CHAPITRE 23

Cessez d'attendre le moment parfait, prenez le moment que vous avez et rendez le parfait .


-Justin, ne me fais pas chier !
-C'est toi qui fais chier, je te demande juste quelque chose de pas bien dur !

Je levai les yeux au ciel en me dirigeant vers mon prochain cours, si on me prenait avec ce portable à l'oreille, on le confisquerait et c'est ce que je voulais, au moins il ne m'harcèlerait plus d'appels et de messages idiots.

-Tu me demandes de sécher les cours, tu t'en rends compte au moins ?
-Oui, répondit-il. Et puis quoi, tout le monde a déjà séché une fois dans sa vie !
-Ben pas moi.
-Toi t'es un cas à part, t'as un bâton de dix centimètres coincé dans ton cul, tu m'étonnes que tu sois comme-ça ! Si tu me laissais faire, je te l'enlèverai !
-Je dois aller en cours, soufflai-je. Et pour te rassurer, je suis très bien avec ce bâton hein, en tout cas il me fait déjà plus d'effet que le tiens !
-Cay...

Je raccrochai. Je suis désolée, mais il l'avait cherché sur ce coup ! Je pénétrai dans la salle de cours et pris ma place près d'Alena en poussant un soupir.

-Ouais, je te comprend, deux heures de littérature c'est pas la joie, dit Alena en posant sa main sur mon épaule.
-C'est pas pour ça.
-Oui c'est aussi parce que ton petit-ami en rajoute une couche en te faisant chier, sur ça aussi je peux te comprendre.
-Ce n'est pas mon petit-ami.
-Oh excuse-moi, c'est ton sex-friend.
-Oui voilà, dis-je blasée. Ce n'est que mon sex-friend.
-Mais tu espères autre chose et puis...
-Mademoiselle Sulivan, je vous préviens qu'à la prochaine remarque c'est une heure de colle, intervint notre professeur.
-Comme toujours, marmonna-t-elle avant de poser sa tête contre la table.

Oui j'espérais plus, j'espérais et voulais toujours plus, j'étais dingue de lui et il ne s'en rendait même pas compte. D'un côté, il ne le faisait exprès mais de l'autre il était complètement aveugle et surtout aveuglé par le sexe ! C'est dingue ça, je pense qu'il est nymphomane, c'est la seule explication à toutes ses envies. Bon, c'est vrai que depuis quelques temps, il regardait un peu plus, mais je dis bien un peu plus mes yeux que mon cul ou ma poitrine, c'était rare, mais ça arrivait.

Mais je pouvais toujours rêvé pour un entendre un « je t'aime » sortir de sa bouche. Tout ce qui était amour ou qui touchait à une relation de couple lui passait au-dessus de la tête, c'est simple pour lui s'il y a de l'amour, il y a forcément de la peine, mais d'un côté, avec son enfance à moitié détruite, je pouvais comprendre qu'il soit retissant face à ce genre de sentiment. Pourtant il se sentirait tellement mieux s'il savait aimer !

Alena avait raison, deux heures de littérature, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus fun et je fus la première à sortir du cours, trop contente de quitter l'horrible voix grinçante de notre professeur.

-Alors, tu ne reparles pas à Blake ?
-Non, répondis-je. Je n'ai pas répondu au message qu'il m'a envoyé et je ne compte pas le faire, autant qu'il vienne me parler en face.
-Ben t'as de la chance puisqu'il arrive, dit-elle en regardant derrière mon épaule.

Je me retournai discrètement et le vis venir vers nous.

-Non reste s'il te...

Elle m'avait déjà tourné le dos. Je me retournai entièrement pour faire face à Blake. En voilà un autre de problème, j'étais partagée entre ce mec magnifique et l'autre mec magnifique et je ne savais pas de quel côté me ranger. Pour moi ils représentaient tous les deux la perfection, avec leur qualités et leurs défauts parfaits.

-Salut Blake, dis-je simplement.
-Salut, tu ne m'as plus donné de nouvelles depuis le match.
-Et ça t'étonne ?

Je me pinçai la lèvre et le vis froncer les sourcils.

-Excuse-moi mais je ne savais que lorsque j'étais avec toi, je devais en plus me couper du monde, lâcha-t-il en levant les yeux au ciel.
-Je n'ai pas dit ça, ce que je dis c'est qu'à part Vanessa et Tyler tu n'as calculé personne d'autre alors si c'est ça tu n'avais pas qu'à nous inviter Alena, Jessie et moi. Je peux comprendre que ce sont tes meilleurs amis mais je pensais, en tout cas j'y ai cru durant un temps que toi et moi...
-Que toi et moi quoi ?

Son regard semblait confus, je ne pouvais pas lui avouer ce que je ressentais, ça serait bien trop facile et il semblerait que le froid qui venait de s'installer entre nous puisse s'accentuer et si jamais je lui disais la vérité il faudrait à ce moment que j'en parle aussi à Justin, ce qui pour moi était juste infaisable. Heureusement pour moi, la sonnerie mettant fin à l'inter-classe sonna.

-Désolée, je dois y aller.

Je lui tournai le dos et le laissai en plan, toujours aussi confus. Pourtant il m'appela une nouvelle fois, je me retournai pour voir à ma plus grande surprise, Ian et son jumeau Grey se balader tranquillement dans le couloir. J'ouvris la bouche, prise de stupéfaction, alors c'était ça la vengeance que Justin m'avait préparé, il m'avait envoyé ses deux anges. Et ils ne passaient vraiment pas inaperçus puisque la plus part des personnes qui se trouvaient encore dans le couloir les dévisageaient, il fallait dire ce n'est pas tous les jours qu'on voyait un double exemplaire de deux belles créatures comme celles-ci.

-Qu'est-ce que vous faites ici ? demandai-je lorsqu'ils furent près de moi.
-Ben c'est Justin qui nous a demandé de venir te chercher, me répondit l'un d'eux tout sourire.
-Et il ne pouvait pas s'en charger tout seul ?
-Non, il avait autre chose à faire.

Je fronçai les sourcils, légèrement froissée par leurs mots.

-Vous pouvez rentrer et lui dire que s'il attend quelque chose de moi il n'a qu'à venir me chercher lui-même.

Ils levèrent tous deux les yeux au ciel d'une véritable synchronisation avant de m'offrir l'un de leur plus beau sourire alors que les personnes du couloir continuer à nous dévisager.

-Vous pouvez circuler, il n'y a rien à voir !

Ils s'exécutèrent, tous, même les profs ne cherchèrent pas à comprendre. Non mais oh ! On était en plein délire !

-C'est à peine si mes profs se souviennent de mon prénom et vous en une minute vous débarquez tranquillement dans mon lycée et vous faites la loi !
-Tu sais on a l'habitude, répliquèrent-ils. Bon, tu viens ou quoi ?
-Toutes les fois où j'ai séché c'était à cause de Justin alors là non ! Si je veux être acceptée dans l'université que je désire je dois être irréprochable.
-T'es une coincée plutôt. Vas-y Grey !

Donc celui qui s'appelait Grey s'approcha et me porta sur son épaule sans que je ne m'y attende. Non mais j'hallucine ? À tous les coups ils avaient dû payer les enseignants et le principal pour que je puisse sortir sans que personne n'intervienne ! C'est fou ça ! D'habitude il y avait toujours quelqu'un pour bizarrement nous rappeler à l'ordre et là pas un chat !

-Vous voulez gâcher mon année ou quoi ?
-C'est pas une journée qui va déterminer ton avenir, répliqua Ian.
-Peut-être pour toi Ian mais pour...
-Moi c'est Grey.
-Arrêtez avec ça, suppliai-je. Bon, toi je vais t'appeler jumeau numéro 1 et toi jumeau numéro 2.
-Eh ! Pourquoi ça serait lui le 1 ?
-Parce que je suis né en premier, répliqua son frère.
-Non, j'aurai dû naître en premier mais tu m'as tiré par le pied et tu as enroulé le cordon ombilical autour de mon cou.

Jumeau numéro 1 donc celui qui me portait éclata de rire. J'aurai vraiment tout entendu avec eux. Arrivés devant leur voiture, il me jeta dedans comme une véritable merde avant de démarrer. Une nouvelle fois je venais de me faire enlever, sans que je ne puisse me défendre mais pour une fois, le méchant dans l'histoire était celui avec qui j'avais une relation. Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans ma vie ?

-Dites, je peux savoir pourquoi est-ce qu'il tient temps à ce que je passe la journée avec lui ?
-On sait pas, on était près de ton lycée alors ils nous a demandé de venir te chercher, et c'est bien mieux comme-ça, tu t'imagines si c'est lui qui se serait remmené ?
-Il aurait foutu la merde, comme à son habitude, marmonnai-je.
-T'es qu'une rabat-joie.
-la rabat-joie elle vous emmerde, rétorquai-je.

Celui qui ne conduisait pas sortit un paquet de cigarette de la boite à gang et prit la dernière qui restait avant de l'allumer.

-C'est mon paquet de cigarette !
-Même pas vrai
-C'est ma voiture, donc c'est mon paquet !
-Ouais mais tout ce qui est à toi est à moi, t'es mon frère, t'assume !
-Pas mes clopes ! Rends-moi mes clopes ! vociféra-t-il en voulant récupérer sa cigarette.
Problème, cet idiot était entrain de conduire !

-Le volant ! intervins-je. Tu veux nous tuer ou quoi ?
-Roh ca va, regarde, on est encore en vie non ? Bon toi, tu me rends ma clope !

Je les regardai ahurie. Je n'avais pas de mot pour décrire ces deux là, je n'avais jamais vu des personnes aussi insouciantes que les amis de Justin, ils ne devaient vraiment avoir peur de rien pour être toujours aussi décontractés. J'aurai bien voulu être comme eux moi, ne jamais réfléchir à ce que je fais ou ce que je ferai, ne pas penser aux conséquences de mes actes et foncer tête baissée, je voudrais bien vivre ainsi mais c'était impossible, ce n'était pas moi.

On arriva devant un tatoueur et je levai les yeux au ciel, évidement c'était le meilleur endroit pour sécher les cours. Je sortis de la voiture en même temps que les jumeaux qui me firent entrer dans le magasin et l'intérieur plus accueillant que je l'aurai cru, il y avait des centaines de modèle de tatouage accroché sur les murs ainsi que les vitres, tous aussi beaux les uns que les autres.

-Justin ! hurla l'un des jumeaux. On te l'a remmené !

Je le vis alors assis sur le comptoir, le regard posé vers nous. Un homme assez imposant se trouvait derrière lui et comptait plusieurs bien. J'avais beau détaillé le corps de Justin, je ne parvenais pas à voir où se trouvait son nouveau tatouage. Il fouilla dans les poches de son jeans et y sortit un sachet de je ne sais quoi qu'il lança aux jumeaux qui une nouvelle fois se battirent pour l'avoir en premier.

-Merci les mecs, dit-il calmement.
-De rien, à plus. À la prochaine blondinette.

Ils m'ébouriffèrent chacun les cheveux avant de sortir du magasin. Je me mis alors à détailler Justin qui régler certaines choses avec le tatoueur et ne me prêtait aucune attention. Il portait l'un de ses pantalons qui avaient besoin d'une ceinture mais qui n'en aurait sans doute jamais, un simple débardeur noir lui recouvrait le torse et dévoilait ses biceps sculptés à la perfection, je n'étais pas une grande fan de tatouage, mais je ne les avais jamais trouvé aussi sexy qu'en étant sur lui. Il portait aussi sa chaîne en or autour du cou qui tombait jusqu'au milieu de son haut.

Ses cheveux en bataille, la manière qu'il avait de se tenir, il était incroyablement sexy à cet instant là et je m'aperçus que j'étais entrain de me mordre les lèvres si fort que j'aurai pu me blesser à force. Une fois qu'il ait fini avec le tatoueur il s'intéressa enfin à moi et me fit signe du doigt de m'approcher. J'obéis à l'instant où il posa ses yeux clairs sur moi et me mis devant lui. Il me détailla de bas en haut avant d'avoir un sourire pleins de sous entendus. Toujours assis, il posa ses mains sur ma taille et me fit avancer de manière à ce que je me retrouve entre ses genoux.

-Ma jolie, susurra-t-il en me caressant le dos.
-Je peux savoir ce que tu me veux ?

Il passa l'une de ses mains dans mes cheveux et avança mon visage vers le sien pour pouvoir l'embrasser. Il me donna un baiser langoureux et au passage prit soin de me mordre la lèvre.

-Ca fait trois jours que je ne t'ai pas vu, j'ai bien le droit de réclamer ta présence.
-Tu n'avais qu'à patienter.
-Tu sais bien qu'avec toi je n'arrive pas à être patient.

J'eus un mince sourire alors qu'il se détachait de moi pour descendre du comptoir.

-Mec, on y va ! avertit Justin à son tatoueur.

On entendit un simple grognement qui devait dire oui et l'on sortit du magasin.

-Tu sais, s'il n'avait pas été là, je t'aurai prit sur ce comptoir comme une bête, dit-il rêveur.
-Et tu crois vraiment que j'aurai accepté ?
-Ben ouais, moi je donne les idées et toi tu me suis !

Je levai les yeux au ciel et le vis recouvrir sa tête de la capuche de son gilet, noir. Il passa ensuite son bras autour de ma taille et me colla à lui tout en continuant notre chemin.

-Tu comptes me dire pourquoi voulais-tu tant que je sois là aujourd'hui ?
-Je te l'ai dit, je veux juste t'avoir pour moi, répondit-il en souriant. Je n'ai pas le droit.
-Non...quoi que, tu serais capable de me faire sécher les cours pour des bêtises. Ouais, t'as raison je te crois.
-Bien, dans ce cas, on va passer toute notre journée à traîner et de plus, j'ai une surprise pour toi.

La dernière fois qu'il m'avait dit ça, je m'étais retrouvée suspendue à la branche d'un arbre alors il était normale que je sois légèrement pessimiste face à ce qu'il disait. Mais je commençais à m'habituer à ces idées assez surprenantes. On arriva alors devant une ruelle où il s'arrêta. Là, se trouvait un homme vêtu de noir, de la tête au pied et son visage était caché par une casquette de même couleur. Justin me dit simplement d'attendre et avança vers lui. Il le salua brièvement et parlèrent longuement avant que cet homme ne se tourne vers moi, je pense qu'il devait se méfier mais Justin le rassura.

Je vis Justin sortir de la poche de son gilet une liasse de billet qu'il donne au mec et en échange reçu un sachet, le même qu'il avait donné à Ian et Grey tout en l'heure mais en bien plus volumineux. Je passai une main dans mes cheveux, abasourdie qu'il ose faire ses affaires de deal devant moi. Alors chacun alla de son côté, comme-ci de rien n'était.

-On peut y aller, dit Justin d'un ton neutre.
-Je rêve ou tu viens de te procurer de la drogue devant moi ?
-En quoi ça gêne ?
-Je pensais que tu avais arrêté !

Il voulu m'ébouriffer les cheveux mais je le repoussai.

-Cayla, ne crois pas qu'on arrête la drogue d'un claquement de doigt, c'est bien plus complexe, se défendit-il. Et puis j'ai dit que j'arrêterai la coc, pas le reste !
-Alors arrête le reste, exigeai-je connaissant la réponse.

Il s'esclaffa.

-Tu peux toujours rêver pour que j'arrête ça. Allez, ne me prend pas la tête et viens.

Nous ne nous trouvions pas très loin de chez lui, alors nous prenions notre temps et je ne pouvais pas cacher le fait que je sois ravie qu'il veuille temps m'avoir à ses côtés. Il l'avait dit d'une façon neutre mais pourtant, je l'entendais autrement. En fait je profitais de ce moment où il était à peu près normal, décontracté et de bonne humeur car je savais très bien que la minute d'après, il pouvait soudainement m'en vouloir pour une chose ou une autre et se renfermer.

-Je peux te poser une question ?

Il hocha la tête.

-Quand as-tu commencé tout ça ?
-Tout ça quoi ?
-Fumer, te droguer, quand est-ce que tu as commencé ?

On pénétra dans un parc qui se trouvait à environ un kilomètre de son immeuble. Justin sortit d'ailleurs un joint qu'il s'empressa d'allumer avant de me répondre.

-Je devais avoir quatorze ou quinze ans. En fait ça m'étonne que je n'ai pas commencé ça plus tôt.
-Pourquoi ?
-Parce qu'il y en avait partout autour de moi, mes amis, mon frère, les adultes, tout le monde sans exception était accro à ces merdes alors je me suis dit pourquoi ne pas essayer.
-Et tu en es devenu toi aussi accro ?
-Pas tout de suite, répliqua-t-il. Au début je me forçais, je voulais jouer au gros dur puis j'ai arrêté mais finalement, au bout de quelques jours j'ai commencé à ressentir l'envie d'y gouter encore et encore. Tu sais, c'est dégueulasse ces trucs.

J'arquai un sourcil me disant qu'il se foutait vraiment de moi.

-C'est vrai, affirma-t-il en riant. C'est écœurant mais j'ai pas envie de m'en passer, c'est comme-ca.
-Et ensuite ?
-Et ensuite quoi ?
-Ben je sais pas, t'as pas de suite ?
-Pourquoi est-ce que je devrais avoir une suite ? questionna-t-il en secouant la tête. Tu m'as posé une question, je t'ai répondu.
-Ben maintenant continue à me raconter ta vie, insistai-je.
-Tu peux toujours rêver.
-Aller, vas-y !
-Non !

Comme il persistait, je sautai sur son dos et entourai mes mains autour de son cou.

-Raconte-moi encore quelque chose !
-Casse-toi de mon dos !
-D'abord je veux que tu me raconte quelque chose, exigeai-je.

Il poussa un soupir et alla soudainement en arrière ; je poussai un petit cri prise de panique, de peur qu'il tombe avec moi.

-Arrête, couinai-je. C'est bon, tu as gagné.
-Bien alors qu'est-ce que tu fous encore sur mon dos ?
-Ben j'ai plus envie de marcher.
-Putain, grogna-t-il. Cayla je te jure que je te fous dans le lac si tu descend pas et tu sais bien que je suis capable de le faire !
-S'il te plaît ! S'il te plaît !

Je posai mes lèvres sur sa joue alors qu'il marmonnait des paroles incompréhensibles.

-Tu me fais une pipe après ?
-Peut-être.
-C'est ça ouais.

Il passa ses mains sous mes cuisses et se remit en route.

-Justin.
-Quoi ?
-Ian ou Grey, je ne sais jamais qui est qui, m'a dit que vous vous étiez rencontré dans un foyer pour enfant.

Je le sentis se crisper et il resta silencieux un long moment.

-C'est là-bas que j'ai vécu pourquoi ?
-Mais ton oncle ?
-Il était en taule pour six ans.
-Oh. Et tu n'avais personne d'autre ?
-Eh bien, mon grand-père venait de mourir et il y avait bien le cousin de mon père mais celui-ci a toujours vécu dans son coin, je doute qu'il aurait pu prendre soin de mon frère et moi, alors nous avons tout d'abord vécu en famille d'accueil durant six mois d'enfer. Je ne parvenais pas encore à me faire à l'idée que j'avais perdu mes parents et puis on ne s'occupait pas vraiment de nous, à part nous loger et nourrir nous étions carrément mis à l'écart.
-C'est donc pour cette raison que vous êtes allés dans ce foyer ?
-En partie oui, répondit-il. Mais un soir, le fils aîné de cette putain de famille s'était amusé à m'emmerder comme il aimait le faire et je ne savais pas encore me défendre, il m'impressionnait bien trop alors Jarred sous un coup d'élan le poussa violemment et il dévala les escaliers. Ça a dégénéré, on a voulu s'expliquer mais c'était leur parole contre la notre alors nous avons atterrit dans ce foyer.
-Et ?
-Et j'étais content, au début, puis les jours et les semaines ont passés et je me suis rendu compte que ces années seraient un véritable enfer.

J'aurai voulu qu'il m'en dise plus mais il ne semblait pas avoir envie de parler de cette partie de sa vie, ce qui était compréhensible et de plus ces paroles me faisaient froid dans le dos. Il continua de marcher en silence et je me donnais cent claques mentales pour ne pas on arriva devant son immeuble où il me dégagea de son dos en me faisant tomber par terre..

-Un peu de délicatesse ça fait pas de mal, grognai-je.
-Écoute petite, je t'ai porté tel un chien jusqu'ici alors je crois qu'en matière de délicatesse tu en as eu assez pour aujourd'hui.
-C'est pas en me traitant de cette façon que tu auras ta pipe ! rétorquai-je.

Je me mordis la lèvre en m'apercevant que plusieurs personnes venaient de se tourner vers nous. Je me cachai rapidement derrière Justin, rouge de honte surtout que la plus part de ces personnes étaient âgées, à tous les coups elles devaient me prendre pour l'une de ses filles nymphomanes. Alors que Justin tentait de ne pas éclater de rire.

-C'est bien fait pour toi, cracha-t-il. Tu feras moins de caprices maintenant.
-Ce sont pas des caprices !
-T'as raison ouais.

On pénétra dans son appartement et la première chose qui m'interpella fut ce paquet emballé dans un beau paquet cadeaux rouge recouvert de ruban de la même couleur. Je regardai Justin avec interrogation et il me fit simplement un signe de tête m'informant que c'était ma surprise, alors sans plus attendre je me précipitais vers elle.

-Qu'est-ce que c'est ? demandai-je en secouant le cadeau.
-Au lieu de parler pour ne rien dire ; ouvre !

J'arrachai le papier cadeau sans plus délicatesse et découvris un coffret de taille moyenne, comme les coffret où l'on mettait les colliers de valeurs. Je me mordis la lèvre en souriant pensant avoir à faire à un nouveau collier de la part de Justin qui s'était assis près de moi et observait mes moindres faits et gestes. J'ouvris alors la boite pour y découvrir deux bracelets, entièrement recouverts de froufrou et de plumes noires et reliés par une chaîne en or.

-Wahoo, ils sont beaux ses bracelets, en plus les plumes sont toutes douces !

Justin s'esclaffa et leva les yeux au ciel. Personnellement, j'étais rassurée, j'avais cru que ce serait encore une chose folle et hors-norme.

-Alors tu aimes ?
-Ouais j'adore ! Par contre c'est bizarre qu'il y ait une chaîne, elle sert à quoi ? On peut l'enlever au moins ?
-Je sais pas, c'est livré comme-ça, me répondit-il en se retenant de rire.

Je le foudroyai du regard, j'avais l'impression qu'il se foutait royalement de moi. Mais quand même, ils étaient louches ces bracelets.

-On dirait des menottes, tu sais, celle qu'on utilise pour les jeux érotiques comme dans les films et...

Ca avait mit très long avant que l'information ne monte au cerveau. Oui, souvent j'avais des illumination mais à retardement comme là par exemple. Je fixai Justin qui m'offrait désormais un sourire entre le perversité et ce je ne sais quoi de débilité.

-Ne me dis pas que tu...

Je me relevai et il fit de même. Il comptait réellement me menotter. Alors je lui jetai ses sales menottes et lui tournai le dos.

-Tu peux rêver !
-Ca sera marrant !
-Pour toi ouais mais il est hors de question que tu me menottes espèce de taré !

Je me mis à courir vers la sortie mais il me rattrapa et m'empoigna fortement la taille, je m'accrochai alors à la poignet de la porte. Non mais oh ! Il était qui pour se permettre de me menotter telle une soumise, ok j'avais pas un fort caractère et il m'intimidait fortement mais ce n'était pas une raison !

[POINT DE VUE JUSTIN]

-Je te préviens Justin ; si tu ne me lâche pas dans les secondes qui viennent, je hurle comme jamais et même toi tu ne serais pas capable de me faire hurler de cette façon !
-Ca t'amuse de me provoquer hein, vas-y continue, tu joueras moins à ta maline après !

Ça n'avait pas était facile de l'attraper, je ne l'avais jamais autant vu aussi rapide dans ses gestes, elle qui d'habitude était si lente, on aurait dit qu'un malade lui courait après. Ah mais oui, c'était moi le malade, autant pour moi ! Je la jetai sur le lit et m'assis à califourchon sur elle.

-En fait, c'est ce que tu attends depuis le début ! vociféra-t-elle. T'es qu'un gros détraqué et tu caches bien ton jeu !

Je la laissais raconter ses idioties pendant que je m'occupais à immobiliser ses bras mains derrière son dos sans qu'elle ne s'en aperçoive, il n'y avait pas de barreaux sur mon lit, ce qui rendait la tâche plus compliquée mais encore plus excitante.

-Bien, et maintenant que tu as ligoté mes mains comment compte-tu retiré mon t-shirt ? questionna-t-elle.

Elle me prenait vraiment pour un imbécile. Je déchirai alors son haut et jetai les morceaux à terre en la regardant d'un sourire vainqueur. Ça faisait plus d'une semaine que nous n'avions plus eu de rapport sexuel car mademoiselle trouvait qu'il était mieux de parler que de baiser comme des bêtes. Eh bien non ! J'étais presque nymphomane, j'avais des besoins moi ! Je retirai mon gilet ainsi que mon haut.

Elle tentait de retirer ses liens mais c'est à peine si moi-même je savais comment est-ce qu'il fallait les enlever. Tant pis, ce n'était pas le plus important. Le plus important était qu'elle m'était offerte toute entière, ne pouvant pas bouger j'avais un libre accès sur les moindres parties de son corps. Je retirai ses bottines ainsi que ses bas puis elle leva les hanches pour que je puisse lui enlever son pantalon. Elle voulut alors me donner un coup de pied mais je lui saisis fermement les chevilles et y posai un doux baiser.

-N'essaie pas de m'avoir Justin, je ne te suivrai pas dans ton délire ! rétorqua-t-elle avant de se mordre la lèvre.
-Tu ferais mieux de la boucler sinon je te bande ta jolie bouche.

Elle lâcha un juron alors que je traçai une ligne imaginaire allant de sa cheville à sa hanche. Prenant soin de ne pas la toucher avec le reste de mon corps. Je me mis donc sur le côté et montai vers ses lèvres que je saisis pour un baiser langoureux avant qu'elle ne puisse dire un mot, je la sentait gigoter et semblait vouloir me supplier pour que je la libère.

-Jus...
-Chut.

J'admirai son corps simplement recouvert de sa lingerie. Il était beau, encore plus qu'avant, elle prenant plus soin d'elle désormais. Je parcourus son corps, savourant chaque recoin de sa peau, de son cou où j'y laissai plusieurs marques rouges, à sa poitrine dont j'en fis le contour avec ma langue. Elle se cambre et leva les hanches alors qu'un gémissement s'échappait de ses lèvres.

Je lui retirai son soutien et m'attaquait à un sein alors qu'une de mes mains s'aventurait entre ses jambes. Je caressai sa partie la plus intime alors que je savourai ma sucrerie, lui mordant sa peau brûlante pour simplement la rendre folle. Je remontai ensuite vers ses lèvres que je mordillai et tirai légèrement avant d'y penser ma langue.

Je retirai mon pantalon, me sentant à l'étroit à cause de mon érection, ma langue à l'instar de mon membre voulaient juste s'introduire en elle et lui donner tout le plaisir que je pouvais. Je m'attardai durant encore un moment sur sa poitrine donc j'étais si ravie de posséder. Elle laissa échapper un râle, ce qui eut pour effet de me rendre encore plus fiévreux. Il m'en fallait plus.

Alors de je descendis jusqu'à placer ma tête entre ses jambes. Après avoir fait une pause où je me plaisais à écouter sa respiration haletante ainsi que ses ronronnements si innocent mais qui attisaient encore plus mon envie d'elle, je lui retirai le dernier vêtement qu'elle avait et eus un sourire en voyant son entrée s'offrir à moi. Je savais qu'elle aimait et adorait ça.

C'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais décidé de l'immobiliser, le contact était primordial pour Cayla. Elle adorait me toucher, me griffer même et le fait de la priver de cette occasion la rendait folle, la preuve, le regard qu'elle m'adressait était partagé entre le désir et la haine.

Avec une seule lapée, de son entrée à son bouton de chair, elle cesse de refouler son plaisir et hurla le juron qu'elle se retenait de dire. Elle tenta désespérément de se libérer de ses liens et cambrait le dos comme jamais. Je savais bien qu'elle céderait après ça, c'était sa partie préférée et je me faisais une réelle joie de pouvoir lui accorder ce plaisir.

-Justin...s'il te plaît enlève ces trucs.
-Pas encore ma jolie, murmurai-je.

Je fis tournoyer ma langue autour de son paradis, lui tenant fermement les hanches pour ne pas qu'elle m'échappa. Je fermais les yeux, savourant cette gourmandise et écoutant attentivement tous ses râles toujours plus forts. Mes mains se baladaient sur ses fesses, son ventre et ses seins que je pétrissais avec le plus grand soin.

-Justin merde ! gronda-t-elle en frappant le matelas avec ses pieds.
-Patiente encore un peu.

Je remontai à son visage et collai mon front au sien.

-Reposes toi ma jolie, ce n'est pas encore terminé.
-Je me repose depuis que tu as commencé, lâcha-t-elle.

De la provocation. Voilà ce que c'était et pourtant cela suffit à me rendre fou. Je détestais lorsqu'elle faisait ce genre d'allusion, car j'avais ensuite l'idée qu'elle puisse se taper un autre mec, comme l'autre idiot donc je ne connaissais plus le nom. Merde, elle était à moi, c'était MA Cayla, personne d'autre n'avait le droit de la toucher.

Je me levai et allai prendre un préservatif qui se trouvait dans la commode, je retirai mon boxer et enfilai ma capote avant de revenir vers Cayla qui venait de serrer les cuisses. Mais prise d'une soudaine adrénaline bien trop forte, ceci n'était qu'un détail, pourtant posai ma bouche contre son oreille.

-On verra ça tout à l'heure, en attendant je vais te baiser Cayla, je vais te baiser à un tel point que même ce lit ne tiendra pas le coup.

Elle déglutit et je lui mordis son lobe avant de me redresser et de lui écarter les jambes. Elle se lécha la lèvre supérieure et s'en fut trop. Je m'introduisis en elle d'un coup de rein.

-Oh putain...gémis-je.

Je lui saisis les jambes et les bloquai autour de ma taille ; alors j'entrepris mes coups de reins, rapides et même violents. Mais il faut croire qu'elle semblait apprécier puisqu'elle semblait déjà avoir décollée.

-Alors ?
-Plus...plus vite, répondit-elle le souffle court.

J'exécutais sa demande et accélérai mais coups de reins, je mis ses jambes sur mes épaules pour avoir plus d'accès et profitai de ce moment. Je mis ma tête en arrière, râlant et grognant autant que possible alors qu'elle s'amusait à m'insulter. Elle devait être à bout, pourtant je ne parvenais pas à m'arrêter, c'était trop bon !

Le lit commença à bouger avec nous et je me sentis fier d'avoir eu raison en lui faisant part de mes avertissements. Je me retirai d'elle et la mis sur le côté pour pouvoir lui retirer ses menottes. Faisant une petite pression sur les fermetures, elles se défirent. Cayla poussa un soupir de soulagement et alors que je pensais qu'elle allait sûrement me rouer de coup, elle se jeta sur moi, certes, mais écrasa ses lèvres sur les miennes.

Elle nous fit basculer de manière à ce que je me retrouve coucher et elle sur moi. Ses mains se posèrent sur mon torse et elle m'offrit un sourire coquin.

-T'es qu'un malade.
-Pourtant le malade te fait hurler comme jamais.

Je lui donnai une tape sur sa fesse gauche et elle eut un petit cri de plaisir. Elle reprit notre baiser fougueux, nos langues se rencontrèrent et allèrent dans un combat sans merci pour prendre le dessus l'une sur l'autre. Elle entoura ses bras autour de mon cou et agrippa fortement ma chevelure. Elle prit ensuite mon membre en main, ce qui me donna plusieurs frissons et l'introduisit en elle.

Se laissant aller, elle fut sur le point de tomber en arrière mais je la retins. On bougea tous les deux et s'ensuivit une partie de déhanchés sensuels et accompagnés de vas et viens, nous étions en parfaite harmonie. Nos hurlements se firent plus forts, à un tel point que l'on faillit ne pas entendre la personne qui sonna à la porte.

-Il faudrait...ouvrir.
-On s'en moque, répliquai-je. Hurle plus fort...tu ne l'entendras...plus...

Elle passa ses mains dans ses cheveux, ses cris de jouissance étaient probablement la plus belle musique que je puisse écouter, ses déhanchés lui donnés ce côtés sexy et quant à ses seins qui semblaient m'appeler, ils étaient ma plus grande tentation. Mais cette maudite sonnerie me coupa dans mon élan. On jura tous les deux alors que cette personne continuer à s'acharner. J'aurai pu ne pas faire attention jusqu'à ce que Cayla se fasse moins entreprenante et cesse toutes actions.

-Justin vas ouvrir.
-C'est rien, je t'ai dit d'hurler plus fort, insistai-je en l'embrassant.
-Je sais mais...non...Justin vas-y.

Elle se retira et je poussai un grognement. Je me levai alors et m'entourai d'un peignoir qui traînait dans un coin. Putain, je ne sais pas qui a eu l'idée de venir m'emmerder en pleine séance de baise mais elle avait intérêt à avoir une bonne excuse. Et si ça avait été avec une autre nana, ça aurait pu passer mais pas avec Cayla merde ! J'adorai la baiser moi ! Je descendis au premier étage et ouvris la porte pour me retrouver face à une vieille femme.

-Mais c'est une vieille en plus !

Elle croisa les bras et fronça les sourcils.

-Oui et la vieille aurait deux choses à vous dire !
-Bien, alors dépêchez-vous s'il vous plaît avant que la fille qui est en haut ne se refroidisse.
-Je n'en reviens pas ! Écoutez-moi bien, ça fait des semaines que l'on supporte vos ébats avec votre copine blonde, chaque soir ou à n'importe quelle heure c'est toujours pareils alors cette fois-ci c'est la dernière fois !

Je levai les yeux au ciel.

-C'est bon, on était au deuxième étage aujourd'hui, comment avez-vous pu nous entendre ?
-A votre avis ? Vous hurlez si fort, que même mon voisin de palier vous entend ! Alors j'espère que c'est la dernière fois sinon je porte plainte ! Mes petits-enfants sont à la maison, quel exemple ça leur donne dites-moi !
-Simple, que le sexe c'est cool, répliquai-je. Sur ce je retourne à ma séance de jambe en l'air, merci d'être passé hein !

Je refermai la porte frustré. Non mais oh ! J'avais pas l'habitude d'être impoli avec les personnes âgées mais à partir du moment où l'on interrompe une partie de baise avec Cayla je ne pouvais pas laisser passer ça ! Je remontai dans la chambre où je vis Cayla jouer avec les menottes ; je savais qu'elle les aimerait.

-Allez ma jolie, on reprend.
-Tu peux rêver, lâcha-t-elle en s'enroulant dans les draps.
-Tu me dis toujours ça et au final tu cèdes toujours, répliquai-je. Allez ! À quatre pattes !

Elle me lança un regard noir et me lança les menottes au visage.

-Vas te faire voir ! Je ne suis pas ta chienne et ça m'a coupé de me faire interrompre aussi brutalement, s'expliqua-t-elle. Et d'ailleurs c'était qui ?
-La vielle d'en-bas qui nous demande de faire mins de bruit.

Elle écarquilla les yeux et poussa un cri, je remarquai alors les marques rouges qui apparurent sur son visage.

-La honte ! Maintenant tout l'immeuble va croire que je ne vis que pour le sexe. C'est de ta faute !
-Ouais t'as raison , c'est à cause de moi, soufflai-je. On peut reprendre où l'on en était maintenant ?
-Pas après ça, rétorqua-t-elle. J'ai trop la honte, je suis bloquée en fait, je ne peux plus rien faire.

Non mais j'hallucine. Tout ça parce qu'une femme qui était aux portes de la mort avait osé intervenir. Je détestais ces vieux bourgeois qui avaient probablement eu une vie gâchée ! Et Cayla ; si elle était un peu moins coincée on aurait commencé à hurler comme les malades.

-Tu fais chier à être aussi coincée, crachai-je en me couchant près d'elle.
-Coincée ? Tu veux rire ?! Je me suis faite menottée comme une...
-Soumise.

Elle me donna un violent coup de coude dans les côtes et voulu sortir du lit mais je la retins. Je collai ensuite mon torse à son dos.

-Ca t'amuse de me provoquer ?

J'hochai la tête tout en lui caressant le bras. Faisant de petits cercles avec mon doigt, je descendis jusqu'à son poignet qui était marqué par les traces qu'avaient laissés les menottes.

-La prochaine fois je t'attacherai aussi les chevilles.
-...
-Et pas la peine de me sortir un « tu peux toujours rêver », la coupai-je en l'imitant.

Elle ne répondit pas et je m'aperçus qu'elle somnolait un, alors je lui pinçai les fesses, histoire de la réveiller et surtout de la faire chier un peu plus.

-Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?
-T'es encore plus lunatique que moi, la taquinai-je. Tu vois, si on avait continué à baiser tu...
-Ok, si tu veux baiser tu réponds d'abord à une de mes questions, m'interrompit-elle en soufflant.
-Qui est ?
-Que s'est-il passé une fois que tu te sois retrouvé au foyer ?
-C'était l'enfer.
-Plus clairement.

Ce fut à mon tour de souffler, elle avait une véritable obsession pour ma vie et j'avais du mal à puisque j'avais la vie la plus pitoyable qui soit. Mais puisqu'elle voulait temps le savoir.

-Au début c'était cool, nous étions avec d'autres nouveaux, les adultes nous ont mis à l'aise et je me suis tout de suite dit que c'était bien meilleur qu'en famille d'accueil.

J'eus un rire en y pensant.

-J'étais un débile ; plus les semaines passaient et plus je me rendais compte que c'était bien plus compliqué que ça ne paraissait. Là-bas c'était chacun pour soit, les gosses se faisaient toutes sortes de crasses et notamment chez le plus âgés. Et les adultes étaient encore pires, ils avaient aussi leur problèmes et on servait en quelques sortes de défouloir. En y pensant bien, je pense que chacun avait un souffre-douleur principal.
-Et toi et Jarred, comment avez-vous fait ?
-Ben, pour Jarred c'était un peu plus facile, il a toujours été très sociable alors il a su s'entourer mais n'échapper pas aux menaces des personnes plus grandes, durant un moment il en a aussi subit, le racket, l'intimidation.

Je fis une pause, en y pensant, je me rendais compte que nous en étions au même point lui et moi, je me forçais à croire qu'il avait eu plus de chance que moi mais il faut croire que c'était faux, du moins au début.

-Quant à moi, ce n'était pas si simple, repris-je. Je venais d'avoir sept ans, j'étais timide presque introverti, j'avais peur d'aller vers les autres, ils m'intimidaient, tous. Alors je restais dans mon coin, je m'occupais comme je pouvais.
-Tu n'avais vraiment pas d'amis ?
-A part mon frère non. Tu sais le nom des Bieber a eu des moments d'impuissance. Je veux dire, avant la mort de mon grand-père, nous avions une sale réputation, mon oncle était en prison, mon grand-père avait toujours été lié avec plusieurs organisations louches de la ville et était impliqué dans le détournement de fond, trafic et toutes ses conneries. Alors ne t'étonne pas si on est si mal vu.
-Et ton père ?
-Mon père avait aussi eu des ennuis avec la justice, il a fait deux ans de taule pour avoir détourné des millions, qu'il a tout perdu à son arrestation. Même ma mère a fait de la taule, c'est pour dire qu'on est tous destiné à faire, au moins une fois dans notre famille un tour derrière les barreaux.

Elle rigola et posa sa tête sur mon épaule.

-Mon père s'est ensuite posé et a voulu se donner une autre chance loin de cette merde, et ça a marché, durant un temps.
-Je comprend mieux, songea-t-elle. Mais comment es-tu devenu comme-ça si tu étais si timide à l'époque ?
-C'était bien pire que de la timidité, j'étais un trouillard et je comptais beaucoup sur Jarred pour me protéger. Mais il a grandi, il devenait ado et il avait autre chose à faire que de sans cesse sur-protéger son petit-frère peureux. Alors il a commencé à s'éloigner de moi, pendant que je supportais et encaissais toutes ces humiliations, il s'amusait avec ses potes.

Je me mordis la lèvre. Mais je le comprenais, j'aurai fait exactement la même chose, en fait s'il m'avait mis de côté c'est simplement parce qu'il ne pouvait rien faire de plus. Il s'était prit plusieurs coups pour moi, m'avait toujours défendu et je n'avais rien fait en retour, il avait eu sa claque de surveiller un gamin, il avait juste voulu vivre sa vie. Je ne pouvais pas le blâmer pour ça.

-Mais c'est tant mieux qu'il m'ait un peu oublié car j'ai eu l'occasion de m'endurcir, de me débrouiller seul et de ne compter que sur moi-même.
-Dean et toute ta bande, vous vous êtes tous rencontré au foyer ?
-Oui, c'est Dean que j'ai rencontré en premier, j'avais dix ans, il venait d'arriver après avoir eu plusieurs familles d'accueils, il en eu encore beaucoup après mais revenait tout de suite après. On ne s'est pas tout de suite entendu, il était hautain, alors je le prenais pour un petit merdeux.

C'était probablement la seule chose positive durant ces années, j'avais rencontré mes amis, les seuls et les vrais, je ne pense pas que j'aurai pu devenir plus fort s'ils n'avaient pas été là.

-Lorsque Jarred eut seize ans, il commença à trafiquer pour se faire du fric et puis, il faisait passer la drogue ainsi de suite jusqu'à se retrouver dans un gang malfamé de la ville.
-Et...
-Arrête avec tes question, dis-je en posant un doigt sur sa bouche. Mon oncle a été condamné pour quatre ans, mais au lieu de sortir plus tôt pour bonne conduite il est sortit un an après pour mauvaise conduite, totalement à l'ouest celui-là. Et à sa sortie, il dû attendre un an pour se réintégrer et pouvoir nous prendre sous son aile.
-Mais comment a-t-il fait pour être si riche alors que votre famille était fauchée ?
-En dehors de notre réputation de mafieux, notre famille est aussi connue pour son talent dans les affaires ; légales cette fois. Ça n'a pas été dur pour mon oncle de remonter la pente.

Je passai ma langue sur mes lèvres et fermai les yeux. J'avais passé six ans dans ce foyer de merde, six ans à souffrir comme un chien avec d'autre personne qui n'en valait pas le coup, six ans à me forger un caractère d'acier, de salaud, tout ça pour pouvoir faire du mal sans avoir mal.

-Je ne suis pas né salaud, c'est cet endroit qui m'a rendu comme-ça.
-Je le sais bien, dit Cayla en posant ses lèvres sur les miennes. Et ensuite ?
-J'ai plus envie de parler là.
-Quoi ? Mais tu ne vas pas me laisser sur ma fin ? S'il te plaît Justin, dis-moi plus de choses !
-Tu n'as qu'à t'inventer la suite, répliquai-je blasé.

Elle se mit alors à parler, je ne sais pas si elle m'engueulait ou si elle s'imaginait vraiment une suite mais cela dit, je m'en moquais. J'avais trop parlé, je n'aimais pas parler autant, ça me fatigué. Je refermai les yeux et me laissai bercer par ses paroles qui pour moi n'avait aucun sens. Elle parlait beaucoup trop, elle en devenait agaçante, si c'était un homme je l'aurais déjà mis mon poing dans la figure pour le faire taire. Elle avait juste de la chance d'être Cayla et d'être adorable.

[POINT DE VUE CAYLA
le lendemain
11:20 am]

Assise sur le siège passager, je me forçais à continuer à bouder pour la frustrer mais il fallait croire que rien ne pourrait gâcher sa bonne humeur. Aujourd'hui était une journée spéciale pour Rebecca, le centre commercial avait rouvert ses portes après trois mois de travaux, alors elle ne pouvait pas louper cet événement.

-Arrête de bouder Cayla, tu pourras t'acheter ce que tu voudras !
-Mais je ne veux rien acheter, je veux juste rentrer à la maison, couinai-je en croisant les bras.
-Tu mourras vite si tu continues à être aussi casanière.
-Gna gna gna, à chaque fois que tu vas faire les courses, tu deviens une vraie hystérique.
-N'importe quoi, nia-t-elle.

Je sortis de la voiture et claquai la portière, on entrant dans le hall, je pus me rendre compte que j'étais bien la seule à ne pas être aussi enthousiaste. J'aimais faire les magasins, mais je n'aimais pas voir ma tante se prendre la tête avec une autre femme pour une ceinture en cuir. J'eus du mal à avancer avec la foule qui était entassée à l'intérieur comparée à Rebecca qui, perchée sur ses haut talons de 14 cm, se déplaçait sans difficulté.

-Oh, vous pouvez faire gaffe ! grogna-t-elle à l'encontre de quelqu'un qui venait de la bousculer.

Je levai les yeux au ciel alors qu'elle me traînait dans une boutique de prêt-à-porter. À peine entrée dans la boutique, j'allai m'asseoir sur un fauteuil qui se trouvait à l'entrée des cabines d'essayage et attendait patiemment. Je la voyais de temps en temps passer pour se diriger vers une cabine, puis revenir en se disant qu'elle n'avait pas prit assez d'articles. Elle était comme-ça Rebecca.

-Lâche cette robe pauvre fille, je l'ai vu la première !

Je me redressai et la vis face à une femme, tenant le côté d'une robe alors que Rebecca tenait l'autre.

-Non mais vous vous prenez pour qui à me parler sur ce ton !
-Je me prend pour qui je veux ! s'exclama Rebecca. Lâche cette robe tout de suite !
-Hors de question, de toutes manières, vous ne pourriez même pas entrer à l'intérieure.

Alors Rebecca se transforma, elle poussa un cri et voulu se jeter sur cette bonne femme mais je m'interposai et tenter de calmer ma tante, si folle mais si amusante.

-Pousse-toi Cayla, elle va voir !

Certaines personnes tentèrent d'intervenir alors que Rebecca se jeta entièrement sur la femme qui se retrouva à terre. Vous voyez pour qu'elle raison est-ce que je détestais venir dans ce genre d'endroit avec elle, c'était toujours le même scénario ! Heureusement, la sécurité intervint et les deux vigiles redressèrent Rebecca.

-Lâchez-moi, c'est elle qu'il faut arrêter, se défendit-elle.
-Calmez-vous madame, vous allez vous expliquer toutes les deux.
-Attends-moi ici Cayla, me dit-elle alors qu'elle sortait du magasin.

Tous les regards se posèrent alors sur moi et je baissai la tête rouge de honte. Pourquoi ce genre de chose ne tombait toujours que sur moi ? Je m'empressai à mon tour de sortir de cet endroit et j'aurai aussi voulu sortir cette scène de mon esprit à tout jamais. Rebecca était une shopping addict, mais il fallait vraiment qu'elle pense à se soigner.

Mais je ne pouvais pas la blâmer sur ça, elle travailler extrêmement dure, elle méritait donc de se faire plaisir. Et d'un autre côté ça faisait plaisir d'avoir une tante qui ne se laisse pas faire. Je souris bêtement, je comprenais pourquoi est-ce Justin ne sortait jamais avec elle, ils avaient tous les deux une grande gueule.

Perdue dans mes pensées, je ne m'aperçus pas de la personne qui arrivait droit devant moi et fonçai droit sur elle. Son sac tomba à terre et je m'empressai de me baisser pour le ramasser en lui présentant mes excuses. Je me redressais alors en posant mon regard sur elle et crus à cet instant halluciner.

C'était une jeune femme, un peu plus grande comparée à moi, elle était blonde comme moi, avait des yeux bleus-verts comme moi, le même visage fin comme moi. Elle aussi m'observait et avait cette ride sur le front en fronçant les sourcils, exactement comme moi. À peu près tout chez elle me faisait croire que je me trouvais devant un sosie, elle était peut-être plus mûre mais cela ne changeait rien. Je n'aurai pas pensé croiser une personne qui me ressemble à ce point un jour, et si elle aurait fait partie de ma famille, je l'aurai sûrement su. Ou alors ce n'était qu'une impression.

-Je...je suis désolée, je ne vous avais pas vu, m'excusai-je assez timidement.
-Ce n'est rien, dit-elle en me souriant.

Et ce sourire.

-Par contre, je...je ne sais pas si c'est correct, ajouta-t-elle. Mais vous avez une forte ressemblance avec...
-Vous, la coupai-je. Je l'ai remarqué et c'est assez troublant.
-Je vous l'accorde.

Elle eut un rire. On se ressemblait grandement, mais il y avait aussi ce petit truc qui faisait la différence mais je ne savais quoi. En attendant, je ne savais pas si je devais m'en amuser comme elle ou avoir peur de voir que j'avais une sorte de « fausse jumelle » qui traînait dans la même ville que moi. Autant s'en aller et oublier ça.

-C'est vraiment bizarre, dit-elle.

On passa notre main dans nos cheveux, au même moment, de la même manière, j'en étais abasourdie.

-Je dois y aller, déclarai-je. Ma tante a eu un problème avec la sécurité du coup...
-Oh, la femme qui se débattait comme une folle est ta tante, ben dis donc, à première vue on ne dirait pas.
-Elle a un caractère spécial, pouffai-je.
-J'ai vu ça.

Je voulus prendre mes jambes à mon cou et allai rejoindre Rebecca je ne sais où mais elle m'intriguait beaucoup trop.

-Bien alors je vais te laisser aller la rejoindre, dit-elle toujours en souriant.
-Ben c'est qu'ils ont tout changé, du coup je pense que j'aurai du mal à trouver le service de sécurité.
-Si tu veux je peux t'accompagner, même-ci je viens de revenir à Chicago, je me souviens très bien de cet endroit et je suis déjà allée dans le QG plusieurs fois!

Je me pinçai la lèvre, hésitante, mais puisque j'étais si curieuse et que je voulais temps savoir qui était cette fille, je me décidai à accepter sa proposition.

-Si ça ne te dérange pas, je veux bien.
-Aucun problème. Et puisqu'on y va ensemble, je pourrai au moins savoir ton nom ?
-Cayla et toi.
-Lauren, je m'appelle Lauren...

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Hello! Un nouveau chapitre de posté. J'aimerai vraiment que vous commentiez ce chapitre pour me dire ce que vous en pensez. J'espère que la fin vous a plu, personnellement j'adore sa laisse beaucoup de suspens.

Si vous saviez à quel point j'avais hâte de poster ce chapitre, je dirai que c'est le chapitre déclencheur de l'histoire.

-Vous aimeriez que Justin laisse tomber Cayla et retourne avec Lauren?
-Ou qu'il l'envoie chier et reste avec Cayla?

N'hésitez pas a commenter chaque paragraphe.

Un vote et un avis ne font pas de mal. Merci xoxo ❤️

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