CHAPITRE 7
L'espoir est la seule chose plus forte que la peur.
Je devrais peut-être y aller.
C'est ce que je me répétais depuis dix minutes, je tentais de me convaincre d'y aller, d'essayer en tout cas, il fallait bien que je fasse quelque chose pour cesser tout ça, mais j'étais mentalement et physiquement dans l'incapacité de faire un mouvement.
- Je sais que t'es là !
Je devrais peut-être y aller. Oui je devais aller ouvrir cette maudite porte et arranger la gueule de la personne qui osait venir me réveiller en pleine matinée. Je ne voyais pas quelle raison pouvait emmener quelqu'un à frapper comme un dingue à ma porte. Oh oui j'allais me le faire ! Je retirai le simple drap qui me couvrait et sortit de mon lit. Je traversai mon appartement d'un pas nonchalant, plus je me rapprochai de l'entrée plus cette maudite voix me rappelait quelqu'un. J'ouvris donc la porte et eus l'impression qu'une tornade entra à l'intérieur.
- Je savais bien que tu étais là, tu ne peux pas me duper, personne ne dupe Dean Miller.
J'avais oublié qu'il était l'un des seuls à me faire chier sans avoir peur de recevoir des représailles.
- T'as pas idée comme je suis dans la merde ! s'exclama-t-il en faisant les cent pas dans mon salon. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?! Attends, tu ne t'imagines même pas dans quelle emmerde de dingue je me suis foutu !
- Dean.
- Quoi ?
- De une? fermes ta gueule avant de manquer d'oxygène et de deux arrêtes de tourner en rond sinon je vais gerber, dis-je en passant ma main sur mon visage.
Il m'écouta attentivement et s'affala sur le sofa en poussant un soupir. Je dois avouer que j'étais vraiment à coté de la plaque, en voyant ma gueule en ce moment vous auriez la parfaite définition du terme avoir la tête dans le cul, mais vraiment profond.
Je me dirigeai dans la salle de bain en laissant Dean en plan dans le salon. Une douche, je pense qu'à ce point c'était le seul moyen de me faire redescendre sur Terre. Je laissais l'eau couler sur ma peau, mes muscles se détendirent, je sentais mon mal de tête s'évanouir peu à peu mais je devrais quand même penser à prendre une aspirine. Ce n'est qu'un quart d'heure plus tard que je revins auprès de Dean qui semblait ne pas avoir changé de position depuis.
- Je ne pense pas que ça soit du cannabis qui t'ait mis aussi chaos, se moqua-t-il. Alors vas-y dis-moi c'était quoi hier ?
- Et moi je ne pense pas que tu sois venu ici pour savoir ce que j'ai consommé hier alors dis-moi la raison de ta présence à cette heure.
Il pouffa légèrement et se redressa, c'est alors que le visage paniqué qu'il avait tout à l'heure réapparu.
- Mec je suis dans une merde totale !
- Je crois que j'ai compris, répliquai-je en ouvrant un paquet d'aspirine. Viens en aux faits.
- Tu te souviens de Curtis ?
- Le mec qui t'as empêché de retourner en taule il y a six mois.
- Exactement ! rétorqua-t-il. Et je lui avais promis de lui rendre un service pour le remercier. Et il m'a donc appelé hier pour me demander d'aller chez un mec à qui il avait prêté une grosse somme, ce mec a quitté le pays il y a quelques temps et maintenant qu'il est revenu, Curtis veut récupérer son fric.
J'arquai un sourcil.
- Je vois toujours pas pourquoi tu es venu me faire chier.
- Putain Justin tu le fais exprès ou quoi ?! Tu sais bien que chez moi, la parole est sacrée et je ne peux pas lui dire non alors qu'il m'a sorti de la merde mais le problème c'est que je ne peux pas l'aider.
- Et pourquoi ? Expliques toi merde !
Je bus d'un trait le verre d'eau où s'était dissout mon aspirine et m'allongeai sur le canapé, je commençais à perdre patience.
- J'avais déjà prévu de passer la journée avec Mélanie !
Je posai mon regard sur lui, ahuri. C'était donc ça son dilemme, choisir entre rendre un service à un mec que je ne connaissais pas ou bien se faire une nana retouchée de A à Z. se foutait-il de moi ou était-il simplement suicidaire?
- Euh...Justin, pourquoi tu me regardes comme ça ? On dirait que tu veux me faire la peau.
- Au moins t'es perspicace, dis-je. Mec t'es conscient d'être venu me réveiller pour une histoire vraiment débile ? Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse si t'es entre deux choix aussi con l'un que l'autre ?
- C'est là justement que tu interviens ! C'est important que je lui rende ce service mais le fait de me faire Mélanie est encore plus important ! Donc, je passe la journée avec Mélanie et toi tu...
- Non, le coupai-je sachant où il voulait en venir.
- Quoi non ? J'ai même pas fini ma phrase !
- Mais je sais déjà ce que tu essaies de faire ! Ne m'embarques pas dans tes histoires à deux balles.
- Je te demande juste d'aller récupérer l'argent à ma place, seulement cette fois, s'il te plaît mec ! m'implora-t-il.
- C'est pas la peine d'espérer mec, et je pense pas que ton Curtis serait ravi que tu envoies une autre personne à ta place.
- Il le sait déjà, je le lui ai dit et il est d'accord.
Je me redressai d'un bon mais retombais aussitôt sur mon canapé, le mal de tête avait encore du mal à passer et ça empirait encore plus à cause de toutes les conneries que me crachait Dean.
- Euh...s'il le sait pourquoi t'es entré dans mon appart en mode "je suis dans une merde totale" ? dis-je en prenant sa voix.
- Parce que je ne savais pas si tu allais accepter et c'est là que j'aurais vraiment été dans la merde, répondit-il en haussant les épaules. Dis toi que je parlais comme si je me trouvais déjà dans le futur.
Je me retins de rire, il était vraiment spécial ce mec.
- Donc t'es d'accord ?
- Non.
- Mais c'est quoi ton problème ?! T'as rien à faire aujourd'hui, je te demande juste un service entre meilleur pote, rien d'autre ! Tu t'introduis chez lui, tu prends l'argent et tu dégages, ça ne te prendra que dix minutes j'en suis sûr !
- J'ai le droit d'avoir la flemme et de ne pas vouloir entrer dans tes magouilles ! me défendis-je.
- J'ai déjà dit que tu lui rendrais l'argent ce soir à dix-huit heures.
- Pitié, dis-moi que tu te moques de moi, implorai-je.
- Non, écoutes Jay, on se connaît depuis combien de temps toi et moi ? Et combien de fois est-ce que je t'ai aidé, surtout au foyer ? Tu veux que je compte toutes les fois où je t'ai sauvé la peau du cul ?! Alors je me souviens que le premier jour de notre entrée en seconde tu avais...
Je lui lançais un coussin en plein visage. C'est vrai, je devais avouer qu'il m'avait pas mal aidé, que ça soit au foyer comme il aimait tant me le rappeler et jusque maintenant d'ailleurs. Et il avait raison, je n'avais rien à faire alors autant tuer le temps en faisant de la charité.
- Si je dis oui t'auras une dette envers moi, cédai-je.
- T'acceptes ?! Tu me sauves la vie ! Si j'en avais envie, je t'aurai fait un câlin, mais comme t'as pas l'air d'être d'humeur, je n'ai pas envie de me prendre un poing de ta part.
- Bref, où est-ce que je le trouve ce mec ? Et c'est quelle somme d'abord ?
- Tu t'en fous de ça ! Je t'enverrai l'adresse sur ton portable.
- Et ton fameux rendez-vous est à quelle heure ?
Il regarda sa montre.
- Maintenant !
Il soupira et se dirigea vers la sortie.
- Ne claques pas...
Trop tard. Le claquement de la porte eut pour effet de me faire vibrer le cerveau.
- ...la porte.
Je soupirai à mon tour. Je pense qu'il me faudrait une autre aspirine.
[Kenwood's district. Chicago 02:05 pm]
J'avais beau me poser la question depuis plus d'une heure et chercher toutes les réponses possibles je me demandais toujours ce que je foutais là. Accoudé contre ma voiture j'entamai une troisième cigarette, juste à quelques mètres de la maison que Dean m'avait indiqué. C'était plutôt une villa et je me demandai bien pourquoi est-ce que ce gars avait demandé de l'argent, il ne semblait pas en avoir besoin. Je tirai une dernière fois sur ma cigarette avant de la jeter au sol. Dean m'avait prévenu qu'entre quatorze heures et dix-sept heures, cette demeure serait entièrement vide.
- Bien, on a trois heures pour prendre cet argent et se tirer sans se faire voir, songeai-je.
- J'espère que ça vaut le coup ! grincha Ian en sortant sa tête de la voiture.
Oui, j'avais oublié de précisé que j'avais ramené l'un des jumeaux avec moi, je l'avais croisé en route et il m'avait harcelé pour que je l'emmène avec moi. À deux c'était toujours plus marrant non.
- Ce n'est pas pour nous Ian, lui rappelai-je.
- Je sais mais je compte quand même avoir ma part, il a cru quoi le Curtis là, voler de l'argent c'est tout un art.
Je levai les yeux au ciel avant de nous diriger vers la villa. On passa par l'arrière pour être plus discrets.
- Comment on fait pour passer ce portail ? questionna Ian en haussant les sourcils.
- On grimpe par dessus.
Je m'accrochai aux barres et m'empressai de passer de l'autre côté avant que les voisins ne remarquent quelque chose, c'était assez dur mais à force on avait l'habitude.
- Bon Ian tu viens ou pas ?
- Désolé mais on est pas tous agile comme toi Tarzan.
- Putain Ian, on faisait ça quand on était au lycée.
On traversa l'allée du jardin qui donnait sur la baie vitrée. Ian regarda à travers les vitres pendant que je m'assurai que personne ne nous avait vu.
- Je vois six caméras dans chaque haut coin de la pièce, commenta-t-il.
- Elles sont reliées entre elles ?
- À tous les coups ouais, il nous faudrait un moyen de débrancher tous les fils qui les relient.
On ouvrit la baie vitrée et entra à l'intérieur de la demeure. C'était grand, très grand et je me demandais toujours pourquoi est-ce que la personne qui vivait ici avait besoin de demander du fric à quelqu'un.
- Bien alors comment on s'y prend pour stopper le visionnage des caméras ?
Je sortis le flingue que j'avais mis sous ma ceinture, je savais bien qu'il me serait utile même si ça faisait longtemps qu'il ne m'avait plus servit. Je pointai une caméra avec et tirai dessus.
- Ok, ça c'est fait, dit Ian visiblement choqué. En attendant...
- Attends...écoute.
Des bruits ressemblants à des aboiements se firent entendre et plus les secondes passaient plus je me rendis compte qu'en fait c'était réellement des aboiements. Le sol se mit alors à trembler et l'on vit deux rottweilers entrer dans la pièce. Je regardai Ian qui avait soudainement le visage décomposé puis reposai mon regard sur les deux chiens, ils étaient en face de nous, ils grognaient mais ne semblaient pas vouloir nous attaquer, tout irait bien si l'on restait calme. Problème, Ian avait une peur bleue des chiens.
- Ian, chuchotai-je. Tant que tu restes calme ils ne nous feront rien. D'accord ?
- Merde des chiens ! hurla-t-il avant de se mettre à courir dans toute la pièce.
Après ce cri assez aigu les deux bêtes me contournèrent pour se mettre à sa poursuite, je ne sais pas si je puais ou s'ils se foutaient juste de moi mais au moins j'allais pouvoir être tranquille. L'habitant de cette demeure avait dû placer son argent dans un coffre fort, logiquement mais allez savoir où est-ce qu'il se trouvait. Dean me le paiera, il n'avait même pas prévenu pour les chiens et il me laissait me démerder seul, il y a intérêt à ce que ma récompense vaille le coup.
- Ian fais moins de bruit tu vas attirer les voisins !
- Désolé, attends je vais baisser le son ! gueula-t-il du salon. Putain Justin aides moi, ces trucs veulent ma peau !
Je poussai un soupir et entrai dans le salon et ne pus m'empêcher de rire en voyant la scène qui se déroulait sous mes yeux. Je ne sais pas comment est-ce qu'il avait fait pour grimper en haut de cette bibliothèque mais il était tout bonnement ridicule. Je poussai un sifflement et les deux cabots se tournèrent vers moi. En quelques secondes ils oublièrent Ian et chargèrent sur moi. Sans rire, qui aurait cru que moi Justin Bieber serais obligé de me faire poursuivre par deux chiens qui avaient la rage tout ça par amitié.
Je me précipitai vers la baie vitrée où nous étions entré et me mis sur le coté de manière à ce qu'ils sortent avant moi et refermai la fenêtre. Je retournai ensuite vers Ian qui se trouvait toujours perché en haut du meuble.
- Tu peux redescendre Spidermonkey, il n'y a plus de danger, me moquai-je.
- Très drôle, vas-y ris, ris bien ! En attendant t'as failli me tuer ! Si t'avais pas utilisé ton flingue, rien de cela ne serait arrivé espèce de malade.
Je pouffai encore une fois en voyant sa mine terrorisée. Il me faisait presque penser à Cayla. Oh non Justin, ne pense pas à elle ton humeur risque de flancher sinon.
- À ton avis, comment peut-on trouver ce qu'on cherche dans un endroit pareil ? interrogea Ian une fois calmé.
- Je n'en ai aucune idée, mais si on doit fouiller pièce par pièce on risque d'en avoir pour des heures.
- Si Keven était là, il aurait pu nous être utile.
- Va falloir faire sans.
Je levai les yeux au ciel et eus soudain un sourire. Je montai alors l'escalier central suivit de Ian; on arriva jusqu'au troisième étage où au bout se trouvait un tableau datant du XVIIIe siècle, il était là, juste derrière cette œuvre. Avec l'aide de Ian on retira alors le tableau et découvrit la porte blindée du coffre en céramique.
- Comment tu as su qu'il était là ? questionna Ian.
- J'ai suivi les caméras, tu en as quatre à six en bas mais plus tu montais plus il y en avait comme si l'habitant tient à protéger quelque chose.
- D'accord mais comment pouvais-tu savoir qu'il était derrière le tableau ?
- Normalement les caméras filment toujours des endroits différents, comme l'escalier ou encore les différentes portes mais si tu regardes bien celles là, elles sont toutes tournées vers le même objectif qui est ce tableau.
J'eus un sourire vainqueur, je me sentais toujours fier lorsque je parvenais à avoir ce genre de raisonnement juste. Ian ouvrit la bouche et me regarda d'un air blasé.
- Conseil d'ami : arrête de regarder Mentalist parce qu'il déteint sur toi et tu me fais flipper.
- Jaloux.
Je ressortis mon flingue et visais tout droit la boite de commande qui permettait d'ouvrir le coffre. Je m'apprêtai à tirer mais Ian m'arrêta.
- T'es dingue ! Tu crois réellement que tu peux venir tirer chez les gens comme ça et que rien ne va arriver !
- Ben je l'ai bien fait avant, répliquai-je.
- Vas-y fais le malin. C'est un quartier de bourges ici, ils sécurisent leur maison en mettant des systèmes d'alarme perfectionnés, à tous les coups, si tu tires sur cette boite, le commissariat de police le plus proche sera averti, ainsi que les voisins et l'habitant de cet endroit aussi. J'ai déjà vu ce genre de coffre, il est capable de s'autodétruire si on ne le désactive pas.
- Ah, tu vois que tu peux être malin quand tu veux, le taquinai-je.
Il me tira la langue.
- Laisses moi un peu de temps et je vais te l'ouvrir ce coffre.
- T'es sûr d'y arriver ?
Il me lança un regard noir vexé que je le sous-estime.
- Autant pour moi, vas-y fais ce que tu as à faire.
Je m'assis dans un coin du couloir, un silence régnait, je pouvais même encore entendre les aboiements des deux chiens enfermés dehors. Ian magouillait je ne sais quoi mais il semblait être sûr de lui. De toute manière il avait toujours été doué pour trafiquer des choses.
- Et au fait comment va "Elle" ? me demanda-t-il.
- Elle ?
- Ben oui tu sais quand on était chez Dean, il y a un gars qui t'a appelé et tu...
Je ne l'écoutai plus sachant qu'il parlait de Cayla. Pourquoi avait-il donc décidé de parler de ça, là maintenant ? Une nouvelle fois mon esprit se perdit; ce soir là, chez Sergio j'avoue qu'en la voyant, elle et son air fragile, brisé j'avais eu envie de me la faire et je peux assurer que tout homme aurait eu la même réaction que moi en la voyant se mordre la lèvre inférieure, ce n'est peut-être rien pour vous, mais ce geste était l'incarnation de l'érotisme.
Mais il est vrai que je planais un peu, beaucoup même et je comprends légèrement sa réaction, faire sa première fois sur un billard n'était pas la meilleure de solution. Enfin, je ne sais même pas si elle était encore vierge ou pas en fait.
- Justin !
- Hum...
- Donc c'est qui cette fille, t'avais l'air inquiet pour elle.
- Ah non c'est juste la nièce de Rebecca qui était dans la merde, répondis-je. Rien d'important.
- T'es sérieux ?
- Oui, je suis sérieux.
- Super, j'ai perdu cent dollars, souffla-t-il.
J'arquais un sourcil.
- On a parié avec les mecs que tu t'étais enfin posé, seul Alan a dit que ce n'était rien, il a toujours raison de toute façon.
- Tu sais bien que me poser ce n'est pas dans mes plans.
- Pourtant avec Lauren...
- Lauren c'est autre chose, le coupai-je en regardant le sol. Elle est spéciale cette nana.
- On l'avait compris.
Lauren n'était pas n'importe quelle fille, c'est la seule qui avait su me rendre bon, digne et amoureux. Mais ça avait été la seule jusqu'à maintenant et ce n'était pas près de s'arrêter.
- Et voilà ! s'exclama Ian. Alors c'est qui le boss maintenant !
- À ma connaissance c'est toujours moi, répliquai-je en lui offrant un sourire sarcastique.
- Ben profites, je prendrais ta place un jour.
On ouvrit alors la porte du coffre et nos visages se figèrent. Je serai les poings pensant à ce que Dean allait recevoir comme droite lorsque je le verrai. J'avais envie d'hurler ma colère.
- Une clé usb, tu veux me dire qu'on a fait tout ça pour une clé usb, marmonna Ian abasourdi.
- Je vais le tuer de mes mains, grognai-je en pensant à Dean qui prenait surement du bon temps avec son amie siliconée. Viens on bouge d'ici.
C'est alors que des bruits se firent entendre, une porte claqua et les aboiements de chiens se firent plus forts.
- Qu'est-ce qu'ils ont à aboyer comme ça ?
- Et pourquoi les caméras sont désactivées ?
Nous étions un peu prit au piège, on se trouvait au dernier étage de cette baraque et une chance pour nous que les deux mecs en bas n'avaient encore rien compris.
- J'espère que t'as une idée pour nous sortir de là parce que moi je sèche, chuchota Ian.
On entendit alors les deux clébards monter l'escalier suivit des deux hommes qui devaient probablement être les gardes du corps du propriétaire. Je tournai mon visage vers le bout du couloir et vis une fenêtre qui s'y trouvait.
- Mec il va falloir qu'on fasse une impro.
Il me regarda avec de gros yeux. On se précipita vers la seule issue que l'on avait alors que les deux chiens arrivaient d'une vitesse folle à notre hauteur, il y avait bien quinze mètres qui nous séparaient du sol. Si l'on sautait de cette hauteur on aurait des chances d'atterrir sur le toit du garage avant de repartir vers le portail et tout ça en quelques secondes. Impossible, mais heureusement pour nous l'impossible n'existait pas.
On passa alors sur les bords de la façade de la villa avec le plus de précautions possible, un seul faux pas et l'on tombait dans le vide. Un coup de feu retentit et une balle passa à quelques centimètres de mon visage.
- Attendez que l'on vous attrape bande de vermines ! gueula l'un des hommes en tirant une nouvelle fois.
L'angle de la maison faisait en sorte que ses tirs ne soient pas précis et j'en remerciais Dieu car on serait déjà à terre à l'heure qu'il est. Une seconde balle passa sous mon pied et surpris, je glissai.
- Justin ! hurla Ian.
- C'est bon, j'ai rien.
Je m'étais rattrapée avec ma main et me retrouvai suspendu au-dessus du toit du garage. Je me laissai tomber avant de glisser sur le toit et de tombai par terre allongé sur le dos. Je me redressai légèrement encore sonné et vis un des chiens se jeter sur moi. Je le retins par les pattes, l'empêchant de me dévorer le visage, d'ailleurs il ne cessait de baver. Ian vint me rejoindre et s'empara de mon flingue avant de tirer sur la bête qui s'étala sur moi.
- Tout ça pour une putain de clé ! gueulai-je en me relevant.
À peine j'eus le temps de faire un pas qu'un point vint s'installer dans ma poitrine, j'entendis simplement le son d'un objet entrain de se fracasser ainsi que d'un coup de feu. Je venais de recevoir une balle. Ian tira sur le deuxième chien qui chargeait sur nous et l'on s'aperçu que l'homme qui était à la fente avait disparu. Non, en fait lui et son pote avaient pris les rôles des chiens.
On reprit une nouvelle fois notre course jusqu'au portail que Ian grimpa sans grande difficulté cette fois-ci. Je doute que les deux guignols soient aussi agiles mais juste par sécurité on ne s'arrêta pas de courir jusqu'à atteindre ma voiture.
- Démarres ! Vite démarres ! exigea Ian en regardant derrière lui.
Je pressai mon pied contre l'accélérateur et démarrai au quart de tour. Merde, merde, merde. Tout ça pour une clé, Dean tu me le paieras !
- Eh Justin où est-ce que t'as eu ta balle ?
- Elle est dans mon téléphone.
- Écoutes Justin je suis à bout là alors j'ai pas envie de rigoler ! Je te rappelle que tu t'es pris une balle !
Je levai les yeux au ciel.
- La balle ne m'a pas touché, mon portable à amorti le choc, regardes.
Je sortis mon portable d'une des poche de ma veste et vis que la balle était implantée en plein dans l'écran. On peut dire que j'avais eu une sacrée chance. Mais on a déjà connu pire. Bienvenue dans ma vie.
[Rebecca's apartment 07:30 pm]
Je donnai trois coups à la porte qui s'ouvrit quelques secondes après. Je passai devant Rebecca sans lui adresser un mot, je retirai ma veste et m'affalai sur le sofa en soufflant.
- Justin, tu vas bien ? s'enquit Rebecca.
- Ouais on va dire ça.
- Tu veux quelque chose ?
Je me redressai et lui fis un sourire angélique.
- Toi et moi dans ton lit, ça te dit ?
- Justin pas maintenant, il y a Cayla qui est là et...
- Et alors ? la coupai-je. C'est pas la première fois qu'on le fait alors qu'elle est là.
- Oui mais elle n'est pas bien en ce moment, elle ne dort pas, elle a des insomnies...
- Ce n'est pas de notre faute. Je ne vois pas en quoi ça devrait nous empêcher de nous envoyer en l'air.
Je lui saisis la taille et la ramenai vers moi. Elle eut un petit rire et tenta de se défaire de mon emprise mais elle en avait tellement envie en fait.
- Justin laisses moi! Je viens de sortir de la douche, j'ai froid, j'ai pas envie d'attraper un rhume !
- Ben moi je voudrais bien attraper autre chose et moi je peux te réchauffer.
Elle eut un sourire malicieux et repartie dans la chambre. C'est à ce moment que Cayla décida de sortir de la sienne et alla dans la cuisine, je ne sais pas si elle m'avait remarqué ou pas mais elle semblait être ailleurs. Était-ce à cause de moi ou à cause de sa vie si monotone ?
Je me levai et me plaçai derrière elle, il se passa une bonne minute avant qu'elle ne se retourne pour me faire face. Elle sursauta et failli tomber mais je la retins en passant mes mains sur sa taille.
- Ne me fais plus des peurs pareilles pitié, me supplia-t-elle dans une voix étouffée.
- Du calme blondinette, ce n'est tout de même pas ma faute si un rien t'effraie.
Elle ne répliqua pas et se libéra de mon emprise assez brusquement..
- Dis à Rebecca que je suis allée au parc pour réviser, je n'ai pas envie de vous déranger et j'ai besoin de calme.
- Tu vas sortir alors qu'il fait presque nuit ? m'étonnai-je. Dans un parc ? Pour réviser ? T'es pas sérieuse là ?
- Qu'est-ce que ça peut te faire? questionna-t-elle en me tourna le dos.
Je lui saisis le bras pour la retenir.
- Justin je t'en prie lâches moi.
Maintenant je savais qu'elle était dans cet état à cause de moi mais pourquoi ? Je savais que lors de notre dernière conversation il y a deux jours je lui avais fait de la peine mais je n'aurai pas cru que ça soit à ce point. Je posai un doigt sur son menton et le remontai pour qu'elle me regarde, ses beaux yeux verts...attendez verts ? J'ai toujours cru qu'il étaient bleus moi, désormais elle ressemblait encore plus à Lauren. Mais je pouvais voir toute sa fragilité dans son regard, cette fragilité qui m'attirait tant.
- Justin s'il te plait.
Je défis mon emprise et elle retourna s'enfermer dans sa chambre. Elle ne pouvait pas être aussi mal à cause de ça, c'était juste impossible et même si c'était pour ça il faudrait qu'elle se ressaisisse et vite.
[Le lendemain. 08:45 am]
Je descendis de ma voiture et pris le chemin vers l'entrée de l'université. Je n'avais rien à faire aujourd'hui alors autant s'occuper comme on pouvait. Mais j'avais surtout hâte d'être à ce soir, Dean m'avait promis une surprise pour me remercier du service que je lui avais rendu en plus de sa dette et je devais le reconnaître, Dean avait toujours été fort pour les surprises.
Toute cette nuit j'avais pensé à Cayla, j'avais réfléchi, j'avais tourné et retourné cette situation dans ma tête. Le fait qu'elle soit mineur n'était pas un problème pour moi, le fait que je sois avec Rebecca n'était pas un obstacle non plus, elle avait sa vie et j'avais la mienne, mais si jamais elle l'apprenait, elle serait capable de nous le faire payer, c'est elle qui avait la garde de Cayla, elle serait capable de porter plainte contre moi, je connaissais Rebecca, elle pouvait se montrer cruelle.
Et comme je l'avais si bien dit à Cayla, si on venait à savoir que j'entretenais une relation avec elle, j'étais sûr et certain que beaucoup de personnes qui ne m'appréciaient pas réellement se feraient un plaisir de s'en prendre à une fille aussi frêle qu'elle pour pouvoir m'atteindre et je me voyais mal la surveiller sans cesse pour m'assurer qu'elle soit à l'abri.
- Mais qu'est-ce que j'y peux, elle m'attire malgré moi, je l'attire, il faudra bien trouver une solution merde, songeai-je.
Je longeai le trottoir et mis mes écouteurs dans les oreilles et ma capuche sur ma tête pour me protéger des quelques gouttes qui tombaient. Un klaxon de voiture attira alors mon attention, je levai la tête et poussai un soupir en voyant une voiture noire aux vitres teintées garée de l'autre côté de la rue. À tous les coups c'était lui qui venait m'embêter. Je me dirigeai vers cette voiture. Je montai à l'arrière et me trouvai assis à coté d'un homme, faisant ma taille, plus vieux mais il me ressemblait légèrement, enfin c'est ce que les gens disaient, mais je refusais d'avoir une quelconque ressemblance avec un type comme lui.
- Qu'est-ce que tu viens faire ici ? questionnai-je froidement.
- Je viens prendre de tes nouvelles, j'ai bien tenté de te joindre mais tu ne réponds pas.
- Et tu n'as pas pensé que c'est parce que je ne voulais tout simplement pas te parler ?
Il ignora ma question comme à son habitude.
- J'ai eu Jarred, il revient dans quelques semaines, reprit-il en regardant par la vitre.
- Attends si tu es venu ici pour me dire ça, tu peux repartir, j'en ai rien à foutre qu'il revienne ou pas, répliquai-je toujours d'un ton froid.
- Justin, quand est-ce que tu cesseras d'être toujours d'aussi mauvaise humeur ?
- J'étais de très bonne humeur avant mais je t'ai vu et je suis revenu à la réalité en me disant que ma vie n'était qu'un long fleuve d'ennuis et de malheurs.
- C'est ce que tu ressens lorsque tu es avec moi ?
Je hochai la tête espérant que ce pic lui suffise et qu'il me foute la paix. Mais au lieu de ça il eut un rire sarcastique et reposa son regard sur moi.
- Dis-moi comment va tes études ? demanda-t-il.
- En quoi ça te regarde ?
- C'est quand même moi qui te paye cette université.
- Ouais et je t'ai déjà dit que je pouvais me démerder seul, je n'ai pas besoin de toi, crachai-je.
- Et comment ? En reprenant tes trafics douteux pour te retrouver une nouvelle fois derrière les barreaux ? Je te préviens que je ne t'aiderai pas cette fois.
- Ne t'en fais pas tonton, j'ai trouvé un autre moyen qui rapporte bien plus et si jamais je me fais attraper je prierai pour que tu ne me viennes pas en aide. Sur ce.
Je sortis alors de la voiture sans prêter attention à ses appels et repris ma route vers l'université. Sa voiture passa devant moi et je me retins de ne pas lui lancer une pierre, comme lorsque j'étais encore gamin. Ce n'est pas que je détestais James Bieber mais il m'agaçait au plus au point, je détestais cette manie qu'il avait de faire semblant de se préoccuper de moi alors que je savais parfaitement qu'il n'en avait que faire. J'avais toujours supporté ses nombreux défauts mais pas son côté hypocrite. Mais que voulez vous, la famille Bieber était connue pour être une famille de salauds.
[POINT DE VUE CAYLA. Mount Sinai Hospital 07:15 pm]
Au moins quatre fois par semaine, je me retrouvais assise sur ce siège, le regard posé sur ma mère, ne bougeant pas d'un pouce, comme-ci je m'attendais à ce qu'elle se réveille à la seconde qui allait suivre. Intuition idiote mais humaine.
- Un signe, songeai-je. Juste un signe pour me montrer que tout ira bien.
Combien de fois avais-je souhaité cela même si je savais que ça ne mènerait à rien. Il fallait être forte, tout simplement. La porte de la chambre s'ouvrit et le médecin qui prenait en charge ma mère entra, il me salua et se plaça en face de moi. Que me voulait-il ?
- Mademoiselle Greene, c'est assez délicat comme question mais je dois savoir, commença-t-il.
J'arquai un sourcil.
- Si nous ne procédons pas à l'ablation chirurgicale pour votre mère j'ai bien peur que le cancer se développe et qu'il ne soit trop tard.
- Oui je sais mais je n'ai pas encore l'argent, mais je vais trouver une solution, le rassurai-je.
Il ne sembla réellement croire à ce que je venais de lui dire et à vrai dire, moi-même j'avais du mal à prendre mes mots sérieusement. Mais que voulait-il que je fasse ? Je n'avais que dix-sept ans merde ! Je n'avais pas de job et même si j'en avais un il me faudra un siècle de travail pour pouvoir trouver la somme qu'il fallait pour l'opération et d'ici là il sera bien trop tard.
- Vous savez mademoiselle Greene, vous...
- Puisque je vous dis que je vais trouver un moyen ! ripostai-je sans prendre conscience de mon agressivité.
Je soufflai et passa une main dans mes cheveux.
- Excusez-moi, j'ai un peu de mal aujourd'hui.
- Ne vous inquiétez pas je vous comprends, bien alors je vais vous laisser mais j'espère que vous parviendrez comme vous le dites si bien à trouver une solution à ce problème. Au revoir mademoiselle Greene.
- Au revoir docteur.
Il sortit de la chambre et je me mordis le poing pour ne pas hurler ma rage. J'étais épuisée, des insomnies, des cauchemars, tout ça était entrain de prendre le dessus sur ma santé, je me sentais vidée, il m'avait fallu une grande volonté pour venir ici après être sortie du lycée. Alena avait tenu à m'accompagner voyant que je n'étais pas dans mon assiette mais j'avais refusé, maintenant je me demandais bien comment est-ce que j'allais rentrer.
Je pris mon portable et regardai mes contacts, aucun d'eux ne me servaient réellement à quelque chose, Rebecca devait encore être au bureau, peut-être Justin. Je levai les yeux au ciel et rangeai mon portable, je préférai marcher à pied que de l'appeler, de toute manière il avait été clair, je devais l'oublier.
Une nouvelle fois la porte s'ouvrit et à ma plus grande surprise mais surtout pour mon plus grand bonheur Rebecca apparut devant moi. Mais oui j'étais surprise, elle n'était passée voir ma mère que quatre fois en un mois, mais je ne lui en voulais pas tant que ça, ça devait être énorme pour elle. Pourtant son visage dépité me fit pratiquement savoir qu'elle n'était pas là pour sa sœur.
- Rebecca qu'est-ce que tu fais là ?
- Je suis passée voir la fille d'une de mes amies qui est à fait une tentative de suicide mais je voulais d'abord te prévenir puisque je savais que tu serais là.
- D'accord, répondis-je simplement.
Elle se prépara à repartir mais je la retins.
- Cette fille, pourquoi est-ce qu'elle a voulu se suicider ?
- Elle avait écrit une lettre et elle disait qu'elle se faisait harceler, les humiliations et toutes ces choses, elle n'en pouvait plus, elle a même failli se faire violer d'après ce qu'elle a écrit.
Mon cœur rata un battement et j'eus comme une décharge électrique, c'était douloureux. Pour la première fois depuis deux heures, je quittai mon siège pour faire face à Rebecca.
- Elle...elle va bien maintenant ?
- Oui elle s'est réveillée, mais je tenais quand même à voir sa mère. Tu veux venir ? me demanda-t-elle alors.
J'hésitai un quart de seconde avant d'accepter. J'allai poser un baiser sur le front de ma mère, « je trouverai une solution » pensais-je une dernière fois en sortant de la chambre. L'on descendit à l'étage d'en dessous en silence. C'était assez bizarre de savoir qu'une autre avait aussi vécu ça, même-ci je savais bien que je n'étais pas la seule malheureusement.
On pénétra dans la chambre où je vis une jeune fille allongée sur son lit en pleine conversation avec celle qui devait être sa mère.
- Rebecca, ravie de voir que tu es quand même venue, dit la mère en lui souriant faiblement.
- C'est la moindre des choses. Je te présente ma nièce, Cayla. Cayla voici Jenny et sa fille Tina.
Je leur souris et fis un signe de la main que la jeune fille me renvoya. Alors elles se mirent à discuter, de je ne sais trop quoi, à vrai dire je n'écoutai pas grand-chose de ce qu'elle disait, c'est Tina qui m'intéressait je dois dire. Elle était calme, se faisait discrète et je voyais aussi que mon regard la gênait assez. Elle se redressa alors et sortit du lit.
- Maman j'ai besoin de marcher un peu, je peux faire un tour ? demanda-t-elle.
- Tu veux que je t'accompagne ?
- Non merci mais ça ira, tu peux m'accompagner toi, dit-elle en me regardant.
Elle se tenait debout face à moi dans sa longue robe d'hôpital, je haïssais ces robes. J'acceptai finalement et sortis avec elle, il y avait un blanc entre nous mais qu'est-ce que je pouvais bien lui dire ? Ce n'était peut-être pas le bon moment pour lui rappeler de mauvais souvenirs, elle devait être encore sous le choc, mais c'est elle qui commença la conversation.
- Rebecca a dû te dire ce qu'il s'est passé pour que je me retrouve ici ?
- Oui, je...je suis désolée.
- Je doute que ça soit ta faute, répliqua-t-elle en souriant.
Je me pinçai la lèvre. Première gaffe à tous les coups. Si Justin avait été là, il aurait su lui parler, il aurait su savoir ce qu'elle ressentait, comme il l'avait fait avec moi. On s'assit alors sur des chaises qui se trouvaient dans le couloir.
- Je pensais que tu voulais marcher ?
- Non, j'en avais juste marre d'entendre leur conversation.
Je souris légèrement.
- Qu'est-ce qui t'a poussé à faire ça ? demandai-je alors.
- Je ne sais pas...j'en avais marre, arriver au lycée et voir sans cesse tous ces regards sur toi, voir ces personnes rire de toi, t'humilier sans raisons valable. Je ne pense pas que je méritais tout ça, mais je supportais, le problème c'est qu'à force de supporter tout explose et on déraille.
- Mais c'est vrai que tu t'es faite...enfin je veux dire...
- Si on a abusé de moi ? Un gars de mon lycée, qui ne m'avait jamais parlé, qui ne me connaissait même pas m'a invité à une fête chez lui. J'aurai dû me douter du traquenard, c'était évident, je ne suis pas le genre de fille que l'on invite à une soirée mais j'étais tellement excitée qu'un garçon m'ait réellement demandé ça que je n'ai pas prit conscience des choses. Alors j'y suis allée, la musique, l'alcool et toutes ces choses m'ont fait perdre le fil et puis c'est arrivé.
- Mais...personne n'a essayé de te défendre ?
Elle posa son regard sur moi et j'eus l'impression qu'elle lisait en moi. Elle me dévisagea longuement et même lorsque je détournais les yeux, je pouvais sentir son regard sur moi.
- Et toi, est-ce qu'on t'a défendu quand c'est arrivé ?
Instantanément mes mains se mirent à trembler et je me demandai comment est-ce qu'elle avait su que j'avais été dans cette situation. J'avais maintenant l'impression d'être encore plus mal qu'avant. J'étais prise d'une panique totale, mais comment avait-elle su ?
- Comment tu sais ça toi ?
- Je ne sais pas, je l'ai deviné, je suis passé par là alors je pense que j'arrive à reconnaître les personnes qui sont « comme moi » on va dire.
Pourquoi est-ce que les personnes parvenaient à lire en moi aussi facilement ! Pourquoi est-ce que j'avais l'impression qu'ils me connaissaient mieux que moi ?
- Ne dis rien s'il te plait, suppliai-je.
- Ne t'inquiètes pas, me rassura-t-elle en me caressant le bras. Je ne dirai rien, par contre si tu n'en as encore parlé c'est à toi de le dire.
Les larmes me montèrent alors aux yeux, encore une fois. Et je trouve que je pleurais beaucoup trop ces derniers temps. J'avais aussi du mal à croire que c'est une fille qui avait failli y passer qui me consolait alors que c'était à moi de la rassurer.
- Regardes moi Cayla, si j'avais eu l'audace d'en parler avant, rien de tout ça ne se serait passé. Je ne parle pas de moi, mais plutôt de mes parents et de mes frères et sœurs, je pense que dans tout ça c'est eux qui ont le plus souffert, tu ne crois pas ?
Je hochai la tête, on aurait dit que je me trouvais en face d'un Justin féminin. Elle avait raison, ils avaient tous les deux raisons; je devais en parler; je devais enfin me libérer de ce poi même si c'était probablement la chose la plus effrayante. Tina me prit la main.
- C'est sympa à toi de me consoler alors que tu es si mal, la remerciai-je en essuyant une larme qui venait de couler. Et tu ne me connais même pas.
- Ce n'est rien, il ne faut pas que notre vie soit gâchée pour ça et je me suis rendue compte que la vie est trop précieuse. J'en ai eu une bonne leçon.
Je ne répliquai pas sachant que de toute manière, elle avait entièrement raison. Et pour une fois il était tant d'écouter les conseils des autres au lieu de croire que je parviendrais à gérer la situation alors que c'était tout autre chose, il fallait que j'arrête enfin de me voiler la face. Elle se releva et je fis de même, toujours en tentant de ne pas faire trop paraître mon mal-être. Elle mit une main sur mon épaule et me sourit.
- Merci, marmonnai-je.
[POINT DE VUE JUSTIN Waldorf Astoria Hotel 02:20 am]
Le gémissement qui sortit de ma gorge, prouvait le plaisir que je ressentais en ce moment. J'avais toujours aimé ce genre de soirée et Dean était bien placé pour le savoir, alors j'appréciais d'autant plus ce qu'il avait fait pour me remercier. Pour moi, le Paradis c'était bel et bien ça; deux filles vous procurant un plaisir torride. L'une d'elle me chevauchait pendant que je m'amusais entre les jambes de la seconde, je pense qu'elles devaientt être bien plus comblées que moi à cet instant.
Ça changeait de Rebecca, même si elle savait s'y faire pour me faire monter au septième ciel en vraie pro qu'elle était. Mes muscles se contractèrent, j'eus l'impression que la chaleur de la pièce se concentra sur nos corps, les deux demoiselles étaient en état de jouissance. J'entendis une dernière fois leurs cris témoignant que j'étais sûrement un des maîtres de cette profession.
Elles roulèrent alors sur les côtés, se collant à moi tout en continuant leurs caresses. Je fixai le plafond durant plusieurs minutes le temps de me calmer. Je pense que depuis que Lauren était partie, ma vie se résumait simplement à ça; dérober des sommes faramineuses pour m'enrichir, me défoncer comme je pouvais et baiser autant que je voulais. C'était un train de vie malsain, que je devrais peut-être arrêter mais il en était hors de question, ça me plaisait beaucoup trop.
Une demi-heure plus tard je sortis de la salle de bain où j'étais allé prendre une rapide douche avant de m'en aller.
- Vous avez été superbes mesdemoiselles, les complimentai-je.
Elles m'envoyèrent des sourires provocants alors que je quittai la chambre. Après avoir payé la chambre, je sortis de l'hôtel, ma veste en cuir sur les épaules, mon bonnet sur ma tête qui de toute manière allait être trempé à cause de cette maudite pluie, j'allai rejoindre ma voiture pour pouvoir rentrer à mon domicile.
En fait je vivais à moins de dix minutes de cet hôtel, j'aurai peut-être pu simplement marcher, mais je n'étais pas le genre de mec à aimer me balader en pleine averse comme toutes ces personnes que je voyais à l'extérieur qui ne semblait pas être pressées.
Je pénétrai dans le hall de mon immeuble, bien content et surtout pressé de pouvoir rejoindre mon lit. Sexe, drogue et alcool, j'en avais eu ma dose pour ce soir. Je me dirigeai vers l'ascenseur lorsque le gardien de l'immeuble, Tom m'appela.
- Justin, j'ai un message pour toi.
- Je verrai ça demain, je suis vraiment crevé, répliquai-je blasé.
- Non c'est assez important.
- Pas aussi important que mon sommeil, alors remballes tes messages et laisses moi rentrer chez moi.
Je lui tournai le dos et montai dans l'ascenseur.
- Une certaine Cayla Greene est passée ! s'exclama à l'autre bout du hall.
En entendant ces deux noms je retins les portes qui se refermaient et dévisageait Tom comme s'il était le dernier des abrutis. Je revins vers lui alors qu'il affichait une mine fière, ravi de m'avoir retenu comme il le voulait tant.
- Qu'est-ce qu'elle voulait ?
- Elle est passée et est restée à t'attendre durant une heure trente, m'informa-t-il.
- Ok mais qu'est-ce qu'elle voulait ? me répétai-je.
- Je ne sais pas, dit-il. Elle avait une mine assez mélancolique, elle s'est assise et a attendu durant tout ce temps. Comme tu ne revenais pas elle est partie mais m'a dit de te dire qu'elle était passée.
Je passai une main sur mon visage. Dans quel délire est-ce que je me trouvais encore ? Et comment avait-elle su où je vivais ? Et pourquoi est-ce qu'elle était venue ici ?
- Et elle est partie depuis combien de temps ?
Il regarda sa montre.
- Tu serais arrivé cinq minutes plus tôt tu l'aurais trouvé, me déclara-t-il.
Je lâchai un juron. Évidemment, il avait fallu que j'entende ces deux noms pour que ma soirée soit complètement gâchée.
- Ok merci Tom.
Je lui donnai un billet de cent comme pourboire et ressortis de l'immeuble. À tous les coups elle avait prit le chemin du retour pour rentrer chez elle. Maintenant il fallait savoir si je parviendrais à la rattraper, ce n'était pas une priorité mais je voulais savoir pour quelle raison est-ce qu'elle était venue squatter plus d'une heure chez moi.
Moi qui m'étais moqué des idiots se baladant sous une pluie battante voilà que je me retrouvais dans le lot, tout ça pour tenter de retrouver une fille complètement inconsciente et idiote et tellement d'autres adjectifs qui me venaient à l'esprit à cet instant. En contournant la rue, je reconnue sa silhouette sans la moindre difficulté.
- Cayla ! hurlai-je.
Un taxi s'arrêta devant elle, j'hurlai alors une nouvelle fois son prénom et elle se retourna vers moi. Elle resta figée, à un tel point que le taxi ne mit que quelques secondes avant de s'en aller. C'est alors que je m'aperçus que je ne marchais pas mais qu'au contraire je courais, j'étais entrain de courir sous la pluie pour elle !
Plus je me rapprochai d'elle et plus je m'apercevais que son visage semblait être décomposé, certes à cause de la pluie qui l'avait entièrement trempé mais il y avait autre chose, de la douleur, de la tristesse, rien d'inhabituel chez elle puisque je pense qu'elle était dépressive, mais cette fois-ci c'était bien plus profond.
Une fois à quelques centimètres d'elle, on se regarda durant un long moment. Je pense surtout que je la dévisageai vu la colère qui me prenait à cet instant. J'attendais qu'elle parle, qu'elle dise le dernier mot mais évidemment elle ne ferait jamais le premier pas.
- Je peux savoir ce que tu fais ici ?
Elle ouvrit la bouche mais ne me répondit pas pour autant.
- Le concept d'une question c'est qu'on y réponde normalement !
- Je...
- Quoi ? Tu quoi putain !
Elle se renferma sur elle-même et baissa la tête. Quant à moi je levais le visage pour recevoir cette sale pluie en pleine gueule, peut-être qu'elle allait me calmer car j'étais sur le point d'exploser.
- T'es venue pour me faire chier en fait ? En tout cas t'es courageuse petite pour m'avoir attendu aussi longtemps et au final, ne rien me dire !
Je ne sais pas si elle pleurait où si c'était simplement la pluie qui faisait cet effet...en fait j'en avais rien à foutre qu'elle pleure ou pas. Elle voulut me tourner le dos mais je la retins par le bras.
- Oh non mais tu rêves ! Si je me suis trempé ce n'est pas pour rien alors tu ramènes ton cul !
Je retirai ma veste et mon bonnet pour le lui mettre, elle ne broncha pas et de toute manière elle savait qu'elle n'avait rien à dire. Je lui repris le bras de force et repris le chemin de mon immeuble. On pénétra dans le hall, on passa devant Tom qui arqua un sourcil en nous voyant et même dans l'ascenseur elle ne dit pas un mot, elle avait simplement le regard vide, fixant un point invisible.
Nous pénétrâmes dans mon appartement. Je l'observai, attendant ce qu'elle allait faire; elle se mit au milieu du couloir et resta droite comme un pic, elle ne prit même pas la peine de retirer ma veste et mon bonnet.
- Puisque je t'ai tenu la main jusqu'ici tu penses que je vais aussi te dévêtir ?
Elle retira alors mes vêtements et me les tendis, je me contentais de les jeter dans un coin du couloir et continuai de la fixer.
- Tu comptes me dire ce qu'il se passe dans ta tête où bien ? questionnai-je. J'avais enfin réussi à te sortir de mon esprit et il a fallu que tu reviennes à la charge ! À croire que ça t'amuse de te balader seule la nuit, t'aimes t'attirer des emmerdes en fait non ?
Tout en lui parlant ou plutôt en l'engueulant j'avais commencé à retirer tous mes vêtements devant elle.
- Alors réponds ! grondai-je. Réponds merde !
- J'ai tout dit.
Ce fut la seule chose qu'elle dit, assez rapidement d'ailleurs. J'haussai les sourcils, me demandant ce qu'elle voulait dire mais bien ravi de voir qu'elle pouvait encore parler.
- Tu as tout dit sur quoi ?
Elle me fixait toujours de la même manière depuis cinq minutes, elle en devenait même apeurant. Elle ne cessait de se tripoter les mains ainsi que ses cheveux.
- Tu...tu m'avais dit...qu'il fallait que je parle de ce que Frank avait fait, eh bien c'est ce que j'ai fait.
Ses lèvres tremblaient légèrement et je voyais les larmes prêtent à dévaler ses joues. Mais pourquoi me disait-elle ça à moi spécialement ?
- Je suis allée au premier commissariat que j'avais vu et j'ai fait une déposition...je...j'aurai dû me sentir mieux mais au contraire c'était pire !
Cette fois-ci c'est bien moi qui me sentait con et débile. Je l'avais engueulé et insulté mentalement sans savoir que si elle était dans cet état c'est simplement parce qu'elle avait dû faire l'une des choses les plus importantes de sa vie.
- J'avais besoin de parler et...tu es la seule personne a qui je peux vraiment parler, continua-t-elle en sanglotant doucement. Tu m'as dit de t'oublier mais j'avais besoin de quelqu'un près de moi...c'est pour cette raison que je suis venue ici et...
Elle mit ses mains sur son visage pour cacher ses pleurs. L'entendre dire ça me touchait malgré tout et j'étais flatté de voir que j'avais une place aussi importante dans son cœur même si j'espérai que ça s'arrête là.
- Je suis désolée, je ne voulais pas te déranger, j'avais juste besoin de...
Elle ne finit pas sa phrase en me voyant m'approcher vers elle, je pense que je devais lui faire peur à cet instant. Alors je pris sa main et la tirai vers moi pour pouvoir la prendre dans mes bras. C'était assez étrange de voir que les choses n'étaient jamais les mêmes avec elle, on pouvait passer de la colère à la douleur en instant.
- Tu ne me dérange pas, j'ai été un peu trop dur avec toi je l'avoue.
Elle entoura ses bras autour de ma taille et j'entendis ses pleurs redoubler.
- Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? J'ai peur, tu n'as pas idée...tu as raison je suis trop faible et...
- Cesses de dire n'importe quoi quelques minutes, la coupai-je en la serrant en peu plus fort contre moi. Cayla ce que tu as fait c'est déjà courageux de ta part, franchement je ne pensais pas que tu le ferais et aussi tôt en plus, j'aurai cru qu'il faudrait plus te pousser. Et puis je t'ai dit que je t'aiderai à te battre, non ?
Elle hocha la tête
- Rebecca est au courant ?
- Non, elle le saura demain à tous les coups, je lui ai dit que j'allai passer la soirée chez Alena.
Je la libérai de mon emprise, ce qui ne lui fit pas tellement plaisir. Je remis les mèches qui lui collaient au visage en place et lui caressai la joue.
- Tu vas passer la nuit ici.
- Mais je ne peux pas, contesta-t-elle.
- Et pourquoi ? De toute manière je ne te laisse pas sortir à cette heure-ci et je ne te ramène pas non plus tu rêves.
- Mais...
- Cayla, je suis épuisé, j'ai eu une dure soirée alors tu vas rester ici point.
Une dure soirée, tu parles ouais. Je séchai ses larmes et l'emmenai jusqu'à une chambre inoccupée.
- Non Justin je ne veux pas te déranger, je voulais juste parler et...
- T'arrêtes de me casser les couilles ouais, la coupai-je. Allez, sèches toi avant de tomber malade.
Je la laissai en plan dans cette chambre avant de retourner dans la mienne. Je retirai mon pantalon que je jetai dans un coin de la pièce. Même mon boxer était trempé. Dans ma salle de bain, je me rinçai rapidement le visage et me dévisageai dans la glace. « Cayla est dans la chambre d'en face, tu vas enfin pouvoir te la faire ! »
Je secouai la tête, en général une conscience était faite pour te dicter les bonnes choses à faire, mais pour moi ça avait toujours été l'inverse. Elle prenait un malin plaisir à me mettre dans les merdes les plus farfelues pour mieux me détruire. « Je ne suis pas mauvaise, je reflète juste ta personnalité ! Allez quoi ! Ça fait des jours que t'en rêves et elle est enfin là à ta portée ! »
J'allai m'affaler sur mon lit essayant de mettre dans un coin de ma tête toutes ses pensées malsaines. Il fallait que je tente de me contenir. « Depuis quand est-ce que tu tentes de te contenir ? Je suis sûre qu'elle n'attend que ça, elle en crève d'envie ! »
- Mais fermes ta gueule !
Voilà que je m'engueulais maintenant, sans le savoir j'étais entrain de signer toutes les étapes de ma déchéance. La dernière fois que j'avais tenté quelque chose, elle m'avais rejeté et je détestais me faire rejeter, cette fois je comptais simplement m'occuper d'elle, sans réelles arrières pensées. « Tu parles oui ! Autant la virer d'ici alors, tu ne pourras jamais tenir. »
- Bien sur que si !
Je soufflai, il fallait réellement que cesse ce manège. « Très bien, appelles la et si tu ne bandes pas en la voyant on abandonne et on la laisse tranquille. »
- Nom de Dieu...Cayla !
J'attendis quelques secondes avant de la voir ouvrir la porte sans pour autant entrer dans la pièce, elle resta près de l'encadrement de la porte et me regarda timidement. Elle ne portait qu'un simple tee-shirt, qui lui arrivait jusqu'à mi-cuisses, me laissant ainsi voir ses petites jambes fuselées, ses cheveux un peu humides tombaient en boucles jusqu'au milieu de son dos. Cette fille n'avait rien d'exceptionnel, elle était réellement banale mais je pense que c'était ça qui m'attrait le plus.
Mon esprit se chamboula peu à peu et des images des plus érotiques prirent place dans mes pensées. Une nouvelle fois je la voyais sous mon corps se collant à moi, ses cheveux dorés encadrant son visage, je rêvai de l'entendre hurler mon nom alors que j'explorai son corps encore inexpérimenté. « Alors tu vois que tu ne peux te retenir ! La preuve sous tes draps petit. » Je baissais les yeux et vis cette bosse qui était la preuve de mon obsession pour cette fille.
- Justin, m'appela Cayla me faisant ainsi sortir de mes pensées.
Autant abandonner, cette maudite conscience avait raison, je ne pourrai jamais résister. « Ravie de voir que tu m'écoutes ! »
- Approches, dis-je ne lui tendant la main.
Elle hésita un instant mais avança d'un pas incertain jusqu'à venir se tenir au bord du lit. Je mis mes deux mains sur ses hanches et fit en sorte qu'elle s'assoit au-dessus de moi. En plein sur mon érection, elle poussa un petit cri de surprise mais tenta de faire comme si de rien n'était.
- Tu vas mieux ?
Elle hocha la tête.
- Ne t'en fais pas blondinette, ça va aller, la rassurai-je en lui caressant les cheveux.
- Tu penses ?
- Bien sur, je te protégerai, tu le sais n'est-ce pas ?
Elle hocha une nouvelle fois la tête.
- Lorsque tu as fait ta déposition qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? m'enquis-je.
- J'étais un peu perturbée, ils m'ont demandé si j'avais besoin de parler à quelqu'un, en fait ils voulaient peut-être que je vois un psy mais je ne voulais pas rester là-bas plus longtemps alors je suis partie.
- Et qu'est-ce qui a fait en sorte que tu décide enfin d'en parler ?
- En fait j'étais...
Je posai deux doigts sur ses lèvres.
- Finalement je m'en moque, rétorquai-je.
« Bon, t'attend quoi pour passer à l'acte ? » Je passai une main sur mon visage et me mordis la lèvre.
-Justin tu es sûr que ça va ?
-En fait depuis que tu es là, je me demande si je dois résister ou bien me laisser aller avec toi.
-Comment-ça te laisser aller avec moi ? s'enquit-elle.
-Je vais te montrer.
Je mis ses cheveux sur son épaule et enfouis mon visage dans la partie libre de son cou. Je passai mes mains derrière son dos et descendis jusqu'à ses hanches puis les posais sur son fessier, elle entoura ses bras autour de mon cou et passa ses mains dans ma chevelure. Comme toujours j'explorai son cou dans les moindres recoins et y laissais plusieurs traces rouges, de ma langue je traçais un chemin allant de sa clavicule jusqu'à sa poitrine mais je fus bloqueé par son tee-shirt. Je passai alors mes mains sous le vêtement mais elle me stoppa.
- Je doute que ça soit une bonne idée, balbutia-t-elle en retirant mes mains.
- Et pourquoi ?
- C'est toi-même qui a dit qu'il fallait mieux qu'on fasse comme si de rien n'était alors c'est ce que je fais mais si tu reviens sens cesse à la charge je ne vais pas m'en sortir Justin.
Elle marquait un point, j'étais entrain de faire tout l'inverse de ce que je m'étais juré de ne pas faire. Mais je ne parvenais pas à m'en empêcher.
- J'ai essayé mais je n'y arrive pas, avouai-je. De toute manière je n'ai jamais été fort pour ça, lorsqu'une femme m'intéresse je me lance point. Bon logiquement toi tu n'es pas une femme mais une fille, une toute petite fille...
- Merci j'ai compris ! rétorqua-t-elle presque vexée.
- Bref, je suis obligé de céder et je doute que tu puisse faire quelque chose pour m'en empêcher.
- Et si je ne veux pas, tenta-t-elle.
J'eus un rire.
- C'est toi qui a commencé ce petit jeu, il faut que tu assumes maintenant. Alors oses me regarder dans les yeux et me dire que tu n'en as pas envie.
Aucune réponse ne se fit entendre, des rougeurs se fit voir sur ses joues et elle détourna le regard. Je pris donc ça comme une réponse positive à mon fantasme et sans plus attendre, je retirai son tee-shirt. Je me mordis la lèvre lorsque mes mains furent en contact avec son ventre chaud, jetant le vêtement à terre, je fus ravi de découvrir une autre pièce de fines dentelles rouges qui mettaient parfaitement en valeur sa peau laiteuse.
Je posai mes lèvres sur le haut de ses seins, caressant son dos ainsi que son ventre mais ce n'était pas assez, j'en voulais plus, je voulais les goûter une nouvelle fois. Alors je lui retirai son soutien rouge qui se retrouva à son tour par terre et je pris un plaisir fou à me délecter de la vue de ses deux mamelons aux tétons fièrement dressés, presque avec arrogance, me provoquant. Je la regardais et vis sa lèvre inférieure serrée entre ses dents. Je léchai l'un de ses sommets une première fois et elle se retira aussi tôt prise par la surprise.
- Détends-toi et cesses de résister.
Une nouvelle fois, je saisis un mamelon en bouche et Cayla arqua le dos tout en poussant une plainte. Elle passa ses mains dans mes cheveux et les saisit fortement alors que je m'amusais à la titiller tout en ayant le second dans la main pour m'amuser avec. Il parait que pour lutter contre le stress il fallait pétrir le sein d'une femme et je devais avouer que ça marchait parfaitement bien.
- Justin...
- N'essaies pas de m'arrêter, la coupai-je toujours dans dégustation. De toute manière je ne peux plus me contrôler.
Je la fis basculer sur le côté de manière à ce que nous soyons couchés tous les deux et m'attaquai à son second mamelon. Nos jambes étaient désormais entremêlées, je faisais des allers-retours entre sa magnifique poitrine et son parfait cou, ce cou qui était presque rouge de suçon, il fallait le dire; il m'était impossible de me contrôler. Les plaintes qu'elle poussait avaient pour effet de m'exciter au plus au point. Si j'aurai pu je lui aurais retirer son joli boxer en dentelle et l'aurai pénétré sans plus entendre.
Mais elle devait être encore vierge et si elle ne l'était pas, son père était surement derrière tout ça alors il était hors de question que je la brusque. « En plus t'as plus de capote ! » Toi la ferme. Pour ce soir je savais où m'arrêter avec elle même si j'en aurai voulu plus, toujours plus. L'une de mes mains descendit le long de sa colonne vertébrale jusqu'à frôler son boxer. Ma langue dessina une ligne allant de son échancrure jusqu'à son bassin tout en passant vers son nombril.
- Tu n'as pas idée de l'effet que tu me fais en ce moment Cayla, murmurai-je.
Je l'entendis bredouiller quelques mots qui étaient incompréhensibles. Je lui écartai doucement une jambe et posai ma main baladeuse entre ses cuisses et fit un léger frottement contre sa partie intime. Cayla émit un long cri et s'accrocha au draps. Je cessai mes caresses et me redressai sans pour autant me décoller d'elle.
- Pourquoi tu t'arrêtes ? gémit-elle sous un ton de reproche.
J'eus un rire et me mis correctement entre ses jambes.
- Du calme ma jolie, je ne fais que commencer.
Sans plus attendre je lui retirai son boxer et le jus qui coulait le long de ses lèvres inférieures me fit savoir que mes caresses avaient fait leur effets.
- Tout ça pour moi, quel honneur, déclarai-je un sourire aux lèvres.
Elle mit ses mains sur son visage pour cacher ses rougeurs mais je l'en empêchai.
- N'aies pas honte, tu es parfaite Cayla.
Je profitai une nouvelle fois de son corps, avant de lui écarter les genoux pour me donner une vue imprenable sur son intimité. Mon érection augmenta encore plus dans mon seul vêtement et je me sentais encore plus serré dans ce boxer, je me positionnais alors correctement entre ses cuisses et frottais mon érection à son intimité.
- Nom de Dieu Justin, murmura-t-elle en posant ses mains sur mes épaules.
- Ma douce et fragile Cayla.
Nos mouvements se marièrent ensemble même si ce n'était pas comme si j'étais vraiment en elle et qu'est-ce que j'en avais envie ! J'embrassai le bas de son bassin, et descendit vers son pubis. Elle se cambra encore plus contre les draps et je la sentis tirer sur mes cheveux. Je passai mes mains sur ses hanches pour l'empêcher de bouger et être tranquille.
De ma langue je caressai son intimité trempée par l'excitation et sa réaction ne se fit pas attendre, sa respiration se fit plus rapide, ses muscles se contractèrent et elle arqua son dos en laissant échapper un cri intense. Elle tenta de se débattre mais désolé il n'y avait aucune issue. Une seconde fois ma langue passa sur la partie la plus sensible de son intimité tout en aspirant le jus qui m'était offert. Les paroles de Cayla devinrent incompréhensible et je pense qu'il aurait été de même pour moi.
Je remontai jusqu'à son visage, me léchant les lèvres avant d'embrasser le haut de son cou. Sa respiration était haletante, ses mains tremblantes se baladaient entre mon dos et mes cheveux. Sa poitrine montait et descendait contre mon torse ce qui me fit frissonner.
- Tu as l'air fatiguée ma jolie, haletai-je. Tu veux peut-être que j'arrête ?
- Non ! s'empressa-t-elle de répondre. Continues encore. S'il te plait, ne t'arrêtes pas.
Je ris en voyant sa réaction. J'enfouis mon visage dans son cou et passai ma main entre ses jambes. Je la caressai doucement pour la préparer et fermai les yeux, entendre ses gémissements était comme écouter l'un de mes morceaux préférés. J'adorai sentir son corps frémir contre le mien, c'était exactement ce que je m'étais imaginé.
Je lui mordis violemment le cou pour qu'elle se concentre sur autre chose et ne remarque pas le doigt que je pénétrai en elle. Je soupirai de satisfaction en sentant ses parois vaginales se contracter autour de mon doigt. Elle était si serrée et si chaude, tout bonnement parfaite. Nous poussâmes tous les deux des soupirs de satisfactions.
- Justin !
L'entendre hurler mon nom me donna encore plus d'adrénaline. J'allai plus vite dans mes vas et viens, obligeant Cayla à accentuer sa respiration, elle n'en pouvait plus je le voyais, elle était à bout de force. Je pouvais sentir son cœur battre contre mon torse, elle gémissait, râlait et hurlait autant qu'elle pouvait.
- Laisses toi aller Cayla. Je veux que tu jouisses pour moi !
Mes gestes se firent plus brusques, plus violents même, mais comme je me le répétais si bien, je ne parvenais pas à me contrôler. Ses muscles vaginaux se contractèrent encore plus et dans un dernier cri de jouissance, le tourbillon de sa délicieuse essence coula contre mon doigt. Caylla cessa de se cambrer et s'étala entièrement sur le lit. Je retirai mes doigts un sourire satisfait aux lèvres. Elle me regardait les yeux à demi-clos, sa poitrine montant et descendant à cause de sa respiration saccadée.
- Tu as été parfaite.
- Mais...mais je veux continuer, exigea-t-elle à moitié endormie.
J'éclatai de rire.
- Tu es épuisée ma jolie, ne t'en fais pas, on reprendra tout ça une prochaine fois et puis c'est encore trop tôt.
Je me couchai à côté d'elle et mit sa tête sur mon torse. Je nous recouvrai des draps alors qu'elle venait tout juste de plonger dans un profond sommeil. Le sourire dessiné sur mes lèvres ne voulait pas s'effacer, j'étais bien trop content; c'est exactement ce que j'avais voulu et je l'avais eu, tant pis pour les répercutions qu'il y aurait. Écoutant sa respiration reprendre de la régularité, j'avais envie de cette fille, j'avais besoin qu'elle m'appartienne, qu'elle soit simplement à moi.
Elle venait de pénétrer dans la cage aux lions.
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Coucou! Donc voilà un nouveau chapitre de fait! Je suis désolée, j'aurais du poster dans la journée mais je ne le fait que maintenant. Voilà le rapprochement entre Justin et Cayla. Dites moi ce que vous en pensez :)
N'oubliez pas de voter et un avis ne fait pas de mal! XoXo.
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