Chapitre 8



Quelqu'un tambourine à sa porte.

— Hmpfff ! grommelle-t-il, l'oreiller sur la tête.

— Jungkook ! Lève-toi ! Il est onze heures.

— Hmphh...

Malheureusement, Yoongi n'est pas du genre à accepter la défaite. Jungkook entend la poignée tourner, puis des pas s'approcher de son lit, puis un silence – avant que son oreiller ne lui soit brusquement arraché, une expérience aussi traumatisante que lorsqu'on lui enlève ses écouteurs sans prévenir lorsqu'il est plongé dans sa musique.

— Hyung ! grogne Jungkook. Je veux dormir !

— Non. T'as déjà passé la journée d'hier dans ton lit, c'est hors de question que tu recommences.

Derrière sa frange de cheveux blond platine, Yoongi le fixe d'un air sévère. Vaincu, Jungkook s'assoit dans son lit.

— Je croyais que tu devais bosser.

— Je suis en train. Je perds du temps à cause de toi.

— Fallait me laisser dormir. J'ai rien d'autre à faire, de toute façon.

— Oh que si. Tu vas te préparer, on mange ensemble en ville ce midi. Je t'invite.

Jungkook relève la tête, légèrement amadoué.

— C'est vrai ?

— Oui. Mais uniquement si tu sors de ce lit.

— Bon, bon, OK.

Alors que Yoongi sort de sa chambre, Jungkook tâtonne à l'aveugle pour trouver son téléphone portable, puis jure en découvrant qu'il n'a plus de batterie. Il le laisse branché le temps d'aller prendre une douche méritée, puis grogne à nouveau lorsqu'il découvre tous les messages et appels en absence que lui ont laissés Taehyung et Jimin.

Jungkook lâche un soupir en se rasseyant sur le lit.

Il sait que ce n'est pas de la faute de Taehyung. Il en est parfaitement conscient. Et pourtant, une peur instinctive, une sorte de mauvais pressentiment, le pousse à refuser de répondre à ses messages, de prendre ses appels. Il a été viré de son travail parce qu'il est allé boire un verre avec lui.

Il a juste besoin d'un peu de temps.

Heureusement, Yoongi était là pour lui, hier, quand il est rentré à la maison à neuf heures trente du matin à peine, ses affaires en mains. Quand il l'a vu entrer, alors qu'il était en train de se préparer un café glacé dans la cuisine, il a écarquillé les yeux. Le simple fait de pouvoir tout lui raconter a déjà fait un bien fou à Jungkook, mais le plus surprenant, c'était le câlin maladroit offert par son colocataire, qui en est généralement avare.

Par la suite, au cours de la journée, alors qu'il travaillait, il n'a pas cessé de sortir de son studio à tout bout de champ, sous tel ou tel prétexte, mais venant en réalité voir comment se sentait Jungkook.

Le fait de savoir que quelqu'un se soucie de lui parvient à alléger un peu la colère que Jungkook ressent vis-à-vis de son licenciement, mais il y a autre chose qui lui pèse sur le cœur : cette histoire de drogues.

Taehyung doit être au fond du trou.

En toute honnêteté, Jungkook ne sait pas comment réagir. Un peu blessé que Taehyung lui ait discrètement demandé si c'était lui qui avait arrêté ses amis, il a préféré ne rien répondre, mais à présent, il lutte entre plusieurs sentiments ; l'inquiétude qu'il ressent pour Tae, la vexation à l'idée que Tae ait pu le croire capable de mettre ses amis en prison sans même le prévenir, et cette impression persistante que fréquenter le chanteur est plus dangereux qu'il n'y paraît – que ce soit pour lui ou pour Taehyung.

Lorsque Jimin l'appelle pour prendre de ses nouvelles, Jungkook ne sait toujours pas ce qu'il est censé ressentir.

— J'ai été viré, hyung, lâche-t-il après cinq secondes de conversation.

Quoi ? Mais pourquoi ?

— Parce que je suis ami avec Tae.

Un silence stupéfait lui répond, et Jungkook soupire.

— Tu sais quoi ? J'ai même pas envie d'en parler, en fait. J'ai plus envie de parler de ces connards. Ils ont gagné.

— Au moins, dit Jimin d'un ton hésitant, tu n'as pas eu besoin de prendre toi-même la décision de partir... Ils ont choisi pour toi. Tu vas pouvoir commencer quelque chose de nouveau, de plus sain.

Bien entendu, Jungkook est assez d'accord avec cette logique, mais il a tout de même l'impression qu'il a perdu, alors qu'il s'était juré de ne jamais perdre.

— Mais je ne comprends pas comment tu peux avoir été viré à cause de Taehyung, reprend Jimin d'une petite voix, curieux de savoir ce qui s'est passé.

— En fait...

Mais à ce moment-là, Yoongi tambourine à sa porte.

— Jungkook, t'es prêt ? On y va ?

— Faut que j'y aille, hyung, je vais manger avec mon coloc. On se rappelle, OK ?

Jimin a visiblement envie d'en savoir davantage avant qu'il ne s'en aille, mais Yoongi s'impatiente de plus en plus, et Jungkook est presque obligé de lui raccrocher au nez. Il lui envoie rapidement un petit message d'excuse en promettant de tout lui raconter plus tard, avant d'aller retrouver Yoongi.

Le petit restaurant dans lequel l'amène Yoongi est dans la rue en bas de chez eux, pour qu'il puisse retourner au travail assez vite. Son colocataire aime le bulgogi, et comme c'est lui qui paie, c'est lui qui choisit. (Mais Jungkook ne dit jamais non à la viande grillée, de toute façon.) Il n'y a pas grand-monde dans le resto, ce qui les arrange bien, et ils s'installent face à face à une table contre le mur.

Ils sont en plein milieu du repas (qui est légèrement embarrassant, car Yoongi n'est pas toujours le plus causant des colocataires, et il a l'air parfaitement à l'aise avec le silence, ce qui n'est pas du tout le cas de Jungkook) lorsque son portable se met à vibrer sur la table à côté de lui. La Star, indique l'écran. Yoongi lui jette un regard un coin, mais ne fait pas de réflexion. Mais lorsque l'appareil se remet à sonner, deux minutes plus tard à peine, il regarde Jungkook d'un air curieux.

— Tu ne réponds pas ? Ça a l'air urgent.

Jungkook hausse les épaules, mal à l'aise.

— Je croyais que t'appréciais ce type, ajoute Yoongi.

— C'est le cas, assure Jungkook.

— Tu sais que ce n'est pas de sa faute, hein ?

Surpris, Jungkook relève les yeux vers lui.

— Ton chef t'a viré "parce que tu es ami avec Kim Taehyung". Mais il t'aurait viré si tu avais renversé du café par terre ou si tu avais mélangé de la paperasse. Tu es un employé modèle et il ne parvenait pas à trouver de bonne raison pour pouvoir te dégager ; il a pris ce qu'il pouvait trouver. Ce n'est pas de la faute de Kim Taehyung. Le seul responsable, c'est ton chef.

— Je sais...

— Alors pourquoi tu l'ignores ? Tu m'as dit que vous étiez amis, non ? Il trempe dans un scandale de drogue dont il n'est même pas responsable. Il a probablement besoin de ses amis pour le soutenir.

— C'est malin, maintenant je me sens coupable, marmonne Jungkook. Je voulais juste un peu de temps pour savoir comment réagir. Je ne sais pas si c'est une si bonne idée d'être ami avec une célébrité.

— Il y a question très simple à te poser pour le savoir : si tu coupais les ponts avec lui maintenant, est-ce que tu le regretterais ?

Jungkook réfléchit – mais en vérité, la réponse est parfaitement limpide.

— Oui.

— Dans ce cas, tu sais déjà ce que tu vas faire. Vous êtes amis. Vous pourriez même devenir plus que ça, si j'en crois ce que tu me dis. Tu as déjà fait ton choix, Jungkook. Tu l'as fait le jour où tu lui as envoyé un message pour le revoir.

Jungkook fixe Yoongi, frappé par la justesse de sa déclaration.

— Alors rappelle-le, continue celui-ci. Et vite.

— Ok, ok. Je le rappellerai après le restaurant.

Lorsqu'ils finissent de manger, un peu plus tard, il se rend compte d'une chose : il a l'estomac plein, mais le cœur plus léger. Yoongi a réglé son problème.



— Taehyung ?

— Jungkookie !! s'exclame celui-ci immédiatement, après avoir répondu à la deuxième sonnerie. J'ai entendu dire que tu avais été viré de ton boulot à cause de moi, mais Jimin ne m'en a pas dit plus, qu'est-ce qui s'est passé ? Ça va ?

Jungkook, assis sur son canapé, se frotte le visage, dans une vaine tentative de calmer sa culpabilité. Depuis la veille, il ignore Taehyung parce qu'il est indirectement responsable de son licenciement, tandis que Taehyung, de son côté, s'inquiète pour lui alors qu'il est en plein dans un scandale qui risque de mettre fin à sa carrière.

Jungkook s'en veut.

— Je suis désolé, continue Taehyung, je suis désolé, Jungkookie, je sais que c'est nul d'être ami avec moi, je...

Brusquement, Taehyung se tait – et Jungkook, en entendant sa respiration hachée, comprend aussitôt qu'il se retient de pleurer. Peut-être même qu'il pleure déjà, en silence.

Et il s'en veut terriblement.

— Taehyung, c'est moi qui suis désolé, je...

Mais il s'arrête, lui aussi ; il a l'impression que rien de ce qu'il ne dira par téléphone ne sera suffisant pour s'excuser, et refermer l'écart qui s'est creusé entre lui et Taehyung depuis la veille.

— Où est-ce que tu es ? demande-t-il alors. On peut se voir ?

Immédiatement, il perçoit un changement d'attitude chez Taehyung, aussi clairement que si l'autre se trouvait devant lui.

— Se voir ? demande-t-il, intéressé, après un petit reniflement. Tu veux qu'on se voie ?

— Oui... On a beaucoup de choses à se dire et je préfère te les raconter en face. Mais peut-être que tu es occupé ?

— Non non, s'empresse de répondre Taehyung. Je devais encore être au Japon, alors je n'ai rien sur le planning, et puis avec ces mena...

Il s'interrompt brusquement.

— Avec ces quoi ? lui demande doucement Jungkook.

— Je suis à Big Hot, reprend Taehyung sans poursuivre le fil de son idée précédente. J'y suis jusqu'en fin de journée. Tu veux me retrouver ici ? Je n'ai pas le droit de sortir, c'est un peu le bordel, dehors, mais toi tu peux venir, si tu veux. Je dirai aux types de l'accueil de te faire entrer.

— T'es sûr ? J'ai le droit d'entrer là-dedans ?

— T'inquiète pas pour ça, répond Taehyung avec un sourire dans la voix. Je suis une star, je peux faire tous les caprices.

— Bon. Je me mets en route, alors.

— Merci, Jungkook.

Avec un sourire, Jungkook met fin à la conversation, puis laisse un mot sur la table à l'intention de Yoongi, afin qu'il sache à quel point son aide a été utile : "Parti retrouver Taehyung à Big Hot."

Les locaux de la boîte qui produit Taehyung et certains des plus gros groupes de K-Pop du moment sont impressionnants. Jungkook lève le nez au ciel – le bâtiment est au moins aussi haut que l'immeuble résidentiel de Taehyung, et brille comme un diamant, avec ses vitres partout, qui à cette heure de l'après-midi reflètent le soleil. Lorsqu'il entre à l'intérieur, il doit d'abord passer un portique de sécurité, puis il se dirige vers l'accueil, où deux employées s'occupent des visiteurs. Jungkook s'avance vers la seule des deux femmes qui est disponible.

— Excusez-moi ? demande-t-il en arrivant devant elle. Je dois voir Kim Taehyung...

La jeune femme lève les yeux vers lui et lui adresse un sourire incrédule. Jungkook peut presque lire en toutes lettres les pensées qui traversent son cerveau. Si c'était si facile que ça de rencontrer Kim Taehyung, toutes les groupies de Corée du Sud seraient réunies dans le hall en ce moment précis.

Et merde. Taehyung avait dit qu'il les préviendrait.

Heureusement, à cet instant, Jungkook entend crier son nom derrière lui – lorsqu'il se retourne, il voit Taehyung sortir d'un ascenseur et se précipiter vers lui. Il est vêtu d'un bas de jogging noir extra-large, d'une chemise bleue qui doit faire deux fois sa taille et de tatanes noires ; ses cheveux blonds et raides sont en bataille, il n'est pas maquillé et il a des cernes sous les yeux, et pourtant, Jungkook le trouve une fois de plus irrésistible. C'est l'effet Kim Taehyung.

— Désolé, j'ai oublié de leur dire ! s'exclame-t-il en arrivant à côté de lui. C'est bon, c'est bon, il est avec moi.

Jungkook ne peut s'empêcher de jeter un petit regard triomphant à la femme, qui a l'air pétrifiée sur place. Mais il s'efforce de ne pas jubiler trop visiblement – la pauvre ne faisait que son travail, après tout. De toute façon, il n'en a même pas vraiment le temps ; Taehyung l'a pris par le poignet et l'entraîne avec lui dans l'ascenseur.

Une fois que les portes se referment sur eux, Jungkook se fige lorsque Taehyung pose la tête sur son épaule. Il compte dix secondes, pendant lesquelles il reste immobile comme une statue, avant que Taehyung ne se relève en lâchant un soupir.

— Désolé, marmonne-t-il. C'est une journée de merde.

Jungkook sent son cœur se briser.

— Taehyung, commence-t-il, je suis désolé...

— Pas ici, l'interrompt Taehyung. On sera plus tranquilles dans ma loge.

Les loges, au quinzième étage, se succèdent les unes après les autres, et celle de Tae, qui est l'artiste qui rapporte le plus de sous à Big Hot, fait partie des plus grandes ; c'est-à-dire qu'elle fait quinze mètres carrés au lieu de dix et qu'il y a un tout petit cagibi accolé, qui lui sert de dressing. Les stores sont tirés, pour les protéger du soleil ; il y a dans la pièce une table rectangulaire, collée contre un mur, deux chaises sur lesquelles sont jetés des vêtements pêle-mêle, un canapé (recouvert par d'autres fringues) avec une table basse devant, quelques posters (y compris du groupe dont il a autrefois fait partie avec Jimin, BTV), et un portant (qui croule, naturellement, sous les vêtements) sur le côté.

Il y a même un tout petit coin cuisine, avec un évier et un plan de travail sur lequel est posée une bouilloire, que Taehyung remplit pour leur faire du thé (Jungkook se souvient qu'il a dit qu'il n'aimait pas le café – tant mieux, parce qu'il n'aime pas ça non plus).

Lorsque l'eau est chaude, il la verse sur les sachets, apporte les deux mugs sur la petite table basse et fait signe à Jungkook de s'installer à côté de lui sur le canapé – après y avoir fait de la place en enlevant les habits pour les balancer sur le portant à l'agonie. (Sous tout ce poids, c'est un miracle qu'il tienne encore debout.)

— Alors, Jungkookie, dit-il doucement en s'installant en face de lui en tailleur, qu'est-ce qui s'est passé au boulot ? Pourquoi Jimin dit que c'est de ma faute si tu as été viré ?

Jungkook s'efforce de ne pas se laisser distraire par les minuscules particules de lumière qui passent à travers le store pour illuminer ses cheveux blonds, et soupire. Pour que Tae comprenne, il faut qu'il lui raconte le harcèlement moral, ce qu'il a soigneusement évité de faire jusque-là, parce qu'il ne voulait pas être pris en pitié.

Mais il faut bien y passer.

— Après avoir abandonné mon rêve d'aller à Séoul avec Jimin et de faire de la danse professionnellement, je ne savais pas trop quoi faire de ma vie, confie Jungkook. J'ai fait quelques petits boulots, puis j'ai décidé de faire mon service militaire assez tôt, à dix-huit ans, pour que ce soit derrière moi. Je l'ai fait dans la police, et ce n'était pas si mal que ça, alors en sortant du service, j'ai décidé d'y rester, et j'ai été recruté officiellement. On m'a affecté à un petit poste de proximité et tout se passait très bien.

Taehyung le regarde, attentif – quand on y pense, Jungkook ne l'a plus revu depuis qu'ils sont allés boire un verre dans ce bar ensemble, mais rien n'a changé dans la façon dont Taehyung boit ses paroles, comme s'il disait les choses les plus importantes du monde. Il regrette d'autant plus de l'avoir ignoré pendant une journée entière. Il ne méritait pas ça.

— Et puis un nouveau collègue est arrivé, Cha Eunwoo, et il y a eu un feeling entre nous. J'ai pris la température pour voir s'il était intéressé, il a répondu positivement... Bref. Rétrospectivement, ce n'était pas l'idée du siècle, mais on ne s'en est pas rendu compte, sur le moment. On était ensemble depuis un mois quand nos collègues nous ont pris en flagrant délit, bêtement, un jour où on s'est vite fait embrassés dans les vestiaires, quand on se changeait après le travail. C'était stupide de notre part, mais on était un peu inconscients, et on ne pensait pas que ce serait si grave. Le harcèlement a commencé aussitôt. C'est remonté à mon chef. On n'a pas eu de sanction parce que c'était techniquement hors de nos heures de service, mais tout le monde s'est retourné contre nous. Eunwoo a démissionné une semaine après seulement. Moi, j'ai tenu...

Doucement, Taehyung avance la main et saisit celle de Jungkook. Elle est chaude et douce, et sans s'en rendre compte, Jungkook entremêle ses doigts avec les siens.

— Hier matin, quand je suis allé travailler, mon chef m'a fait venir dans son bureau pour me raconter que tes amis avaient été arrêtés au cours de la nuit. Il savait qu'on était amis, il avait vu les photos dans les tabloïds. Il n'attendait que ça, une occasion... Il a dit qu'il y avait probablement de la drogue aussi chez toi lors des deux premiers tapages nocturnes, et que je n'avais rien dit parce qu'on était amis et que je te couvrais. Il a prétexté un manquement au devoir pour me virer.

Taehyung se redresse, horrifié.

— Quoi ?! Mais c'est faux !

— Bien sûr que c'est faux. Même lui, il sait que c'est faux. Mais c'était l'occasion rêvée.

Rien qu'à raconter l'histoire une nouvelle fois, il se sent profondément révolté, mais il est temps qu'il prenne un peu de recul ; la situation n'est pas meilleure pour Tae, qui risque de voir sa carrière exploser en vol.

— C'est pas grave, dit-il doucement alors que Taehyung triture ses mains, l'air inquiet. Je voulais rester le plus longtemps possible, parce que j'étais têtu, mais Jimin avait raison : ce n'était pas un bon environnement de travail. Je trouverai quelque chose de mieux. Et toi, alors ? Ce n'est pas trop dur ? Je suis désolé d'avoir ignoré tes appels... J'étais tellement dépité. Je voulais prendre un peu de temps pour encaisser.

— Je comprends, assure Taehyung. T'inquiète pas, Jungkookie.

— C'est Jungkook, sourit-il.

— J'ai flippé quand Jimin m'a raconté que tu avais été viré à cause de moi, poursuit Tae sans relever (et sans lâcher les mains de Jungkook). La journée a été dure. Pas juste à cause du scandale, même s'il y a de ça aussi, mais...

Taehyung se lève et commence à faire les cents pas, nerveux. Puis il se tourne vers Jungkook, et lui avoue à mi-voix, comme s'il était embarrassé, comme si c'était de sa faute :

— J'ai reçu des menaces de mort.

Quoi ?! s'exclame Jungkook en se levant aussitôt. Des quoi ?

— Quelqu'un a posté une lettre dans la boîte aux lettres en bas de l'immeuble. Ça dit quelque chose comme "je vais te trouver et je vais te tuer".

Quelqu'un a trop regardé Taken, pense Jungkook, avant d'être frappé de plein fouet par l'horreur de la chose. Il existe une personne, en ce monde, qui veut voir Taehyung mourir. L'idée lui aurait déjà semblé stupide avant de le connaître, car même lorsqu'il n'était qu'une star qu'il apercevait à la télé ou entendait de temps en temps à la radio, il avait déjà l'air d'être une boule de gentillesse ; mais elle lui paraît encore plus inconcevable maintenant, alors qu'il le connaît et qu'il sait que Taehyung a un cœur énorme et qu'il serait incapable de faire du mal à une mouche. Qui peut avoir assez de haine en soi pour souhaiter la mort d'un être aussi extraordinaire ?

— Oh mon Dieu, bredouille-t-il. Taehyung... Et qu'est-ce que vous allez faire ?

— Big Hot va prendre des précautions, répond-il. Un chauffeur me raccompagnera, je n'aurai plus le droit de sortir seul...

Brusquement, il s'interrompt et se poste en face de Jungkook, qu'il regarde d'un air interloqué.

— Qu... Quoi ? demande celui-ci, perturbé.

— Tu étais policier.

— Euh... Oui ?

— Et tu n'as plus de boulot.

— ...Non ?

Taehyung prend une inspiration. Puis lâche la bombe.

— Est-ce que tu voudrais être mon garde du corps ?


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