18. Charlie
- Tu ne lui as toujours rien dit ? s'offusque Pauline.
Mon amie secoue la tête et m'observe le regard rempli de reproches. Un après-midi shopping n'était pas la meilleure idée que j'ai eu pour parler de mon manque de courage.
- Je n'ai pas pu ! Il a cessé de répéter qu'avoir un enfant maintenant serait horrible alors j'ai pris peur, me défends-je. Je ne sais plus quoi faire...
Je plonge ma tête dans mes mains tout en grognant. J'ai encore été lâche et je continue à l'être depuis trois jours. Egoïstement, je profite de nos retrouvailles et me tais afin de ne rien gâcher.
- Charlie, ça ne peut plus durer ! Ta grossesse va réellement commencer à se voir. Plus tu attendras de lui dire et plus ce sera difficile pour lui de digérer...
- J'en suis consciente, Pau... Je ne sais pas quoi faire, comment lui dire et je... je suis un monstre !
- Tu n'es pas un monstre, Charlie, me rassure-t-elle. Tu es simplement morte de trouille. Seulement, tu ne peux pas rester dans le silence plus longtemps. Ok, Carter ne veut peut-être pas d'enfants pour le moment mais c'est aussi ce que tu pensais avant d'apprendre que tu es enceinte ! Laisse-lui une chance de te surprendre...
Elle n'a pas tort. Depuis le début, je suis persuadée qu'il va mal réagir et me repousser, mais je ne peux pas en être sûre à 100%. Sa famille l'a bien élevé et lui a inculqué les valeurs adéquates à ce genre de situation. Ses parents ont vécu une histoire très similaire et étaient même plus jeunes que nous. Aujourd'hui, ils sont heureux et toujours aussi amoureux l'un de l'autre.
- Il rentre ce soir de son match en Géorgie. Prend ton courage à deux mains et dis-le lui... Je te laisserai l'appartement mais ne serai pas loin si des fois tu as besoin de moi ! Tu ne peux plus reculer, Charlie, me prévient-elle.
- Je sais. Ce soir, je lui dirai que je suis enceinte, je lance, déterminée.
Pauline fronce les sourcils, pas convaincue.
- Je te le promets, ajouté-je.
Et je me le promets aussi. Ca ne peut plus durer une journée de plus. Je vis chaque jour dans l'appréhension et le stresse et ce n'est pas bon pour le bébé. J'ai repoussé ce moment depuis que le docteur Collins m'a appris qu'un foetus logeait au creux de mon utérus. Mais c'est terminé. Si je ne veux pas devenir folle, je dois en parler à Carter. J'ose croire qu'il me comprendra.
- Tu penses que l'on devrait acheter des vêtements pour ma future nièce ? demande Pauline en se dirigeant vers le rayon des enfants.
- On ne sait même pas si ce sera une fille, lui fais-je remarquer.
- J'aimerais tellement que ce soit une fille ! Elle serait adorable. Une petite brune avec des yeux verts ou ambrés, des joues toutes roses, un nez fin une bouche aussi pulpeuse que sa mère et le sourire charmeur de son père. Tous les mecs craqueront pour elle !
- Mon Dieu, non ! Si jamais c'est une fille, elle ne sortira pas avant ses trente ans. D'ailleurs, si c'est un garçon aussi. Mon bébé restera avec moi pour toujours !
- Ne me dis pas que tu vas être une de ses mamans poules qui ne se séparent pas de ses gosses ? me taquine Pauline.
- Je ne le dis pas alors, souris-je.
Pauline ricane puis continue de s'extasier devant les vêtements de bébé, en particulier les robes de princesse. Je préfère ne pas m'avancer encore en choisissant une couleur qui distinguera le sexe du bébé quoique pour les bodies ça n'a pas d'importance. Si mon fils porte un pyjama ou un body rose ce n'est pas la fin du monde, au contraire.
Je craque pour des chaussons violets à paillettes que je prends pour ma future petite cousine. Je rempli aussi mon panier d'une dizaine de bodies, pyjamas et de deux doudous, l'un en lapin, l'autre en ours. C'est dingue, je n'arrive pas à croire que je suis en train de réaliser mes premiers achats pour mini moi et ça m'émeut bien plus que je l'aurais cru.
Je vais tellement aimer cet enfant qu'il ne se sentira jamais délaissé. Sans que je m'en rende compte, je caresse mon ventre de ma paume de main en souriant.
- Tu vas vraiment assurer, Charlie, me dit Pauline en m'embrassant sur la joue.
- Je l'espère de tout coeur...
Pau s'apprête à parler lorsque son téléphone vibre. Elle regarde qui lui a envoyé un message puis change totalement d'expression. Son visage se décompose et blanchi.
- Pau, ça va ? m'enquiers-je.
- Je... Oui... Il faut que je m'en aille...
Je n'ai même pas le temps de répliquer qu'elle a déjà quitté le magasin. Je suis assez choquée. Je ne comprends pas ce qui vient de se passer. Pauline n'est pas quelqu'un de secret, elle me dit absolument tout, mais ces dernières semaines je reconnais qu'elle est étrange. Je ne sais pas ce qui lui arrive et ça m'inquiète. Elle parle très peu à ses parents et ne semble pas vouloir repartir en France. Ok, elle a pris une année sabbatique, mais elle ne se préoccupe pas de ce qu'elle fera en Septembre.
C'est étrange !
Carter n'est pas le seul avec qui je dois avoir une conversation. Pauline me cache quelque chose, c'est évident. Elle ne me parle jamais de sa vie en France ou du moins par quelques brides. C'est comme si elle avait voulu fuir sa vie là-bas ou quelqu'un... Quoiqu'il en soit, je compte bien le découvrir et lui apporter mon aide si elle en a besoin.
Arrivée en caisse, je pose tous les vêtements que j'ai choisi pour le bébé et moi lorsque j'entends une personne me héler dans mon dos.
- Charlie ?
Je me retourne puis manque de tomber dans les pommes en découvrant Cassiopée, le petite soeur de Carter.
Putain de merde, qu'est-ce qu'elle fait ici ?
Cassie me sourit et m'embrasse sur les deux joues tout en me serrant dans ses bras. Elle est tactile la benjamine des Bass. Son regard passe des vêtements qu'encaissent la vendeuse à moi. Si elle comprend que je suis enceinte, elle va le balancer à toute sa famille et ce serait le scandale assuré. Je suis la seule qui puisse révéler la vérité à Carter.
- Ma tante est enceinte alors j'ai un peu craqué sur les cadeaux, me justifié-je en forçant un sourire.
- Oh c'est génial !
Heureusement pour moi, elle ne remarque pas les vêtements de grossesse que j'ai choisi, un tas de robes pour l'été, où je serai une vraie baleine ambulante.
- Et toi, tu es venue refaire ta garde-robe ? je demande pour changer de sujet.
- En quelque sorte, oui...
Elle est bien mystérieuse. Cassie est vraiment une jolie fille. J'ai l'impression qu'elle ne cesse de changer à chaque fois que je la vois. Elle n'est clairement plus une enfant, ni même une jeune adolescente. Non, elle grandit et devient une petite femme tout à fait magnifique. L'amour lui réussit. Elle est rayonnante.
- Ca tombe bien que tu sois là, j'ai besoin de conseils !
- De conseils pour ?
- Choisir des sous-vêtements !
Je manque de m'étouffer. Elle et moi ne sommes pas assez proches pour ça mais je suppose que ce n'est pas facile pour elle. Cassiopée a grandi avec trois grands-frères ultra protecteurs alors elle ne peut pas se fier à eux. Sa mère aurait pu l'aider, Clarisse me semble être une femme ouverte, peut-être pas assez "jeune".
- Je ne pense pas que tu trouveras ton bonheur ici, murmuré-je afin que la vendeuse ne m'entende pas critiquer son magasin.
- Je sais. J'ai déjà fait un petit tour...
Merde, j'espère qu'elle n'a rien entendu de ma conversation avec Pauline ! Ça m'étonnerait. Elle se serait empressée de sauter de joie.
Je règle mes achats. La note surprend Cassie qui écarquille les yeux. En effet, j'ai un peu trop craqué. Le pire c'est lorsque je vais devoir acheter le lit de bébé, la poussette, les meubles et la peinture pour la chambre et tout le nécessaire pour son arrivée. Je prends les sacs que me tend la vendeuse puis me dirige vers la sortie du magasin en compagnie de Cassiopée.
- Tu es généreuse avec ta famille, fait-elle remarquer.
- Je... oui, souris-je. Ma tante le mérite surtout !
Sans elle, j'aurais vendu mon âme au diable, à savoir mon père.
- Je connais un magasin de lingerie où j'allais à ton âge, lui proposé-je.
Elle secoue la tête.
- Je ne veux pas d'un magasin pour gamine prépubère mais d'un autre un peu plus adulte !
Quand est-ce que l'adorable petite Cassiopée s'est transformée en jeune femme aussi sûre d'elle ?
- J'ai fait tous les magasins de la ville mais je n'ai rien trouvé...
Très bien, je crois que j'ai compris le message.
- Le centre commercial de Durham possède un magasin qui te plaira. Je peux t'emmener si tu veux. Ca nous permettra de passer du temps ensemble...
- Ce serait géniale !
- Je dois juste rentrer pour la fin de journée... J'ai un rendez-vous professionnel que je ne peux pas manquer, ajouté-je.
A vrai dire, je dois voir Palmer pour lui faire part de ma situation. J'ai encore plusieurs semaines de stage et je préfère qu'il soit au courant de mon état. C'est aussi grâce à lui que j'ai été accepté aussi vite à l'Université de Charlotte. Peut-être qu'il pourra me conseiller pour la rentrée prochaine. En tout cas, je l'espère.
- Promis ! répond-elle, enthousiaste.
Voilà comment je me suis laissée embarquer avec la petite soeur de mon copain et père de mon enfant. Je réalise que je vais à nouveau faire de Cameron et Cassiopée un oncle et une tante. Ils feront partie intégrante de la vie de mon enfant.
Dans la voiture, Cassie ne cesse jacasser. Elle est pire que moi. Je commence à comprendre ce que les autres ressentent quand je parle un peu trop.
- Je suis allée dans plusieurs lingeries avec ma mère mais elle ne m'a été d'aucune utilité, révèle-t-elle. Elle a voulu que j'achète des culottes avec des licornes dessus. Sérieux qui met encore ça après 15 ans ?
Moi, suis-je tentée de répondre !
- Elle sait que tu y retournes sans elle ?
- Oui. Elle m'a seulement demandé de ne pas acheter des sous-vêtements d'actrices pornos !
- Je vois... Ne t'en fais pas, on trouvera ce qui te plaira sans que ce soit trop osé pour ta mère, la rassuré-je.
- T'es géniale, Charlie. Je comprends pourquoi mon frère est dingue de toi !
Je lui souris. Moi aussi je suis raide dingue de son frère, beaucoup plus que quiconque le pense.
Pendant plus de deux heures, j'aide Cassiopée à choisir plusieurs ensemble à la fois adultes et adolescents. Elle a essayé des tenues affriolantes comme elle le voulait mais elle s'est rendue compte qu'elle n'était pas encore prête pour ce genre de lingerie. Elle a compris qu'il ne fallait pas grandir trop vite. Puis, entre nous, les culottes licornes apportent un confort unique.
Evidemment, elle m'a traîné dans d'autres magasins où elle a joué à Julia Roberts dans Pretty Woman. Je reconnais qu'elle m'a énormément fait rire. Je ne savais pas grand chose de Cassiopée, uniquement ce que Carter a confié sur elle, mais je suis heureuse d'avoir appris à la connaître. Elle est beaucoup plus mature que les jeunes de son âge. Son humour et son intelligence m'ont impressionné. Elle sait ce qu'elle veut et je suis certaine qu'elle accomplira de grandes choses dans la vie.
Les frères Bass n'ont pas fini de faire du soucis pour leur petite soeur !
Cet après-midi me fatigue beaucoup trop. Je ne pensais pas que le shopping avec ma futur ou ex belle-soeur me viderait de toute mon énergie. Bientôt seize ans mais aussi hyperactive qu'un enfant en pleine forme.
J'ai tenté de joindre Pauline mais elle a refusé mes appels. Même Ryan n'a pas réussit à avoir sa lionne. Ce n'est qu'une heure et demie après qu'elle m'a certifiée que tout allait bien. J'en doute...
Cassiopée m'accorde enfin un moment de répit dans un café du coin. Bon, je n'ai pas le droit à la caféine mais une tisane fera l'affaire.
- Merci d'être venue avec moi, Charlie. J'ai adoré passer ce temps avec toi. Tu es beaucoup plus cool que Lucy !
Compliment maladroit mais compliment quand même.
- Je me suis bien amusée aussi, souris-je.
- Et merci pour les vêtements que tu m'as offert, ajoute-t-elle un peu plus timidement.
- C'est normal !
Le sourire lumineux qu'elle m'a fait lorsque j'ai payé pour elle vaut tous les remerciements du monde. J'aime faire plaisir aux autres puis j'allège un peu les dépenses de la famille Bass parce que Cassie a beau être adorable, elle est assez dépensière.
Mon portable vibre dans mon sac. Je le sors et sourit en voyant le nom de la personne qui m'envoie un message.
Carter : Devine qui vient de remporter son match de 10 points ?
Moi : Hum... Un beau gosse aux abdos incroyablement attirants ?
Carter : Dans le mille !
Un autre message suit dans la minute.
Carter : Est-ce que j'ai le droit à ta délicieuse bouche ?
Moi : Uniquement si j'ai le droit à la tienne ;)
Carter : Toujours, princesse... Ton après-midi shopping se passe bien ?
Moi : Figure-toi que j'ai échangé Pauline par ta petite soeur. Je lui ai demandé de me raconter toutes tes frasques ;)
Carter : Surtout ne crois pas un mot de ce que cette adorable peste te dira !!
Je ricane. Le grand Carter Bass craint les histoires que sa petite soeur peut me raconter. C'est plutôt mignon. Elle aime bien trop son frère pour le mettre autant dans l'embarras. Elle n'oserait pas. Je range mon portable et me concentre sur l'adorable peste qui n'en est pas une si vous voulez mon avis.
Cassie ne cesse de tournoyer sa cuillère dans son cappuccino tout en rajoutant une multitude de sucre. Elle va finir avec un diabète impressionnant si elle continue dans cette lancée. Son attitude crispée traduit son stresse.
- Ça ne va pas, Cassie ? m'enquiers-je.
- Si, tout va bien. C'est juste que... C'est assez délicat à dire en fait...
Elle ose à peine me regarder dans les yeux. Ok, elle commence à réellement m'inquiéter. Je pose ma main sur la sienne pour qu'elle me regarde enfin dans les yeux.
- Cassiopée, tu peux tout me dire... Je ne dirai rien à tes frères, lui promets-je.
- Surtout pas à eux, oui... Je n'en ai pas non plus parlé à ma mère, finit-elle par avouer.
Je plisse le front. La conversation risque d'être surprenante.
- Je n'ai pas acheté cette lingerie pour rien, commence-t-elle, gênée. J'ai bientôt seize ans et pour mon anniversaire j'aimerais... j'aimerais perdre ma virginité avec Dean...
- Oh...
Je ne m'attendais pas du tout à ça. C'est carrément gênant. La soeur de mon petit ami me parle de sa future vie sexuelle. Je sens que je vais vomir ma tisane.
Bon sang, quand est-ce que je suis devenue une chochotte pareille ?
- Je ne demande pas de détails particuliers sur les positions mais je suis un peu nerveuse... Est-ce que ça fait vraiment mal ? Dans les livres que je lis, l'héroïne s'en sort avec une seule petite douleur... Seulement, j'ai du mal à le croire...
Bordel, quel genre de livres elle lit ?!
- Les livres enjolivent la réalité mais la douleur dépend des femmes, lui confié-je. Ton partenaire devra être doux et attentif mais sois certaine d'être réellement prête à franchir ce cap... C'est une étape importante qui n'est pas à prendre à la légère. Certaines personnes l'oublient...
- Je sais que je suis prête... Dean et moi avons déjà fait quelques trucs et on aimerait passer à l'étape suivante. Je suis juste un peu stressée... Je n'arrête pas de me dire que le préservatif peut éclater ou que ma pilule ne fonctionne pas et j'ai une trouille bleue d'avoir le vagin éclaté à cause de la douleur...
Elle mime une boule qui éclate et provoque l'explosion de mon rire. Cette fille a une imagination débordante qui me plaît beaucoup.
- Ne vous mettez pas la pression ! Il faut que ça vienne naturellement. Regardez un film par exemple et lorsque le moment arrivera, vous le sentirez.
- Ce n'est pas une mauvaise idée ! Merci, Charlie. C'est cool d'avoir une belle-soeur aussi ouverte et d'à peu près mon âge...
- Pas de quoi. Mais surtout, n'oubliez pas les contraceptifs !
- Promis, maman, rit-elle.
"Maman". Ce mot fait frissonner mon corps entier. Bientôt, il aura une réelle signification. Je crois qu'il est encore plus puissant qu'un "je t'aime".
Je finis par ramener Cassiopée en fin d'après-midi à la maison des Bass. Clarisse essaie de me convaincre de rester boire un thé avec la famille mais je suis obligée de décliner. Je lui promets tout de même de passer la semaine prochaine.
Evidemment, elle s'est enquiert de ma santé. J'ai même cru défaillir lorsqu'elle a fixé mon ventre pendant plusieurs secondes. Cette femme a un sixième sens vraiment surprenant. Elle attend certainement que ce soit officielle pour m'en parler clairement. Je suis certaine qu'elle sera d'un grand soutien pour moi.
J'arrive à mon rendez-vous avec Palmer un peu en retard. Heureusement pour moi, il sait attendre. Après le rétablissement de Carter, il aurait pu partir ailleurs, or il a décidé de rester non seulement pour que je finisse mon stage dans les meilleures conditions mais aussi pour venir en aide.
- Je ne t'attendais plus, Charlie, lance Palmer en souriant.
- Je suis désolée... J'étais à Durham avec la petite soeur de Carter. Elle avait besoin d'aide pour acheter des... je m'interromps avant de dire une connerie. Bref, je n'ai pas vu le temps passer, m'excusé-je.
- Ce n'est pas grave. J'ai fini tard de toute façon.
Vu les cernes sous ses yeux, je doute que la journée ait été de tout repose. Lui aussi aurait besoin d'un bon massage pour se détendre.
- De quoi voulais-tu me parler ? demande-t-il en rangeant ses affaires.
- Eh bien, ce n'est pas facile à dire... Ca a un rapport avec le semestre prochain...
- Je t'écoute.
- Je me demandais si les cours représentaient un temps conséquent hebdomadaire ?
- Pas vraiment, non. Le travail est surtout à faire chez soi. Les cours en amphi ou atelier avoisinent les dix heures par semaine. Par contre, lorsque tu effectueras un nouveau stage, tu auras les mêmes horaires qu'un professionnel du métier... Il aura lieu à la fin du premier semestre. Si des fois, tu as besoin de t'avancer sur les cours, tu peux suivre le programme de l'été. Un tas d'étudiants le font pour se concentrer sur leurs examens...
- Oui ce serait pas mal, approuvé-je.
Je serai sûrement énorme à ce moment-là. Cependant, je pourrai me concentrer sur mes examens hivernaux tout en surveillant mon enfant. Puis, d'ici mon stage, je trouverai une autre solution. Comme le soutien de son papa.
- Pourquoi ces questions ? Tu comptes avoir un job à côté ?
- Non, c'est autre chose.
Il fronce les sourcils, intrigué. Je ne devrais pas être nerveuse à l'idée d'avouer ma grossesse à Palmer. Pourtant, je le suis. En fait, je crois que j'ai peur d'être jugée. Je suis la cruche qui est tombée enceinte à cause d'antibiotiques tueurs de pilule contraceptif.
- Je... Je vais avoir de beaucoup de temps parce que je... parce que je suis enceinte...
Voilà, c'est dit !
La réaction de Palmer me surprend. Je me suis attendue à une grimace ou à une secousse de tête mais rien de tout ça. Il sourit. Il s'approche même de moi pour me prendre dans ses bras.
- Félicitations, Charlie !
Eh ben putain, c'est une réaction pour le moins surprenante !
D'accord, en quelques semaines de stage, nous avons créé quelques liens mais pas au point de se réjouir d'une nouvelle pareille avec tant d'enthousiasme.
- Je... Merci.
Reste à espérer que celle de Carter soit aussi bien accueillie. Cette fois, c'est le moment. Je lui dis tout !
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