28. Carter
L'entraînement a été éreintant. Le Coach ne nous a pas lâchés une seule seconde, ce match est tout aussi important pour lui que pour nous. Il peut être nommé meilleur entraîneur universitaire en fin de saison et espérer décrocher un poste dans une équipe de NBA comme il l'a toujours rêvé. Vince vit pour le basket et il mérite plus qu'être coach d'une équipe universitaire quoique j'aimerais qu'il reste une année de plus avec les Tar Heels pour former mon petit frère et le faire devenir un joueur de basket exceptionnel.
Le Coach Vince nous a fait travailler nos techniques, nos combinaisons pour être les plus performants possibles, et ne laisser aucune chance à l'adversaire. Duke a toujours été une très bonne équipe de basket, nos principaux concurrents. L'année dernière, le match a été très tendu et serré. Nous nous sommes tous donnés à fond pour livrer la meilleure performance de nos vies et gagner le match. Duke a une forte envie de revanche et je sais que Reece Jefferson va tout faire pour me compliquer le match. Il n'a pas digéré que je sois meilleur que lui, que j'ai été nommé MVP. Il a soif de vengeance.
Quel crétin !
Nous restons le reste de la fin d'après midi au gymnase à regarder des vidéos de l'équipe adverse. Le Coach nous donne les consignes à suivre pour le match. La défense est primordiale pour lui. Si nous voulons gagner, nous devons passer par une défense infaillible. Je dois me concentrer sur Reece, l'empêcher d'avoir la balle vers les trois points, endroit où il est extrêmement adroit. Il ne doit pas toucher un ballon, distribuer la balle, aller au panier.
Dès le début du match, je dois lui mettre la tête sous l'eau pour qu'il craque et fasse le pire match de sa saison. Je suis assez doué pour faire péter un câble aux autres joueurs, mais Reece est quelqu'un de tenace et il du genre provocateur. Je vais devoir me surpasser et faire preuve de sang froid pour ne pas qu'il me fasse craquer. Ce match est le plus important de ma vie et il lancera certainement ma carrière en NBA. Je ne peux échouer.
Après m'être changé, je sors des vestiaires pour me balader dans les couloirs. J'ai toujours besoin de décompresser avant un match, de me vider la tête. Le Coach nous laisse toujours vingt minutes avant de parler tactiques dans le vestiaire. Je me réfugie dans la salle de muscu, là où je sais que personne ne viendra me casser les couilles. J'ai tellement hâte de commencer à jouer. Je suis prêt depuis que je sais tenir un ballon dans mes mains.
Je me souviendrai toujours du jour où mon père m'a offert mon premier ballon de basket. J'avais trois ans et je n'ai pas cessé de dribbler pendant toute une journée entière. A six ans, il m'a offert mon premier panier. Je jouais tous les soirs après l'école pendant des heures. Ma mère me hurlait dessus pour que je finisse par entrer et aller me coucher. Je sais depuis tout petit que je veux devenir basketteur pro, que je suis fait pour ce sport, et rien ne m'empêchera d'atteindre mon but. Rien ni personne.
Une fois bien concentré, je décide de quitter la salle de muscu lorsque je vois un homme en costard adossé à l'embrassure de la porte. Pendant quelques secondes, je pense qu'il s'agit d'un recruteur mais la façon dont il me regarde me convainc du contraire. Il a l'air de me mépriser et je n'ai foutrement aucune idée du comment du pourquoi. C'est drôle mais j'ai l'impression que ses yeux me sont familiers.
Putain, non, ça ne peut pas être lui !
Il est exactement comme je me l'étais imaginé même si il ne m'a pas encore confirmé son identité. Son argent se voit à travers son costume hors de prix et à son air suffisant sur le visage. Il me regarde comme si j'étais un moins que rien.
- Qu'est ce que vous voulez ? je demande sur mes gardes.
- Alors c'est toi le petit ami de ma fille, lance t'il terriblement froid, Carter Bass.
Il prononce mon nom avec tant de mépris que je sens mon sang bouillonner dans mes veines. Son arrogance me donne envie de le frapper. Comment peut il être le père de ma princesse ? Ils n'ont rien en commun, elle respire la douceur tandis que lui est plein de perversité.
Il se pavane dans ses chaussures italiennes, sa montre suisse à son poignet, ses boutons de manchettes en or, sa coupe de premier de la classe. Je hais tout ce qu'il représente et pour tout ce qu'il a fait subir à ma princesse. Elle tient de lui, c'est certain, du moins physiquement. C'est un bel homme, je le reconnais, mais son air arrogant et supérieur le rend presque laid.
- C'est dingue, Charlie n'a jamais su choisir ses petits amis, un joueur de football minable, un geek sans intérêt et maintenant un basketteur qui en a après son argent... Elle est de plus en plus décevante !
- Vous ne savez rien de votre fille, persiflé je sur les nerfs. Dommage pour vous si vous ne vous rendez pas compte de combien elle est géniale !
- Elle le sera le jour où elle cessera de n'en faire qu'à sa tête, rétorque t'il en haussant légèrement la voix.
Non mais quel connard !
Je hais cet homme peut être même plus que cet enfoiré de Sheffield. Je ne comprends pas comment on peut être aussi insensible avec son propre sang. Il se croit supérieur parce que ses hôtels lui rapportent des millions, mais il n'est rien. Sans valeurs, cruel, insensible, un vrai enfoiré !
- Pourquoi êtes vous là ? Pour la convaincre de vous suivre à Londres ? Vous perdez votre temps ! Charlie s'est enfin affranchis de vous, balancé je sans retenir un sourire narquois.
- Tu es bien naïf, mon garçon, ricane t'il. Vous avez sincèrement cru que vous pourriez vivre votre pathétique histoire tranquillement ? Si jeunes et si stupides ! Maintenant que je suis là, cette histoire est terminée.
Sans pouvoir me retenir, j'éclate de rire. Cet homme est encore plus débile que je l'aurais cru si il croit qu'il a assez de pouvoir pour me faire rompre avec Charlie.
- Je ne plaisante pas, dit il en s'approchant. Tu crois que je ne sais pas pour quelle raison tu t'intéresses à elle ? Tu n'as jamais posé tes yeux sur elle avant de savoir qu'elle avait beaucoup d'argent. Tu t'es dis qu'elle était la pigeonne idéale, que ton charme suffirait, qu'elle...
- Vous ne savez rien de ce que je ressens pour elle, le coupé je.
- J'en sais suffisamment sur toi et ta famille pour interdire ma fille de te voir !
- Rien ne m'empêchera de voir Charlie, je dis déterminé.
- Combien ? demande t'il en sortant son chéquier de sa poche intérieur.
Alors là, je suis sur le cul. Il n'est quand même pas en train d'essayer de m'acheter ?!
- Je suis prêt à mettre le prix fort pour que tu rompes avec ma fille alors combien est ce que tu veux ?
- J'en ai rien à foutre de votre argent sale. Je vous le répète, rien ne m'empêchera de voir Charlie !
Je suis furieux qu'il pense que je suis du genre à être acheté. Charlie avait raison depuis le début, son père est le roi des enfoirés. Il est prêt à n'importe quoi pour son stupide hôtel à la con à croire que seule sa fille peut lui permettre d'en ouvrir un nouveau. C'est assez ironique puisqu'il ne s'est jamais intéressé à elle avant aujourd'hui. Je déteste ce type, viscéralement.
- Tu ferais bien d'accepter cet argent, mon garçon, j'ai cru comprendre que ta famille avait pas mal de dettes... Ce serait con qu'il perde son garage à cause de ses dettes ! Votre banque n'a pas été difficile à convaincre pour vous mettre la pression et ce promoteur immobilier qui arrive de nulle part ce n'est pas bon signe pour l'affaire familiale... Mais tu peux tout arranger, Carter, en faisant le bon choix !
- Vous êtes une vraie pourriture, craché je.
- Je dirais plutôt quelqu'un de déterminé, sourit il. Je n'ai pas travaillé comme un acharné pour que tout soit gâché par l'idylle de ma naïve de fille avec un bon à rien de basketteur. Charlie n'est pas libre pour quelqu'un comme toi. J'ai de très grands projets pour elle et tu n'en fais pas partie. Elle s'est assez amusée à jouer à la petite étudiante américaine, mais c'est terminé. Elle rentre avec moi et c'est non négociable.
- Elle ne viendra pas avec vous. Jamais. Elle vous méprise tellement qu'elle risquerait de vous cracher au visage en vous voyant, et elle aurait raison. Jamais elle n'abandonnerait ses études pour vous !
- Elle n'aura pas le choix... Accepte l'argent, mon garçon, pense à ta famille, tente t'il de me raisonner. Je suis persuadé que tu n'auras aucun mal à trouver une autre fille qui ouvrira facilement les cuisses pour toi !
Cette fois c'en est trop ! Je lève mon poing et l'abat sur son visage parfait d'enfoiré. Mes nerfs ont lâché dès qu'il a sous entendu que sa fille avait ouvert les cuisses facilement. Putain mais pour qui il se prend ?
- Allez vous faire foutre, vous et votre argent !
Je lui passe devant sans un regard, me retenant de ne pas lui en coller un autre.
- Tu vas le regretter, gamin, me menace t'il.
Rien à faire de ses menaces. Cet homme se donne trop de pouvoirs si il pense réussir à m'atteindre. Il ne peut rien contre moi. Quant à ma famille, nous trouverons une autre solution pour rembourser les dettes de mon père. Maintenant que je sais que cet enfoiré de Charles Walmont est derrière tout ça, je pourrai être en mesure de le contrer. Il ne l'a pas confirmé mais je sais qu'il est derrière tout ça. Comment le saurait il sinon ?
Putain ! Cette conversation m'a mis les nerfs avant mon match. Non mais pour qui il se prend ?! Un tas de questions fourmillent dans mon esprit. Est ce que Charlie est au courant qu'il est ici ? Lui a t'elle parlé ? Est ce qu'il a réussi à lui retourner le cerveau ? Ou pire, tenter de lui faire du chantage en faisant semblant que tout est pour mon bien ? Bon sang, elle doit être dans tous ses états. Il faut que je la trouve. J'ai besoin de la voir, de lui parler, de l'embrasser ou je sens que je vais péter un câble.
Je marche en direction des gradins en espérant qu'elle soit déjà arrivée.
- Bass ! hurle la voix du Coach Vince.
Je me retourne en tentant de ne pas paraître en colère mais c'est peine perdue.
- Vestiaire, ordonne t'il. Le match est dans trois quart d'heures, c'est l'heure de revoir les tactiques...
- Je peux venir dans trois minutes, j'ai quelqu'un à voir avant, je demande sans grand espoir.
- Aucune discussion n'est tolérée avant un match, répond t'il catégorique.
- Je sais... Mais j'en ai vraiment besoin...
Je suis désespéré. Les mots de ce bon à rien de Walmont ne cesse de résonner dans ma tête. Je ne peux m'empêcher d'être inquiet pour Charlie. Il était tellement déterminé à l'emmener avec lui qu'il serait prêt à la kidnapper ou à la forcer. Je ne peux pas l'accepter. Je n'imagine pas une seule seconde ma vie sans elle. Si il me l'enlève, je n'ai plus rien.
Le Coach me regarde de manière assez inquiète. Je ne suis pas le genre de joueur à avoir plein d'exigences. Au contraire. Je suis chacune des consignes sans jamais me plaindre, j'écoute et ne demande rien, mais pas ce soir. Si je vois pas Charlie, je ne pourrais me concentrer sur mon match.
- Tu as cinq minutes, pas plus, m'accorde t'il.
Je le remercie d'un signe de tête et file en direction des gradins. Je la cherche rapidement des yeux mais ne la trouve pas. J'aperçois ma famille avec qui elle devrait être, seulement aucune trace de ma princesse. Bon sang, elle n'est pas encore arrivée ou alors son père l'a trouvée avant moi. J'aurais dû prendre mon portable et essayer de l'appeler. Je vais en panique pendant tout le match si je ne la vois pas. Peut être qu'elle arrivera pendant l'échauffement. Un simple sourire de sa part suffira à me rassurer.
Me résignant à retourner aux vestiaires, je fais chemin inverses lorsque je vois enfin ma princesse en compagnie de Cam attendant leurs boissons à la buvette de du stade. Sans perdre de temps, je me précipite vers elle, la prend par les hanches et écrase ma bouche sur la sienne sans me préoccuper de mon frère. Je respire enfin. Je me sens immédiatement apaisé et j'oublie tout ce que cette ordure a pu me dire. Il ne m'enlèvera pas Charlie. Personne ne le pourra.
J'ai conscience que ça ne fait que quelques mois que je la connais mais je sais déjà au plus profond de moi qu'elle est faite pour moi. Mon père a su dès le premier regard que ma mère était celle qu'il lui fallait. Je crois que j'étais fini dès l'instant où Charlie est partie dans des explications farfelues sur les héroïnes de films nunuches et de leurs princes charmants. Je n'ai pas eu le choix. Elle m'avait mis à terre en un instant.
Charlie détache ses lèvres des miennes et me regarde surprise. Mon frère me regarde en ricanant, il est clairement en train de se foutre de ma gueule, mais ça m'est égale. Je lui fais les gros yeux pour qu'il se rende compte qu'il est de trop. Evidemment, il ne part pas complètement mais se met en retrait, à quelques mètre de ma princesse et moi. Je ne résiste pas à l'envie de lui voler un autre baiser ce qui la fait sourire. Mon comportement est pathétique.
- Tu sais que tu n'as plus besoin de marquer ton territoire ? se moque t'elle. Toute l'université sait que nous sommes ensemble !
Je sais qu'elle essaie de plaisanter mais j'ai du mal à vraiment me détendre. Charlie remarque mon air inquiet et fronce les sourcils.
- Ca ne va pas ? s'enquiert elle. Tu es stressé pour ton match ? D'ailleurs, tu ne devrais pas être aux vestiaires avec les autres joueurs ?
- Le Coach m'a laissé cinq minutes, j'avais besoin de te voir...
- Besoin d'une dose de courage et de chance avant le grand match ? dit elle en se rapprochant de moi.
Elle colle sa poitrine contre mon torse. Mes mains s'emparent de ses hanches appréciant la proximité de nos corps. Rien que son odeur suffit à apaiser mes craintes. Elle n'a pas vu son père sinon elle ne serait pas dans cet état.
- Besoin de ma dose de Charlie surtout, je dis en embrassant ses lèvres.
J'adore lorsqu'elle sourit contre mes lèvres parce que je sais que je suis le seul à en être responsable. Elle est heureuse avec moi et son père ne pourra pas le changer. Je reste encore un peu inquiet qu'il puisse lui faire du mal et l'atteindre avec ses mots.
- Reste avec ma famille tout le long du match, lui conseillé je. Ne t'aventure pas toute seule dans les gradins ou vers la buvette ou pire vers les vestiaires...
- Aurais tu peur que je tombe sur un basketteur encore plus canon que toi, Bass ? me provoque t'elle.
- Impossible, tu es bien trop accro à ton Chuck Bass, princesse !
- Je ne suis plus autant folle de lui... Je préfère son frère caché, Carter Bass, plaisante t'elle.
- Enfin, tu retrouves la raison, je dis en capturant à nouveau sa bouche.
Je l'embrasse comme un fou ayant toujours ce pressentiment qu'à tout moment tout peut s'arrêter à cause de son père. J'ai peur de la perdre parce que je suis fou amoureux d'elle, m'imaginer sans elle est juste impossible.
- Eh bien, j'ai hâte de te retrouver ce soir, Bass, sourit elle. Si tu joues bien, tu auras le droit à ma bouche, me chuchote t'elle avant de me mordiller l'oreille.
Elle ne me laisse pas le temps de répliquer puisqu'elle se libère de mon emprise, me souhaite bon match, et rejoins mon petit frère en roulant des hanches. Elle va finir par me tuer, c'est certain. Cam me fait un signe d'encouragement pour le match puis ils s'en vont direction les gradins. Mon angoisse s'est presque entièrement évaporée, du moins, je suis un peu moins inquiet.
Je retourne dans les vestiaires quand je croise Sheffield en compagnie de deux joueurs de Duke. Ils parlent si doucement que je ne peux pas entendre le sujet de leur conversation. Les regards qu'ils s'échangent m'intriguent. Ca sent le coup fourré à dix kilomètres. Sheffield a un sourire malsain collé sur les lèvres. Je perds le mien, oubliant mon petit instant avec Charlie.
Putain qu'est ce que cet abruti mijote ?
Je n'ai aucun doute sur ce qu'il va essayer de faire. A savoir ruiner le match pour m'empêcher d'être repéré par des recruteurs. Je sais que si je perds ce match, ils me verront comme un perdant, un meneur incapable de faire gagner son équipe. Sheffield se fout de devenir pro. J'ai appris qu'il voulait travailler dans le luxe ou une connerie dans le genre, un métier où il pourra se faire des millions. Il est attiré par le pognon.
Sheffield donne quelque chose aux deux joueurs dans la plus grande discrétion. Je suis sûr que c'est du fric. Il faut que j'en touche deux mots au Coach même si il ne va pas me croire. Je ne comprends vraiment pas pour quelle raison le Coach apprécie autant cet abruti. Sheffield ne sert à rien et il est mauvais au basket, enfin il n'a pas le niveau pour jouer à ce niveau là.
Bordel, je ne laisserai pas foutre en l'air ce match, je n'ai pas sacrifié toute mon adolescence pour rien, pour échouer. Je n'ai jamais été aussi prêt de toucher mon rêve, il est hors de question que je laisse qui que ce soit l'anéantir pour une simple petite vengeance. Sheffield est un chien, un enfoiré qui ne gagnera pas sa petite guéguerre contre moi. Je ne suis pas stupide, il ne digère pas le fait que Charlie soit avec moi, qu'elle m'ait choisi moi au lieu de lui.
J'attends que les deux joueurs de Duke disparaissent pour me montrer. Sheffield range discrètement quelque chose dans son sac de sport. Le sourire mesquin sur ses lèvres me sort par les yeux. Où sont les autres joueurs parce que je sens que je vais me le faire si il continue à me provoquer du regard. Je prends sur moi pour l'ignorer me concentrant sur le match. Malheureusement, cet abruti en a décidé autrement. Il s'approche de moi, se postant à ma gauche, appuyant sa main au dessus de ma tête.
- Stressé, Bass ? interroge t'il plein d'hypocrisie.
- Non, je n'ai aucun doute sur mes compétences et mes coéquipiers ! On va gagner ce match, et tu seras aux premières loges pour y assister... Tranquillement sur le banc de touche, je provoque sans peurs.
Sheffield ricane. Bon dieu, mais je ne comprends pas comment une fille peut être attirée par ce crétin ! Il porte l'image du faux jeton de première catégorie sur son visage. Son physique est son seul atout, sa mentalité laisse clairement à désirer. Ce n'est qu'un enfoiré !
- J'ai vu Lili dans les gradins, elle est carrément bandante dans sa petite robe, lance t'il.
- Ne parle pas d'elle comme ça, grincé je essayant de toutes mes forces de contenir ma rage.
- Je ne l'avais jamais vu sous cet angle, continue t'il sans se préoccuper de ma menace. Pour moi, elle a toujours été l'amie étrange et folledingue de ma soeur, mais aujourd'hui elle est si sexy ! Je n'aurais qu'à claquer des doigts pour l'avoir...
Je ricane. Il est si sûr de lui qu'il ne se rend pas compte qu'elle ne fait plus attention à lui. Elle est en couple avec et je sais qu'elle m'aime, mais cet abruti persiste à croire qu'elle fait tout ça pour le rendre jaloux.
- Charlie se fout royalement de toi ! Elle est avec moi, Sheffield, et ça tu as du mal à t'y faire ! je comprends agacé.
Il n'a jamais été attiré par elle, et il ne l'est toujours pas. Son unique but c'est de réussir à me la piquer, à la conquérir pour me faire chier. Elle est seulement un défi pour lui, rien d'autre, ou alors elle peut lui apporter beaucoup plus qu'une simple vengeance. Je suis sûr qu'il a connaissance de la fortune de sa famille, il en veut après son argent.
- Tu es un crétin, Bass ! Lili est amoureuse de moi depuis des années, elle n'attend qu'une chose, que je veuille enfin d'elle. Tu n'es qu'une passade pour elle !
Le ton supérieur qu'il emploi avec moi m'horripile. J'ai envie de lui faire ravaler son petit sourire suffisant, de l'encastrer dans le mur et surtout de lui faire fermer sa maudite bouche pleine de venin. Je serre les poings tentant de me calmer, mais c'est peine perdu.
- J'ai hâte de la mettre dans mon lit, de la prendre et de la faire crier encore et encore comme avec cette chère Lucy, crache t'il plein de mépris. Avoue que c'est pour cette raison que tu m'as prise Charlie...
- Quelle raison ?
- Ne fais pas l'innocent Bass soupire t'il. Tu me voues une haine démesurée depuis que je t'ai pris ta Lucy... Tu aimais cette fille comme un malade et c'est moi qu'elle a choisi. Dès l'instant où tu as appris l'existence de Lili, tu as tout fait pour la faire craquer, pour qu'elle tombe sous ton charme. Est ce qu'elle sait qu'elle est l'objet d'une stupide vengeance ? Jay m'a tout avoué, il suffit de le faire boire et cet abruti est plus loquace qu'une femme ! Tu m'as pris Lili pour te venger de Lucy, éructe t'il à la fois furieux et triste.
- Ca te fait mal, n'est ce pas ? je demande en jubilant. Tu n'arrives pas à digérer que j'ai pu réussir à gagner Charlie, qu'elle m'ait choisie moi et non toi !
Je tombe dans son piège la tête première croyant à sa fausse tristesse.
- Tu veux savoir la vérité ? J'ai adoré la voir se rapprocher de moi et s'éloigner de toi. J'ai adoré te voir mort de jalousie en sachant que c'est avec moi qu'elle couchait, qu'elle avait envie d'être. J'ai adoré te voir souffrir comme moi j'ai souffert quand Lucy est parti pour toi. Le soir du tournoi de beer pong est celui que j'ai préféré. Tu aurais dû voir ta tête, c'était jouissif !
Sheffield sourit machiavéliquement. Je comprends qu'il m'a provoqué exprès et je n'ai rien vu venir. J'ai vu rouge lorsqu'il a évoqué Lucy. Je ne l'aime plus depuis des années mais l'envie de remballer Sheffield a été plus forte que le reste.
- J'espère pour toi que tu as assez profité de Charlie parce que c'est fini... T'en fais pas pour elle, je saurais la consoler comme il se doit, balance t'il toujours ce foutu sourire sur les lèvres.
- Jamais elle ne sera avec toi, je réplique sûr de moi. Elle m'aime et c'est ça qui te fait le plus de mal...
- Mon pauvre, Bass, Charlie n'a jamais été qu'un jeu pour moi, un moyen de me faire une place dans un monde de luxe... Je la gardais sous le coude uniquement pour pouvoir être dans les bons papiers des Walmont. Ma soeur et moi avons toujours fait en sorte qu'elle soit proche de nous parce que son père nous donnait du fric. Maintenant que mon avenir est assuré, je n'en ai plus rien à faire d'elle... J'aurais bien couché avec elle, c'est vrai qu'elle a l'air d'être un sacré coup...
Je ne laisse pas ajouter quoique ce soit de plus le plaquant contre le mur pour le menacer avec mon poing. Je refuse qu'il parle de Charlie de cette manière, qu'il lui manque autant de respect. Putain, comment a t'elle pu tomber amoureuse de ce connard ? Si jamais elle entendait ça, elle en aurait le coeur brisé. Je savais que Sheffield était un enfoiré, mais à ce point c'est pas croyable. Elle ne se remettra pas d'apprendre que son père a manipulé sa vie de cette manière, que sa meilleure amie était fausse et motivée par l'argent.
Je m'en veux d'avoir voulu l'utiliser comme un outil de vengeance. J'ai été un véritable con et je sens que je vais très bientôt le regretter.
- Manque lui encore une seule fois de respect et je te jure de t'arracher les couilles pour te les faire bouffer, le menacé je fou de rage.
- Je te la laisse, Bass. Je n'en veux pas. C'est con quand même, tu n'as jamais su choisir tes copines. D'abord Lucy qui te trompe, et voilà que Charlie va mettre en pièce ta précieuse carrière de basketteur pro... Dommage pour toi, se réjouit il.
Je ne sais pas où il veut en venir, mais son sourire satisfait ne me dit rien qui vaille. Il a un plan derrière la tête. Je suis certain qu'il a mijoté quelque chose pour me faire payer mon choix. Il vient de m'avoir comme un amateur. Je sens que ce match va être mouvementé, que Sheffield va tout faire pour me faire mal, pour anéantir mes chances de devenir pro. Si je ne surveille pas mes arrières, mes sentiments pour Charlie risquent de me coûter très chers.
Putain, pourquoi a t'il fallu que je tombe amoureux de Charlie Valmont ?!
- Bass, Sheffield, magnez vous de bouger votre cul jusqu'aux vestiaires, hurle la voix du Coach Vince.
Sheffield en profite pour se dégager de ma prise.
- Fais gaffe à toi sur le terrain, Bass, ce serait dommage qu'il t'arrive malheur...
D'abord le père de Charlie, maintenant Sheffield, je commence à sérieusement avoir peur de l'issue de ce match. Et si je perdais tout ?
****
Hello à tous, avant tout merci d'être aussi fidèles, ça me fait énormément plaisir 😍
Nous arrivons bientôt à la fin de la première partie de cette histoire. J'ai décidé de la couper en deux pour prolonger le plaisir ;) mais surtout pour développer les personnages que ce soit les principaux et les secondaires.
Le dernier chapitre de la première partie arrivera la semaine prochaine, et deux où trois mois plus tard je commencerai à publier la seconde partie, un chapitre chaque mercredi ;)
En tout, j'aimerais que The Player atteigne les 50 chapitres voir un peu plus, tout dépend de l'inspiration...
J'espère que vous comprendrez mon choix...
De plus, j'aimerais revenir vers vous pour parler de Fyctia ( Je sais je suis relou avec ça ). En faite, j'ai un grand besoin de votre aide pour amasser le plus de votes et de partages possibles qui me feront pourquoi pas ( avec beaucoup de chance ) remporter le concours de New Romance et m'ouvrir les portes de l'édition 🤞🤞🤞
Je compte sur vous, plein de bisous,
Emma 😘😘❤
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top