32. Queen of hearts
— Je-
— Qu'est-ce que tu fiches ici ?!
Je sursaute quand il me pose cette question. Comment ça, qu'est-ce que je fiche ici ? C'est tout ce qu'il trouve à me demander ? Son visage se froisse de colère.
— Je t'ai dit de ne pas de pointer chez moi comme ça !!
Pardon ???!!!
Les mots sortent difficilement de ma bouche. Ma gorge me semble trop étroite pour respirer correctement et sortir des mots.
— Qui est-ce ? demande la femme brune
Le regard de Leo alterne entre elle et moi, puis, en me regardant droit dans les yeux, il répond :
— Personne.
Personne... c'est ça que je suis pour lui... personne.
Quelque chose se brise en moi et quelque chose d'autre s'éveille. Quelque chose d'effrayant, une ombre qui m'engloutit. Mes mains tremblent d'une colère sombre, mais je parviens à dompter la pulsion sanguinaire.
— Désolée de vous avoir dérangés. Continuez.
Je me tourne pour quitter cette vision, cette chambre, cet appartement, ce cauchemar, cet homme. Le sol tangue sous mes pieds et je me cogne contre murs et base. Je me dirige vers la cuisine avec difficulté et me sers un grand verre d'eau bien froide.
Personne... je lui ai dédié quatre ans de ma vie... personne.
Je bois l'eau qui me fait un bien fou, elle baisse ma température corporelle et chasse la nausée qui me guettait. Maintenant loin d'eux et leur corps nus, je prends de grandes inspirations, me resserre un deuxième vers d'eau.
La porte de la chambre s'ouvre et Leo qui a remis un boxer en sort. Il doit m'entendre hyperventiler à la cuisine puisqu'il apparaît quelques secondes plus tard, inquiet. Nous nous jaugeons de longues secondes. Je ne sais pas qu'est-ce que j'espérais : qu'il me retienne, s'explique, se mette en genoux, me supplie de le pardonner en disant qu'il n'aime que moi, que ce n'était qu'une erreur, mais Leo ne le fait pas.
— Personne ?
Encore son silence, encore son mur de glace. Dire que j'étais venue me livrer à lui, dire que j'étais venue pour donner un nouveau souffle à notre couple.
Ne voulant pas pleurer devant lui, lui montrer que je souffre comme jamais auparavant, je tente de sortir de la cuisine pour me barrer, mais il me retient.
— Attends, Heidi-
— NE ME TOUCHE PAS !!!!
Mon sang pulse dans tout mon corps et je vois rouge. Plus aucune chaîne ne retient l'ombre qui m'a enveloppée dans sa chambre.
C'est elle. C'est à cause d'elle. Elle me l'a volé.
J'ouvre un tiroir et en sors un couteau de cuisine, contourne Leo qui semble confus et retourne dans sa chambre où je trouve la putain en train de se rhabiller dans son costume de putain. Ma colère grandit. Je pointe le couteau vers elle en avançant.
— T'ES QUI TOI ?!! QU'EST-CE QUE TU FOUS ICI ??!!
Terrifiée, elle ne fait que reculer.
— PARLE !!!!!
— HEIDI, POSE ÇA !! entends-je Leonardo m'ordonner, la panique dans la voix.
— LA FERME !!!! crié-je en le menaçant à son tour.
J'agite de nouveau la lame devant la femme qui est en pleurs et s'excuse à répétition, me disant qu'elle ne savait pas, qu'elle ne comprend pas.
Pathétique.
Son visage, j'ai envie de le lui arracher, de couper ses doigts qui étaient dans les cheveux de mon homme.
— Leo, aide-moi ! supplie-t-elle en larmes.
Comment ose-t-elle prononcer son nom ?!
Je la pousse sur le lit, monte sur elle et lui ouvre la bouche dans le but de lui couper sa langue, mais elle gesticule en geignant.
Il suffit que je la poignarde cinq ou six fois. Une fois morte, je pourrai la lui couper.
Je lève le bras pour donner de la force à mon premier coup, mais Leonardo attrape la lame à main nue et me retire le couteau. Puis il me saisit le poignet, m'extirpe du lit, me plaque contre le mur. J'essaie de me débattre pour retrouver le couteau qu'il a jeté par terre et finir ce que j'avais commencé, mais il parvient à maîtriser mes deux mains avec sa main qui saigne avant de m'assener une puissante gifle qui me laisse parfaitement ahurie.
— À QUOI EST-CE QUE TU JOUES ??!!! gronde-t-il.
La pression redescend, ma tête ne bat plus au rythme de ma rage, l'ombre se retire doucement. De nouveau moi-même, je réalise que je m'apprêtais à poignarder une femme innocente.
— Maya, va-t'en !!!
« Il y en a une. Elle s'appelle Maya. »
Il disait donc vrai...
— Mais-
— SORS DE CHEZ MOI !!!
Elle se lève et détale comme un lapin.
Je me retrouve seule avec Leo qui n'a toujours pas lâché mes mains. Ma joue me brûle et je la sens pulser alors que des larmes remontent à nouveau à cause de la douleur. Il me fixe avec un air grave et moi j'évite son regard.
Il m'a empêchée de faire une bêtise.
— Ne me regarde pas comme ça. C'est toi que j'aurais dû tuer.
Comme il ne dit toujours rien, je reprends la parole.
— Vous deux... c'était la première fois ?
Silence.
— Non.
Non...
— Combien de fois ?
— Plusieurs.
Plusieurs...
— Depuis combien de temps ?
— Un moment déjà.
Un moment déjà...
Je sais que ce n'est pas utile, et que ça me fera du mal plus qu'autre chose, mais je lui demande.
— Tu... tu l'aimes ?
Il me fixe sans rien dire. Mais ce n'est pas ce que je voulais. Je voulais qu'il dise non. Qu'il me jure que non. Mais il m'assomme encore de son silence. Je fonds en larmes, incapable de me retenir plus longtemps.
— Je ne sais même pas pourquoi je suis surprise. Ça devait se terminer comme ça. Toi et moi c'est juste pas possible, craché-je la voix tremblante et le visage mouillé. Tu ne m'aimes pas et tu ne m'as jamais aimée. J'ai été idiote de te donner le bénéfice du doute. Je n'ai toujours été qu'une distraction pour ton esprit dérangé !!
Je reprends mon souffle après ma tirade. Il ouvre la bouche pour rétorquer, mais se ravise. Puisqu'il est torse nu, je peux voir tous ses muscles se détendre alors qu'il s'apprête à répondre. À son regard, je comprends que ça va faire mal, tellement plus que ma joue endolorie.
— Tu as raison, me répond-il calmement, finissant de m'achever.
Il s'en fout. Il s'en contre-balance. Personne... je ne suis personne.
— Je sais que rien de t'atteint jamais espèce de monstre, mais je veux que tu saches. Moi aussi je t'ai trompé.
Il lève un sourcil.
— Avec Adam, plusieurs fois. Je me suis demandé pourquoi je ne culpabilisais pas vraiment, mais maintenant je sais que c'est parce que je ne t'aime pas non plus. Peu importe ce que tu es devenu, je ne t'aime plus. Je veux que tu disparaisses de ma vie Leonardo Ricci, sors de ma vie, sors de ma tête !
Il me lâche aussitôt. Je croirais voir de la souffrance dans son regard si je ne le savais pas aussi calculateur. Je le pousse pour mettre de la distance entre nous et pose ma main sur ma joue. Un coup d'œil jeté au miroir à ma gauche et j'y aperçois sa main imprimée sur ma peau.
C'est bon. J'en ai marre.
— Ne m'adresse plus jamais la parole, ne t'approche plus de moi. Tu peux même crever si tu veux. Toi et moi, c'est fini.
Son regard redevient aussi vide que d'habitude. Vide d'émotions, vide d'humanité, vide d'amour pour moi... comme ça a toujours été le cas. Je suis sortie avec l'équivalent d'un coquillage pendant trois ans.
Pendant tout ce temps j'espérais briser sa carapace de glace pour l'atteindre lui... je réalise aujourd'hui qu'il n'y a pas de carapace, cette froideur, cette insensibilité, c'est le véritable lui.
Il acquiesce.
— Très bien. Je ne te montre pas la sortie.
Je ne me fais pas prier et quitte cet endroit maudit. Si j'étais parvenue à rassembler mon courage pour mettre fin à une relation, une fois dehors, je m'écoule au sol et j'éclate les sanglots. Je crie ma douleur, celle d'un cœur déchiré sur qu'il a piétiné ce soir. Et vraiment, je crois mourir de chagrin là, parce que ce n'est pas vrai. Ce que je lui ai dit n'est pas vrai, je l'aime encore et l'aime encore tellement.
J'ai mal, j'ai si mal...
— Heidi.
Je m'arrête quand j'entends mon nom. Je lève la tête pour voir cette femme, Maya. Je croyais qu'elle était partie, mais apparemment non. Elle s'accroupit et pose une main sur mon épaule.
— Je sais que tu dois souffrir. Tu l'aimais, tu l'aimes sûrement encore. Mais crois-moi, lui ne t'aime pas. C'est un sociopathe. Il en est incapable. Je suis désolée que tu aies eu à l'apprendre comme ça, mais crois-moi, tu ferais mieux de t'éloigner de lui. Il est dangereux.
Quoi ?
Elle pose sa main sur ma joue en feu et sans un mot de plus, elle se lève et s'éloigne de l'immeuble avant de disparaître dans une rue adjacente.
Je suis tellement déboussolée par son avertissement et son geste que j'en oublie presque ma peine. Je me lève et appelle un autre taxi qui me conduit jusque chez moi. Je veux juste m'enfermer dans ma chambre et pleurer toutes les larmes de mon corps.
Quand j'ouvre la porte, je suis surprise de voir que la maison est animée. J'ai tellement pris l'habitude de trouver ma mère endormie dans sa chambre, j'avais oublié que ce soir elle avait de la compagnie. Violet et elle se tourne vers moi quand j'entre dans le salon.
Une bouteille de vin repose sur la table et deux verres en sont à moitié remplis. Je porte mon regard vers ma mère.
— Heidi... Je viens juste de commencer je te jure je-
— Je m'en fous.
Je vois bien qu'elle voulait simplement recevoir son invitée comme s'il se doit. La vérité c'est que ça ne me dérange pas qu'elle consomme, tant qu'elle garde une relation saine avec l'alcool.
Je me dirige vers le frigo où je sors une bouteille d'eau glacée et la place sur ma joue pour calmer la sensation de brûlure. Je viens rejoindre maman et Violet au salon et fonds en larmes dans les bras de ma mère.
— Tu avais tellement raison, maman, les hommes... ce sont les pires, braillé-je comme une enfant.
— Wow... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé, ma chouette.
Je raconte toute ma soirée, je lui apprends que j'étais en couple depuis un temps et que je viens de trouver le trouver au lit avec une autre. Bien évidemment, j'omets de lui préciser que l'homme en question est Leonardo, son partenaire de cuisine d'il y a quelques années.
À part moi est-ce qu'il y a quelqu'un qui le déteste ? Je ne crois pas. Comme un serpent, il séduit tous ceux qu'il croise. Seule moi sais à quel point il est venimeux.
— Oh mon dieu... même si tu refuses de me dire de qui il s'agit, je comprends ta douleur.
C'est vrai qu'elle aussi a surpris mon père avec sa nouvelle épouse.
— Ils sont stupides en plus, commente maman.
Pleurer sur l'épaule de ma mère est bien mieux que toute seule dans ma chambre. Elle et Violet me rassurent, me disent que je suis plus que ma relation et que c'est sa perte à lui. Qu'il le regrettera amèrement.
Je sais que c'est faux. Il n'en aura jamais rien à foutre de moi, il l'a dit, je ne suis personne.
Violet pose sa main sur la mienne.
— C'est la vie, Heidi. On tombe sur des connards, des gens méchants et mauvais. Mais il ne faut pas se décourager. Il faut que tu continues à vivre, à t'épanouir, à rayonner... à aimer. Et je te promets qu'un jour tu trouveras quelqu'un qui t'aimera véritablement.
« Ne t'en fais pas. Que ce soit réciproque ou pas, moi je t'aime Heidi, vraiment. Et j'attendrai que tu sois mienne. J'espère seulement qu'un jour tu réaliseras qu'il ne te mérite pas. Tu vaux qu'on délaisse tout pour toi, tu vaux tous les baisers de la terre, tu vaux qu'on meure pour toi. Je t'ai élue Reine de mon cœur, tu y demeureras souveraine tant et aussi longtemps qu'il battra. Alors j'attendrai. »
Les paroles d'Adam s'impriment en moi et je réalise que je l'ai laissé seul à la fête. Il était tellement content qu'on y aille ensemble, dans nos costumes assortis. Non, mais je suis quel genre de merde moi ?
Je me redresse et me lève d'un bon. Je pars enfiler mes souliers, mais ma mère m'interpelle.
— Où vas-tu ?
— Là où je dois être.
Je verse le contenu de mon verre dans la piscine illuminée.
Quelle fête de merde, quelle soirée de merde.
Je ne suis pas dupe. Je sais qu'elle est allée le rejoindre lui. Ça se voyait dans ses yeux. On avait pourtant prévu de passer la soirée ensemble. Mais elle a préféré le rejoindre.
C'est lui qu'elle aime.
Je sais que je lui ai fait la promesse d'attendre, mais je n'avais pas réalisé combien se seraient difficile. La savoir avec un autre, celle d'un autre après la nuit qu'on a eu elle et moi...
C'est presque impossible. Absolument toutes mes interactions avec elle me ramènent à ses moment où elle était dans mes bras à moi, dans mon lit à moi, où elle frémissait contre moi, où elle me disait « je t'aime » à moi. Elle était si parfaite, mille fois mieux que je ne me le serais jamais imaginé.
J'ai l'impression d'être en sevrage d'elle chaque fois qu'elle n'est pas là à présent.
Je ne veux même pas qu'elle ressente ce que moi je ressens, je veux simplement l'avoir dans mes bras encore une fois. Rien qu'une fois.
— Quelle fête de merde.
Je sors mes pieds de la piscine et me lève, décidé à aller chercher ma mère et rentrer chez moi. Quand je me tourne vers la maison, la première chose que je vois c'est Heidi. Elle brille dans la foule comme une étoile dans le ciel dans son uniforme de police. Elle semble chercher quelque chose.
Qu'est-ce qu'elle fait ici ?
Puis elle me voit et arrête de regarder partout. Elle me cherchait moi ?
Je n'ai pas vraiment le temps de songer à cette question qu'elle court dans ma direction.
— Heidi qu'est-ce que-
Elle me saute au cou, si bien que j'en perds l'équilibre et l'entraîne avec moi dans ma chute. Nous atterrissons dans la piscine où nous coulons. Puis, nous remontons à la surface et je crache la tasse que j'ai bue. Heidi semble amusée par la situation.
— Qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que tu ne reviendrais pas.
— Eh bien, me revoilà !
— Mais, tu n'étais pas allé voir ton-
— C'est vrai ce que tu m'as dit lundi ? Reste-t-il dans ton cœur un peu d'amour pour moi ? Veux-tu toujours que je sois tienne ?
Hein ?
Ses bras bougent pour la maintenir hors de l'eau alors qu'elle attend ma réponse.
— Oui... toujours...
Elle semble soulager, elle nage jusqu'à moi, saisis mon visage dans ses mains et poses ses lèvres sur les miennes. Je suis d'abord surpris, non seulement qu'elle m'embrasse, mais en plus devant public, devant nos amis, mais je lui rends son baiser parce que j'ignore si ce sera le dernier. Quand nos lèvres se séparent, elle me dit :
— Alors je suis à toi.
Mon cœur rate un bon et la joie comme je ne l'ai jamais ressentie m'envahit.
— C'est... c'est vrai ?
Elle hoche la tête.
— Mais... et ton copain alors ?
— J'ai réfléchi après la nuit de dimanche. Je suis allée lui dire que c'était fini. C'est toi que je veux... enfin si tu veux de moi.
Ce n'est même pas une question. Cette fois, c'est moi qui lui offre le plus intense des baisers. Heidi me sourit avant de mettre ses mains sur mes épaules et d'enfoncer mon corps dans l'eau.
Surpris, je bois encore la tasse alors que je me débats. Quand je remonte à la surface, elle n'est plus dans la piscine. Elle vient de se hisser hors de l'eau en riant.
— Attends un peu, tu vas voir.
Elle crie et court en direction de la maison. Je sors de l'eau moi aussi et la prends en chasse dans la maison. Je la vois entrer dans une pièce, la suis et ouvre la porte. Je la cherche du regard dans la pièce qui se trouve à être une chambre, mais ne la vois pas.
La porte se referme derrière moi. Je me tourne et Heidi se tient contre elle.
— Je t'ai attrapé, chantonne-t-elle.
— Heidi...
— C'est officier Mäkinen, dit-elle d'un malicieux sourire, en sortant les menottes de son costume.
Cette phrase couplée à ce costume qui avant de lui coller au corps était déjà sexy vient troubler la paix dans mon pantalon. J'entre dans son jeu.
— Qu'allez-vous faire de moi, officier Mäkinen ?
Elle verrouille la porte de la chambre.
— Je vais t'arrêter et te jeter en prison, Joker. Toi et ton complice, dit-elle en pointant mon érection.
— Oh non...
— À moins que vous ne vous pliiez à mes ordres.
— Oui ! Euh, je veux dire jamais !
Elle éclate de rire avant de m'approcher.
— Les mains derrière le dos.
Je m'exécute et elle me met les menottes.
— Euh... dis, c'est pas de vraies menottes hein ?
Elle me donne un coup à l'arrière du genou qui me force à tomber sur ceux-ci. Heidi se penche.
— Si, si. Ce sont de vraies menottes.
J'écarquille les yeux et son sourire s'élargit. Je ne sais pas si je dois m'inquiéter d'être vraiment menotté où si c'est le plus beau jour de ma putain de vie. Profitant de ma position de soumission, Heidi retire sa chemise, puis son pantalon sous mon regard affamé.
Quand j'essaie de la toucher, les menottes me retiennent et Heidi recule. Mon excitation n'a d'égale que ma frustration. L'officier Mäkinen, qui a gardé son chapeau, me tourne autour et je suis la courbe de ses hanches sous une culotte en dentelle du même bleu sombre que son uniforme. Puis elle s'arrête et retire son soutien qu'elle lance dans la pièce.
Elle revient près de moi et caresse ma queue qui n'a jamais été aussi dure avec son pied.
— Fuck-
Je reçois une gifle qui me secoue.
— Qui t'a donné la permission de parler ?
J'ouvre grand la bouche. Je ne savais pas qu'elle était aussi sérieuse.
— Pardon Heidi.
Je reçois une autre gifle.
— Pardon officier Mäkinen.
Elle va s'asseoir sur le lit, les jambes bien écartées pour faire durer le supplice.
— Alors Joker, une idée de pourquoi tu es en état d'arrestation ?
Je secoue la tête, captivée par la forme de sa vulve à travers le tissu de soie. Alors je ne vois pas son pied monter me donner un coup sous le menton.
— Mes yeux sont plus haut.
Je déglutis et lève les yeux, sauf que c'est au-delà de mes forces, ils retournement zieuter son entre cuisse avant de remonter. Elle lève les yeux en l'air.
— Tu es en état d'arrestation pour terrorisme, meurtres, piratage, possession et utilisation d'explosif, diffamation, détournement de fonds, vol de données, prise d'otage, la liste est longue. Qu'as-tu à dire pour ta défense ?
Je jette un autre coup d'œil en bas.
— Rien... je plaide coupable. Faites ce que vous voudrez de moi, officier Mäkinen. Je suis à vous.
— Putain...
Je lève les yeux vers elle et elle toussote pour se remettre dans son rôle.
— Très bien. Pour la peine, vous devrez me regarder me faire plaisir, sans bouger, sans me toucher.
— Quoi ?! Mais-
Un autre coup de pied et je me tais. Heidi sourit, satisfaite, avant de faire glisser sa culotte le long de ses jambes sans fin. Sa main vient se poser entre ses jambes et elle se met à caresser son sexe déjà luisant. Je ne peux déjà pas résister et rester là, si près, pourtant si loin du paradis, mais quand elle se met à pousser de petites plaintes de plaisir, je crois mourir de mon supplice.
— S'il te plaît... détache-moi...
Elle secoue la tête et écarte plus les jambes. À mesure que ses doigts accélèrent, son bassin ondule, elle lance sa tête vers l'arrière, ferme les yeux et mets sa main sur sa bouche pour étouffer un gémissement de plaisir.
Quand elle les ouvre de nouveau, je suis debout, devant elle, les mains déliées. Elle écarquille les yeux, mais c'est trop tard.
— Comment-
J'attrape ses jambes et attire son bassin au mien, ce qu'il reste de ses menottes de pacotille encore à mes poignets. Elle pousse un petit cri de surprise, mais sourit quand je libère mon complice avant de la pénétrer sans cérémonie.
Elle en perd son chapeau de police.
Sans lui donner le moindre répit, je la baise, brutalement, sauvagement. Elle essaie d'étouffer ses cris avec ses mains, mais je les retire et les contrains au-dessus de sa tête d'une seule main.
Je veux qu'ils nous entendent là dehors. Je veux qu'ils l'entendent, geindre mon nom, supplier, pleurer, jurer, invoquer son dieu.
Je veux que la terre entière sache qu'à compter de ce soir, Heidi Mäkinen, la Reine de mon coeur est mienne.
Je suis seul dans mon appart.
Maya est partie.
Heidi est partie.
Je ramasse le couteau que j'ai jeté par terre en la désarmant. J'y perçois mon reflet dans la lame, je vois le courroux qui anime mon visage.
Cette petite sotte. Elle a tout gâché.
Une rage profonde s'empare de moi et je mets toute mon énergie dans ce lancer. Le couteau va s'enfoncer profondément dans le mur de ma chambre. Ça ne me suffit pas, je me mets à tout balancer dans ma chambre, je brise tout ce que je peux briser en jurant.
— Cette petite peste de Heidi ! Y a-t-il un truc qu'elle ne fait pas pour me foutre en rogne ?! Elle s'en est prise à elle en plus !! Comment peut-elle constamment être aussi imprudente ?? BORDEL DE MERDE !!!!
Je reprend mon souffle après avoir retourné ma chambre au complet.
« Je ne t'aime plus. »
Mon cœur se serre et je m'écroule au sol, incapable de respirer. Je reste là, le temps de me calmer et d'accepter ce qu'elle m'a dit. Elle a couché avec Adam... et elle m'aime plus.
« Tu peux même crever si tu veux. »
Non, non, non ! Faut que je pense à autre chose.
Je me lève et prend mon téléphone qui a été épargné dans mon excès de rage. Je clique sur le nom de celui juste au-dessus de celui d'Heidi.
Jay répond.
— Quoi ?
Je renifle.
— Ton invitation à vous rejoindre ce soir tient toujours ? J'ai besoin de me changer les idées.
— Oh... qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? Je rêve ou tu pleures ?
— Elle m'a plaqué.
Il y a une pause. Puis il éclate de rire.
— Voyez-vous ça, Leonardo Ricci a le leur cœur brisé.
— C'est pas drôle.
— Ça l'est pour moi. De toute façon, c'est ce que tu voulais, non ?
— Oui, mais Maya l'a vue. J'ai aussi prononcé son nom.
— Oh... ça c'est un problème.
Je soupire. Je suis fatigué. Après tous les efforts que j'ai fournis pour éviter ça...
C'est mieux comme ça.
— Bon, tu me dis où vous êtes ou pas.
— Je viens te chercher.
— Ok... je t'attends.
Je coupe l'appel, sèche mes larmes et me prépare à sortir.
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