CHAPITRE 31

Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'à ce qu'être fort reste la seule option.


J'étais affalé sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond, je ne me préoccupai même pas de ce qui passait à la télé. Qu'est-ce que je pouvais me faire chier.

-Justin est-ce que tu m'écoutes ?

Je tournai mon visage vers Cayla, qu'est-ce qu'elle me voulait celle-là ?

-Ouais je t'écoute.
-Alors qu'est-ce que je disais ?
-Oh Cayla ne me fais pas chier.
-En attendant, je ne ferai pas chier monsieur si tu prenais la peine de m'écouter !

Elle se redressa et se mit à califourchon sur moi, me fixant d'un regard réprobateur.

-Tu ne m'écoutes pas, en fait tu te fous royalement de moi ? Je ne te demande pas une chose impossible, je veux juste que tu m'écoutes lorsque je te parle, c'est la moindre des choses ! On ne t'a rien enseigné lorsque tu étais gamin ? Quand tu es avec quelqu'un ; tu l'écoutes même-ci ce qu'elle raconte ne t'intéresse pas, c'est ce qu'on appelle la politesse, tu connais ou pas ? Justin ? Justin !
-Pardon, tu disais ?

Lorsqu'elle se mettait à parler pour ne rien dire, je décrochai royalement. Pourquoi est-ce que je n'avais pas une personne qui puisse me raconter des choses intéressantes ? Qu'est-ce que j'en avais à foutre qu'elle ait failli tomber dans les escaliers, ce n'est pas ma faute si elle ne savait pas marcher. Et là, qu'est-ce qu'elle disait ? Oh Justin essaie de te concentrer, peut-être que si elle pense que tu l'écoutes, elle te lâchera enfin.

-Tu veux pas la fermer ? lâchai-je.

Ce n'est pas vraiment ce que je voulais lui dire mais il fallait bien que ça sorte. Elle fit une pression sur mon épaule blessée et j'hurlai de douleur. Elle savait où et comment me faire mal.

-Putain mais qu'est-ce qui ne vas pas chez toi ! Si tu veux tant parler tu n'as qu'à aller voir un psy, et d'ailleurs je pense que c'est vraiment ce qui te faudrait.
-Tu insinues que je suis folle ?
-Et je l'affirme.

Elle fit une moue boudeuse et se mit sur le côté en croisant les bras. Ça y est, maintenant ça allait être moi le méchant. Elle était forte dans ce qui était de sortir de passe du côté de la victime pour ensuite me faire culpabiliser, mais ça ne marcherait pas cette fois-ci. Et si ça me permettait d'avoir un peu de calme autant en profiter. J'éteignis la télé et me retournai pour pouvoir enfin faire ce que je voulais faire depuis une bonne heure ; dormir.

-Justin tu dors ?

Ne réponds pas.

-Justin ? fit-elle en me secouant l'épaule.

Ne bouge pas.

-Justin !
-Cayla, si tu ne la fermes pas dans les prochaines secondes tu passes par la fenêtre.
-...très bien, moi qui voulait te proposer une partie de jambes en l'air à trois !

Je me redressai immédiatement. Elle avait bien dit plan à trois ? Mon rêve s'exauçait enfin ! Moi, Cayla et une autre nana, juste pour moi, rien qu'à y penser j'avais déjà mon entre-jambes qui s'agitait.

-C'est vrai ça ?
-Ben ouais. Ça te dit ?

Elle m'afficha un sourire espiègle alors que je hochai la tête.

-Cool, alors 1...2...3...

Elle se jeta sur moi et écrasa ses lèvres sur les miennes. J'aurai dû me douter que c'était un piège. Moi et ma nymphomanie, nous nous faisions toujours avoir. Mais quelle chieuse cette fille...

Je me réveillai en sursaut. Génial, maintenant j'étais au point où j'étais obligé de rêver d'elle pour ressentir sa présence. Je doute que l'on puisse trouver plus pitoyable que moi. En tant normal, je serai sortit, je me serai rendu dans l'un de mes clubs favoris et je me serai retrouvé sous les draps avec une...non, avec plusieurs jeunes femmes prêtes à m'offrir tous les plaisirs possibles. Pourtant je me trouvais dans mon appart, seul. Mon portable sonna, et je dus faire un grand effort pour parvenir à l'attraper. Il était à l'autre bout du canapé, c'était si loin.

-Quoi ?
-On dit bonsoir en tant normal.
-Vas te faire voir, crachai-je en raccrochant.

Voilà comment étaient les conversations téléphoniques entre Jarred et moi. Il rappela une nouvelle fois.

-Qu'est-ce que tu veux ?
-Bravo, tu fais des efforts, se réjouit-il.
-Je t'emmerde.
-En fait t'es incapable de faire plus d'une phrase sans y mettre une vulgarité, n'est-ce pas ?
-Vas te faire voir.
-C'est bien ce que je disais, qu'est-ce que tu peux être impoli.

Je levai les yeux au ciel.

-Ecoute, l'oncle veut nous voir.
-Ben dit à l'oncle que je ne veux pas le voir.
-Justin, t'abuses, ils seront tous là et de toutes manières, tu sais parfaitement pourquoi est-ce qu'il veut nous voir.
-Peut-être, mais je n'ai pas envie de le voir, ni lui, ni les autres personnes de cette famille, répliquai-je agacé.
-C'est à Seattle.

Je ne répondis pas. Moi qui, depuis des jours, cherchais un endroit où je pouvais aller me reposer, je ne sais pas pourquoi est-ce que je n'avais pas pensé à Seattle. C'était l'endroit idéale pour pouvoir me vider l'esprit quelques temps. Même-ci je savais que ça ne serait pas de tous repos, surtout si c'était mon oncle qui voulait que l'on s'y rende. D'ailleurs, il faudrait qu'on aille une conversation lui et moi à propos de ce mec qui avait voulu me faire griller les neurones.

-Justin ?
-Ouais je viendrais, soufflai-je avant de raccrocher.

Je m'allongeai ensuite sur le canapé. J'étais entrain de m'emmerder comme pas permis, il fallait que je fasse quelque chose pour sortir Cayla de mon esprit. Elle était entrain de me rendre dingue.

[POINT DE VUE CAYLA]

Plus que trois petits jours et je recevrai enfin mon diplôme de fin d'étude secondaire. Mes années lycée s'achèveraient dans trois jours seulement et alors que Alena tirait une sale tête, moi j'en étais ravie ! J'allais pouvoir passer à autre chose, une nouvelle vie sur le campus de l'université de Chicago allait commencer.

-Pourquoi tu souris de cette manière Natalia ?

Je foudroyai Tyler du regard. J'avais beau sortir avec son meilleur ami il n'avait toujours pas prit la peine de retenir mon prénom !

-C'est Cayla ! Quad est-ce que tu vas enfin retenir ça ?
-Et quand est-ce que tu vas comprendre que je n'ai pas envie de retenir ton prénom, en attendant si tu avais un nom plus courant ça serait plus facile pour moi.
-Mais bien sur, je te rappelle quand même qu'avec ta capacité minimale de disque dur, tu aurais malgré tout eu du mal à t'en souvenir.

Il fronça les sourcils.

-Au lieu de te préoccuper de moi, tu ferais mieux de surveiller ton chéri qui est si proche de Vanessa.

Je posai mon regard sur eux. Ils s'étaient mis à par depuis un moment, au début je les avais vu s'engueuler puis désormais je voyais Blake prendre sa meilleure amie dans ses bras. Je n'étais peut-être pas jalouse mais je n'avais jamais apprécié le fait qu'elle continue à être aussi proche de lui physiquement et qu'elle ne se gênait pas pour se coller à lui devant moi. Elle m'agaçait cette pauvre idiote.

Et Blake, cet abrutis était tellement gentil qu'il ne voyais rien, il ne se rendait même pas compte qu'elle faisait tout pour me provoquer et peut-être même que d'un côté elle cherchait à lui montrer de manière implicite les sentiments qu'elle avait pour lui. Je n'étais plus si naïve qu'avant, j'avais parfaitement remarqué la manière donc elle le regardait, la façon donc elle se comportait lorsqu'il était là ou pas. Elle était amoureuse de Blake et moi j'étais bien contente d'avoir quelque chose qu'elle désirait.

-Bien lorsqu'ils auront fini tu peux lui dire de me rejoindre ou c'est trop compliqué pour toi ? questionnai-je à Tyler.
-Très drôle, je le lui dirai, peut-être.

Je quittai l'escalier qui menait vers la sortie du lycée et pénétrai dans le couloir pour récupérer mes affaires.

-Au fait comment va ta mère ? me demanda Alena qui venait de me rejoindre.
-Bien, trop bien même, c'est assez étrange parce que je n'aurai pas cru qu'elle puisse être aussi en forme. Mais c'est tant mieux.
-Je suis contente pour toi ! Je vais vous laisser, je t'attend dehors.

"Vous" ? Je me retournai et tombai nez à nez avec Blake qui affichait un sourire espiègle auquel je ne répondis pas.

-Tu as enfin fini ta perte conversation avec Vanessa ?
-Donc Tyler avait raison.
-Sur quoi ? Parce que ça m'étonne un peu, Tyler n'a jamais raison sur que ce soit.
-Tu nous refais une nouvelle crise de jalousie.
-Non, rétorquai-je.
-Mais bien sur que si, en fait j'ai remarqué que tu adores lancer des piques lorsque tu es jalouse.

J'eus un sourire que je tentai tant bien que mal de cacher, mais il m'amusait. Je refermai la porte de mon casier alors que Blake me prenait dans ses bras.

-T'es vraiment incroyable, susurra-t-il. Dans trois jours on quitte le lycée, tu ne vas pas me faire la gueule maintenant quand même.

Je secouai la tête alors qu'il collait ses lèvres aux miennes. Derrière son épaule je vis Vanessa qui nous observait d'un œil mauvais, mais son regard me faisait plus plaisir qu'autre chose. Même-ci j'avouai que le fait de l'embrasser n'était plus la chose qui m'excitait le plus. Il y aurait aussi ce maudit bal de promo auquel j'avais l'obligation de m'y rendre, mais je ne m'en sentais pas capable. Alors que cette soirée était censée être l'une des plus belles de la vie d'une adolescente, je n'en avais que faire, à tous les coups, ce serait d'un ennui total.

Mais pour l'instant, la chose qui me prenait le plus la tête était d'aller voir ma mère. Oui j'étais collante, étouffante, mais j'étais dans mon droit quand même ! Surtout que depuis la visite de Nate, Je quittai alors Blake et allai rejoindre Alena qui m'attendait patiemment.

-Dis, est-ce que tu as pensé à acheter ta robe ?

Je ne répondis pas.

-Cayla t'abuse !
-Désolée, mais je piquerai une robe à Rebecca et tout ira bien, ne t'en fais pas.
-Pff...tu ne comprends rien, si tu ne le fais pas pour moi, fais le au moins pour Blake, me supplia-t-elle.

Une nouvelle fois je ne répondis pas.

-D'accord. Dis-moi est-ce qu'il y a une chose qui t'intéresse en ce moment ? Parce que si même le nom Blake te laisse indifférente je ne sais plus quoi faire.
-Alors ne fais rien...
-Oh je sais ! Et si je te parlais de Justin ?
-Qu'est-ce qu'il a fait ?
-Rien, je voulais juste voir si réagirait à ça.

Elle eut un petit cri de terreur en me regardant de ses gros yeux.

-Donc, tu penses encore à lui ?
-Pas avant que tu n'en parles, rétorquai-je.

Elle pouffa.

-Tu vas peut-être me trouver bizarre mais je commence à penser que tu étais mieux lorsque tu étais avec lui.

Je tournai mon visage vers elle, oui c'était assez étonnant que Alena voit d'un bon œil ma relation passée avec Justin. Il allait sûrement se passer quelque chose d'étrange ensuite.

-Ce que je veux dire, c'est qu'avant au moins, tu souriais, tu riais, alors que maintenant t'es agressive, tu ne ris même plus aux blagues débiles de Jérémy. Ne le prends pas mal surtout, mais j'ai l'impression d'avoir une autre Cayla en face de moi.
-J'en suis navrée pour toi, répliquai-je légèrement vexée. Mais il fallait y penser avant. C'est bien toi qui espérais que je romps avec Justin, c'est aussi toi qui a voulu que je m'endurcisse pour mieux l'oublier. Il faudrait savoir ce que tu veux Alena.

Mais elle avait raison. Jessie qui avait toujours aimé m'embêter, n'osait plus vraiment s'amuser avec moi à cause du fait que j'allai au quart de tour. C'est vrai que j'avais toujours été plus douce, moins impulsive et j'avais moi même du mal à me reconnaître par moment. Mais cela n'était pas entièrement dû à ma rupture avec Justin, d'un côté, c'est lui m'avait rendu comme-ça avant même que l'on ne se sépare.

[Rebecca's apartment]

Après avoir quitté Alena et le froid qui venait de s'installer entre nous, j'étais directement rentrée, pour me débarasser de mes affaires et ainsi repartir voir ma mère. D'ailleurs j'espérai que Rebecca était là. Elle s'était comportée assez bizarrement hier soir.

« -Simon ? Simon Davis, s'étonna ma mère. Mais...mais que fais-tu ici alors que...

Elle fit une pause et posa son regard sur Nate puis sur Simon et elle répéta cette action plusieurs fois de suite. Elle était comme moi, il lui fallait du temps avant de comprendre les choses, mais lorsqu'elle les comprenait, le résultat pouvait être catastrophique.

-Vas t'en.

Furent les seuls mots qu'elle prononça avant de vouloir retourner dans sa chambre.

-Maman, tenta Nate.
-Je sais très bien ce qui se passe et...et ce n'est pas la peine d'insister, pars d'ici, tout de suite.
-Quoi ? Attend Hélène, on pourrait au moins discuter.
-De quoi veux-tu qu'on discute ? En seize ans il y a beaucoup trop de chose à dire et je ne me sens pas prête à en parler.
-Oui, par contre pour faire une course dans les couloirs d'un hôpital, tu es partante.

Elle lui lança un regard noir et c'est alors que Rebecca arriva, un carton de pizza en main. Elle salua brièvement Simon et posa la pizza sur les genoux de ma mère avant de nous tourner le dos.

-Rebecca, tu pars déjà ?
-Euh...je ne me sens pas bien, j'ai une soudaine envie de vomir...je préfère rentrer, c'est mieux...

Elle semblait être absente. Pour preuve, elle ne nous adressa pas le moindre regard et s'en alla simplement. Mais je ne cherchais pas en savoir plus, j'étais bien trop occupée à connaître la suite des événements entre ma mère et Simon. D'ailleurs, celle-ci en profita pour se faufiler sans sa chambre comme-ci de rien n'était.

-Attend Hélène, je sais ce que tu as en durer...
-Je t'arrête, le coupa-t-elle. Tu ne peux pas savoir ce que j'ai endurer, personne ne peux comprendre.
-C'est vrai mais, tu ne peux pas m'ignorer, se défendit Simon. Nate est mon fils et...
-Arrête.

Son ton n'était pas froid, mais plutôt triste, on percevait la douleur qu'elle ressentait en ce moment. Je pouvais la comprendre et je me mis moi-même à culpabiliser. Peut-être avions-nous mal fait de lui imposer cette rencontre, il aurait été mieux de lui en parler avant, mais elle aurait probablement éviter le sujet.

-Si tu veux parler, parlons, reprit-elle. Mais ne t'attend pas à un miracle venant de ma part. »

Nate et moi étions ensuite sortis de la chambre et avions patienté. Nous n'avions rien entendu de cette conversation, il y avait souvent des petits haussements de ton, provenant notamment de Simon, mais ils étaient rares. Alors durant plus d'une heure, nous avions attendus dans le couloir, jusqu'à ce que les visites soient stoppées. Simon était sorti de la chambre, ma mère s'était endormie et il était parti sans nous adressé un mot, les sourcils froncés, il semblait réfléchir et à vrai dire, je n'avais pas eu envie de le retenir.

Puis lorsque nous étions rentrés chez Rebecca, celle-ci dormait déjà. J'avais cru que c'était à cause des somnifères qu'elle prenait le soir mais elle ne s'était pas levée ce matin et Dieu sait que j'avais tenté de la sortir du lit. Mais elle ne m'avait répondu que par un bref grognement.

J'entrai dans l'appartement et je la vis, assise à même le sol, contre le mur, le visage entre ses genoux. Bizarrement, je me sentais mal d'un coup.

-Rebecca ?

Elle leva le visage vers moi et je sus que quelque chose clochait, il était rare qu'elle soit aussi si triste, ça ne lui ressemblait pas.

-Rebecca, qu'est-ce qui se passe ? m'enquis-je en posant mon sac contre le mur.
-Toute la journée...durant toute cette journée, j'ai tenté de trouvé une solution à tout ça mais il n'y a rien à faire je n'y arrive pas.
-De quoi tu parles ?
-De tout...

J'arquai un sourcil. Je voulus alors m'asseoir près d'elle, mais elle m'en empêcha.

-Non, reste debout, de toutes manières, tu ne vas pas mettre long dans cet appart. À moins que tu ais enfin l'explication que je tente de trouver depuis des heures !

Elle se leva difficilement et disparut dans le salon avant de revenir dans le couloir avec plusieurs feuilles à la main. Feuilles qu'elle me tendit violemment. En fait c'étaient des photos...oh merde. D'accord, celle la, je ne l'avais pas vu venir. D'où provenaient ces photos ? Et comment se fait-il que ce soit Rebecca qui les ait en sa possession ? Je ne m'étais pas préparer à ça. Il y a longtemps que j'avais oublié le fait qu'elle puisse le découvrir, étant donné que nous n'étions plus ensemble et qu'elle aussi ne le voyait plus.

Je me retrouvai dos au mur. De toutes manières, il aurait bien fallu qu'elle l'apprenne, mais dans ma tête, je m'étais toujours dit que ce serait moi qui le lui apprendrait, mais je n'en avais jamais eu le courage. Je ne sus quoi dire, mes mains se mirent à trembler alors que j'observais les clichés qui dataient d'il y a plusieurs semaines. Voilà donc la raison de son étrange comportement d'hier et d'aujourd'hui.

-Comment as-tu eu ça ?
-Alors c'est vrai...bon sang...tu sais, j'ai vraiment cherché toutes les excuses pour te défendre, car je me disais que tu ne pourrais jamais faire une chose pareille et surtout pas à moi. Non ?

Aucune réponse de ma part.

-Cayla t'as pas pu. Je suis ta tante, dit-elle presque désespérée.
-Je sais...mais je n'ai jamais voulu te faire de mal Rebecca, c'est juste que...je l'aime et...
-Et quoi ? Tu penses que lui t'aime ? Il a bien réussi son coup avec toi ! Dis-moi ça a duré combien de temps ? Tu le vois encore j'espère !

Je secouai la tête et me mordis la lèvre inférieure. Elle se rapprocha de moi alors que je reculai jusqu'à me retrouver dos à la porte.

-J'aurai dû m'en douter. Moi qui pensais que s'il venait plus ici c'était pour voir Nate, moi qui pensais que tes virées nocturnes étaient avec tes deux amies.

Elle eut un rire.

-Que j'ai été conne ! Alors, vous vous êtes bien foutus de moi n'est-ce pas ? Ça t'a plus au moins ? Tu t'es senti moins minable probablement non ?
-D'accord, tu as raison de m'en vouloir, tu peux me traiter de tous les noms, je le mérite sûrement mais...mais que veux-tu que je te dise ? Que je regrette ? Non pas du tout, je ne regrette absolument rien et que si c'était à refaire eh bien je le referai, cent fois s'il le faut.

J'avais sans doute signer mon arrêt de mort. Son regard meurtrier me le faisait savoir, j'étais probablement un monstre de lui avoir fait ça, mais je ne parvenais pas à le regretter. Elle leva le bras et je fermai les yeux, me préparant à recevoir une gifle bien méritée sans doute. Pourtant, je ne ressentis aucune douleur et lorsque j'ouvris les yeux je vis qu'elle s'était stoppée en pleine action. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle ne me frappait pas ?

-Dire que je t'ai accueilli chez moi, je t'ai considéré comme ma fille et la seule chose que tu as trouvé à faire est de me mettre un couteau dans le dos ! Tu es aussi pétasse que ta mère, cracha-t-elle. Alors maintenant tu vas bouger ton cul de salope et tu dégages de chez moi comprit !

Elle m'empoigna violemment le bras et ouvrit la porte avant de me jeter en dehors de l'appartement et elle réserva le même sort à mon sac.

-Tu n'as plus intérêt à revenir ici, plus jamais tu entends ! Retourne chez ton salaud de Justin, vous faites la paire tous les deux !

Elle claqua violemment la porte, mais laissant dehors, sans rien, je 'avais même pas pu reprendre mes affaires.

-Rebecca ! Laisse-moi prendre mes affaires ! Rebecca !

Je frappai contre la porte mais la seule chose que j'entendis, fut une insulte à mon égare. Celle-la aussi, était mérité. Je mis mon sac sur mon épaule et soufflai. Qui avait bien pu lui donner ces photos ? Et pourquoi m'avait-elle comparé à ma mère lorsqu'elle m'avait traité de pétasse ? Qu'est-ce que maman lui avait donc fait ?

Cela dit, maintenant, je me retrouvais sans toit, sans ressources et il faudrait que j'explique cela à ma mère. J'eus un rire nerveux. Elle allait bientôt regretter de s'être réveillée avec tous les tracas qui se formaient autour d'elle. Mais maintenant, je me sentais plus libre, comme-ci un poids venait de me quitter. Rebecca était au courant, et même-ci elle me haïssait, j'en étais soulagée.

[06:30 pm]

-Tu vas m'écouter maintenant, si tu ne rappelles pas dans les minutes qui suivent je te préviens Justin que je te le ferai payer ! Et tu sais parfaitement que je peux être très chiante quand je veux ! Il faut que je te parle de Rebecca, elle sait pour nous et...et voilà.

Je raccrochai et continuai mon chemin vers la maison de Blake. Je devais lui parler, non pas être consolée mais parce que j'avais besoin d'avoir une discussion avec lui. Alors mon portable sonna.

-Qu'est-ce que tu me racontes ? Comment se fait-il que Rebecca sache pour nous ?

J'eus un sourire en attendant sa voix et mon cœur fit un bon. Mais je me ressaisis rapidement.

-Donc lorsqu'il s'agit de toi, il n'y a plus aucun problème ! Attend une minute ? Si tu as entendu ce message, cela veut dire que tu as entendu tous les autres ! Tu te fous royalement de...
-Commence pas à les casser et réponds-moi, comme a-t-elle su !
-Mais qu'est-ce que j'en sais ? Elle avait des photos qui nous montraient ensemble.

Il eut un soupir.

-Où est-ce que tu es en ce moment ?
-Chez Blake.

Gros blanc.

-Attend...tu oses m'appeler alors que tu te trouves chez la couille-molle ?
-Oh parce qu'il faut être dans un endroit précis pour pouvoir appeler sa majesté !
-T'as tout compris.

Il me raccrocha au nez sans un mot de plus. Je poussai un grognement, il était irrécupérable et pourtant, cette manie de raccrocher sans prévenir m'avait manquer, ainsi que nos chamailleries et tout le reste. J'arrivai devant la maison de Blake et le trouvait sur son perron, accompagné sans grande surprise de princesse Vanessa. Qu'est-ce qu'elle pouvait être collante celle-là.

-Comme lui.

Je mis ma main sur ma bouche. Mais c'était vrai d'un côté. Je me mis devant eux et il se produisit une chose assez étrange. Vanessa, en me voyant, posa un furtif baiser sur les lèvres de Blake qui lui, était à côté de la plaque.

-Vanessa pourquoi t'as fait ça ?
-Oops...c'était un accident, désolée.
-Ouais et lorsque je t'aurai mis la gifle du siècle, ça aussi ça sera un accident, lâchai-je suffisamment fort pour qu'elle l'entende.

Elle ne su quoi répondre, alors elle quitta Blake qui semblait ne pas avoir compris ce qui se passait. Je savais bien qu'elle n'était pas aussi proche de lui par hasard, ça crevait les yeux qu'elle était raide dingue de lui. Vanessa, n'était pas méchante, loin de là, mais elle ne savait juste pas s'y prendre. Un peu comme moi, mais je ne saurai dire qui était la pire dans ce domaine.

Blake, la regarda partir, un sourcil levé avant de se diriger vers moi, une mine désolée. Non, par pitié, ne fais pas cette tête !

-Cay, je suis désolé, je comprend pas pourquoi est-ce qu'elle a fait ça.
-Ca ne me dérange pas.
-Hein ?
-Ouais, je m'en moque royalement.

J'aurai pu les trouver entrain de s'envoyer en l'air dans son jardin, ça ne m'aurait non plus pas dérangé. C'était une sorte d'illumination. Je n'aimais pas ce type, aussi parfait soit-il et j'avais même été ravie de croire qu'il m'ait trompé, ça aurait été plus facile de rompre avec lui de cette manière.

-Aujourd'hui, ma tante m'a mise à la porte parce qu'elle a découvert que je lui avais fait un sale coup alors je me fous pas mal de ce que vous avez fait. C'est bizarre parce que je ne ressens aucune jalousie en son égard.

Je m'assis sur l'escalier du perron et il fit de même.

-Je me sens horrible parce que j'ai fait un truc moche, mais en même temps je n'arrive pas à le regretter. Est-ce que ça fait de moi une salope ?
-Eh bien, ça dépend, répondit-il un peu perdu. Est-ce que c'était si horrible que ça ?
-Il faut croire. Du coup, vu que tu es le mec le plus parfait que je connaisse je me disais que tu pourrais me donner quelques conseils.
-Je ne sais pas parfait Cay.
-Si, répliquai-je. Tu es définitivement parfait pour moi, je ne parviens pas à te trouver un défaut et ça m'énerve !

Il s'esclaffa.

-Ça m'insupporte parce que je me sens presque minable face à toi et c'est très embêtant.
-Cayla, dis-moi pourquoi est-ce que tu es venue ici et cesse de tourner autour du pot, dit-il plus sérieusement.

Facile à dire, je n'avais jamais rompu avec de mec moi, je n'avais même pas demander des conseils à Alena ou Jessie, elles qui étaient spécialistes en la matière.

-Tu te souviens au début de notre relation, tu m'as dit qu'il t'arrive beaucoup de choses assez poisseuses, comme le fait que tu ais failli te faire renverser à plusieurs reprise par la même voiture.

Il hocha la tête.

-Eh bien...cette personne était mon « ex ».

Il haussa un sourcil et me dévisagea, ahuri de ce que je venais de lui dire. Il allait sûrement me chasser lui aussi, mais je le comprendrais.

-Ton ex ? Ce Jay donc l'autre type avait parlé ?
-Oui et en fait cet autre type est Jay. Il voulait simplement me provoquer, mais faire du mal en t'atteignant. En fait ce n'était même pas mon copain ! On couchait ensemble c'est tout, puis je suis tombée amoureuse comme une pauvre idiote et il s'est bien foutu de moi parce que en fait j'étais simplement la copie de son ex à lui ! Et au final, il se rends compte qu'il a peut-être des sentiments pour moi ! Et moi dans tout ça je ne sais pas quoi faire ! Enfin si je sais, mais je ne veux pas faire de peine aux gens même-ci c'est déjà fait et puis...
-Cayla, me coupa Blake en me saisissant les épaules. Calme-toi.
-Comment veux-tu que je me calme et comment toi, parviens-tu à être si calme alors que je suis entrain de te dire que je suis amoureuse d'un malade !
-Tu ne l'as pas encore oublié, ça va passer avec le temps.
-Non, ça ne passe pas !

Je passai une main tremblante dans mes cheveux.

-Ma tante a découvert que j'avais eu une relation avec lui, elle l'a mal pris et m'a foutu à la porte, m'expliquai-je. Du coup, ça m'a fait réfléchir ; je ne voulais pas que tu l'apprennes toi aussi par un inconnu et que tu te sentes trahi alors je préférai te le dire.

Il eut un moment de silence. Il observait l'horizon, le soleil était entrain de se coucher et la vue qu'il y avait devant chez lui était magnifique. Pourtant, cette absence de mot me faisait assez peur. Je n'étais peut-être plus amoureuse de lui, mais je tenais à lui.

-Ok, je crois que tu dois pas être net pour sortir avec mec comme lui et non plus n'est pas très net. Je peux savoir ce que tu foutais avec un mec pareil ?
-Je n'en sais rien.
-Si Cayla, tu es censée le savoir. Tu me reçois là ! J'ai failli passé à deux doigts de la mort parce qu'un mec psycopathe était jaloux de moi !

Il haussai le ton, je ne l'avais que très rarement vu en colère et ça m'énervait encore plus qu'il le soit contre moi. Je ne fis rien et lui laissais le temps de se calmer.

-Je suis désolée, je ne l'ai pas voulu.
-Je sais, répondit-il en prenant une grande respiration. En fait, lorsque j'y réfléchis bien je crois que les sentiments est la seule chose que l'on ne peut pas contrôler.
-Et la faim, rajoutai-je.
-Sûrement, rit-il. Mais est-ce que tu as eu une aventure avec lui pendant que tu étais avec moi ?

Je secouai vivement la tête.

-Jamais je n'aurai pu te faire ça Blake.
-D'accord, mais ça fait quand même mal de savoir que la fille qui me plaît, ne m'a jamais aimé et s'est en quelques sortes servi de moi.
-Je t'ai aimé durant plus de deux ans ! Je connaissais presque tout de toi alors qu'au contraire tu ne parvenais même pas à retenir mon prénom !
-Peut-être parce que tu étais insignifiante, dit-il avec amertume.
-Oui, peut-être.

Il avait raison, en me revoyant il y a quelques mois, avant ma rencontre avec Justin, j'étais la fille la plus banale, la plus insignifiante qui soit. Et je voyais mal comment est-ce que Blake, l'un des populaire aurait pu remarquer sauf lorsque je faisais des gaffes devant lui et ses amis. Et jamais je n'aurai cru ne plus avoir envie d'avoir une relation avec lui.

-Et maintenant qu'est-ce qu'on fait ? demandai-je en lui jetant un coup d'œil.
-Je me suis toujours demandé ce qui avait changé chez toi, tu étais moins souriante qu'avant et j'ai même cru que ça venait de moi.
-Le seul problème c'est moi.
-Je sais, me taquina-t-il. C'est pas mon genre de faire semblant, et même-ci l'année est terminée autant terminée notre relation aussi. Désolée Cay, mais ça ne m'éclate pas d'être dans la ligne de mire d'un malade.
-Ça veut dire qu'on est entrain de rompre ? C'est la première fois que ça m'arrive, du coup je ne sais pas comment m'y prendre.

Il pouffa et ébouriffa les cheveux.

-Si c'est pas mignon ça ! Mais faut croire que est bel et bien entrain de rompre et je crois que c'est mieux comme-ça.
-Alors, tu ne me détestes pas ?
-Ne penses pas que je ne suis pas en colère contre toi mais au moins t'as eu le cran de venir en parler.

J'eus un sourire forcé. Qu'est-ce qui m'avait donc prit de sortir avec lui si c'était pour lui faire du mal ensuite ? J'étais vraiment devenue comme Justin.

-Alors on reste amis ? questionna-t-il.

Je lui sautai au cou et le serrai fortement contre moi.

-Blake, je crois que je suis folle ! T'es parfait et je n'arrive pas à t'aimer comme j'aime l'autre crétin, je suis bonne à enfermer !
-Cesse de dire n'importe quoi, pouffa-t-il. T'es une fille superbe, dans tous les sens du terme, franchement t'es un sacré bon coup au lit.

Je lui donnai une tape à l'épaule et on s'esclaffa ensemble.

-J'espère revoir ce sourire et entendre ce rire plus souvent, dit-il en me caressant les cheveux.

Je n'étais décidément pas à sa hauteur et j'espérai qu'il puisse trouver quelqu'un d'aussi adorable que lui.

[Mount Sinai Hospital]

J'appréhendais fortement ma confrontation avec ma mère. Ca me faisait beaucoup en une journée, j'étais soudainement épuisée, je détestais avoir autant de mauvaises nouvelles en moins de temps. Je pénétrai dans sa chambre et la trouvait assise sur son fauteuil, près de la fenêtre, elle semblait être dans son monde, à un tel point qu'elle ne me remarqua même pas.

-Maman.

Elle sursauta et se tourna vers moi.

-Cay, je ne pensais pas que tu viendrais me voir aujourd'hui.
-Tu sais bien que je viens tous les jours.
-Je sais, dit-elle en souriant. Mais ton bal de promotion est dans trois jours, il faudrait que tu te prépare.

Qu'est-ce qu'ils avaient tous avec ce bal de promo ? Ce n'était pas la chose la plus importante, au contraire, pour moi c'était surtout une perte de temps. Je n'avais pas envie de me trimballer en robe toute une soirée au milieu de personne que je n'avais aucune envie de voir. Non, autant rester sous ma couette à regarde un film Disney. Pour moi c'était bien le meilleur des programmes. Ensuite, si Justin voulait bien me rejoindre sous ma couette, ça serait pas mal aussi. Je secouai la tête. Mais qu'est-ce que je raconte.

-Cay, tu es sûre que ça va ?
-Oui, et toi, depuis hier ?

Elle ne répondit pas et poussa un long soupir qui voulait tout dire.

-Laisse-lui sa chance maman, tentai-je. C'est quand même le père de Nate.
-Ah non tu ne vas pas t'y mettre aussi ! Je sais bien que c'est son père mais quoi ? Je ne vais pas l'accepter du jour au lendemain comme-ci de rien n'était pour qu'on entame une vie rêvée comme une parfaite famille. Non Cayla, ça ne fonctionne pas comme-ça.
-Je n'ai pas dit ça, j'ai seulement dit qu'au lieu de le snober comme tu as fait hier tu aurais pu être plus sympathique et ce n'est tout de même pas sa faute ! Il ne pouvait pas savoir qu'il avait un fils caché !

Elle le prendrait sûrement mal, mais elle n'avait que ce qu'elle méritait. Je secouai la tête, pourquoi est-ce que je disais ça ? Et de toutes manières, je n'étais pas venue pour lui faire la morale. Ce que je me préparai à lui dire, serait encore pire que le reste.

-Désolée. En fait il faut que je te parle de...
-Non, tu as raison, me coupa-t-elle. Ce n'est pas sa faute et puis, ça remonte à il y a seize ans...il est temps que j'assume mes actes. Sinon, de quoi voulais-tu me parler ?
-Eh bien...tu devrais t'asseoir.

Elle arqua un sourcil et je me rendis compte qu'elle était en fauteuil roulant. Quelle idiote j'étais.

-En fait, c'est assez compliqué à dire et je ne sais même pas si c'est une bonne idée de t'en parler maintenant.
-C'est donc si grave.
-Non, enfin si, me rectifiai-je. Je ne veux juste pas te faire de mal.
-Cayla viens en au fait s'il te plaît.

Allez Cayla, lance toi, de toutes manières je n'ai rien à perdre.

-Tu te souviens que Rebecca nous parlait souvent de son copain Justin. Eh bien, lorsque je me suis installée chez lui, je l'ai rencontré.
-Et alors ?
-Laisse-moi finir ; tu sais, il est jeune, il n'a que vingt-trois ans et il est charmant aussi, si tu le voyais je suis sure que tu penserais comme moi, vraiment.

Le regard de ma mère changeait peu à peu. Elle n'avait pas du mal à comprendre ce que je voulais lui dire. Mon cœur battait plus vite et une boule se forma dans mon ventre. Pourtant, je n'avais pas eu ce sentiment d'inquiétude lorsque Rebecca a découvert ça, cette fois, c'était tout le contraire. La réaction de ma mère me faisait plus peur qu'autre chose.

-Qu'est-ce que tu essais de me dire ?
-Je...je n'aurai jamais cru que ça puisse se passer de cette façon. Au début je pensais juste que j'étais attirée par lui comme une simple adolescente, sans sentiments. Mais en fait...il me plaisait je lui plaisais et donc on...
-Cayla je t'en prie arrête, exigea-t-elle.
-On a entamé une relation, continuai-je en l'ignorant. Mais elle vient de le découvrir et elle m'a jeté à la porte, comme une vulgaire mal propre. Je sais que c'est mérité mais j'espérais...
-Tu espérais quoi ? Qu'elle te pardonne ? Tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ?

Elle fit une pause et prit une grande inspiration.

-C'est pas vrai, je n'aurai pas cru qu'il puisse se passer temps de chose durant mon absence. Mais je n'aurai jamais cru que tu sois capable de ça, bon sang Cayla qu'est-ce qui t'arrive ?
-Ne penses pas que je l'ai voulu...
-Mais tu ne l'as pas empêcher, me coupa-t-elle. En plus avec un homme de vingt-trois ans.

Je me mordis la lèvre inférieure.

-Est-ce que tu le vois encore ?

Je secouai la tête. Sa respiration se faisait plus forte, je me mis à sa hauteur et m'aperçus que son visage était plus pâle qu'avant. Je l'appelais plusieurs fois mais elle ne répondit pas, se contentant de me regarder d'un air inquiet. Je voulus relever sa tête mais elle n'avait plus la force de se tenir droite. Je me précipitai dans le couloir, appelant une infirmière.

-Maman réponds-moi !
-Elle fait une chute de tension, expliqua l'infirmière.

Je l'aidais à la poser sur le lit avant qu'elle ne me dise de sortir de la chambre. Une chute de tension. Ça devait être dû à la fatigue mais aussi à tous ces événements et je pense que j'avais fait déborder le vase. Une nouvelle fois, je faisais du mal sans le vouloir. Mais qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ! Je passai ma main dans mes cheveux alors que ma vue se brouillait à cause des larmes. Je ne pensais pas qu'on en arriverait jusque là.

[Le lendemain
POINT DE VUE JUSTIN]

Appelle-la. C'est pas si compliquée pourtant. Il suffit juste que tu l'appelle et que tu lui parle...ouais mais de quoi ?

-Il faudrait que je l'appelle non ?

Ian qui s'amusait avec une balle de tennis me arqua un sourcil.

-Alors toi, t'es long à la détente. Bien sur que tu dois l'appeler, mais t'aurais mieux fait de aire ça hier. Ça me paraît plus logique.
-C'est ce que j'ai fait et elle m'a engueulé !
-Ouais elle t'a engueulé parce que tu as commencer à la provoquer.

Bon c'est vrai, je l'avais un peu chercher mais ce n'était pas ma faute, j'adorai la taquiner.

-Mais je la connais, si je l'appelle, elle ne répondra pas.
-Ben vas la voir.
-J'ai pas le temps d'aller la voir, je dois partir pour Seattle.
-Je peux venir ? me demanda Grey, des étoiles pleins les yeux.
-Non.
-S'il te plaît, je me fais chier ici, en plus si je viens, tu ne te feras pas chier.

Je ne pris pas la peine de lui répondre, de toutes manières il savait à quoi s'attendre.

-Au fait, ça fait des jours que vous squattez chez moi, vous n'avez pas un appart par hasard ?
-Ben si, mais en fait il y a eu une inondation, du coup on savait pas où aller alors on est venu chez toi.
-Et ça ne vous est pas venu à l'esprit de me prévenir ?
-Oh c'est bon, t'as assez de place pour loger dix personnes et on est sage non ?
-Attention ! hurla Ian.

Je me baissa rapidement avant que la balle qu'il ne venait de lancer ne me touche et au final, elle arriva en plein dans ma télévision. Reste calme Justin...ne les tue pas maintenant...attend qu'ils soient plus vieux.

-T'aurai pu mettre ta télé ailleurs !

Ouais, parce que c'était ma faute en plus de ça. Mais bref, si je devais partir ce soir, je ne pourrai pas quitter la ville sans me demander où était Cayla et dans quel état est-ce qu'elle se trouvait. Je ne pris que ma veste ainsi que mon bonnet et me diriger vers la sortie, je passerai la voir avant, j'avais besoin de la voir même-ci je n'avais aucune idée de l'endroit où elle pouvait se trouver.

-Tu pars déjà ?
-Ouais, essayez de ne pas mettre le feu à mon appart, merci.

Je sortis en claquant la porte et saisis mon portable avant de lancer l'appel.

-Qu'est-ce que tu veux ? répondit-elle
-T'es aussi mal polie que moi.
-J'ai pas envie de rire Justin.
-Moi non plus, où est-ce que tu te trouves ?
-A l'hotel.
-Quel hôtel ?
-Je n'en sais rien moi ! Il est en face de l'hôpital où est ma mère, c'est tout.
-J'arrive.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre et raccrochai. Non mais je rêve. Elle ne savait même pas dans quel endroit est-ce qu'elle pieutait, elle était vraiment irrécupérable.

[08:30 pm]

D'après l'accueille, c'est derrière cette porte que se trouvait Cayla et ça faisait cinq minutes que j'étais planté là, ne sachant que faire. Une partie de moi n'avait qu'une envie, partir d'ici en courant et m'en aller immédiatement pour Chicago, et l'autre partie au contraire voulait seulement voir son visage au moins une fois.

-Écoute Cayla, je sais que tu ne veux pas me parler mais...non ca fait trop pathétique...Cayla, si je suis là c'est pour...encore plus pathétique.

Je fronçai les sourcils.

-Cayla, en fait je voulais juste voir comment tu allais...non ça fait le mec trop collant.

Je toquai à sa porte mais aucune réponse ne se fit entendre.

-Cayla c'est moi !

J'entendis des pas se diriger vers la porte, puis elle s'ouvrit pour me laisser l'apercevoir. Mon cœur loupa un battement en la voyant. Elle m'avait manqué, c'était horrible comme elle m'avait manqué. Je fus immédiatement absorbée par son regard, lui aussi m'avait manqué.

-Qu'est-ce que tu viens faire ici ?
-Sympa comme accueil.

Elle leva les yeux au ciel et voulut refermer la porte mais je l'en empêchai et entrai dans sa chambre. C'était un simple motel, dans lequel je ne rentrai quasiment jamais, c'était trop petit, pas assez cher, trop simple. Mais si elle était là, cela voulait sûrement dire que Rebecca n'avait pas été tendre avec elle. Si jamais je mettais la main sur cette bonne femme, je me ferai un plaisir de lui dire mes quatre vérités.

Je m'assis sur le lit et posai mon regard sur moi. Elle portait un simple tee-shirt avec de longues chaussettes qui lui arrivaient à mi-cuisses. Ses cheveux étaient montés en queue de cheval et son visage fatigué mais faisait comprendre qu'elle n'avait pas eu une journée simple.

-Alors, pourquoi est-ce tu es ici ?
-Je ne sais pas, je voulais juste voir si tu allais bien ou si...
-Ouais, ma tante ne veut plus me voir et ma foutue dehors, ma mère a failli avoir une crise avec toute cette histoire, mon frère et tellement obnubilé par son père qu'il ne fait plus attention à moi. Alors non, désolée mais ça ne va pas et tu peux partir maintenant que tu as eu ta réponse.
-Dis celle qui n'arrête pas de m'harceler de messages, rétorquai-je avec sarcasmes.
-Je ne t'harcèle pas. Et si tu es venu pour te moquer de moi tu peux t'en aller, je suis pas d'humeur à me faire rabaisser.

Je me relevai et me mis à sa hauteur... Enfin, vous me comprenez quoi. À cet instant je n'avais qu'une envie, l'embrasser. J'étais dépendant de ses lèvres et le fait de plus pouvoir les toucher et savoir qu'un autre en profitait me rendait dingue.

J'avais aussi envie de lui dire ce que je pensais, ce que je ressentais pour elle. Mais il faudrait attendre très longtemps avant que ça ne sorte, j'avais déjà du mal à l'accepter moi même mais peut-être que si je le lui disais; elle me pardonnerait enfin et me laisserait une autre chance. Je me mis deux gifles mentales, je m'étais déjà fait avoir en pensant qu'elle me pardonnerait facilement et résultat des courses j'avais reçu la gifle du siècle.

-Merde Justin qu'est-ce que tu me veux ?
-Viens avec moi.
-Quoi?
-Je ne pensais pas que je dirai ça, au début je voulais juste te voir un instant...avant de partir. Mais je veux que tu viennes avec moi.

Je vis son regard plein d'incompréhension.

-Où est ce que tu veux qu'on aille?
-Accompagne-moi à Seattle.

Elle recula et éclata de rire.

-Justin, tu ne crois quand même pas que je vais te suivre à l'autre bout du pays !
-Et pourquoi pas ?
-Peut-être parce que je ne peux pas partir sans prévenir qui que ce soit ! Que ma mère est encore à l'hôpital et que de toutes façons je n'en ai pas envie.

Je lui saisis le bras.

-Tu as raison je ne devrais pas te proposer ça mais...
-Mais ?
-Mais si je te disais que je veux être avec toi, que j'en peux plus d'être aussi loin de toi. Chaque jour Cayla j'ai l'impression de devenir dingue à cause du fait de ne plus pouvoir t'approcher.
-C'est pourtant toi qui en as décidé ainsi.
-Oui je sais, avouai-je. Et c'était une erreur de ma part.

Je sentis sa main entourée la mienne, elle était entrain de céder peu à peu.

-Et si on part ça serait quand ?
-Maintenant.

Elle secoua la tête et je levai les mains au ciel agacé.

-Je voudrais bien mais c'est pas possible.
-Et pourquoi ? m'enquis-je.
-Parce que lorsque je suis avec toi j'ai l'impression que mon mauvais côté ressort ! Tu ne te rends pas compte de l'influence que tu as sur moi ! Je suis agressive, lunatique, à croire qu'une partie de toi est en moi !

J'eus un sourire. Il vrai que personne ne pouvait faire partie de mon monde sans être comme moi, et je le prenais comment un compliment.

-Et ne me dis pas que ça ne te plaît pas.
-Non ça ne le plaît pas, rétorqua-t-elle. Ce jeu ne me plaît plus, à vrai dire plus grand chose ne me plaît.

Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit avant de me faire signe de partir.

-Désolée mais ton voyage sera sans moi.
-Très bien, me vexai-je. J'avais aussi oublié que ta couille-molle risque de s'inquiéter.

Je sortis de sa chambre et claquant la porte, je restai dans le couloir quelques minutes, espérant qu'elle change d'avis, mais il n'en fut rien. Merde ! Merde ! Et remerde ! Je m'étais rabaissé à revenir vers elle alors que je m'étais promis de ne plus la revoir et voilà comment est-ce qu'elle osait me traiter ! Non mais oh ! Celui qui s'amusait à rembarrer les gens c'était moi et pas l'inverse ! C'est bon, j'avais compris la leçon, j'avais merdé mais elle n'allait quand même pas me le faire payer tout ma vie. Pourquoi ne comprenait-elle pas que j'avais besoin d'elle !

Je sortis de son hôtel miteux et allumai une cigarette. Je pénétrai dans ma voiture et donnai un coup de poing contre le volant. Cette fille avait juré de me rendre dingue à tous les coups et elle était entrain d'y arriver. Ouais il n'y a pas de doute, elle était devenue comme moi. Je me m'apprêtai à démarrer lorsqu'une silhouette que je reconnaîtrais entre mille se plaça devant ma voiture. À moins un et je la renversais. Je poussai un juron alors que Cayla prit place sur la place du passager.

-T'es pas bien ! J'ai failli t'écraser !
-Ce n'est quand même pas ma faute si tu te permets de rouler à ta manière !
-J'avais oublié qu'avec toi ce sont les autres qui sont toujours responsables. Et sinon tu as changé d'avis, je savais bien que tu céderais.

Mensonge. Elle avait su me faire passer de la rage à la joie en quelques secondes à peine.

-J'en ai marre de cette ville mais ne crois pas que tu as gagné et que je vais me retrouver sous tes draps.

Je la détaillai rapidement et vis qu'elle avait mis une simple veste et un pantalon en cuir, comme je les aimais tant.

-On parie ?

Elle me regarda avec un air de défit avant d'avoir un sourire au coin des lèvres.

-Tu n'as plus peur que ta mère s'inquiète ?
-Elle a Nate et je crois qu'elle m'en veut un peu d'avoir trahi Rebecca.
-Je vois.

Je démarrai enfin et me dirigeai vers la sortie de la ville. Si j'avais décidé de l'emmener avec moi c'était surtout pour l'éloigner de Rebecca et de toutes les personnes qui pourraient être au courant de cette affaire car je savais bien que la personne qui avait mis sa tante au courant avait une dent contre moi et je pensais sûrement à l'assassin de mes parents.

-Est-ce que tu crois que la personne qui a donné les photos à Rebecca t'en veux ?
-À coup sûr, c'est pour cette raison qu'il vaut mieux quitter la ville le temps que je parvienne à comprendre ce qui se passe.

Et j'étais sûr qu'en allant à Seattle j'aurai toutes les réponses que je cherchai.

-Mais d'un côté ça me plaît, dit-elle en regardant par la fenêtre.
-Quoi ?
-D'être avec toi, comme avant.

J'eus un sourire et malgré le fait qu'elle ait la tête tournée, je pus voir les rougeurs qui se formèrent sur ses joues.

[POINT DE VUE EXTERNE]

-Pauvre imbécile, il pense réellement qu'en quittant Chicago avec sa princesse il l'éloignera de moi mais il ne sait pas que c'est en y allant qu'il va me rencontrer. Pauvre Justin.

Il ne voulait pas vraiment le tuer, en tout cas pas pour l'instant. C'est d'ailleurs pour être raison qu'il avait fait en sorte que lui et son frère se rende à Seattle, il allait les occuper là-bas pendant qu'il s'occuperait de tout mettre en œuvre pour les détruire une seconde fois.

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Hello! Donc voilà un nouveau chapitre du plus. Dans le prochain chapitre il y aura un peu plus de pdv de Justin. Ensuite vous vous demandez surement quand est-ce que Justin va aller en prison et tout, rassurez-vous ça va arriver. Donc, voilà, j'attend vos impressions et si je ne poste pas beaucoup c'est que j'ai ENO-ME-MENT de travail. Dans un des prochains chapitres on rencontrera le meurtrier des parents de Justi et Jarred mais ce ne sera pas dit explicitement alors je dedicacerai le chapitre suivant a celle/celui qui trouvera qui c'est. (attendez au moins d'avoir lu le chapitre ou il sont a Seattle pour proposer vos idées)

-Qui est la personne du pdv externe de la fin?

Je voulais vraiment vous remercier pour les 6K de vues -c'est pas beaucoup mais pour moi c'est énorme-

Un vote et un avis ne font de mal a personne. Merci xoxo ❤️

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