27. Charlie

- Réveille toi, réveille toi, réveille toi, je murmure dans l'oreille de Carter.

Il grogne dans son oreiller refusant encore de se lever. Depuis une bonne vingtaine de minutes, je tente de le faire sortir du lit, mais Monsieur Bass rechigne à l'idée de se quitter son lit douillet. Il n'a pas envie d'affronter cette journée qui le stresse beaucoup plus qu'il ne le laisse croire. Son assurance n'est plus aussi flagrante quand son avenir en dépend.

Je décide alors d'employer la manière forte en lui montant dessus. Je colle ma poitrine sur son torse essayant de capter son attention. Ses mains se posent machinalement sur mes hanches puis il attire mon visage dans son cou. Ses doigts quittent mes hanches pour se réfugier dans mes cheveux qu'ils caressent tendrement. J'adore lorsqu'il est aussi doux et câlin avec moi, je me sens tellement que je pourrais me rendormir dans ses bras.

- Carter, il faut vraiment que tu sortes du lit... Tu as entraînement dans moins d'une heure...

Soudain, il me prend par la taille, me bascule sur le dos et grimpe sur moi. Il m'embrasse dans le cou comme un affamé et me touche partout.

- Economise tes forces, Bass, tu as un match important ce soir, lui rappelé je.

- J'aurais toujours autant de forces pour mettre la misère à Duke ce soir si je profite encore un peu de ton corps ce matin...

Il balade une de ses mains dans mon tee-shirt, enfin son tee-shirt, pour trouver ma poitrine qu'il se met à caresser, taquiner, empoigner.

- Carter, soufflé je.

Mais évidemment, il n'écoute rien. Lorsque Carter Bass a une idée derrière la tête, il est presque impossible de le faire changer d'avis. Malheureusement pour lui, je suis aussi têtue et je ne lâche rien. Je profite d'une seconde d'inattention pour échapper à son emprise et me lever du lit.

- Tu es la petite amie la plus méchante du monde, grommelle t'il en boudant comme un enfant de trois ans.

- Hier, j'étais incroyable et magnifique et aujourd'hui me voilà méchante ! Bébé Bass n'est pas content et me fait un caprice c'est ça ? me moqué je.

Il me fusille du regard ce qui me fait exploser de rire. Je ne le connais pas aussi capricieux et je dois dire que je trouve ce côté de sa personnalité très drôle. Il joue aux durs mais il a toujours un petit côté enfantin assez séduisant. Evidemment que j'ai envie de lui, mais il se mettra en retard à l'entraînement et son coach va encore lui crier dessus. Puis, je ne suis pas vraiment au top. Mon coup de froid de la veille commence à gagner plus de terrain.

- Lève toi, Bass !

Je quitte la chambre sous les grognements de Carter tout en prenant soin d'apporter mon portable avec moi. Depuis une heure, il ne cesse de sonner. Mon maudit père me harcèle et me laisse un tas de messages assassins et menaçants. Il a compris que je ne jouerai pas à la petite fille modèle pour les besoins de son affaire et il est furieux. Une part de moi a peur qu'il s'en prenne à mes proches et surtout à Carter mais j'ose espérer qu'il ne sera pas aussi cruel. Puis, je ne vois pas de quelle manière il peut s'en prendre à eux.

Réveille toi, Charlie, ton père est capable de tout !

J'ai hâte d'avoir vingt et un ans et d'être financièrement indépendante. L'argent qu'il me verse chaque mois sera entièrement à moi et j'en ferai ce que je veux. J'aiderai mon oncle avec son restaurant et investirai dans une entreprise qui me tient à coeur. J'espère seulement que ce ne sera pas trop tard. Il est hors de question que je laisse gagner mon géniteur. Plus que deux semaines à patienter et je serai débarrassée de mon père.

Bon sang, toutes ces histoires me donnent mal au crâne !

Dans la salle de bains, j'avale deux antibiotiques pour faire passer la fièvre puis me faufile dans la douche sous un jet d'eau brûlant. La chaleur me fait du bien et m'empêche de penser à mon père et à toutes ses manigances. Je suis tranquille, en paix avec moi même lorsque je sens deux mains se poser sur ma taille et des lèvres sur mon épaule. Son érection se colle contre mes fesses tandis qu'une main empoigne mon sein gauche.

- Tu es définitivement bien réveillé, je dis en souriant.

- Bien obligé puisqu'une méchante mais sexy petite brune m'a laissé en plan dans mon lit, se plaint il.

Il parsème mon cou de petits baisers et pince mon téton en même temps. La décharge électrique qui s'en dégage se propage dans mon corps entier. Jamais je ne me lasserai de cette sensation exquise et parfaite.

- Quelle cruauté ! Peut être qu'elle a pensé à ton bien...

- Si elle pensait réellement à mon bien, elle n'aurait pas fui mon lit, fait il remarquer. Je la soupçonne d'avoir voulu me torturer...

- Oh vraiment ?

Sa main descend sur mon ventre, trace des cercles sur chaque centimètre de ma peau nue de plus en plus bas tout en frottant son érection contre mes fesses et mon dos. C'est lui qui est en train de me torturer.

- Je devrais peut être la punir, propose t'il en mordant mon oreille. Qu'est ce que tu en penses ?

- Quel genre de punitions ? je demande en me retournant face à lui.

Carter sourit en voyant l'effet qu'il a provoqué sur mon corps. L'eau de la douche a beau être brûlante, la pointe de mes tétons se dresse fièrement devant lui.

- Le genre dont elle se souviendra pendant un moment, promet il avant d'embrasser le lobe de mon oreille puis de me lécher avidement le cou.

- Je crois qu'elle ne demande qu'à voir...

Carter me fait reculer jusqu'au mur de la douche puis me bloque avec son corps. Son érection sur mon ventre me fait envie, la chaleur de son corps m'attire, et bon sang j'ai envie de lécher chacun de ses abdos et muscles. Je suis complètement accro à lui. Dix jours que nous sommes officiellement ensemble et je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse. Il me rend dingue et j'aime ça.

- Le mot adéquate est sentir... Je veux que tu me sentes te remplir entièrement et que tu t'en souviennes encore à la fin de la journée... Je veux que tu ne penses qu'à ce que je t'ai fait toute la journée, que tu ne puisses plus tenir en me voyant jouer... Je vais te rendre dinguer, princesse, me promet il.

Ah oui quand même ?!

Je suis pire qu'émoustillée par son petit discours. Mon désir coule entre mes cuisses tandis que je déglutis difficilement. Jamais un homme ne m'a parlé de cette façon et je crois que j'adore qu'il le fasse. Il sait comment me séduire, m'exciter, me faire jouir. Carter a un pouvoir incroyable sur moi et je sais que de son côté c'est pareil.

Lorsqu'il me regarde aussi intensément, je suis à deux doigts de lui que je l'aime. C'est peut être encore trop tôt pour éprouver de l'amour, pour me lancer dans une déclaration, mais avec Carter tout est tellement plus fort que j'ai du mal à garder le contrôle sur mes émotions. Il a entièrement bousculé mon quotidien, brisé mes défenses, conquis mon corps et mon coeur.

- Tu ne dis plus rien, princesse ? Mon discours t'a perturbée ou excitée, me taquine t'il.

- Je me demandais seulement si tu en étais capable, le provoqué je.

Il me défit du regard puis esquisse un sourire. Lui et moi savons très bien qu'il est capable de me faire si sauvagement l'amour que je m'en souviendrai pendant des jours, mais je ne lui avouerai pas. Il capture mes lèvres si soudainement que j'en ai le souffle coupé. Nos langues se mélangent, se taquinent, se dévorent. C'est dingue. Intense. Parfait.

La bouche de Carter explore chaque parcelle de ma peau nue. Il parsème mon cou de baisers et descend sur mes clavicules, embrasse le creux entre ma poitrine, lèche mes tétons l'un après l'autre, augmentant la tension entre mes cuisses. Ses dents mordillent mes tétons provoquant une onde d'électricité dans tout mon corps, je ne peux même pas retenir le cri qui s'échappe de mes lèvres.

Carter s'agenouille devant moi, dépose des tendres baisers sur mon ventre et le haut de mes cuisses avant de passer un coup de langue de bas en haut sur ma fente mouillée. Ma tête retombe en arrière, se colle contre la cabine de douche. Je ne vais pas tenir longtemps surtout si il continue à me goûter aussi voracement. Je gémis, halète, crie, fonds. Je ne suis qu'une boule de désir qui est sur le point d'exploser.

C'est beaucoup trop bon pour que je tienne encore une minute de plus. Je pose mes mains sur les épaules de Carter et l'incite à se relever. Sa bouche s'empare à nouveau de la mienne et ses doigts effleurent l'entrée de mon sexe. Il entre timidement un doigt en moi uniquement pour me taquiner. Il adore me provoquer et j'aime lui succomber.

Guidée par mes envies, j'empoigne la queue de Carter et la fais coulisser dans mon poignet, d'abord lentement puis plus vite. Je sais comment le toucher pour l'exciter, lui donner envie d'aller toujours plus loin. Mon petit manège a fonctionné puisqu'il se saisit de mes hanches et me soulève. Mes jambes entourent sa taille et sens son érection à l'entrée de mon intimité.

- Prépare toi à être possédée, princesse. Tu es toute à moi. Rien qu'à moi. Et je compte bien te le montrer. Encore et encore.

Mon bas ventre s'embrase. Ses mots ont un effet monstre sur ma libido déjà bien enflammée. Je m'accroche à ses épaules pendant qu'il me pénètre dans une poussée sauvage qui m'arrache un puissant gémissement. Le fait de ne plus utiliser de préservatifs facilite grandement nos ébats. Il m'emplit entièrement à chacun de ses va et vient, je le sens profondément enfoui en moi et je ne veux plus jamais qui s'en déloge.

Le plaisir qu'il me procure va au delà de tout ce que j'ai connu. Je ne sais pas comment c'est possible mais chaque fois est différente et meilleure que la précédente. Je monte et descends au rythme de ses vas et vient frottant ma poitrine contre son torse chaud. Je ne pensais pas qu'il était possible de ressentir autant de plaisir pendant une partie de jambes en l'air. Je croyais que mes amies exagéraient, que les livres et les films embellissaient la réalité, mais Carter me prouve chaque jour qu'ils avaient tous raison.

Nous entrons dans une danse endiablée de nos corps qui se mélangent l'un à l'autre. Nos mains sont partout, nos lèvres se dévorent, nos cris résonnent dans la cabine de douche. Je suis en train de perdre les pédales. Cette homme a fait de la frustrée que j'étais une nymphomane accro à son corps. Ou à lui tout simplement. Je ne vois pas ma vie sans sa présence à mes côtés. Ses assauts de plaisir me remplissent, je suis au bord du précipice et je n'ai aucune peur à sauter.

En quelques secondes, j'explose en prononçant son nom. Les coups de boutoir de Carter s'intensifient et s'accélèrent. Il jouit en grognant mon nom contre ma bouche. Sa tête se penche dans mon cou le temps qu'il reprenne son souffle. Je n'ai jamais fait l'amour debout ou plutôt portée par mon petit ami mais bon sang qu'est ce que c'était bon ! Heureusement que Carter est sportif parce que je ne suis pas certaine qu'il aurait réussi à me porter.

- Je n'ai pas envie de te lâcher, princesse... Je suis tellement bien en toi !

- Moi aussi, Bass, mais tu as entrainement et moi cours alors il va falloir nous séparer, le raisonné je.

- C'est bien la première fois que je sècherai bien un entraînement de basket...

- Tu es accro à moi, Bass, ris je en massant son cuir chevelu.

- Uniquement à ta jolie petite chatte, princesse.

Je lui tapote l'épaule en ricanant. Il embrasse mes lèvres puis se résigne à se retirer de moi. Il me dépose délicatement sur le sol se saisit du gel douche et entreprends de nous laver tous les deux. Il insiste un peu plus sur ma poitrine mais reste tout de même sage. Ces moments simples comme une douche sans sexe sont tout aussi important.

J'aime qu'il me prenne dans ses bras devant un film quelconque, que l'on débrief et se dispute légèrement quand nous ne sommes pas d'accord sur l'importance d'un personnage. J'aime nos un contre un en basket même si il gagne à chaque fois. J'aime qu'il m'aide à ranger les livres à la bibliothèques uniquement pour passer du temps avec moi. Je l'aime lui tout simplement.

- Tu n'es pas stressé pour ce soir, je lui demande alors que nous nous apprêtons à quitter l'appartement.

- Non. J'ai hâte de me retrouver face à Reece Jefferson et lui mettre la misère ! Il me provoque à chaque match en utilisant les réseaux sociaux, c'est un pauvre type qui a peur de ne pas réussir alors il s'en prend à son principal concurrent...

- Fais quand même attention à toi, Carter.

Je ne sais pas pourquoi mais ce match m'inquiète. J'ai un très mauvais pressentiment.

- Tout va bien se passer, ne t'en fais pas, me rassure t'il. Je vais gagner ce match avec l'équipe et toi et moi fêterons ça comme il se doit !

Il me vole un baiser puis prends ma main qu'il serre dans la sienne. Je lui force un sourire afin de ne pas lui transmettre mon stresse et ma peur. C'est plus fort que moi, je sens que rien ne va se passer comme prévu.

***

La mâtinée de cours passe à vitesse folle. Heureusement. Je ne sais pas si c'est l'hiver qui approche qui joue sur mon état mais je suis épuisée. Je ne parle même pas de mon manque de concentration. Je ne parviens plus à me focaliser sur les cours. Mon esprit est occupé par un sexy basketteur, et par un homme qui se dit être mon père. Cette histoire commence à me rendre chèvre.

Pour être tout à fait honnête, je crois mon père capable du pire pour me faire plier. J'ai demandé à mon oncle de se renseigner sur le potentiel acheteur promoteur immobilier qui tente d'acquérir le garage des Bass. Ce n'est pas normal. Je veux bien qu'ils aient des dettes, mais ce sont à la banque qu'ils doivent de l'argent. Que vient faire ce projet d'hôtel ou de commerce là dedans ?

J'aurais aimé croire que mon père n'est pas aussi pourri jusqu'à la moelle, qu'il n'est pas prêt à tout pour un simple contrat, mais je réalise que l'argent le domine depuis toujours alors qu'est ce qui changera aujourd'hui ? Absolument rien. Ce pseudo dîner en famille pour Noël est une mascarade qui lui rapportera des millions. Il ne possède pas assez d'hôtels, ni assez d'argent. Il ne sera jamais pleinement satisfait.

Parfois, j'ai l'impression qu'il serait capable de me vendre contre un hôtel, de me donner à n'importe qui pour une question d'argent. Sa soif de pouvoir n'a aucune limite et j'ai de plus en plus peur des plans qu'il prévu pour me nuire et me forcer à lui obéir.

- J'adore parler avec toi, poupée, tu es tellement à l'écoute, me taquine Ryan.

Je lève les yeux vers Ryan qui est tout sourires. Je suis tellement préoccupée par mes problèmes que je n'ai pas écouté un traite de ses mots.

- Excuse moi, je suis ailleurs, reconnais je.

- Laisse moi deviner, tu pensais à ton basketteur ?

- Pas vraiment... Bref, de quoi est ce que tu me parlais ?

Je n'ai pas réellement envie de me pencher sur ce qui me tracasse. Je préfère me concentrer sur Ryan qui a l'air désespéré.

- Tu as vu Poppy ces derniers temps ? interroge t'il, soucieux.

- En coup de vent. Elle passe la plupart de son temps en dehors de l'appart quand je suis là et lorsque je suis chez Carter, je n'ai aucune d'idée d'où elle est. Elle répond à moitié à mes messages et je commence à m'inquiéter...

J'évite de lui dire que je l'entends pleurer la nuit, qu'elle est agressive lorsque j'essaie de savoir ce qu'elle a, il risquerait de se faire encore plus de soucis. Ryan tient énormément à Poppy. Au début, je pensais qu'il voulait seulement la mettre dans son lit, mais je me suis trompée. Il est réellement sous le charme de mon amie et ça me fait de la peine qu'elle le repousse.

- Est ce qu'elle voit un mec ?

Il baisse la tête en disant cela comme si cette simple idée le révulsait.

- Non... Elle voyait un homme en début d'année, mais c'est terminé depuis un moment...

- Je m'inquiète pour elle... Poppy est effacée en cours, enfin quand elle vient, elle ne sourit plus et elle a tellement maigri. Est ce que quelque chose lui est arrivée ? Peut être qu'elle voit quelqu'un qui ne lui apporte pas ce qu'elle mérite, qui la traite mal...

Je ne réponds pas. Sa réflexion n'est pas stupide, bien au contraire. Je me demande si cet enfoiré de Monsieur Wallace n'est pas derrière tout ça. Poppy m'a assuré qu'elle était débarrassée de lui, mais j'ai un gros doute maintenant. Ce taré doit encore la harceler. Putain, je m'en veux de l'avoir délaissée au profit de mon petit bonheur égoïste. Je n'ai pensé qu'à Carter et à mes sentiments pour lui laissant de côté ma meilleure amie. J'ai eu le même comportement que Willa.

- Charlie ? m'apostrophe Ryan pour me ramener une nouvelle fois sur terre.

- Excuse moi, je réfléchissais... Ne te fais pas de soucis pour Poppy, je vais lui parler sans lui laisser le choix et elle finira par me dire ce qui se passe. Je ne vais plus l'abandonner...

- Ce n'est pas ta faute, poupée. Poppy est vraiment étrange depuis une semaine... On est sorti ensemble un soir il y a dix jours, tout se passait bien. Elle souriait, était détendue, flirtait avec moi, elle a même passé la nuit avec moi... Je te jure, cette fille est un coup d'enfer, le meilleur coup de ma vie... Elle était passionnée et...

- Bon sang, Ryan, épargne moi les détails ! me plaigné je. Je ne savais pas que vous aviez couché ensemble. Je croyais que tu sortais avec la coiffeuse cougar !

- Lauren n'est pas Poppy !

Il prend sa tête entre ses mains et soupire bruyamment.

- Je ne sais plus quoi faire pour qu'elle me parle, confesse t'il désespéré. J'ai tenté de l'appeler une centaine de fois, envoyé tout autant de messages, je suis passé chaque jour à votre appartement mais elle refuse de me voir ! Je ne comprends pas ce que j'ait de mal. Notre rencard était vraiment génial. Je pensais qu'elle se sentait bien avec, en confiance...

Ryan me fait de la peine. Cette situation lui fait du mal et je ne sais absolument pas lui dire pour le rassurer. Je ne peux lui révéler ce qui s'est passé entre Poppy et Mr Wallace. C'est à Poppy de le faire si elle estime que sa relation avec Ryan lui tient à coeur. Je pense qu'elle l'apprécie vraiment mais qu'elle ne peut pas agir comme bon lui semble à cause de cet enfoiré de professeur à la con.

- Ryan, je ne pense pas que le problème vienne de toi... Poppy est une femme compliquée, laisse lui du temps et je te promets que je lui parlerai !

- Merci, poupée...

Je force un sourire rassurant mais ce n'est pas très concluant. A vrai dire, il m'a transmis son inquiétude. Le reste de notre déjeuner se passe dans un silence de plomb. Ryan ne fait que penser à Poppy et rien ne peut lui changer les idées. Je tente de joindre Poppy mais elle est sur répondeur. Je ne peux pas laisser cette histoire traîner.

A la fin du déjeuner, Ryan m'accompagne à la bibliothèque. Je n'ai pas vraiment envie de travailler, mais je n'ai pas le choix. Pendant toute la durée de mon boulot, je ne cesse de penser à Poppy. Grâce à une application, je remarque que mon amie est à notre appartement. C'est le moment parfait pour essayer de lui parler.

Je rentre à l'appartement, séchant mes derniers cours de la journée. J'ai assez délaissé Poppy et je pourrais toujours rattraper mes cours alors que mon amitié avec Poppy est précieuse et plus difficile à réparer. J'ignore pour la trentième fois de la journée un appel de mon père. A voir la lumière rouge qui clignote sur mon téléphone, je sens qu'il m'a laissé un message vocale et à mon avis il n'a rien d'aimant.

Maudit paternel !

Arrivée à l'appartement, je ne trouve pas Poppy. Son portable est là, mais pas elle. La tasse encore chaude sur le comptoir de la cuisine m'indique qu'elle était encore là il n'y a pas si longtemps. Elle a dû remarquer que je l'ai espionné via l'application de localisation. Merde. Fais chier. Je n'ai aucune idée de l'endroit où elle peut être. J'appelle toutes nos connaissances en commun pour avoir des nouvelles, mais personne ne l'a vu.

Au bout d'une heure, je reçois un message de Ryan qui me dit que Poppy est chez lui. Je suis rassurée. Ils vont pouvoir avoir une discussion. Je sais qu'il lui apportera ce dont elle a besoin. Si elle a fait le premier pas vers lui c'est qu'il a vraiment de l'importance à ses yeux. Mon Dieu, j'espère qu'elle n'a rien vécu de grave, que cet enfoiré de Wallace n'y est pour rien ou je ne répondrai plus de rien. Légèrement rassurée, j'envoie un message à Ryan pour qu'il prenne soin de Poppy. Demain, je débarquerai pour lui prouver qu'elle peut aussi compter sur moi.

Le soir, je me rends au stade de l'université, impatiente d'assister au match de Carter. J'aimerais le trouver avant le match, mais les joueurs ne peuvent recevoir personne avant. Leur coach leur interdit les visites au cas où elles les perturberaient ou les déconcentreraient. C'est assez compréhensible même si j'aurais voulu encourager Carter et lui souhaiter bonne chance. Duke est une équipe forte, aussi forte que les Tar Heels et ce Reece Jefferson peut concurrencer Carter.

Ce soir, des recruteurs seront présents. Ils cherchent tous les futurs prodiges du basket et je sais qu'ils auront un oeil sur Carter et l'autre sur Reece Jefferson. J'ai fait mes petites recherches sur lui. Bon, j'ai demandé des infos à Flynn, mais ce que j'ai appris me fait un peu peur pour mon basketteur à moi. Reece est du genre prêt à tout pour être le seul à briller. Il sait que Carter a une épaule fragile dû à une ancienne blessure et il est capable de le blesser. Carter ne peut pas rater cette chance de devenir pro.

Dans les gradins, je remarque la présence de mes " soeurs " Gamma. Hannah court toujours après Carter mais ce soir elle a l'air d'être venue pour Gabriel. Il paraît qu'ils couchent souvent ensemble. Ca ne m'étonne pas et ne provoque aucune réaction chez moi. J'ai perdu mon temps en croyant être amoureuse de Gabriel. Aujourd'hui, il m'indiffère complètement. Il ne m'a jamais apprécié pour ma juste valeur, à toujours voulu me changer et s'est fait un plaisir d'être ambiguë avec moi pour me garder à ses pieds. Ma naïveté me donne envie de me gifler. Heureusement que je suis tombée sur Carter. Au final, il a bien joué me rôle du sauveur dans ma vie.

Me voilà devenue une pauvre nunuche amoureuse de son prince charmant débarquant sur son cheval blanc ! Le pire c'est que ça ne me dérange pas. Je ne suis quand même pas le stéréotype de l'héroïne fade et cucul. Si ?

De loin, je cherche la famille de Carter. Cam m'a dit qu'ils venaient tous pour assister au match de leur fils cadet, ou frère. En les cherchant, je crois voir une personne que je connais assez bien vers le banc des joueurs adverses, mais ce n'est pas possible. Mon père ne peut être présent à ce match. Qu'est ce qu'il viendrait faire ici ?! Ça n'a aucun sens. Déjà, il ne ferait pas des milliers de kilomètres pour me contraindre à lui obéir, et comment aurait il su que je suis ici ce soir ? Je me fais des idées. Cet homme en bas n'est pas mon géniteur. Tous les hommes en costar sur mesure ne sont pas Charles Jeremiah Walmont deuxième du nom. La peur et le stresse me créent des hallucinations.

Mon portable vibre dans ma poche de jean. Encore un message de mon père.  Cette fois, le contenu me fait clairement tressaillir.

[ Félicitations, Charlie, tu as voulu jouer avec moi, tu as tout gagné ! J'ai laissé cette histoire avec ce vaut rien de basketteur traîner trop longtemps. Tu n'as pas voulu écouter et suivre mes ordres, ne viens pas te plaindre des conséquences !
Tu continues à faire honte à la famille en te comportant comme une traînée.
Mais c'est fini.
Je ne joue plus.
Si tu ne veux pas me prendre au sérieux, j'espère que mes actes seront assez clairs et que tu assumeras ta responsabilité.
Tu leur diras à tous que tout est de ta faute.
On ne provoque pas Charles Walmont sans en subir les conséquences, et crois moi, ma chérie, les tiennes seront lourdes à supporter...
La culpabilité te fera entendre raison.
Rendez vous le 24 Décembre à Londres. ]

Bon sang, qu'est ce que j'ai fait ?!

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