Jérôme Laird, notre Numéro 4.
Le chien de garde du Roi, comme l'appelle Adam, porte très bien son surnom. En la remarquable absence de notre leader, il est la figure d'autorité au sein du groupe. Toutes les informations et les décisions passent par lui, si bien que même Senri et Ash, les autres membres fondateurs le tiennent en très haute estime.
Je ne sais pas si c'est à cause de son rôle dans le groupe ou si c'est tout simplement sa personnalité, mais il est très distant et antipathique. On dirait toujours qu'il est forcé d'être parmi nous. Il a une aversion particulière notoire pour Adam qui s'explique par l'insouciance de ce dernier.
Et pour une raison que j'ignore aujourd'hui encore, il se méfie de moi, et ce depuis mon intégration.
Alors j'avoue avoir été étonnée qu'il demande à me parler en privé, dans un café, alors même qu'il a donné pour consigne d'éviter les rassemblements entre membres du groupe suite au massacre de Capri.
L'air grave qu'il a en me fixant depuis maintenant une minute me donne des frissons et plus que jamais, je me sens en danger, même si je fais tout pour que cela ne transparaissent pas.
Comme il ne dit rien, je prends la parole.
— Je croyais qu'on devait éviter les rassemblements. C'est dangereux, non ?
— Très, répond-il sans que son regard inquisiteur ne me quitte.
— Alors pourquoi m'avoir conviée ?
— Pour discuter.
— Pour... discuter... ?
— Oui.
— Qu'entends-tu par discuter ?
— Mettre les choses au point.
Oh...
— Hum... ok. Je t'écoute. Que veux-tu mettre au point ? dis-je en regardant un cycliste passer par la baie vitrée à ma droite.
— Ta loyauté.
Mon regard revient vers lui, alerte.
— Ma loyauté... ?
— Envers The Players et envers ton Roi.
Je me mets sur mes gardes. Je sais que ce qui prime chez les Players, c'est la confiance. Une confiance quasi aveugle qui repose sur la loyauté de tous les membres envers le groupe. Si un membre est soupçonné de ne pas l'être alors il risque l'exécution.
Cette rencontre signifie donc que ma vie est en danger selon si, à la fin de cet entretien, il conclut qu'il ne peut pas me faire confiance.
— Y a-t-il une raison pour que tu doutes de ma loyauté ? demandé-je pour qu'il aille droit au but.
— À toi de me le dire. Ça fait un an que tu es parmi nous. Tu as participé à nombre de missions et tu as eu accès à de l'information confidentielle. Il est temps de faire le bilan. Y a-t-il une raison pour que je doute de ta loyauté ?
Je repense à la dernière année, à si j'ai prouvé ma loyauté pour The Players au cours de celle-ci et la réponse est évidemment non. J'ai menti et j'ai caché énormément de choses au groupe.
Je n'ai pas été loyale.
— Non.
Ma réponse semble l'étonner, ce qui confirme mes doutes que sa question n'en était pas vraiment une. Je ne sais pas comment ni combien il en sait, mais il sait que je n'ai pas tout dit.
— Ah non ?
— Non.
— Leonardo Ricci.
Quand il prononce son nom, mes poils se hérissent et mon sang se glace. Je peux alors voir que lui aussi analyse mes microréactions et que celle que je viens d'avoir m'a vendue.
— Tu le connais, non ?
Je prends quelques secondes avant de répondre.
— Oui.
— Qui est-ce ? demande-t-il.
— Tu étais à l'anniversaire de son père...
— On s'est mal compris. Je suis très bien qui il est dans le monde du crime organisé. Qui est-il pour toi ?
Je baisse les yeux et fixe mes doigts.
— Heidi ?
— Mon ex.
Je ramène mes yeux vers lui et m'arme de courage.
— C'est mon ex. C'était mon voisin, j'ai grandi avec lui, il est comme un grand frère. Nous avons entretenu une relation secrète de mes 16 ans jusqu'à ce que je rencontre Adam.
Il garde le silence et hoche la tête. Il le savait déjà.
— Et tu n'as pas trouvé pertinent de nous aviser que tu étais impliquée dans une relation intime avec un membre de la mafia ? Une de nos cibles ?
— À cette époque j'ignorais son affiliation à la mafia. Leonardo a toujours été très secret. Il me l'a caché pour me protéger.
— Quand as-tu su ?
— Lors de la soirée d'anniversaire de son père.
— Je vois... c'est tout ?
Dois-je lui dire ? Ce serait avouer toutes les raisons pour lesquelles je n'ai pas été loyale. Ce serait signer mon arrêt de mort.
— Non.
— Quoi d'autre ?
— Leonardo a découvert que j'étais membre vers cette période. Il a également déduit l'identité du Joker et il lui a fallu à peine quelques mois pour nous démasquer tous.
— Tous ?
— Tous.
Il craque ses doigts, signe d'une forte irritation.
— Et pourquoi n'en ai-je pas été informé ? dit-il d'une voix sombre.
— J'ai eu peur pour ma vie... et pour la sienne. Alors j'ai décidé de gérer la crise moi-même.
— C'est-à-dire ?
— J'ai demandé l'aide du Numéro 5 pour tenter de le faire garder le silence. Un système d'explosifs a été implanté dans son corps. Mais il est parvenu à le désactiver. J'ignore comment.
— D'où venait-il ?
— J'avais volé les plans pendant ma mission en Chine.
Il cligne des yeux, surpris que je lui avoue ça aussi facilement. Plus que jamais, je vois le mépris qu'il a pour moi alors que je lui démontre qu'il avait bien raison de se méfier de moi.
— Donc si je résume ; tu as enfreint le règlement en ayant une relation amoureuse avec un membre du groupe, tu t'es immiscée dans des missions qui ne t'ont pas été attribuées, tu mis tout le groupe en danger, nos identités sont connues d'un non-membre, tu nous as volés et tu nous as menti. Est-ce que j'oublie quelque chose ?
— Non.
— Et tu me dis que je suis censé croire en ta loyauté ?
— C'est cela oui.
Il s'adosse sur sa chaise.
— Donne-moi une seule bonne raison de te croire et de ne pas demander ton exécution.
— Leonardo Ricci est vivant.
Il arque un sourcil.
— Vivant ?
— Il a survécu au massacre de son clan. Il a simulé sa mort.
Il plisse les yeux, peu convaincu.
— Comment le sais-tu ?
— Je l'ai vu. Hier après mon retour de Vegas et ce matin.
— Vegas ?
— Adam et moi y sommes allés pour chercher le 21 et l'identité du Roi.
Là, il se redresse et décroise les bras.
— Vous avez fait quoi ?!
— On les a trouvés tous les deux. Nous y avons également rencontré Matteo Ricci, un des rescapés du massacre. Il se pourrait qu'il soit sur notre piste par ma faute. L'agent Christian Morgan du FBI m'a également à l'œil, car lui aussi y était.
Il est totalement scotché, scandalisé, car de toutes les conneries et mensonge que j'ai pu faire, chercher à connaître l'identité du seul membre qu'on doit tous ignorer c'est carrément un acte de haute trahison.
— Tu sais que toi et Adam êtes morts n'est-ce pas ?
— Oui.
— Et ça ne te dérange pas ?
— Non. The Players passe avant ma propre vie.
— Et avant celle d'Adam ?
— Oui. D'ailleurs, il a menti. C'est lui qui était derrière le massacre de Capri. C'est également lui qui a sauvé Leonardo Ricci. La rescapée Serena Albertini semble également impliquée dans cette histoire de Capri. C'est tout ce que je sais.
Jérôme croise les bras, l'air de réfléchir. Puis ses yeux verts sondent les miens.
— Pourquoi ne pas me mentir encore ? Pourquoi risquer ta vie ?
— Comme tu as dit, ça fait un an que je suis dans le groupe. Je ne suis plus la même fille immature que j'étais il y a un an. Mentir ne m'a pas réussi jusqu'ici. L'amour non plus, que ce soit avec Adam ou Leonardo.
— Et donc ?
— Et donc tout ce qui compte maintenant, c'est mon allégeance envers The Players et mon Roi.
Un long silence s'installe.
— Sais-tu qu'elle est l'objectif de Leonardo Ricci ?
— Je l'ignore, Leonardo est un mystère à lui tout seul. Par contre, je sais que son attention sera portée vers son cousin. Il représente une menace.
— Je sais. C'est pour ça que j'avais ordonné de ne plus faire de missions, pour éviter de se mettre sous les feux des projecteurs alors que nous sommes vulnérables, pour éviter que quelqu'un vous reconnaisse, dit-il les dents serrées. Les ordres ne sont pas seulement faits pour être obéis, ils servent à quelque chose, bordel !
Il prend sa tête dans ses mains, comme s'il était pris d'une soudaine et très violente migraine. Il marmonne « je vous hais » à quelques reprises avec un accent étranger. Le pauvre doit avoir tant à gérer, Adam et moi ne lui rendons vraiment pas la tâche facile.
Au bout d'un moment, j'ose demander :
— Tu vas me tuer ?
Il redresse la tête, puis soupire.
— Non. Je n'ai pas la moindre compétence de combat et je trouve la chose assez primitive. Si vous deviez être exécutés, ce serait Senri qui se chargerait des petites merdes que vous êtes.
Ok, on est vraiment mort.
— Mais dans la situation que tu viens de me décrire... on ne peut pas se permettre de perdre de l'effectif maintenant. Il faut d'abord écarter la menace Ricci, on verra pour les sanctions après.
Je hoche la tête.
— Et c'est quoi le plan ?
— Je ne sais pas. Il faut que j'y pense. Il faut que le Roi vienne avec une stratégie. On a perdu notre avantage qui était l'anonymat... tu crois que Leonardo Ricci pourrait être un allié contre son cousin ?
Je pense à sa question.
— Assurément, mais moi je ne m'allierais pas à lui.
— Pourquoi ?
— On ne peut pas faire confiance à Leonardo. Lui n'a de loyauté pour personne. C'est un psychopathe, un manipulateur et un pervers. Lui faire confiance c'est se jeter dans la gueule du lion. Mais...
— Mais ?
— Sa seule faiblesse c'est moi... et Adam pour une raison qui m'échappe. Si c'est pour notre bien, alors il fera tout ce dont vous avez besoin. Il nous aime... je crois.
— Et toi ?
Je fronce les sourcils.
— Moi ?
— Tu l'aimes encore ?
Je ne m'attendais pas à cette question.
— Adam ou Leo ?
— À toi de me le dire.
— Euh... je sais pas. Pourquoi ?
— Tu m'as affirmé être loyal au groupe. Mais ça, c'est juste des paroles. J'ai besoin de savoir si tu es prête à faire le plus grand des sacrifices pour The Players.
— Donner ma vie ? Bien sûr.
— Non Heidi. Le sacrifice ultime n'est pas d'offrir ta vie, mais celle de ceux qui te sont chers, ceux que tu aimes. Si cela devenait nécessaire, serais-tu prête à offrir la tête de Leonardo Ricci à ton Roi ?
Je n'y ai jamais pensé... Je suis prête à mourir et je suis prête à ce que le Roi élimine Leo, mais suis-je prête à le tuer pour le Roi ? Je veux dire, j'ai déjà essayé de le tuer pour protéger Adam, mais je n'y suis pas parvenue. Je ne sais même pas si je l'aurais vraiment fait. Et puis c'était avant son départ, sa déclaration d'amour et l'espèce de nouvelle relation de confiance que nous sommes en train de bâtir. Suis-je prête à le perdre une seconde fois ? Pour de bon cette fois ? Par ma main cette fois ?
Devant mon silence révélateur, il enchaîne.
— Dans le même ordre d'idée. Si le Roi te demandait de tuer Adam pour une quelconque raison, tu le ferais ?
— Non ! m'exclamé-je immédiatement. Je ne suis pas un monstre.
— Alors tu ne lui es pas aussi loyale que tu le dis. Tant que tu n'es pas prête à devenir un monstre pour le Roi, tu ne lui es pas dévouée. Et si tu penses que tu es un monstre parce que tu es une terroriste qui tue des inconnus de temps en temps, tu es loin du compte. Le Roi ne t'a pas encore totalement transformée. Toi et Adam ou les autres. Le Roi n'a pas encore insufflé le mal en vous comme ça a été fait avec moi, Senri et Ashton. Et sors-toi de ta tête que cela ne pourrait pas arriver. Une reine est déjà morte exécutée à cause d'un conflit d'intérêts, tu pourrais très bien être la prochaine sous la guillotine.
J'entends le trouble dans sa voix et je crois voir ses yeux s'humecter. Quelque chose qui me laisse croire que lui et la personne qui occupait la place de Reine avant moi étaient proches d'une manière ou d'une autre. Peut-être même qu'il l'aimait comme moi j'aime Adam et qu'il a accepté de la perdre pour le groupe, pour son Roi.
— Jérôme...
Il s'empresse d'essuyer la larme qui lui a échappé et sort un dossier de son sac avant de le déposer sur la table.
— J'ai une mission pour toi.
Comprenant qu'il ne souhaite pas aborder le sujet, je regarde le dossier.
— Une mission ? Mais je croyais qu'on était en stand-by.
— La situation a évolué. Tous les autres membres le sont encore, mais toi et Adam êtes nos pièces maîtresses. On a besoin de vous.
Quand je tente de prendre le dossier pour le lire, il le retient sur la table. Je lève les yeux vers lui.
— Je peux te faire confiance ?
Je repense à la question d'Adam avant que je ne vienne. Et comme avec Adam, je hoche la tête.
Jérôme ferme les yeux.
— Très bien.
Il se lève et récupère son sac.
— Je dois y aller. Je compte sur toi pour ne pas dire à tes ex qu'on a eu cette discussion. Surtout pas à Leonardo Ricci.
— Compris... mais Matteo Ricci, on fait quoi de lui ?
— Je m'en charge.
— Et ton café ? dis-je en remarquant qu'il n'a pas pris une seule gorgée de son breuvage depuis mon arrivée.
Son regard descend vers ce dernier.
— Il n'est pas pour moi, mais pour toi.
— Pour... moi ?
Je fronce les sourcils, prends le verre en carton biodégradable avant de le porter à mes lèvres et d'en goûter le contenu. Mes papilles sont ravies par un latte chaud aux douces notes d'amande.
— C'est mon préféré, dis-je avec étonnement en me tournant vers lui.
Pour la première fois depuis que je le connais, Jérôme me sourit et je découvre qu'un sourire plus beau que ceux d'Adam et de Léo réunis existe.
— Je sais.
Et il s'en va.
Les yeux rivés vers le ciel dégagé, je contemple un petit avion voler de manière très sonore. On dirait un de ceux qu'Heidi pilote dans ces temps libres.
D'ailleurs, ça fait longtemps que je n'ai pas fait de balade avec elle à bord d'un avion. La dernière fois, c'était l'été dernier, peu avant la rentrée, peu avant qu'Adam n'entre dans nos vies et foute le bordel.
Mais maintenant, c'est à mon tour de foutre le bordel.
— C'est bon, il y a tout, me dit Jay en refermant un coffre de la cargaison qui vient de mettre livrée.
L'homme en face de nous croise les bras.
— Bien sûr qu'il y a tout. Sinon je ne me serais pas déplacé moi-même.
Je caresse le coffre et ricane
— Ce n'était pas plutôt pour constater que je suis bel et bien en vie ?
Pendant que Jay vérifiait qu'il y avait tout, ces yeux verts n'ont cessé de me disséquer. Même maintenant on dirait encore que Laird a du mal à croire que je ne sois pas mort avec ma famille à Capri.
— C'est juste que... j'ai vu les photos de Capri, tu étais parmi les cadavres...
— Tout ça, c'est grâce à Jay, dis-je en flattant les cheveux du concerné. C'est lui qui s'est chargé de simuler ma mort pendant que j'étais en convalescence.
— Lâche-moi, dit-il en me donnant un coup.
Laird nous fixe, ou plutôt la réaction de Jay. Puis ses yeux descendent sur la cargaison.
— Cela sera-t-il vraiment suffisant pour venir à bout de Matteo Ricci ? Comme les gens te croient mort, c'est lui qui est à la tête de tout le réseau de ton père maintenant. On parle de milliers d'hommes, de dizaines d'organisations un peu partout en Europe.
Il est vrai que maintenant que je suis officiellement mort, je ne suis personne. Si ce n'est quelques partenaires et Jay, je n'ai pas énormément d'allier contre mon cousin.
Et il a raison, ce qu'il m'a fourni est loin d'être optimal, j'ai l'habitude d'être plus préparé que ça, d'avoir une avance plus nette que ça sur mes adversaires.
— Je vais me débrouiller avec ça, je ne voudrais pas abuser des moyens que tu as accepté de mettre à ma disposition.
Il plisse les yeux.
— Hm...
— Le virement est effectué, l'informe Jay de son ton monotone des beaux jours.
Laird vérifie et fronce les sourcils en voyant que le double du montant qui a été convenu a été viré pour son organisation. Il se tourne vers moi et je lui souris.
— Je compte sur toi pour ne pas ébruiter la rumeur comme quoi j'ai survécu au massacre. Je suis déjà en sous-effectif, laisse moi au moins l'avantage de la surprise.
Il ricane et me tend la main.
— C'est un plaisir de faire affaire avec toi, Leonardo Ricci.
Je la serre, non sans remarquer la gravure sur la peau de son avant-bras, représentant un chiffre.
Un 4.
— Le plaisir est partagé, Jérôme.
Lorsqu'il s'en va, je sens la présence de Jay à côté de moi. Il est beaucoup moins tendu que quand notre invité était là, mais je peux voir à son expression qu'il désapprouve toujours de ce partenariat.
— Tu vas le regretter, me dit-il.
Je soupire, car au fond, il a probablement raison. Mais pour gagner, il faut accepter de parier très gros.
— Sans doute... mais pour l'instant, je préfère m'associer à eux qu'affronter mon cousin sans ressources.
Jay baisse la tête. Il n'a presque pas échangé de mots avec Jérôme. Il est de plus mauvaise humeur que d'habitude, et ce depuis Capri.
J'ai failli mourir et ça l'a grandement affecté. Je l'ai rarement vu pleurer comme lorsque je me suis réveillé suite à l'opération que j'ai subie. Depuis, il se méfie de tout le monde, tout le monde qui pourrait me faire du mal et particulièrement de Jérôme Laird.
Et plus que jamais, il déteste Adam.
— Hey.
Il lève ses yeux fatigués vers moi.
— On va manger un bout ? Je paye, dis-je pour tenter de lui remonter le moral.
Il me sourit.
— Évidemment que tu payes.
Il se lève et emboîte le pas. Nous quittons le hangar où a eu lieu la transaction et nous dirigeons vers ma voiture. Après un arrêt dans un fast food, parce qu'il adore les fast food américains, je le dépose chez lui et nous nous séparons.
Je fais d'abord un saut à la pharmacie où je me procure davantage de bandages avant de rentrer vers l'appartement provisoire que j'occupe depuis mon retour d'Italie.
C'est un condo que je possède depuis plusieurs années, sous une fausse identité bien sûr. Je ne l'occupe pas, car il n'est là qu'en cas de besoin, d'imprévu, comme ma pseudomort.
Mon appartement à moi est à mon vrai nom, donc non seulement je ne peux pas y retourner sans griller ma couverture, mais en plus, je serais une cible facile pour mes ennemis. Dans cet appartement secret, je suis en sécurité, personne ne peut m'y trouver.
C'est ce que je croyais, mais lorsque j'insère ma clé dans la serrure, je sens quelque chose de froid, se poser sur ma tempe.
Le canon d'un fusil.
— Tu croyais que je te laisserais t'en sortir comme ça ?
Personne sauf lui.
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