CHAPITRE 9
Les gens pleurent, pas parce qu'ils sont faibles mais parce qu'ils ont été forts depuis un bon bout de temps.
-Dis tu me fais pas la gueule hein ?
Aucune réponse elle était toujours dos à moi. D'accord, allez Justin il est temps d'employer les grand moyen.
-Allez ma jolie, c'est pas si grave, dis-je en prenant une voix innocente. C'est pas la fin du monde !
Elle se tourna alors vers moi et j'eus l'impression de mourir sous son regard remplit de flamme. Elle me faisait réellement peur lorsqu'elle était dans cet état.
-C'est peut-être pas la fin du monde mais ça sera bien la fin pour quelqu'un.
Elle serait capable de me tuer ? Surement, après tout en se trouvait au milieu de nulle part, si jamais elle m'ôtait la vie personne ne serait au courant. C'est pas vrai, comment est-ce qu'on s'était mit dans cette galère déjà ?
[2 jours plus tôt
Rebecca's apartment.
03:45 pm]
Affalé sur le canapé, je tentais de trouver un moyen pour attraper cette maudite télécommande sans bouger d'un pouce. Évidemment personne n'était là pour m'aider, heureusement que j'avais l'habitude de me débrouiller seul.
-Rebecca !
-Quoi ? gronda-t-elle en sortant de la chambre.
Elle vint se poser devant moi, les mains sur les hanches, me foudroyant du regard.
-Tu peux me passer la télécommande ?
-Tu te moques de moi ! Bouges ton cul merde ! Je suis occupée là, je te rappelle quand même que je dois partir pour quatre jours à New-York pour le mariage d'une de mes amies !
Je la regardai de haut en bas.
-Et pourquoi tu ne m'as rien dit ? m'indignai-je.
-Je te l'ai dit ! Mais évidemment tu ne m'écoutes jamais !
-Tu sais, si ça ne parle pas de sexe, de jeux vidéo et tout ça, je m'en balance un peu, lançai-je.
Elle souffla et se remit à raconter n'importe quoi.
-Tu m'écoutes là ?
-Non, bref tu me la passes cette télécommande !
Elle leva les yeux au ciel et retourna dans sa chambre sans même me donner ce que je voulais. Elle pouvait se montrer vache par moments et Cayla n'était même pas là. Et justement, la porte d'entrée claqua et l'on entendit sa voix et évidemment la voix de Nate qu'elle était allé chercher ! À peine arrivé il se précipita dans la chambre de Rebecca.
-Cayla !
-Qu'est-ce que tu veux ? me demanda-t-elle en entrant dans le salon.
-On t'a pas appris la politesse ou quoi? Tu pourrais au moins venir me faire un câlin quand tu rentres.
Elle arqua un sourcil.
-Qu'est-ce que tu veux ? répéta-t-elle.
Merde, elle commençait à me connaitre et savait donc que j'avais quelque chose à lui demander. Tout ça pour une télécommande, je pourrai très bien tendre le bras m'étirer un peu et la prendre, mais j'étais dans mon moment flemme de la journée.
-Fais moi un câlin, exigeai-je en ouvrant mes bras.
Méfiante, elle se laissa faire et se fourra dans mes bras, j'aimais sentir sa peau contre la mienne et elle avait toujours cette délicieuse odeur que j'adorai humer. Je posai mes lèvres dans son cou mais elle se dégagea furtivement.
-Rebecca est juste dans la pièce d'en face, chuchota-t-elle en se redressant.
-Et alors ? Elle est trop occupée à choisir quelles paires de chaussures pour s'inquiéter de nous, il pourrait avoir une explosion elle s'en moquerait complètement. Bon maintenant tu peux me passer la télécommande ?
Elle fronça les sourcils avant de prendre la télécommande, d'y retirer les piles et de me tendre le boitier tout sourire.
-Vas-y joues à ta maline, t'as surtout de la chance que j'ai pas la force de te briser le cou sur place.
Elle continua à sourire bêtement et retourna dans sa chambre. Elle n'avait pas l'air d'humeur, surement à cause de son frère, il faut dire que la situation était assez difficile entre eux. Il resta durant plusieurs minutes dans la chambre de Rebecca, je pouvais l'entendre pousser des sanglots, mais quelle chialeuse celle-là.
Il vint ensuite me rejoindre, enfin un autre homme dans cette maison, ça faisait du bien de plus être seul parmi toutes ses femmes ignobles. Il me fit un rapide sourire et vint s'asseoir au pied du canapé.
-Alors petit c'est pas trop la forme.
-Je ne suis pas petit, répliqua-t-il la tête basse. C'est Cayla la petite.
-Ouais t'as raison, dis-je en souriant.
Pour la première fois depuis deux heures je me redressai et me mis face à lui. Il souffrait, il se sentait aussi responsable de ce qu'il se passait avec sa sœur, ce qui était d'un côté normal.
-Vous avez eu le temps de parler ?
Il secoua la tête.
-Je...je ne sais pas quoi lui dire, j'ai l'impression que si je parle, je vais faire une gaffe et la rendre encore plus triste.
-Ben dis-toi qu'elle pense aussi la même chose pour toi, si vous continuez de cette manière vous ne vous adresserez plus la parole durant un bout de temps et tout ça pour quoi, parce qu'un malade a voulu essayer de vous gâcher la vie.
Il eut un sourire et hocha la tête.
-Je sais, il faut juste que je sache comment m'y prendre.
-Et quand ça sera réglé je t'emmènerai dans un endroit spécial !
-Un endroit spécial ? s'enquit-il perplexe.
-Un endroit là où il y a plein de filles avec de grosses poitrines, dis-je pour le rassurer.
-Ben fallait commencer par ça !
Je m'esclaffai avant de lui ébouriffer les cheveux, je me levai et mis ma veste en cuir.
-S'il te plait restes Justin, me supplia-t-il en s'accrochant à ma jambe.
-Désolé mais j'ai une vie mec.
-Non ! Ne me laisses pas avec ses deux vipères !
-On t'entend ! s'exclamèrent Cayla et Rebecca.
-Mets tes écouteurs et si elles te parlent hochent simplement la tête, ça marche toujours. Bon la mamie et la gamine, je vous laisse entre vous.
-C'est ça ouais ! répondirent-elles en même temps.
Elles pouvaient franchement être flippantes quand elles le voulaient. Je donnai une tape à Nate avant de refermai la porte de l'appartement et sortis de l'immeuble. Je n'avais pas grand-chose à faire aujourd'hui, en fait je ne savais pas quoi faire du reste de ma journée, il y avait des jours comme-ça où ma vie pouvait être d'une ennuie totale.
Marchant tranquillement dans les rues de l'Union Loop, mon joint entre les doigts, je profitai des rares moments de tranquillité que j'avais. Mais ce fut de très courtes durées puisse que mon portable se mit à vibrer dans ma poche.
-Ouais ?
-Jay, c'est Karl.
Je me figeai un instant en entendant sa voix.
-Karl, alors t'as ce que je t'avais demandé ? m'empressai-je de questionner.
-Ouais, mais il ne vaut mieux pas parler de ça au téléphone, tu sais où me rejoindre.
-Ouais, j'arrive.
Je raccrochai et passai une main sur mes cheveux. Je retire ce que j'ai dit, mes journées n'étaient jamais ennuyantes.
Un quart d'heure plus tard je me garai devant un bar que je connaissais bien. Pénétrant à l'intérieur, j'observai chaque côté de la vaste salle et vis la personne que je cherchais assise au fond de la salle, me faisant un bref signe de la main.
J'avançai alors et allai m'asseoir en face de lui impatient de savoir ce qu'il avait découvert au sujet de l'affaire que je lui avais confié. Avec trente ans d'expérience, il était probablement la personne la plus efficace que je connaissais pour faire ce genre de chose, fouiller dans le passé des autres et parvenir à savoir leurs secrets les mieux gardés.
-Alors, dis-moi ce que tu as découvert.
Il sortit une pochette où se trouvait une feuille, une simple feuille qui semblait venir des archives de police.
-C'est le dossier qui dit qu'ils ont été tué par des cambrioleurs, analysai-je. Et alors, je le sais déjà, qu'est-ce que tu veux que je fasse de ça ?
-Cesses d'être aussi impatient Justin, prends ton temps, me conseilla-t-il. Lis bien ce qui est écrit.
Prendre mon temps ? Comme si je n'avais que ça à faire ! Je voulais des preuves, des pistes qui me permettraient de retrouver les enfoirés qui ont fait ça. Je lus quelques passages de ce document et quelque chose m'interpella, quelque chose d'assez étrange; la date n'était pas concrète.
-Ce document a été rempli le 7 mars 1996, dis-je. Comment est-ce possible ? Le meurtre a eu lieu un mois après.
-C'est pour cette raison que je l'ai pris avec moi lorsque je suis allé fouiller les archives, m'expliqua Karl d'un ton calme.
-Alors j'avais raison, ce n'était pas un accident, tout ça était prévu n'est-ce pas ?
Il hocha la tête.
-On vous a fait croire que des cambrioleurs avaient pénétré la maison et les avaient tué mais il est évident que tout cela n'était qu'une mise en scène, la preuve, cette affaire était classée avant même qu'elle ne prenne forme.
J'avais toujours su que quelque chose clochait, je m'étais dit que ce n'était pas un accident, les choses comme celle-ci n'arrivaient jamais par accident. Je me mis à serrer le papier si fortement qu'il se froissa, j'étais en colère car l'on m'avait caché tout ça mais le pire de ça...
-Le pire est que ces enfoirés de flics étaient eux aussi au courant, crachai-je sous un ton haineux.
-Ils étaient au courant mais je pense surtout que certains d'entre eux étaient dans le coup, c'est évident.
Je poussai un soupir.
-Et est-ce que tu aurais trouvé autre chose ? demandai-je.
-Je connais l'un des agresseurs, déclara-t-il en buvant une gorgée de bière.
Je posai mon regard sur lui, il avait ce visage impassible, figé, j'avais l'impression de me trouver en face de moi. Mais cette fois-ci je ne parvenais pas cacher les émotions qui me traversaient, j'étais partagé entre l'ébahissement et la rage. Karl me tendit une photo du portrait d'un homme en tenue de prisonnier.
-Randall Moore, il avait trente ans au moment des faits, il a arrêté après ce meurtre, il a immédiatement avoué d'où l'excuse du cambriolage mais n'a jamais dit qui étaient ses associés.
-Et où sont ces associés maintenant ? m'enquis-je.
-Disparus dans la nature, par contre Randall je peux t'indiquer clairement où il est: au pénitencier correctionnel de Joliet à une heure d'ici, cellule 512.
Pour être précis, il était.
-Tu pourras peut-être lui tirer quelques informations.
-Ne t'en fais pas pour ça, je m'en occupe. Merci pour ton aide, maintenant au moins je sais que ce n'étaient pas illusions.
-C'est rien petit, ça m'étonne que tu ais mis autant de temps pour me demander ce service.
-Moi aussi.
Je sortis de la poche de ma veste une liasse de billets que je lui tendis mais il secoua la tête.
-On s'était convenu que je devais te payer pour ton travail, lui rappelai-je.
-Je sais mais je n'en veux pas, c'est un service que je lui rends, il m'a sauvé la vie petit alors j'avais une dette envers lui. C'était quelqu'un de bien Justin, j'espère que tu pourras te venger.
-Merci, tu me laisses au moins te payer ta bière ?
-Pour ça je ne suis pas contre ! se réjouit-il.
Je posai donc quelques billets sur la table avant de le saluer et de sortir du bar emportant avec moi les photos et les documents. Je montai dans ma voiture et posai ma tête contre le volant, j'avais soudainement mal à la tête, mon cœur battait plus vite que la normal, je tremblais et mes mains étaient moites.
« -Réveillez-vous ! Allez réveillez-vous s'il vous plait ! Moi j'ai peur tout seul, réveillez-vous.. »
Je secouai la tête, tentant de faire sortir tous ces souvenirs douloureux de ma mémoire. Je détestais y penser, ça me plombait le moral, j'avais l'impression d'être quelqu'un d'autre, quelqu'un de...fragile. Et Dieu sait que je détestais les personnes fragiles.
-Sauf ma petite Cayla, songeai-je avant de démarrer.
[POINT DE VUE CAYLA Le lendemain Chicago O'Hare International Airport. 09:30 am]
-Tu fais attention à toi et à Nate d'accord. Et si jamais il y a quoi que ce soit tu appelles Justin.
J'hochai la tête avant qu'elle ne me prenne dans ses bras. Je savais que Rebecca avait toujours été stressée lorsqu'elle partait en voyage mais là ça relevait de la paranoïa.
-Et tu penses à arroser mes orchidées et n'oublies pas...
-Elles ont besoin d'eau à température ambiante, la coupai-je. C'est bon Rebecca je sais tout ça ! Tu vas rater ton avion si tu continues !
-Je sais, mais...et si jamais tu ne veux pas faire la cuisine le numéro du traiteur est...
-Bon mamie tu te décides à décoller ou il te faut une invitation, intervint Justin d'un air blasé, comme toujours.
-C'est bon j'y vais, Justin tu prends soin d'elle hein ?
-Pourquoi ?
-Parce que j'ai dix-sept et il peut m'arriver quelque chose de grave, répliquai-je.
Il me regarda d'un air surpris, à croire qu'il venait tout juste de remarquer ma présence.
-Évidemment oui, t'es assez grande pour te demerder.
-Sympa, vivement que tu reviennes Rebecca, ça risque d'être long avec lui, lançai-je.
-C'est à moi de dire ça tu crois pas.
-Oui ben moi j'ai soudainement hâte de partir, coupa Rebecca.
Elle me prit une dernière fois dans ses bras, je commençais à regretter la Rebecca qui n'était pas autant maternelle avec moi. Puis Justin passa un bras autour de son cou et posa ses lèvres sur le sommet de son front en lui murmurant je ne sais quoi. C'était mignon, mais ça m'énervait légèrement et je suis sûre qu'il le savait.
-Beurk, dis-je alors pour casser leur ambience.
Rebecca eut un rire avant de nous saluer pour la centième et dernière fois et de nous tourner le dos. Ce n'est que lorsqu'elle disparu derrière la porte d'embarquement que Justin eut un soupir de soulagement.
-Enfin tranquille, se réjouit-il. Plusieurs jours sans elle, un pur paradis !
-En fait t'es qu'un faux-cul, constatai-je.
Il tourna son regard vers moi, il croisa ses bras derrière son cou avant de me faire une moue, irrésistible je dois avouer.
-Tu sais quoi ? Elle aurait dû t'emmener avec elle, j'aurai vraiment été tranquille sur ce point.
Je lui foudroyais du regard avant de lui tourner le dos et me dirigeai vers la sortie. Je ne sais pas ce qu'il avait aujourd'hui mais je détestais lorsqu'il se comportait de cette manière, il mettait sa mauvaise humeur sur moi, il était distant et froid. J'en venais même à me demander si j'avais fais quelque chose de mal.
On remonta dans sa voiture sans dire un mot. je lui jetai de temps en temps de coups d'œil, il avait l'air mal, ou plutôt il était mal, ça se voyait que quelque chose le tracassait.
-Justin ça va ? demandai-je.
-Oui ça va, pourquoi ?
-C'est à toi de me le dire, on dirait que tu es préoccupé par quelque chose.
-C'est rien, répliqua-t-il froidement.
Je me mordis la lèvre inférieure.
-Tu sais, si tu veux parler...
-Ok alors on va mettre les choses au clair, me coupa-t-il en s'arrêtant à un feu rouge. Je vais bien, je n'ai pas besoin de parler et arrêtes de t'en faire pour moi, je déteste lorsqu'on se fait du soucis pour moi.
Ça avait le mérite d'être clair. Il avait le droit de s'inquiéter pour moi mais si on échangeait les rôles ça devenait autre chose.
-Et pourquoi?
Il soupira.
-Parce que lorsque les gens s'inquiètent pour toi ça veut dire qu'il te prenne pour quelqu'un de faible...incapable de gérer sa vie.
Mon cœur se serra.
-Donc tu es entrain de dire que tu me trouves faibles et incapable de gérer ma vie, repris-je.
-Non ce n'est pas ce que j'ai dit.
-Mais tu l'as pensé et sous-entendu ! rétorquai-je.
-Putain baisses d'un ton tu me donnes mal à la tête.
Je croisai les bras et me renfrognait dans mon siège. Réellement insupportable ! Je bouillonnais de l'intérieur, je me mordis la lèvre à un tel point que je crus m'ouvrir la peau. La main de Justin se posa alors sur ma cuisse mais je me dégageai aussitôt.
Posant mon regard sur la vitre, j'observai le paysage. J'aurai vraiment voulu aller avec Rebecca, je n'avais jamais été à New-York et ça aurait été nettement mieux que de rester avec cette armoire à glace. Mais Nate était à la maison et je ne voulais pas le laisser seul malgré le fait qu'il ne cesse de m'éviter.
-Ne fais pas la gueule ma jolie, c'est juste que je n'ai pas envie de parler maintenant, s'expliqua-t-il.
-Ben moi tu m'en as coupé l'envie, on est sur la même longueur d'onde maintenant !
Il passa alors sa main dans ma chevelure et descendit vers ma nuque et la massa tendrement
-Cayla.
-Quoi ?
-Arrêtes de bouder ma jolie.
Il s'arrêta une nouvelle fois à un feu rouge et se jeta sur moi pour me mordre l'aube de mon oreille. Je ne pus m'empêcher de pouffer, mais seulement parce qu'il m'avait surprise !
-Tu vois que tu ne peux pas me résister bien longtemps !
-Je n'ai jamais dit que tu avais gagné, déclarai-je en tentant de cacher mon amusement.
-Alors c'est quoi ce sourire ?
Je ne répondis pas. On arriva chez lui, l'on monta dans son appartement toujours dans un silence de mort. En fait je me demandai pourquoi est-ce qu'il m'avait emmené ici. Je retirai donc ma veste ainsi que mes bottes alors qu'il m'ordonna d'aller m'asseoir sur le canapé.
Il avait prit son air dur et une voix sévère, tranchant et dominant. À chaque fois qu'il prenait ce ton cela voulait dire que...
-Alors ma jolie, maintenant que Rebecca est partie on va pouvoir s'amuser toi et moi.
Il vint me rejoindre dans le salon simplement vêtu de son boxer, un sourire malicieux était posé sur ses lèvres. À cet instant les battements de mon cœur s'accélèrent.
[POINT DE VUE JUSTIN]
Je m'assis sur le canapé en face d'elle.
-Je t'ai entendu parler avec Rebecca avant, elle te suppliait de porter un ensemble qu'elle t'a acheté, il est où ? demandai-je en avançant mon visage vers elle un sourire aux lèvres.
Elle rougit légèrement.
-Ce sont des sous-vêtements.
Je souris de plus belle, j'avais hâte de voir ce que ça allait donner.
-Bien, déshabilles toi, ordonnai-je. J'ai envie de voir à quoi ça ressemble.
Elle se leva et retira sa chemise, son débardeur et son jean qui moulait parfaitement ses fesses.
-Cayla, on ne met pas de débardeur sous une chemise.
-Oh, je tacherai de m'en souvenir, merci, dit-elle dans un sourire forcé.
Elle se trouva alors en lingerie devant moi. Une fine dentelle rose qui s'accordait parfaitement avec sa peau laiteuse rien qu'à voir ça, je sentais mon boxer s'agiter.
-Tourne-toi.
Elle s'exécuta et j'eus une splendide vue sur ses jolies fesses rondes et fermes.
-Joli, marmonnai-je en lui saisissant les hanches.
Je posai mes lèvres sur le haut d'une de ses fesses et elle eut un petit soupir. Je remontai plus haut en passant par sa colonne vertébrale, ce qui provoqua en elle des milliers de frissons, je la sentais tressaillir à mon simple toucher. Je parsemai son cou et ses épaules de baisers brûlants.
-Avoues que tu ne peux pas résister à mon toucher.
-O...oui...
Je lui mordis le lobe de son oreille et elle se cambra entièrement s'accrochant à mes bras que j'avais autour de sa taille. Je descendis une main le long de son bassin jusqu'à sa petite culotte en dentelle. Vraiment irrésistible. Je passai ma main en-dessous de son vêtement et lui caressai gentiment son point sensible ce qui déclencha en elle une sensation d'extase. Je la couchai sur le canapé et lui retirai entièrement sa culotte.
-Encore plus, exigea-t-elle.
-Ne sois pas si impatiente.
J'approchai mon visage entre ses cuisses et maintenais ses hanches contre le canapé. Je posai mon regard sur son visage ne voulant pas rater sa réaction, je me mis alors à laper sa partie intime et sa main vint se fourrer dans ma chevelure, m'indiquant le rythme à prendre pour lui donner plus de plaisir.
C'était la chose que j'aimais le plus, lui offrir cette gâterie et la mettre dans un état second était tout bonnement jouissif pour moi. Je remontai vers elle et m'attardait sur son cou alors qu'elle posai quelques baisers sur mes épaules. J'échangeai alors nos positions pour qu'elle soit au-dessus de moi.
-Ma jolie, tu es toujours aussi appétissante, la complimentai-je.
Elle posa ses lèvres sur mon front, j'aurai voulu m'attaquer à sa poitrine qui avait malheureusement été délaissée par mes soins mais la sonnerie de mon portable retentit dans toutes la pièce. Cayla me lança un regard frustré alors que je décrochai après avoir vu le numéro de Karl.
-Salut Karl, il y a un problème ?
-Pas vraiment, dis-moi est-ce que tu as déjà parlé avec ce Randall ?
-Non, je compte m'y prendre aujourd'hui. Pourquoi ?
-Parce qu'ils veulent le transférer dans une autre prison, tu ferais mieux de te dépêcher.
-D'accord, merci.
Je raccrochai et me levai précipitamment oubliant presque la présence Cayla.
-Qu'est-ce qui se passe? s'enquit-elle.
-Rien d'important, j'ai juste quelque chose à faire, attends moi ici.
-Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ici ?
-Bon alors tu viens avec moi, proposai-je en remettant mon pantalon.
-Tu rêves, la dernière fois que je t'ai suivi pour ton "affaire" je me suis retrouvée dans le coffre d'une voiture.
Je soupirai. Elle allait me rappeler cet épisode jusqu'à la fin de ma vie.
-C'est toi qui vois, me contentai-je de dire.
Elle me fit une petite moue adorable qu'elle faisait à chaque fois qu'elle devait prendre une "importante décision".
-T'es sûr qu'il n'y a rien à craindre ? Je ne vais pas me retrouver embarquer dans je ne sais quelles histoires?
-Non je te le promets, dis-je sans réellement l'écouter.
Elle se rhabilla à son tour, elle était quand même à coté de la plaque pour croire qu'il n'allait rien se passer avec moi. C'était presque insultant !
[Joliet Correctional Center
Chicago
11:10 am]
Vêtus de la combinaison des gardiens de prison que j'avais prit au premier venu qui était tombé sur moi, je m'engouffrai dans l'immense prison de Joliet. Je marchais à travers le premier couloir où se trouvaient les cellules des prisonniers; un peu de patience et je mettrai enfin la main sur l'enfoiré que je cherchais. Rien que d'y penser j'avais mes mains qui me démangeaient.
J'avais dit à Cayla de m'attendre dans le parc qui se trouvait juste en face. Je ne voulais pas l'impliquer dans tout ça, elle était suffisamment stressée au naturel pour en durer plus. Cellule 510, cellule 511...
-Cellule 512
Je m'arrêtais devant la porte blindée. Et c'est alors qu'un autre gardien apparut, je baissai rapidement le visage pour me cacher à l'aide de mon couvre-chef.
-C'est à moi de surveiller le couloir, me dit-il.
-J'ai rien à faire pour l'instant, prends ta pause.
-Ah cool, merci !
Il fit demi-tour et je lâchai un soupir. Je sortis le trousseau de clé et ouvrit les trois serrures qui maintenaient cette porte fermée. Alors je le vis, couché sur l'un des lits à deux étages un livre à la main. En m'entendant entrer il leva le visage vers moi un instant et les battements de mon cœur semblèrent s'accélérer.
Être devant lui, devant ce monstre était presque insupportable pour moi, mais je faisais tout pour ne pas lui montrer mon dégoût, ma haine. Il me dévisagea un instant avant de se replonger dans son livre.
-T'es un nouveau toi, je ne t'ai jamais vu ici, dit-il sans poser un regard sur moi.
-Non, répondis-je simplement.
J'étais comme figé, presque impressionné, il y a longtemps que je n'avais pas ressentis ce genre de sentiment. Ressaisis-toi Justin !
-Arrêtes, rit-il. Ça va faire vingt ans que je suis là, je connais tout le monde ici, sauf toi.
Je m'avançai près de son lit, il ne bougea pas d'un pouce. Je sortis alors les photos du meurtre et les posai sur son lit, ces photos qui m'étaient tant difficiles de voir, des souvenirs douloureux me revenaient sans cesse en mémoire.
-Ça te dit quelque chose ?
Il regarda les clichés avant de mettre son livre de coté et de se redresser. Son visage vieilli par les années de taule faisait ressortir sa laideur, toute sa monstruosité. Il posa alors son regard vide de tous sentiments sur moi et fronça les sourcils.
-T'es qui toi ?
Je lui saisis alors le col de sa tenue orange et le fis descendre violemment de son lit pour qu'il se retrouve au sol, à mes pieds.
-Je ne suis pas là pour répondre à tes questions, par contre toi, tu vas m'aider.
Il voulut hurler mais mon poing croisa directement son visage. Le pauvre ne pouvait même plus se défendre, son corps si frêle lui permettrait à peine de me rendre la pareille.
-Ne te fais pas remarquer si tu ne veux pas y rester.
-Vas te faire voir petit.
Mon poing atterrit violemment dans son ventre, il s'écroula et se plia en deux. C'était tellement jouissif de pouvoir lui faire endurer toutes ces douleurs et je continuerai encore jusqu'à ce qu'il me dise ce que je voulais entendre.
-C'était la nuit du 10 avril 1996, vous avez pénétré dans cette baraque toi et tes acolytes et avez tué toutes les personnes qui s'y trouvaient.
-Ça m'a coûté cher, c'est à cause de ce cambriolage que je me retrouve ici, rajouta-t-il.
-Arrêtes, je sais bien que ce n'était pas un cambriolage, vous êtes entrés dans cette maison juste pour assassiner ces pauvres gens. Alors maintenant je veux savoir qui vous a envoyé.
Il ne répondit pas et ferma les yeux. Je lui frappai le visage avec la matraque que j'avais.
-Allez parles, à quoi ça te sert de couvrir cette personne puisque tu vas encore passer de longues années dans cette pièce.
Il eut un rire. Un rire qui me glaça le sang et eut l'effet d'encore plus m'énerver.
-Sauf qu'à ma sortie je serai à l'abri du besoin, il me l'a promis, j'ai vingt millions de dollars qui m'attende dehors si je ne le balance pas alors tu comprends que je vais me taire encore un peu.
-Tu en es sûr ?
-Absolument, je ne sais pas pourquoi cette affaire te mets tant en rogne mais je m'en moque royalement.
Alors je saisis le flingue qui était donné à tous gardiens. Je le chargeais et visai droit sur lui, il avait toujours son regard impassible.
-Tu n'oseras pas, pouffa-t-il.
C'était un défi. Je visai son pied et sans attendre je tirai.
-À chaque fois que tu ne répondras pas à ce que je te demande, je montrai toujours plus haut, expliquai-je en le regardant hurler de douleur. Jusqu'à ce que j'atteigne ton cœur, à supposer que tu en aies un. Bon alors, j'en étais où? Ah oui, qui est la personne qui t'as envoyé ?
-J'en sais rien putain !
-Mauvaise réponse.
Je tirai sur sa cuisse et il eut un hurlement déchirant qui agaça les autres prisonniers. Je m'apprêtais à lui tirer dans les cotes mais il m'arrêta.
-Attends, je ne mens pas, j'ai jamais su qui était cette personne, je sais juste qu'elle nous a dit de tuer ces gens contre de l'argent c'est tout. Mais peut-être que l'un de ceux qui m'accompagnaient peuvent t'en dire plus.
-Où est-ce que je peux les trouver ?
Aucune réponse, il détourna le regard et se mordit la lèvre. L'idiot saignait abondamment et au lieu de coopérer il préférait faire son fier. Je visai alors ses cotes.
-Ok attends ! Pour l'un je ne sais pas, mais l'autre m'avait dit que si ça tournait mal il irait à Denver, c'est de là qu'il vient.
-Et ?
-C'est tout, on ne s'était jamais vu avant, on ne se connaissait pas !
-Comment s'appelle-t-il ?
-Euh...Kendrick...Kendrick Tucker si je me souviens bien.
-Mais encore ?
-Je te jure que je n'en sais pas plus!
Une alarme se déclencha alors; elle devait à tous les coups être pour moi. J'aurai pourtant voulu continuer ma torture sur cet enfoiré mais il était temps de partir, ce que j'avais me suffisait amplement, encore un peu de recherche et je trouverai qui était au commande de ce plan. Je sortis de la cellule et vis plusieurs gardiens arriver dans ma direction.
-Un intrus a pénétré dans l'enceinte de la prison ! Je répète: un intrus a pénétré dans l'enceinte de la prison !
-C'est lui là-bas !
Je me mis à courir dans le sens inverse et me dirigeai vers la cage d'escalier et refermai la porte derrière moi mais il semblerait qu'ils soient réellement partout. Trois gardiens se trouvèrent dans l'escalier. Je frappai l'un d'eux en plein sur le visage à l'aide mon pied avant de saisir le second et de le jeter dans les marches, le temps que je brandisse mon arme vers eux, je tirai sur l'un d'eux sans pour autant qu'il ne soit gravement blessé et assommait le dernier à l'aide de ma matraque.
Je descendis les marches deux à deux et arrivai au premier étage. Ils étaient tous en alerte. Il me fallait une diversion.
-Allez Justin réfléchis.
Toutes les issues étaient bloquées à part les fenêtres.
-Des fenêtres, toujours et encore des fenêtres.
Évidemment il fallait qu'elles soient fermées à clé. Je brisai une vitre prenant soin de ne pas me blesser, il y avait un camion juste en bas.
-Il est là-bas ! Toi là arrêtes toi et mets tes mains en l'air.
J'eus juste le temps de sauter par la vitre et d'atterrir sur le camion qui venait tout juste de démarrer. J'entendis plusieurs coups de feu mais heureusement, le camion sortit de la prison avant de se rendre compte de ma présence.
[POINT DE VUE CAYLA
11:45 am]
J'étais toujours assise dans ce parc, heureusement que Alena était là pour me tenir compagnie, enfin je veux dire que ses messages m'occupaient pendant que Justin faisait je ne sais quoi dans cette prison. Tout s'était bien passé avant qu'une alarme provenant de l'intérieur de la prison n'attire mon attention, à tous les coups c'était encore lui qui avait fait n'importe quoi !
-Relaxes Cayla, c'est peut-être une fausse alerte.
Mais lorsque je le vis assis sur le toit d'un camion entrain de me saluer de la main avec un grand sourire je crus réellement rêver.
-C'est pas vrai, soufflai-je.
Il sauta du camion et atterrit sur l'herbe, il vint ensuite me rejoindre et je n'eus pas le temps de placer un mot qu'il se mit à courir m'entrainant avec lui.
-Surtout ne te retournes pas !
Comme si j'allais écouter ça! Je me retournai et vis une horde de voiture de police arriver devant la prison. Certains d'entre eux nous suivaient. Nom de Dieu mais qu'est-ce qu'il avait encore fait ? Je poussai un hurlement en entendant le son des balles retentir. Je mis mes bras au-dessus de ma tête comme pour me protéger même si évidemment cela ne servait à rien.Justin nous fit entrer dans une rue mais un camion nous bloquait le passage.
-On est foutu ! me lamentai-je.
-Au contraire, c'est notre porte de secours!
Il me fit monter dans le camion et ferma les portes derrières lui.
-Justin tu...
-La ferme !
Il mit sa main sur ma bouche.
-On recherche un homme et femme blonde, tous les deux non identifiés.
Ils étaient proches. Mon cœur battait rapidement, Justin tentait de me rassurer mais j'avais l'impression que j'allais mourir de peur. Puis ce fut le camion qui démarra, avec nous à l'intérieur.
-Ouf...on a eu chaud !
Je me libérai de son emprise et me tournai vers lui. J'avais envie de le tuer mais aussi de m'évanouir parce que je venais de subir la peur de ma vie à cause de ce dingue ! Il me regardait avec un sourire niait sur le visage; je lui donnai alors un coup de poing dans le ventre même si je pense que ça ne lui fis pas vraiment mal.
-T'es malade ou quoi ?! Tu te rends compte que maintenant on a des centaines de flics qui nous en veulent !
-Ça va, détends-toi, est-ce que t'es blessée ?
Je secouai la tête.
-Ben c'est bon alors ! De quoi tu te plains ?
Non mais je rêve !
-De quoi je me plains ?! À ton avis ! Merde Justin, on est enfermé dans un camion qui nous emmène je ne sais où ! Et si jamais il nous emmenait directement en prison ?
-C'est pas possible je viens d'en sortir, rit-il.
J'étais ébahit par sa décontraction, à croire qu'il ne se rendait pas compte de l'ampleur des dégâts.. D'ailleurs j'aurai bien aimé savoir ce qu'il avait fait pour se retrouver dans un tel pétrin. Non, en fait je ne voulais même pas savoir, ça devait sûrement être quelque chose de complètement stupide qui n'en valait pas la peine !
-Justin tu m'avais promis qu'il n'y aurait pas de problème ! bougonnai-je.
-Ben c'est de ta faute aussi! se défendit-il. Franchement, je suis Justin Bieber, t'as vraiment cru que j'allais entrer et ressortir de cet endroit sans faire de dégâts ? Ben tu me connais mal ma pauvre.
Je pris une profonde inspiration, de toute manière ça ne servait à rien de s'énerver, au moins on était à l'abri ici, ou du moins je l'espère.
-Tu penses qu'il va bientôt s'arrêter ? demandai-je en m'asseyant contre le compartiment.
-Ouais fais-moi confiance, dans une heure on sera sur mon canapé entrain de se faire plein de câlins !
-Evidemment oui. Je peux aussi savoir pourquoi est-ce que tu es vêtu d'une tenue de gardien ?
-Ben pour passer inaperçu ! répondit-il l'air de rien.
-Wahoo, ben qu'est-ce que ça donne quand tu veux te faire remarquer.
Il me fit une petite grimace qui malgré tout le rendait plus qu'adorable. Puis il retira sa tenue de gardien pour laisser place à ses vêtements habituels. Je secouai la tête, vraiment irrécupérable. C'est alors que mon portable sonna.
-Allô ?
-Cayla, c'est moi ! S'exclama Rebecca.
-Ah Rebecca !
Justin écarquilla alors les yeux en entendant son prénom.
-Ton voyage s'est bien passé ?
-Parfaitement oui! Est-ce que ça va?
-Oui ca va, tu n'es partie que depuis deux heures, c'est pas comme si je me trouvais pourchassée par des flics et...
-Fermes ta gueule, chuchota Justin.
-Oui c'est vrai, je te fais confiance ! Je ne sais pas si j'aurai le temps de te rappeler mais fais attention d'accord ?
-Oui et je veux aussi te dire que...
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que Justin jeta mon portable à terre et l'écrasa de ses pieds. Non mais je rêve !
-C'est quoi ton problème ? grondai-je.
-Mon problème c'est que t'allais tout lui dire!
-N'importe quoi je voulais juste qu'elle dise félicitation à la mariée de ma part idiot !
-Oh...oups...
Il venait de détruire mon portable et je ne pouvais même pas le tuer car la seule arme que j'avais était justement ce portable ! Je me rassis dans un coin alors qu'il tentait de se faire pardonner en disant n'importe quoi, je ne voulais pas l'entendre, je ne voulais pas lui parler ! Je soufflai, je pense que ça allait être long, très long.
[POINT DE VUE JUSTIN
03:00 pm]
Couché à même le sol j'admirais le plafond de ce camion si...si vide. Ça allait surement faire quatre heure que nous roulions, je n'en savais rien en fait, je n'avais pas mon portable et j'avais détruit celui de Cayla qui d'ailleurs ne voulait plus me parler. C'était pas la fin du monde, je lui en rachèterai un autre si elle y tenait tant. Par contre je voudrais bien savoir où est-ce que ce camion nous emmenait.
-Dans une heure on se fera des câlins ! dit-elle en imitant -très mal- ma voix. Mais bien sur oui ! J'en reviens pas, on ne sait même pas où est-ce qu'on va.
-Finalement c'est mieux quand tu ne dis rien, sifflai-je en la foudroyant du regard.
-En plus j'ai faim !
-T'as tout le temps faim, pas étonnant que t'aies de grosses fesses !
Cette fois si ce fut à son tour de me lancer un regard glacial.
-Je peux au moins savoir pourquoi est-ce que tu as fait tout ça ?
-Non, répondis-je. Ça ne t'avancera à rien.
Il eut un silence, elle ramena ses jambes à elle et les entoura de ses bras. Je ne pouvais pas lui dire, je n'avais parlé à personne de l'affaire sur laquelle j'étais, de toute manière ça ne regardait personne, c'était bien trop personnel.
-Est-ce que ça valait le coup au moins ?
J'hochai la tête, ça valait vraiment le coup, dès que cela sera terminé, je prendrais le premier vol pour Denver et si jamais ce qu'il m'avait dit été faux je retournerai lui faire une petite visite sur son lit d'hôpital et il ne s'en sortirait pas vivant cette fois. Ça avait trop d'importance pour moi, je ne lâcherai rien, même si ça devait prendre ma vie, je n'abandonnerai jamais.
Je posai mon regard sur Cayla, elle semblait être ailleurs, toujours recroquevillée sur elle-même elle poussai de temps en temps des soupirs silencieux. Le camion s'arrêta alors violemment et elle bascula sur le côté et se prit une caisse en bois.
-Tu n'as rien ?
Elle secoua la tête et voulut reprendre sa position mais je la tirai vers moi et posai sa tête contre mon torse.
-Ne t'en fais pas ma petite blonde, ça va aller, la rassurai-je en lui caressant les cheveux.
[10:50 pm]
On devait surement être à l'autre bout de l'Amérique. Il faisait sûrement nuit et Cayla s'était endormie dans mes bras, quant à moi j'avais faim, tellement faim que j'avais l'impression de sentir l'odeur de la nourriture. Mais je le trouvais cool ce petit voyage, on était couché, on ne foutait rien, s'il y avait un bon cheeseburger ce serait juste parfait ! De plus ça me rappelait beaucoup de souvenirs. Cayla bougea légèrement avant de se redresser légèrement en se frottant les yeux.
-On est arrivé ?
-Attends je vais demander au chauffeur, répondis-je avec sarcasmes.
Elle leva les yeux au ciel avant de me sourire. Pourquoi elle me souriait comme ça ?
-Quoi ?
-J'ai rêvé de bébés canards, ils étaient trop mignons !
J'arquai un sourcil.
-J'aime pas les canards, commentai-je.
-Et pourquoi ?
-Parce que quand j'étais petit je suis allé faire du camping avec mes parents, contai-je. Et à un certain moment j'ai eu envie de me faire une omelette et il y avait un couple de canard qui se trouvait près du lac où nous étions, alors logiquement pour faire une omelette il faut des œufs...
-Tu n'as pas fait ça ?
-Ben si, je leur ai piqué deux ou trois œufs et la mère s'est énervée comme jamais et elle a appelé toute sa famille pour venir me courser ! De vrais radins je te jure ! J'allai leur rendre les coquilles mais ils ont voulu me coller un procès pour ça.
Rien qu'à y penser j'en avais mal aux fesses, je m'en souviens l'un d'eux m'avaient pincer à cet endroit. Cayla me regarda ahuri avant d'exploser de rire, je ne l'avais encore jamais vu rire de cette manière. À force elle allait nous faire repérer ! L'idiote.
-Ça te fait rire le malheur des autres ! m'indignai-je.
-J'aurai vraiment tout entendu avec toi ! s'esclaffa-t-elle.
Je dus attendre plusieurs minutes pour qu'elle se calme, mais à chaque fois qu'elle me regardait elle repartait dans un fou-rire. C'était agaçant mais je préférai la voir rigoler que me faire la gueule, d'autant plus que son rire était si adorable.
-Tu devais être trop mignon !
-Mouais...
Le camion s'arrêta alors et cela durant de longues minutes. C'était l'occasion de sortir d'ici, je m'empressai d'ouvrir les portes, mais il redémarra aussitôt. Hors de question que je reste encore là-dedans, c'était cool mais j'avais besoin d'air.
-Cayla sautes !
-Quoi mais...
-Sautes je te dis !
Il roulait assez doucement, elle ne pourrait pas se faire mal. Quoi que, avec elle il fallait s'attendre à tout. Elle sauta alors du camion sans incident, je fis de même et l'on quitta la route avant de se faire écraser par un voiture. J'avais raison, il faisait nuit et je n'avais aucune idée de l'endroit où nous étions. Je vis Cayla regarder avec nostalgie le camion partir au loin.
-Il va quand même me manquer ce camion.
-T'en fais pas, c'est qu'une première, sortis-je. Allez viens.
-Où est-ce qu'on va ?
-Je n'en sais rien, on marche et on verra bien où on atterrit.
C'est comme ça que j'avais fonctionné lorsque je m'étais retrouvé à vagabonder sur les routes. Une voiture qui passait par là éclaira un panneau d'affichage.
-Colorado, lut Cayla. On est dans le Colorado ! C'est une blague !
-Ben après dix heures de route il faut pas s'étonner !
-Toi la ferme ! rugit-elle. Tu ne devrais même pas ouvrir ta gueule t'entends !
Elle me tourna le dos et se mit à hurler des jurons tous aussi horribles les uns que les autres. Aie, je crois qu'elle était vraiment énervée.
-Dis tu me fais pas la gueule hein ?
Aucune réponse elle était toujours dos à moi. D'accord, allez Justin il est temps d'employer les grand moyen.
-Allez ma jolie, c'est pas si grave, dis-je en prenant une voix innocente. C'est pas la fin du monde !
Elle se tourna alors vers moi et j'eus l'impression de mourir sous son regard remplit de flamme. Elle me faisait réellement peur lorsqu'elle était dans cet état.
-C'est peut-être pas la fin du monde mais ça sera bien la fin pour quelqu'un !
Elle serait capable de me tuer ? Surement, après tout en se trouvait au milieu de nulle part, si jamais elle m'ôtait la vie personne ne serait au courant. Personnellement, ça m'arrangeait de me trouver dans le Colorado, j'allais pouvoir me rendre à Denver comme je le voulais temps.
-Du calme Cayla...
-Ne me dis pas de me calmer ! hurla-t-elle avant de justement se calmer. On est perdu au milieu de nul part ! Et Nate est tout seul à la maison, à tous les coups il doit surement s'inquiéter et je ne peux même pas l'appeler parce qu'à cause de toi je n'ai plus de portable ! D'ailleurs il où le tient ?
-Il est resté dans ma voiture.
Elle poussa un cri de rage avant de se remettre à marcher devant moi et je la suivis sans broncher, il valait mieux que je la ferme si je ne voulais pas finir écraser sur la route.
-Il aurait pu faire tout et n'importe quoi ou juste se comporter en personne normal mais non ! Monsieur a voulu jouer à son rebelle et voilà où nous en sommes à cause de lui !
-Si tu savais le pire, marmonnai-je.
Pas assez bas puisqu'elle entendit ce que je disais.
-Vas-y dis-moi le pire parce que je ne vois pas ce qui pourrait être pire que ça!
-Ben en fait...je...je suis interdit d'entrer dans l'état du Colorado.
Elle arqua un sourcil.
-Quoi ?
-Ben la dernière fois que je suis entrer ici j'ai fait certaines choses qui n'ont pas plus aux autorités et ils m'ont interdit d'entrer dans cet état durant un an, c'était soit ça soit la prison. Et je pensais pas que je devrais revenir aussi tôt !
-Tu veux dire, que si jamais on apprend que tu es là, on t'arrête.
J'hochai timidement la tête, et même s'il faisait nuit je pus voir son regard rempli d'éclairs. Pour la première fois depuis que je la connaissais, Cayla me faisait vraiment peur.
-Cayla, reposes cette pierre...
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Voilà un nouveau chapitre en ligne. J'espère que l'histoire vous plait.
N'oubliez pas de voter et un avis ne fait pas de mal! Merci de me lire! XoXo
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