4. Carter

Les fêtes de fraternités m'ennuient. Je n'arrive plus à m'amuser comme avant. Pendant trois années, j'ai enchaîné les soirées, buvant comme un trou et baisant à tout va. Les fraternités attirent les étudiantes du campus comme des mouches, au moins autant que le statut de sportif. J'en ai profité un bon nombre de fois, peut être trop. Alpha Omega Phi est l'une des plus grande et réputée confrérie du campus universitaire. Tous les nouveaux étudiants tiennent à nous rejoindre espérant devenir populaire pour s'envoyer le plus de nanas possibles. Faut pas se leurrer, les mecs veulent juste baiser et que l'on se souvienne d'eux !

Quelle bande de nazes !

J'étais comme eux avant. J'adorerais que tout le monde sache comment je m'appelle. Aujourd'hui, j'aimerais que l'on m'oublie un peu. Je veux seulement me concentrer sur le basket, le reste n'a pas d'importance pour moi. Le fait de grandir me rend ennuyeux, même chiant. Peut être que je devrais contacter mon autre plan cul, Lauren, une jeune femme de vingt cinq ans qui travaille dans un salon de coiffure dans la ville voisine. Je l'ai rencontré trois mois plus tôt après un match de basket. Elle était venue avec une amie à elle et nous avons sympathisé autour d'une verre. Lauren est plutôt simple et je ne pense pas qu'elle me jouera un jour le couplet de " je veux une relation sérieuse avec toi ". Je serais beaucoup plus détendu si je la voyais..

Cette soirée me fatigue. En général, j'essaie d'éviter les fêtes chez les filles de Gamma. Elles ont beau être liées à notre confrérie, je ne le porte pas dans mon coeur. Ces filles sont toutes complètement givrées sous leurs airs de petites étudiantes parfaites. Au fond, ce sont pour la plupart des manipulatrices prêtes à tout pour arriver à leurs fins. Je suis sûr qu'elles pourraient vendre leurs mères pour atteindre leurs objectifs. Ces filles sont dingues et ce soir elles accueillent les aspirantes, de pauvres filles qui veulent plus que tout rejoindre leur sororité débile. Dès qu'elles se rendront compte que Régina est ses sbires sont des garçes hypocrites, elles feront tout pour fuir ces folles.

Je regarde Régina, la présidente, parader devant les aspirantes. Elle est tellement dédaigneuse et prétentieuse qu'elle ne doit plus se sentir pisser. Elle joue le rôle de la bonne copine pendant les premières semaines uniquement pour cerner ses recrues. Ensuite, elle se montre sous son vrai visage, à savoir une psychopathe accro à son capitaine de football américain, Nils Pennington. Si une fille s'approche trop près de son footballeur, elle se transforme en furie. La pauvre, elle n'a aucune idée de qui est vraiment son petit ami. Il la trompe à chaque fois qu'il joue à l'extérieur et je crois même qu'il a déjà couché avec Hannah l'année dernière. Le jour où elle l'apprendra, elle pètera un câble.

Sortez moi de cet enfer !

Je ne voulais vraiment pas venir ce soir, mais Jay a insisté en m'assurant que je ne le regretterai pas. Selon lui, je ne sais plus m'amuser et nos coéquipiers l'ont remarqué. Ils pensent tous que je ramollis et ces abrutis en concluent que je ne suis plus digne d'être leur capitaine. Une belle bande d'abrutis en somme. Ils ne comprennent pas que je tiens à réussir mes examens, que mes études sont importantes. Je veux avoir un diplôme en poche si je ne parviens pas à me faire drafter pendant la saison, ou repérer par les recruteurs d'une équipe. Je ne suis pas naïf, j'ai conscience que les chances de jouer en NBA sont minces. Beaucoup de joueurs ne réussissent pas à percer et se retrouvent, malencontreusement, sans rien. Je ne finirai pas comme eux. 

Je suis doué pour le sport, vraiment. Je passe des heures à étudier dans la chambre que j'occupe dans notre immense maison, j'ai mis un point d'honneur à n'avoir que des A, ou alors des B, mais il est hors de question que ma moyenne soit en dessous. Ma mère me tuerait si je ne prenais pas au sérieux les études. Elle rêve de me voir réussir au basket, mais je sais qu'au fond elle s'inquiète de mon avenir, et elle sait pertinemment que je travaillerais pas au garage de mon père, pas comme Clayton. Non, moi je serais basketteur. Rien ne m'empêchera d'atteindre mon objectif. Je rêve de devenir pro depuis que je marche. Je crois même que je savais dribbler avant de marcher. Le basket c'est toute ma vie.

Les gars et moi sommes arrivés chez les Gamma à vingt deux heures. Dès que nous avons passé la porte, nous avons appris que les aspirantes ont dû manger des insectes morts. Je trouve cela répugnant. Je hais les insectes. Ils sont gluants, baveux et plein de merdes. A la place de ses filles, j'aurais pris mes jambes à mon cou. Cette soirée est aussi une occasion pour mes frères de voir à quoi ressemblent les futurs recrues. Ils veulent compléter leurs tableaux de chasse avant le reste des autres étudiants, être les premiers à se taper les recrues. Pour ma part, je ne tape plus dans les premières années.

Je sors dans le jardin, verre de bière à la main, et aperçois Jay discuter avec une charmante blonde, aux reflets roux il me semble. Il ne perd pas de temps. Ce n'est pas une mauvaise chose, il oubliera cette conne de Freya. Je ne l'aime vraiment pas cette fille, aucune d'elles d'ailleurs. Freya est d'ailleurs accrochée au cou de Monsieur Gros Bâtard alias Gabriel Sheffield. Ils sont à gerber et tellement faux. Ca crève les yeux qu'ils ne sont pas sincères l'un envers l'autre. J'observe les recrues toutes si insipides et sans intérêt. Ce ne sont que des gamines prêtes à tout pour impressionner Régina et les autres. Elles sont pathétiques.

Tranquillement adossé au mur, je suis rejoins par Régina. Elle me gratifie d'un sourire lumineux qui ne me dit rien qui vaille. Régina a déjà essayé de me mettre le grappin dessus en deuxième année, mais je n'ai jamais voulu. Elle ne m'a jamais plu.

- J'ai appris que tu avais refusé la présidence des Alpha Omega Phi, me dit elle sur un ton qui ne cache pas sa déception.

- Ouais..

C'est la deuxième année que je refuse de devenir président. J'ai autre chose à foutre que de m'occuper de cette fraternité. Je n'ai aucune envie de m'investir dedans. Reynolds fera un très bon président, tant que ce n'est pas cet abruti de Sheffield, n'importe qui me convient.

- Tu n'aurais pas dû.. Etre président t'aurait apporté un tas d'avantages..

- J'en ai strictement rien à foutre des avantages ! Organiser des soirées, des bizutages, des évènements tous les quatre matins ce n'est pas pour moi.. Après la semaine infernale, je me concentrerai exclusivement sur le basket et mon diplôme, j'explique catégorique.

- La présidence t'aurait assuré d'avoir ton diplôme, Carter. Mais bon, c'est ton choix.. Tu vas encore me laisser choisir ta nouvelle filleule cette année ?

Putain, j'avais oublié cette connerie de filleule.

Depuis ma deuxième année, je parraine une nouvelle recrue des Gamma. La première fois, j'avais accepté dans le seul but de me taper ma filleule, mais aujourd'hui je le regrette. L'une d'elle m'avait tellement harcelé l'année dernière que j'ai dû faire intervenir les autorités. Jenna me suivait partout, débarquait dans la maison de la fraternité à n'importe quelle heure, m'envoyais une centaine de messages par jour, m'appelait toutes les quarts d'heure, me faisait une scène si j'approchais une fille. Une fois, elle a dormi sur le pallier de la maison en entendant que je rentre d'une soirée. Je n'en pouvais plus de cette folle. J'ai obtenu une injonction d'éloignement retrouvant enfin un semblant de liberté. Deux semaines après, elle était transféré dans une université de la Côté Ouest.

- Non, cette année je préfère choisir.. Je vais faire un tour pour trouver la parfaite filleule !

En réalité, j'ai juste envie de me débarrasser de Régina. Je m'apprête à partir quand la présidente de Gamma me retient par le bras.

- Ne choisis pas n'importe laquelle de ces filles, m'ordonne t'elle. Tu sais que nous avons des critères de sélections spécifiques et certaines d'entre elles ne conviennent pas.. Celle que tu choisiras deviendra immédiatement une Gamma alors s'il te plaît, ne choisis pas une pseudo rebelle ou une fille qui ne correspond pas aux normes sociales de la sororité !

Quelle espèce de petite snobe prétentieuse !

Rien à foutre de ce qu'elle exige. Je l'ai laissé choisir trois deux fois d'affilés, cette fois elle n'aura pas son mot à dire. Je suis sûre qu'elle a fait exprès de me coller Jenna dans les pattes pour se venger de mon refus de coucher avec elle, elle en est capable cette manipulatrice. Je trouverais une fille sympa et tant pis si elle ne correspond pas aux exigences de la reine Régina. Je fais mine d'accepter pour qu'elle me foute enfin la paix. Satisfaite, elle part pour occuper son poste de présidente à la con.

J'observe les potentielles recrues cherchant celle qui pourra le plus emmerder Régina. Elle devrait arrêter de faire une fixation sur l'argent et la beauté physique. Je crois qu'elle se base sur les films américains remplis de clichés, elle se fait une fausse idée de ce que devrait être une sororité. Régina est stupide entourées de filles débiles. Je suis perdu dans mes pensées lorsque Jay me rejoint.

- Alors qu'est ce que tu penses des nouvelles ? Il y en plusieurs qui sont carrément bandantes ! lance Jay en se léchant les lèvres. Elles me permettront d'oublier Freya..

- Sans intérêt pour moi..

- Lâche toi, Cart, toutes les filles ne sont pas aussi tarée qu'Hannah !

J'hausse les épaules en guise de réponses. Je n'ai pas du tout envie de m'étendre sur le sujet épineux que représente Hannah Rozen.

- Tu n'es plus avec la blonde ? demandé je pour changer de sujet de conversation.

- Non, elle m'a plantée dès que son copain l'a appelée ! souffle t'il visiblement déçue. Elle est carrément sexy, intelligente, drôle et possède une paire de seins hallucinante mais elle est déjà prise. Toute l'histoire de ma vie, la nana que je kiff est déjà avec un mec ou finit avec un abruti de riche sans intérêt..

Jay n'a vraiment pas de chance avec l'autre sexe. Il me parle de sa conversation avec la blonde, Poppy je crois, mais je n'écoute plus un mot quand mes yeux tombent sur elle. Princesse ou plutôt Charlie est ici. C'est une aspirante. Jamais je n'aurais cru la voir dans ce genre d'endroit. Elle est à l'opposée de toutes ces filles, du moins c'est ce que j'ai cru. Elle a beau porter cet accoutrement de déesse grecque comme toutes les autres recrues, Charlie se démarque. Je n'ai qu'un mot pour la décrire ; Bandante.

Ma queue s'est réveillée faisant acte de présence dès que mes yeux se sont posés sur son cul incroyablement renversant, sur sa poitrine moulée dans cette petite robe sexy et sur ses yeux verts d'eau hallucinants et tachetés de jaune. Je ne suis pas le seul à l'avoir remarqué puisque plusieurs de mes frères la matent. Ces chiens se feraient un plaisir de la mettre dans leur lit pour la jeter le lendemain. Elle ne se rend même pas compte de ce qu'elle dégage, ce qui la rend encore plus belle.

Le hasard continue d'être clément avec moi puisqu'il l'a mit une nouvelle fois sur mon chemin. Quand elle est venue au Starbucks, je n'en ai pas cru mes yeux. Je l'ai cherchée sur le campus, mais impossible de la trouver puisque tous les cours n'ont pas tous débuté. Je me souviens encore de l'expression de son visage quand elle a vu que c'était moi le serveur. Elle n'en revenait pas. Elle a pris son temps pour me détailler, me mater en se mordant la lèvre, et putain ce que c'était sexy !

Je sais qu'elle me trouve beau, sexy et qu'elle s'est certainement imaginée en train de baiser avec moi, mais elle a fait comme si de rien n'était et j'ai adoré. Elle ne s'est pas pavanée devant moi en jouant avec ses cheveux, en se dandinant. Non, elle est restée elle même, à savoir une bouffée d'oxygène. Cette fille est un enchantement pour les yeux. Elle est rejoint par la blonde à qui parlait Jay. Elles sont amies, je crois que c'était cette Poppy qui l'a rejointe au Starbucks.

- Oh, Carter, tu m'entends ? siffle Jay me ramenant sur terre.

- Excuse, j'étais ailleurs...

- Qui est ce que tu matais à t'en filer la gaule ? se moque t'il.

Je jette un coup d'oeil à mon entrejambe gonflé, qui ne laisse pas bien d'imagination à ce qui se passe dans mon caleçon. Je ricane. Cette fille me fait un effet monstre. Jay regarde aux alentours et comprend quelle est la fille qui me fait autant d'effet. Je finis mon verre d'une traite, puis vais m'en servir un autre. Jay va me taquiner, je le sais. C'est son passe temps favoris après tout alors autant boire pour supporter ses moqueries.

- Laisse moi deviner, c'est Charlie ? La Charlie dont tu me rabâches les oreilles depuis ce matin ? La fille en détresse qui ne sait pas qui tu es ? s'amuse t'il en riant.

- La ferme, J.

- Elle est plutôt mignonne, beaux yeux, beaux seins, cul d'enfer ! énumère Jay en la détaillant de haut en bas.

Je lui lance un regard noir, piqué par une montée de colère incompréhensive. Je n'apprécie qu'il parle d'elle de cette façon. Elle n'est pas un bout de viande comme toutes celles qu'il s'envoie. Si Jay pense cela d'elle, je n'imagine pas ce que les autres joueurs diront à son sujet. C'est évident qu'ils essaieront de la mettre dans leur lit. Elle ne restera pas invisible bien longtemps et ça ne me plaît pas du tout.

- Du calme, ne me menace pas de tes yeux, j'ai compris qu'elle est chasse gardée ! rit il.

- Elle n'est pas.. Enfin, je dois me concentrer sur autre chose que cette fille aussi bandante soit elle !

- Il n'y a rien de mal à se faire plaisir, Carter..

- On est en dernière année, J. C'est notre dernière chance pour être drafter, seul le basket compte à mes yeux et cette nana n'y changera rien..

- Tu es désespérant, soupire t'il. Ah, voilà ton plan cul ou plutôt ex plan cul qui vient par ici. Quelque chose me dit que les ennuis commencent..

Hé merde !

Hannah est là. Je ne peux fuir puisqu'elle s'avance vers moi, la démarche féline et séductrice. Elle ne croit quand même pas que je vais la baiser à nouveau après ce qu'elle a fait dans ma chambre ? A voir sont sourire enjôleur, j'en conclus que si. Jay tapote mon dos comme pour me souhaiter bon courage, puis part rejoindre Shane et Reece. Mon pote se réjouit de me voir dans une situation galère. Il sait qu'Hannah est une psychopathe, mais il n'a aucun scrupule à me laisser seul. Cette tarée d'Hannah en est ravie, elle est seule avec moi comme elle le désirait sûrement.

Si je devais décrire Hannah en un seul mot, je choisirais sans aucun doute " Vulgaire ". Plus elle essaie de séduire, moins elle a de vêtements. Et ce soir, elle veut clairement se faire culbuter. Elle porte une mini robe rouge qui moule sa fausse poitrine bonnet D, laisse entrevoir ses longues jambes interminables et son cul assez plat malgré tous ses efforts à le muscler. Hannah est tellement maquillée que je la reconnais à peine. Je me demande ce que j'ai bien pu de trouver excitant chez elle. Au début, elle n'était pas aussi vulgaire. Je devrais revoir mes critères de sélections en matière de femmes.

Hannah arrive à ma hauteur. Elle me gratifie de son sourire enjôleur espérant certainement que je vais retomber dans ses filets. Son petit manège m'exaspère déjà.

- Salut, beau gosse, lance t'elle plaçant sa main sur mon bras, alors tu es venu pour compléter ton tableau de chasse ? plaisante t'elle.

Elle a beau essayer de blaguer, je sais qu'au fond d'elle, elle est inquiète que ce soit la raison de ma venue dans cette maison de dingue. Hannah est possessive et d'une jalousie maladive et étouffante. Sa question est carrément mal venue, tout comme son compliment à deux balles. Comment j'ai pu faire l'impasse sur sa folie ?!

- T'as tout compris, raillé je. J'ai besoin d'un nouveau plan cul depuis que le dernier a saccagé ma chambre !

Hannah grimace. Elle a l'air d'éprouver de la honte pour ce qu'elle a fait, mais je parviens aussi à déceler de la colère. Cette conne ne veut pas être remplacée, elle n'a pas l'habitude d'être repoussée, qu'on lui dise non. Je n'ai jamais rien dit quand elle devenait trop jalouse parce qu'elle finissait par se faire pardonner en me faisant une magnifique pipe. Oui, il m'arrive d'être un connard. Mais, cette fois je ne peux plus la supporter. Ses supposés sentiments pour moi sont tout aussi faux que ses seins. Elle ne m'aime pas, elle ne peut pas puisqu'elle ne me connaît pas. Elle est " amoureuse " de Carter Bass, la star du basket, non de celui que je suis réellement.

- Aucune de ces pétasses saura te satisfaire mieux que moi ! affirme t'elle en collant sa poitrine contre mon torse. Je suis la seule à pouvoir te donner un plaisir immense... Tu le sais, Carter, je suis celle qu'il te faut... Suis moi en haut, je te promets qu'on prendra notre pied...

Elle s'approche de mon oreille telle une putain de mante religieuse. Son parfum bon marché arrive jusqu'à mes narines et me donne envie de vomir.

- Je te ferai la meilleure pipe de ta vie, me promet t'elle avant de lécher mon oreille.

C'en est trop pour moi, je ne la supporte plus. Je la repousse violemment lui arrachant un cri de surprise. Putain, elle croyait vraiment que j'allais lui céder après ce qu'elle a fait ? Cette fille n'a pas de cerveau, ou alors elle pense réellement que le sexe peut résoudre tous les problèmes.

- Qu'est ce qui te prend ? s'offusque t'elle.

- Vraiment tu le demandes ? ris je nerveusement. T'as sincèrement cru que j'allais te reprendre après ta crise de l'autre fois ?

- J'étais... énervée, je... J'ai mal réagi... Enfin, Carter, je suis désolée, bafouille t'elle confuse.

- Rien à branler de tes excuses, répliqué je fermement. Mets toi bien dans le crâne que je ne veux plus de toi ! Maintenant, fou moi la paix et casse toi, éructé je.

Je sais qu'on pourrait penser que je suis vrai bâtard, mais Hannah l'a mérité. Je ne veux pas d'une folle dans ma vie, et encore moins dans ma vie. Je reconnais avoir pris un pied d'enfer avec elle, qu'elle sait s'y prendre, mais j'en ai plus rien à faire. Les poupées plastiques comme Hannah me fatiguent. Notre dernière partie de baise était une erreur. Je l'ai laissé mener la danse pendant tous l'acte. C'est toujours comme ça avec elle, elle se donne à fond pour prouver qu'elle sait s'y prendre. Je me suis senti vexé plus d'une fois. Je préfère être celui qui contrôle, qui donne du plaisir, mais aucune de ces filles me donnent envie de leur faire plaisir. D'ailleurs, je n'embrasse pas avec la langue. Et je déteste les effusions en public.

Hannah me fusille du regard avant de m'administrer une gifle mémorable. Je l'ai sûrement mérité, mais au moins je suis débarrassé d'elle.

- Tu n'es qu'un enfoiré, Bass, crache Hannah furieuse. Je te ferai payer !

Elle tourne des talons et se casse en remuant du cul outrageusement, comme si elle me disait à travers son cul " regarde ce que tu perds enfoiré ". Cette fille est pathétique et je suis vraiment un enfoiré. Tout en massant ma joue, je vais me servir un verre de tequila. La bière n'est pas assez forte pour soulager les picotements que je ressens sur la joue. Je me fous bien des menaces d'Hannah, elle n'a pas assez d'importance pour réussir à m'atteindre. Elle peut saccager ma chambre un million de fois si ça la chante, je n'en serais pas plus peiné. Je suis simplement soulagé de ne plus avoir à la supporter. Elle ne me manquera pas, pas le moins d'une monde.

Je me réfugie sur un transat libre du jardin, à une dizaine de mètre de leur piscine immense. Je me souviens des pool party que mes frères et moi avons fait en compagnie des Gamma. Certainement fois, nous avions l'impression de nous retrouver en pleine orgie. Faut pas se leurrer, ce genre de soirées sont faites pour boire et baiser. Je regarde mes coéquipiers en pleine opération séduction de recrues potentielles des Gamma.

Ces filles sont des proies faciles. Si je n'étais pas un enfoiré, je les préviendrais de ne pas coucher avec un des Alpha dès le premier soir. Non seulement il n'aura pas de lendemain, mais elles seront vite cataloguées comme " fille facile ". Une réputation est vite faite. Ça craint d'être une fille ici. Je refuse que ma petite soeur soit la victime de rumeurs infondées, que de mecs profitent d'elle. Le jour où elle rentrera à l'université, je la surveillerai de très près même si je ne serais certainement plus en Caroline du Nord..

J'ai hâte de finir mes études, d'avoir mon diplôme en poche et de jouer pour une équipe de NBA. Depuis gamin, je rêve de jouer pour les Lakers de Los Angeles. Je suis un grand fan de Kobe Bryant. Ce mec est une machine, enfin était puisqu'il a pris sa retraite l'année dernière. Il n'a jamais quitté les Lakers prouvant sa fidélité sans faille pour le club. Au cours de sa carrière, il a marqué plus de trente milles points. Avec Shaquille O'Neal, ils formaient le meilleur duo au monde et ont réalisé un triplé historique, gagnant le championnat trois fois de suite. Jay et moi, on rêve d'une carrière comme la leur. Nous voulons tous les deux faire partie des Lakers, ce serait juste parfait, et l'aboutissement de plusieurs années de rêve.

Je sors de mes pensées lorsque je vois Gabriel parader devant une recrue potentielle. Il ne perd pas de temps ce chien. Il sort avec Freya, mais il cherche déjà à la remplacer. Je ne parviens pas à voir la fille avec qui il parle. Elle semble assez petite, bien foutue. Ce doit être une pauvre fille naïve qui n'a rien dans le crâne. Sheffield a un style bien particulier de filles, vulgaire et sans cervelle. Je suis sur le point de détacher mon regard de cet abruti quand il se décale me laissant sous le choc en découvrant à quelle recrue il parle. Charlie.

Ma Princesse.

Je n'arrive pas à le croire. Pas elle. Impossible qu'elle tombe dans le panneau du séducteur Sheffield. Putain pas cette fille. Pourtant, elle est séduite. Elle le regarde avec une foutue étincelle dans les yeux. Il lui plaît. Une boule se forme dans ma gorge. Je me sens furieux et je ne sais absolument pas pourquoi. Ils se connaissent tous les deux ou j'ai une hallucination ? Non, ce n'est pas possible, elle est tout bonnement sa prochaine proie.

Sheffield embrasse Charlie sur la joue, puis la laisse pour retrouver Freya. Charlie touche sa joue en fermant les yeux, comme si elle essayait de prolonger le moment dans sa tête. Quand elle rouvre les yeux et tombe sur Sheffield roulant une pelle baveuse à Freya, elle est envahie par la tristesse et la jalousie. Je ne peux m'empêcher de ressentir de la déception. Je pensais qu'elle était intelligente, pleine de lucidité, mais je me suis royalement trompé.

Je me lève de mon transat déterminé à savoir ce qui ne tourne pas rond chez elle. Je déboule vers Charlie qui fait tomber son verre par terre étant surprise par ma venue.

- Putain, tu m'as fait peur, balance t'elle en reprenant son souffle. Sérieux, tu fais ça souvent, de surprendre les filles comme un psychopathe amateur ? Tu sais, si tu veux te débarrasser de quelqu'un, tu ferais mieux d'apprendre à être discret, parce que là tu fais un tueur très mauvais... Enfin, je ne t'incite pas à tuer, ça ferait de moi ta complice et je ne veux clairement pas finir en taule, avec un uniforme orange qui...

- Tu veux sortir avec Gabriel Sheffield, n'est ce pas ? la coupé je sèchement.

Charlie se tait instantanément, ce qui est un miracle. Sa petite tirade m'aurait fait rire en temps normal, mais je ne comprends réellement pas ce qu'elle peut trouver à cet abruti de Sheffield. J'observe son visage que je trouve plus qu'intéressant. Ses yeux vert gris sont intenses, fascinants, ses pommettes sont plutôt rondes, sa bouche en coeur est un appel aux baisers, sa peau légèrement pâle lui donne un air de poupée. Je ne parle pas de son corps complètement hallucinant. Cette fille est à la fois mignonne et terriblement sexy. Je remarque qu'elle a une étiquette collée sur sa toge au nom de C. Walmont. C'est sûrement son nom de famille.

- Je... Quoi ? demande t'elle choquée.

- Tu veux sortir avec Sheffield ! je répète plus calmement.

- Je... Tsss, Non ! C'est simplement un... ami.. On se connaît depuis des années et y'a rien.. Il n'y aura jamais rien entre nous. Je resterai toujours Lili, la meilleure amie loufoque de sa soeur, annonce t'elle pleine de déception.

Elle semble amère lorsqu'elle prononce le mot ami. Elle ne veut pas être son amie, elle veut beaucoup plus. Je comprends que c'est plus qu'une attirance. Elle est amoureuse de lui, et j'en suis profondément énervée. Est ce qu'elle est aveugle pour ne pas voir à quel point c'est un enfoiré, ou est ce qu'elle s'en fout ? Je suis sûr qu'elle ne le sait même pas, que la réputation de Sheffield ne lui ai pas arrivé jusqu'aux oreilles, en même temps elle ne savait même pas qui j'étais. Je ne peux pas la laisser se faire de faux espoirs.

Soudain, je reviens à ce qu'elle vient de me dire; " je resterai toujours Lili, la meilleure amie loufoque de sa soeur ". Ne me dîtes pas que Charlie n'est autre que Lili, la fille raide dingue de Sheffield qu'il garde précieusement à ses pieds jusqu'au jour où il voudra d'elle ?! Ca ne m'étonne pas au final. Je suis dégoûté. Je pensais que cette Lili était stupide, du genre sans cervelle et superficielle, mais pas du tout, Charlie est beaucoup trop bien pour un mec comme Sheffield.

- Tu n'es pas son genre de filles ! lancé je sans le moindre tact.

Charlie me gratifie d'un regard meurtrier, qui me fait beaucoup d'effet dans le pantalon. Elle ne se rend vraiment pas compte de l'effet qu'elle peut avoir, enfin sur un mec comme moi, pour Sheffield elle n'est pas assez pétasse. Elle ne l'est pas du tout.

- Je suis honnête. Sheffield aime les filles qui ont un nom ici, les filles qui couchent dès le premier soir, qui ont un physique de poupée parfaite..

- Tu ne le connais pas, rétorque t'elle avec hargne.

Je n'aime pas qu'elle le défende. Il ne le mérite pas. Il ne LA mérite pas. Elle doit ouvrir les yeux avant qu'il ne la brise en mille morceaux, avant qu'il fasse d'elle une épave comme toutes les autres.

- Désolée, Princesse, mais ce n'est pas moi qui ne le connaît pas, lui assuré je. Je vis avec lui depuis trois ans, alors crois moi, tu n'es pas son genre !

Je remarque que Sheffield nous regarde. Il n'est visiblement pas ravi que je parle à Charlie. J'esquisse un sourire satisfait. Le fait qu'il ait une tête de constipé en nous observant Charlie et moi me fait plus que plaisir. Il est fou de rage qu'elle puisse être en ma compagnie. Il sait qu'elle est amoureuse de lui, ou une connerie dans le genre, qu'il n'a qu'à tendre les bras pour qu'elle lui tombe dedans. Il est inquiet que je lui tourne autour. Il ne supporterait pas que moi, Carter Bass son ennemi, je réussisse à lui voler ce qu'il croit être à lui.

Je n'aurais aucun scrupule à la lui prendre. Bien au contraire. Je regrette que Charlie soit la fameuse Lili, mais rien ne me fera reculer.

- Tu n'as aucune idée de quel est son genre ou de qui est Gabriel.. Et surtout, tu n'as aucune idée de qui je suis moi, s'énerve t'elle. Ce n'est pas parce que tu m'as croisé deux fois que tu sais quel genre de filles je suis. Tu ne sais pas ce qui nous lie Gabriel et moi, ce qu'on a vécu ensemble..

- Si il tenait un minimum à toi, il ne se pavanerait pas devant toi avec une autre ! Ne sois pas naïve, Princesse, Sheffield sait que tu es à ses pieds et c'est pour ça qu'il continuera à aller voir ailleurs.. Maintenant, tu peux jouer les idiotes et faire comme si tes sentiments étaient encore secrets, ou entrer dans la partie pour lui plaire et l'avoir rien que pour toi.. Je peux t'aider à le conquérir si tu veux. Tu n'as qu'à sortir avec moi et Sheffield fera tout pour t'avoir, lui assuré je.

- Va te faire voir, Chuck Bass à la noix, s'enflamme t'elle sur les nerfs.

Je souris amusé par cette fille, qui est beaucoup trop unique pour ce monde rempli d'hypocrisie. Elle n'est pas faite pour les sororités, la superficialité et tout ce qui va avec. Il vaut mieux qu'elle s'en éloigne le plus rapidement possible même si elle en doit en souffrir. Mon seul but est de me venger de Sheffield. Un jour, elle me remerciera de lui avoir ouvert les yeux. Ou alors, elle me fera regretter d'être un parfait abruti égoïste. Je ne pense qu'au jour où je réussirai à rabattre le caquet de cet abruti de Sheffield.

Charlie quitte la maison des Gamma comme une furie. Je ne compte pas abandonner mon plan pour les beaux yeux de Charlie. Je vais envahir son espace vital pour qu'elle ne pense qu'à moi, lui sortir des belles paroles pour que son coeur flanche en ma faveur. Je saurai me montrer charmant et prévenant avec elle, le meilleur petit ami potentiel pour elle. Tous les moyens sont bons pour parvenir à mon but ultime. Sheffield a eu Lucy pour me provoquer, j'aurai Charlie en échange. J'ai toujours été quelqu'un de rancunier, mais pour moi ce n'est pas un défaut, il me permet de ne pas oublier ceux qui me l'ont mise à l'envers.

Avant de partir à mon tour de cette maison, je déboule vers Régina qui est en train de gueuler sur une aspirante. Elle se tait immédiatement et fait un signe à l'aspirante pour qu'elle nous laisse tranquilles.

- Elles sont vraiment toutes nulles cette année, souffle t'elle exaspérée.

- Je veux être le parrain de Charlie Walmont, exigé je sans faire attention à ses plaintes.

Que le jeu commence !

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