16. Carter

Je suis sur un nuage !

Mon retour sur le terrain a été incroyablement plus dingue que ce que je me suis imaginé. C'était carrément le feu. L'ambiance de folie dans les gradins m'a boosté à un point inimaginable. J'entendais les supporters scander mon nom et m'encourager. Aucune sensation n'est aussi forte et grisante. J'ai survolé ce match. Je crois que rien ne pouvait m'arrêter tellement j'étais motivé à gagner et à montrer à tous que Carter Bass ne s'avouait jamais vaincu.

Tout le monde était présent ce soir. Ma famille, mes amis, ma princesse, ils sont tous venus. Je me suis senti pousser des ailes et j'ai tout donné sur le terrain. Les recruteurs se sont empressés de venir me trouver après le match. J'ai parlé avec plusieurs représentants d'équipes de NBA et reçu des propositions mais je leur ai tous dit que j'avais besoin de temps pour réfléchir un moment. Ils ont promis de venir à chaque match et de réitérer leurs propositions.

C'est fou quand j'y pense. Il y a deux mois, je pensais que j'avais tout perdu mais aujourd'hui je me sens beaucoup plus confiant. J'ai l'avenir devant moi et la sûreté de réaliser mon rêve. Je sais que rien ne se mettra en travers de ma route.

Après la douche, je retrouve mes proches sur le terrain en pleine partie de basket. Ma famille est l'une des rares à avoir le droit d'investir le terrain sans que personne ne lui dise rien. L'avantage d'être liés au capitaine je suppose.

Je les regarde jouer en ricanant. Cam leur met à tous une sacrée dérouillée. Il fait équipe avec Charlie contre tout le reste et il est clairement au dessus du lot. Les autres sont occupés ailleurs. Je vois ma mère en pleine discussion avec Pauline. La française tire une tronche de si pieds sous terre. Peut-être que ça a un rapport avec Hale et Lauren. Je les ai vu partir ensemble. C'est du gâchis qu'ils se fassent autant la guerre. Hale et Pauline sont fous l'un de l'autre, ça se voit tellement que c'est une évidence.

Au bout d'à peine dix minutes de jeu, Clayton et mon père abandonnent tandis que Cassiopée rejoint les bras de Dean le péteux. Seuls, Cam et Charlie continuent à shooter. Leur complicité est belle à voir. Mon petit frère adore Charlie. Il a toujours rêvé d'une grande soeur et aujourd'hui, il l'a trouvé. Cam s'entend bien avec Sarah, la femme de Clayton, mais ce n'est rien comparé à ma princesse. Il serait presque plus heureux que moi qu'elle devienne sa belle-soeur.

Mes parents sont les premiers à me féliciter pour ma performance. Ils ne cessent de me répéter qu'ils sont fiers de moi et me tannent pour que Charlie et moi venions manger un dimanche. Je leur ai dit que j'allais lui en parler mais pour être honnête je vais attendre quelques semaines. Pour le moment, je veux profiter d'elle encore et encore, et ça commence ce soir !

Je m'avance vers le terrain jusqu'à hauteur de ma jolie brune aux reflets roux, puis m'empare de sa main pour l'entraîner avec moi. Je hurle à ma famille que je suis heureux qu'ils soient venus mais que Charlie et moi sommes pressés et que nous devons partir. Je n'ai pas de temps à perdre. Trois mois c'est suffisamment long comme ça.

Arrivés sur le parking, Charlie serre ma main pour me forcer à m'arrêter.

- Tu veux me tuer ? se plaint-elle en tentant de reprendre son souffle. Et si tu veux mon avis, c'était vraiment mal poli de laisser ta famille en plan de cette façon ! Ils sont venus pour voir le grand retour de leur fils ou frère sur le terrain mais toi tu sors des vestiaires et tu me kidnappes pour aller je ne sais où sans réellement les remercier. Tu es quelqu'un de très ingrat, Bass. Franchement, je devrais revoir mes critères et...

N'en pouvant plus d'attendre et de regarder cette bouche appétissante déblatérer un tas de conneries, je m'empare de ses lèvres passionnément en attrapant sa nuque. J'aime comment nos bouches se complètent et dansent ensemble sensuellement. J'empoigne ses longs cheveux auburn, mords sa lèvre inférieure et rencontre sa langue impatiente.

Putain que c'est bon de l'embrasser sans retenu. Je suce sa langue, l'aspire tout en tirant légèrement sur ses cheveux. Elle gémit contre ma bouche faisant court-circuiter mon cerveau. Si je m'écoutais, je la prendrais contre le capot de ma voiture ou à même le sol, en plein milieu de ce parking. Il a beau faire moins de dix degrés dehors, je suis chaud comme la braise. Normal lorsque la plus belle femme du monde se tient entre vos bras, la bouche collée à la votre.

- Tu sais, dit-elle contre mes lèvres, il y a d'autres manières de me faire taire que de me bouffer la bouche.

- Les autres sont tellement moins marrantes ! Il me semble te l'avoir déjà dit, la titillé-je en plaçant mes mains sur ses hanches.

- Tu es insupportable, Bass, soupire-t-elle.

- Ne fais pas celle qui n'aime pas mes baisers ! Tous les deux savons à quel point ils te rendent dingue et mouillent ta petite culotte. Je devrais peut-être vérifier, la taquiné-je en faisant courir mes doigts le long de sa hanche jusqu'à l'intérieur de sa cuisse.

- D'abord mon rencard, me stoppe-t-elle, amusée.

Je grogne. Heureusement que j'ai vraiment prévu un rencard parce que j'aurais bien été emmerdé. Nous finissons par monter dans ma voiture direction mon endroit préféré de la ville. Pendant le trajet, Charlie me pose un tas de questions sur le lieu où nous allons. Evidemment, je ne dis rien. J'adore lorsque sa petite tête carbure à mort. Elle prétend ne pas aimer les surprises mais je ne perds pas espoir d'arriver à lui faire aimer.

Lorsque nous passons dans la rue où j'ai grandi, elle fronce les sourcils.

- On va chez tes parents ? demande-t-elle.

- Non. Pas loin en tout cas...

Elle plisse le front en regardant tout autour d'elle pour trouver un indice de l'endroit de notre rendez-vous. Pas de restaurant où manger, de cinéma en pleine air ou de bars où nous pourrions passer la soirée. Elle n'a aucune idée d'où nous allons et j'aime ça. La connaissant, elle doit encore penser que je l'emmène dans une rue sombre dont les serials killers raffolent. Ma nana possède un esprit tourmenté, en somme elle est tarée et c'est pour ça que je l'aime autant.

Je me gare devant l'immense parc de mon enfance comportant terrains de basket, de jeux pour enfants et de baseball, vue sur l'étang aux canards, il contient même un espace pour les chiens. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai foulé l'herbe de ce parc pendant les étés de mon enfance. Même après. Il représente les moments les plus heureux de mes jeunes années. Je n'y avais pas remis les pieds depuis au moins sept ou huit ans.

Le terrain de basket, en goudron, a été construit avant ma naissance. Il est un peu vieux surtout les panneaux qui ont perdu leurs filets. Je me demande quand le maire de la ville va décider à le rénover. Il en aurait cruellement besoin tout comme les différents jeux pour enfants. Je regrette d'avoir emmené Charlie à la nuit tombée, j'aurais préféré qu'elle voit les beautés de cet endroit en pleine journée, mais ça aurait été un peu moins romantique. Les lampadaires donnent un charme aux environs.

Charlie et moi sortons de la voiture. Je me dirige vers le coffre tandis que Charlie observe les environs en soulevant les sourcils.

- Un terrain de basket, c'est surprenant ! ironise-t-elle.

Evidemment, c'est ce que nous voyons en premier !

- Ce n'est pas n'importe quel terrain, princesse. C'est le premier où j'ai joué au basket avec mon grand-père, je lui explique.

- Je vois... C'est un endroit sentimentalement symbolique. Tu avais quel âge la première fois ?

- Quatre ou cinq ans.

- Je t'imagine bien courir partout, impatient de jouer, ton ballon dans les mains, sourit-elle. Tu devais être adorable !

- J'étais surtout pénible, je rectifie. J'ai harcelé mon grand-père pendant des semaines avant qu'il accepte. J'étais jaloux parce que Clayton y allait tous les week-end avec lui alors qu'il ne savait pas jouer ! Je crois que j'avais déjà conscience d'être le meilleur !

- Déjà arrogant si petit, quelle tragédie, se moque-t-elle. Je plains tes parents !

Je ricane puis attire Charlie contre moi. Elle semble si fragile entre mes bras que j'ai peur de la casser. Elle a maigri à cause de notre rupture et même si elle a pris un peu de poids ces derniers temps, elle reste mince. Sauf sa poitrine. Elle est toujours aussi volumineuse et qu'est-ce que j'aime ça !

- Je suis le préféré de mes parents, princesse !

- Tu plaisantes, j'espère ? Le chouchou c'est Cam. Tout le monde l'adore. Il n'aurait pas trois ans de moins que moi, c'est ce Bass là que j'aurais choisi, me provoque-t-elle.

- Tu mens, je dis en mettant les mains sur ses fesses que je palpe.

Immédiatement, elle lâche un gémissement, ce qui me fait sourire.

- Chérie, c'est moi qui te fait de l'effet, pas mon petit frère. Et ce soir, c'est moi qui vais te faire jouir. Seulement moi.

- Mmmh que des promesses, souffle-t-elle. Bon, pourquoi est-ce que tu m'as emmené ici à part pour évoquer des souvenirs de ton arrogance infantile ?

J'ouvre le coffre et sors le sac rempli de nourritures que j'ai préparé plus tôt dans la journée avec un bon thermos de chocolat chaud. Bon, là c'est ma mère qui me l'a fait mais c'est pareil. C'est elle qui a tenu à m'aider. Elle tenait absolument à faire un geste pour Charlie. Je crois qu'elle adore sa nouvelle belle-fille.

- On va dîner, princesse. Je t'ai dit que je voulais te faire découvrir mon endroit préféré et ce parc l'est. C'est ici que j'ai les meilleurs souvenirs avec mon grand-père...

- Il te manque ? comprend Charlie.

- Oui, beaucoup. J'aurais aimé qu'il me voit réaliser mon rêve...

Charlie me sourit puis prend ma main qu'elle serre dans la sienne. J'ai vaguement évoqué mon grand-père avec elle. Je lui ai dit qu'il était mort il y a sept ans des suites d'une longue maladie et qu'il avait énormément compté pour moi.

- Je suis certaine qu'il est fier de toi, Carter, m'assure-t-elle. Allez, montre-moi ce parc !

Elle m'entraîne avec elle tout en prenant le plaide dans mon coffre que je referme juste après. Dès que nous entrons dans le parc, je vois les yeux de Charlie briller. Elle s'émerveille des beautés de l'endroit à chaque pas que nous faisons. On s'installe à une table en bois en face de l'étang éclairé par les néons des lampadaires. Tout est si calme et reposant. Je ne pense pas que nous aurions pu être aussi tranquilles en pleine journée.

Charlie s'assied sur le banc en bois pendant que je sors tout ce que j'ai prévu pour nous. Je jette un oeil à sa tenue, inquiet qu'elle ne se soit pas habillée chaudement. Heureusement, elle m'a écouté et porte un manteau épais qui la protège du froid.

- Qu'est-ce que tu as préparé de bon ? demande-t-elle en salivant d'avance.

- Des sandwichs parisiens, enfin c'est juste du jambon et du beurre mais ton oncle les appellent de cette façon. J'ai acheté un tas de muffins de toutes sortes, des bonbons, des cookies, du chocolat, des macarons et...

- Tu as pris des macarons ? s'empresse-t-elle d'interroger en cherchant dans le sac.

- Oui, je sais que tu adores ça.

Elle me sourit si lumineusement que mon coeur se serre. Elle est tellement belle. Cette fille pourrait me demander ce qu'elle veut, je lui offrirais sur un plateau en or. Charlie m'a ensorcelée avec ses grands yeux verts, sa bouche pulpeuse et son petit air innocent.

Dès l'instant où je sors la boîte de macarons que je suis allée acheter cet après-midi, elle se jette dessus. Elle gémit à la première bouchée en fermant les yeux. Bon sang, j'ai hâte de la faire couiner de cette façon grâce à ma bouche ou mes doigts.

J'arrive pas à croire qu'elle soit là avec moi. Je ne croyais plus que c'était possible. Pourtant, elle a su me pardonner alors que je ne suis pas encore certain de le mériter. Cette fille est incroyable et elle est à moi. Puis, elle est carrément sexy !

- Vous jouiez ici avec tes frères et ta soeur ? interroge-t-elle.

- Oui. Une fois par mois, un samedi, on venait pique-niquer avec mes grand-parents et on jouait pendant des heures au basket ou même au baseball. On ne voyait pas le temps passé avec eux. Ma grand-mère ne vit pas loin. Elle vient souvent au parc avec ma mère et Cam. J'ai toujours refusé de les accompagner. C'était trop dur pour moi... Je pensais que je n'en relèverais pas parce que ça me rappellerait trop papi. J'ai eu tort. C'est vrai que le parc me fait penser à lui et qu'un tas de souvenirs remontent, mais ça me fait du bien...

- Tu n'étais pas revenu ici avant ce soir ? s'étonne-t-elle.

Je secoue la tête. Charlie me regarde, émue. Elle comprend enfin combien elle compte pour moi. Je partage une part de mon passé avec elle, ce que je n'ai pas fait avec qui que ce soit d'autre.

- Parle-moi de ton grand-père. Je suis sûre que c'était une personne extraordinaire !

- Il l'était, oui, souris-je. Il tenait une quincaillerie dans le centre-ville d'outils en tout genre. Il réparait tout ce qu'il pouvait et passait des heures dans son garage à construire des meubles. Je le regardais faire en me disant que mon grand-père était le plus fort... Il adorait le sport. Evidemment comme tout Bass qui se respecte, il jouait au basket et était plutôt pas mal... C'est lui qui m'a emmené voir mon premier match de NBA à New-York ! C'était vraiment génial. Je pouvais lui parler de tout et il ne me jugeait pas... Toujours dans l'encouragement, c'était un homme incroyablement gentil.

- Il avait l'air oui...

- Quand mon père lui a annoncé que sa petite-amie était enceinte à peine âgée de vingt ans, il les a aidé et a accueilli ma mère chez lui... Il n'a pas demandé à ma mère d'avorter, il a juste respecter sa décision. Tout comme mon père. Elle a complètement chamboulé sa vie en lui annonçant sa grossesse et pourtant, il ne lui en jamais voulu ! A sa place, j'aurais pété un câble. Un enfant maintenant ce serait la fin du monde, ris-je.

Charlie devient soudainement pâle comme un linge. Elle est perdue dans ses pensées et terriblement silencieuse. Elle doit croire que je ne veux pas d'enfants.

- Charlie, tu vas bien ?

Elle relève le visage puis force un sourire. Merde, peut-être qu'elle pense à ses parents qui n'ont jamais voulu d'une fille. Je suis un abruti.

- Je suis désolé, princesse, je ne voulais pas te faire penser à tes parents...

- Non, ce n'est pas... C'est rien, ne t'en fais pas. Je crois que je n'ai pas assez mangé... Je vais prendre un autre macaron et ça ira, me rassure-t-elle. Continue de me parler de ton grand-père !

Elle me sourit puis enfourne deux macarons dans sa bouche. Je sens qu'elle ne me dit pas tout mais je suppose qu'elle n'a pas envie de s'étendre sur le sujet "parents".

- Il n'y a rien d'autre à dire sur lui, finis-je par continuer. Il était mon héros, tout simplement. Comme on dit souvent, les gens biens partent en premier...

- Malheureusement, oui.

- J'aurais aimé que tu le connaisses.

- Je le connais à travers toi, Carter. Tu ne serais pas l'homme que tu es aujourd'hui sans ce qu'il t'a enseigné et apporté, me fait-elle remarquer.

Mes lèvres s'étirent. Elle a raison, mon grand-père est toujours présent à travers moi et ma famille. On n'oubliera jamais tout ce qu'il a fait pour nous. Charlie quitte sa place pour s'installer à côté de moi. Son odeur de vanille-cannelle m'apaise instantanément.

- Si tu veux mon avis, il était avec toi ce soir pendant le match, et il n'est pas loin à cet instant, dit-elle en déposant un chaste baiser sur mes lèvres.

- Papi, si tu es là, il vaudrait mieux que tu partes un moment parce que j'ai besoin d'intimité avec ma petite-amie, plaisanté-je parlant aux fantômes.

La folie de ma princesse est contagieuse !

Cette dernière glousse. Je l'embrasse langoureusement m'appliquant à lui faire ressentir tout ce qu'elle provoque en moi. Je profite de la seconde chance qu'elle me laisse en me promettant de ne pas tout gâcher cette fois. J'ai merdé pour une histoire de vengeance vielle de deux ans et c'était ma plus grande erreur.

- Tu m'as manqué, princesse, lui avoué-je en plantant mes yeux dans les siens.

- Toi aussi...

- Je suis sincèrement désolé pour le mal que je t'ai fait. Je sais que tu n'as pas envie d'en parler mais j'en ai besoin...

Elle hoche la tête pour m'inciter à continuer.

- J'ai rencontré Lucy au lycée, en dernière année. Je suis tombé amoureux d'elle très vite, trop vite. Je ne la connaissais pas vraiment. Elle me menait à la baguette, je me pliais à toutes ses exigences sans me poser de questions... Elle est mon premier amour, enfin je me rends compte aujourd'hui que c'était une amourette, ris-je, nerveusement.

Elle grimace n'appréciant sûrement pas que je qualifie Lucy de premier amour.

- On formait le couple phare du lycée, elle en tant que capitaine des pom-pom girls et moi en tant que capitaine de l'équipe de basket. Un vrai cliché ! Honnêtement, je ne suis pas sûr qu'on serait sorti ensemble si je n'avais pas été populaire. Je ne voyais rien à l'époque mais Lucy aimait être reconnu et tout ce qui montrait qu'elle avait de l'argent... A notre arrivée à la fac, elle a changé. Je n'étais plus le capitaine mais remplaçant et ça, elle le détestait. Elle a rencontré Sheffield, il lui a sorti le grand jeu et elle a fini par craquer. Ca m'a rendu furieux !

Encore une fois, une grimace tire les traits du visage de Charlie.

- Parce que tu l'aimais ? ose-t-elle demander.

- J'avais des sentiments pour elle, mais je ne pense pas qu'on puisse parler d'amour...

- Tu devais l'aimer pour nourrir une vengeance pendant trois ans, lance-t-elle, pleine de reproches.

- Ce n'est pas l'amour qui a nourri ma vengeance, mais la fierté. J'ai toujours eu tout ce que je voulais. Au lycée, j'étais un Dieu courtisé par un tas de filles, même à la fac mais Lucy voulait plus. Sheffield avait de l'argent, pas moi. Ma fierté en a pris un coup parce que je ne comprenais pas ce qu'il avait de plus que moi. J'étais meilleur que lui au basket, en cours, niveau popularité, mais il avait réussi à me voler ma nana... Si j'avais vraiment aimé Lucy, j'aurais pu lui pardonner quand elle m'a supplié de la reprendre... Tout a toujours été entre Sheffield et moi. Lucy n'a été qu'un prétexte.

- Tout comme moi.

- Oui, c'est vrai. Au début, tu n'étais qu'un prétexte pour me venger, mais celle que tu es a fait que tout a changé. Tu m'as complètement chamboulé. J'ai essayé de résister, de me convaincre que je ne ressentais rien pour toi, mais c'était impossible... Si je pouvais revenir en arrière et apprendre à te connaître sans ce plan tordu contre Sheffield, je le ferais. J'aimerais sincèrement pouvoir gommer le mal que je t'ai fait, je dis en caressant sa joue du bout des doigts.

Charlie se lève du banc. A un moment je crois qu'elle va partir, mais elle s'installe à califourchon sur moi. Mes mains se posent naturellement sur ses hanches, pas loin de ses fesses.

- Je te pardonne, Bass, me dit-elle avant de poser ses lèvres sur les miennes.

Je souris contre sa bouche réalisant la chance que j'ai. Je passe mes mains dans sa chevelure pour approfondir le baiser. C'est normal d'avoir des cheveux aussi doux ?

- Lucy est vraiment une idiote de t'avoir laissé pour Gabriel. Il ne t'arrive pas à la cheville ! Clairement, c'est moi qui gagne au change, pouffe-t-elle.

- Il m'a avoué être amoureux de toi...

Je m'étais promis de ne rien lui dire, mais je me dois d'être honnête envers elle. Charlie fronce les sourcils sans comprendre.

- Il m'a attendu après un entraînement pour s'excuser de tout ce qu'il m'a fait ! Il s'est confié en disant qu'il avait comploté avec ton père pour nous séparer parce qu'il t'aimait, enfin qu'il t'aime encore. Il prétend ne vouloir que ton bonheur. Il m'a aussi dit qu'il partait à New-York à la fin de l'année scolaire...

Charlie ne répond pas. Je tente de deviner à quoi elle pense et ce qu'elle ressent mais son visage est impassible. Ne me dîtes pas qu'elle est peinée par cette nouvelle ?

- Tu es déçue qu'il s'en aille ? m'enquiers-je.

- Non. Je n'arrive pas à savoir s'il est sincère ou s'il joue le mec en pleine rédemption !

- Je crois qu'il était sincère...

- Eh bien, tant pis pour lui ! Non seulement c'est trop tard, mais je crois aussi que ça n'aurait jamais fonctionné entre lui et moi. Gabriel n'a jamais su voir qui j'étais et je n'aime pas l'homme qu'il est réellement. Je suis faîte pour un Bass pas un Sheffield !

- Ce sont les paroles les plus sensées que j'ai entendu de toute ma vie !

Elle rit puis m'embrasse à nouveau. Elle dépose un tas de baisers sur mon visage et dans mon cou me faisant glousser. Elle fait exprès de ne plus toucher ma bouche pour que je grogne et finisse par la supplier. Ma princesse a décidé de jouer avec mes nerfs et le pire c'est que j'adore ça ! Je suis bien avec elle. Je ressens une sacrée plénitude qui me fait doucement planer.

- Je me sens bien avec toi, princesse... Je ne te laisserai plus jamais partir loin de moi, j'avoue en capturant sa bouche.

Mes mains s'aventurent sous son pull et son débardeur. Je lui touche la poitrine sentant ses tétons durcir instantanément. Elle couine lorsque mon pouce les effleure et les pince avec mon index. Elle était tellement réceptive qu'elle me laisserait la prendre ici. Elle a toujours été sensible au niveau de la poitrine, or là c'est encore plus intense. Charlie ondule sur moi accentuant l'érection dans mon caleçon.

- Est-ce que tu veux qu'on rentre, je demande contre sa bouche, le souffle haletant.

- Je crois que ce serait plus... raisonnable.

Elle se lève de mes genoux tout en tenant de discipliner ses cheveux. Elle regarde la table pleine d'aliments que nous à peine touchés.

- On les mangera après...

Ses yeux se voilent d'un désir intense qui ne laisse aucun doute sur ce qu'elle pense. Elle a envie de moi et c'est clairement la chose la plus excitante au monde.

Je n'ai pas fait tout ce que je voulais pour cette soirée mais ce n'est pas bien important. J'ai réussi à lui parler de mon histoire avec Lucy pour qu'elle comprenne pourquoi j'ai autant merdé. Je me souviens qu'elle aussi voulait me parler d'un truc important.

- Au faite, qu'est-ce que tu voulais m'annoncer ? je demande alors qu'elle range les muffins dans le sac.

Elle déglutit. L'air grave sur son visage m'inquiète. Un tas de questions se bousculent dans ma tête. J'ai peur qu'elle m'annonce qu'elle retourne en France à cause de son père ou qu'elle est atteinte d'une maladie grave. Le temps qu'elle met à répondre augmente mes craintes. Et si elle ne voulait pas se remettre vraiment avec moi ?

- Je suis... Je... J'ai été accepté à la fac de Charlotte, finit-elle par annoncer.

- Félicitations, princesse, tu es la meilleure !

Je la serre dans mes bras et embrasse le sommet de son crâne. Je suis tellement fier d'elle. Cam m'avait dit qu'elle avait postulé à Charlotte afin de poursuivre ses études de kiné. Elle ne devait avoir la réponse que dans un mois mais visiblement son dossier a été accepté rapidement.

- Nous allons fêter ça comme il se doit ! Ce soir, tu as le droit à ma bouche autant de fois tu le souhaites, balancé-je, taquin.

Si elle va à Charlotte, alors moi aussi j'irai. Il est temps que je prenne une décision sur l'équipe que je vais rejoindre l'année prochaine.

Elle relève la tête en me souriant. Ce que je lis dans ses yeux me bouleverse. Ça me frappe de plein fouet. Jusqu'à maintenant, je ne pensais pas qu'elle ressentait ce que moi j'éprouve mais son regard vient de me prouver le contraire.

Elle m'aime. Rien ne nous séparera à présent, j'en suis persuadé !

- Prête à retourner aux Pays des merveilles ?

- Plus que prête, Bass.

Enfin !

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