd'hui, je me fais enlever par des malades, je suis toujours la cible de tous tes ennemis et pourtant... pourtant je reste, je suis encore et toujours là pour toi, parce que je t'aime ! Mais tu ne comprends pas, tu ne vois rien !
Il ne répondit pas, continuant à me fixer, ébahi. Je soufflai et passai une main dans mes cheveux, dire que j'étais ravie qu'il soit venu. C'était tout l'inverse maintenant.
- Démarre, plus vite on y sera, plus vite on mangera cette stupide dinde et plus vite cette journée sera terminée.
Il ne se fit pas prier et démarra. Quelques minutes après, il se gara devant la maison de Rebecca.
- Écoute, on fait une pause dans cette guerre ok ? On se parle, on rit ensemble comme de vieux potes, mais c'est seulement parce que je ne veux pas gâcher cette journée, surtout pour Rebecca.
Je ne lui laissai pas le temps de répondre et sortis de la voiture. Il me suivit et l'on pénétra dans la maison. Je posai le gâteau sous les yeux de ma mère et lui lançait un regard noir, car c'était sa faute si on s'était encore une fois chamaillés. J'entendis alors une voix féminine provenant du salon, une voix que je détestais, celle de Camille, la nièce de mon beau-père. Il était allé les chercher à l'aéroport et j'avais espéré que leur vol soit annulé.
Je soupirai en pénétrant dans la pièce. Ils étaient tous réunis au salon, la bande à Justin s'occupait comme ils pouvaient, soit foutre le bordel autant qu'ils en avaient l'occasion. David, le mari de Rebecca discutait avec Simon et Rebecca discutait avec la mère de Camille. Nous n'avions jamais été aussi nombreux. Et Camille que faisait-elle ? Elle faisait connaissance avec Justin. Évidemment, c'était à prévoir.
- Cayla ! Wha comment tu m'as manqué toi !
On s'était vu il y a trois mois, elle m'avait fait la guerre et maintenant, me prenait dans ses bras comme-ci de rien n'était.
- Je te présente Justin, dit-elle en passant un bras autour de mon cou.
Celui-ci eut un rire amusé.
- Oui je le connais, on est sorti ensemble, rétorquai-je en me libérant de son emprise.
- Oh je vois... bon, vous m'excusez mais je suis juste un peu fatiguée, je crois que je vais chercher un endroit pour récupérer un peu.
Une fois qu'elle fut partie, je me rapprochai de Justin.
- C'est moi ou tu as le don d'attirer toutes les salopes du pays ?
- Tu insinues que tu es une salope ?
- Je suis l'exception.
Il eut un rire et posa son regard derrière mon épaule et son sourire s'élargit. Je me tournai alors et vis Caitlin se baladant tranquillement au milieu de tout ce monde. Sérieux, elle était trop blasée comme enfant. Justin se baissa alors pour être un peu à sa hauteur et attendit qu'elle avance jusqu'à lui. Il la prit dans ses bras et se releva posant ses lèvres sur la grosse joue de l'enfant.
- J'ai toujours voulu voir comment serait le rejeton de Rebecca. Comme quoi, elle a réussi son coup.
- Eh Justin, tu nous prêtes la gamine ? demanda Dean.
- Pourquoi ?
- On a plus de balle ! répondit l'un des jumeaux.
- Bande de malades !
Je levai les yeux au ciel. La sonnerie retentit et j'allais ouvrir, je tombai alors nez à nez avec Alena.
- Surprise !
- Alena, mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Je me suis prise la tête avec mes parents alors je me suis cassée et donc je suis venue faire un tour ? Il reste encore une place pour moi tu crois ? T'en fais pas je ne vais pas durer !
- Tu sais bien que t'es la bienvenue.
- Le meilleur pour la fin comme on dit.
Elle pénétra dans la maison tout sourire. On revint au salon et la scène que je vis me fit fondre. Ce n'était peut-être rien, mais le fait de le voir entrain de fredonner une chanson à Caitlin qu'il berçait tendrement dans ses bras était probablement pour moi le coup de grâce. Je regardai ma montre, il s'était passé quinze minutes depuis notre dispute. En bref, je suis restée fâchée contre lui dix minutes avant qu'il ne me fasse à nouveau rechuter. Même-ci je ne le lui montrerai pas, j'avais juste envie de lui sauter dessus et de le couvrir de baiser.
Il leva les yeux vers moi et me sourit. Mon corps bondit dans ma poitrine et j'eus soudain comme un coup de chaud. Il était beaucoup trop... je n'avais même pas les mots.
- Cayla t'es toute rouge, me fit remarquer Alena. Laisse-moi deviner, Justin plus bébé dans les bras égal nouveau coup de foudre ?
Je hochai honteusement la tête et elle leva les yeux au ciel.
- Que vais-je donc faire de toi ?
Merde mais essayez de me comprendre !
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07:30 pm
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- J'ai faim, grogna Ian en gigotant sur sa chaise.
- Je doute qu'une dinde puisse suffire avec ce mec dans les parages, commenta Justin. Il va tout engouffrer.
Le visé eut un sourire. Justin avait prit place à côté de moi et avait Caitlin dans ses bras, elle ne l'avait plus lâché, je crois bien qu'elle était aussi amoureuse de lui.
- Au fait Justin, fit le compagnon de Rebecca. J'ai déjà eu l'occasion de faire affaires avec ton oncle.
Justin leva les yeux vers lui.
- Oh non, il t'a arnaqué.
- Non.
- Il t'a menacé... ah, il t'a fait du chantage ? Si tu veux, je peux lui parler pour qu'il...
- Non, je voulais juste dire que c'était un bon associé, c'est tout.
- Donc, il n'a rien fait ? s'étonna Justin.
- Justin, ton oncle n'est pas méchant comparé à ce que tu penses, intervins-je.
Il se tourna vers moi et fusilla du regard.
- On voit bien que t'as pas grandi avec lui. Cet homme est un manipulateur, calculateur qui n'a aucune limite dans ce qu'il fait.
Sans même s'en rendre compte, il venait de se décrire. Il eut un silence à table, nous étions assez fatigué, j'ai dû courir après Caitlin qui ne cessait de courir après Justin. Il fallait aussi éviter les balles que les garçons se lançaient, alors ils sont allés dans le jardin et ils ont failli casser ne fenêtre, puis leur balle est tombée dans le jardin d'en face. J'ai qu'on aurait la paix, mais ils ont décidé de prendre Caitlin comme ballon de rugby, je vous raconte pas comment est-ce qu'elle a rigolé. Puis Alena est repartie, son copain est venue la chercher pour finalement aller chez sa famille à lui. Camille s'était réveillée et depuis, ne cessait de draguer Justin. D'ailleurs elle était assise à sa gauche.
Justin avait posé son portable en bout de table, soit là où j'étais. Et il se mit à vibrer, je regardai alors le nom que s'affichait et vis Alice. Un gros pincement au cœur se fit ressentir. Évidemment, j'aurai dû me douter qu'elle serait obligée de prendre de ses nouvelles. Alors je saisis le portable et le lui tendis.
- Tiens, c'est ta copine qui t'appelle.
Il fronça les sourcils en regardant l'écran et ignora l'appel.
- Ce n'est pas ma copine.
- Ouais, c'est pour cette raison que tu lui as foutu la pelle du siècle.
Il se prépara à répondre mais lorsqu'on posa enfin la dinde sur la table il eut un silence religieux. J'avais franchement la dalle et la bonne odeur me donnait encore plus de crampes à l'estomac.
- N'oubliez pas de penser à dire merci pour cette année, dit ma mère en nous servant. Et si vous ne savez pas quoi dire et bien pensez aux autres. Et surtout, il faut dire merci car nous sommes tous réunis à cette table, avec ceux qu'on aime, peu importe les disputes, peu importes nos problèmes, l'essentiel est que nous ayons des personnes autour de nous, sur qui nous pouvons compter.
- On s'en fout, on veut manger !
- Nate tais-toi !
Justin saisit ma main et entremêla ses doigts aux miens, je fus surprise et puis, finalement, je répondis à son étreinte en resserrant l'emprise. Il apporta ensuite ma main à ses lèvres et posa ses lèvres sur le dos de ma main. J'avais du mal à le comprendre.
- Si Alice était aussi importante que toi, je me serai déplacé jusqu'au Texas pour elle mais ce n'est pas le cas.
- Et il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui Cayla a vingt ans ! rajouta Rebecca.
- On ne croirait pas, t'es toujours aussi petite, lâcha Keven.
- Je vous emmerde.
- T'en fais pas, on t'a apporter des cadeaux !
Je relâchai la main de Justin et on entama le dîner. Ian Grey et Nate se bagarraient pour avoir les plus gros morceaux, Justin partageait son assiette avec Caitlin et le meilleur est qu'il se foutait royalement de la présence de Camille. Et donc, pour la première fois depuis pas mal de temps, je me sentis enfin bien, plus joyeuse. Et je me remémorai les paroles de maman, en fait, elle avait raison.
- Au fait Justin et les garçons, je vous invite à mon mariage, annonça Rebecca.
- Ah parce qu'en plus tu vas te marier ? fit Justin, blasé.
- Quoi ? Ça t'étonne.
- Ouais, moi je te voyais surtout célibataire à vie, toujours plongée dans son boulot. Déjà le fait que tu aies un gosse est un miracle mais alors te marier.
- Très bien, j'invite ta bande, mais toi je veux pas te voir !
Il afficha un sourire moqueur, mais au fond, il était juste content pour elle.
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01 :00 am
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Je refermai la porte de mon appartement, à clé. Je retirai mon manteau, et mes chaussures, j'allai poser le sac dans lequel j'avais mis mes affaires dans ma chambre. Ça avait été une belle soirée, un bel anniversaire, même-ci je sais que Alena m'en réservait un autre bien plus agité. Justin et la bande sont partis bien avant nous, prétextant qu'ils avaient assez déranger. Il avait juste posé ses lèvres sur ma joue avant de s'en aller.
Il avait commencé à pleuvoir et à neiger en même temps. Peut-être y aurait-il une tempête. Je fis un tour dans le salon, fermant à moitié les volets pour ne pas laisser le froid entrer et allez dans ma chambre. Au final, je ne sais pas vraiment si le fait que Justin soit venu aujourd'hui ait changé quoi que ce soit. Je n'avais plus aucun espoir.
Je pris une rapide douche pour me réchauffer et m'habillai de mon pyjama Mickey, c'était mon préféré. Je sursautai alors lorsqu'on la sonnerie de l'entrée extérieure se fit entendre. À cette heure-ci ? Il ne valait mieux pas ouvrir. Mais les coups de sonnettes persistèrent et je me résolue à aller ouvrir.
- Qui est-ce ?
- Vas à la fenêtre de ton salon s'il te plaît.
Je fronçai les sourcils et m'exécutai. Je remontai les stores et ouvris la vitre. Il faisait horriblement froid mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis Justin, en bas de la rue, complètement trempée par la pluie.
- Justin, mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Je me suis perdu, encore une fois.
Encore une fois, je ne le comprenais pas.
- En fait, depuis que j'ai vous ai quitté chez Rebecca, j'ai erré dans la ville parce que je ne savais plus où j'en étais et finalement je me suis rendu compte que je m'étais complètement perdu.
- Justin...
- C'est vrai, tu as raison, tu n'as pas besoin de me prouver ton amour parce que je sais que tu m'aimes mais le fait que tu sois si différente envers moi depuis mon retour à Chicago m'a fait perdre la tête. La Cayla qui était à mes pieds a grandi et je n'ai pas réussi à gérer cette situation. C'est plutôt à moi de te prouver à quel point je t'aime Cayla.
Qu'est-ce qui lui prenait ? Comment en était-il donc arrivé à cette conclusion alors qu'il m'avait à peine calculé en partant.
- Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ?
- C'est depuis pas mal de temps déjà mais je ne savais pas vraiment... je ne savais pas comment te le dire ni comment te présenter mes excuses.
- Justin, tu ne peux pas me demander de te pardonner à une heure du matin et puis tu vas attraper la crève avec cette pluie.
- Écoutes Cayla, tu te souviens, lorsqu'on s'est revu au cimetière, je t'avais dit que je ne te lâcherai pas. Et bien c'est exactement le cas, je suis navré ma jolie, mais il est hors de question que je te laisse me filer entre les doigts, alors je vais monter et on aura enfin la discussion que tu voulais tant.
- Non, Jus...
Il avait déjà quitté mon champ de vision. Mon cœur se mit à battre à cent à l'heure et mes mains se mirent à trembler. C'est pas vrai, comme toujours il n'en faisait toujours qu'à sa tête et se foutait des répercutions que cela pouvaient avoir. On donna trois coups à la porte et je sursautai. Je dus me rattraper au bord de la fenêtre pour ne pas tomber. Je refermai la vitre de la fenêtre et me dirigeai vers la porte d'entrée.
- Ma jolie, ouvre-moi.
- Je ne peux pas...
- Pourquoi ?
- Parce que... parce que de toutes façons, dès demain, on va recommencer à s'entre-tuer, tu vas retourner avec Alice pour ne narguer et je vais encore faire des choses que je vais regretter juste pour t'oublier.
Je m'adossai contre la porte et j'eus l'impression qu'il en fit de même.
- Aujourd'hui, lorsque tu dansais près de la cheminée avec Alena, tu étais magnifique et c'est à ce moment où je me suis rendu compte que je ne pourrai pas te laisser. Que ce soit à Warren ou à un autre, personne ne t'aurai Cayla. Alors je t'en pries, ouvre-moi.
- Non ! Tu dis ça mais au final, ça ne va rien changer !
Je me laissai glisser contre la porte pour m'asseoir par terre.
- A tous les coups, il va encore se passer quelque chose qui va faire en sortes qu'on s'éloigne, c'est toujours comme-ça.
- Je sais, mais je te promets que cette fois, je ne ferai plus les mêmes erreurs, je te jure. Je ne te dis pas que je vais changer et devenir le parfait petit-ami, tu sais bien que ce n'est pas dans mes cordes, mais je vais faire en sorte que ça aille mieux. Et si tu me laisse une chance, une dernière chance, je te jure que je te donnerai toutes les preuves dont tu as besoin ma jolie, mais pour cela j'ai besoin que tu me fasses confiance. La preuve, si je suis allé en cure c'est pour toi.
J'écarquillai les yeux sous la surprise.
- Tu mens...
- Non Cayla, je te jure. Cette nuit lorsque Dean s'est retrouvé blessé par ma faute, lorsque tu m'as rejeté, je me suis rendu compte que quelque chose n'allait plus. Tu as eu raison de me repousser pour me faire réagir, si tu n'avais pas été là jamais je n'aurai eu l'envie de me soigner, je suis beaucoup trop fier pour ça.
- Tu l'as vraiment fait pour moi ?
- Oui, d'ailleurs, la seule chose que j'ai emmené à part mes affaires est une photo de toi, tu te souviens, c'est celle que j'avais pris lorsque tu mangeais tes Chips Ahoy sur mon lit. Au final, tu avais tout renversé sur les draps alors j'ai jeté tes biscuits par la fenêtre. Il m'a fallu toute la nuit, et toute mon énergie pour que tu me pardonnes.
Je souris. Je m'en souvenais parfaitement et il en avait aussi parlé dans l'une de ses lettres. Je me relevai et déverrouillai la porte. De toutes manières, quoi que je fasse, que que je tente, je serai bien obligée de retourner vers lui. Je n'y pouvais rien, même-ci je ne le voulais pas, il m'était nécessaire d'être avec lui. J'ouvris la porte et me retrouvai face à un ours en peluche, me surpassant en largeur et en hauteur.
- S'il te plaît Cayla, pardonne à cet idiot doublé d'un connard qui est Justin, entendis-je. Il n'avait pas conscience du mal qu'il te faisait et tu sais bien qu'il t'aime. Tu sais aussi qu'Alice n'était qu'un prétexte pour attirer ton attention. Allez Cayla, pardonne-lui et on pourra se faire des câlins tous les trois !
Un rire m'échappa alors que le visage de Justin apparaissait enfin de derrière la peluche.
- Si j'étais toi, je l'écouterai, il a d'assez bon conseils.
J'eus un nouveau rire et m'adossai contre la porte, malgré tout, je ne voyais pas ce que cet ours venait faire dans cette histoire.
- Joyeux anniversaire ma jolie.
Une larme coula sans même que je ne m'en rende compte.
- Une dernière chance ? demanda-t-il.
- Oui, une dernière chance.
Je me poussai alors pour le laisser entrer, il était trempé.
- L'ours c'est au niveau sentimental et puis la montre signé Givenchy qui se trouve dans ma poche est plus matériel. Je savais même pas que cette marque faisait des...
Il ne termina pas sa phrase, je lui arrachai l'ours des bras pour le jeter dans un coin et me collai à Justin pour sceller mes lèvres aux siennes. Ses mains vinrent se poser sur ma taille pour me serrer un peu plus contre lui et j'entourai mes mains autour de son cou. Il était gelé pourtant seul ses lèvres étaient chaudes.
- Je ne te laisserai plus Cayla.
- Et je ne te laisserai plus me quitter.
Il me serra contre lui et j'eus un soupir de soulagement. Enfin, je l'avais enfin récupéré. Il nous aura quand même fallu trois mois pour qu'on puisse enfin ravaler notre fierté.
- Oh mon Dieu, Justin, tu es gelé.
- C'est pas grave.
- Oui, pour toi, rien n'est jamais grave.
Je lui pris la main et l'emmenai jusqu'à la salle de bain pour qu'il puisse retirer ses vêtements mouillés. Je les mis tous dans le sèche linge, bon, je sais, ça ne servait pas à ça normalement, mais c'était le meilleur moyen pour que ça soit sec dès demain. Puis j'ai récupéré l'ours géant qu'il m'a apporté.
Il était énorme et tout blanc et vraiment adorable. J'ai toujours adoré ces trucs. Je sautai sur mon lit et le serrai contre moi en souriant comme une idiote. Bam ! Prends ça Alice ! Il est de nouveau à moi désormais !
- Ravi de voir que tu l'aimes.
Je me redressai pour voir Justin, en boxer, se tenir dans l'encadrement de la porte. Splendide. C'est le premier mot qui me vint à l'esprit et je ne sais même pas si ça se disait pour les hommes ça. Mais ça le désignait bien, certes, il avait perdu un peu de poids mais on ne voyait pas une grande différence. Il était toujours si fort et en meilleur santé que la dernière fois que je l'avais vu.
- Oui euh... merci. Mais, comment se fait-il qu'il ne soit pas mouillé, alors toi si ?
- Je l'ai posé dans l'entrée avant de sonner à ta porte.
- Quoi ? Mais, pourquoi tu n'es pas directement monté.
- Parce que c'était plus romantique et je sais que t'aime tous ces trucs. Pas vrai ?
Je rougis et il dû le voir car il eut un rire.
- En attendant j'ai la crève maintenant.
- Tant pis pour toi, je t'ai pas forcé hein.
Il tira mon ours et m'emporta avec lui pour me retenir par la taille et poser ses lèvres sur les miennes et c'était toujours le même sentiment, que du bonheur. Il me fit ensuite basculer sur le lit pour être couché sur moi et accentua son baiser.
- Justin, fis-je en coupant le baiser.
- Quoi ?
- Tu me promets qu'en embrassant Alice, tu n'as rien ressenti
Il fronça les sourcils et eut un soupir.
- Combien de fois va-t-il falloir que je te le dise ? Si je l'ai embrassé c'était juste pour te rendre folle de jalousie, mais je ne l'aime pas, je ne ressens rien pour cette fille. Alors arrête maintenant.
- Mais j'ai besoin de savoir !
- Tout comme moi j'ai aussi besoin de savoir quelle était vraiment ta relation avec l'idiot de flic ?
Warren. Je ne m'y attendais pas à celle-la.
- Je n'aime pas Warren, ce n'était que physique entre lui et moi.
Il rigola et se releva.
- T'es franchement trop naïve Cayla, tu penses réellement que ce mec n'était pas amoureux de toi ? Allez, je l'ai bien vu à l'œuvre, il ne t'aime peut-être pas autant que moi je t'aime, mais ça ne change rien au fait qu'il est fou de toi.
Je secouai la tête.
- Tu dis n'importe quoi.
- Non, c'est toi qui ne vois pas. Ce sale flic est amoureux de toi !
- Ca suffit ! Arrête de lui donner ce genre surnom, c'est comme j'appelai ta salope d'Alice... salope d'Alice !
Il eut un regard amusé et j'eus presque envie de le jeter dehors, une bonne fois pour toute. Non, Warren ne pouvait pas être amoureux de moi sinon je l'aurai vu. Je n'étais quand même pas si aveugle que ça. Je me couchai sur le lit et Justin fit de même, nous recouvrant de la couverture. Je montai à califourchon sur lui sans pour autant retirer la couverture et l'on resta dans cette position durant de longues secondes, mes yeux affrontant les siens puis ses deux mains se posèrent sur mes hanches. Combien de fois est-ce que j'avais rêvé de ce moment.
Cet instant, deux longues années que je l'attends. Je ne sais pas ce qui allait se passer à présent, de toutes manières, il faudrait que je lui parle de ce qui m'arrive, mais pas maintenant ; je ne voulais pas tout gâcher, nous étions trop bien comme-ça. Je voulais juste profiter de sa tendresse qui m'avait tant manqué, de ses baisers et de sa protection car le simple fait qu'il me prenne dans ses bras me rendait plus forte.
- Si tu savais comme tu m'as manqué, soupirai-je en mettant mon visage dans le creux de son cou.
- Ca a été un enfer, à plusieurs reprises j'ai eu envie de revenir, surtout les deux premiers mois, lorsque j'étais à...
- Lorsque tu étais à Toronto.
- Comment sais-tu ça ?
Je me rendis alors compte de mon erreur.
- C'est Dean qui me l'a dit, mentis-je.
Il valait aussi mieux que je gardes le sujet des lettres pour moi durant un temps.
- Combien de temps vas-tu rester en cure ? demandai-je.
- Ça fera un mois la semaine prochaine. Je crois bien que je partirai de là dès les fêtes de fin d'année.
- Et comment tu as fait aujourd'hui, pour combler ton manque ?
- J'ai pris l'habitude de maîtriser mes envies, comme avant. Mais aujourd'hui, il me suffisait de penser à autre chose, le simple fait d'avoir Caitlin dans mes bras me faisait oublier cette envie.
L'image de lui entrain de porter Caitlin me revint en tête et je souris bêtement.
- Pourquoi tu souris de cette manière ?
- Je pensais juste que tu ferais un bon papa.
En une fraction de seconde, je pus voir la terreur et l'angoisse traverser son visage. J'avais oublié qu'il avait la phobie de tout ce qui concernait la paternité et le mariage.
- Je retire ce que j'ai dit, oublie.
Il eut un soupir de soulagement. Mais ça ne changeait rien à mon jugement, il ferait un bon père, un peu fou, un peu hors la loi, un peu cas social, mais un bon père quand même.
- Tu te souviens avant, lorsqu'on se chamaillait, on réglait toujours nos histoires grâces au sexe, il n'y avait que le physique. C'est la première fois qu'on ne se laisse pas aller.
Il arqua un sourcil.
- Ca veut surtout dire que la routine s'installe alors qu'on vient de se remettre ensemble il y a moins d'une heure.
Je lui donnai une tape sur l'épaule.
- T'es pas possible ! Et puis tu me soûles !
Je me remis sur le matelas et lui tournai le dos. Ses deux bras vinrent alors m'entourer la taille et il enfouit son visage dans mon cou pour y déposer quelques baisers qui me firent frissonner. Je fermai les yeux, savourant ce moment et priant pour que ça ne soit pas un rêve, car ça m'était déjà arriver. Songer à nos retrouvailles, dans ce lit et au final, me réveiller seule avec ma solitude.
- A partir de maintenant, je refuse de te lâcher Cayla.
J'allai enfin pouvoir revivre.
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Hello! J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Cette fois c'était franchement un chapitre tranquille, par là je veux dire qu'il n'y avait pas d'histoire de gangs, pas d'armes, pas de violence, bref un peu de douceur dans leur monde de brute. Donc j'espère que sur ce niveau vous avez été comblé ! Ensuite pour en venir à Justin et Cayla je pense que certaines voulait voir Cayla avec Brady mais je trouve que la Jay a été mieux que romantique non?
J'ai mis un autre chapitre en ligne ouais 2 en 1 jour j'suis une boss mais j'avais pas grand chose à faire et autant m'occuper en vous faisant plaisir 😏
Pas de questions sur ce chapitre je vous laisse tranquille pour une fois 😉
#Love ❤️
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