20. Charlie


La porte claque dans un bruit assourdissant.

Pendant une fraction de secondes, je ne réagis pas tellement je suis choquée par ce qu'il vient de se passer. C'est comme si j'avais assisté à la scène en tant que spectatrice. Tout ce qu'il a dit ne peut pas être réel tellement c'est absurde. Malheureusement, je réalise que tout est vrai lorsque je sens mon coeur se fissurait dans ma poitrine. Je m'écroule par terre ne supportant plus la douleur qui lacère mon corps entier.

- Charlie...

Pauline accourt vers moi et me prend dans ses bras. Je m'effondre littéralement ne pouvant retenir plus longtemps les larmes qui m'assaillent. Les mots qu'il m'a craché au visage ne cessent de tourner en boucle dans ma tête. Je savais qu'il réagirait mal mais pas à ce point. Tout était si brutal. La haine et le dégoût dans ses yeux ont été insupportablement durs. Je l'ai peut-être mérité en cachant la vérité aussi longtemps.

Non, certainement pas. Je reconnais avoir une part de responsabilité dans ce désastre mais les mots qu'il m'a balancé, je ne les méritais pas. Je ne suis pas une manipulatrice qui recherche la gloire et les paillettes. Je pensais qu'il me connaissait mieux ça. La désillusion fait mal. L'homme qui m'a fait face dans ce salon n'est pas l'homme dont je suis tombée amoureuse. Non, lui il est lâche et égoïste. Il a préféré m'abandonner en déversant sa haine.

Comment peut-il prétendre ne serait-ce qu'une seconde que je l'ai approché uniquement pour une question de popularité ? Je n'ai pas besoin de lui pour subvenir à mes besoins. J'ai assez d'argent pour au moins trois générations. Il a été odieux avec moi.

"Avant d'être avec moi, tu n'étais rien dans cette Fac, une pauvre fille invisible qui n'intéressait personne". Cette phrase tourne dans ma tête encore et encore. Je ne comprends pas qu'il ait pu se montrer aussi cruel dans ses paroles alors qu'il prétendait m'aimer. De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas. J'aurais aimé ne jamais connaître cette vérité.

- Ca va aller, Charlie... Je te promets qu'il reviendra quand il aura digérer la nouvelle, tente de me rassurer Pauline.

- Il n'en veut pas, il...

Je ne parviens même pas à finir ma phrase prise par un sanglot. Je vais être seule pour élever mon enfant. A cause de mon silence, il n'aura pas de père. Quelle idiote ! Je m'étais fait un film de notre futur vie à trois où nous étions heureux. J'ai joué à l'autruche et voilà où j'en suis aujourd'hui. Seule. Apeurée. Désespérée.

- Il changera d'avis. Carter a eu peur. Sa vie est complètement chamboulée par cette annonce, il lui faut un peu de temps...

- Le temps ne changera rien, pleurniché-je. Il me déteste, Pau...

Mon désespoir est pathétique. Je le hais pour me renvoyer à cet état de tristesse déplorable. Je ne supporte plus de pleurer pour lui.

- Tu sais très bien que c'est faux ! Carter t'aime plus que tout au monde... Il reviendra vers toi, j'en suis persuadée, me réconforte-t-elle.

- Tu te trompes, Pauline, je dis en me relevant.

J'essuie mes joues mouillées d'un geste plein de rage.

- Carter Bass n'a qu'un seul amour et c'est le basket, affirmé-je pleine d'amertume.

- Charlie...

- Tu avais raison, Pau. J'aurais dû lui dire dès le début. J'ai joué à l'autruche et j'ai perdu... Je suis fatiguée, je pense qu'il vaut mieux que j'aille me coucher...

Pauline ouvre la bouche puis s'abstient d'ajouter quoique ce soit. En pilote automatique, je regagne ma chambre et me couche sur mon lit. Je suis en colère et triste que mon coeur soit encore piétiné par celui que je pensais être l'homme de ma vie. J'ai envie de tout envoyer valser dans ma chambre, d'hurler toute ma rage mais je ne fais que m'effondrer. Encore une fois.

Je pleure une bonne partie de la nuit et passe l'autre à regarder dans le vide. J'ai pensé à m'enfuir en Espagne chez mes grand-parents une bonne centaine de fois mais je ne peux pas me comporter comme lui. Je ne suis pas une lâche. Du moins plus maintenant. Pendant des semaines, j'ai fait l'erreur de fuir mes responsabilités et je le regrette amèrement aujourd'hui. Fuir n'a jamais été une solution.

Je me dois de continuer mes études, passer mon diplôme et m'assurer que mon enfant ne manque de rien. Le stress que j'ai accumulé ces derniers temps n'a pas été bon pour le bébé, je ne lui en rajouterai pas plus. Il est ma priorité. Je n'ai pas le droit de flancher. J'ai atrocement mal au coeur, je ne peux le nier, mais je ne me laisserai pas couler. Après cette nuit, je relèverai la tête. Carter a raison sur un point. J'ai fait un choix et je l'assumerai jusqu'au bout.

***

Les jours qui suivent se ressemblent.

Je me lève dans le brouillard le plus totale et occupe un maximum mes journées pour ne pas avoir à penser. J'effectue mes heures de stage avec Garrett, qui est aux petits soins pour moi, puis je scrute pendant des heures les offres d'appartements à Charlotte. Avril arrive bientôt, mes examens aussi, je n'ai pas de temps à perdre. Idéalement, j'aimerais emménager à Charlotte en Juin pour être prête à commencer mon nouveau cursus dès Juillet.

Garrett a joué de ses relations pour que mes heures de cours soient aménagées. Je ne suis pas la première étudiante avec un enfant bien que techniquement il ne soit pas encore là. J'aurais le ventre d'une baleine dans un peu plus de trois mois mais ce n'est pas important. J'ai hâte de le sentir bouger en moi. J'ai lu que les premiers mouvements du bébé se ressentaient aux alentours du 5ème mois. Enfin, en moyenne. Encore une fois, cela vari de grossesse en grossesse.

Mon ventre a commencé à s'arrondir. Le matin, j'adore le regarder dans le miroir. Je n'ai qu'à poser les yeux dessus pour me sentir mieux. C'est fou quand j'y pense. La semaine dernière, mon ventre était encore plat, ou du moins il était impossible de deviner la grossesse. Ce n'est plus le cas à présent. Mon jolie bidou commence à se voir et j'adore ça !

Carter n'a donné aucun signe de vie. Huit jours qu'il a appris ma grossesse et qu'il a décidé de me tourner le dos. Huit jours que ma colère envers lui ne désemplit pas. Je n'arrive pas à croire qu'il continue sa vie comme si de rien était. Je commence à croire qu'il ne m'a jamais aimé.

- Tu es dans la lune, lilliputienne, me taquine tante Greta.

- Désolée... Qu'est-ce que tu me disais ?

- Je te demandais si tu avais eu des nouvelles de ton père...

- Il me menace encore par mail mais rien de bien méchant ! Charles Walmont est dans une impasse et il ne sait pas comment s'en sortir, me moqué-je.

- Lili, tu sais qu'il ne restera pas sans rien faire !

- Il ne peut rien faire... Je l'ai sous-estimé une fois et j'en ai payé les pots cassés mais aujourd'hui je me suis assurée qu'il ne puisse pas s'en prendre aux gens que j'aime. Puis, grâce à Papi, j'ai une large avance sur lui. Il ne peut plus rien faire sans mon accord.

Tante Greta se fait un peu trop de souci. Ce n'est pas bon pour la petite fille qu'elle porte. Elle est bientôt à cinq mois de grossesse et n'a jamais été aussi rayonnante. Ma tante peut compter sur Rob. Il la chouchoute du mieux qu'il peut. Elle a de la chance de l'avoir avec elle.

- Fais attention à toi ma lilliputienne, me prévient-elle. Protège ton coeur !

J'aimerais lui dire que mon coeur est déjà meurtri mais je me tais. Pauline est la seule personne qui sait que Carter a fui lâchement. Je ne le croise pas sur le campus. Je ne veux même pas savoir ce qu'il fait. Peut-être qu'il a repris ses anciennes habitudes de séducteur à la noix.

- Ne t'en fais pas pour moi, Greta, tout va bien, mens-je en forçant un sourire.

Instinctivement, je pose une main sur mon ventre. Ce geste m'apaise et me rassure. L'avenir s'annonce compliqué mais je suis prête à l'affronter. Pauline sera présente avec moi à Charlotte. Elle m'a fait la surprise de m'annoncer au petit déjeuner qu'elle rejoignait l'Université de Charlotte avec pour matière principale le journalisme.

Pauline a fait sa demande d'inscription pendant que nous étions en Espagne. Je suis vraiment très heureuse pour elle. En France, elle avait abandonné ses études de communication en troisième année pour un job dans la salle de sport de son ex petit-ami. Elle ne m'en a pas parlé avant parce qu'elle voulait être sûre et certaine d'être acceptée et d'avoir une bourse. Je suis rassurée qu'elle reste aux Etats-Unis. Avec elle, je me sens beaucoup mieux.

- Dis-moi, ma Lilliputienne, tu as fait des emplettes pour le futur bébé Bass ?

Je tressaille. Entendre les mots "bébé Bass" me serre le coeur. Je suppose que mon enfant portera mon nom. Un autre Walmont. Bien que ce nom soit aussi celui de mon grand-père, j'aurais préféré que mon bébé ne le porte pas. Mon père en serait trop fier. Bon sang, je me promets de ne jamais le laisser approcher de mon bébé.

- Quelques unes... Pau et moi avons dévalisé un magasins de couches et de biberons. J'ai regardé sur internet pour les poussettes mais j'attends de connaître le sexe du bébé et d'avoir un nouvel appartement avant de m'occuper de sa futur chambre, j'explique totalement impatiente.

- Si l'échographie révèle que c'est un garçon, je te donnerai ceux de Grayson, je les ai gardé, propose-t-elle.

- Merci, Greta.

- Quand est-ce qu'a lieu l'écho des quatre mois ?

- La semaine prochaine, réponds-je, excitée. Je ne le saurais pas encore mais à l'échographie du cinquième mois...

Encore une fois, je pose ma main sur mon ventre que je fasse doucement. Qu'est-ce que j'aimerais que mon obstétricien me dise si je vais être la maman d'une petite fille ou d'un petit garçon à la prochaine écho ! L'attente est insoutenable.

- Je n'en reviens toujours pas que tu vas devenir maman... J'ai l'impression que c'est hier que tu as débarqué à la maison. Tu n'avais que quinze ans et te voilà aujourd'hui adulte, indépendante, brillante et enceinte. Je suis tellement fière de toi, Lili !

- Enceinte à 21 ans, ce n'est pas ce que j'appelle une grande réussite... Du moins, ce n'était pas dans mes projets. Mais, étrangement, je ne me vois pas sans cet enfant...

Greta sourit.

- Ma chérie, tu es déjà sous le charme de ton enfant. Ce genre d'amour ne meurt jamais et il est le plus beau qui existe au monde. Tu aimeras ton bébé inconditionnellement et lui aussi...

C'est déjà le cas, me dis-je.

Ma tante continue de me parler des joies de la grossesse et de la maternité pendant toute la durée du déjeuner. Elle et oncle Rob sont en pleine recherche de prénom. Ils hésitent entre Grace et Romy. Grace Kelly ou Romy Schneider ? Ma tante a de sacré idée. Personnellement, je préfère Romy. Je trouve que c'est un prénom doux et cette actrice était d'une beauté rare.

Je finis par quitter ma tante à treize heures. J'ai encore quatre heures de stage à effectuer avec Garrett et je suis déjà morte de fatigue. Je dors très peu la nuit et ça se ressent la journée. Hier, je me suis endormie en plein amphi. Lorsque je me couche, je n'arrête pas de cogiter encore et encore sur les mêmes sujets. C'est insupportable de ressasser et de ne pas réussir à faire taire son cerveau. Je suis certaine que ce n'est pas bon pour le bébé de cogiter autant.

Garrett me laisse partir plus tôt. Il a pris pitié de moi en voyant mes horribles cernes sous les yeux. Sur le chemin, je m'arrête devant une boutique de linges pour nourrisson. A chaque fois que je vois un vêtement pout bébé, je fonds littéralement et finis par craquer en l'achetant. Je suis devenue une acheteuse compulsive. Heureusement que je peux le permettre sinon je ne sais pas comment je m'en sortirais.

Cette fois-ci, je craque pour des petits chaussons blanc cassé et doré et une gigoteuse en grenouille. Bon sang, j'ai hâte de connaître le sexe du bébé et dévaliser les magasins d'un tas de vêtements. Je sais qu'un bébé grandit vite mais comment résister à tous ces pyjama à motifs animaux ou à ces chaussures à paillettes trop mignonnes ? Je n'ai aucun mental.

Je déambule dans les rayons de la boutique lorsque je tombe sur un body aux couleurs de l'équipe de basket des Hornets de Charlotte. Sans que je puisse me contrôler, je sens les larmes me monter aux yeux. Dans un monde parfait, j'aurais acheté ce body pour le montrer à Carter. Il aurait souri fou de joie et m'aurait serré dans ses bras. Malheureusement, ce n'est qu'un rêve. Jamais, il ne prendra part à cette grossesse.

J'essuie les larmes sur mes joues et sors de le boutique en trombes. A quoi bon m'apitoyer sur mon sort ? Il ne reviendra pas auprès de moi pour autant.

Je rentre à l'appartement vidée de toute mon énergie. Dès que je passe la porte, j'entends la voix grave de Ryan. Merde, il ne sait rien encore ! Ces derniers jours, j'ai fait en sorte de l'éviter un maximum pour ne pas avoir à expliquer pourquoi il ne me voit pas à l'appartement où il vit avec Carter. Je sais très bien comment va réagir Ryan s'il apprend la vérité.

- Poupée !

Je n'ai même pas le temps de répliquer qu'il me porte pour me serrer dans ses bras. Immédiatement, son odeur de musc s'infiltre dans mes narines et me donne envie d'éternuer.

- Pose-la Hale, tu vas la casser, souffle Pauline.

- Je ne suis pas non plus en sucre, fais-je remarquer.

Pau me fait les grands yeux. Elle ne cesse de s'inquiéter pour moi et me materne un peu plus chaque jour. Heureusement qu'elle est là. Ryan me repose à terre délicatement.

- Je n'ai pas envie de casser ma poupée préféré, lance-t-il en me gratifiant de son sourire enjôleur.

Il me détaille de la tête aux pieds en plissant le front.

- Putain, c'est vrai que tu as la peau sur les os !

- N'importe quoi ! Je n'ai pas la peau sur les os, m'agacé-je.

Bon ok, je me suis un peu laissée aller cette dernière semaine, mais je ne suis pas maigre pour autant. Puis, comment peut-il voir mon corps alors que je suis cachée par une tonne de vêtements ?

J'enlève mon manteau que je range dans la petite penderie à l'entrée puis vais me servir un jus de fruits. Evidemment, Ryan et Pauline me demandent de leur sortir une bière. Assis tous les deux sur le canapé, je suis surprise qu'ils ne se soient pas encore disputés.

- Qu'est-ce que tu fais là, Ryan ? je demande en prenant place sur le canapé.

- Je suis venu te voir puisque tu persistes à m'éviter, me reproche-t-il. Non, je suis venu te chercher pour aller ton chéri jouer son match, les huitièmes de finales risquent d'être une sacrée partie !

- Je n'irai pas... Je suis beaucoup trop fatiguée. La journée a été longue et...

Je n'en ai rien à carrer de son match, je me garde de balancer.

- Qu'est-ce qui se passe avec Bass ? s'enquiert Ryan.

Il fronce ses sourcils tandis que je vois Pauline baisser la tête, gênée. Elle a essayé de débattre sur le sujet "Carter" mais j'ai toujours refusé. Je ne veux pas entendre parler de lui. Contrairement à ce que j'aurais pu penser, Pau ne le déteste pas. Elle tente de me faire entendre raison en me répétant que mon bébé a besoin d'un père, mais je crois qu'elle ne se rend pas compte que c'est Carter qui refuse de l'être. Il ne s'est pas manifesté une seule fois alors pourquoi est-ce que je devrais lui courir après ?

- Rien, mens-je. Carter est occupé avec ses matchs de play-off et moi avec le stage et les examens qui arrivent. On se voit moins...

- Ce sont des conneries ça ! Bass se paye une tronche de dépressif depuis plus d'une semaine et toi c'est pareil ! Tu ressembles à un zombie, poupée, balance-t-il sans tact. Bass passe son temps à s'entraîner pour éviter de s'apitoyer sur son sort. Nash et moi essayons de le faire sortir mais il refuse. Dès qu'on prononce ton prénom, il s'énerve ou n'est pas loin de tomber dans les pommes ! Alors, je le répète, qu'est-ce qui s'est passé ?

- On s'est... disputés, je dis en me levant.

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas envie d'en parler, soupiré-je.

- Charlie...

Je vais dans la cuisine pour ne pas avoir à m'étendre sur le sujet. Je ne comprends pas pourquoi Carter déprime. C'est lui qui a voulu ça. Il a fait le choix de partir et me laisser seule. Pas moi. Je suis un peu responsable, c'est vrai, mais je ne méritais pas ça.

Je me mets à préparer le repas pour me changer les idées mais surtout pour échapper au regard inquisiteur de Ryan. Malheureusement pour moi, il ne compte pas en rester là. Ryan se poste devant moi et regarde chacun de mes faits et gestes. Je n'aime pas me sentir observer de cette manière. Il m'épie même. Je suis tellement nerveuse que mon corps est en surchauffe. Je retire mon pull si rapidement que je manque d'embarquer mon tee-shirt avec.

- Oh putain de merde !

Ryan manque de s'étouffer avec sa bière pour une raison que j'ignore. Qu'est-ce qu'il a vu pour... Oh bordel, non !

Il fixe mon ventre les yeux grands ouvert. Ryan comprend très vite la raison de mon bidou arrondi qu'il ne cesse de regarder. Pauline vient à mes côtés comme pour me protéger. Elle aussi a compris que Ryan a deviné mon état. La dernière fois, elle s'en est voulu de m'avoir laissé seule avec Carter puisqu'il m'a traité comme une moins que rien. Elle ne reproduira plus cette erreur.

Pendant une fraction de secondes, j'ai peur qu'il réagisse mal et me dise que cet enfant est une sacrée erreur, mais Ryan se met à sourire. Il pose sa bière sur le comptoir de la cuisine et vient une nouvelle fois me prendre dans ses bras.

- Félicitations, poupée ! C'est vraiment une super nouvelle ! Je n'arrive pas à croire que je vais être tonton, lance-t-il, heureux.

- Tu ne vas pas être son tonton, rectifie Pauline en soufflant.

Il me dépose à terre puis se tourne vers Pauline. J'adore voir le regard de Ryan s'illuminer lorsqu'il le pose sur le visage de sa lionne.

- Bien sûr que si ! Je suis le meilleur pote de poupée alors je serai le tonton beau gosse hyper célèbre que ce bébé admirera ! Je vais être génial, affirme Ryan.

- Tu vas surtout être un boulet, le titille Pau.

- Tu blesses mon petit coeur, ma lionne.

- Appelle-moi encore "ma lionne" et je te brise les rotules, le menace-t-elle.

- Arrête, ça m'excite, ma lionne !

Il la provoque et elle tombe la tête première dedans. Pau le foudroie du regard et se retient de mettre ses menaces à exécution. Bon sang, mon enfant va débarquer dans un foyer tellement sain que ça me fait peur. Ces deux-là ont intérêt à passer à la vitesse supérieure avant la naissance de mini moi ou je sens que la cohabitation sera électrique.

Ryan finit par reporter son attention sur moi. Son visage est plus grave.

- Je ne comprends pas, dit-il en croisant ses bras sur ses pectoraux. C'est une super nouvelle alors pourquoi c'est la merde entre Bass et toi ?

Je ne réponds pas tant la question me renvoie en pleine face ma situation avec Carter. Je pensais que Ryan lâcherait l'affaire étant distrait par la découverte de ma grossesse, mais non. Il n'oublie rien. Je ne parviens pas à prononcer le moindre mot. Je ne veux pas lui dire, j'ai peur de sa réaction. Ryan est quelqu'un de sanguin bien qu'il ne le montre pas. Malheureusement, lorsque je vois son visage se tordre dans une grimace de dégoût mélangée à de la colère, je sais qu'il a compris.

- Vous vous êtes disputés à cause du bébé, c'est ça ? Ne me dis pas qu'il t'a laissé parce que tu es enceinte ? demande-t-il sur les nerfs.

Encore une fois, je me tais. Bien que je sois folle de rage envers Carter, je ne veux pas l'accabler. Ryan lui fera le portrait, c'est évident. Mon ami perd patience et oblige Pauline à lui dire ce qui s'est passé entre Carter et moi.

- Il lui a dit qu'il n'en voulait pas, finit par avouer Pauline.

- Quand ?

- Il y a huit jours...

- Je vais tuer cet enfoiré de lâche, hurle-t-il.

Il se dirige vers le salon et prend sa veste sur le canapé qu'il enfile en deux secondes. Sa colère ne me dit rien qui vaille mais je la comprends. Le père de Ryan s'est barré avant sa naissance. Sa mère l'a élevé seule donc je suppose qu'il n'accepte pas ce genre de comportement.

- Où est-ce que tu vas ? m'enquiers-je, apeurée.

- Trouver ce connard !

- S'il te plaît, Ryan, ne...

- Ne me demande pas de rien faire, me coupe-t-il. Cet enfoiré te laisse seul depuis plus d'une semaine et tu continues à le protéger ? Il n'a pas le droit de t'abandonner aussi lâchement. Tu portes son enfant, bordel de merde, ce n'est pas rien. Il l'a fait avec toi alors qu'il assume !

- Je lui ai caché pendant un mois...

- Ce n'est pas une raison de se comporter comme une merde, s'emporte-t-il.

Il n'ajoute rien de plus et quitte l'appartement en trombes.

Bon sang, c'est la catastrophe !



******

Coucou tout le monde !

Comme promis un nouveau chapitre a été publié ☺️ J'espère qu'il vous a plu. Je dois dire que je suis assez anxieuse vu l'attente que vous avez dessus 😊

Je vous écris pour vous remercier de votre fidélité irréprochable ! Vous êtes vraiment toutes géniales et votre soutien me pousse à continuer d'écrire chaque jour, alors merci 🥰

Aussi, je voulais remercier toutes celles qui ont acheté "Au Milieu des Pistes ". Vous ne pouvez pas imaginer combien ça me touche 😍

J'aimerais vous demander un petit service. Ce serait réellement super si vous pouviez laisser un commentaire sur Amazon ou sur le site où vous l'avez acheté ainsi que le nombre d'étoiles que vous estimez à cette histoire. Cela me permettrait un peu plus de visibilité... Aussi, je peux partager vos avis et vos photos sur le roman, sur mes réseaux si vous le désirez 😉

Je vous embrasse fort et encore merci 😘

Emma ❤

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top