ÉPILOGUE

Ce n'était pas de l'abus, juste de l'amour.




[Ellipse d'un mois :
Evanston Hospital-gorlf Course Site
Chicago]

Comme tous les matins depuis presque un mois, Eva, la femme de James Bieber, se rendait dans dans cet hôpital privé qui se trouvait dans un quartier tranquille au nord de la ville. Et comme chaque matin, elle était munie d'un déjeuner qu'elle avait pris soin de faire elle-même. On lui avait dit qu'il était obligatoire de manger quelque chose avant de passer les examens quotidiens. Au début elle n'avait pas apprécié de se rendre ici chaque jour, de peur d'en ressortir encore plus démoralisée.

Mais maintenant tout allait mieux, elle savait qu'il n'y avait plus rien à craindre et dès à présent, elle se faisait un plaisir de venir. Elle pénétra dans une chambre, la même que d'habitude. Elle posa le café et les croissants sur la table et alla s'asseoir au bord du lit. Alors une infirmière entra après avoir toqué.

-Je viens vous prévenir que les examens ont lieu dans vingt minutes.
-Bien.
-Avez-vous besoin de quelque chose ?
-Non, tout va bien merci, répondit Eva avec un grand sourire.

Lorsque l'infirmière fut partie, Eva s'allongea sur le lit assez étroit en soufflant. C'est vrai que depuis que tous ces événements s'étaient déroulés plus rien n'était comme avant. Et plus rien ne le serait. Ça avait été un immense choc, mais désormais elle essayait de relativiser. Les choses allaient un peu mieux, elle ne savait pas encore ce qu'avait décidé James mais s'il y avait bien une chose qu'elle désirait plus que tout, c'était de quitter Chicago. Elle n'arrivait plus à vivre dans cette ville infernale. Autant s'en aller une bonne fois pour toutes et tout recommencer.

Sortant de ses pensées, elle se redressa et donna quelques tapes à côté d'elle. Un simple grognement se fit entendre, alors elle recommença son geste.

-Allez Justin, bouge-toi un peu.
-Tu veux pas me laisser tranquille, juste un peu dis ?

[POINT DE VUE JUSTIN]

-Tu veux pas me laisser tranquille, juste un peu dis ?

Elle ne m'écouta pas et retira les draps qui me recouvraient. Avouez que ça vous en bouchez un coin n'est-ce pas ? Mais même la mort avait comme ainsi dire peur de moi. Eva me fixait avec un grand sourire. Depuis un un mois, ce sourire ne la quittait plus, ou du moins il était présent chaque fois que je la voyais. Mais je ne me plaignais pas, elle était bien mieux maintenant qu'il y a quelques temps ; la première fois où elle m'avait vu et qu'elle avait réalisé que j'étais bien vivant, elle s'était écroulée en pleurant. Ça faisait longtemps que je ne l'avais plus vu dans cet état et je m'en étais voulu de lui faire endurer ça.

-Allez Justin, insista-t-elle.

Elle posa ses lèvres sur mon front puis sur ma joue, puis à nouveau sur mon front. Et elle répétait le même rituel chaque jour.

-Arrête, boudai-je. Et j'en ai marre de ces examen débiles, je vais parfaitement bien !
-Tu vas cesser de râler oui ? C'est la dernière fois de toutes manières.

Enfin ! La dernière journée dans ce satané hôpital qui se trouvait à l'autre bout de sa ville. Mais ce soir, je pourrai sortir, en tout cas, sans que personne ne le sache. Oui c'était la contre-partie d'être en vie : tout le monde me croyait mort et cela devait le rester. Eva me tendit mon café et un croissant encore chaud ; c'était probablement la meilleure partie de la journée.

Lorsque j'y pense je me demande comment est-ce que cela était possible. Je veux dire, je m'étais quand même prit quatre balle dans le torax, pratiquement au même endroit et pourtant, aucune n'avait traversé mon torse. Si jamais, ça aurait été le cas, si jamais l'une d'elle était ressortie, je ne serai pas là en ce moment. De la chance ? Non, bien au contraire, car peut-être que j'étais en vie mais désormais, je me retrouvais face au pire des dilemmes :

« -Il est entrain de nous quitter !

Tu m'étonnes que je vous quitte. Je voudrais bien les y voir ! Personne ne méritait de souffrir à ce point, mon corps semblait être contracté, chaque muscle de mon anatomie me faisait subir le martyr, alors il était bien normal que je sois à bout de force. Et pourquoi lutter ? Je n'avais plus rien à faire ici, j'avais tout perdu, il ne me restait plus rien. C'est pour cette raison que je me laissais aller et plus j'abandonnais mes forces plus je me sentais bizarrement mieux. Cette douleur s'atténuait au fur et à mesure. Wha ! Alors c'était ça mourir ? En fait, ce n'était pas si effroyable en fait, c'était même...cool !

-Justin...Justin...

Alors là non ! Que personne ne vienne me faire chier ici !

-Justin !
-Lâchez-moi...
-Justin !
-Enfin Jérémy, tu vois bien qu'il est épuisé.
-Je t'en prie, c'est encore mon fils, je sais lorsqu'il fait semblant. Justin !

Je sentis comme un pincement au niveau du cœur et je me redressai pris de douleur. Oh non...moi qui avait cru me faire accueillir par des belles femmes avec des ailes d'anges c'était loupé, je me retrouvais face à mes parents.

-Je suis en enfer, murmurai-je.
-Content de te voir aussi !

Ma mère s'approcha de moi et me serra fortement contre elle. Comme dans mes souvenirs sauf que c'était encore meilleur. De plus, elle me procurait une telle sensation de bien-être que rester dans cette position ne me gênait pas. Mais il fallait tout de même que je me ressaisisse.

-Oh mon bébé comme tu as grandi ! Et tu es devenu tellement beau !
-Mais arrête !
-Tu es beau et fort, continua-t-elle en me couvrant de baisers. Comme ta maman ! Tu aurais pu faire du cinéma !
-Pattie, souffla mon père.
-Quoi ? Ça ne te fait pas plaisir que ton fils soit aussi beau que...que...que moi?
-Maman !
-D'accord j'arrête, mais c'est pas ma faute si je suis douée pour faire de beaux bébés !

Elle se tut mais ne me lâcha pas pour autant. Je vis ensuite mon père s'asseoir sur mon lit, d'un air impassible. Toujours le même celui-là, exactement comment son frère.

-Justin, tu ne peux pas mourir.
-Ben t'es un peu en retard, parce que je lui suis déjà.
-Peut-être mais pour une courte durée, ton cœur s'est mit en arrêt quelques temps, à court de forces.
-Et pourquoi est-ce que je ne devrais pas mourir ? m'enquis-je. Je n'ai plus rien à faire là-bas.
-A ce que je sache Carter n'est pas mort.
-Justement ! J'ai tout perdu, je n'ai même pas pu vous venger comme tout le monde l'aurait voulu alors pourquoi...pourquoi est-ce que je devrais me battre ?
-Ce n'est pas de toi que vient la phrase « tomber mais se relever sans se lamenter » ?

Je ne répondis pas. Ah ! Il me l'avait bien bouclé là. Ok, mais c'était facile pour lui qui se la coulait douce au paradis. Pourtant, il avait raison, entièrement raison, ça serait hypocrite de ma part de donner des leçons de morale à mon entourage alors que je ne les appliquais pas sur moi-même.

-Et puis tu n'as pas tout perdu, rajouta ma mère.

Bon d'accord, il y avait mon oncle, Eva, Ana, la bande et...Cayla. Elle devait être effondrer, peut-être même pire. Je fus envahis par la culpabilité. Ma Cayla, si jamais je l'abandonnai, elle ne s'en remettrait pas.

-Ma jolie...
-Oui, va rejoindre ta jolie, tu as besoin d'elle.

J'avais trop besoin d'elle. Mais si jamais je me réveillai, je serai recherché, les autorités ne me laisseraient pas en paix, après tout, je m'étais introduit dans le Conseil de Chicago et avait fusillé la moitié des personnes qui s'y trouvaient. Je n'avais pas d'excuses pour ça, je le savais.

-Tu sais qu'on t'aime plus que tout ? fit Pattie en posant sa main sur ma joue.
-Oui et j'ai pas vraiment envie de vous quitter.
-Ne t'en fais pas, rit mon père. Tu nous rejoindras bien un jour.

Je devais prendre une décision, partir ou rester ?

-Juste une question, est-ce qu'il y a de la marijuana au paradis ?
-Non, soupira mon père.
-Du Martini ?
-Non.
-De belles femmes nues ?
-Enfin Justin ! gronda ma mère en me donnant une tape sur la tête.

Pff...pourquoi rester ici s'il n'y avait pas tous ces plaisirs ? Je posai ma tête sur la table d'opération alors que je continuai de voir mes parents me sourire, ils me semblaient être si...fiers de moi. Wha ! Alors si mon père était fier de ma personne, je pouvais mourir en paix ! Ah mais non, j'étais presque mort. Ben je pouvais enfin vivre en paix ! Mais c'était quoi ça ? Ma douleur revenait, oh non...

-Il revient !

Ouais, je revenais et j'allais montrer à ce Carter qu'on ne se débarrasserait pas de moi aussi facilement. J'allais me le faire ce petit couillon ! Je repris ma respiration avec difficulté et ouvris faiblement les yeux.

-Il est vivant ! prévenez James Bieber que son neveux est sain et sauf.
-Non, murmurai-je difficilement.

Pour l'instant personne ne devait savoir quoi que ce soit. J'avais tout prévu. »

Désormais, je me retrouvais face à deux choix simples : je continuai à faire croire à ma mort, je poursuivais ma vengeance et ensuite je quittai la ville pour ne plus rien avoir à craindre. Mais cela voudrait dire que je ne reverrai plus Cayla, mais si je restais, je devrai passer mon temps à me cacher et je savais bien que ça ne durerait pas longtemps. Alors un deuxième choix s'offrait à moi, après avoir fait ce que j'avais à faire ici, je me cassai de Chicago mais avec Cayla. Bonne idée, peut-être. Mais elle ne pourrait pas supporter d'être sans cesse en fuite comme je le serai et était bien trop jeune pour gâcher sa vie à être avec un hors la loi comme moi. Alors que faire maintenant ?

-Justin, m'appela Eva.

Elle posa tendrement sa main sur ma joue alors que je soupirai. Je me levai ensuite sans brutalité, mes blessures étaient encore fragiles et je ne tenais pas à rester une nuit de plus dans cet endroit.

-On y va ?

Je hochai la tête et elle m'aida à me lever, malgré moi. Je m'appuyai donc sur son épaule et elle entoura son bras autour de ma taille.

[04:10 pm]

On toqua à la porte de ma chambre. Je lançai un bref « entrez » et une infirmière entra. Elle était jeune, assez mignonne et je pense qu'elle avait eu un coup de cœur pour moi.

-Tout est prêt pour votre sortie.

Je ne répondis pas et me tournai vers elle. Son visage était rouge, mais vraiment rouge, elle me faisait presque penser à Cayla sur ce point. Je pris la chemise blanche qui se trouvait sur mon lit et l'enfilai sous son regard timide.

-Avez-vous besoin d'aide ?
-Non, ça ira, merci.

Je pris mon sac qui était posé sur la petite table et le mis sur mon épaule. Je me dirigeai ensuite vers la sortie et passait devant elle. La pauvre, elle était vraiment gênée.

-Merci pour tout, lui dis-je ne souriant.
-De...rien.

Je sortis enfin de cette chambre et me dirigeai vers la sortie de l'hôpital. Nous étions fin juillet et putain qu'est-ce que ça faisait du bien de sentir le soleil frapper sur sa peau, j'avais besoin de reprendre des couleurs. J'avais l'impression d'avoir atterrit dans un autre monde. En attendant, à force de rester enfermé durant presque un mois dans cet hôpital donnait vraiment l'impression d'être isolé de toute la société.

Je me mis à marcher sur la trottoir, me demandant bien comment est-ce que j'allais retourner chez mon oncle sans me faire remarquer. Je n'avais pas voulu qu'il vienne me chercher, j'en avais assez d'être dépendant de mon entourage. Je remarquai alors qu'une voiture me suivait depuis un moment. Une magnifique Lamborghini. Elle s'arrêta devant moi et la portière du conducteur s'ouvrit.

-Eh ma poulette, ça te dit un petit tour ?

Je souris en voyant Dean en sortir avec ses lunettes de soleil sur le nez. Je l'avais oublié lui, il m'avait pourtant prévenu qu'il ne me lâcherait pas.

-Ok mais seulement si je conduis, répondis-je. Et je veux tes lunettes.

Il eut un rire et fit le tour de la voiture en me lançant ses lunettes de soleil. Je mis mon sac dans le coffre de sa voiture et montai du côté conducteur du véhicule. À peine j'eus bouclé ma ceinture que je m'empressai de démarrer. Ressentir le plaisir de toucher un volant, d'entendre le moteur de rugir.

-Oh ma beauté, murmurai-je pris d'émotion.
-Tu te débrouilles pas si mal pour un mort, me taquina Dean.

Je ne relevai pas. Lui et les gars prenaient un malin plaisir à me faire ce genre de remarques débiles. Lorsqu'ils avaient su que je n'étais pas mort, ils avaient tenté de cacher leur joie en m'embêtant, en m'engueulant même. Mais je ne disais rien, je ne tentais même pas de répliquer.

-Comment ça se passe pour Carter ? m'enquis-je.
-Hm...il est sous surveillance et n'a pas le droit de quitter la ville, il y a eu deux procès depuis et ça s'annonce mal pour lui. Je ne sais pas comment fait ton oncle mais il assure.
-Tant mieux, de toutes manières tout est bientôt fini, dis-je en accélérant.

Je pouvais enfin reprendre où j'en étais resté.

[Palos Park]

On arriva devant la maison de mon oncle. C'est sûrement ici que je resterai avant de partir, je n'avais pas intérêt à retourner à mon appartement, il avait dû être saisis par les autorités. Je me garai dans l'allée avant de descendre de la voiture. Je vis alors mon oncle nous observer du haut du balcon qui menait à son bureau. J'avais voulu rester dehors, j'en avais marre de rester cloîtrer à l'intérieur, ce fut donc malgré moi que l'on se dirigea vers son bureau. En y entrant, je le vis, près de la fenêtre.

-Tu es enfin là, dit-il en se tournant vers moi. J'aurai cru que tu serais allé traîner quelque part pour fêter ta sortie.
-Ouais mais je n'ai pas le temps. Je dois tuer Carter ce soir alors...
-Ce soir ? s'étonnèrent-t-ils en chœur.

Je m'assis sur un siège et poussai un soupir.

-Quoi ? Vous ne pensiez quand même pas que j'allais encore attendre ?
-Ben tu viens juste de rentrer, tu pourrais quand même te reposer, tenta Dean.
-Me reposer ? Ça va faire un mois que je patiente, j'ai parfaitement récupéré, je crois même qu'à force je vais me faire une overdose de repos.

Ils me fixèrent toujours aussi ébahis. Sérieusement à quoi est-ce qu'ils s'attendaient ? À ce que je reste là sans rien faire pendant que l'autre enfoiré se la coulait douce alors qu'il m'avait enlever mon...je passai une main sur mon visage. Je ne pourrai jamais tenir sachant qu'il est encore en vie. Et même s'il fallait que je me retrouve définitivement en prison cela ne changerait rien, je voulais le voir mort. Et ensuite, j'envisagerai peut-être l'idée de me détendre.

-Bien et comme compte-tu t'y prendre ?

Je haussai les épaules.

-Putain Justin, dis-moi au moins que tu as un plan ?

Je secouai la tête en souriant. Il n'y avait pas réellement besoin de plan.

[08:40 pm]

La maison de Carter Davis se trouvait près d'une des plages du lac Michigan. Désormais du côté des suspects, sa demeure était surveillée par une vingtaine d'hommes. Mais ce n'est pas ça qui allait m'arrêter dans ma démarche. Sa villa était construite au bord d'une falaise, alors il n'était pas difficile de s'y introduire.

-Je te signale quand même que cet endroit contient plusieurs caméras de surveillance, me prévint Keven.
-A cette heure-ci, je m'en balance royalement.
-T'es trop sûr de toi, fit Alan.

Nous nous trouvions sur un bateau non loin du rivage. Depuis une heure, ils tentaient de trouver un plan pour ne pas se faire prendre mais j'en avais assez de réfléchir et encore plus d'attendre. Pourquoi se prendre la tête ? On entre dans cet endroit, on abat toutes les personnes voulant se mettre sur notre chemin, on défonce toutes ces putains de caméra, je me charge de Carter et on se casse de là.

-Je ne vois pas ce qui est compliqué là-dedans, râlai-je.

Je fis démarrer le moteur du bateau. Nous avions tout le matériel nécessaire pour faire de beaux dégâts alors autant entrer dans le vif du sujet et cesser de reporter les choses. Je savais bien qu'ils s'inquiétaient pour moi, ils ne voulaient pas que je revive la même nuit que la dernière fois et ils avaient raison, peut-être que ça se finirait vraiment mal, mais si j'étais encore en vie ce n'était pas pour rien.

On arriva au bas de la falaise. Ça ne serait pas si dur d'y entrer, le rocher n'était pas haut, juste un peu d'efforts et l'on y serait en quelques minutes. Moi et les mecs nous nous équipions de tous ce dont nous avions besoin. Je me munis de plusieurs couteaux que je cachai sous mes vêtements, ainsi que plusieurs flingues.

-Moi je reste là, dit Keven les yeux rivés sur son ordinateur. Au cas où il se passe quelque chose d'imprévu.
-Très bien, tu nous préviens au cas où.
-Ok et tu vas me dire comment est-ce qu'on va grimper ce rocher, fit Ian perplexe.

Je le regardai avec un sourire espiègle.

-Alors là tu rêves ! Je ne vais pas grimper ce truc ! Peut-être que ça t'amuse de te prendre pour spider man mais je tiens à ma vie moi !

Je levai les yeux au ciel.

-On ne va pas escalader ce truc, répliqua Alan. Il y a un petit sentier à quelques mètres, il est condamné car il y a trop de risque d'écroulement mais on peut quand même tenter le coup.

Ian eut un soupir de soulagement. Donc il préférait marcher sur un sentier près à s'écrouler que d'escalader cette petite falaise bien plus sûre. Pff...quel débile. On descendit du bateau pour se retrouver sur ce fameux sentier, très étroit. On marcha prudemment, le moindre faux pas pourrait nous mettre dans une merde monstre.

L'on arriva devant le portail arrière de la demeure. Je donnai de violent coup contre le portail pour tenter de l'ouvrir mais elle résista. Alors je tirai plusieurs fois contre la serrure du portail qui lâcha.

-Bravo pour la discrétion, me sermonna Dean.

Je ne fis pas attention à leurs remarques et pénétrai dans la jardin jusqu'à me dirigeai vers l'entrée de la maison. Évidemment tout ne resta pas calme, des voix retentirent à l'intérieur et à tous les coups, des caméras de surveillance nous avait filmé, quoi que...d'après Keven, il n'y en avait que à l'intérieur de la demeure.

-Et maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
-On casse tout.

Dean donna un violent coup de pied contre la porte qui donna en arrière et l'on se retrouva devant deux hommes qui nous pointer avec leur fusils. Mais Dean qui était posé devant moi, tira sur eux. Ils tombèrent à terre mais je ne sais pas s'ils étaient morts ou pas ; au pire, ça aurait été bien mieux de les tuer pour de bon.

-T'aurai pu nous en laisser, râla Grey. T'es pas tout seul !

Bizarrement il n'eut personne d'autre pour venir se mettre en travers de notre chemin. S'il y avait une vingtaine d'homme, où se trouvaient-ils donc ? Et merde. Je n'en avais rien à foutre après tout ! S'il n'y avait personne pour me déranger ça serait encore plus facile pour moi. Les gars baissèrent leur garde. Ian se laissa même tomber sur le canapé en soupirant.

Moi, je montai les escaliers, fouillant toutes les pièces possibles, détruisant au passage, toutes les caméras de surveillance. J'y étais presque, j'allais l'avoir sous ma main dans quelques instants. Un sourire à la limite du sadisme se forma sur mes lèvres. Chaque nuit depuis que j'étais passée près de la mort, je rêvais de ce moment décisif.

-Carter ! Où que tu sois je te trouverai enfoiré ! Tu as beau te cacher, tu ne vas pas m'échapper très longtemps !

Je pénétrai alors dans une pièce qui semblait être son bureau, mais ne vis personne. Pourtant j'aurai juré avoir entendu du bruit provenant de cet endroit. Dos à la porte, je l'entendis alors se refermer. Je me retournai et tombai nez à nez avec celui que je cherchais. Le débile s'était caché derrière la porte et désormais, il me visait avec un fusil.

-Tiens donc, un fantôme, me dit-il sans bouger.
-Tiens donc, un salaud, répliquai-je.
-À la minute où je t'ai aperçu descendant de ce bateau, j'ai tout de suite su que tu ne venais pas pour me dire bonjour.

Il se prépara à tirer sur la gâchette du fusil.

-Tu n'as pas intérêt, le prévins-je. Tu tires, je tire.

Il tremblait légèrement, je ne sais même pas s'il s'était déjà servi d'une arme une fois, étant donné que tous les meurtres donc il était responsable avait été par d'autres personnes. Je lui jetai mon arme au visage et profitai de son moment d'inattention pour lui en mettre un beau crocher du droit et d'enfoncer mon pied dans son ventre. Il fut propulser contre le mur et tomba à terre. Je lui saisis son arme et repris la mienne.

-Dis-moi, comment se fait-il que tu sois seul ? N'es-tu pas censé être surveillé ?

Il eut un sourire avant d'éclater de rire. Des coups de feu se firent entendre et j'entendis des voix s'exclamer, seules problème, ce n'étaient pas les voix des gars. Putain, c'était bien le moment pour que les autres arrivent ! Ils n'auraient pas pu être là dès le début !

-J'ai entendu que vous soyez à l'intérieur de ma maison pour donner l'alerte, m'expliqua Carter serein.

Je frappai sa mâchoire avec le manche de mon fusil. Je pourrai bien le tuer tout de suite, mais ça serait beaucoup trop facile, deux balles dans la tête ne ferait pas assez mal, il méritait de souffrir. La porte s'effondra et par réflexe je me baissai à terre, évitant justement les balles qui m'étaient destinées.

Je tirai sur la jambe de l'homme qui se tenait devant moi avant de me redresser et de lui assainir un violent coup derrière le crâne. L'un de ses camarades voulut lui prêter main forte mais je lui donnai un coup de poing en plein ventre, il tomba à terre et je cognais mon genoux contre son visage avant de finalement tirer. Je n'avais pas prévu de tuer d'autres personnes que Carter mais s'il le fallait alors je n'hésiterai pas.

Carter voulu s'enfuir mais je le retins en lui tirant dans la jambe. Un calme semblait être revenu. Ian entra dans la pièce et je faillis presque lui tirer dessus.

-Oh mais fais gaffe avec ça ! hurla-t-il.
-Désolé.
-Je vous que tu l'as enfin trouvé. Bref, on a verrouillé toutes les entrées, il reste des flics dehors, alors je te conseille de te grouiller à tuer cette ordure, si tu ne veux pas faire un nouveau séjour derrière les barreaux.
-Attend que je m'amuse un peu, dis-je en regardant Carter qui souffrait de sa jambe blessée.
-Oh ben alors, tu fais ta chochotte maintenant ?
-Pauvre idiot, cracha-t-il. Pourquoi est-ce que tu ne me tues pas tout de suite ?
-Ça serait bien trop simple. Je veux d'abord t'en faire baver.

Je le fis se lever et le plaquer contre le mur.

-A cause de toi, ma vie était entrain de s'écrouler, dit-il avec amertume. Tout ce que j'avais bâtis durant des années part en fumée, tout ça à cause de toi et de ton maudit oncle.
-Mmm...d'ailleurs il te passe le bonsoir et il te dit adieu, car il doute te revoir un jour. Bref, toi et moi nous allons jouer à un petit quiz, ça te dit.

Je brandis mon arme vers lui.

-Première question, un enfoiré a gâché ma vie à cause cupidité légendaire, un, je lui en colle une bonne, ou deux, je le dissèque en petits morceaux ?

Il ne répondit pas et me foudroya du regard. Je lui visai alors son bras gauche et tirai. Il eut un hurlement qui me fit plus plaisir qu'autre chose.

-Tu me le paieras Bieber, je te retrouverai et je te ferai payer.
-Si tu vis jusque là, répondis-je. Deuxième question, ce même enfoiré s'est amusé à s'en prendre à celle que j'aime sans mon autorisation, petit un, je lui tire une nouvelle fois dessus ou, petit deux, je lui enfonce un magnifique couteau prit juste pour l'occasion, dans n'importe quelle partie de son corps ?...quoi, tu as dit deux ?

Je sortis un couteau que j'avais pris sur moi et posai sa main contre le mur avant d'enfoncer l'arme blanche dans sa main, si profondément qu'elle s'incrusta dans le mur et s'y enfonça. Tout se passait si bien que j'avais du mal à entendre les sirènes des flics qui se tenaient dehors. C'était réellement parfait. Je lui frappai au visage, le faisant par la suite saigner du nez.

-Tu sais, lorsqu'on m'a tiré ces balles et que j'ai cru mourir, il y a une chose qui m'a maintenue en vie, tu sais laquelle ? Le fait de te voir mort, avant moi. Ma haine contre toi est si forte que je me suis promis de vivre pour pouvoir te tuer. Alors d'un côté merci, car grâce à toi, je me suis battu pour rester.

Il ne répondit pas et tenta de retirer le couteau de sa main mais je le devançai et lui tirai dans les côtes. Il s'effondra par terre, le souffle court, mais quel joie de le voir dans cet état. Depuis des années je ne rêvais que de ce moment et la réalité était encore plus jouissif que dans mes rêves. Je le frappai au niveau de sa blessure avant d'enchaîner les coups. Je retirai le couteau de sa main et lui poignardai la cuisse et l'épaule avec.

-Vas-y hurle, personne ne viendra t'aider, crachai-je. Cette fois, tu es plus seul que jamais !
-Tue-moi, dit-il sous un ton presque suppliant. Tue-moi dans ce cas.
-Non, je veux te voir souffrir, comme moi j'ai souffert !

Si j'aurai pu le tuer pour le faire revivre puis tuer une nouvelle fois je n'aurai pas hésité. Mais je savais bien que je n'avais pas le temps. Je lui mis un violent coup de manche derrière son crâne, mais il ne perdit pas connaissance pour autant, alors je descendis plus, bas, vers son dos. Je pouvais tout aussi bien le laisser dans cet état et le laisser mourir de ses blessures. Oui c'était aussi une bonne idée.

-Au fait...tu...tu salueras ton frère pour moi, lâcha-t-il difficilement.

Jarred. Comment osait-il ? De quel droit se permettait-il de faire allusion à lui ? Jamais, je dis bien, jamais il n'aurait dû faire ça. La colère me prit et je me jetai sur lui, assénant son visage de coup de poings. Je ne m'arrêtai plus, j'allai le défigurer et plus personne ne parviendrait à le reconnaître. Ma main me faisait mal mais ça ne faisait rien, je sentais à peine la douleur tant le plaisir était intense. Puis il ne bougea plus et lorsque je parvins enfin à reprendre le contrôle j'eus du mal à savoir s'il vivait encore ou pas ?

Mais tout ça serait vite régler. J'aurai voulu lui en faire baver, beaucoup plus, mais il ne me restait plus assez de temps. Je me relevai, le laissant à moitié mort sur le sol et descendit l'escalier. C'est vrai que plusieurs flics se trouvaient à devant la maison, je crois qu'ils pensaient que c'était une prise d'otage. La preuve, ils tentaient de nous faire gentiment sortir de cette maison.

-Alan, la bombe que tu as, où est-elle ? demandai-je précipitamment.

Il sortit alors de son sac une bombe à retardement que je saisis immédiatement.

-Putain Jay qu'est-ce que tu fous ?!

Même-ci Carter n'était pas encore mort, il le serait dans quelques minutes.

-Allez-vous en, ordonnai-je.
-Hein ? Mais t'es pas sérieux là ? Tu vas quand même pas faire exploser la baraque !
-Dégagez d'ici, je vous rejoins !
-Écoute Jay, cette bombe va tout faire sauter et même-ci cette maison est isolée, les autres habitats pouraient aussi être touchés.

Mais je ne l'écoutai déjà plus et appuyai sur le bouton qui activa la bombe.

-Putain il va tous nous faire sauter ! hurla Grey.
-Moi je me casse d'ici ! Je veux pas me retrouver en merguez ! s'exclama son frère.

Il me restait sept minutes, les mecs ne tardèrent pas à partir en courant, sauf Dean qui resta à mes côtés. Je remontai à l'étage pour voir Carter rapper sur sa moquette, le visage en sang, prenant de grande inspiration pour ne pas s'étouffer. Il me lança un regard méprisant. Jusqu'au bout, jusqu'à sa dernière seconde il aura été fier, égocentrique et ignoble. Je m'approchai de lui et lui lançai la bombe au nez. « Tiens, c'est cadeau », fut la seule chose que je dis.

Je voulus me retourner mais il s'attrapa la cheville. Il ne restait plus que quatre minutes. Je lui frappai une dernière fois la tête avant de rejoindre Dean en hâte. On brisa une vitre qui menait vers l'arrière de la maison et traversa le jardin en courant. On passa ensuite le portail et continua notre folle course jusqu'à arriver au bout de la falaise. Ce n'était pas vraiment que vous nous avions prévu, mais je doute que nous ayons le temps de revenir en arrière pour passer par le sentier.

Dean et moi nous nous lançâmes un regard et je vis que l'on partageait la même idée. De toutes manières, ce n'était pas si haut. Alors on sauta et je crus que la chute dura une éternité. J'entendis une vague explosion lorsque mon corps s'engouffra dans l'eau. Il me fallut du temps pour tout laisser reprendre conscience et nager vers la surface.

-Tu ne pouvais pas faire comme tout le monde et simplement le tuer avec ton flingue ? vociféra Dean lorsque nous fûmes remonter en haut. Non, toi il a fallu que tu fasses tout sauter ! Vraiment super la discrétion !

J'éclatai de rire. Je levai les yeux au ciel et vis une fumée noire s'échapper dans le ciel. C'était fini. Tout était enfin fini, tu vois Jarred ; j'avais réussi.

[le lendemain
Chicago cimetery]

-Et donc t'as fait sauté la villa ? Pff...t'as toujours été nul niveau discrétion.
-Ouais je sais, mais je suis quand même content de voir que j'arrive encore à effrayer cette ville !

On rit tous les deux. Je n'étais pas entré dans un cimetière depuis l'enterrement de mes parents. Alors le lendemain de la mort de Carter, j'étais venu les voir, pour les présenter mes excuses, pour le fait que je ne sois pas venu durant tout ce temps. Ensuite...ensuite je m'étais dirigé vers la tombe de mon frère, qui était à côté. Plusieurs fleurs étaient posées dessus, j'avais fait une petite place et m'y étais assis alors qu'il me tenait compagnie.

-Si tu aurais été là, ça aurait été super ! fis-je déçu.
-Mais j'étais là, affirma-t-il. Je te suis partout.
-Comme un chien ?
-Non, comme un protecteur Justin.

J'eus un sourire qui parut assez triste. Ce n'était pas pareil sans lui.

-Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que tu ne sois plus là, avec moi, me confiai-je.
-C'est aussi dur pour toi que pour moi, mais on ne peut rien changer et je préfère que ce soit toi qui soit là.

Il posa sa main sur mon épaule et j'eus comme un frisson, mais il était agréable.

-Comment c'est là où tu te trouves maintenant ? m'enquis-je.
-Je ne peux pas l'expliquer mais...mais c'est tellement agréable et reposant. Je ne me suis jamais sentis aussi bien lorsque j'étais encore en vie.

Je hochai la tête. Il eut un long moment de silence et finalement je décidai de me lever. J'avais encore une chose à faire, la dernière chose. La meilleure.

-Où est-ce que tu vas ? me demanda mon frère.
-Je vais voir Cayla. Tu m'accompagnes ?
-Ben je te suis un peu partout alors je n'ai pas vraiment le choix.

Vous deviez sûrement me prendre pour un fou. Moi, qui parlait au souvenir de mon frère désormais décédé. Il me manquait peut-être une case mais ce n'est pas grave, je voulais continuer à voir son visage, à lui parler, à l'embêter. Je ne voulais pas que tout cela cesse. Je n'étais pas encore prêt pour ça.

[POINT DE VUE CAYLA]

Aujourd'hui, j'avais fait un tour au cimetière et je n'avais pas pu m'empêcher de pleurer sur les tombes de Jarred et Justin. Depuis presque un mois, j'allais chaque semaine dans cet endroit pour pouvoir les voir. C'était idiot car ma tristesse augmentait toujours plus mais au moins, j'avais l'impression que je parvenais encore à leur parler.

Et puis lorsque j'étais sortie du cimetière, j'avais eu cette étrange impression d'être observée. Mais c'était peut-être l'impression que j'avais car je me trouvais dans un cimetière. J'étais ensuite allée rejoindre Alena et Jessie dans un Starbucks. Elles voulaient me faire sortir autant que possible et avec l'autorisation de ma mère, elles n'hésitaient pas à venir me chercher en plein milieu de la nuit.

C'était peut-être une bonne chose, après tout, elles faisaient ça pour mon bien. Mais qu'est-ce que ça pouvait me faire chier par moment. Je ne voulais pas sortir, je ne voulais pas m'amuser et je ne voulais pas être heureuse ! Mais le bon côté est qu'elle ne faisait pas ça pour que je rencontre d'autres garçons, au moins elles n'avaient jamais fait allusion à cela. Mais qu'est-ce que cela allait changer ?

Je sais bien que un jour, il faudrait que je me résous à oublier et aller de l'avant. Mais rien ne serait jamais plus pareil. Je ne pourrai plus aimé quelqu'un comme je l'aimais lui et jamais je ne pourrai passer une journée sans que mes pensées n'aillent vers lui, vers tous les souvenirs qu'il m'avait laissé. Dans un an ou deux ans, je lui appartiendrai toujours.

-Oh Cayla !

Je levai les yeux de mon milkshake pour regarder Jessie.

-Tu vas porter quoi pour cette fameuse soirée ?

Je haussai les épaules.

-Je n'irai pas.

Leur regard se transformèrent rapidement et je regrettai vite mes paroles. Alena qui se trouvait juste à côté de moi, m'obligea à la regarder.

-Tu vas m'écouter toi ! C'est pas tout le monde qui a le droit d'être invité dans ce genre d'endroit ! Tu te rends compte que tu vas te retrouver au milieu des personnes les plus fortunées de cette ville ? Ce n'est pas rien Cay' !
-Oui mais je n'en ai rien à foutre qu'elles soient fortunées ou pas, demain soir il y a Pretty Woman qui passe à la télé, je ne vais pas loupé ça.
-Oh je t'en prie, soupira-t-elle. Tu as vu ce film des centaines de fois !
-Ouais mais Julia Roberts est encore plus sublime à chaque fois !

Elles levèrent toutes les deux les yeux au ciel en soupirant. Oui je sais, j'étais irrécupérable.

-Écoute Cayla, on fait tout pour que tu puisses te sentir ne serait-ce qu'un tout petit peu mieux, fit Jessie en sirotant son café glacé. C'est dur pour nous de te voir dans cet état, ne pense pas être la seule. Mais si tu n'y mets pas du tiens alors rien ne s'arrangera, si tu veux commencer ta première année de fac avec la réputation d'être la dépressive de service, libre à toi. Mais il ne faudra pas te plaindre ensuite.

Jessie aimait bien raconter des conneries à longueur de journée, mais lorsqu'elle décidait de vous remettre à votre place, c'était assez dur de répliquer. Et voilà comment est-ce qu'en moins de deux, elle venait de me la boucler. Elle avait raison en plus, je ne pourrai pas m'en sortir si je ne faisais pas d'efforts, surtout que ça ne devait pas être simple pour elles, qui faisaient tout pour moi.

-D'accord, cédai-je. Je veux bien y aller.

Elles eurent des cris d'exclamations avant de m'obliger à me lever.

-Qu'est-ce que vous faites ?
-Ben on va acheter ta robe !

En fait, cette soirée était un bal, qui était organisé chaque année pour récolter des fonds pour une association ou je ne sais quoi. En général, ce genre de soirée était réservée à l'élite de Chicago, ce n'était pas n'importe qui qui s'y rendait. Eva et James avaient l'habitude de s'y rendre mais cette fois-ci, ils n'avaient pas le cœur à la fête. Alors elle m'avait proposé d'y aller pour elle. Non, elle ne me l'avait pas proposé, elle m'avait carrément forcé.

Non mais sérieusement, vous m'y voyez vous ? Dans un bal ? Masqué en plus !

[06:00 pm]

Je sortis de chez Alena et eus un soupir. Lorsque nous étions rentrées, Alena et Jessie avaient les bras chargés de sacs, mais rien de tout ça n'était pour moi. Au final, c'est surtout pour elles qu'on avait fait cette virée shopping, elles n'avaient pas pu résister et à mon plus grand bonheur, elles m'avaient carrément oubliée.

-J'espère qu'elles ne vont pas me faire mal.
-Bien sur que si ! Tu chausses du 39 et tu as pris une paire qui fait deux tailles en dessous !
-Je fais du 38 !
-Mais bien sur...
-Et puis elles sont trop belles ! Et je n'allais pas les laisser à l'autre garce ! Jamais !

Je commençais à marcher avec un sourire au coin. Ces filles étaient vraiment spéciales, mais j'étais bien contente de les avoir. Je me dirigeai vers la station de métro qui devait me remmener chez moi j'étais épuisée et toujours aussi mélancolique. Et puis je ne me sentais pas en forme. À force de ne rien manger de la journée, voilà ce qui arrivait. C'est sûrement ce qu'aurait dit ma mère.

Je me mis au bord du trottoir. Moi qui pensais en avoir fini avec mes nausées, il n'en était rien. Le feu passa au vert pour les piétons et je traversai, mais avec difficultés, j'avais du mal à tenir sur mes jambes. Le feu passa au rouge alors que je me laissai tomber sur la chaussée. Et merde. Pourquoi fallait-il que ce genre de chose n'arrive qu'à moi et seulement moi !

Et je faisais quoi maintenant ? Une putain de voiture avançait droit vers moi. Une voiture ?! Je n'eus pas le temps de faire demi-tour Je fermai les yeux attendant un quelconque choc mais je ne sentis rien, mis à part l'odeur de l'essence qui provenait d'un pot d'échappement, ce qui me donnait encore plus envie de tout renvoyer. C'était dégoûtant.

J'ouvris les yeux et vis devant moi une moto. Mais attendez, je n'avais pas rêvé, c'était bien une voiture qui avait failli me foncer dedans. Oh, en fait la voiture se trouvait derrière la moto, elle devait avoir freiné à temps vu leur proximité. Je voulus me redresser mais ne parvins pas ; j'étais trop fatiguée, à croire que mes jambes ne voulaient plus me répondre. Le motard descendit de son engin et se dirigea vers la voiture.

-Hey, vous pouvez faire gaffe non ? Vous avez failli l'écraser !
-Et ? C'est quand même pas ma faute, si elle adore s'écrouler en plein milieu des routes !
-Je te conseille de dégager si tu ne veux pas que je refasse une beauté à ta caisse! Allez, tire-toi !

Le conducteur ne se fit pas prier et quant à moi, j'observais la scène avec fascination. La manière donc il parlait... le motard s'approcha de moi, mais je ne parvins pas à voir son visage à cause du casque qu'il portait. Mais sans mentir, rien qu'à sa façon de marcher, il devait être vachement sexy.

-Vous allez bien ? me demanda-t-il.

Je hochai la tête. Sa voix était bizarre.

-Dites, ça vous arrive souvent de vous asseoir en plein milieu de la chaussée ?
-Oui, répondis-je avec ironie. Tout le temps.

Je voulus me relever mais il m'arrêta et me saisit le bras qu'il passa autour de son cou et me souleva du sol.

-Qu'est-ce que vous faites ? Lâchez-moi !
-Je vous remmène chez vous, dit-il simplement.
-Non ! Je peux rentrer tout de seule et il est hors de question que je monte sur ce truc !
-Donc c'est de cette manière que vous remerciez celui qui vous a sauvé ? En insultant sa moto ? Je suis sûr que vous n'avez pas de petit-copain n'est-ce pas ?

Mais quel crétin celui-là ! Il me posa sur sa moto avant de monter devant moi. C'était à la limite de l'enlèvement là ! Je n'avais encore jamais vu ça ! Je voulus descendre mais il démarra et commença à rouler ce qui me fit hurler.

-C'est quoi votre problème !
-Mon problème ? C'est que vous m'obligez à monter sur votre moto sans mon avis et en plus...
-Vous aimez bien parler pour ne rien dire n'est-ce pas ? Avouez que c'est votre fantasme, vous faire enlever par un motard sexy.
-Qui me dit que vous l'êtes.

Je l'entendis pousser une exclamation, il semblait être vexé. Il saisit mes bras et les entoura autour de sa taille avant de finalement de démarrer et il me prévint que si jamais j'ouvrais encore la bouche il n'hésiterait pas à nous faire faire un accident. Et sa voix me laissait voir qu'il ne plaisantait pas. Il roulait extrêmement vite, je commençais même à avoir froid.

-Vous avez froid ? s'enquit-il en s'arrêtant à un feu.

Je ne répondis pas.

-Oh je vous cause !

Toujours rien.

-Je vois, puisque je vous ai dit de ne pas parler alors vous ne parlez vraiment pas.

J'eus un sourire arrogant.

-Vous êtes une vraie garce, cracha-t-il en retirant sa veste.

Il me la tendit et je ne parvins pas à dire non. Je couvris donc avec avant de me coller à mon chauffeur. Je n'étais encore jamais monter sur une moto et pour une première fois ce n'était pas si mal, bien au contraire. Je posai ma tête sur le dos de ce mystérieux homme, qui je l'espère n'était pas un prédateur. Au pire s'il était dangereux, je n'aurai qu'à sauter.

Mais je n'arrivais pas à m'en faire. Il avait quelque chose de rassurant. Et durant un instant, en fermant les yeux, je crus me retrouver auprès de Justin. Car c'était bien le seul avec qui j'avais ce sentiment de bien-être. La moto s'arrêta au bout de plusieurs minutes.

-Allez princesse, descendez de votre carrosse.

Je me trouvais devant l'immeuble de Rebecca. Comment savait-il ?

-Comment savez-vous que je vis ici ? Vous êtes un psychopathe c'est ça !
-N'importe quoi, soupira-t-il. Je suis juste un bon ami de Ian, c'est lui qui m'a dit d'aller vous chercher chez votre amie ainsi que de vous remmener ici.

Un ami de Ian, donc maintenant j'étais surveillée, c'était la meilleure !

-Bien, dans ce cas merci, fis-je. Et tenez votre veste.
-Gardez là, vous la donnerez à Ian.
-Euh...est-ce que...je pourrai au moins voir votre visage ?
-Bien sur.

Il releva la visière de son casque et je fis face à de splendides yeux bleus, perçants. Je restai durant un moment silencieuse, j'avais espéré qu'ils soient bruns, comme ceux de Justin.

-Oh, vous avez de beaux yeux.
-Je sais, mais merci quand même.

Il démarra.

-J'espère vous revoir sur une autre chaussée, me dit-il d'un ton taquin.
-Pourquoi ? Vous rêvez de me secourir une nouvelle fois ?
-Il faut croire. Et peut-être que je ne vous remmenai pas directement chez vous la prochaine fois.

Il me fit un rapide clin d'œil alors que je sentais mes joues chauffer. Il remit sa visière en place et s'en alla. Je le suivis du regard en me mordant la lèvre. Même sa manière de rouler était parfaite. Il n'y avait rien à dire, il était vraiment sexy.

Je secouai la tête, ça faisait longtemps que je n'avais plus eu ce genre de pensées. Je pénétrai dans l'immeuble de Rebecca et me dirigeai vers son appartement. Elle avait été présente lors de l'enterrement de Justin et c'est à ce moment que j'avais choisi de m'excuser auprès d'elle. Alors elle m'avait simplement prise dans ses bras et avait éclater en sanglots. Et c'est elle-même qui m'avait demandé de revenir à la maison si je le voulais. Évidement je n'avais pas hésité, j'en avais marre de me tenir entre ma mère, Nate et Simon. Ils formaient une famille et je me disais que je n'avais rien à faire là.

Alors qu'avec Rebecca c'était bien mieux. J'étais chez elle depuis une semaine et je me sentais bien mieux qu'avant. Mais j'avais encore ce sentiment de culpabilité vis à vis d'elle, même-ci elle faisait tout pour que je sois à l'aise.

-Rebecca !
-Ah Cayla tu es là ! Il faut que tu m'aides à fermer cette valise, je n'en peux plus !

Je pénétrai dans le salon et la vis assise sur une des nombreuses valises qu'elle avait prise pour son voyage.

-Rebecca, tu pars pour une semaine pas pour un an.
-Et alors ! Los Angeles c'est loin, imagine que je ne rentre pas hein ! Imagine que le bébé veuille déjà sortir !

Je levai les yeux au ciel. Oh, oui vous aviez bien entendu. Elle était enceinte, mais pas de n'importe qui. D'un des hommes les plus influents de la ville. On peut dire qu'elle avait visé haut cette fois-ci. Elle entretenait une relation avec lui depuis plusieurs mois, avant même qu'elle ne se sépare de Justin. Sauf que cette fois, il y avait de l'amour, du vrai et c'était réciproque, même-ci elle avait eu du mal à l'accepté. Je l'avais déjà vu et c'était probablement l'homme idéal pour elle.

-Rebecca, tu es enceinte de deux mois, je doute que ton gosse veuille déjà sortir.

Durant une semaine, elle devait se rendre à Los Angeles pour rencontrer sa belle-famille, et jamais je ne l'avais jamais vu aussi stressée. Mais au moins maintenant, elle était vraiment heureuse et c'était ça le plus important.

-Et au fait, il y a un paquet pour toi, me dit-elle. Il est sur la table.

Je saisis le paquet où était inscrit le nom d'Eva. J'eus un sourire en l'ouvrant et y découvris une splendide robe blanche. Je la saisis prudemment et la sortie de son emballage pour la placer devant moi. C'était une belle robe qui m'arrivait jusqu'aux pieds. Une fine ceinture en tissue blanc reliée à la robe était incrustée pour qu'elle dessine ma taille, le haut était drapée formait un décolleté, peut-être un peu trop voyant. Comme quoi j'avais bien fait de me masser les seins chaque soir. Non mais je vous jure qu'ils avaient grossi !

[POINT DE VUE JUSTIN]

Je démarrai rapidement et m'en allai. Je roulai aussi vite que je pouvais, et putain ce casque me faisait vraiment chier ! Je m'arrêtai près d'une ruelle et retirai le casque, merde qu'est-ce que j'avais chaud. Je n'aurai pas cru que ce soit si compliqué, la revoir, la toucher. Et lorsqu'elle avait posé sa tête contre mon dos, j'avais failli perdre tout contrôle. Ma Cayla.

-Eh ben, même « mort » tu ne peux pas t'empêcher de te prendre la tête avec elle.

Je levai les yeux pour voir Jarred adossé contre un mur, me regardant avec un sourire moqueur.

-Très drôle.
-Et tu lui as laissé la veste ! Je te signale qu'elle m'appartient !
-Ben au moins elle aura un souvenir de toi.

Il eut un soupir.

-Et maintenant que tu l'as suivi toute la journée, qu'est-ce que tu vas faire ?
-Ce n'est pas fini, j'en veux encore, répondis-je.
-Comment ça ? Attend, tu vas lui dire que tu es en vie ?

Je hochai la tête. Si je voulais l'embrasser, faire en sorte qu'elle m'appartienne une dernière fois, je devais bien lui avouer ce secret, mais le problème est que je ne savais pas comment est-ce qu'elle allait réagir. Je remis mon casque et repris mon chemin.

[le lendemain
POINT DE VUE CAYLA
09:30 pm]

D'accord. Dites moi ce que je foutais ici déjà ? Heureusement que j'avais ce masque en dentelle, au moins j'étais sûre que personne ne se souviendrait de moi à la fin de cette soirée. Je pris ma robe en main et la souleva de manière à ce que je puisse marcher sans m'emmêler les pieds. Je tentais de me fondre dans la foule et de ne pas me faire remarquer.

Il est vrai que cet endroit était magnifique. C'était un hôtel près de la plage, il était différent des autres, car il donnait une image plus exotiques comparés aux autres hôtels coincés entre les buildings de la ville. La salle de fête était gigantesque, mais je ne voulais pas rester enfermée. Alors je sortie et me retrouvais sur la terrasse, elle était en bois, plusieurs canapés aux coussins blanc écrus y étaient placés.

J'aurai voulu m'asseoir mais ils étaient tous pris et je me voyais mal avoir une conversation avec les personnes qui se trouvaient ici. Alors je continuai mon chemin et descendis l'escalier qui menait au jardin. Je crois bien que c'était le plus bel endroit de l'hôtel et les décorations plus les jeux de lumières fait pour l'occasion lui donnait encore plus de charme.

Et j'étais tellement enfouis dans ma contemplation que je ne m'aperçus pas que je fonçais droit sur quelqu'un.

-Veuillez m'excuser, fis-je en reculant.
-Ce n'est rien, en fait c'est plutôt une bonne chose.

Je fronçai les sourcils.

-Je vous observe depuis un moment et je ne peux m'empêcher de me demander si vous accepteriez que je vous offre un verre.

Voilà pourquoi est-ce que je m'étais promis de ne parler à personne. Mais puisqu'on y était autant en profiter.

-Je...ça me ferait plaisir, répondis-je simplement.

Un serveur passa devant nous et le jeune homme lui saisit de flûte de champagne et m'en tendit une.

-Votre nom ? me demanda-t-il.
-Cayla. Et vous ?
-Jake, c'est mon père qui organise cette soirée.

Ouais mais je lui avais simplement demandé son nom rien d'autre. Les gosses de riches je vous jure. Il continua à converser alors que je n'avais envie que d'une chose, le laisser en plan et me tirer d'ici. J'espère au moins que sous son masque, il en valait le coup.

-Je suis à l'université de Yale mais je suis revenu à Chicago pour les vacances, par contre...

Il fut coupé par une voix qui l'appelait. Je ne cherchais même pas à savoir qui était-ce, je voulais juste que ce mec dégage. Alors il s'excusa auprès de moi et s'en alla. Merci Dieu ! Je revins dans le jardin et m'aperçus qu'un autre escalier menait vers la piscine qui se trouvait plus bas. Je m'empressai de m'y rendre et manquait même de tomber.

Il n'y avait personne à cet endroit, alors c'était parfait. J'allai m'asseoir sur une chaise longue et observait l'eau. Les lumières qui se trouvaient au fond du bassin changeait de couleur chaque minute et j'en fus presque hypnotisée. Pourquoi est-ce que je ne parvenais pas à m'amuser ? Après tout j'étais au milieu des personnes les plus puissantes de la ville, je portais une magnifique robe d'un grand couturier et on aurait dit que j'attirai tous les gosses de riches qui s'y trouvaient. Alors pourquoi est-ce que je ne parvenais pas à être heureuse juste une soirée ?

-Vous aimez bien vous cacher ?

Je sursautai et levai la tête. Je ne m'étais pas aperçue que quelqu'un m'avait rejoint. Mais ce n'était pas Jake. Car celui qui se trouvait en face de moi avait un masque qui lui recouvrait tout le visage alors normalement, on devait au moins voir ce qu'il y avait au bas du nez. Mais cette voix ? Je la connaissais.

-Quoi ? Vous avez perdu votre langue ? Pourtant hier vous étiez bien bavarde.

Je me redressai prise de surprise. Le motard !

-Vous !
-Oui moi ! Et vous !

Je fronçai les sourcils.

-Qu'est-ce que vous faites ici ?
-Oh rien, je viens m'amuser un peu et surtout je cherche quelle fille aura l'honneur de finir la nuit avec moi.
-Vous n'êtes pas sérieux ?
-Bien sur que si, m'assura-t-il. Vous voulez vous porter volontaire ? Pour cela il faut avoir un beau tour de poitrine et une belle paire de fesses.

Il me regarda de haut en bas. Je n'en revenais pas, comment osait-il ?

-Vous pourriez faire l'affaire.

Je lui lâchai un juron et voulus m'en aller mais il me retint par la taille. La manière donc il me touchait...

-Je plaisante, dit-il en riant. Mais ça serait la moindre des choses après ce que j'ai fait pour vous hier.
-Oui mais je ne vous ai rien demandé. Alors maintenant lâchez-moi.

Je me libérai de son emprise et quittai la piscine précipitamment. En fait, je ne voulais pas qu'il voit les taches rouges que j'avais sur mes joues. Pourquoi est-ce que je me comportais de cette manière ? Après tout, il n'avait rien de charmant, il était hautain, avait de sales manières et je n'avais toujours pas vu son visage !

Et dire que j'avais cru qu'il ressemblait à Justin ! N'importe quoi ! Je revins à l'intérieur de l'hôtel, dans la salle de fête où certain s'amusait à danser. Oh non. Je devais me tirer d'ici avant que quelqu'un n'ait la merveilleuse idée de danser. Je voulus sortir mais on me prit le bras.

-Je vous cherchais.

Jack. Oh misère, ils voulaient tous me gâcher la soirée ou quoi !

-Une danse, ça vous dit ?
-Euh...non, je...j'aurai voulu m'asseoir, je ne me sens pas très bien...je...
-Oh je peux vous tenir compagnie dans ce cas ! Au fait, dans trois jours, je vais dans le chalet familiale à Aspen, et ça serait vraiment super que vous veniez avec...

Je ne l'écoutais plus. Il ne me connaissait même pas et il voulait déjà que je rencontre sa famille. Mais bien sur...

-Qu'en dites-vous ?
-Ben...je doute que je puisse vous accompagnez, j'ai déjà prévu de...
-Oh vous pourrez venir ensuite.

Wahoo, il était vraiment têtu. Comme je me sors de là ? Une main se posa alors sur son épaule et je vis que le motard ou je ne sais quel était son nom se tenait derrière lui.

-Oh mec, t'es sourd ou quoi ? Elle te dit qu'elle n'a pas envie de se coltiner un couillon comme toi durant ses vacances, alors tire-toi.
-Mais je ne vous permets pas de...
-J'ai pas besoin de ta permission pour ça et j'en ai encore moins besoin pour t'en coller une bonne sur ton visage d'ange, et tu pourras pas compter sur ton masque pour amortir le choc.

Il ne lui en fallut pas plus pour qu'il lâche enfin l'affaire. Si je n'étais pas en colère contre ce mec je peux vous jurer que je lui aurai sauté dans les bras.

-Merci, murmurai-je.

Je me retournai pour partir mais il me retint par le bras et un frisson m'envahit entièrement. Wahoo, on aurait dit qu'un courant électrique avait traversé ma colonne vertébrale.

-Attendez, je suis désolé pour tout à l'heure. Je ne voulais pas vous vexer.
-Et pourtant c'est ce que vous avez fait.
-Je sais, mais je ne sais pas comment m'y prendre avec vous, vous êtes si mystérieuse.

Je lui fis face, qu'est-ce que j'aurai voulu savoir ce qu'il y avait sous se masque en dentelles noires.

-Je vous demande une simple danse, juste une et je vous laisse tranquille.
-Une seule ?

Il hocha la tête. Je cédai, tant qu'il ne me parlait pas de sa maison de vacances à Aspen, ça ne me dérangeait pas. Il me colla à lui et entoura son bras tour de ma taille. Seigneur son parfum. Ce parfum était le même que celui de Justin.

-Oh non...
-Qu'il y a-t-il ?
-Rien c'est juste que...votre parfum...me rappelle un être cher.
-Qui est ?
-Qui n'est plus de ce monde.

Il eut un silence et se sentit sa main se refermer un peu plus contre ma taille.

-Je suis désolé, Ian m'en a parlé.
-Ce n'est en aucun cas votre faute. Et puis, vous me le rappelez un peu.
-Ah, je prend ça pour un compliment. C'est donc pour cette raison que vous êtes si triste. C'est dommage.
-Je ne le fais pas exprès.
-Je sais.

Il stoppa notre danse et posa sa main sur ma joue.

-Vous savez que tant que vous serez dans cet état, il ne pourra jamais trouver la paix ? Un mort ne parvient à être apaisé que lorsqu'il sait que les personnes qu'il a laissé sur Terre le sont aussi.
-Et comment savez-vous ça ? Vous avez déjà vécu cette expérience ?

Il eut un rire.

-En quelques sortes. Moi aussi j'ai perdu un être auquel je tenais vraiment et j'ai aussi du mal à m'en remettre mais...mais j'essaie d'aller de l'avant. Cessez de vous focaliser sur le passer, regardez devant vous.

Tout en parlant il m'avait pris la main et m'avait emmené à l'extérieur. J'étais bien mieux dehors qu'au milieu de tous ces gens. Il était sincère et il savait de quoi il parlait. Ça faisait du bien de pouvoir parler à quelqu'un qui avait en quelques sortes vécu la même chose que vous.

-Au pire je peux aussi vous le faire oublier le temps d'une soirée, après tout, nous sommes dans un hôtel. Je suis un homme, vous êtes une femme, on a des besoins alors pourquoi se priver ?

Je secouai la tête et m'esclaffai.

[POINT DE VUE JUSTIN
11:45 pm]

Il sera bientôt minuit et la tradition et qu'il faudrait que je retire mon masque. Mais je ne me sentais pas près, comment réagirait-elle ? Elle me croyait mort bon sang ! Et je crois qu'en sachant la vérité elle serait encore plus brisée. Depuis ce soir, je voyais bien la tristesse qui s'emparait d'elle à chaque fois qu'elle parlait de moi.

Et depuis que je l'avais vu, je n'avais qu'une obsession, la prendre dans mes bras, la serrer fortement contre moi et goûter une nouvelle fois à ses lèvres. Et puis, c'était assez fatiguant de voir tous ces hommes la dévorer du regard et ne rien pouvoir faire. Je voulais les en foutre une, à chacun et notamment à Couille-Molle numéro deux, ce fils à papa qui l'avait collé en début de soirée.

-Pauvre crétin, dis-je à haute voix.

Cayla posa son regard sur moi.

-Désolé, je pensais à haute voix.
-Oh ça m'arrive tout le temps.

Elle me sourit. Elle fit ensuite tomber le bracelet avec lequel elle jouait depuis quelques minutes et se baissa pour le ramasser. Et vu d'en haut, son décolleté était encore plus magnifique qu'à la baise. Comment résister ? Elle voulut se redresser mais perdit l'équilibre et se laissa aller vers moi, elle tomba sur mon torse et sa main se posa sur mon entre-jambe qui, sans perdre un instant réagit vite à ce toucher. Putain mais comment faisait-elle pour tomber même assise !

-Pardon, murmura-t-elle en retirant sa main.
-C'est rien.

Son masque blanc tomba alors et je fis face à son doux visage.

-Roh mais il n'est pas encore minuit !

Elle voulut le ramasser mais je l'en empêchais. Je voulais la voir autant que possible, tant que j'en avais encore la possibilité et le temps.

-Vous êtes magnifique.
-Merci.

Je la fixais longuement, mon regard ne parvenait pas à se détacher d'elle. Pourtant je l'avais vu hier et je l'avais suivi toute la journée alors pourquoi est-ce que j'étais dans cet état ? Mais en attendant, elle était si belle.

-Vous savez quoi ? J'en ai marre de cette coupe, les pinces me font mal, se plaignit-elle.

Elle mit ses mains dans ses cheveux et retira ses pinces. Ces cheveux tombèrent en cascade sur son dos et s'éparpillèrent sur ses épaules. Jamais elle n'aura été plus belle. Ils avaient bien poussé et se retrouvais maintenant au niveau de ses reins. Splendide. Des mèches tombèrent dans le creux de ses seins et ce fut trop.

Je me levai précipitamment et voulus m'en aller. Il fallait que je me calme.

-Où est-ce que vous allez ? demanda-t-elle.
-Je dois partir.
-Comment-ça ? Il n'est même pas encore minuit.
-Oui mais je ne peux pas rester, répliquai-je. Désolé.

Elle me rattrapa et se mit devant moi.

-Non vous ne pouvez pas partir, s'il vous plaît.
-Et pourquoi ?
-Parce que...parce que c'est la première fois que je ne pense pas à Justin. Ça fait longtemps que je n'ai plus rit sans me forcer et je ne dis pas que tout va bien mais, vous êtes comme...comme...
-C'est bon, la coupai-je.

Comment résister. Elle m'offrit l'un de ses plus beaux sourire alors que l'on annonçait le compte à rebours des dernières secondes avant minuit.

-Je vais enfin pouvoir voir à quoi vous ressemblez, se réjouit-elle.
-Oui mais avant fermez les yeux.

Elle m'obéit et ferma les yeux. Alors je retirai mon masque et le laissai tomber à terre. Je me collai à elle et mis ma main dans ses cheveux. Puis, je scellai mes lèvres aux siennes et cette sensation que j'avais à chaque fois que je l'embrassais revint. Elle eut un petit gémissement, qui me ravit plus qu'autre chose. Puis, l'horloge retentit.

Je me délivrai ensuite d'elle et reculai. Elle ouvrit les yeux et peu à peu qu'elle reprenait conscience, son visage se décomposa. Son regard sembla confus et elle regarda autour d'elle avant de reposer son attention sur moi.

-Cayla...

Elle secoua la tête et recula.

-Non...ce n'est pas possible...non.

Je voulus m'approcher mais elle recula une nouvelle fois. Alors elle fit demi-tour et s'en alla en courant.

-Cayla !

Elle pénétra dans l'hôtel et je la suivis. Elle sortit de la salle des fêtes et se dirigea vers le hall de l'hôtel. Putain mais elle courrait vite avec ses escarpins ! Je m'arrêtai et les vis par terre. Oh, en fait elle les avait retirer. Je les ramassai et continuai ma course. Merde, si j'étais là c'était pour elle et non pour qu'elle me fuit.

Je sortis de l'hôtel et la vis se dirigeai vers la plage qui se trouvait juste à côté. Je pouvais entendre ses sanglots qui me brisaient le cœur jusqu'ici. Je tentais de l'appeler mais elle ne m'écoutait pas. Alors elle tomba à terre et je me précipitai vers elle. Je lui saisis les bras et la relevai.

-Cayla.
-Non, laisse-moi ! Laisse-moi !

Je ne tentais pas de la retenir.

-Je suis entrain de devenir folle !
-Cayla arrête, tu n'es pas folle...
-Si ! Justin est mort ! Vous entendez ! Il est mort !

Je pris son visage entre mes mains et l'obligeai à me regarder.

-Cayla, laisse-moi t'expliquer, tentai-je. Mais avant regarde-moi. Ma jolie je veux que tu me regardes.

Je lui saisis les mains et les posai sur mon torse.

-Tu vois, je suis toujours là, avec toi.

Elle écarquilla les yeux, reprenant conscience.

-Justin ?
-Oui mais jolie, c'est moi.
-Mais...mais comment? Tu es censé être...
-Non je ne l'ai jamais été.

Elle continua à me fixer mais son regard changea et je pus y voir de la colère. Elle détacha ses mains de mon visage et recula.

-Alors pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit ? Tu te rends compte de ce que tu as fait !
-Je sais que je t'ai blessé mais...
-Mais quoi ? Ça fait un mois que je vais pleurer sur une tombe pensant que l'homme que j'aime se trouve en dessous ! Ça fait des semaines que j'ai l'impression d'être morte moi aussi !
-Je sais ! Mais si j'ai fait ça c'est parce que je n'avais pas le choix Cayla !
-Ce n'est pas toi qui dit qu'on a toujours le choix ! rétorqua-t-elle.
-Oui mais pas cette fois-ci !

Je lui saisis les bras mais elle se débattit et me frappa le torse. Je la fis alors tomber sur le sable et me mis sur elle pour l'immobiliser.

-Écoute-moi, écoute...je suis recherché par les autorités de ce pays. Carter était toujours vivant et si jamais les gens venaient à savoir que j'étais en vie ou que toi même tu l'aurais su tu aurais été en danger et je ne voulais pas de ça !
-Et donc j'ai dû souffrir le martyr parce que tu voulais me protéger c'est bien ça !
-Oui et j'aurai pu faire n'importe quoi s'il s'agissait de protéger la femme que j'aime !

Je ne lui laissai pas le temps de répondre et plaquai mes lèvres contre les siennes. Elle tenta de résister mais se laissa vite aller. Je lui mordis la lèvre inférieure pour lui demander l'accès. Elle passa alors ses mains autour de mon cou. Enfin elle réalisait.

-Je t'aime Cayla, murmurai-je en coupant notre baiser.

Je me relevai et l'emmenai avec moi.

-Et s'il fallait que je crève vraiment pour que tu sois en sécurité alors je donnerai ma vie sans hésiter.
-Non ne dis pas ça ! s'exclama-t-elle.

Elle entoura ses bras autour de mon cou et m'embrassa.

-Ne dis pas ça alors que je viens juste de te retrouver. S'il te plaît. C'est juste que...que je n'y crois pas...et...

Elle s'effondra en pleurs et je la pris dans mes bras. Elle pleura pendant longtemps, me disant des mots incompréhensible, s'accrochant à moi comme-ci elle avait peur que je m'en aille. Mais je la serrai contre moi, la protégeant, la rassurant.

-Oh mon Dieu, Justin, sanglota-t-elle.

Je repris le baiser et posai ma main sur sa joue pour la calmer. Pouvoir la toucher de nouveau sans aucune gêne était une vraie délivrance. Mais des voix vinrent couper ce moment et je me mis sur mes gardes. Peu de personnes devaient savoir que j'étais encore en vie et encore moins les personnes qui se trouvaient à cette soirée.

Je pris la main de ma blonde et pris un petit passage qui menait jusqu'à la sortie arrière de l'hôtel, celle réservée aux employés. On y entra et l'on se dirigea vers les couloirs qui menaient aux chambres.

-Et Jarred ? me demanda-t-elle.
-Jarred lui est bien mort.
-Je...j'aurai voulu vous voir tous les deux.

Je souris.

-Moi aussi ma jolie.

J'ouvris la chambre qui avait été réservé au nom de mon oncle et j'y entrai accompagné de ma blonde.

-Explique-moi.
-Il n'y a rien d'autre à dire Cayla.
-Pourquoi avoir attendu un mois ?

Je m'assis sur mon lit en soufflant. Puis, je retirai ma veste ainsi que ma chemise et lui montrai les cicatrices que j'avais. Elle ouvrit la bouche me ne dit rien. Elle s'approcha de moi et posa ses mains sur mon torse. Elle voyagea entre mes différentes plaies et s'arrêta notamment vers celle qui se trouvait près de mon cœur.

Elle la caressa mais j'eus un petit gémissement de douleur. Alors elle y posa ses lèvres. J'eus un sourire et entoura ses bras autour d'elle.

-Si tu savais comme tu m'as manqué Justin, murmura-t-elle. Ca a été les moments les plus horribles de ma vie. Et j'ai encore du mal à réaliser.
-Mais je suis là maintenant...
-Oui mais pour combien de temps, me coupa-t-elle.

Elle posa son regard rempli de larme sur moi.

-Je ne suis plus aussi idiote. Je sais bien que si tu es recherché tu ne vas pas t'attarder ici. Je sais que tu vas partir.

Je ne répondis pas et passai une main sur mon visage. Au moins elle l'avait su sans que je ne sois obligé de le lui dire.

-Tu es vivant, j'en suis si heureuse, continua-t-elle. Mais ce n'est pas la même chose que si je savais que tu resterais à mes côtés.

Je posai mon doigt sur ses lèvres. Elle aimait toujours autant parler. Elle semblait être toujours aussi perdu, son regard en disait long, elle ne savait plus quoi faire. Elle eut un soupir et se laissa tomber. Je la rattrapai à temps et la portai. Elle s'était évanouit. Je la posai sur le lit et ouvris une fenêtre pour rafraîchir la pièce.

-Tu veux mon avis ?

Je vis Jarred couché juste à côté de Cayla. Oh non mais qu'est-ce qu'il me voulait encore ?

-Au moins si elle t'aurait cru mort, elle s'en serait remise à un moment, mais maintenant ça sera pire.
-N'importe quoi.

Je me dirigeai vers la salle de bain alors que monsieur continuait à me raconter ce que j'appelais ; de la merde.

-Maintenant qu'elle sait que tu es vivant et qu'en plus, tu vas te casser va encore plus l'affecter.
-Et pourquoi ?
-Car elle pensera encore plus à toi. Où est-il ? Est-ce qu'il va bien ? Avec qui se trouve-t-il ? Avoue que tu as fait ça juste pour ne pas qu'elle t'oublie !
-Non, si j'ai fait ça c'est parce que je ne pouvais pas partir sans la voir une dernière fois.
-T'avais qu'à demander une photo.
-Putain ! Je te jure que si tu étais encore vivant je t'en mettrai une !
-Ouais bien sur.

Je fis couler l'eau dans la baignoire et voulus me déshabiller mais je fis vite couper par mon frère qui continuait à me fixer.

-Est-ce que je peux me laver dis ?
-Ben ouais vas-y.
-Ouais mais j'ai pas envie de me déshabiller devant le fantôme de mon frère !
-Oh non, je ne suis pas son fantôme, rectifia-t-il. Je suis ta conscience qui a prit l'image de ton frère parce qu'il te manque, bientôt tu me verras en tant que Cayla.
-Oui mais je m'en balance, que tu sois fantôme ou conscience ça ne change rien, tu me gênes là.

Il leva les yeux au ciel en m'insultant alors que je le voyais disparaître peu à peu. Je n'étais vraiment pas net. Une fois seul, je retirai mes vêtements et pénétrai dans l'eau chaude en poussant un soupir de soulagement. Mais malgré tout Jarred avait raison, elle m'oublierait encore moins facilement maintenant qu'elle me savait vivant.

Mais je ne pouvais pas revenir en arrière et c'est tant mieux. C'était peut-être égoïste mais...pff qu'est-ce que je raconte, j'étais un égoïste alors ce n'était pas étonnant. Je restai plusieurs minutes dans l'eau, perdu dans mes pensées, lorsque la porte de la salle de bain s'ouvrit pour laisser apparaître Cayla.

-Tu vas mieux ?
-Oui, c'est juste que je ne pensais pas que ma fin de soirée se finirait ainsi. Qu'est-ce que tu fais ?

J'arquai un sourcil, elle se fout de moi ou quoi ?

-Je fais une partie de tennis avec Rafael Nadal tu vois.

Elle me foudroya du regard. Puis elle vint se poser droit devant moi et elle passa sa main derrière sa robe. Je l'observais et crus m'étouffer lorsque je vis la robe glisser le long de son corps pour la laisser en sous-vêtement. Oh misère.

-Tu me fais une place ?

Je hochai simplement la tête, la bouche grande ouverte tel un véritable puceau devant la plus belle fille du lycée. Elle entra dans le bain et se posa en face de moi.

-Tu as une crampe ou quoi ? me demanda-t-elle en souriant.
-Pourquoi tu me fais ça ?
-Pour te faire payer.
-Parce que maintenant tu es rancunière.
-Plus que jamais.

Je sentis son pied se poser sur ma cuisse et remonter doucement. Qu'est-ce qu'elle foutait ? Je sursautai en sentant son pied venant se frotter contre mon entre-jambe. Elle continua ses caresses alors que je tentais de mon contenir. Et elle me narguait avec son sourire. Espèce de petite garce ! Mais je ne céderai pas. Alors je soutins son regard mais oh Seigneur...qu'est-ce que c'était bon...putain je m'étais retenu durant un mois. Un mois d'inactivité et voici que je me retrouvais dans un bain brûlant avec cette splendide fille à mes côtés. Pourquoi est-ce que je résistais déjà ?

Je lui tirai le bras pour qu'elle se rapproche de moi et la plaçai au-dessus de moi. Je collai violemment mes lèvres aux siennes et savourais ce fougueux baiser.

-Justin...
-Tais-toi.

Je lui tirai les cheveux pour que sa tête aille en arrière et me laisse un libre accès à son cou que je m'en pressai de me dévorer. Je descendis ma main vers son seins que je pétris avant d'aller plus bas, vers son point sensible. Elle se cambra et posa ses mains dans mes cheveux qu'elle serra fortement.

-Prends-moi, dit-elle la respiration courte. Prends-moi maintenant.

Je ne me fis pas prier et lui saisis les hanches que je soulevai pour la placer au dessus de mon sexe. J'entrai en elle d'un coup de rein, son cri se perdit dans lèvre et je la sentis trembler légèrement. Cayla commença à se déhancher sur moi et elle fut bientôt accompagner de mes vas et viens réguliers. Il ne pouvait pas avoir de meilleure chose sur terre que ça.

Plus nous accélérions dans nos action et plus j'avais l'impression que la baignoire se vidait peu à peu de son eau. Mes râles s'accentuaient, Cayla semblait déjà avoir décoller.

-Ne me quitte pas Justin...reste avec moi...

Je ne répondis pas et enfouis ma langue dans sa bouche. Le bas de mon ventre était désormais pret à exploser et Cayla devenait de plus en plus étroite. J'accélérai mes coup de rein alors que mon visage était enfouis entre ses seins alors les plaintes de ma blonde se firent plus expressives et son liquide chaud coulant contre mon membre. Je crois bien que je ne m'étais jamais sentis aussi vivant.

[03:30 am]

J'étais assis sur la terrasse de ma chambre. Roulant tranquillement mon joint. Cayla se trouvait à l'intérieur, dormant paisiblement, même-ci elle s'était battue contre le sommeil, pensant que tout ça n'était qu'un rêve. Mais elle n'avait rien à craindre. J'eus un sourire, je ne pensais pas que cette soirée aurait été aussi merveilleuse. Vous voulez savoir pourquoi ? Elle m'avait fait deux pipes ! Ouais, pas une ! Non deux ! Putain j'étais aux anges !

Et puis on s'était fait le salon, puis à nouveau la salle de bain et même la terrasse. J'eus un rire. Les voisins avaient crié au scandale mais je m'en fichais. Je voulais profiter d'elle autant que possible. Cette fois-ci, ça serait bien la dernière fois et rien que l'idée de devoir me séparer d'elle définitivement me mettait une grande pression.

-Justin.

Je l'entendis sortir de la chambre mais je ne réagis pas. Elle fit le tour du canapé où j'étais assis et vins s'asseoir sur mes genoux.

-Ca va ?
-Maintenant oui, répondis-je en l'embrassant.

Je caressai ses cheveux toujours perdu dans mes pensées.

-Tu sais ce dont j'ai envie ?
-De me faire une pipe ?
-T'es vraiment atteint c'est pas possible, souffla-t-elle. Non, je voudrais des Chips Ahoy !
-Toi et tes foutus biscuits, fis-je. T'es aussi accroc que moi.
-Oui mais au moins ils me donnent du plaisir.

Je me relevai et la mis sur mon épaule avant de tourner sur moi-même. Elle se mit à hurler et même les voisin se se mirent à se plaindre. Ils ont quoi cela ? J'eus un cri lorsque je sentis une douleur au niveau de ma fesse.

-Putain Cayla tu viens de me mordre !
-Ouais comme les canards !

Je fronçai les sourcils et la déposai violemment à terre avant d'entrer à l'intérieur. Elle me suivit en rigolant, mais tomba par terre à cause de son tournis, mais quel boulet. Je fermai la baie vitrée et soulevai ma blonde pour la poser sur mon lit. Elle entoura ensuite ses jambes autour de ma taille pour être encore plus près de moi.

-Le roi Justin qui a peur de canards.
-Je n'ai pas peur !
-Mais bien sur que si ! Mais rassure-toi, c'est mignon.
-Je ne suis pas mignon !

Elle eut un rire enfantin et plaqua sa bouche sur la mienne. Je me laissai rouler sur le côté et l'attirai vers mon torse.

-Carter est mort ? demanda-t-elle après un temps de silence.

Je hochai la tête.

-Qui d'autre à part moi, la bande et ton oncle savons que tu es en vie ?
-Personne d'autre. Et de toutes manières, ils n'auraient pas de preuves.

Elle posa sa main mon torse et fit une nouvelle fois le tour de mes cicatrices.

-Tu sais que Nate est vraiment inconsolable.
-Je le sais bien et je regrette. Je le considérai comme mon frère.
-Pourquoi ?
-Pourquoi quoi ?
-Comment se fait-il que tu te sois si vite attaché à lui alors que tu es si méfiant des gens ? Tu lui faisais quand même plus confiance qu'à moi.
-Eh bien...je me suis toujours dit que si j'avais eu un petit frère il aurait été comme lui, de plus, tu tiens tant à lui que je décidais de le protéger car s'il lui arrivait quelque chose tu ne t'en remettrais pas. Et lorsque Carter m'a dit que ma mère était enceinte, je me suis dit que ça devait être ça. Ma petite-soeur ou frère aurait dû avoir le même âge que lui. Alors peut-être que inconsciemment je suis me attaché à lui pour cette raison.
-Oh ! Tu vois lorsque je te dis que tu es mignon !

Je la frappai avec l'oreiller, mais elle me rendit vite le coup et se jeta sur moi elle enfouit ensuite son visage dans mon cou et éclata de rire. Elle se mit ensuite dans position plus qu'étrange et tenta de m'étrangler.

-J'ai été ceinture de karaté !
-Quelle couleur ?
-J'en avais pas.
-Hein ?
-Ben je suis restée que deux jours, mon prof disait que je n'avais assez d'équilibre pour faire du karaté.

Je la regardai ahuri avant d'exploser de rire. Ah non mais d'où sortait cette fille ! Vexée elle se jeta une nouvelle fois sur moi mais je l'immobilisai et me couchai sur elle.

-T'es qu'une peste Cayla.
-Ouais mais c'est ta faute, avant je n'étais pas comme-ça !
-Ah ouais ?
-Oui !

Je lui pinçai le nez, alors qu'elle se tournait pour être dos à moi. Je lui entourai la taille et la serrai contre moi. Je posai plusieurs baisers sur son cou et son épaule, profitant de ces moments avec elle. Des moments que je gravai dans mon esprit, à jamais.

-Je t'aime, dis-je en l'embrassant.
-Je t'aime aussi. Encore et toujours.

Notre baiser s'approfondit et je la tournai pour qu'elle soit sur le dos. Je me mis ensuite entre ses jambes et passai ma main sous sa chemise. Rien ne pourrait briser ce lien qui nous unissait, aujourd'hui ou dans quatre ans. Il y aurait toujours cette alchimie entre elle et moi. Une attraction que seuls nous pouvons comprendre.

[POINT DE VUE CAYLA
06:30 am]

Depuis notre première rencontre, il y avait eu cette attraction entre nous, inexplicable mais elle était bien présente. Nous nous étions déchirés, tentant de s'éloigner de l'autre à plusieurs reprises, mais au final, nous revenions toujours vers l'autre. Je sais bien que s'il n'avait pas été avec Rebecca à ce moment, je ne l'aurai pas rencontrer, mais je l'aurai connu dans d'autres circonstances. C'était comme-ça et on n'y pouvait rien.

J'ouvris doucement les yeux. La présence qui m'avait accompagnée toute cette nuit n'était plus là, je ne la sentais plus. Je me retournai et posai ma main sur l'oreiller pour tomber face à deux enveloppes. Sur l'une était écrit mon nom et sur l'autre, Nate. Je souris. Au moins il m'avait laissé un souvenir. J'ouvris la mienne et y découvris une lettre accompagnée d'une splendide bague, elle était en or et était recouverte de diamants. Une larme coula sur ma joue lorsque je la mis à mon doigt.

-Justin...je t'en supplie reviens.

Je n'aurai pas dû dormir, il n'attendait que ça. Si j'étais restée éveillée il ne serait pas parti ! Mais il aurait trouvé un autre moyen. Je devais me rendre à l'évidence. Personne ne retenait Justin Bieber, il allait où bon lui semblait, il faisait ce qui lui plaisait. Cette ville l'avait détruit alors il était normal qu'il veuille tout quitter. Je ne pouvais pas le blâmer pour ça.

Mais dans ce cas c'est moi qui irait vers lui. Je le retrouverai, même-ci je devais me rendre jusqu'au bout du monde, je te jure Justin que toi et moi, nous nous reverrons. Lorsque deux corps étaient liés par l'attraction, qu'ils se séparent ou pas, ils finissaient toujours par se retrouver tôt ou tard.

[POINT DE VUE JUSTIN
07:00 am]

-On va où ? me demanda Jarred.
-Je ne sais pas. Quelle est la meilleure des destinations à ton avis ?
-Si j'étais toi j'irai au Brésil ! C'est les vacances et peut-être qu'on va assister au carnaval !
-On verra bien, mais pour l'instant, on va faire simple.

Ma capuche recouvrait ma tête et je tenais mon sac sur mon épaule. Je trouvais sur le parking d'où partaient tous les cars de route. C'était plus simple que l'avion ou le train et au moins, si j'étais avec plusieurs personnes, on aurait du mal à me récupérer. James et sa petite famille allait se casser d'ici, Dean et la bande ne supportant plus d'être surveillés avaient aussi décidé de plier bagages, j'étais donc le dernier à quitter la ville.

J'eus un pincement au cœur en repensant à Cayla. Durant plusieurs minutes j'étais resté assis près d'elle, à l'observer dormir. J'avais enregistré toutes les images que je pouvais retenir d'elle, ses positions, ses expressions, tout y était passé. Et maintenant me voilà, près à entamer une autre vie sans celle que j'aimais.

Merde, si j'avais su j'aurai encore plus profiter de tous mes moments passés avec elle. Je marchai entre les cars, et vis un qui se remplissait peu à peu de passager. Alors je montai dedans et me plaçai devant le chauffeur.

-Où va ce car ?
-Thunder Bay, dans l'Ontario.

Le Canada, juste ce qu'il fallait. Je sortis une liasse de billet vers et je lui tendis.

-Roulez vite s'il vous plaît.
-Aucun soucis monsieur.

J'allai m'installer sur un siège vide et posai mon sac à côté de moi. On devrait y être enfin de journée et maintenant je priai pour ne pas qu'on tombe sur des sales flics. Je quitterai le car avant d'arriver à la frontière et je me débrouillerai ensuite. Tout était bon.

-Ah le Canada ! s'exclama Jarred. Je sens déjà l'odeur du sirop d'érable !

J'eus un sourire au coin et secouai la tête. Il posa alors sa main sur mon épaule.

-Hey, ça va ?
-Ouais...c'est pour son bien que je ne l'ai pas emmené avec moi. Et puis on se retrouvera bien un jour, je le sais.

Le bus démarra quelques minutes après et je sus que tout était fini. Ou presque.

Jerry Hicks a dit « Si votre désir est suffisamment puissant, vos croyances n'ont pas d'importance. Si vous avez un désir suffisamment puissant, ce désir formera la vibration dominante qui surpassera n'importe quelle autre de vos vibrations. » Ce n'était pas pour rien que nous étions si liés l'un à l'autre et si ce lien était vraiment fort, alors je la reverrai. Tôt ou tard je reverrai ma Cayla. Pour l'instant, il m'était impossible de l'avoir auprès de moi, mais j'avais le désir et l'espoir qu'un jour nous serions à nouveau à deux. Depuis des mois, nous avions tout surmonté ensemble, nous nous étions haïs, nous nous étions détruits tout ça pour au final revenir l'un vers l'autre. Ce n'était pas pour rien si cet enfoiré d'Univers l'avait mis sur ma route. Grâce à elle j'avais redécouvert ce que le fait d'aimer ne nous rendait pas si faible, grâce à elle j'avais enfin pu faire la paix avec moi-même. Je n'étais pas un monstre, elle me l'avait prouvé. Grâce elle, j'allais prendre un nouveau départ, construire un autre futur où je serai sûr qu'elle ne craindrait rien. Et lorsque cela sera fait, je reviendrai la chercher pour lui dire que tout ça était grâce à elle. Grâce à ma jolie.

Ma jolie,

Déjà je n'ai pas l'habitude d'écrire des lettres, en fait je n'écris jamais, c'est chiant, mais ça fait plus sérieux. En fait, je voulais surtout te dire les raisons pour lesquelles est-ce que je pars sans te dire quoi que ce soit. J'ai vécu trop longtemps dans cette ville qui m'a rongée de l'intérieur. J'ai fait des erreurs, beaucoup trop mais maintenant, j'ai l'occasion de laisser ce sombre passer derrière moi. Ne te méprend pas, si je ne t'ai pas emmenée avec moi ce n'est pas parce que je veux t'oublier. De toutes manières, je n'y arriverai pas. Si je te laisse ici c'est parce que je veux avant tout avoir le temps de me retrouver, de pouvoir me reconstruire, de savoir que faire pour avoir une vie convenable pour moi mais surtout pour toi. Je ne te promet pas que je reviendrai, peut-être que d'ici là tu auras refait ta vie, et je ne pourrai pas t'en blâmer. Mais en tout cas, j'essaierai. Ne doute en aucun cas de mes sentiments. Je t'aime et dis-toi que je ne passerai pas une journée, une nuit sans que mes pensées ne se tournent vers toi ma jolie. Je ne te demande pas de ne pas m'oublier, mais ne vis pas dans le passé et si jamais quelqu'un peut te rendre heureuse alors ne le repousse pas pour moi. Je te demande juste de me pardonner et j'espère que tu y arriveras. Aies juste une petite pensée pour moi par moment, je ne veux rien d'autre. Cette feuille ne suffirait pas pour te dire à quel point est-ce que je t'aime, mais au moins tu le sais et c'est ce que je veux. Continue de te battre, sois forte et vas de l'avant, alors moi aussi je me battrai pour nous, pour toi.

Justin.

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Oh putain... je sais pas vous mais moi quand j'ai lu l'Epilogue j'ai pas pu m'empecher d'avoir une petite larme. Je peux aussi vous dire que quand j'ai su qu'il n'y avait pas de tome 2 j'étai frustrée a un point inimaginable; vous imaginez rester sur une fin comme ça?

Heureusement peut etre 1 an ou moins apres elle a publié un message pour dire que The Power Of Attraction recommencait!!

Donc allez voir le nouveau tome je l'ai commencé! ;)

merci d'avoir suivi cette histoire jusqu'a maintenant <3 <3

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