06. Blindly trust
Il fait froid.
Du moins plus que dans la salle d'attente. Ce doit être le décor bien peu chaleureux du bureau de Jacob Tyson. Du sol, jusqu'aux murs en passant par les nombreuses colonnes, tout est en marbre noir. Rajouté l'éclairage très faible et l'on se croirait dans l'ancre d'un super vilain cliché à souhait. Seul l'énorme bureau qui nous sépare, Tyson, la RH et moi est en verre et éclairé par une lampe austère. Les yeux de Tyson ont accueilli ma poitrine révélée par un décolleté scandaleux pour un entretien d'embauche.
Je vous ai dit qu'il faisait froid?
— Alors, postulante n° 34, Emily Portman prononce la RH d'un ton las avant de lever les yeux de mon dossier pour me reluquer, moi et mes vêtements.
À l'entente de mon pseudonyme, Tyson détourne ses yeux lubriques de mes seins. Il se tend et se redresse, visiblement moins à l'aise. J'ose la plaisanterie même si Adam m'a dit de ne pas le faire.
— Quelque chose ne va pas? On dirait que vous venez de voir un fantôme.
— T'es pas sérieuse Heidi, me dit Adam dans l'oreillette.
— E-Emily Portman? demande Tyson.
— Oui, c'est moi.
Lui et son employée échangent une œillade avant de me regarder comme s'ils étaient en présence d'une revenante. Si seulement ils savaient que je suis tellement, tellement pire.
— Vous êtes sûr que ça va? Ai-je dit quelque chose de travers?
— Non, ce n'est rien... c'est simplement que votre nom nous rappelait quelqu'un que-
— Taisez-vous, Raymonda, ordonne Tyson sans arrêter de m'inspecter.
L'autre baisse la tête. Je saisis immédiatement la dynamique de soumission qu'il entretient avec les femmes.
— Pardon monsieur.
Le malaise devient palpable alors j'essaie de le dissiper.
— Ah, c'est possible. Le prénom Emily est le plus populaire que l'on donne aux filles à la naissance et le nom de famille Portman est lui aussi bien classé. Il est donc très probable que vous connaissiez d'autres Emily Portman. Personnellement, j'en connais deux autres.
Je leur souris. Ils se regardent de nouveau et la tension dans les épaules de ce cher Tyson le quitte. C'est un homme dans la soixantaine, les cheveux poivre et sel, mais extra sel, légèrement ventru et portant plusieurs bijoux à ses doigts bien en chair.
— Pardonnez-nous. Alors, Emily. Je vous présente Raymonda des ressources humaines et moi je suis-
— Le grand Jacob Tyson...je sais, dis-je un brin de séduction dans la voix.
Il me toise de la manière qu'on a de le faire devant quelque chose qui détient notre intérêt. C'est cela, pour lui je suis quelque chose avant d'être quelqu'un.
Son égo est alors flatté. Ces yeux retournent sur le dossier qui, je suppose, renferme les informations de ma fausse identité.
— Nous allons faire court. Je vois votre CV, il est irréprochable certes, mais il doit bien y avoir au mois trois autres candidates aussi qualifiées que vous dont l'une a de l'expérience dans des entreprises comme Tyson Inc. Pour quelle raison devrais-je vous sélectionner vous?
— Bon Heidi, j'espère que tu as bien retenu ton rôle et tes qualifications, mets-lui en plein la vue, m'indique mon complice de depuis la voiture où il est resté.
Mes yeux se promènent un peu sur la table, sur mon dossier à côté de tant d'autres un peu éparpillés. J'en déduis que Tyson est une personne plutôt chaotique, d'où son besoin de secrétaire. Je remarque également des dessins sur les CV.
Des dessins?
Il dessine sur les CV.
Je veux dire, il n'y a pas de problème à cela. Je fais toujours ça... quand je me fais chier, pendant les cours particuliers de Leo par exemple. Quand ce qu'on me raconte ne m'intéresse guère.
Il ne m'écoutera même pas. Il se fout des qualifications que j'ai à lui donner... Je n'avais pas prévu ça.
La personne qui a recueilli les informations sur lui a loupé cet aspect de sa personnalité? C'est crucial pourtant lorsqu'on veut berner quelqu'un. Plus que son numéro d'assurance sociale et les mots de passe de ses comptes en banque.
— Eh bien, pendant trois ans j'ai été l'assistante de-
Sous mes yeux il recommence ses gribouillis. Ça me déstabilise. Même que ça m'énerve. Je comprends d'un coup pourquoi Leo se fâche toujours quand il m'explique quelque chose et que je ne l'écoute pas.
Tyson s'est tapé plein d'entrevues qui ne l'intéressent pas. Nous ne l'interessons pas... Il relèguera tout à Raymonda... Pourquoi prend-il le temps de nous rencontrer alors si nos qualifications ne-
Il chasse.
Il veut choisir une qui soit suffisamment qualifiée tout en étant à son goût. Il a hâte d'en finir... je dois susciter son intérêt.
— Je suis la plus jolie.
Ses yeux quittent ses traits de dessin et se posent sur moi.
— Pardon? demande-t-il pour s'assurer qu'il a bien entendu.
— J'ai dit que j'étais la plus jolie. Voilà ce qui me démarque des autres.
— Quoi?! Ce n'est pas du tout le script! entends-je Adam soulever.
Tyson recule la tête, surpris que je donne mon apparence physique comme critère de sélection. Toutefois, il ne s'indigne pas et un sourire vient même balayer ses lèvres. J'ai vu juste. Je le divertis visiblement puisqu'il surfe carrément sur ma vague.
— La plus belle dite-vous? La modestie ne vous étouffe pas, dites donc.
— La modestie c'est pour les hypocrites. Et moi je ne dis que la vérité.
Tyson change de position. Il s'incline un peu sur son siège. Il est à l'aise et j'ai toute son attention.
— Vous êtes certainement un plaisir pour les yeux, ce n'est pas moi qui dirai le contraire, mais la plus belle? Qu'est-ce qui vous donne cette assurance?
Comme lui, j'adopte une position plus décontractée, pour lui communiquer que moi aussi, j'aime bien ce petit jeu qui vient de s'engager. Raymonda, elle semble impuissante devant la conversation qui s'éloigne du cadre professionnel.
— Je ne sais pas...avez-vous vu plus belle que moi jusqu'ici?
— Ça dépend. Je dirais que non. Mais d'aussi belles femmes que vous il y en a plein vous savez.
Cette entrevue vient clairement de dégénérer. Il aime.
— Certainement pas dans la salle d'attente.
Il me fixe encore longtemps en jouant avec son crayon.
— OK je note ça. À part vos attributs, avez-vous autre chose à offrir?
Ma jambe trouve la sienne sous la table et il arque ses épais sourcils.
— Tellement plus, articulé-je pour rendre le sous-entendu évident.
Raymonda qui ne me voit pas caresser la jambe de son patron sous la table, fronce les sourcils.
— Je vois... Dans ce cas, cette entrevue est terminée. Nous vous appellerons si jamais votre candidature est retenue.
On ne ment pas à une menteuse...
— Non, je désire être embauchée sur-le-champ.
Après un bref silence, lui et Raymonda pouffent de rire.
Attendez, ce n'est pas encore drôle. Attendez...
— J'ai bien peur que ce ne soit pas faisable, mademoiselle Portman. Il y a d'autres candidates-
Je racle bruyamment ma chaise avant de me lever et de reprendre mes dossiers.
— Dans ce cas, je vous souhaite bonne continuation avec celles-là. Dommage, ça aurait été si enrichissant.
Tyson fronce les sourcils en voyant que je ne cherche guère à le supplier. Adam lui panique littéralement.
— Mais tu fous quoi, tu ne dois pas partir!!!
— Bonne chance dans vos recherches.
Sans lui donner le temps de répliquer, je me dirige vers la sortie. Tyson a alors l'occasion pour la première fois de mater mon cul si serré dans cette robe hors de prix.
— Non Heidi, ce n'était pas ça le plan, si tu pars c'est fini. Heidi!!! Merde!!! s'affole Adam.
Au moment où j'ouvre la porte, Tyson m'interpelle du fond de la pièce.
— Dites-moi, mademoiselle Portman, sont-elles si laides que ça? Je veux dire en comparaison avec vous.
Je jette un coup d'œil dans la salle d'attente ou les candidates stressées se tournent toutes vers moi. Elles sont toutes de magnifiques jeunes femmes pleines d'aspirations. Hors de question qu'il leur gâche la vie. Je me retourne vers Tyson.
— De véritables thons!
— Dans ce cas, vous êtes engagée.
— Quoi, mais monsieur, il reste plein d'autres candidates, on ne va pas la prendre parce qu'elle est jolie-
— Je veux que vous vous taisiez Raymonda. J'en ai assez de ces entrevues. On arrête tout. Nous avons notre secrétaire ; Emily Portman. Elle est largement qualifiée pour ce poste comme le montrent ses expériences et ses références. Allez dire aux autres de s'essayer ailleurs.
Raymonda obéit aux ordres de son...de notre patron. Elle va ensuite dans la salle d'attente et renvoie ces jeunes femmes chez elles. Moi je suis toujours là, entre deux colonnes et je regarde Tyson qui ne me quitte pas des yeux. Adam lui n'en revient pas. Il est muet depuis un moment, mes oreilles ont enfin un répit. Tyson quitte son trône et s'approche de moi. Il me lorgne de ses yeux baladeurs et se permet même de toucher les cheveux.
Mes cheveux, putain!
— J'espère que vous allez me combler.
Je lève un sourcil face à sa remarque.
— En travaillant dur bien sûr... très dur. De jolies femmes il y en a tout plein, vous êtes donc facilement remplaçable. Vous allez me satisfaire de toutes les façons possibles, pour ne pas être remplacé n'est-ce pas ?
Il me donne envie de gerber. J'entends les réflexions d'Adam sur sa déclaration.
— Bien sûr, en fait, je suis impatiente de vous combler.
— Oh vraiment?
Je hoche la tête en me retenant de ne pas lui vomir dessus.
— Ce soir? Un diner... pour que je puisse faire connaissance avec ma... secrétaire. Qu'en dites-vous?
— J'y crois pas... Heidi accepte!
— Non.
— QUOI ?!
— Quoi?
— Pas ce soir. J'ai quelque chose de prévu ce soir.
La déception se lit dans ses yeux.
— Oh...
— Je n'ai rien de prévu samedi toutefois.
— Samedi... ce ne sera pas possible, j'organise un gala de charité- aimez-vous les galas?
— J'hallucine... souffle Adam.
— Oh, j'adore les galas.
Tyson se lèche le bas de la lèvre.
Tuez-moi.
— Dans ce cas, je vous y invite. Je vous ferai parvenir deux invitations par courriel, vous pouvez amener une amie si vous le souhaitez.
— Que vous êtes généreux, le complimenté-je.
Ses mains glissent de mes cheveux à ma main.
— Oh vous n'avez pas idée.
Non sérieux, tuez-moi, il est dégueulasse.
Je lui souris.
— Bon, je suppose qu'un homme aussi important que vous a tant à faire. Je vous laisse donc. À samedi?
— À samedi au manoir Tyson.
J'opine avant de quitter la salle, l'étage, l'immeuble. Je me dirige vers la rue où m'attend Adam. Quand j'entre, il me dévisage alors que je me désinfecte les mains.
— Il vient de se passer quoi là?
— Tyson vient de m'offrir des billets. Tu n'auras pas besoin de les faire falsifier finalement et moi je n'aurai pas à le supporter une seconde de plus.
— Tu n'as pas suivi le plan.
— Il n'allait m'accorder aucune importance si je ne le secouais pas un peu. Psychologie inversée. Je lui ai juste fait croire qu'il avait plus besoin de moi que moi de lui.
— Tu l'as totalement bluffé. Même moi Je me suis laissé berner. Et tu as improvisé en plus!
— Ce n'était rien... Les esprits simples comme Tyson ne me posent pas un grand défi.
J'ai affaire à Felix et Leo qui sont tellement plus difficiles à manipuler. Adam me scrute avec un léger sourire accroché aux lèvres.
— Tu es formidable...
Siri, est-ce que les humains peuvent ronronner?
— Merci, dis-je alors que la chaleur me monte aux joues. Toi par contre!! Tu t'es donné comme objectif de m'éclater les tympans ou quoi?
Il ricane du plus joli des rires.
— Tu n'avais qu'à ne pas me faire le coup du changement de plan sans prévenir.
Un frisson me parcourt en repensant à la main de Tyson sur ma peau et je mets une autre couche de désinfectant sur mes mains.
— Cet homme m'a coupé l'appétit.
Sur ces paroles, mon ventre émet une bruyante protestation.
— As-tu déjeuné avant de partir?
— Non, j'avais trop le trac pour avaler quoi que ce soit. Mais ne t'en fais pas ça va-
— Non, ça ne va pas. Je ne vis pas loin. On va te trouver de quoi manger.
J'arrête ma contemplation du paysage qui défile et le regarde, étonnée.
— Attends, tu veux m'emmener chez toi?
— C'est ce que j'ai dit.
— Et ton identité alors?
— Bof, tu connais mon visage et mon nom... Et puis tu m'as sauvé la vie, elle t'appartient, alors tu peux tout savoir sur moi.
Sa vie m'appartient?
— Tu es sûr que le fait que je sache où tu vis ne te mettra pas en danger?
Il sourit.
— Ma vie n'est que danger, j'ai besoin de ça pour me sentir vivant. Alors un de plus, un de moins...
— Je ne crois pas que le Numéro 4 de la dernière fois serait du même avis que lui.
— Pas faux. Il va chier de la braise en apprenant que je t'ai impliquée dans une mission, mais bon. Il en a besoin ce coincé.
Il est soit confiant, soit suicidaire.
Pour une raison que je ne m'explique pas, ça me plait chez lui, ce côté insouciant, "lançons-nous, on verra après pour les conséquences". Ça me plait beaucoup.
Comme promis, nous arrivons bientôt devant une maison blanche au toit bleu. Une belle entrée témoigne d'un entretien rigoureux du jardinier de la famille. Je me permets de complimenter son père et il me confie que c'est lui-même qui s'occupe du jardin. Je souris en imaginant le redoutable Joker s'occupant de ses tulipes le dimanche matin.
Il compose un code qu'il ne prend même pas la peine de me cacher et la porte s'ouvre. Il a réellement confiance en moi.
Nous entrons dans la maison qui est plongée dans le noir malgré qu'il fasse jour. Curieuse que je suis, je m'aventure déjà à l'intérieur à la recherche de l'interrupteur ou de rideaux. Je longe un couloir dans l'obscurité totale quand on me saisit le bras.
— Qui est là?!
La lumière s'allume et je vois une entité féminine à la peau blanche comme neige, aux très longs cheveux noir de jais avec des yeux presque blancs et portant une robe de chambre blanche.
Un fantôme. Le fantôme d'Emily!!!!
Je pousse un cri de pure terreur et retourne sur mes pas pour rejoindre Adam à l'entrée
— Pourquoi cris-tu?
— Couloir- un fantôme!
Lorsque je vois la chose approcher, je me cache derrière Adam. Au lieu de paniquer, il pose sa main sur ma taille et m'attire à son dos. Puis il se laisse approcher par l'entité qui pose sa main à la blancheur cadavérique sur sa joue.
— Adam.
— Bonjour, maman. J'ai amené une amie. Tu lui as fait peur.
Pardon, il a dit maman? Cette chose est sa mère?!
— Une amie? Je suis désolée de vous avoir effrayée, dit-elle en balayant la pièce du regard.
— Elle est derrière moi, maman.
Ses yeux de poisson mort se posent finalement sur moi. Elle s'approche et me prend le visage alors que moi je suis sur le point de me chier dessus.
— Maman, je te présente Heidi. Heidi, voici Violet, ma mère.
Elle hoche la tête et braque ses yeux sans vie dans les miens. Elle se met à me toucher le visage. Je la regarde elle et Adam tour à tour. Il hoche lentement la tête.
Oh putain, elle est aveugle!
Ça explique pourquoi elle se promenait dans le noir.
— Je...ravie de vous rencontrer Violet.
— Moi de même Heidi. Adam ramène très rarement des filles ici, je commençais à croire qu'il était homosexuel, chuchote-t-elle comme s'il s'agissait d'un mot tabou.
— Maman.
Elle sourit et immédiatement je sais de qui il tient son parfait sourire.
— Ce pourrait-il que tu aies faim Heidi?
Hein?
— Oui... comment-
— Les estomacs vides dégagent une odeur particulière. C'est subtil, mais j'ai bon odorat. Vous tombez bien, je venais tout juste de finir de faire le diner. Viens.
Elle me prend la main et m'entraine à travers le couloir jusque dans la cuisine. Elle m'installe sur une chaine devant le comptoir. Bientôt, Adam vient prendre la place à ma droite.
Violet nous serre une portion chacun de ce qu'elle a cuisiné. J'avoue que j'ignorais que les personnes aveugles pouvaient cuisiner sans assistance. Alors que son fils et moi mangeons, elle nous fixe en souriant. Enfin...elle ne nous fixe pas vraiment, mais oui... Vous m'avez comprise.
Adam me voit la regarder et arrête de manger. Il se lève, prend mon plat d'une main et mon bras de l'autre.
— On va manger dans ma chambre.
J'hésite à partir avec lui et laisser sa mère seule.
— Ton plat Adam, dit-elle le regard fixe et ce même sourire qui ne la quitte pas.
Il soupire et va chercher son plat avant de revenir vers moi et de me guider jusque dans sa chambre qui se trouve dans le sous-sol de la demeure. Il ferme la porte avant de se retourne vers moi qui le dévisage.
— Quoi?
— Elle voulait juste rester avec nous.
— Oui, mais elle te met mal à l'aise, je le vois.
— Mais elle était contente de te voir enfin avec une amie. Ce qui me met mal à l'aise c'est qu'on l'ait laissée toute seule.
— Je sais qu'elle fait pitié, mais elle peut se montrer envahissante. Je vous ai présentées, ça s'arrête là. Tu prendras le thé avec elle une autre fois.
— D'accord...
Je porte mon attention sur sa chambre. Elle est spacieuse et très masculine. Il y a 2 guitares dans un coin et juste au-dessus, une étagère de CD de musique rock des années 80. Non loin, se trouve un bureau sur lequel trônent trois écrans. Adam s'installe devant et pianote sur le clavier alors que je finis le repas que sa mère a préparé derrière lui. Lorsque j'ai fini, il m'indique une salle de bain attenante à sa chambre pour que je me change. Je reviens une dizaine de minutes plus tard avec des vêtements plus confortables et ma robe dans un sac de sport. Il semble toujours absorbé par peu importe ce qu'il fait.
— Tu fais quoi?
— Je transmets mon trajet à Numéro 4 pour qu'il se charge d'effacer les traces de notre passage sur toutes les caméras qui auraient pu nous filmer. Tu n'auras jamais mis les pieds chez Tyson.
— Wow. Tu fais tout ça ici, chez toi? Ta mère ne se doute de rien quant à tes activités terroristes?
— Elle ne se doute de rien. Pour elle, je suis juste son fils un peu solitaire et peut-être dans le placard. Ça me permet d'accomplir mes missions en la tenant à l'écart. Elle n'y voit que du feu, je veux dire elle ne voit rien du tout...dans les deux sens. C'est sur que c'est dur de l'écouter parler en mal de The Players lorsqu'elle écoute les nouvelle, mais bon... Ça fait partie du jeu.
— La vie n'est pas un jeu. Si tu étais mort dans ce hangar, elle aurait été dévastée. Tu y as songé?
Il se tourne vers moi.
— Oui, mais c'est un risque que j'ai pris en joignant The Players.
— Pourquoi as-tu joint The Players? D'ailleurs comment as-tu rejoint un groupe terroriste en étant aussi jeune?
— Sa Majesté m'a recruté.
— Sa Majesté?
— Le Roi.
— C'est votre chef?
— En quelque sorte, même s'il brille par son absence, c'est un des fondateurs du groupe oui, dit-il avant de regarder sa montre. Il se fait tard, je vais te ramener chez toi.
Nous montons tous deux au rez-de-chaussée. Sa mère est assise et regarde la télé...je veux dire, écoute la télé.
— Maman, je vais raccompagner Heidi chez elle.
— Bien. Bonne soirée, petite Heidi.
Petite Heidi.
— Bonne soirée Violet.
Nous quittons sa ville et arrivons dans la mienne deux bonnes heures plus tard. Il stationne devant chez moi.
— Voilà, votre promenade est terminée, ma chère.
— Merci mon cher. Bien que dégoutant, c'était excitant de jouer le rôle d'une autre.
— Content que ça te plaise, le meilleur est à venir. On reste en contacte pour la suite des choses. À demain.
J'opine.
Je sors de l'habitacle et ferme la portière avant de marcher vers chez moi et d'insèrerez la clé dans la serrure. Adam ne part qu'une fois que la porte s'ouvre et que je lui fais un signe de la main.
J'entre dans mon appartement, lui aussi plongé dans le noir. Lorsque j'allume, je pousse un cri d'effroi et tressaute à la vue de qui est assis dans mon salon, les jambes croisées.
Non, ce n'est pas un fantôme. C'est pire.
Leo.
Et au regard qu'il me lance, je sais que ça va barder.
Merde...
— Où étais-tu?
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C'était tout pour ce chapitre! Merci de l'avoir lu et pour ceux qui le font d'avoir interagi avec 🫶🫶🫶.
Retrouvez moi sur instagram: luxe_8831_ pour être informé de l'avancée de l'histoire et pour qu'on discute des théories de chacun quant à la suite des événements.
Luxe🪂
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