01. Knock Knock

Assise sur mon lit, j'écarte les jambes de manière à ce que mon entre-jambes apparaisse sur le miroir tout comme mes seins et le reste de mon corps dénudé.

Lorsque ma pose m'apparaît suffisamment suggestive, je me saisis de mon téléphone, me prends en photo dans différentes poses, les analyse, sélectionne les meilleures avant de les envoyer à Leo.

Cela ne tarde pas avant que mon téléphone vibre.

Leo❤💍 : Va dormir.

Moi : Aucun commentaire sur les photos que je viens de t'envoyer ? Même pas un merci ?

Leo ❤💍 : Je ne t'ai rien demandé. Va dormir.

Je me redresse légèrement vexée. Je compose son numéro et l'appel.

— Oui allo qui est à l'appareil ?

— Tu sais très bien que c'est moi.

— Ah. Heidi. Va dormir.

— Je n'ai pas sommeil. Je n'y arrive pas. Peut-être que si je viens dormir chez toi j'y parviendrai.

— Bien sûr. C'est quoi, tu angoisses ?

Je tourne en rond dans ma chambre.

— Oui ! C'est une nouvelle étape de ma vie qui commence demain. Pour une fois, je vais aller loin de ma banlieue. Et puis je vais te voir tous les jours. Comme avant.

Leo ricane à l'autre bout du fil. La rareté de la chose me fait battre le cœur.

— On ne se verra pas autant que tu le crois. Je serai débordé avec mes propres cours et mes travaux de recherche pour ma thèse, j'ai même accepté d'aider à coacher l'équipe de football américain ce trimestre. Et puis dois-je te rappeler qu'on doit éviter de se faire voir ensemble ? demande-t-il sur un ton légèrement sévère.

— Non...

— Très bien. Ne panique pas c'est juste l'université. Tu ferais mieux d'aller dormir pour être en forme demain. Sèche-toi les cheveux, tu vas attraper froid. Ah, et envoie-les-moi toutes.

— Quoi ?

— Les photos que tu as prises.

Un grand sourire se dessine sur mes lèvres

— D'accord Leo, je t'ai-

Il coupe l'appel et ma démonstration d'affection s'en va vers le néant. L'entièreté des clichés pris est envoyée. Il leur attribue la mention j'aime avant de m'ordonner une dernière fois d'aller me coucher. Je soupire et touche mes cheveux qui n'ont pas correctement séché après ma douche.

Comment a-t-il su?

J'arpente le sol de ma chambre en tenue d'Ève afin d'avoir accès à ma garde-robe. Je sors une chemise de nuit en satin noire. Je la mets avant de me saisir d'une culotte de même couleur et de la glisser le long de mes jambes. Le bruit des gouttes d'eau s'écrasant sur le sol me rappelle que j'ai encore les cheveux mouillés. Je vais donc fouiller dans la salle de bain et trouve le séchoir. Je retourne aussitôt dans ma chambre où j'allume le téléviseur et m'installe.

Je commence à me sécher la crinière en regardant un film qui très vite m'ennuie. J'arrête le séchoir et me mets à zapper dans le but de trouver quelque chose de plus pertinent à regarder. Et plus pertinent je trouve, sur la chaîne d'informations. Mon attention est captée par un flash-info. J'augmente légèrement le volume de la télé puis remets mon séchoir en marche.

Une présentatrice explique la situation.

— Nous interrompons le programme de ce soir en raison des événements qui viennent de se produire dans la ville XY. Le groupe terroriste The Players vient en effet de commettre une autre attaque. Cette fois, leur cible a été l'Hôpital Général de Saint-Joseph qu'ils ont partiellement inondé. Heureusement, tous les patients ont pu être évacués rapidement et une seule personne a été blessée lors de cette attaque. L'inondation a débuté-

Elle arrête au beau milieu de son propos et semble écouter ce que l'équipe de tournage lui dicte à l'oreillette. Un air grave lave les traits de la jolie blonde.

— Chers téléspectateurs, on m'informe à l'instant qu'un des membres du groupe a été retrouvé. Les forces de l'ordre sont actuellement à sa poursuite. Notre hélicoptère ratisse la zone et bientôt, des images en direct vous parviendront- voilà ! Les policiers auraient reçu le signalement d'un homme suspect quittant la zone bouclée par la police. Vous pouvez maintenant assister, en direct, aux images de la course poursuite. Il s'agit bien de la première fois que la police réussit à tracer un des membres du groupe après les faits. Le terroriste aurait été identifié comme étant le Joker. On m'informe qu'il accélère et vient de prendre l'autoroute. Il doit se savoir suivi.

Pourvu qu'ils l'arrêtent.

Ces gens ont déjà fait assez de mal comme ça. Franchement, inonder un hôpital. Faut-il véritablement être sans cœur pour commettre un tel acte. De toute façon, je n'ai pas à être surprise. Ce groupe a commencé à mener ces attaques il y a de cela maintenant cinq ans. Cinq foutues années et ni la police, ni l'armée, ni même les renseignements secrets d'aucun pays n'ont étés foutus de leur mettre la main dessus.

Pourtant, les attaques peuvent être qualifiées de véritables attentats. Bombes, assassinats, inondation, détournement d'avions, scandales, piratage ; ces terroristes font de tout. Et bien des fois, il y a plusieurs victimes à leurs actes. Personne ne comprend leurs motivations qui ne semblent aucunement être religieuses ou politiques.

Juste un jour comme ça, on apprend qu'une femme s'est retrouvée écrasée sous les décombres à la suite d'une explosion. Puis deux semaines plus tard, c'est un vieillard qui meurt suite à l'explosion d'une voiture piégée dont il s'était malencontreusement approché.

Bon nombre de victimes innocentes, sans aucun lien avec l'attaque d'origine. Le pire c'est qu'on a beau les comparer, les victimes n'ont aucun lien entre elles. La chair de poule vous traverse alors quand vous réalisez que ça aurait pu être vous. Que vous auriez pu mourir bêtement, sans aucune raison. Suffisait d'être au mauvais endroit au mauvais moment.

Je sors de mes songes pour regarder cette course poursuite avec plus d'attention. Le terroriste fuit sur une moto noire comme la nuit avec les forces de police à ses trousses. Il semble avoir un excellent contrôle puisqu'il zigzag entre les véhicules sur l'autoroute avec une facilité déconcertante malgré la pluie battante.

— Comme vous pouvez le voir, les patrouilles locales viennent d'arriver et un barrage a été installé à deux kilomètres de là où se trouve notre hélicoptère. Ah, le fugitif vient de bifurquer vers la sortie en direction de la ville de XX. Il aurait compris pour le barrage policier, me dit-on. Mais... comment est-ce possible ? Notre hélicoptère n'aperçoit plus le fugitif. Les patrouilles semblent elles aussi l'avoir perdu de vue.

Et voilà. Ils vont encore vous glisser entre les doigts. Bande d'incompétents.

— Une patrouille vient de retrouver sa trace près du parc Franklin. Toutes les patrouilles encerclent maintenant ce parc dans lequel se trouve le fugitif. Je crois que c'est la fin de cette poursuite. Les policiers descendent pour l'appréhender. Notre hélicoptère s'approche pour filmer la scène.

Quand finalement l'hélicoptère survole le parc, celui-ci attire mon attention et j'éteins mon séchoir. Je n'assimile l'information que trop tard quand un bruit retentissant différent du tonnerre se fait entendre en même temps qu'une explosion se produit à la télé. La qualité du son de la déflagration confirme que ce n'est pas à la télé que je l'ai entendue. Je tourne lentement la tête vers la porte patio de mon balcon.

J'y entrevois avec effroi les lumières tantôt rouges, tantôt bleus des gyrophares de police. Cette rue d'habitude plongée dans l'obscurité, malgré les taxes que l'on paie, est maintenant le théâtre d'un jeu de lumière digne des plus mythiques discothèques. Mon séchoir à présent en arrêt, le son des sirènes me parvient.

C'est la panique dehors. Beaucoup de gens réveillés par l'explosion sortent de chez eux en peignoir ou carrément en sous-vêtements. Ça court comme des poules sans tête en dépit de l'appel au calme de la police. Une fumée épaisse s'échappe du parc en face de chez moi.

— Mon Dieu ! Le Joker a fait exploser son véhicule afin de pouvoir prendre la fuite. Un des policiers qui s'était approché trop près est grièvement blessé. La fumée épaisse nous empêche de filmer quoi que ce soit dans cette nuit noire et l'orage n'arrange rien. Les policiers sont à la recherche du fugitif qui maintenant se déplace à pied. On demande aux résidents de rester chez eux et de ne pas céder à la panique. Je répète, restez chez vous et ne cédez pas à la panique.

Je sursaute quand la porte de ma chambre s'ouvre. Ma tachycardie cesse lorsque je vois ma mère dans le cadre de porte. Elle semble très inquiète. Elle jette un œil vers ma télévision et écoute ce qu'il se dit. Elle comprend alors la situation.

— Mon Dieu, Heidi, est-ce que tu vas bien ? s'inquiète-t-elle.

— Hum, oui. J'ai juste entendu un gros bruit, la rassuré-je en tenant le rideau.

— Je t'en prie ma chérie, ne reste pas aussi près des portes vitrée. Elles sont bien fermées ? demande-t-elle

— Oui, je viens de les verrouiller, mentis-je pour ne pas l'inquiéter.

En vérité je n'en sais rien.

— Très bien ma chérie.

Son téléphone se met à sonner. Je devine qu'il s'agit de mon père. Ils sont séparés depuis un moment déjà, mais les deux gardent une relation... particulière.

— C'est ton père. Il doit être inquiet. Je vais le rassurer.

— OK.

Elle m'offre un dernier sourire avant de refermer la porte. Je retourne près des portes vitrées de mon balcon pour m'assurer qu'elles sont bien bloquées comme je lui ai affirmé. J'en profite pour observer la scène à l'extérieur. Une ambulance est en train de transporter un policier en très mauvais état. Je vois quelques patrouilles çà et là aller de domicile en domicile. La porte s'ouvre de nouveau derrière moi.

— Alors, il dit quoi papa ?

Silence.

Je me retourne pour faire face à la personne que je croyais être ma mère et tombe face à face avec un homme tout de noir vêtu, portant un casque de moto sur la tête et trempé jusqu'aux os. Le bleu et le rouge des gyrophares se réverbèrent sur le cuir de sa veste et la visière de son casque. Le ciel rugit de nouveau au moment où je comprends qui se tient devant moi.

Le fugitif.

Je m'apprête à hurler à la mort, mais l'homme se saisit de mon visage en un instant, me fermant la bouche de sa grande main gantée. Mon souffle meurt dans ma trachée et la peur explosé dans mon ventre. Le terroriste me plaque contre le mur avant de m'indiquer d'un signe de me taire. J'entends alors sa voix calme et déformée par le casque pour la première fois.










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C'était tout pour ce chapitre! Merci de l'avoir lu et pour ceux qui le font d'avoir interagi avec 🫶🫶🫶.

Retrouvez moi sur instagram: luxe_8831_ pour être informé de l'avancée de l'histoire et pour qu'on discute des théories de chacun quant à la suite des événements.

Luxe🪂

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