CHAPITRE 27
Bouches toi les oreilles. Bouches toi les oreilles fort fort fort, encore plus fort ! Tu entends comme je t'aime ?
Toute la matinée, elles n'avaient pas cessé d'insister, de me casser les oreilles avec leur stupide sortie. À croire que ça les amusaient de venir jusqu'à chez moi pour m'emmerder. Pourquoi est-ce que personne ne voulait donc me laisser tranquille, seulement moi et ma solitude.
-Cayla tu vas le regretter si tu ne viens pas.
-Vous aurez beau me faire culpabiliser ça ne changera rien ! ripostai-je. Je ne veux pas sortir, par aujourd'hui en tout cas, je vous accompagnerai la prochaine fois.
-Ouais ça fait longtemps que tu nous dis ça.
-Ne me faites pas chier !
Elles ne comprenaient pas. Elles ne voulaient pas comprendre que la chose qui ne ferait qu'accentuer mon mal-être était de sortir. Désolée mais en ce moment je n'avais pas la tête à voir du monde, même Rebecca m'en avait fait la remarque, je ne sortais plus, si ce n'était que pour manger, mais je n'avais encore jamais passé autant de temps dans cette chambre.
-Cayla, ça va faire trois jours qu'on ne t'a pas vu en cours, fit Jessie. Ça devient inquiétant.
-Oh ne commencez pas avec vos leçons de morale, pour toutes les fois où vous avez sécher pourraient en tout faire un trimestre donc je vous conseille de ne pas la ramener.
Je reposai alors la tête sur mon oreiller et me recouvrai de mes couvertures. J'étais bien là, au chaud, et je pouvais broyer du noir autant que je voulais ; pourquoi donc faudrait-il que je sorte pour changer d'air ? Je m'attendais à ce qu'elles s'en aillent, qu'elles me laissent enfin tranquille mais j'avais oublié qu'elles étaient tellement têtues. Je sentis un violent courant d'air et m'aperçus qu'Alena venait de retirer mes couvertures.
-C'est bon, cesse de faire ta martyre, tu te lève et on sort, exigea-t-elle sous un ton dur.
-Je ne fais pas ma martyre, couinai-je. Je veux juste être tranquille !
-T'es restée suffisamment tranquille durant les jours où tu as séché les cours. Allez, sors de ce lit maintenant.
Je secouai la tête et la vis froncer les sourcils, elle était frustrée, elle n'avait jamais supporter les chieuses dans mon genre. Elle se dirigea alors vers ma penderie et saisit un bonnet, mais pas n'importe lequel, il s'agissait du bonnet que Justin m'avait donné ! Mais de quel droit se permettait-elle de le toucher ? Elle ouvrit la fenêtre de ma chambre et je n'eus le temps de pousser qu'un petit cri de terreur qu'elle le jeta dehors, à noter que nous vivions au quinzième étage.
-Oh non !
-Oh que si.
-Alena c'était son bonnet ! vociférai-je en le regardant tomber.
-Je pense l'avoir compris, c'est pour cette raison que je le fais. Il faut se débarrasser de toutes les choses qui peuvent te faire penser à lui.
-Mais tout me fait penser à lui !
-Vous pouvez faire moins de bruit ? J'essaie de gagner des places de cinéma, fit Jessie, son portable à l'oreille.
Alena était mal placée pour détester les chieuses car elle-même en était une et elle devait sans doute être la pire de toutes. J'avais simplement envie de me jeter pour lui donner une une leçon, du mieux que je pouvais en tout cas. Et ce n'est pas tout, il y avait une chemise qu'il m'avait aussi prêté mais que je ne lui avais jamais rendu, puis il y avait eu cette peluche que je l'avais forcé à m'acheter, elle voulu tout passer par la fenêtre, malgré mes tentatives de dissuasion. C'était peut-être idiot car ça ne semblait pas être des choses extraordinaires, mais pour moi, ce bonnet, cette chemise ou cette peluche représentaient les seuls signes d'affection que Justin avait eu pour moi. Il était donc hors de question que je m'en sépare, en tout cas du peu qu'il restait, avant d'être prête à l'oublier définitivement.
-Non s'il te plaît, pas ma peluche, la suppliai-je. Je ferai ce que tu veux mais rends-la moi.
-Bien, sinon, il y a autre chose qu'on peut passer par la fenêtre ?
-Tu me dégoûtes.
-Roh ça va, je sais que c'est dur, je peux te comprendre, on a déjà toutes eu un chagrin d'amour et je pense que je suis l'une des championnes dans ce domaine. Mais au moins je pourrai t'aider à l'oublier et à passer à autre chose.
Je soufflai, elle avait raison, je pensais que je pourrai m'en sortir seule, qu'à force de m'isoler, je parviendrais à l'oublier, mais c'était tout autre chose. J'avais toujours aussi mal lorsque je pensais à lui.
-Et que comptes-tu faire ? m'enquis-je en croisant les bras.
-J'en sais rien, on va improviser.
Je souris, de toutes manières, elle avait raison, je ne pourrai pas m'en sortir sans elle. Il y avait aussi Jessie, mais regardez-là, elle était aussi à côté de plaque, bien plus que moi même.
[POINT DE VUE JUSTIN
Ellipse de quelques jours]
En sortant du campus, accompagné de Dean, je fus surpris de la voir accoudée contre ma voiture. Un sourire se forma sur mes lèvres. Je savais bien que jamais elle n'aurait pu tenir sans revenir vers moi.
-Qu'est-ce qu'elle fout ici ? s'enquit Dean. Je pensais que tu ne la voyais pas ?
-C'est ce que je pensais aussi.
-Ok, c'est ta merde, déclara-t-il en me donnant une tape sur la tête.
Il me tourna le dos, tel un véritable lâche et s'en alla. Alors je m'approchai de Lauren qui commençait à s'impatienter. Et tout en me rapprochant d'elle, je la détaillai de faut en bas, elle avait toujours eu cette touche de naturelle qui la rendait attirante, elle n'avait pas besoin de toutes ces choses artificielles pour être ravissante. En fait, elle était un peu comme Cayla, elle avait avait ce truc d'unique, qui faisait toujours la différence.
-Lauren, encore une fois tu réapparais sans prévenir, c'est ton passe-temps favori ?
-Très drôle, en attendant je ne pouvais pas te prévenir, je n'ai même pas ton numéro, se justifia-t-elle.
-Alors comment as-tu su que je serai ici ?
-Tu n'es pas le seul à avoir des contacts.
J'eus un sourire.
-Très bien, mais qu'est-ce que tu me veux ?
Elle haussa les épaules.
-J'ai besoin d'une raison pour venir te voir ?
J'arquai un sourcil devant son attitude détendue et tellement innocente, trop innocente pour être normale, elle avait toujours été imprévisible et je préférai jouer la carte de la méfiance.
-J'avais pourtant cru comprendre que tu ne voulais plus me voir, lui rappelai-je.
-Oui, ben il faut croire que j'ai changé d'avis.
-D'accord mais qu'est-ce qui te fait croire que j'ai envie de te voir, répliquai-je. Tu ne peux pas disparaître durant plusieurs jours et revenir comme une fleur chez moi en espérant que je vais t'accepter, il n'y a que moi qui ait le droit de faire ça !
Je montai dans ma voiture et voulus démarrer mais elle me rejoignit malgré moi. Je savais bien qu'elle cachait quelque chose, elle n'a jamais été douée pour garder des secrets, et même-ci elle tentait de le faire, son visage qui dégageait tant d'émotions la trahissait à coup sur et je n'avais pas vraiment envie de jouer aux devinettes avec elle pour l'instant.
-Bien, t'arrête de me prendre pour le dernier des abrutis et tu me dis ce que tu es venue foutre devant ma fac.
Elle passa sa main dans ses cheveux en prenant une profonde inspiration.
-Tu n'es qu'un salaud Justin.
-Donc c'est ça que tu voulais me dire ? Je t'en pris Lauren, toute la ville me le répète chaque jour, ce n'est une nouvelle pour personne !
-Vas-y fait ton rigolo, en attendant ce que tu as fait est juste ignoble.
-Et qu'ai-je fait ?
-J'ai revu Cayla et elle m'a tout dit, elle m'a dit que la raison pour laquelle tu as eu une relation avec elle n'est que pour sa ressemblance avec moi. C'est vrai ?
Je soufflai. Moi qui pensais en avoir enfin fini avec cette histoire.
-Ouais c'est vrai et alors ?
-Et alors ? Je ne pensais pas que tu irais jusqu'à utiliser cette fille pour assouvir tes fantasmes, c'est horrible.
-Tu n'avais pas qu'à t'en aller Lauren, répondis-je en fixant la route.
-C'est la meilleure ! Désormais tu vas mettre tous tes malheurs sur mon départ c'est ça ? Tu sais parfaitement pourquoi est-ce que je suis partie !
-Non, je n'en sais rien, mais tu vas me le dire n'est-ce pas !
-C'est à cause de toi que je suis partie ! J'ai simplement voulu sauver ma peau Justin, à cause de tes sales trafics ! Parce qu'à chaque heure ma vie était à danger ici, alors tu ne peux pas dire que c'est de ma faute, je te l'interdis.
Je serrai le volant, agacé, frustré, même énervé. Pour qui se prenait-elle donc à venir jusqu'à moi pour me faire des leçons de morale, j'avais oublié qu'elle avait cette sale manie à se croire parfaite, et c'était probablement l'une des choses que je détestais le plus !
-Elle est complètement brisée. Elle est amoureuse de toi et elle se sent trahie. En fait, nous sommes tous les deux responsables.
-Ok, tu commences à me les casser là, crachai-je en m'arrêtant. Maintenant tu sors.
Elle se tourna vers moi, son regard vert plein d'incompréhension.
-Quoi ?
-Tu as bien compris, tu sors de ma voiture, répétai-je. Puisque tu penses tout savoir et croire qu'on ne devrait plus jamais se revoir à cause du mal que nous avons fait à Cayla, autant commencer toute de suite non ?
J'ouvris la portière qui était de son côté.
-Allez, casse-toi.
Lorsqu'elle se rendit compte que j'étais sérieux, elle me lança une dernière insulte et sortit de la voiture avant que je ne démarre. À quoi s'attendait-elle donc ? Elle avait beau être Lauren, elle ne pouvait pas se permettre de me faire des reproches, dans ma voiture en plus ! Seule Cayla pouvait se le permettre. Je me donnai une tape sur la tête, il était d'ailleurs temps que j'ai une discussion avec elle. Ça faisait des jours que je ne l'avais plus revue et je devais avouer qu'elle me manquait un peu, malgré que la gifle avait toujours du mal à passer.
Je me dirigeai alors vers le Loop, me préparant à l'affronter. Je savais bien qu'elle m'en voudrait encore, j'étais aussi conscient de la bêtise que j'avais faite, mais je connaissais bien Cayla, elle essayerait de me tenir tête, au début mais je savais comment la faire céder, ça ne serait pas la chose la plus simple, mais j'y arriverai.
Oui mais ensuite ? Lauren était là, et je ne pouvais pas me permettre d'avoir une liaison avec elle si je ne voulais pas que Cayla me jette d'un gratte-ciel. Mais de toutes manières il me faudrait probablement plus de temps que je ne pensais pour me réhabituer à la présence de Lauren et de son côté, elle ne semblait pas être prête à avoir une nouvelle relation avec moi, enfin, c'est ce qu'elle se forçait à montrer.
Une fois devant l'immeuble de Rebecca, je me dirigeai sans perdre de temps vers son appartement. Je ne savais pas vraiment ce que je lui dirai, sûrement que j'avais fait une bêtise, qu'elle me pardonne, bref toutes ces choses. Je donnai trois coups à la porte et elle s'ouvrit quelques secondes après, laissant voir Nate, tout sourire.
-Justin, qu'est-ce que tu fous là ?
-Quoi, je n'ai plus le droit d'être ici? demandai-je amusé.
-Si bien sur, mais si jamais Cayla te voit...
-Justement c'est pour elle que je suis là, le coupai-je en pénétrant dans l'appartement.
J'y entrai et me dirigeai vers le salon où je la vis assise dos à moi, sur le sofa, en pleine conversation téléphonique. Je l'observai durant un court instant avant de faire remarquer ma présence. Alors elle se tourna vers moi et son visage qui semblait être si paisible se transforma soudainement.
-Je vais dans ma chambre, dit Nate visiblement mal à l'aise. Et par pitié ne cassez pas les objets de valeur, Rebecca va encore faire une crise sinon.
Il s'empressa de retourner dans sa chambre pour s'y enfermer. Je reposai mon regard vers Cayla qui était désormais debout, son portable posé sur la table, elle continuait à me fixer d'un air de...dégoût ? Ce qui je dois l'avouer était assez dérangeant. Son regard aurait pu me tuer sur place, elle fronçait les sourcils à un point qu'ils auraient pu se toucher. J'eus alors l'impression de revenir quelques jours en arrière, ce fameux soir où tout avait changé, j'avais l'impression de la revoir, hors d'elle, terrifiante et incontrôlable.
-Qu'est-ce que tu viens foutre ici ?
-Je...
-Je pensais t'avoir dit que je ne voulais plus te revoir, dit-elle sous un ton froid.
-Je sais, tu es en colère, tu me déteste probablement et je suis la dernière personne que tu veux voir...
-Non sans blague, me coupa-t-elle. Il a fallu que tu te trouves devant moi pour en arriver à cette conclusion ? Bravo.
Je pris une profonde inspiration. J'avais toujours détesté lorsqu'elle prenait ce ton sarcastique avec moi. Elle le savait et l'utilisait pour me faire perdre mes moyens. Allez calme-toi Justin, tu n'es pas venu ici pour aggraver les choses, bien au contraire.
-Ok, tu me déteste, mais pour quelle raison ? Parce que j'ai invité une fille à manger dans un restaurant bon marché ?
-Tu progresse, c'est de mieux en mieux ! Tu as trouvé ça tout seul ?
-Merde Cayla, puisque je te dis qu'il ne s'est rien passé avec Lauren, du moins, pas depuis qu'elle est revenue, me justifiai-je. La preuve, je ne l'ai pas revue depuis l'autre soir.
Mensonge.
-Je m'en moque royalement ! Tu aurais pu ne jamais la revoir ça n'aurait rien changé au fait que tu m'as pris pour un vulgaire outil de remplacement ! Alors tu me fous la paix et tu dégages d'ici !
J'aurai voulu me retenir, garder mon calme, mais c'était toujours comme-ça avec elle, elle parvenait à me faire perdre patience en un rien de temps. Alors je lui saisis les violemment les épaules et tentai de la maîtriser ; il lui fallut plusieurs secondes pour se rendre compte que se débattre ne lui servirait à rien. Et je ne la lâcherai pas avant que tout ne rentre dans l'ordre.
-C'est quoi ton problème ? vociféra-t-elle. Ça va faire deux ans que tu l'attends alors pourquoi est-ce que tu ne vas pas la rejoindre ? Pourquoi est-ce que tu ne me laisse pas enfin tranquille !
-Cayla...
-Quoi Cayla ? Pendant des mois tu m'as sans cesse répété que cette putain de relation ne mènerait à rien ! Et maintenant que je veux tout arrêter, pourquoi est-ce que tu décides de t'accrocher ?
-Parce que...
Aucun son ne sortit de ma bouche. Elle avait raison, je m'étais toujours dit que cette relation était mal saine, mais je devais avouer que depuis quelques temps, avant que Lauren ne revienne, les choses avaient bizarrement changé, je me mentirais et je lui mentirais si je disais que je ne m'étais pas attaché à elle. Mais si je le lui disais...
-Je...
-Tu quoi ?
Dans son regard, je pus apercevoir une lueur, d'espoir probablement. Si je le lui disais, si je lui avouais ce que je ressentais pour elle -le peu de chose que je ressentais- peut-être me pardonnerait-elle de m'être comporté comme un idiot. Mais ça voudrait dire que j'ouvrirai entièrement mon cœur et il en était hors de question. Je n'étais pas encore prêt pour ça.
-Tu sais très bien ce que je tiens à toi Cayla.
-Non je ne sais pas, tu ne me l'as jamais dit, tu ne m'as jamais prouvé justement à quel point est-ce que tu tiens à moi, bien au contraire. Comment veux-tu que je puisse te pardonner alors que je sais que de toutes manières tu recommenceras encore une fois.
-Attend, laisse-moi une chance et je te promet que...
Elle se libéra violemment de mon emprise et me foudroya du regard.
-Tu ne comprends donc pas que je n'ai pas envie de te pardonner ! Je suis bien mieux sans toi Justin !
Mon cœur loupa un battement face à ses derniers mots. Je savais que ce serait assez explosif mais je ne pensais pas que ça me ferait un tel effet de l'entendre dire ça. J'en fus si perturbé que je ne m'aperçus pas qu'elle me poussait vers la porte d'entrée pour me faire sortir et ça malgré mes tentatives pour la faire réfléchir.
-Tu risques de le regretter ma jolie.
-Je ne suis plus ta jolie ! Et c'est sans doute la meilleure décision que j'ai prise depuis longtemps !
Elle ouvrit la porte et je ne sais pas où est-ce qu'elle trouva la force pour me jeter dehors comme elle le fit mais cela dit, je faillis perdre l'équilibre et me retrouver par terre. Je ne pensais pas qu'elle irait jusque là, je n'aurai jamais imaginé me faire traiter de cette manière et surtout par elle. Et lorsqu'elle claqua la porte en m'insultant une dernière fois, je sus qu'elle me fermait aussi la porte de ses sentiments. Non, impossible, ça ne pouvait pas se finir comme-ça ! Pas cette fois-ci ! Ça ne se pouvait pas et je ne le voulais pas !
-Cayla, tentai-je en frappant la porte. Putain ouvre cette porte.
Je posai mon front contre la porte et entendis ma blonde s'adosser contre elle et se laisser glisser, je fis alors de même et m'assis sur la moquette du couloir. Il se passa bien cinq minutes sans qu'aucun de nous ne bouge, je crus même qu'elle était repartie à ses occupations mais je l'entendais bouger par moment. Cette porte représentait le faussé qu'il y avait désormais entre nous, ce faussé qui était là entièrement par ma faute mais que je saurai de toutes manières faire disparaître, je ferai tout pour ça avant qu'il ne soit trop tard.
-Tu ne peux pas décider de tout arrêter d'un coup, dis-je alors.
-Pourtant tu l'as bien fait la première fois.
Je fus surpris de l'entendre me répondre.
-C'était pour te protéger, contre ceux qui m'en veulent.
-Ben cette fois-ci c'est aussi pour me protéger, mais contre toi, répondit-elle.
Encore une fois, mon cœur loupa un battement.
-Tu as des sentiments pour moi Cayla, je le sais. Et je sais aussi que tu ne peux pas les ignorer.
-Peut-être, mais je peux les oublier, et c'est ce que je compte faire.
À chacune de ses réponses, je ressentais une saleté de douleur qui me rongeait de l'intérieur. Je la sentis relever et au final s'éloigner de la porte, s'éloigner de moi. Je serrai les poings, à force j'allais finir par regretter le retour de Lauren ; il avait fallu qu'elle se pointe au moment où je parvenais enfin à l'oublier, encore quelques mois et j'aurai pu tourner la page. Je ne dis pas que j'aurai eu une autre histoire avec Cayla, mais elle m'aurait aidé comme elle le faisait avant.
Je me relevai et ce fut à cet instant que la porte s'ouvrit. Mais ma joie disparue très vite lorsque je vis que ce n'était que Nate. Il me fit signe de me taire et sortit discrètement de l'appartement. J'arquai un sourcil face à son attitude étrange.
-Tu veux qu'on aille faire un tour ? demanda-t-il en refermant doucement la porte.
-Tu sais bien que ta sœur m'a interdit de m'approcher de toi Nate.
-Depuis quand est-ce que tu écoutes ma sœur ? s'étonna-t-il.
-Depuis qu'elle m'a foutu une gifle puis mise à la porte, répondis-je blasé.
Il fit une bouche en « o » avant de s'esclaffer. Puis, son expression changea brutalement et je fis face à un regard noir venant de sa part. Il serra le poing et me frappa le haut du bras, vraiment bizarre.
-Je peux savoir ce que tu fais ? m'enquis-je.
-Ben normalement le frère protecteur doit frapper la personne qui fait du mal à sa sœur fragile mais vu que je n'ai pas encore assez de force et que tu me fais trop peur je me contente de ça.
Ce fut à mon tour de m'esclaffer face à son attitude du parfait grand-frère protecteur. Je le reconnaissais bien, au moins il avait conscience de ses limites et savait qu'il lui faudrait du temps avant de me faire réellement mal.
-Et c'est tout ? J'ai fait du mal à ta sœur et tu te contentes d'un simple coup au bras ?
-Oui c'est vrai que je devrais t'en vouloir, mais je n'y arrive pas, c'est peut-être dégueulasse pour Cayla mais c'est comme-ça et ce n'est pas comme-ci je prenais ton parti. J'essaie juste, de calmer les choses...à ma façon.
Voilà pourquoi est-ce que je m'étais attaché à ce gamin, il était si mûr, je crois qu'il devait avoir trente ans d'âge mental. Je me dis même qu'il aurait fallu que je pose mon problème vis à vis de Cayla, mais je ne voulais pas l'embêter avec ça. Je réglerai cela par mes propres moyens.
-N'empêche j'aurai aimé voir la manière donc elle t'a giflé ! se moqua-t-il. Le bad boy de Chicago mis à terre par une simple gamine de dix-sept ans, ça mérite de faire la couverture de USA Today !
Je me pinçai la lèvre pour me retenir de sourire. Cette humiliation me suivrait jusqu'à la fin de mes jours. On se prépara à monter dans l'ascenseur lorsque la porte de l'appartement s'ouvrit une nouvelle fois.
-Nate viens, j'ai besoin de toi ! s'exclama Cayla.
-Quelle casse-pied, grogna-t-il. J'arrive !
Évidemment, je savais qu'elle l'avait rappelé simplement parce qu'elle voulait s'éloigner de moi. Il me donna une tape à l'épaule se dirigea vers l'appartement. Mais quelle vie de merde.
[07:00 pm]
-C'est de la bonne j'espère.
-Y a intérêt, c'est un Blue Haze , je la vend bien en ce moment.
-Je suis pas trop de genre mélange, répliquai-je. Tu n'aurais pas de la pure qui traine par hasard ?
-Ouais, dans ce cas, j'ai du cannabis qui vient tout juste d'être importé du sud, je peux t'assurer qu'avec ça tu vas planer pendant un sacré bout de temps.
-Fais-moi voir.
Au point où j'en étais, il ne me fallait que ça pour me sentir mieux. Il me donna un échantillon que je roulais en joint. J'allumai et tirai dessus sous le regard du dealer qui m'observait, presque timidement.
-Il y a un problème ? demandai-je méfiant.
-Non aucun, juste que... est-ce que c'est vrai que tu faisais parti d'un des gangs de la ville ?
-Faut croire, pourquoi ?
-Parce que je suis dans le foyer où tu étais avant et t'es hyper célèbre là-bas.
Je n'eus aucune réaction face à cette remarque. C'est ce maudit foyer qui avait fait de moi ce que j'étais aujourd'hui. À croire que toutes les crapules qui vivaient dans cette ville sortaient directement de cet endroit.
-Et il parait que tu coupais les mains de tes ennemis.
J'arquai un sourcil. Je ne pensais pas que l'on se souviendrait encore cette histoire et puis ce n'était qu'une fois, et ce n'est même pas moi qui le lui avait coupé cette main.
-Tu as quel âge ?
-Dix-sept ans.
J'étais un plus jeune lorsque j'avais moi aussi commencé à dealer mais ça m'énervait toujours autant de voir un jeune faire ce sale travail au point de se retrouver dans des merdes incroyables.
-N'écoutes pas ce que les gens disent et encore moins ce qu'ils disent sur moi. Bref, donnes-moi ce que je veux.
Il me donna deux sachets de cannabis que j'enfouis immédiatement dans mon sac. Après l'avoir payé, je sortis de la ruelle où nous nous étions retrouvée et me dirigeai vers le centre-ville. J'avais beau avoir fumé ce joint, je ne sentait rien de changer, j'étais toujours aussi mal, j'avais toujours cette boule gênant qui s'était installée dans mon ventre. Je crois qu'il me faudrait bien plus que du cannabis pour me faire à l'idée que Cayla m'avait fait redescendre sur terre d'une manière assez brutale.
J'avais eu l'audace de croire qu'elle me pardonnerait d'ici quelques jours, mais je ne savais pas qu'elle pouvait se montrer si ferme. Elle m'avait bien fait comprendre que je n'étais pas le roi, mais le problème est que j'avais justement l'habitude de me comporter comme un roi. C'est vrai quoi, je faisais ce que je voulais quand je le voulais et avec qui je voulais. Et elle avait tout foutu en l'air.
Je marchai à travers le centre ville, testant mon dernier achat. C'était le début des festivals d'été, il y avait toujours du monde dans ce genre d'endroit. Ils étaient tous entrain de sourire, de s'amuser, s'en était horrible, qu'avaient-ils donc à être si heureux alors que j'avais l'impression de tomber de plus en plus bas. Je m'arrêtai un instant, m'installant sur un banc et observant les vas et viens de la foule et c'est là que je les vis, elle et sa bande de gamins lycéens.
J'étais trop loin et il y avait trop de monde pour qu'ils m'aperçoivent mais je les voyais parfaitement bien. Ils étaient tous entrain de rire, de s'amuser et qu'est-ce que ça m'énervait ! Notamment le fait qu'elle ait l'air de se sentir si bien avec lui...ce maudit Blake, j'allais me le faire un de ces jours, j'étais au bout de ma patience.
Ils étaient un peu en recul par rapport aux autres, Cayla était collée lui, à croire qu'elle tentait de fusionner avec lui, débile, comment pouvait-on marcher en étant si près l'un de l'autre et lui, cette sale vermine qui osait mettre l'une de ses sales pattes sur sa hanche. Non mais oh !
-Ce sont mes hanches, de quel droit est-ce qu'il ose les toucher, grognai-je.
Alors elle tourna son regard dans ma direction, probablement attiré par les attractions qui se trouvaient derrière moi. Lorsqu'elle me vit, son expression changea immédiatement. En tout cas elle n'avait pas perdu de temps pour se jeter dans les bras de l'autre spécimen et là personne ne disait rien évidemment ! Je pense qu'elle devait avoir peur car elle se sépara aussitôt de Blake mais ce n'est pas pour autant que je desserrai les poings.
Elle ne bougea pas durant un long moment, en fait, il y aurait pu avoir un attentat que rien n'aurait changé, on continuait de s'observer, elle savait très bien que je réagirai à ce que je venais de voir. Et elle avait raison puisque je n'allai pas la laisser tranquille aussi facilement. Elle disait que j'étais un connard, mais elle n'avait encore rien vu. J'allai lui montrer à quel point est-ce que je pouvais être un connard.
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Chapitre fini! Cayla a réussi à repousser Justin et va tenter d'oublier le sentiments qu'elle éprouve.
-Va t'elle y arriver?
Un avis et un vote ne font pas de mal. Merci xoxo ❤️
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