24. Lonely no more
Le grincement de la poignée résonne dans la salle de bain alors que je ferme l'eau froide qui cascadait sur mes cheveux. Je reste là un instant, à regarder les orteils et l'eau ruisseler vers la canalisation.
Un frisson me saisit.
Je sors de la douche, laisse mes pieds sécher sur le tapis avant d'aller chercher ma serviette accrochée à ma porte. Je me poste devant le lavabo pour me brosser les dents. Après avoir craché mon rince-bouche, je relève la tête, essuie la buée sur la vitre et fixe mon reflet dans le miroir, évaluant mon apparence physique. Je me surprends à essayer de trouver ce qu'il peut avoir de plus que moi et m'inflige une gifle.
— Arrête de penser à elle.
Je soupire avant de sortir. J'arrive dans ma chambre de laquelle ma salle de bain est attenante. Je me prépare pour me coucher, mais une fois allongé, je ne trouve pas le sommeil.
Je pense à Heidi que j'ai croisée plus tôt dans la journée. La voir a transformé mon cœur en sucre qui a fondu avec son sourire. Puis je me suis rappelé que je ne devais pas me sentir comme ça, pas avec elle. Je ne sais pas si c'était de la jalousie ou de la frustration, mais je l'ai ignorée et je suis partie.
Je sais, ce n'est pas comme ça que je pourrais l'avoir, mais c'est justement ce que je veux. Réduire mes chances, l'éloigner de moi le temps que l'effet qu'elle me fait se résorbe. Le coach Ricci avec ses conseils ne comprend la position dans laquelle je suis.
Comme je me retourne une énième fois dans mon lit, je décide d'employer les grands moyens, la technique infaillible pour me mettre K.O. :
La bonne vieille branlette.
Je me redresse, attrape mon ordinateur, ma bouteille de lait pour le corps, une boîte de mouchoirs, juxtapose mes oreillers pour être à l'aise et mets de la musique pour couvrir tous les bruits. Ma mère a une ouïe surdéveloppée et je ne veux pas qu'elle m'entende. Mon installation terminée, je cherche ce qui me stimulera. Le porno ne me fait plus d'effet depuis longtemps, en fait depuis que je sais que ça n'a rien à avoir avec la réalité. C'est surjoué et plus souvent qu'autre chose, ça me met mal à l'aise.
J'ai bien quelques vidéos plus que suggestives que j'ai reçues de filles que j'ai fréquentées dernièrement, mais même elles m'ennuient, je n'arrive pas à me concentrer et mon esprit me ramène constamment à Heidi, à ce placard.
Bordel.
Je décide de ne plus combattre mon propre désir. Puisque c'est Heidi qu'il veut, je navigue sur internet et trouve sa page Instagram qui, heureusement pour moi, est pleine de photos et de vidéos d'elle.
Je commence en prenant les images d'elle si peu vêtues à des fêtes à thème ou à la plage et me fabrique des scénarios. Les yeux fermés, je me donne du plaisir avec la Heidi de mon imagination.
Et comme chaque fois que c'est elle qui peuple mes fantasmes, je viens en très peu de temps. Toujours allongé, je reprends mon souffle alors que le plaisir se répand dans mon corps et détend mes muscles.
Je vais très bien dormir.
Je redresse ma tête pour prendre un ma boîte de mouchoir, vois Heidi devant ma porte, sort un mouchoir-
Je tourne la tête rapidement vers elle qui se tient toujours là. Elle sourit.
— Je vois que tu t'amuses.
— Putain !
Elle est réelle.
Je m'empresse de jeter ma couverture sur moi, en panique. La musique qui me nourrissait mon imagination joue encore.
— Qu'est-ce que tu fiches ici ?!
— Ta mère vient de m'ouvrir. Je suis descendu, je ne savais pas que tu... prenais soin de toi.
Le sang me monte au visage et ça semble l'amuser.
— Tu aurais pu toquer !
Elle ne s'excuse pas et ne fait que se moquer de moi. Je suis mort de honte et cache mon visage dans mes mains.
— Ça va, tu n'as pas à avoir honte, on le fait tous. Bon c'est pas tout, mais...
Elle m'indique le dégât que j'ai fait en jouissant.
— Oh, euh... tu peux sortir.... s'il te plaît.
Elle lève les yeux au ciel, mais ne fait que se retourner. Rapidement, je nettoie ce que je peux avec des mouchoirs, me lève et retire mon pyjama souillé. Je vérifie qu'elle soit encore tournée et vois qu'elle jette des coups d'œil sur le miroir à sa gauche.
— Heidi.
Elle ferme les yeux avec une verve moqueuse. Je me change et me lave les mains avant de revenir dans la chambre où je trouve Heidi assise sur le lit, mon ordinateur sur les mains.
Oh, non...
— Des photos ?! Tu te branles sur des photos ?! T'es un prisonnier ou quoi ?
Je pouffe de rire, car je ne m'attendais pas à cette comparaison. C'est une des choses que j'aime chez elle, son humour spontané, décomplexé. Je viens fermer le laptop et le lui arrache des mains. Heidi ne mentionne pas le fait que c'était elle sur les photos.
Je me tourne vers elle.
— Bon, tu m'expliques ce que tu fais chez moi à une pareille ?
— Tu m'évites depuis des semaines, alors je n'ai pas eu d'autre choix que de t'embuscader.
Je la fixe, attendant qu'elle ajoute quelque chose et elle fait de même pendant de longues secondes, avant que ses yeux ne s'imbibent de larmes.
— J'ai besoin de toi, avoue-t-elle finalement.
— Heidi ? Il y a un problème ?
Elle hoche la tête, sans pour autant me dire quoi. J'hésite, mais l'approche.
— Je n'avais personne d'autre à qui en parler, je suis allée chez mon copain, mais, je- il-
Elle hyperventile alors qu'elle essaie de me dire ce qui la tracasse. Je pose ma main sur son épaule et me penche.
— Il y a quelque chose que je peux faire pour t'aider ?
Elle me regarde enfin dans les yeux et opine.
— Oui... tu... tu peux me prendre dans tes bras ?
C'est tout ?
Je suis étonné de sa demande. Je ne vois pas en quoi ça l'aiderait, mais si c'est ce qu'elle veut. Je l'aide à se lever et lui offre un de ses câlins qui vous font vous sentir en paix, en sécurité. Je la sens littéralement fondre dans mes bras et se laisser aller dans les sanglots.
C'est tout.
Elle pleure dans mes bras de longues, très longues minutes et moi je ne fais que la tenir aussi fort qu'elle le réclame, lui soufflant des mots rassurants. Quand ses larmes tarissent enfin, je trouve le courage de la questionner sur la raison de son désespoir.
— Qu'est-ce qui ne va pas Heidi ?
Elle procède à me faire un résumé de ses déboires des derniers jours. Elle commence avec son copain qui l'a mise sur le banc de touche depuis plusieurs jours. Apparemment, elle ne peut même plus aller le voir sans avoir à le prévenir, ce qui explique qu'elle soit venue chez moi à la place. Puis son frère jumeau est parti à l'autre bout du monde, ce qui fait qu'elle se sent seule, incomplète. Sa mère a perdu son emploi et est de nouveau aux prises avec sa dépendance et sa maladie mentale, elle fait des cauchemars où elle voit le fantôme de Mélissa et est couverte de son sang, ses notes sont désastreuses, elle se sent inutile parce que The Players ne l'a pas encore convoquée pour une mission, alors que moi j'en ai fait une dizaine depuis la dernière avec elle.
Vraiment, rien ne va.
Je lui sèche ses larmes, essayant de trouver des solutions.
— Mais Heidi, si tu ne comprenais pas tes cours, il fallait me le dire.
— Quand ? Tu as passé ton temps à m'éviter, à m'ignorer ou tu étais trop occupé à flirter avec les filles du pavillon de la faculté d'art !
La culpabilité m'envahit. Je pensais bien faire, en mettant de la distance entre nous, je pensais lui rendre service, par rapport à son couple et honorer mon serment auprès de The Players. Je ne savais pas qu'elle vivait une telle détresse psychologique, toute seule en plus.
— Pardonne-moi...
Heidi me lâche et secoue la tête.
— Non, c'est moi qui suis désolée d'être venue chez toi sans prévenir et de t'avoir regardé te... orrhh, je suis un putain de parasite. Désolé de t'avoir embêté avec mes histoires-
Je la retiens alors qu'elle s'en allait vers la sortie.
— Non. Reste. Tu... je... je suis content que tu sois venue me voir. Tu n'es pas un parasite. Tu peux venir chez moi quand tu veux, je n'ai rien à te cacher moi, tu le sais déjà. Alors s'il te plait, fais-le, ça me fait plaisir.
J'hésite un peu à ajouter ce que je veux lui dire, mais finis par le faire.
— Et puis, tu me manques.
Ses yeux s'illuminent.
— Vraiment ?
Je confirme en lui souriant. Elle qui était parvenue à se calmer fond de nouveau en larme et me saute au cou, me faisant basculer sur mon lit.
C'est comme ça, elle allongée sur moi, que nous restons alors qu'elle me parle des autres soucis qu'elle a pu avoir. Je lui raconte aussi la première fois que quelqu'un est mort à cause de moi et lui dit comment j'ai pu m'en sortir malgré la culpabilité. Nous abordons la grande solitude d'être un Player. Elle me dit qu'elle se sent seule au monde, même quand elle est entourée de ceux qu'elle aime, elle ne peut pas leur dire.
— Je sais ce que tu ressens. Moi aussi la solitude m'accompagne partout. À cause de mon rôle dans The Players, j'évite de former des amitiés solides, de me mettre en couple. Je ne veux pas mettre quelqu'un en danger. Alors quand ça ne va pas, je n'ai personne à qui me confier, je suis seul au monde. Il y a juste moi, mes problèmes, mes crimes et mes regrets. Les gens se laissent berner par ma bonne humeur et mon énergie, parce qu'au fond, j'essaie de me convaincre moi-même que tout va bien.
Heidi m'observe.
— Tu m'as moi maintenant. Tu peux me partager ta peine et tes angoisses. Je ne dis pas que je connais le même stress que toi, tu es quand même le Joker, mais ne peux au moins t'écouter. Pour ne pas que tu sois seul avec ce poids sur les épaules.
Je hoche la tête en caressant son visage. Je m'en veux tellement de l'avoir éloignée. Elle est ce qu'il m'est arrivé de mieux depuis longtemps.
Puis la conversation devient plus légère. Comme si l'on n'avait jamais cessé de se parler, on papote en faisant des blagues et en riant. Juste assez pour que ses problèmes lui paraissent lointains. Et avec chacun de ses rires, la boule dorée, brillante et chaude qui s'est formée dans ma poitrine quand je l'ai étreinte la première fois grossit encore et encore. Elle nous enveloppe dans un cocon de réconfort.
Heidi tombe de fatigue peu de temps après. Je ne trouve pas le cœur de la réveiller, alors je l'étends sur le lit, près de moi et contemple son visage à présent serein.
— Bonne nuit, petite Heidi.
J'éteins la lumière et m'endors à mon tour.
Je croise les bras et frisonne un peu quand un coup de vent souffle sur les gradins vides du terrain de football. Presque vide. Il y a seulement quelques personnes, majoritairement des filles venues voir leurs petits amis s'entraîner. Moi je n'ai pas l'habitude de rester, mais on a prévu de se voir après avec Adam, donc pour cette fois, je suis venue l'attendre.
J'ai pu le regarder jouer. Il est aussi bon que Leo me l'avait dit. Il est rapide, vif, a une bonne vision d'ensemble du jeu et du positionnement des autres joueurs, prend des décisions qui mènent presque toutes au but, lance le ballon avec une telle puissance que ça force l'admiration et il semble même avoir assumé le rôle de leader.
Il est l'atout, le Joker.
Les coachs les libèrent enfin et il court vers moi avant de retirer son casque, révélant ses magnifiques cheveux raides et humides de transpiration avant de me servir un de ses sourires.
Je ne sais toujours pas pourquoi c'est chez lui que j'avais décidé d'aller ce soir là où j'avais l'impression d'étouffer sous les problèmes, mais depuis, notre relation est redevenue comme avant, mieux qu'avant même.
On étudia ensemble chez moi, Adam en profite toujours pour contaminer maman de sa bonne humeur, je ne pense plus à Leo et Felix revient bientôt.
— J'espère que tu n'as pas attendu trop longtemps. Donne-moi encore 20 minutes le temps que je prenne une douche.
— Prends ton temps.
Je descends des estrades et marche avec lui jusqu'au complexe sportif. Il s'éloigne vers le vestiaire des hommes, retirant déjà son maillot alors qu'il est encore dans le couloir. J'admire son dos musclé, de ses larges épaules et le dessin de sa silhouette. On dirait une de ces statues grecques.
— Dis-moi, à quoi tu penses quand tu le vois comme ça ?
Je sursaute quand je sens le souffle de Leo dans mon dos. Un frisson me parcourt.
— Oh mon dieu, Leo !
Il sourit en voyant qu'il est parvenu à m'effrayer, mais reprend son expression sérieuse.
— Réponds à ma question.
— Comment ?
— Quand tu le regardes, qu'est-ce que tu vois ? Qu'est-ce que tu penses ?
Je regarde Adam disparaître derrière la porte des vestiaires en riant avec deux de ses coéquipiers. Je ne sais pas trop ce que Leo veut que je lui dise.
— Hum...Il est impressionnant.
— Mais encore ?
Je pense à ce qu'Adam m'évoque.
— Son aura... Il dégage quelque chose de lumineux et d'attirant. On dirait qu'il sait ce qu'il fait et ça donne envie de le suivre les yeux fermés.
— En effet...Il a tout d'un leader.
Je fronce les sourcils.
— Je compte faire de lui le capitaine de l'équipe. Je ne vois personne d'autre avec ses performances et son charisme. Je voulais savoir ce que toi tu en penses, tu as confirmé mon impression. Ce jeune homme est exceptionnel... Je l'aime beaucoup.
Je manque de m'étouffer avec ma salive sous le regard curieux de Leonardo.
— Répète un peu ça ?
— J'ai dit que je l'aime bien.
— C'est ce que j'ai cru entendre. Pourquoi lui ? Tu ne m'as jamais dit « je t'aime » à moi.
— Vraiment ? demande-t-il en cachant à peine son indifférence.
— Oui ! Ça fait bien presque quatre ans et jamais ces mots ne sont sortis de ta bouche pour moi.
— Tu insinues que je suis un mauvais partenaire ?
— Le pire.
Son regard se promène sur ma personne et s'arrête au niveau de mon poignet, sur mon tatouage. Quand je le remarque, je cache ma main derrière mon dos. Il fait remonter ses yeux vers les miens.
— Qu'est-ce qui t'empêche de me quitter pour quelqu'un comme Adam justement ?
Je grimace devant cette question à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Lui me sonde. Il analyse tout de ma réaction.
— Pourquoi tu me demandes ça ?
— Je sais pas. Il est mon opposé...et vous semblez proches. Très proches. Et puis il faudrait être aveugle pour ne pas voir que tu lui plais et que c'est réciproque. Vous iriez bien ensemble.
Je ne comprendrais jamais comment il peut dire des choses aussi insensibles en me regardant droit dans les yeux.
— Tu n'es pas d'accord ? revient-il à la charge.
Je ne sais pas quoi répondre à mon mec en train de me figurer en couple avec un autre. C'est là que je capte que ça ne le dérangerait même pas. Quand il voit que ces paroles me blessent, son regard change et il met de la distance entre nous.
Il a eu ce qu'il voulait.
— Je rigole. Tu parleras à ton ami de mon offre de faire de lui le capitaine. Bonne soirée, Pinocchio, sois prudente.
Puis il s'en va dans le bureau des profs de sport. Je repense à la question qu'il m'a posée, mais secoue la tête pour la chasser. J'étais de bonne humeur, hors de question qu'il vienne me plomber le moral, lui et son regard calculateur.
Je me retourne et en attendant Adam, je regarde le mur décoré de photo de l'équipe, d'année en année. Je m'arrête devant celle de Leonardo, datant d'il y a cinq ans, dans l'espèce de vitrine d'honneur.
— C'est le coach Ricci à notre âge.
Je me tourne et aperçois Adam qui s'est changé, mais dont les cheveux dégoulinent encore un peu d'eau. Il a dû se dépêcher pour ne pas me faire attendre. Il fixe lui aussi la photo de Leo.
— Il parait que c'est un des meilleurs joueurs et capitaines que cette université n'ait jamais eu. Il a ramassé près du dixième des bannières sportives qu'on a et pas seulement au football.
Je feins ne pas être au courant.
— Ah oui ?
— Oui ! s'exclame-t-il avec enthousiasme. Il a aussi remporté de nombreux prix académiques et de recherches. Cet homme est juste parfait.
Et voilà un autre qui est tombé sous le charme de Leonardo Ricci. L'entendre le couvrir de louanges me rend un peu amère. Puis, Adam me pointe une photo d'un autre joueur étoile, plus vieille.
— Ça, c'est mon père.
J'ouvre grand les yeux. Adam ne parle jamais de son père. Je sais seulement qu'il est décédé avant même sa naissance. Je lis le nom : James Cole.
La ressemblance entre eux est frappante, Adam est sa copie conforme.
— Vous vous ressemblez beaucoup.
Il hoche la tête et un éclair de tristesse traverse ses yeux, une rareté. Je lui donne un coup de coude pour lui rappeler que je suis là. Il me sourit.
— Bon, on y va ?
— On va à la bibliothèque ?
— Nan, je suis crevé, je vais m'endormir. Allons dans un café, le bruit ambiant me gardera éveillé.
— Ok.
Je le suis jusqu'à sa moto et m'apprête à mettre mon casque quand je reçois une notification. Je sors mon téléphone et vous l'insigne de The Players.
Vous êtes tous priés de vous présenter de toute urgence au QG dans trois heures. Assurez-vous ne de pas être suivis.
Adam fronce les sourcils et me regarde.
— De toute urgence ?
Je lève les épaules. Nous rangeons nos téléphones, mettons notre casque et abandonnons notre séance de révision pour nous rendre au quartier général de The Players. Nous arrivons près de trois heures plus tard.
Avec ses données biométriques, Adam nous ouvre les quelques portes qui mènent à la salle de réunion où tous les membres que j'ai déjà rencontrés sont réunis autour de la table. Leurs visages à tous sont graves et je comprends que la situation est sérieuse. Ash me fait un signe de la main qui me rassure un peu et je lui rends.
Je m'assois à côté d'Adam, sous le regard appuyé et menaçant de Jerome et l'avatar de Sky apparaît à l'écran.
— Bonsoir à tous. Merci d'être venus aussi vite.
— Numéro 3 et Numéro 5 sont où ? demande Adam.
— Numéro 5 est en déplacement diplomatique et Numéro 3 est présentement en mission. Ils ont été prévenus en amont.
— Ok... qu'est-ce qu'il y avait de si urgent ? demande Moïse cette fois.
— J'y viens. Veuillez ouvrir le dossier qui se trouve devant vous.
Pour la première fois, j'ouvre un dossier avec mon pseudo dessus, mais avant même que je ne puisse lire une ligne, Sky m'interpelle.
— Reine.
Je tressaute et me tourne vers elle.
— Oui ?
— J'ai eu vent de ta réaction après la mort accidentelle de deux personnes lors de ta dernière mission. J'ai besoin de m'assurer que ton éthique ne nous handicapera pas.
Je baisse la tête. C'est humiliant qu'elle me parle de ça là, devant tout le monde. Il y a un long silence où tous me fixent, l'air de me juger. Je sens la main d'Adam sur ma cuisse.
— Je... ce n'était rien. Tout va bien, mentis-je
— Certaine ?
— Certaine.
— Très bien, parce que cette fois nous allons tuer des gens intentionnellement.
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C'était tout pour ce chapitre! Merci de l'avoir lu et pour ceux qui le font d'avoir interagi avec 🫶🫶🫶.
Retrouvez moi sur instagram: luxe_8831_ pour être informé de l'avancée de l'histoire et pour qu'on discute des théories de chacun quant à la suite des événements.
Luxe🪂
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