29. Aim for my heart
En dépit de l'obscurité, elle n'hésite pas à me sauter dessus et je sens sa main au niveau de ma ceinture. J'entre en alerte quand je réalise qu'elle a pu attraper mon arme. Comprenant qu'elle tirera à bout portant, je déploie toute la force que je peux dans mes abdominaux pour la faire descendre. Yelena tombe et aussitôt je me lève et choisis la fuite.
Elle me prend en chasse alors que je cours dans le couloir. Quand nous arrivons enfin vers la portion avec des fenêtres, la lumière de la lune éclaire quelque peu la voie, assez pour qu'elle se mette à tirer. Instinctivement, je cours en zigzaguant pour ne pas être une cible facile et soit elle est mauvaise tireuse, soit la lumière de la lune ne lui suffit pas pour bien viser, mais elle vide le chargeur sans qu'une seule balle me touche.
— Merde !!!
J'entends le pistolet tomber et ses pas se rapprocher, car maintenant qu'elle n'essaie plus de me viser, elle court plus vite. J'ai beau tout donner pour la distancer, elle est plus entraînée que moi. Elle me rattrape en un rien de temps et me tacle. Au lieu d'atterrir sur le sol, nous déboulons des escaliers. Arrivées au bas de ceux-ci, je m'empresse de me relever, avec énormément de peine parce que cette chute était la pire chose qui pouvait m'arriver avec mon dos. Il me fait affreusement souffrir et je suis sonnée.
— Je suis à la salle de courant, mais la Reine n'y est plus. Yelena non plus.
— BORDEL !!! crie Adam. Je demande la position de la Reine !
Je voudrais lui dire, mais je suis encore totalement désorientée de ma chute et je crois m'être égarée dans ce manoir. De toute façon, Yelena ne me laisse pas la chance de papoter, bien vite, elle est de nouveau sur ses pieds, avec un couteau dont la lame reflète les rayons de la lune en main, en position de garde. Je m'empresse de sortir le mien.
Adam me demande encore où je me trouve dans mon oreillette, mais non seulement je n'en ai pas la moindre idée, mais en plus je sais qu'il viendrait trop tard. C'est avec un calme qui me surprend que j'accepte que je vais devoir la tuer pour m'en sortir.
Pour ne pas être déconcentrée par la voix d'Adam, je déconnecte mon oreillette.
— Toi... t'es pas comme les autres. La peur se lit dans tes yeux. Ne me dis pas que tu ne sais pas te battre.
« Si jamais ils vous parlent, ne répondez pas. On ne peut pas risquer que l'un d'entre eux s'en sorte avec des informations sur nous. »
— Pas très bavarde, je vois. Tu es sûre que tu ne veux pas prononcer une dernière parole ?
Elle obtient pour seule réponse une attaque de ma part qu'elle esquive avec une aisance déconcertante. J'aperçois à peine son corps dans la pénombre et seule sa lame qui brille un peu me permet de suivre ses mouvements. Je continue d'aller à la charge, mais aucune de mes tentatives ne réussit à l'atteindre.
Elle par contre me coupe à plusieurs reprises et à plusieurs endroits, sans toutefois parvenir à porter de coup critique. Bien assez vite, je finis par m'épuiser et elle le sait. Elle me lance son poignard et profite de ma perte d'attention pour me pousser au sol et monter sur mon dos. Cela me fait crier tant ça ravive les douleurs d'hier.
Elle me retire ma cagoule, puis ses doigts glissent dans mes cheveux qu'elle agrippe si fort que c'est eux qui me font crier à présent. Profitant de sa prise, elle abat ma tête contre le sol encore et encore. Chaque impact en plus de me faire mal me sonne. Si bien qu'au bout d'un moment, ma tête tombe au sol d'elle-même.
Au secours... j'ai mal...
J'ignore ce qu'il se passe, mais je la sens enrouler quelque chose autour de mon cou et serrer.
Un fil d'acier. Elle m'étrangle avec un putain de fil d'acier.
J'oublie alors la douleur dans mon dos, car non seulement je ne peux pas respirer, mais en plus le fil creuse ma chair et me blesse le cou. Je tente de le retirer, mais elle serre trop fort et mon sang fait glisser mes doigts. Combien même j'essaie, je n'arrive pas non plus à dégager son corps de mon dos en feu.
Au bout de deux minutes, je vois floue et mon rythme cardiaque ralenti, mes forces me quittent. Ma pression intracrânienne est au plafond, mon pouls pulse dans mes tempes, me donnant la migraine. Je commence à divaguer.
Alors c'est tout ? Je vais mourir lors de ma première vraie mission en tant que Reine. Je n'aurai même pas pu être utile ?
Mes yeux se remplissent de larme et de sang alors que mon être tout entier est en pleine souffrance. Je sais que je suis aux portes de la mort parce que je me mets à halluciner des voix. Elle se mêle dans un brouhaha nébuleux. Mais deux voix dans cette cacophonie sont parfaitement intelligibles.
« Je te dois la vie Heidi. Elle t'appartient. »
Adam...
« Clairement, tu as les os aussi durs que tu as la tête dure. »
Leo...
— Tu ne m'as toujours pas dit ; une dernière parole ? chuchote-t-elle à mon oreille.
Une poussée d'adrénaline m'envahit et je parviens à lui donner un coup de tête dans le visage de la Hunter qui a fait l'erreur de trop se pencher. Le craquement que j'entends m'indique que j'ai dû lui casser le nez.
— AHHHHHHHH !!! hurle-t-elle.
Je profite du fait qu'elle relâche la pression pour desserrer le fil, prendre le dessus et lui faire la même chose. Je l'assomme comme elle l'a fait et bien plus longtemps avant de nouer sa propre arme autour de son cou. Je tire fort sur les extrémités alors qu'elle gesticule à la recherche d'oxygène.
Contrairement à elle, je fais attention de garder ma tête loin de la sienne. Alors que je tire, je crie et je pleure de douleur. Pas seulement à cause de mon dos mis à rude épreuve, mais également pour elle, car je sais la douleur qu'elle ressent en ce moment. Plus je serre, plus la boucle rapetisse, le fil d'acier s'enfonçant dans sa peau comme un couteau dans du beurre. Cela me semble durer une éternité, mais elle finit par s'immobiliser.
Je lâche le fil et sa tête tombe au sol. Une toux foudroyante s'empare de moi qui avait retenu mon souffle tout du long. Quand je vois son visage ensanglanté et la lune se refléter dans ses yeux sans vie, je réprimande une envie de vomir. Je m'assois et reprends mon souffle en absorbant le constat :
Je viens de tuer une personne de mes propres mains...
Mon dieu... Il ne faut pas que je reste ici.
Je me lève et cherche mon poignard ainsi que ma cagoule. J'allume ma torche à la recherche de cheveux que j'aurais pu perdre sur la scène. La police ne saurait pas immédiatement qu'il s'agit de moi, mais ils auraient des informations sur mon physique, mon sexe, mes origines, la forme de mon visage et il suffirait que je me fasse arrêter à l'avenir pour qu'il y ait match dans leur système.
Alors je ratisse minutieusement la pièce et les escaliers. Il n'y en a pas par terre, car j'avais ma cagoule avant qu'elle me maîtrise, mais j'en trouve dans les ongles de la Hunter et les récupère. Ses yeux vitreux et gorgés de sang sont fixe vers moi et me donne la mauvaise impression qu'elle me regarde. Pour être sûre, je vérifie son pouls.
Elle n'en a plus.
Alors je me penche à son oreille.
— Quand tu arriveras en enfer, dis que c'est la Reine qui t'envoie.
Je me lève et me dirige aussitôt vers le deuxième étage en courant. Je cherche Adam, mais ne le trouve nulle part. J'entre dans le bureau où l'attaque a débuté, pensant pouvoir y trouver au moins un des Players, mais il est vide. Seuls deux cadavres jonchent le tapis qui a bu leur sang depuis le temps.
Je suis sur le point d'en sortir quand j'entends des pas. Je me cache immédiatement derrière le bureau ne sachant pas s'ils sont de quelqu'un de mon camp ou de l'autre.
— Non, je ne la trouve nulle part. Si ça se trouve elle est sortie.
Adam !!!
— Je suis dans le bureau du deuxi-
Alors que je m'apprête à sortir de ma cachette, j'entends un coup de feu. Puis des bruits d'altercation. Je me risque à jeter un coup d'œil et aperçois un homme qui est parvenu à désarmer Adam et le menace à présent avec son propre fusil. Adam recule les bras en l'air, mais l'homme le suit jusqu'à le coincer dos au mur, lui bloquant toute possibilité de fuir.
Ça me prend un peu de temps, mais je reconnais le Hunter. Selon sa fiche, il s'appelle Mikaël. Sky a insisté sur le fait que c'était le plus dangereux de leur groupe. Il a pris le dessus sur Adam en quelques secondes à peine. Maintenant lui aussi se retrouve le visage à découvert, sans cagoule.
— On aurait dû se douter que vous aviez compris, tout se passait trop bien. Nous vous avons sous-estimé. Mais je crois que vous aussi vous nous avez sous-estimés. Je suppose que c'est toi le Joker, tu ressembles à la description. Donne-moi ton oreillette.
Oh non...
Adam reste silencieux un moment, sans doute à la recherche d'une solution, mais finit pas se résoudre à collaborer.
— Bien vu. Je suis le Joker, admet Adam, les mains en l'air après avoir jeté son oreillette au sol.
— Tu me sembles très jeune. Trop jeune pour mourir. Tu ne veux pas mourir, je me trompe ? demande Mikaël en écrasant l'appareil de communication.
— Non.
— Alors tu vas me dire ce que tu sais sur The Players. Je veux tout savoir.
Je me cache de nouveau pour tenter de calmer mon cœur qui cogne si fort que je crains qu'il ne l'entende. Il se serre tant que j'ai l'impression qu'il va imploser. Je n'ose même plus respirer.
Putain !
— La porte du bureau est fermée, entends-je Moïse crier derrière. Joker, tu es là-dedans ?!
Au silence d'Adam, il comprend que oui. Puis de gros booms indiquent qu'il tente de défoncer la porte. Seulement celle-ci est solide, je l'ai bien vu quand je l'ai ouverte, elle est lourde.
Pendant ce temps à l'intérieur :
— Alors ? Je t'écoute.
Je me risque encore à regarder par-dessus le bureau pour voir qu'Adam est toujours sous la menace de l'arme à feu.
— Je suis le Joker.
— Quel est ton nom et celui des autres ? Attention si tu me mens, je le saurai.
Adam garde d'abord le silence, toujours à la recherche d'une faille, d'un court instant d'inattention pour renverser la situation. L'autre tire à côté de sa tête.
— Je ne me répèterai pas deux fois !
Adam lui sourit.
— Si tu penses que je vais te donner des infos, tu rêves. Vas-y tire, ça ne me dérange pas de mou-
Il se tait quand il me repère derrière le bureau. Je secoue la tête, lui interdisant de jouer le martyr comme il allait le faire la nuit de notre rencontre. Il reporte son regard vers le Hunter.
— Mon nom est Adam. Cole.
— Et celui des autres ? Vous êtes combien ? Qui est votre chef ?
— Nous sommes quatorze. Dans la demeure, nous sommes quatre.
Nous sommes en fait cinq, si l'on me compte. Mais je comprends qu'il ne veut pas que Mikaël soit au courant de ma présence.
— Le nom des autres.
— Il y a Moïse, le gros bonhomme derrière la porte. Tu ferais mieux de fuir maintenant, s'il entre, il te broyera le crâne. Littéralement.
— T'en fais pas pour moi, je me suis déjà sorti de situation pire que celle-ci. Et puis je te parie qu'il n'est pas résistant aux balles.
Adam n'ajoute rien, il me jette un coup d'œil discret. Puis il fixe mon poignard dans ma main droite.
— Hey, regarde-moi ! Qui est l'autre salope ? Et l'autre homme ?
— Senri. L'autre c'est Diego.
Au même moment, j'entends la voix de Senri derrière la porte.
— Je ne trouve la Reine nulle part, elle a dû se cacher ou s'enfuir. Le Joker est à l'intérieur ?
— Oui et j'entends Mickaël avec lui. Je crois qu'il est en danger.
Senri tire de nombreux coups de feu sur le verrou, mais cela n'aide pas. Voyant que les renforts ne peuvent venir de l'extérieur, je me lève sans aucun bruit. Je ne peux pas risquer de m'approcher, il m'entendrait et le tuerait. Je n'ai que la lame sur moi et clairement Adam veut que je m'en serve à la manière dont il la zieute.
— On dirait que tout le monde est réuni. Qui est votre chef ?
— Je ne peux pas juste te lancer des informations comme ça. Il y a des choses que même moi j'ignore.
Lancer...
C'est ça. Mais vais-je y arriver ? Je me suis entraîné au lancer du couteau pendant des heures avec Senri, mais je suis loin d'être au point. J'ai un taux de réussite inférieure à 5 %, très peu suffisant. Mais Adam semble confiant.
Il l'est toujours. Il me fait confiance.
Je veux le faire, mais si je me manque ? Je me ferais repérer et on perdrait notre seule chance.
Pire ! Ça pourrait l'atteindre lui...
Non... je ne peux pas risquer ça.
Quand je baisse la lame, il comprend que je me suis dégonflée.
— Je t'ai menti. On est cinq. J'ai oublié de te dire le nom de la dernière personne présente.
Hein ?
— Je t'écoute.
— Le dernier membre dans la maison est une femme. Elle s'appelle Heidi. Heidi Mäkinen.
— Ok-
— Je n'ai pas fini. Elle est notre Reine.
— C'est donc votre chef ?
— Pas tout à fait, mais c'est un petit bout de chef à sa manière. Elle est nouvelle, elle n'y connait presque rien. Je suis sûr que là où elle est cachée, elle tremble comme une feuille. Elle n'a jamais tué personne. C'était sa première mission du style.
Je suis étonnée par combien il est bavard, surtout après la consigne de ne pas communiquer avec les Hunters.
— Comment ? Tu essaies de me faire croire qu'une organisation aussi méticuleuse et prudente que vous a fait intervenir une débutante ?
— C'est fou n'est-ce pas ?! Mais même si elle n'a pas les mêmes aptitudes que nous autres au combat, je serai toujours prêt à lui confier ma vie. Elle m'a sauvé une fois, alors ma vie lui appartient. Je lui appartiens. En fait, je suis totalement amoureux d'elle.
Mes tremblements cessent à la seconde où il prononce ces mots. Le silence se fait dans ma tête.
— Comme c'est touchant. Bon avec ce que tu m'as dit, je pourrais enquêter sur vous tout seul. Une dernière parole pour elle ? Je lui transmettrai avant de l'envoyer te rejoindre.
Adam me regarde directement dans les yeux.
— Oui. Si tu rates, je l'esquiverai.
— Quoi-
Comme si mon corps était déconnecté de mon esprit, il se met en mouvance. Le temps semble au ralenti. Alors que le Hunter qui a compris que j'étais là se tourne vers moi, le poignard quitte ma main droite et va se loger en plein milieu de son front du Hunter. Un coup de feu retentit, mais me rate de peu.
Mikaël s'effondre. Le dernier Hunter est à terre.
J'observe la scène comme ailleurs. Ce n'est que quand Adam me prend dans ses bras que je reviens à moi-même.
— Heidi. Heidi ! me secoue-t-il pour me ramener à moi.
Je détourne le regard du sang de Mikaël en train de se reprendre sur le sol pour le plonger dans celui d'Adam.
— T'as réussi Heidi...
Maintenant que le danger est passé, mes émotions refont surface et je fonds en larme.
— Je- j'ai cru qu'il allait te tuer...
— Chut, ne pleure pas petite Heidi. Je t'ai promis que de ne pas mourir, encore moins devant toi. Tu te souviens ?
Je le serre encore plus fort contre moi et éclate en sanglots malgré sa demande. Tout le stress accumulé de la soirée que j'ai refoulé pour survivre se déverse avec mes larmes. J'ai eu si peur de le perdre, je ne veux pas le lâcher.
— Moi aussi j'ai eu peur pour toi, tu ne répondais plus. J'ai cru que... Ne me fais plus jamais ça.
— Promis.
Son pouce cueille tendrement mes larmes et descend jusqu'à mes lèvres qu'il effleure. Mon cœur trépigne de ce contact.
— Bordel, j'ai envie de t'embrasser.
Il se rend compte de sa gaffe et s'empresse de s'excuser.
— Euh, par-
Je ne lui en donne pas l'occasion et l'attire vers moi pour écraser mes lèvres contre les siennes. Il est d'abord surpris, mais me rend un baiser débordant de passion. Comme s'il n'attendait que ça. Il est plus délicieux que je ne me l'imaginais et c'est mille fois mieux que dans cette foutue penderie. Les battements de son cœur contre ma poitrine viennent se joindre aux miens. Il dépose ses mains au niveau de mes hanches et les attire à son bassin. Tout ça me procure tant de plaisir, je sais que c'est mal, mais je le veux. Je le veux lui, plus que tout au monde.
Un grand bruit détourne notre attention vers la porte. Moïse est parvenu à en venir à bout. Lui et Senri entrent en mode commando dans la salle. Ils sont surpris par le cadavre se vidant de son sang par terre et nous, dans les bras l'un de l'autre.
— Vous n'avez rien ?
Je finis par lâcher Adam et me jette dans les bras de Senri.
— Oh mon dieu, j'ai eu si peur pour toi. Je te croyais morte par ma faute. Je suis désolée, Yelena m'a échappée et-
— Ça va, je vais bien.
Moïse me tapote simplement l'épaule, mais je vois que lui aussi est soulagé. Puis il s'approche du corps.
— Wow, joli coup Joker !
— Merci, mais ce n'est pas moi qui ai fait ça. C'est la Reine qui a fait ça.
Senri me regarde pleine de fierté. Au même moment, Diego entre dans la pièce.
— Yelena... elle est où ? demande-t-il.
Tous réalisent qu'ils ont oublié une Hunter et la panique s'inscrit dans leurs yeux.
— Au premier sous-sol, réponds-je timidement. Je- je l'ai neutralisée.
Tous me regardent comme si je venais de dire que j'avais tué quelqu'un. Ah oui, c'est le cas. Senri récupère le poignard sur le cadavre de Mickaël.
— Bon, les amis, le Valet me dit que la police est en route, nous presse Diego. Faut qu'on se tire.
Nous sortons de la résidence, le fourgon nous attend dehors. Nous entrons avant de fermer les portes et de déguerpir, ni vu ni connu. Tout le monde est trop épuisé par les affrontements pour dire quoi que ce soit. Ce n'est qu'à bord du jet qui nous ramène à la piste d'où nous sommes venus que nous faisons notre rapport à Sky.
— Si je comprends bien tu as volontairement coupé ton oreillette.
— Oui et je n'ai pas su la remettre en marche après... désolée.
— Ne fais plus jamais cela. La communication est primordiale. Si les autres savaient que tu allais bien, ils ne se seraient pas mis en danger pour te chercher.
— Pardon...
— Roh c'est bon, laisse-la tranquille Sky, elle a du improviser et a tué deux Hunters à elle seule. Tu t'es très bien débrouillée Heidi, me défend Senri.
Je reçois les compliments de mes coéquipiers. Senri et Moïse sont particulièrement fiers et n'hésitent pas à se couvrir de laurier pour mon succès. À croire qu'ils étaient avec moi.
Jérôme lui n'a rien dit depuis le notre retour. Il me fixe c'est tout, mais je sais que ça le fait chier que je me sois aussi bien débrouillée.
Adam m'approche avec une trousse de premier soin.
— Tu es blessée.
J'étais tellement euphorique que j'en ai oublié les taillades et les plaies que m'a infligées Yelena. Adam m'aide à retirer ma combinaison et je me retrouve en sous-vêtements. Avec Senri, ils nettoient mes plaies à l'alcool et mes les bandent.
— WoW... elle ne t'a pas ratée, constate Adam en touchant la plaie autour de mon cou, laissée par le fil d'acier.
— Aouch, oui.
— Je suis vraiment désolée c'est de ma faute. Elle m'a échappée, culpabilise Senri.
Elle est vraiment mignonne. Je la prenais pour une dure de dure, mais je crois qu'après Adam, c'est elle que j'aime le plus. On s'est beaucoup rapprochée lors des sessions de tire. Je tique quand je sens l'alcool sur mon cou. Adam le bande lui aussi.
— Et cette marque géante dans ton dos ! Elle était balaise la Yelena !
— Euh oui...
Quand ils ont fini de me couvrir de bandage, je peux me changer en habits civils et me coucher pour le reste du vol. On me réveille, car nous sommes de retour au hangar. Chacun prend son véhicule avant de partir chez soi. Il ne reste plus qu'Adam et moi.
— Je vis plus proche... tu veux venir chez moi ?
J'accepte son invitation et nous allons chez lui. C'est sa mère qui nous accueille. Elle ne pose pas de question à son fils sur où il était, ni pourquoi je suis là, ce qui m'étonne aussi. Je suis Adam jusque dans sa chambre au sous-sol.
Il jette son sac avec ses équipements avant de retirer son haut et de se laisser tomber sur son lit, épuisé. Je l'observe un moment, sans rien dire. Il ouvre les yeux et me regarde. Cet échange dure si longtemps et rien qu'avec cela, je sais qu'il veut la même chose que moi. Il se redresse, mais reste totalement absorbé par moi.
J'ose m'approcher et me planter entre ses jambes, le cœur battant si fort que je crains qu'il ne sorte de ma poitrine. Il entoure ma taille de ses bras et pose sa tête sur mon ventre.
— Ton petit ami...
— Je m'en fous. Embrasse-moi encore, Adam.
Il relève sa tête et me fixe. Puis il abaisse la mienne et m'embrasse, tendrement d'abord. Je glisse mes doigts dans ses cheveux d'or pour approfondir le baiser, mais ça ne me suffit pas.
Plus. Je veux plus de lui.
Je le fais basculer sur son lit sous son regard intrigué avant de retirer le pull que je porte, révélant ainsi mes bandages.
— Putain...
— Quoi ?
— De tous les scénarios que j'ai pu me faire, jamais je ne t'ai imaginée en momie sexy, ricane-t-il.
Je ris à mon tour avant de monter à califourchon sur lui et de poser ma main sur son abdomen musclé. Adam pousse son bassin vers le haut et déjà le plaisir se répand en moi.
— Ça ne te rappelle rien ?
— Non, je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.
Je lève les yeux en l'air, mais reste flattée.
— Non, idiot. Notre rencontre.
Il hoche la tête, mais je vois bien que son cerveau ne fonctionne plus normalement, toute son attention est à présent focalisée sur mon corps. Ses mains qui entourent mes hanches tremblent d'excitation. Je me courbe et lui susurre à l'oreille :
— Peu importe ce que tu t'imagines me faire en regardant mes photos, fais-le-moi.
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