21. Carter

Je ne suis pas du tout motivé. Ce match ne me passionne pas. Comme tout le reste depuis plus d'une semaine. J'ai beau retourner le problème encore et encore dans ma tête, je ne comprends pas pourquoi j'ai été aussi odieux. Le pire c'est que je continue à agir comme un lâche. Une semaine que je fais le mort et continue ma vie comme si de rien n'était. Tout le monde me pose des questions sur Charlie et je ne leur donne que des mensonges en guise de réponses. Je me déteste.

Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai essayé d'aller lui parler. La peur m'en a empêché ou le manque de courage. Quelle importance, l'issue est la même ! Je suis resté en retrait à l'observer. Ses journées se sont résumées à ses cours et des sorties dans les magasins en compagnie de Pauline ou de sa tante. Elle ne voit personne d'autres. Elle s'efforce de continuer sa vie et de sourire même si au fond elle a mal. Je le vois à travers ses yeux presque éteints.

Quand je ferme les yeux, je revois son visage déformé par la douleur. Le mal que je lui ai fait ne s'en ira jamais. Les mots que j'ai utilisé ne cesseront de tourner en boucle dans son esprit. Elle ne me pardonnera pas et il ne me reste que mes yeux pour pleurer. Je ne suis qu'une merde !

- Bass, concentre-toi, me hurle Kaplan, un joueur coéquipier.

Je viens de perdre un ballon parce que je n'ai pas la tête à ce putain de match. On gagne de toute façon.

Quelle ironie ! J'ai refusé cet enfant pour le basket et voilà que je ne cesse de penser à lui et cela entache mes performances ou ma carrière. Bien fait pour moi.

Le Coach prend un temps mort pour nous remettre les idées en place. Il nous hurle littéralement dessus. Notre jeu est mauvais et c'est en partie à cause de moi. Tous les joueurs en prennent pour leur grade. Il est hors de question que l'on perde ce match.

- Putain, Carter, bouge-toi ! bougonne le Coach. Tu es lent sur le terrain et tes passes ne sont pas sûres. Je ne sais pas à quoi tu penses et j'en ai rien à foutre, mais si tu ne te reprends pas, je te fous sur le banc !

- Je fais de mon mieux, me défends-je.

- Ce n'est pas assez ! J'attends que tu te donnes à 2000% et que tu motives les gars. Tu es leur meneur alors mène-les à la victoire !

Je secoue la tête pour me reprendre. Je ne peux pas me laisser submerger par ce que je ressens. Ce match est important. Le Coach a raison. L'équipe compte sur moi. La finale n'est que dans deux semaines, on ne peut pas se permettre de perdre. Toute ma vie, j'ai rêvé de ce moment, il est impossible que j'y renonce.

Le reste du match se passe sans encombre. L'équipe et moi dominons nos adversaires avec une facilité déconcertante. Les quarts de finales s'ouvrent à nous et il est certain que l'on sera sacrés champions pour la deuxième année consécutives. Il le faut pour le Coach Vince, l'équipe, mes parents et moi. Je me suis entraîné pendant des années pour arriver à ces moments-là.

Lorsque l'arbitre siffle la fin du match, je me sens pour la première fois bien seul. La victoire ne me fait pas aussi plaisir que les autres. Ma famille est dans les gradins à m'applaudir, mais j'aurais plutôt aimé voir le doux visage de ma princesse. Putain, elle me manque cruellement. Son absence est insupportable. Me réveiller sans elle me broie le coeur tous les matins.

Je ne fête même pas la victoire avec les autres joueurs dans le vestiaire. Je n'en ai aucune envie. Puis, je dois passer entre les mains de ce cher Palmer. Le Coach tient à s'assurer que mon épaule soit en parfaite état. Il tient à remporter le titre beaucoup plus que n'importe qui dans cette Fac. Il le mérite.

- Qu'est-ce qui se passe, Carter ? s'enquiert Palmer.

Je ne réponds pas. Je n'ai clairement pas envie de me confier à lui. Après tout, il a une part de responsabilité dans tout ça. J'étais tellement furieux de voir cette photo de lui enlaçant Charlie que ma rage a parlé pour moi. Personne n'aurait pu me calmer dans l'état où j'étais. Honnêtement, je ne pense pas que j'aurais réagi aussi mal. Bon, la nouvelle ne serait pas pour autant passé mais aucun de mes mots n'auraient brisé le coeur de Charlie.

- Tu as fait un bon match, tu devrais être heureux...

- Je le suis.

- Vraiment ? Alors pourquoi tu ne vas pas fêter la victoire avec tes coéquipiers ?

- Parce que je suis ici, rétorqué-je, les dents serrés.

Ca me fait chier d'être ici, avec lui. Palmer sait que ma nana est enceinte et ça m'agace. Enfin, mon ex nana. Elle ne me laissera plus jamais l'approcher. Je resterai à jamais l'homme qui lui a brisé le coeur deux fois. Je ne suis pas certains qu'elle me laisse l'occasion d'approcher notre enfant.

Palmer fronce les sourcils en me regardant. Je sais à quoi il pense, ce n'est pas bien difficile. Malheureusement pour lui, je ne compte pas avoir ce genre de discussion avec lui. Je me demande si Charlie se confie encore à lui. Il fait office de mentor pour elle mais si elle a avoué être enceinte c'est qu'ils sont assez proches, non ?

- Comment va Charlie ? interroge-t-il. Elle était tellement fatiguée cet après-midi que je l'ai renvoyé se reposer chez elle. Je pensais qu'elle serait ici mais je ne l'ai pas vu dans les gradins...

- Elle ne se sentait pas très bien, mens-je en baissant les yeux.

- Les premiers mois d'une grossesse ne sont pas tout roses pour un tas de femmes ! Je suis certain qu'elle ira mieux dans les semaines à venir. Une fois qu'elle aura tous les résultats de ses examens complémentaire, elle pourra se détendre et vivre pleinement sa grossesse, assure Palmer.

Elle irait beaucoup mieux si je ne mettais pas comporté comme le pire enfoiré sur terre !

Encore une fois, je ne réponds pas. Je me sens mal à l'aise de parler de la grossesse de Charlie alors que j'ai stupidement refusé d'en faire partie. Je m'inquiète pour elle et sa santé. Je suis certain que ce n'est pas bon pour elle et le bébé de travailler autant.

- Tu dois avoir hâte d'être mardi, ajoute Palmer.

- Pourquoi ?

- Pour le rendez-vous mensuel avec l'obstétricien de Charlie, révèle-t-il. Vous allez entendre distinctement le coeur du bébé et avoir une date précise pour l'accouchement puis peut-être que vous découvrirez le sexe du bébé...

Palmer s'enthousiaste tellement qu'il pourrait facilement passer pour le père de l'enfant. Un sentiment de jalousie me ronge à nouveau. Charlie se confie toujours à Palmer. Il a la chance de partager ses pensées avec elle, la réconforter et la prendre dans ses bras. J'ai envie de tout casser. Si je pouvais revenir en arrière, je ne réagirais pas aussi lâchement et durement. Je n'en dors plus la nuit.

Je ne peux plus continuer comme ça. Sans elle. Sans eux deux.

- Oui, j'ai hâte, réponds-je.

Et pour une fois, je ne mens pas !

Je ne supporte plus de rester à l'écart. Ma princesse me manque terriblement. J'ai ramé pour la récupérer une première fois, je suis prêt à faire encore plus pour qu'elle me pardonne. Absolument tout.

Palmer finit de me masser en silence. Il ne me parle plus de la grossesse ou de la paternité. Peut-être a-t-il senti que le sujet était sensible et compliqué. Je n'ai jamais vu un homme aussi perspicace. Pas même mon père.

Je finis par aller prendre ma douche après tout le reste de mon équipe. Certains me proposent d'aller boire un verre dans notre bar favoris, mais je refuse. Je n'ai pas la tête à faire la fête. Loin de là. Toutes mes pensées sont tournées vers Charlie et le bébé. C'est dingue, je n'arrête pas de penser à cet enfant. Je me demande à qui il ressemblera. Peut-être que ce sera une fille et qu'elle sera le sosie de sa mère.

Bon sang, je veux être là pour le voir !

J'ai joué au con à cause de ma colère. Je n'ai pensé qu'à moi et à ma carrière. Charlie a dû être au bord du gouffre lorsque je l'ai abandonné lâchement. J'aurais dû retourner dans l'appartement et tout faire pour présenter mes excuses.

Si seulement, je pouvais revenir en arrière...

Un quart d'heure plus tard, je finis par sortir des vestiaires. Mes parents, Cam et Cassiopée m'attendent pour aller dîner dans un restaurant de la ville. Je n'en ai pas vraiment envie mais ma mère a insisté. Je sais déjà qu'ils vont tous me poser des questions sur Charlie et je vais être incapable de dire la vérité. Putain, je déteste être dans cette situation !

- Tu as bien joué, fils, me félicite mon père en tapotant légèrement mon épaule.

- T'es le meilleur, grand frère, me dit Cassiopée, un large sourire sur les lèvres.

Ma petite soeur est tellement amoureuse de son Dean le péteux qu'elle rayonne de bonheur. Elle m'embrasse sur la joue puis se consacre à son téléphone. L'attention de Cassie est très difficile à obtenir plus de cinq minutes.

Ma mère vient m'embrasser à son tour et me félicite. Cam reste un peu plus en retrait. Les accolades ou les marques d'affection, très peu pour lui.

- Il s'est passé quoi au début du match ? a remarqué mon frère.

- J'étais un peu trop stressé, mens-je. Cette fin de championnat est beaucoup plus dure que je l'ai imaginé...

- Vous allez le remporter les doigts dans le nez, assure mon père. Vous avez la meilleure équipe du pays, le meilleur meneur et le plus grand pivot de la côte Est, ce sera facile pour vous. A la rigueur, je peux admettre que l'équipe de Duke est pas mal, mais elle ne fait pas le poids ! Reece Jefferson a signé avec les Bulls alors il se fout du championnat !

- Même s'il en avait quelque chose à faire, je l'aurais explosé !

Je n'oublie pas que j'ai manqué l'occasion de lui mettre une sacrée raclée le match dernier à cause de ma blessure.

- Je n'en doute pas une seconde, rit mon père.

- Charlie n'est pas venue ? interroge ma mère. J'ai essayé de l'appeler mais ça a sonné dans le vide à chaque fois...

Merde ! Je ne pensais pas que ma mère irait jusqu'à contacter Charlie. Cette histoire va finir mal.

- Elle était fatiguée...

- Oh... Oui, je comprends.

Ma mère me sourit d'une manière assez étrange. J'ai l'impression qu'elle sait quelque chose. Ca ne devrait pas me surprendre, elle est toujours la première à tout savoir. Elle a découvert avant tout le monde que j'avais perdu ma virginité. Dès le matin où je suis rentré, elle a compris. Son sixième sens est hallucinant.

Si elle a compris que Charlie est enceinte, je ne donne peu chère de ma peau...

Ma famille et moi sommes sur le point de partir lorsque je vois Hale débouler vers moi à toute vitesse et le regard rempli de haine. Sans avoir le temps de réagir, Hale me colle son poing dans la figure avec tant de violence que je manque de perdre l'équilibre. Immédiatement, je sens une vive douleur sous mon oeil droit. Je me relève péniblement pour faire face à cet abruti de Hale quand il me cogne à nouveau, sur le nez cette fois.

Cam se met même devant moi en guise de garde du corps. Quant à mon père, il se met devant Hale pour anticiper ses gestes. Ce dernier continue à me regarder avec une fureur effrayante.

- Putain mais c'est quoi ton problème ? crié-je en tenant mon nez.

Cet abruti a failli me le péter !

- Mon problème c'est que t'es un sacré lâche, Bass !

- Qu'est-ce qui te permet de me traiter de lâche ?

Je vais encastrer cet enfoiré dans le mur. Pour qui il se prend ? Je pensais que nos rapports avaient changés et que nous étions devenus amis, mais je me suis trompé.

- Comment est-ce que tu as pu l'abandonner de cette façon ?

- Abandonner qui ?

Il n'a pas besoin de répondre, je sais déjà ce qu'il va me dire. Je devrais tout faire pour ne pas que ma famille l'apprenne de cette façon, mais je suis tétanisé par la honte. Hale me foudroie du regard. Si mon père ne le tenait pas par l'épaule, il me collerait une autre beigne.

- Ne fais pas celui qui ne sait pas ! Je savais que tu étais prêt à tout pour réussir ta carrière de basketteur mais au point de fuir tes responsabilités et renier ton gosse, non ça je ne l'aurais jamais cru, crache-t-il.

Ma mère pousse un cri d'effroi qui me glace le sang. Je n'ose même pas la regarder dans les yeux. Jamais, elle ne comprendra mon comportement.

- De quoi il parle, Carter ? demande mon père.

- Charlie est enceinte ? questionne Cam en même temps.

Je n'arrive même pas à parler. De toute les façons que j'ai imaginé pour annoncer à ma famille que Charlie est enceinte, celle-là est la dernière et la pire.

- Oui, elle l'est et Carter a fui dès qu'elle lui a annoncé la nouvelle, révèle Hale. J'en ai rien à faire qu'elle t'ait caché la vérité pendant un mois, elle ne méritait pas que tu l'abandonnes aussi cruellement, ni les mots que tu lui as balancé à la figure !

- J'étais en colère, tenté-je de me défendre.

- Tu n'as aucune excuse ! Putain, ça fait plus d'une semaine qu'elle n'est que l'ombre d'elle-même. Elle fait semblant d'aller bien mais c'est qu'une image ! Le pire dans tout ça, c'est qu'elle m'a supplié de ne pas venir te trouver. Elle a pris ta défense, putain !

Je ne la mérite pas. On pourrait vivre plusieurs vies ensemble, je ne serais toujours pas digne d'elle.

- Dis-moi que tu n'as pas fait ça, Carter ? s'indigne ma mère.

Son regard rempli de déception me fait mal au coeur, il n'y a rien de pire au monde. Celui de mon père est similaire. Quant à Cam et Cassiopée, ils ont plus l'air d'être choqués que déçus. Leur jeunesse les empêche peut-être de me voir comme un monstre.

- Je suis désolé...

Ce sont les seuls mots que je parviens à prononcer. Je m'en veux terriblement.

- J'ai vraiment honte de toi, avoue ma mère, déboussolée.

La culpabilité est tellement dure à supporter que je ne suis pas loin de fondre en larmes. Les mots de ma mère vont me hanter pendant longtemps. Je ne les oublierai pas. Hale se poste devant moi, les bras croisés sur sa poitrine.

- Compte sur moi pour prendre soin d'elle et la protéger de toi, promet Hale. Tu ne la mérites pas.

Hale me fusille une dernière fois du regard puis part en bousculant la foule de gens qui s'est attroupée vers nous. Génial, la Fac entière saura demain que je suis le pire des enfoirés. Putain, je ne veux pas qu'ils s'en prennent à Charlie parce que je suis convaincu que beaucoup le feront. Il faut que je la protège de ça. Je me suis comporté comme une merde mais je lui épargnerai la méchanceté des autres.

Cette journée est merdique. Comme tous les autres jours depuis une semaine...

Ma mère annule le restaurant. Elle ne m'adresse même pas un regard sur le trajet du retour. A vrai dire, aucun membre de ma famille ne me parle. Je les ai tous déçu. Cassiopée rejoint Dean préférant éviter un nouveau drame familial. Cam rejoint des potes lui aussi pour fuir la maison. Je les comprends, à leur place j'aurais réagi de la même façon.

Chez mes parents, mon père me conduit dans la cuisine et me tend un sac de petits pois congelés à mettre sur mon oeil et ma joue. Je me sens pire que minable. Le regard réprobateur de mon père n'arrange rien. Il s'assied en face de moi et soupire.

- Je suis désolé, Pa'...

- Qu'est-ce qui t'a pris de réagir de cette façon ? Ca ne te ressemble pas, Carter...

- Je ne sais pas... Je me suis senti trahi qu'elle me cache la vérité pendant un mois. J'ai eu l'impression que mon avis ne comptait pas, qu'elle avait pris sa décision sans moi et que je devais juste accepter... Ca m'a mis hors de moi !

- Je peux comprendre, fils, mais tu t'es mal comporté avec elle par la suite... Huit jours sans nouvelle et un refus catégorique de ce bébé est impardonnable et indigne de toi. Ta mère et moi ne t'avons pas élevé de cette façon. Comment aurait fait ta mère si ma famille ne l'avait pas accueilli lorsqu'elle est tombée enceinte de moi ?

Je ne réponds pas et me contente de baisser la tête. Je ne me reconnais pas. D'habitude, je ne suis pas aussi lâche. J'ai merdé une fois avec Charlie à cause de ma vengeance stupide mais je n'y pensais plus dès l'instant où elle a accepté d'être plus qu'une amie. Cette fois, j'ai agi comme un moins que rien.

- Maman est en colère contre moi ?

- Elle est déçue, Carter. Elle ne comprend pas ta réaction...

- Elle se sent coupable, réalisé-je.

Je connais ma mère. Elle pense qu'elle a raté quelque chose dans mon éducation pour que je me comporte aussi mal. Bon sang, je me sens encore plus con ! Ma mère a été la meilleure mère au monde. Ce n'est pas sa faute si je suis un abruti. Les mots que j'ai balancé à Charlie ce soir-là sont uniquement dû à ma colère et ma connerie, non à l'éducation de ma mère.

- Je n'ai pas réfléchi, papa... Je croyais que cet enfant gâcherait ma carrière de basketteur, qu'encore une fois j'allais passer juste à côté de mon rêve... Je n'ai pas pu le supporter.

- Pourquoi est-ce que cet enfant ruinerait ton rêve ?

Encore une fois, je baisse la tête.

- Tu penses que c'est ça qui a gâché la mienne ? comprend-il. Tu as tout faux, fiston. Je n'ai jamais renoncer au basket parce que ta mère est tombée enceinte de Clayton. Tu sais que j'ai été blessé au genou et malgré toute la rééducation que j'aurais pu avoir, je n'aurais pas pu devenir pro... J'ai réalisé qu'être basketteur pro n'était pas fait pour moi. Je ne regrette pas la vie que j'ai eu et que j'ai aujourd'hui. Un bébé ne changera rien à tes projets, il rendra ta vie plus belle.

- Je sais...

- Je comprends que tu en veuilles à Charlie d'avoir menti, mais je pense qu'elle était effrayée... Ta mère m'a expliqué qu'elle n'avait pas grandi au sein d'une famille aimante. Elle n'a pas eu d'exemple et elle a eu peur que tu l'abandonnes. Ce que tu as fini par faire... Elle doit se sentir tellement seule.

Cette fois, je ne suis pas sûre de retenir mes larmes. Je n'ai pas pensé à tout ça. Pourtant, je sais combien ses parents se sont mal comportés avec elle. Depuis toujours, elle voulait une famille à elle. Jamais, elle n'aurait pu avorter même si elle doit appréhender le futur avec un enfant.

- Tu ne veux vraiment pas cet enfant ? s'enquiert-il.

- Bien sûr que je le veux ! Je n'arrête pas de penser à lui. J'ai peur qu'il ne soit pas en bonne santé, qu'il manque de quelque chose. Je m'inquiète pour Charlie. Certaines grossesses peuvent être dangereuses pour elle et le bébé... S'il leur arrive quoique ce soit, je n'en m'en remettrai jamais...

- Tu vas devoir montrer à Charlie que tu es là pour elle et le bébé et que tu veux prendre part à la grossesse. Elle aura besoin de toi...

- Je ne compte plus fuir, papa. J'ai conscience d'avoir complètement merdé avec elle et maman, et de les avoir déçus, mais je ferai tout ce que je peux pour qu'elles me pardonnent, assuré-je, déterminé.

Je ne dis pas que ce sera facile, bien au contraire, mais je ne renoncerai pas. Je vais m'impliquer à fond dans cette grossesse, tout faire pour être présent parce qu'au fond de moi je sais que Charlie allait être la mère de mes enfants le jour où elle m'a souri sur cette route abandonnée. Peu importe si nous devenons parents plus tôt, je réalise enfin que j'aime déjà cet enfant.

Je sais ce qu'il me reste à faire.

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Je ne vous le dirai pas encore assez mais merci de me lire et de commenter ! A chaque chapitre, vous êtes toujours là et ça me fait vraiment plaisir ❤

Et merci d'avoir été au rendez-vous pour 《 Au Milieu des Pistes 》!
Je vous kiffe de fou 🥰😘🥰😘

Emma ❤

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