22. Charlie

Ryan est un ange.

Chaque jour, il passe à l'appartement pour prendre soin de moi. Je suis chanceuse de pouvoir compter sur quelqu'un comme lui. Je sais qu'il ne me lâchera jamais. Mon bébé aura le tonton le plus extraordinaire du monde. Je suis surprise par la maturité de Ryan face à ce genre de situation. Il pense à tellement de choses que je suis rassurée quand il est là. Je ne le connaissais pas sept mois plus tôt mais, aujourd'hui, je sais que je ne vois pas ma vie sans Ryan. Il est le frère que j'aurais voulu avoir.

Mon emménagement à Charlotte me fait moins peur grâce à Ryan. J'ai eu beau lui dire que je chercherai mon propre appartement pour le bébé et moi, mais il a refusé. Il ne veut pas que nous soyons seuls, le bébé et moi. Il a prévu une chambre pour chacun de nous. Evidemment, il a aussi compter Pauline. Il ne laisserait jamais sa lionne vivre loin de lui. Ces derniers jours, ils ont fait des efforts pour ne pas s'écharper en ma présence. Je crois qu'ils ne veulent pas me rajouter du stress.

Aujourd'hui, j'ai mon rendez-vous mensuel avec mon obstétricien. Je suis assez anxieuse. Peut-être que je vais découvrir le sexe du bébé s'il est bien tourné et formé. Je vais aussi avoir les résultats des différents examens que j'ai passé lors de la dernière visite. J'espère que tout va bien et que le bébé grandit normalement.

Après une douche bien chaude, je vais m'habiller dans ma chambre. Encore une fois, je passe une bonne dizaine de minutes à me regarder dans le miroir plein pied accroché à mon mur. J'adore voir mon petit ventre arrondi. Bon, je ne rentre presque plus dans mes jeans mais ce n'est pas bien grave. C'est fou comme le corps change. Pour le moment, j'ai de la chance. Je n'ai grossi que de la poitrine et du ventre.

Je pose une main sur mon ventre, impatiente de sentir bébé bouger.

- Bonjour, petit coeur, je dis en caressant mon ventre. Comment vas-tu ce matin ? Aujourd'hui, je vais te voir et entendre distinctement ton coeur battre. Si tu savais comme j'ai hâte que tu viennes au monde mais surtout que tu bouges en moi... Je ne sais pas si je serai une bonne mère mais je ferai tout pour toi... Je t'aime déjà tellement...

Parfois, j'ai l'impression de le sentir bouger quand je lui parle. C'est certainement une hallucination, il est encore un peu tôt. Je finis de m'habiller lorsque j'entends la sonnette de la maison retentir. Ce doit sûrement être Ryan. Chaque matin, il m'apporte un jus de fruits frais et bio bon pour le bébé et moi. Ce garçon est une perle, je vous l'assure !

J'ouvre la porte et me fige devant la personne qui me fait face.

- Madame Bass ?

Je n'arrive pas à croire qu'elle soit devant moi. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle vienne chez moi. Pourquoi surtout ? Quelle idiote, je sais pourquoi. Elle se fait du soucis pour moi et le bébé, son futur petit-fils ou sa future petite-fille. Je remarque qu'elle tient un petit sac en carton à l'effigie d'une boutique pour nourrisson de la ville dans la main droite. Ne me dîtes pas qu'elle a fait des folies pour futur bébé Bass ?

- Bonjour, Charlie, me sourit-elle. Je peux entrer ?

- Oui, bien sûr.

Je laisse passer puis referme la porte derrière elle. Je me sens assez mal à l'aise. Ryan m'a raconté ce qui s'était passé le jour où il est allé trouver Carter pour lui faire partager son avis quant à sa lâcheté. La famille de Carter a appris ma grossesse de manière brutale et les mots de Clarisse ont été durs envers son fils.

Depuis ce jour, Carter essaie de reprendre contact. Il m'envoie plusieurs messages par jour en ne cessant de me dire combien il regrette sa réaction et qu'il veut s'investir dans ma grossesse. Je ne lui ai pas répondu. Je ne suis pas prête à lui pardonner. Je ne refuserai pas qu'il vienne voir son enfant mais en tout honnêteté, je ne le crois pas totalement. Il m'avait promis de ne plus me faire de mal. Il a failli à sa promesse deux fois alors comment pourrai-je lui pardonner ?

- Vous voulez boire quelque chose ?

- Un café et par pitié tutoie-moi, Charlie !

Je souris. Cette femme est tellement chaleureuse que sa simple présence réussit à me faire du bien. Clarisse s'installe sur l'un des tabourets de la cuisine pendant que je lui prépare son café. Je sens son regard sur moi plein de douceur. Je pose la tasse fumante devant elle et m'installe en face.

Clarisse m'a appelé le soir où elle a appris que Carter avait refusé sa paternité. Elle s'est excusée une centaine de fois et m'a promis d'être là pour moi à chaque fois que j'en aurai besoin. J'aurais tellement aimé avoir une mère aussi incroyable et aimante qu'elle. Je n'aurais manqué de rien.

Lorsque je la regarde, je retrouve un peu de Carter en elle. A chaque fois qu'elle sourit, c'est lui que je vois et mon coeur se serre. Il me manque, c'est indéniable, mais je ne veux pas encore le voir. Je serais capable de le frapper.

- Comment vas-tu ma chérie ? me demande-t-elle, inquiète.

- Je vais bien...

- Tu es sûre ?

J'hoche la tête en souriant pour la rassurer. J'étais au trente-sixième dessous il y a encore une semaine, mais le soutien de Ryan m'a fait un bien fou. Lui et Pauline sont là pour moi chaque jour et c'est ce qui m'a permis de relever la tête.

- Je suis désolée que mon fils se soit comporté de cette façon, s'excuse-t-elle. Je pensais l'avoir mieux élevé que ça...

- Ce n'est pas votre faute à Bruce et toi, la contredis-je. Je ne lui cherche aucune excuse mais je ne veux pas que vous en vouliez à Carter pour son comportement ou...

- Il s'est mal comporté, Charlie. C'est admirable de vouloir le défendre mais ce qu'il a fait ne passe pas... Je sais ce que l'on ressent après avoir été rejetée par une personne qu'on aime. Sans la famille de Bruce, je me serais retrouvée à la rue avec mon gros ventre. Carter le sait et je ne comprendrai jamais comment il a pu être aussi lâche avec toi.

- Je ne suis pas toute blanche dans l'histoire. J'ai ma part de responsabilités...

- Tu as eu peur et c'est compréhensible ! Le temps n'aurait rien changé, tu sais. Carter aurait mal réagi parce qu'il ne voit pas plus loin que sa carrière de basketteur ! Il pense que son père a renoncé à sa carrière à cause de ma grossesse mais il a tort.

Je ne réponds pas. Je suis heureuse qu'elle m'apporte son soutien mais je me sens coupable d'ignorer les messages de Carter. Il veut s'impliquer dans ma grossesse. Seulement, est-ce que je peux lui faire confiance ?

- Comment se passe la grossesse ?

- Très bien! Les vomissements ont cessé depuis deux semaines et j'ai une échographie en fin de journée. J'ai lu qu'il est possible de découvrir le sexe du bébé et prévoir la date de l'accouchement. J'ai tellement hâte de savoir si c'est une fille ou un garçon ! Je pourrai commencer à acheter un tas de vêtements et de jouets, puis il va falloir penser à peindre la chambre du bébé...

Clarisse sourit. Je me suis un peu importée tant je suis excitée.

- Tu rayonnes, Charlie, et ça me fait plaisir, avoue-t-elle. Je suis certaine que tu feras une très bonne mère, et tu sais que tu peux compter sur moi à chaque moment de la nuit et de la journée...

- Merci, Clarisse.

Elle se penche un instant puis me tend le sac qu'elle tenait dans la main quand elle est arrivée. Je fronce les sourcils.

- Prend-le, ma chérie, c'est pour toi !

- Clarisse, il ne fallait pas...

- Bien sûr que si ! Je me dois de gâter ma belle-fille et ma futur petite-fille.

Encore une fois, je souris. Cette femme est un ange. Je ne suis plus vraiment sa belle-fille mais elle a tout de même pensé à moi. Je plonge ma main dans le sac et sors deux bodies roses où il y a d'écrit " plus belle petite fille au monde".

- Clarisse, on ne sait pas encore si c'est une fille ou un garçon, lui fais-je remarquer. Mais, ils sont très beaux. Merci !

- Regarde dans le sac, me dit-elle en me désignant le sac.

Je m'exécute, intriguée. Au fond du sac, je trouve une boite en velours. Je la sors puis hésite à l'ouvrir. J'espère qu'elle ne s'est pas ruinée pour moi. Lorsque j'ouvre la boite, je ne peux retenir un cri d'étonnement. J'arrive pas à le croire.

- Clarisse, c'est beaucoup trop, lancé-je sous le choc.

Une chaîne en argent avec un saphir en guise de pendentif. Elle est folle.

- Le saphir est la pierre précieuse du mois de Septembre, m'explique-t-elle. La mère de Bruce m'en a offert une à chaque naissance des enfants. Je voulais perpétuer cette tradition avec toi. Sarah a eu une opale pour Caden et un rubis pour Scout... Tu es de notre famille alors je me devais de l'offrir. J'espère ne pas m'être trop avancée en prenant le saphir. Il est possible que tu accouches en Août...

- Je ferai mon possible pour accoucher en Septembre, promets-je en riant. Merci énormément, Clarisse. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir. Jamais, on ne m'a fait ce genre de cadeaux à part ma tante...

Je fais de mon mieux pour ne pas pleurer mais mes larmes sont hors de contrôle. Cette femme est la mère la plus incroyable et généreuse au monde. Elle se sent inférieure aux autres parce qu'elle ne travaille pas mais elle vaut mille fois plus. La personne qu'elle est fait d'elle une personne unique.

Clarisse se lève de sa chaise puis vient me prendre dans ses bras. Elle aurait pu me tourner le dos dès que son fils a décidé de m'abandonner. Au contraire, elle m'a encore plus soutenu.

Si je devais prendre exemple sur une mère, ce serait elle !

Pendant une heure, Clarisse et moi discutons de nos grossesses respectives. Elle me donne plein de conseils et me rassure sur l'accouchement. Je suis déjà très anxieuse. Et si ça ne se passait pas bien ? Je sais que la médecine a fait de très gros progrès mais je ne peux m'empêcher d'avoir peur. Le rendez-vous de tout à l'heure me fera certainement déstresser.

Le reste de la journée, je le passe à annoncer à tous mes professeurs que je suis enceinte. Ils l'ont appris à cause des rumeurs qui ont circulé à mon égards ces derniers jours. J'entends quelques réflexions sur le campus mais elles ne m'importent pas. Je sais que je n'ai piégé personne en tombant alors ce que peut dire Hannah et les autres me passent au-dessus de la tête. La jalousie pousse les gens à dire n'importe quoi.

Mes professeurs ont été compréhensifs. Ce n'est pas la première fois qu'une étudiante se retrouve enceinte avant l'obtention de son diplôme. Ils savent que je ne vais rien lâcher. La naissance de mon bébé ne changera rien à part mes heures de sommeil. Je me sens prête. Tout le monde fait en sorte que je puisse continuer à étudier.

Mes géniteurs, eux, n'auraient même pas bougé le petit doigt pour moi. Ils m'auraient ri au nez en me disant qu'il n'y a rien de pire qu'un enfant pour gâcher une vie. J'en suis la preuve vivante pour eux. Ils doivent regretter de ne pas m'avoir tuée lorsque j'étais un foetus. Jamais ça ne m'arrivera. Je ne suis pas comme eux !

Dans l'après-midi, je reçois un message de Pauline. Malheureusement, elle ne peut pas m'accompagner à ma visite du quatrième mois. Elle est occupée à Charlotte pour régler les détails de son inscription à la Fac. Je suis un peu déçue qu'elle ne soit pas là, mais je ne peux pas lui en vouloir. Il faut bien qu'elle pense à son avenir.

Quoiqu'il en soit, je me retrouve seule pour mon rendez-vous. J'aurais pu appeler Ryan mais je sais qu'il a un entraînement de football. Puis, il a déjà bien assez fait. Tout se passera bien, j'en suis persuadée. Je leur dirai ce soir à l'appartement quand on se retrouvera.

Dans la salle d'attente, je suis inexplicablement nerveuse. Peut-être que ma vessie pleine n'aide pas à me détendre. Les autres futurs mamans me regardent, compatissantes. Je suis persuadée que je ressemble à une petite fille apeurée. Je plonge dans un magasine sur la grossesse et me passionne pour un article sur les vergetures. Oui, ce n'est pas glamour ! Par chance, je n'en ai pas encore mais d'après cet article, elles peuvent apparaître d'un coup et bon sang, c'est affreux !

Je suis tellement prise par la lecture que je ne lève pas les yeux vers la personne qui vient de pénétrer dans la salle d'attente. Une odeur boisée et familière flotte dans les airs mais ça ne suffit pas à me faire quitter mon magasine. Ce n'est que lorsque je sens que quelqu'un s'installe à côté de moi que je relève les yeux.

Mon souffle se coupe, mes yeux s'écarquillent et mon coeur cesse de battre. Carter est là. Je ne sais pas comment réagir ou quoi dire tant je suis sous le choc. La dernière fois que je l'ai vu, il m'a brisé le coeur en reniant notre enfant et le voilà ici, tout sourires. La colère et la rancoeur prennent possession de mon corps. Si nous n'étions pas en public, je l'aurais giflé. Le sang qui bat plus fort dans mes veines n'est pas loin de me faire tomber dans les pommes.

Heureusement que je suis assise !

Le temps s'est suspendu. Carter me regarde les yeux rempli de culpabilité. La haine que je ressens pour lui remonte à la surface. Je sais que j'ai accepté qu'il s'investisse dans la grossesse (même si je lui ai rien dit) mais je n'aime pas le voir ici après tout ce qu'il m'a fait subir. Les mots qu'il m'a balancé à la figure sont gravés dans mon esprit.

- Charlie Walmont, annonce l'infirmière qui vient d'entrer dans la salle d'attente.

- C'est moi, je dis en me levant.

J'aurais pu dire "c'est nous" mais Carter ne le mérite pas. Je n'oublie pas qu'il m'a qualifié de "fille invisible". Il ne le sera pas pour mon enfant mais pour moi si. Carter se lève à son tour pour nous suivre. Je sais qu'il est piqué par ma réponse mais il ne dit rien.

Nous suivons l'infirmière jusque dans la salle d'examen où elle nous demande de patienter avant l'arrivée du docteur Collins. Elle m'installe sur la table d'auscultation à côté de l'échographe, puis elle quitte la pièce. Merde, j'aurais préféré qu'elle reste jusqu'à ce que vienne le docteur Collins. Etre seule avec Carter m'angoisse.

- Charlie, je suis désolé...

- Pourquoi tu es là ? je le coupe, sur les nerfs.

Ma question le surprend. Il ouvre la bouche puis la referme sans savoir quoi dire. Je suis agressive avec lui et ça le blesse. Ma compassion s'est envolée le jour où il est parti de son plein gré.

- Je veux faire partie de sa vie, finit-il par déclarer.

- Jusqu'à quand ? répliqué-je. Combien de temps tu vas jouer au papa aimant ?

- Je ne changerai pas d'avis ! Je te promets que...

- Tes promesses ne valent rien, Carter, j'assène cruellement.

Ma méchanceté lui cloue le bec. Peut-être que j'y vais un peu fort mais mes mots sont aussi forts que la douleur qui broie encore ma poitrine.

- Je ne compte pas partir. Tu pourras te comporter comme la pire des garçes avec moi ou refuser de me parler, je n'abandonnerai pas. Je veux voir mon enfant naître ! J'ai été le roi des enfoirés ces dernières semaines, mais c'est terminé. J'ai compris mon erreur... Je sais qu'il te faudra du temps pour me pardonner ou m'accorder ta confiance, mais je serai là pour lui ou pour elle, balance-t-il, déterminé.

Je ne réponds pas. A quoi bon ? Ce ne sont que des mots sans intérêt. Ils ne valent rien. La seule façon pour lui que je le croie c'est qu'il me prouve ce qu'il avance. Les actes primes sur le reste, n'est-ce pas ?

Mon enfant va arriver dans un environ très sain, tiens !

Je me demande comment il a su que j'avais rendez-vous aujourd'hui. Je ne lui ai rien dit. Et, je suppose que sa mère non plus. Elle m'a confié ne pas lui avoir adressé la parole depuis qu'elle a appris ce qu'il m'a fait. Je regrette cette situation, je le reconnais. Seulement, je suis incapable d'oublier ce qu'il m'a fait et dit. C'est encore trop tôt. Je n'ai pas été franche avec lui, c'est vrai, mais est-ce que je méritais sa méchanceté ?

Le docteur Collins entre enfin dans la pièce. Comme à son habitude, il sourit.

- Mlle Walmont, quel plaisir de vous revoir ! lance-t-il chaleureusement.

Je jette un oeil en direction de Carter qui se décompose. Il ne s'attendait pas à un docteur jeune et séduisant. Je le connais assez pour savoir qu'il déteste ça et qu'il est sûrement mort de jalousie. Prend ça dans les dents, Bass !

- Je vois que le papa est enfin là, constate-t-il en allant serrer la main de Carter.

Je sens du reproche dans la voix du docteur. Ce n'est pas Carter qui est visé mais moi. Il sait que j'ai tardé à lui avouer. Collins me fait soulever le tee-shirt puis applique le gel sur mon ventre. Carter se place derrière moi sans un mot. Il est absorbé par les gestes de Collins.

- Votre ventre a pris forme, remarque-t-il.

- Oui, en quelques jours il s'est arrondis. J'ai hâte de le sentir bouger. Parfois, j'ai l'impression que c'est le cas mais j'ai lu qu'il était un peu tôt...

- Vous le saurez instantanément quand ça arrivera, me révèle-t-il, tout sourires.

Collins explique à Carter ce qu'il voit à l'écran. Mon ex-petit-ami est subjugué par tout ce qu'il regarde. J'aurais aimé que nous partagions ce moment sereinement et sans animosité. Je sens la main de Carter se poser sur mon épaule. Ce simple geste suffit à provoquer une vague de frissons dans tout le corps. J'ai beau le détester, l'effet qu'il a sur moi ne disparaît pas.

- Bien, je vous laisse nettoyer votre ventre et aller vous soulager si vous en avez envie, je reviens avec les résultats de l'écho et ceux de vos examens...

Je ne perds pas une seconde et me précipite dans les toilettes. Je vide ma vessie puis lave mes mains. Je passe un coup d'eau froide sur le visage afin de me donner le courage nécessaire d'affronter Carter. Qu'est-ce qui se passera après la fin du rendez-vous ? Il est hors de question que je passe du temps avec lui.

Lorsque je reviens dans la salle, le docteur Collins et Carter sont en pleine discussion. Dès qu'ils me voient, ils se taisent.

- Quelque chose ne va pas ? m'enquiers-je.

- Rassurez-vous, le bébé et vous êtes en parfaite santé. Le papa s'inquiétait pour vous, répond Collins.

Je regarde Carter qui baisse les yeux. Il a un peu de retard pour se faire du soucis pour moi même si ça me touche un minimum. Evidemment, je ne lui montre pas. Je reporte mon attention sur le docteur Collins, impatiente de découvrir ce qu'il a à me dire.

- La prise de sang que vous avez faite dernièrement ne révèle rien d'anormale mise à part qu'il va falloir prendre des vitamines... Le bébé ne présente aucune anomalie, son lobe frontale est tout à fait normal. Vous entrez dans la seizième semaines de grossesse, le bébé ne devrait pas tarder à bouger... L'accouchement est prévu pour début Septembre !

- Et le sexe du bébé ? je demande. Vous ne l'avez pas vu, c'est ça ? Je me faisais une joie de l'avoir aujourd'hui parce qu'enfin j'allais pouvoir acheter le linge pour bébé ou choisir la couleur des murs de la nurserie mais ce n'est pas grave, il va falloir que j'attende quatre semaines de plus !

Je me tais en réalisant que j'ai débité ces paroles à une vitesse folle. Ca faisait longtemps que je n'avais pas jacasser de cette manière. Le docteur Collins me fixe comme si j'étais une extra-terrestre tandis que Carter se retient de rire.

Génial, je suis passée pour une folle devant mon obstétricien. Bravo, Charlie !

- Elle est toujours aussi exaltée ? questionne le docteur Collins.

- Lorsqu'elle est stressée oui, sourit Carter.

- Je vois. Eh bien, l'image est assez nette pour que l'on voit le sexe du bébé. Félicitations, vous allez avoir une fille, annonce-t-il.

Je n'arrive pas à le croire. Je pose une main sur mon ventre et me sens envahie par une joie indescriptible. Mon monde prend tout son sens. Mon coeur se remplit d'une chaleur unique, les battements de mon coeur ont enfin une signification. Je sais pourquoi il bat et surtout pour qui. Je vais avoir une fille. Une larme coule sur ma joue sans que je puisse le contrôler.

Les lèvres de Carter se posent sur mon front qu'il embrasse tendrement. Je le laisse uniquement pour ne pas gâcher ce moment. Le docteur Collins continue à me parler mais je n'écoute pas. Une fille. Je n'avais pas de préférence sur le sexe du bébé, je pensais que j'allais avoir un fils comme tous presque tous les membres de la famille Bass. Mais, c'est une petite fille qui grandit en moi. Je n'aurais pas pu rêver mieux.

En sortant du rendez-vous, j'essaie d'accélérer le pas afin de semer Carter, mais il est beaucoup plus rapide que moi et me rattrape en quelques secondes.

Putain de sportif !

- Charlie, s'il te plaît !

Il m'attrape par le bras pour me forcer à le regarder.

- J'étais sincère dans mes messages et tout à l'heure, commence-t-il. Je veux prendre part à cette grossesse ! Nous allons avoir une fille et c'est... fantastique. Laisse-moi assister à son évolution dans ton ventre. Je veux être là quand elle bougera et qu'elle te donnera ses premiers coups de pieds. Je veux être présent à chaque instant...

Sa sincérité me serre le coeur. J'aimerais pouvoir accepter mais je n'y arrive pas. Quand je le regarde, je vois le mal qu'il m'a fait. Il nous a rejeté. Comment peut-il croire que tout va s'arranger en une seule journée. Je trouve bien qu'il veuille s'investir mais une voix dans ma tête me met en garde. Il va partir à l'autre bout du pays cet été et qu'en sera-t-il de notre fille et moi ? Est-ce que nous passerons encore après le basket ?

Je me rends compte qu'il ne parle que de l'enfant. A aucun moment, il n'a parlé de notre histoire à tous les deux. Et s'il ne voulait plus de moi ? Peut-être qu'il ne m'aime plus. L'a-t-il vraiment fait ? J'ai mal. Encore plus que la dernière fois. Pourtant, je ne peux pas priver ma fille de son père. Je suis perdue.

- Laisse-moi du temps, Carter.

C'est la seule chose que je trouve à dire. Je me sens blessée et rejetée. Mais ai-je vraiment le droit de me plaindre ? Il a décidé de s'investir, c'est ce que je voulais, alors pourquoi est-ce que j'ai autant mal ?

L'amour ça craint !

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Hello tout le monde ☺️

Je suis ravie de vous retrouver ici 😁

Je suis désolée d'avoir mis autant de temps à poster un nouveau chapitre mais j'ai été très occupée pendant le mois de Decembre. Il a été complètement fou !

Je suis touchée par les messages que vous m'avez envoyé et votre impatience d'avoir la suite. Cependant, il faut que vous sachiez que j'écris chapitre par chapitre et que cette histoire n'est pas la seule que j'écris, c'est pourquoi je mets du temps à poster. Des fois, j'aimerais être une machine pour ne pas vous faire attendre mais le père Noël ne m'a pas exaucé 😂😂

Bref, je vous remercie d'être toujours là et excités par les chapitres, ça me fait plus que plaisir 😍

Je voulais aussi vous parler de Fyctia !
Je sais, je suis vraiment chiante avec cette plateforme. Mais voilà, je participe à un nouveau concours de New Romance et je comptais sur ceux et celles qui sont inscrits pour me soutenir ! Croyez-moi, j'en aurais besoin parce que la concurrence est rude 🙀

Si vous aimez les histoires interdites entre demi-frère et demi-soeur (sans lien de sang évidemment), je pense que mon histoire vous plaira 😁
Je vous laisse le lien et le résumé ci-dessous pour un petit aperçu ! L'histoire se nomme 《 Brûle Avec Moi 》

Je vous embrasse fort,

Emma ❤

https://www.fyctia.com/stories/brule-avec-moi

" La vie de Talia est tracée au millimètre près depuis son plus jeune âge : elle sera danseuse étoile pour l'Opéra de Paris, c'est ce qui a été décidé pour elle.

Cependant, sa vie est totalement bouleversée lorsque la nouvelle fiancée de son père emménage chez elle avec son délinquant de fils, Roméo. Talia essaie par tous les moyens d'éviter ce pseudo rebelle qui la provoque à la moindre occasion mais qui l'attire irrémédiablement.

Au fil du temps, les deux jeunes adultes se rapprochent prenant le risque de succomber à des désirs interdits...

A-t-on le droit de s'aimer lorsque nos familles sont sur le point de s'unir ? "

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