CHAPITRE 5
Tu ne peux pas commencer un nouveau chapitre de ta vie si tu relis sans cesse le dernier.
- Arrêtez-vous ! C'est un ordre !
- Et vous pensez que je vais vous obéir ? répliquai-je en rigolant.
Je courrai toujours plus vite, je devais avouer que cela faisait bien longtemps que je n'avais plus couru aussi longtemps mais je devais avouer que ça ne me faisait pas de mal.
Explications ? J'étais en pleine course dans les rues de Chicago et je tentais de semer des flics plutôt collants. Ils m'avaient surpris entrain d'acheter de la marchandise à un dealer, lui s'était fait arrêter cet idiot, mais si la plus part des personnes avaient peur de moi dans cette ville ce n'était pas pour rien.
- Arrêtez-vous tout de suite sinon vous allez aggraver votre cas ! hurla l'un d'eux.
- Quoi, vous êtes déjà fatigués ?! me moquai-je. De toute manière vous avez bien besoin d'un peu de sport !
Je renversai tout ce que je trouvais sur mon passage pour pouvoir leur barrer la route.
- Faites attention enfin ! s'indigna une vieille femme.
Je passai alors dans une ruelle où au fond se trouvait une poubelle ainsi qu'un grillage. Ça ne serait pas si difficile de passer au dessus, non ? Autant tenter le coup. Je sautai sur la poubelle qui heureusement était fermée et escaladai le grillage pour atterrir de l'autre coté. Je regardai alors les trois policiers qui me suivaient depuis dix bonnes minutes, à l'allure où ils allaient j'avais largement le temps de partir.
- Un conseil les gars, allez-y doucement sur les donuts.
Je n'attendis pas leur réponse et m'en allai. Se faire poursuivre par des flics; quoi de mieux pour commencer la journée.
Il était presque midi lorsque j'arrivai chez Rebecca, normalement je n'aurai pas dû passer aussi tôt mais puisque je me trouvais à coté et qu'à ma connaissance je n'avais rien à faire autant en profiter. Je toquai deux fois avant d'entendre des pas se rapprocher de l'entrée.
- Justin ? s'étonna-t-elle en me voyant. Tu n'es pas censé être en cours ?
- Je n'en avais pas trop envie aujourd'hui.
L'université. J'y allais depuis deux ans; je ne savais pas trop ce que j'y faisais, mais il fallait bien que je m'occupe lorsque je ne cambriolais pas et que je n'avais rien d'autre à faire. Et pour tout dire, mon oncle avait insisté pour que je m'inscrive à l'université de Chicago, j'avais soit disant "un trop bon potentiel qu'il ne fallait pas gâcher".
Je pénétrai dans l'appartement et mes pensées se dirigèrent immédiatement vers Cayla; elle n'était pas là mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à elle. À noter que depuis le mauvais coup que je lui avais fait il y a trois jours, je ne l'avais plus revue, en fait je m'étais absenté pour la simple et bonne raison que j'avais eu besoin de m'éloigner quelques temps.
Ce soir là, lorsque je m'étais amusé avec elle, il m'avait fallu un effort surhumain pour me détacher d'elle. Je me souvenais encore de l'odeur et du goût qu'avait sa peau. J'aurai pu continuer et j'aurai voulu continuer mais je ne l'avais pas fait, d'une parce que je n'étais pas un mec pour elle, elle allait s'embarquer dans un jeu qui n'aurait pas d'issue et de deux car elle semblait être perturbée par quelque chose, elle s'était tétanisée lorsque j'avais commencé mes caresses et les filles dérangées ce n'étaient pas mon truc.
- J'ai pas eu de nouvelles durant trois jours, où étais-tu ? demanda Rebecca.
- Quelque part, répondis-je en retirant ma veste en cuir.
- En bref je ne dois rien savoir.
- Whaoo, qu'est-ce que t'es perspicace.
Elle soupira et repartie au salon.
- T'as du culot quand même ! Tu t'en vas sans explications et tu te permets de te ramener ici comme une fleur sans même avoir l'obligeance de me dire où est-ce que tu te trouvais !
J'avais surtout envie de lui en mettre une lorsqu'elle se mettait à me faire ce genre de crise insupportable. Je la saisis par la taille et la fit pivoter pour qu'elle se retrouve face à moi, elle sembla se rendre compte de ce qu'elle venait de dire, même si ce n'était pas une gravité, je détestais lorsqu'elle haussait le ton et elle le savait.
- C'est quoi ton problème là tout de suite ? Je suis venu pour me détendre et non pas pour t'entendre dire de la merde.
Elle ne répondit pas et détourna le regard.
- Je vais te le redire encore une fois, fis-je en soupirant. Toi et moi ce n'est qu'une histoire de baise t'entends ? Alors ce que tu ressens tu le mets de côté et arrêtes avec tes crises débiles, tu sais bien que je déteste ça. C'est clair ?
Elle hocha timidement la tête toujours le regard baissé. Je la vis alors se mordre la lèvre inférieure, malgré tout je savais que d'un coté elle aimait lorsque je lui donnais des ordres. Ça l'excitait de se faire contrôler.
[01:15 pm]
La raison pour laquelle j'avais décidé d'avoir une relation avec une femme plus mure que moi était dû au fait qu'elle soit bien plus expérimentée en matière de sexe. Elle au moins savait comment me faire plaisir et je le lui rendais bien.
La porte d'entrée claqua violemment, Rebecca qui avait la tête posée sur mon torse se redressa et quant à moi j'eus un soupire; Cayla était de retour. Rebecca se vêtue d'une robe de chambre et sortit, je n'avais toujours pas changé de position. Après ce qui s'était passé, notre relation serait encore plus compliquée qu'avant et je devrais me contenir et avoir un visage impassible en voyant son visage de poupée si fragile.
Je voulus remettre mon pantalon mais une idée me vint à l'esprit: puisqu'elle était là, autant s'amuser. Je sortis donc de la chambre en boxer et la trouvai dans la cuisine, assise au comptoir en face de Rebecca. Lorsqu'elle me vit elle cessa de parler, me détaillant de la tête aux pieds, je pouvais voir dans son regard cette lueur d'envie mais aussi de colère. Elle me désirait autant qu'elle me haïssait et j'adorais ça.
- Salut petite.
- Vas te faire...euh je veux dire, salut...Justin.
J'eus un sourire, elle s'était rattrapée seulement parce que Rebecca était là.
- Tu vas faire quoi cet après-midi ? demanda Rebecca.
- Je dois aller en taule, répondit la petite blonde.
Rebecca recracha la boisson qu'elle buvait et regarda Cayla qui semblait ne pas avoir conscience de la façon donc elle avait annoncé...cette nouvelle.
- Attend, quoi ? Tu vas en prison ? Et je peux savoir ce que tu as fait pour y aller ?!
- Mais non rassures toi, je vais juste voir le père de Nate.
- Ton beau-père ? Mais pourquoi ? Pourquoi maintenant alors que ça fait un mois que...
- Ne crois pas que ça me fasse plaisir d'aller le voir, la coupa Cayla nonchalamment. Mais j'ai pas le choix, je dois lui demander quelque chose d'important.
- Qui est ?
Elle ne répondit pas et sembla gênée de ne rien dire.
- D'accord je n'insiste pas, fit Rebecca. Mais tu ne peux pas y aller seule, tu dois être accompagnée d'un adulte alors je viens avec toi.
J'haussai un sourcil, depuis quand elle se portait volontaire pour faire quelque chose d'adulte celle-là ? Même la blondinette en était étonnée.
- Vraiment ?
- Ben oui, laisses moi juste le temps d'aller prendre ma douche et on y va.
- Tu t'es douchée ce matin, rétorqua Cayla.
- Oui mais avant que tu n'arrives on a brûlé quelques calories, répondis-je. Ça ne serait pas très hygiénique de sortir dans ces conditions.
Elle poussa un soupir avant de lever les yeux au ciel et de me tourner le dos. Il n'y avait pas à dire sur ce coup, elle m'en voulait vraiment, d'un côté c'était normal, je l'avais quand même fait espérer avant de parfaitement l'humilier mais de l'autre je trouve que c'était normal de la remettre à sa place.
- Allons quoi, tu fais la gueule à cause de ce qui s'est passé il y a trois jours ? questionnai-je amusé.
Elle ne répondit pas, prenant une boisson du réfrigérateur, elle se contenta de me foudroyer du regard.
- Tu voulais que je te lâche non, ben c'est ce que je fais.
- Non, j'ai dit que je voulais que tu cesses de me tourner autour c'est différent.
- D'accord, alors j'arrête de te tourner autour et toi tu ne m'adresses plus la parole.
Je m'approchai d'elle et me mit derrière elle sans pour autant que nos corps ne se touchent. Elle se crispa alors totalement et arrêta tout mouvements. Elle ressemblait tellement à Lauren, même dans ses gestes, dans sa manière de se tenir, s'en était hallucinant.
- Je te fais toujours autant d'effet pour que te crispes de cette manière ? lui demandai-je en approchant ma bouche de son oreille.
- Arrêtes...
- Arrêter quoi ? Je ne te touche pas, je ne fais que te parler, même-ca ça te perturbe autant ?
Je l'entendis pousser un grognement avant de me bousculer pour s'échapper de mon emprise. Évidement elle s'emmêla les pieds et fut sur le point de trébucher, je passai ma main autour de sa taille et la ramenai contre mon torse.
- Lâches moi ! exigea-t-elle.
- Et le merci, c'est pour mon cul ?
- Me fais pas chier !
Un sourire s'étira sur mes lèvres et je la serrai encore un peu plus contre moi. Elle tenta tant bien que mal de se libérer mais même un enfant de dix ans devait avoir plus de forces qu'elle.
- Je te déteste ! hurla-t-elle.
- C'est pas très gentil, je t'ai quand même empêché de te casser la gueule.
- Mais j'en ai rien à foutre, je veux juste que tu me lâches ok !
- D'accord.
Je retirai mes bras et fis un pas en arrière. Mais puisque mademoiselle n'avait plus de soutient elle se retrouva très vite par terre. Cette fille était...à vrai dire, je ne trouvais même pas de mot pour la qualifier.
- Justin ! grogna-t-elle.
- C'est quoi ton problème ? soupirai-je. Tu voulais que je te lâche non ?
Elle se releva et s'accouda contre la table avant de pousser un soupir. Elle était tracassée, j'avais remarqué que lorsqu'elle était stressée, elle fronçait sans cesse les sourcils et avait donc cette petite robe qui apparaissait sur son front. Il était certain qu'elle était dans cet état à cause du fait qu'elle devait voir son père. Mais pourquoi ? À tout les coups c'était à cause de sa mère mais allez savoir pour quelles raisons précises.
- Tu as réglé l'histoire des 60 000$ pour les soins de ta mère ? questionnai-je.
- Je t'en pose des questions ? cracha-t-elle sans même me regarder.
- Donc c'est non. Alors c'est pour cette raison que tu veux voir ton père; tu veux lui demander de l'argent, je me trompe ?
- Ce n'est pas mon père !
- Ouais ton beau-père, bref réponds.
Elle se contenta de secouer la tête, signe que j'avais raison. Mais je doute qu'un homme comme son beau-père ait autant d'argent surtout s'il était derrière les barreaux.
[Prison of Chicago. 03:45 pm]
- Pourquoi t'es venu ?! Je ne voulais pas que tu viennes !
- Ben c'est justement pour cette raison que je suis venu !
- T'avais pas autre chose à faire ?!
- Non c'est mieux de t'emmerder !
- Calmez-vous tous les deux ! gueula Rebecca.
J'avais décidé de les accompagner à cette fameuse rencontre père-fille, je ne voulais rien rater de ce moment mais il faut croire que Cayla ne semblait pas apprécier puisque depuis que nous avions quitté l'appartement elle nous faisait une petite crise de nerfs. Heureusement que Rebecca était là pour la calmer.
- Justin arrêtes de l'embêter !
D'accord, je retire ce que j'ai dit.
- Et toi Cayla essaies de te calmer, je sais que c'est pas facile pour toi.
- Et ça le sera moins avec lui dans les parages, cracha-t-elle.
- Rebecca dis à ta nièce de se calmer sinon je la jette par la fenêtre et tu sais que je n'ai pas peur de le faire.
- Je te conseille de l'écouter ma puce, fit Rebecca. Il est sérieux lorsqu'il dit ça.
Je la vis croiser les bras et se mettre à bouder. Désespérante. Après m'être garé on pénétra dans la prison. Que de souvenirs, ça faisait un bout de temps que je n'étais plus venu ici. Mais c'était bon signe, à l'époque à chaque fois que je venais ici c'était pour y passer de longs moments dans une cellule.
- On voudrait voir Frank Hunt, je suis sa belle-sœur et j'accompagne sa belle-fille.
- Bien, attendez un instant il arrive, dit un gardien.
Elles prirent place autour d'une table, quant à moi, je me mis légèrement à l'écart, je ne voulais pas m'incruster mais je voulais aussi tout voir comme au premier rang.
- Ça n'aurait pas été mieux le parloir ? tenta Rebecca qui ne voulait pas réellement voir ce Frank.
- Non... je...je préfère lui parler en face.
Tu parles ouais. Elle ne cessait de bégayer, à croire que cet homme était si effrayant que ça. Dix minutes plus tard, il entra dans la pièce. Comment je sais que c'était lui ? Parce que le visage de Cayla se décomposa à cet instant même. C'était un homme assez grand, mais pas plus que moi, brun avec un regard impassible, ses traits étaient durs, son visage froid, encore plus froid que le mien. Je devais avouer qu'il était impressionnant et en voyant ses bras musclés, je comprenais pourquoi est-ce que la mère de Cayla s'est retrouvée à l'hosto. Pourtant le gros ventre qu'il avait me fit savoir qu'il ne pouvait faire peur qu'aux femmes justement.
Seuls nous et un couple se trouvait dans la salle, il y avait donc peu de bruit. Frank prit place juste en face de Cayla qui semblait comme tétanisée.
- Cayla, Rebecca, ravi de vous voir, vous en avez mis du temps pour venir, dit-il.
Cayla sursauta en entendant sa voix. Non mais sans rire, elle était si traumatisée que ça par ce type ?
- Ne penses pas que nous sommes ici pour te dire salut, répliqua froidement Rebecca. Cayla avait juste quelque chose à te demander.
- Et c'est quoi ?
Cayla avait passé ses mains sous la table et tenait son tee-shirt, elle le baissait à un tel point qu'on aurait pu voir sa poitrine si elle n'avait pas eu un gilet par-dessus, comme-ci elle voulait cacher quelque chose. D'accord elle était perturbée à cause de ce qu'il avait fait mais il y avait autre chose.
- Alors ? demanda son beau-père avec plus d'agressivité.
Elle avait la tête baissé. Parle bon-sang.
- Je suis...je suis passée à la banque il y a quelques semaines et... aujourd'hui, j'ai besoin de l'argent que maman a...a mit sur le compte, mais on m'a dit qu'il était à ton nom...
- Oui, ta mère l'a mit à mon nom, maintenant cet argent m'appartient et j'en fais ce que je veux.
- Mais j'ai besoin de cet argent, il faut payer les soins de maman et je n'ai rien.
- Démmerdes toi, chacun ses problèmes.
En temps normal, toute personne logique lui aurait mis une droite après avoir entendu ça, mais pas Cayla. Non, elle ne fit rien, pas un geste, même pas un juron. Rien.
- Tu te fous de notre gueule ! s'énerva Rebecca. Je te signale quand même que cette merde c'est toi qui l'a faite ! Tu n'es peut-être pas au courant mais ma sœur est toujours dans le coma tout ça parce que tu n'as pas été capable de contrôler tes pulsions ! Alors la moindre des choses serait que tu acceptes de faire ce qu'elle te demande !
Je n'avais encore jamais vu Rebecca aussi énervée. Il n'y a pas à dire ça la rendait encore plus sexy que d'habitude, même le Frank n'en revenait pas.
- J'ai dépassé les bornes c'est vrai mais vous ne savez pas pourquoi est-ce que j'ai fait ça ! C'est de sa faute à elle ! C'est elle qui m'a trahit ! Elle n'a que ce qu'elle mérite !
- Il me faut ce fric merde, fit Cayla avec un peu plus d'assurance. Il ne te sert à rien puisque tu vas crever dans ce putain d'endroit ! Moi j'ai des responsabilités !
- Cayla, fit-il en voulant mettre sa main sur son bras.
- Ne me touches pas! T'es...tu me répugnes ! T'es qu'un salaud !
Elle se retenait de pleurer, elle était crispée, son corps tremblait comme une feuille, elle était prête à exploser. C'est pour cette raison que je préférai intervenir. Je quittai ma chaise et allai les rejoindre.
- Rebecca, on y va.
- Mais...
- Ça sert à rien, plus vous insistez et plus cet enfoiré se fera un plaisir de vous envoyer chier.
Rebecca se leva mais pas la blondinette.
- T'es qui pour m'insulter toi ? rétorqua Frank.
- Quoi, qu'est-ce que vous allez faire ? M'envoyer à l'hosto comme vous savez si bien le faire ? Je ne vous conseille pas d'essayer, on ne joue pas dans la même cours vous et moi.
Il aurait pu me frapper, mais deux gardiens vinrent le saisir par le bras et l'emmenèrent avec eux.
- Et Nate dans tout ça ! Est-ce que t'as pensé à Nate ! hurla Cayla.
Mais il ne se retourna pas. Je voulus poser ma main sur l'épaule de Cayla mais elle me rejetta violemment. Vraiment bizarre. Ok, il fallait que je règle certaine chose avec ce fameux Frank.
Une fois de retour à l'appartement Cayla s'enferma dans sa chambre. Elle n'avait pas prononcé un mot de tout le trajet, c'est la première fois qu'elle était aussi silencieuse et normalement ça aurait dû me faire plaisir mais au lieu de ça, j'étais plus inquiet qu'autre chose.
- Cet homme est un vrai salopard ! s'exclama Rebecca. Tu te rends compte que cet enfoiré n'a aucun remord.
- Hum...
- Et franchement ça va lui servir à quoi ce fric ?! C'est pas comme s'il devait payer le loyer de sa cellule !
- Hum...
- Mais où va le monde ! Et Cayla, la pauvre puce elle ne sait plus quoi faire maintenant !
- Hum...
- Justin tu m'écoutes ?
- Hum...
- Justin !
Elle me donna une frappe sur l'épaule pour me réveiller. C'est vrai que je ne l'écoutais pas du tout.
- Tu disais ?
- Je te déteste ! dit-elle en allant dans la chambre.
- Que c'est gentil.
Elle revint quelques minutes plus tard, avec une nouvelle tenue. Il faudrait compter le nombre de fois où elle se change en une journée.
- Je dois aller au bureau et je pense que j'en aurai pour toute la nuit.
- Et qui va surveiller Cayla ?
Elle me fit les yeux doux.
- Alors là tu rêves.
- Allez quoi ! Elle dort, tu commandes des pizzas, elle mange et elle retourne se coucher.
- Elle peut les commander seule les pizzas.
- Mais elle se sent mal, je veux juste que quelqu'un soit auprès d'elle.
- Appelle une de tes amies idiotes, qui n'ont pas de but dans leurs misérables vies, rétorquai-je.
Elle continua à me faire les yeux doux. Ça y est, lorsqu'elle commençait avec ses caprices on ne pouvait plus l'arrêter.
- Ok, mais j'espère avoir une récompense.
- Je te promets que tu auras tout ce que tu voudras, me dit-elle en me caressant les cheveux.
- Et au fait, t'es sexy quand tu t'énerves, il faudrait que je te mette en rogne plus souvent.
Elle me lança un sourire coquin avant de me tourner le dos. Puis, je pénétrai dans la chambre de Cayla pour voir si elle allait bien, je la vis simplement couchée sur son lit, fixant le plafond. Ce n'était pas facile pour elle, mais j'avais quand même hâte de voir comment est-ce qu'elle allait expliquer à Nate que son père n'était même pas capable d'assumer ces actes.
[08:20 pm]
- Keven j'aurai besoin de toi.
- Qu'est-ce que je peux faire pour toi mec ?
- Ton cousin Tonny est toujours en taule n'est-ce pas ?
- Ouais, encore trois mois et il est libre, qu'est-ce que tu lui veux ?
- Ben j'aurai besoin qu'il m'aide pour quelque chose.
- Bon Justin arrêtes de tourner autour du peau et dis-moi ce que tu veux, finit-il par dire.
Je souris, ces mecs me connaissaient si bien.
- J'ai des soucis avec un certain Frank Hunt et j'aimerais que ton cousin et sa bande lui donne une petite correction.
- Quoi comme correction ?
- Je sais pas moi, une main cassée, une côte fêlée, un œil au beurre-noir bref ce genre de truc.
- Et qu'est-ce qu'il t'a fait pour mériter ça ?
- Rien de grave, mais je veux quand même lui montrer qu'on joue pas dans la même cour. Je peux compter sur toi ?
- Pas de problème.
- Merci mec ! me réjouis-je. Et au fait, qu'il lui dise que c'est de la part du mec qui l'a traité d'enfoiré, il me reconnaîtra.
Je raccrochai. Ça c'était fait, je n'avais pas aimé la façon donc il avait eu de me regarder avec ce mépris. Il n'y a que moi qui méprise les autres pas l'inverse.
- Bon la blondinette réveille-toi maintenant !
Aucun son. Je me dirigeai vers sa chambre et y entrai, il n'y avait personne. Elle devait être dans sa salle de bain.
- Bon, j'ai la dalle moi alors tu te grouilles de sortir de là pour qu'on puisse commander des pizzas !
Rien, en fait je n'entendais même pas le son de l'eau couler.
- Cayla ?
Ce fut la première fois que je l'appelais par son véritable prénom et non pas par un des nombreux surnoms que je lui avais donné.
- Cayla réponds ou j'entre.
Rien.
- Ok tu l'auras voulu.
Ouvrant la porte, j'entrai dans la salle de bain et je remercie Dieu d'avoir eu l'idée de venir la chercher jusqu'ici.
- C'est pas vrai, soupirai-je.
Je me précipitai vers la baignoire et sortis sa tête de l'eau, en plus elle était gelée. Mais qu'est-ce qui lui avait prit de faire ça ?! Je passai une main sous ses jambes et la soulevai entièrement pour la sortir de l'eau. Retournant dans sa chambre, je la posai sur son lit, d'après son pou elle respirait encore, je posai donc chacune de mes mains au-dessus de sa poitrine et fis plusieurs pressions. J'étais sûr qu'elle serait capable de faire des choses folles mais alors le suicide je n'y avais pas pensé. Pourtant c'était évident. Elle était si faible et fragile.
- Cayla...eh blondinette allez ouvres les yeux.
Elle ouvrit légèrement les yeux et me regarda. Je vis alors la peur s'emparer d'elle et elle se mit à se débattre contre moi. Elle hurlait, vociférant des mots incompréhensibles sans oublier qu'elle était complètement nue et que j'avais une vue imprenable sur son corps. J'avais cru qu'elle avait encore un physique de gamine mais au contraire, elle avait de belles formes, encore quelques années et elle serait juste parfaite.
- Laisses moi ! Laisses moi tranquille !
- Cayla c'est moi ! Calme-toi ! tentai-je.
- Non je veux pas, je t'en supplie arrêtes Frank !
Attendez. Pouce. Elle me prenait pour Frank. C'était vexant et humiliant ! Mais ces hallucinations voulaient surtout dire qu'elle était bien plus traumatisée par ce mec qu'on ne le pensait. Elle ne voulait pas qu'il la touche, la manière qu'elle avait eu de baisser la tête devant lui ainsi que son tee-shirt comme pour cacher son corps. Et puis ses supplications. Il n'y avait pas de doute.
Je lui saisis les bras et les remontai au dessus de sa tête, je me mis au dessus d'elle pour mieux la contenir dans ses gestes brusques. C'était bien la première fois que je me retrouvai sur une fille à poil et que je ne la baisais pas.
- Cayla, c'est moi Justin.
- Non ! Laisses moi !
- C'est moi, calmes toi, je ne te ferai pas de mal je te le jure, chuchotai-je. Calmes toi.
Je plongeai mes yeux dans son regard si envoûtant, au fur et à mesure elle se calma et se détendit, elle semblait comme hypnotisé par mon regard tout comme moi je l'étais par le sien ainsi que par le reste de son corps. Il fallait bien avouer qu'elle était sublime, son visage terrifié mais aussi tellement fragile, ses longs cheveux mouillés qui étaient éparpillés le long de sa poitrine aux tétons durcis jusqu'à sa taille. Je l'avoue, en ce moment même, je devais faire un effort surhumain pour ne pas retirer mon pantalon et la prendre, là tout de suite.
J'eus durant quelques secondes l'image de moi et d'elle hurlant de plaisir sous mes coups de reins et moi jouissant en elle. C'était juste...je secouai la tête. Ça devait être la fatigue qui me faisait penser à n'importe quoi. Je me levai et allai lui chercher un haut large dans son armoire que je lui tendis, elle était frigorifiée, en attendant mademoiselle avait voulu se noyer dans plusieurs litres d'eau froide.
- Je reviens, lui dis-je en sortant de la chambre pour qu'elle s'habille.
Merci Rebecca. Tout ça c'était de sa faute. C'est elle qui m'avait dit de la garder, que rien n'allait arriver. Mon cul ouais, j'avais dû faire du baby-sitting, jouer au maître nageur puis maintenant à l'infirmier. Je lui fis un chocolat chaud pour la réchauffer, je pris trois couvertures pour ne pas qu'elle attrape froid durant la nuit et un joint tout bien préparé pour la faire planer un peu. Non je plaisante, le joint était pour moi, il fallait bien que je me console un peu.
Je revins dans sa chambre et lui tendit son chocolat chaud.
- C'est...c'est pour moi ? demanda-t-elle d'une naïveté inquiétante.
- Non c'est pour la voisine d'en bas mais je te le tends comme ça, pour le fun.
Elle le prit et bredouilla un léger merci. Je mis les couvertures sur son lit et elle s'y coucha. J'ouvris la fenêtre et alluma mon joint, je tirai dessus; quel bonheur. Tu sais que je t'aime toi.
- Tu...tu ne le diras pas à Rebecca hein ?
- Dire quoi ? Que t'as voulu crever en t'offrant le bain du siècle ?
Elle but une gorgée de son chocolat en me regardant de ses petits yeux qui ne cessaient de cligner.
- Merci en tout cas de m'avoir sauvé, tu n'étais pas obligé.
- Ouais c'est sûr j'étais pas obligé, la prochaine-puisque je ne suis pas obligé-, je te laisserai dans grand bain et en prime j'ouvrirai la fenêtre.
Elle m'agaçait sérieusement, en plus ce joint n'était pas si extra que ça, je le jetai dehors et fermai la fenêtre.
- Je peux savoir ce qui t'a pris ? Tu voulais tant crever ?! T'es si faible que ça, t'es tellement lâche que t'as voulu te suicider ?!
Elle se recroquevilla sur elle-même et ne répondit pas. Je respirai un grand coup, d'accord j'étais allé un peu trop loin. Je m'assis sur le lit en face d'elle et l'obligeai à me regarder.
- Est-ce que c'est à cause de Frank ?
Elle détourna le regard.
- Cayla réponds moi, est-ce que avant Frank te battait ?
- Quoi ? N...Non, pas du tout ! mentit-elle. Pourquoi dis-tu ça ?
- Cette manière que tu as de te crisper, de te mettre en boule, comme-ci tu voulais éviter ses coups, je me trompe ? Réponds juste avec la tête.
Elle mit du temps mais finit par hocher la tête. Je le savais.
- Il battait aussi Nate ?
- Non...jamais Nate...il...c'est lorsque maman n'était pas là qu'il le faisait sur moi. Mais jamais à Nate, j'aurais préféré mourir que de le voir frapper Nate.
- D'accord.
Elle tripotait ses mains, et je pouvais voir les larmes qui bordaient ses yeux. Elle se retenait, mais depuis combien de temps, ça faisait un mois que je la connaissais et avec tout ce qui lui arrivait comme poisse elle n'avait jamais versé une larme.
- Et à part te frapper, est-ce qu'il te faisait autre chose ?
Elle secoua vivement la tête.
- Ça suffit je veux dormir ! exigea-t-elle.
Je mis un doigt sous son menton pour lui faire lever la tête. Ses yeux la trahissaient. Elle mentait.
- Cayla, fais-moi confiance, il ne va rien t'arriver si tu dis la vérité. Penses à ta mère, je pense qu'elle voudrait savoir la vérité non ?
- Oui...
- J'ai remarqué la façon que tu avais de baisser ton tee-shirt comme-ci tu ne voulais pas qu'il voit ton corps, et tu m'as pris pour Frank avant et tu me suppliais de ne pas te toucher car c'est ce qu'il faisait, je me trompe ?
Elle ne dit rien.
- Cayla réponds merde, est-ce que ce malade abusait de toi ?
Je pense que c'est le mot "abusait" qui la fit craquer puisqu'elle éclata en sanglot à ce moment là. Elle était bien différente de Cayla de ce matin qui ne cessait de me chercher. Comme quoi cet homme avait une mauvaise emprise sur elle et il faudrait que j'arrange ça.
- Ne parles plus de ça t'entends ! Ne parles plus jamais de ça !
Je l'entourai de mes bras. Je n'ai pas toujours eu une vie des plus facile, j'ai vécu et vu des choses marquantes mais s'il y a bien une chose que je ne peux supporter c'est bien le fait de voir des malades poser leur perversité sur des personnes sans défense et encore plus lorsqu'il s'agissait de jeunes personnes. Je la serrai encore plus contre moi alors que ses pleurs redoublaient. Je m'allongeai sur le lit et posai sa tête sur mon torse et elle se colla le plus possible à moi comme pour être à l'abri.
- Pleures Cayla, pleures autant que tu peux maintenant, car tu grandis, et plus tu grandis plus tu dois être forte, tu vas rentrer dans le monde vicieux des adultes et là les larmes y sont interdites, les larmes seront pour les faibles et les ratés. Alors pleures pendant que tu en as l'opportunité, car plus tard tu regretteras de ne pas l'avoir fait. Demain, tu vas te lever et tu vas te battre contre ces crétins, tu es peut-être faible mais je t'aiderai à être plus forte.
Je posai un vif baiser sur le sommet de son cran et lui caressai les cheveux pour la réconforter.
Pleures si tu es triste, cris si tu es en colère, mais lorsque tu tombes ne te lamentes pas et continue d'être forte.
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Yeaaah. J'ai décidé de mettre tout les chapitres directement comme le tome 1 est déjà terminé je vais pas vous faire attendre.
N'oubliez pas de voter et un petit avis fais toujours plaisir xoxo
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