24. Charlie

Je suis en stress totale !

Aujourd'hui, c'est Thanksgiving, ce qui veut dire que je vais rencontrer la famille de Carter. Et bon sang, c'est angoissant. Je n'ai pas assisté à ce genre de dîner depuis au moins deux ans. Le dernier était pour les vingt ans de mon ex, Jared. Toute sa famille était là, soit pas moins d'une cinquantaine de personne. Evidemment, j'étais si nerveuse que j'ai déblatéré un tas de paroles sans queue ni tête. Ils m'ont tous pris pour une écervelée. La mère de Jared a dû être heureuse le jour où il lui a annoncé que nous étions séparés. Elle ne m'aimait pas beaucoup.

Et si c'était pareil avec la mère de Carter ? Peut être qu'elle va me détester et conseiller à son fils de ne jamais sortir avec une nana comme moi. C'est certain que je vais me ridiculiser comme avec son père. Mon Dieu, j'espère qu'il ne lui a pas raconté ma tirade pathétique où je l'ai comparé à Bradley Cooper, elle va penser que je suis une allumeuse qui a tenté de draguer son mari et qui, maintenant, a jeté son dévolu sur son fils.

Bordel, elle va me haïr !

Et voilà, je stresse encore plus !

Je me faufile sous la douche pour me calmer. Je lave mes cheveux en utilisant mon shampoing à la vanille et à la cannelle, celui que Carter aime tant. Je me sèche et enfile des sous vêtements en dentelles. On ne sait jamais avec Carter Bass comme partenaire sexuel.

Petit ami, tu veux dire, songé je.

Je branche mon sèche cheveux ressemblant à une folle une fois que mes cheveux châtains sont sec. Je me munie de mon lisseur pour me faire des ondulations naturelles. Elles m'arrivent au dessus de la poitrine, longueur plus qu'acceptable. Je me maquille légèrement me contentant de fond de teint, de mascara et rouge à lèvre rouge sang.

Déjà, c'est un miracle que j'ai mis du rouge à lèvre, et je suis persuadée qu'au moment du repas je n'en aurais même plus, ou alors autour de la bouche mais pas dessus. Une fois prête, je revêtis la robe noire qui, putain, me fait un sacré corps. Tante Greta a insisté pour que je l'achète pendant notre sortie shopping de la veille.

- Ton Carter va être à l'étroit dans son pantalon en te voyant dans cette robe, m'a t'elle dit pout me convaincre de la prendre.

Des fois, sa folie n'a aucune limite. Parler de sexe avec elle est toujours aussi étrange que le jour où elle a tenté de m'apprendre à savoir mettre un préservatif sur une banane. Le moment le plus gênant mais aussi le plus drôle de ma vie. Je me souviens avoir percé une dizaine de préservatif et écrasé autant de banane tant je n'y arrivais pas. Le soir, oncle Rob a râlé parce qu'il n'avait plus ses bananes. Greta et moi avons explosé de rire sans jamais lui donner la raison. Je crois que c'est d'elle que je tiens ma folie.

Une fois prête, je me mets en route pour la maison de Carter. Poppy m'a laissé un mot ce matin pour me souhaiter bonne chance. Elle fête Thanksgiving dans sa famille à Charlotte et y reste quelques jours pour s'éloigner de Chapel Hill. Elle refuse toujours de me dire ce qui s'est passé entre elle et cet enfoiré de Monsieur Wallace, mais je n'abandonne pas, je finirai par le savoir. Et j'espère aussi qu'elle finira aussi par ouvrir son coeur à Ryan bien que cet abruti persiste avec la cougar

J'arrive devant la maison des Bass en début d'après midi. Je me garde dans la rue, à quelques mètres. La maison possède une façade bleu canard, deux étages et un immense garage où des voitures sont déjà devant. Je prends mon sac à mains, le bouquet de lys blanches que j'ai acheté pour la mère de Carter puis la bouteille de vin rouge pour les amateurs de vins. Mon grand père m'a toujours appris à ne jamais aller les mains vides quelque part où je suis invitée.

Je souris en me retrouvant devant la maison où a grandi Carter. Il a dû être tellement heureux ici. Je suis certaine qu'à l'arrière se trouve un panier de basket. Le gazon des deux cotés de l'allée en béton est parfaitement tondu. Un parterre de fleurs rouges et roses égaient l'entrée, des arbustes sont taillés à la perfection. Quelqu'un dans cette maison adore le jardinage. C'est drôle avec les maisons américaines, mais très peu ont des volets. Celle de la famille Bass n'en possèdent pas. Les fenêtres sont entourés de peinture blanche, la même que celle de la porte d'entrée.

Pour atteindre l'entrée, nous montons deux marches. A gauche, un banc est disposé contre une grande fenêtre, et un balcon donne une vue magnifique sur le jardin rempli de diverses fleurs et arbustes. Cette maison est sublime, elle respire le bonheur. Le vrai bonheur. C'est dans ce genre de maison que j'aimerais construire ma propre famille. Je me vois bien jouer avec mes enfants dans un jardin similaire, préparer des bons plats pour eux, être heureuse tout simplement.

Te voilà à parler comme une vieille ! T'as vingt ans bordel, pas vingt de plus !

Ce désir de famille parfaite m'a assez porté préjudice par le passé. Cependant, je sais que cette fois ce n'est pas ça. Je ne suis pas attirée par Carter parce qu'il peut me donner la famille dont je rêve. Il me plaît pour ce qu'il est. Si seulement il partageait les mêmes sentiments que moi.

Tu n'en sauras rien si tu ne lui dis rien !

Je prends une immense inspiration et appuie sur la sonnette. Au bout de quelques secondes, une magnifique femme aux cheveux châtains clairs coupés en carré long nous ouvre. La fin de la quarantaine, à deux ou trois ans de la cinquantaine, elle possède des yeux gris divins accentués par des cils noirs volumineux, une bouche rose fine brillante grâce à un glosse transparent, de petits grains de beauté sur le nez et les joues.

Elle porte une robe violette qui lui moule son corps plein de courbes, et est perchée sur des talons de quinze centimètres. Elle doit atteindre les un mètre quatre vingt facile avec ses talons. Elle est très belle. Je n'ai aucun doute de qui elle est. Malgré quelques différences, ils se ressemblent assez. La mère de Carter. Elle est sublime.

- Bonjour, Madame Bass, dis je terriblement timide.

Je me sens nerveuse de me trouver face à elle. Détend toi, Charlie, tout va bien se passer.

- Charlie, je suppose ? demande t'elle en souriant. J'ai beaucoup entendu parler de toi mais tu es encore plus belle qu'on me l'a décrit.

Et maintenant je rougis. J'ai encore du mal à me dire que je suis belle. D'accord, je ne suis pas vilaine mais je ne suis pas non plus un canon de la beauté. J'accepte le compliment en souriant.

Pour une première rencontre, c'est plutôt encourageant. Cette femme semble être naturellement gentille, certainement pas hypocrite comme ma mère ou celle de Gabriel. Chaque mot est pesé par ce genre de femmes.

- Entre, ma jolie, et appelle moi Clarisse.

- Pour vous, je lui dis en lui tendant le bouquet de lys.

- Oh merci, ce sont mes fleurs préférées ! Merci, Charlie.

Je lui souris. Je n'ai aucun mérite, j'ai harcelé Carter pour savoir ce que je devais amener à sa mère. Au début, il me disait que ce n'était pas nécessaire, mais j'ai insisté en lui faisant un honteux chantage. Pas de renseignement, pas de sexe. Il a craqué au bout de cinq minutes. Ce mec est accro au sexe, et je ne m'en plains absolument pas.

Madame Bass, ou plutôt Clarisse, prend aussi la bouteille de vin qu'elle laisse à l'extérieur pour la rafraîchir. Le vin sera à la bonne température pour le dîner. Clarisse prend mon manteau et me fait signe de la suivre.

Ca y est, je ne peux plus reculer !

Dès que je pénètre dans la maison, je suis envahie par une odeur de cuisine absolument alléchante. J'ai déjà le ventre qui crie famine. J'aurais peut être dû manger un minimum, mais je me suis réservée pour le dîner. Carter m'a spécifié que sa mère préparait toujours beaucoup à manger. J'ai l'impression de sentir une odeur de cannelle. Ce n'est pourtant pas prévu au menu d'un repas de Thanksgiving à moins que le leur soit différent.

La décoration de la maison est éclectique, lumineuse, moderne et familiale. Les couleurs blanches et turquoises dominent sur les murs tandis que le bois beige est la pièce principale des meubles de la maison. Le sol est en carrelage blanc. Putain, ce doit être une galère pour tout nettoyer.

Tout est propre, bien rangé, à sa place. Des cadres photos sont disposés sur un tas de commodes. J'ai hâte de pouvoir voir des photos de Carter quand il était petit, Cam aussi. Nous sommes emmenés dans la salle à manger où est servi l'apéritif. Je reconnais de suite Bruce, le père de Carter, le sosie officielle ( du moins pour ma part ) de Bradley Cooper. Cam est en train de parler à un homme d'à peine moins de trente ans, accompagnée d'une belle rousse du même âge. Elle tient dans ses bras un enfant de quelques mois, tandis qu'un petit garçon se gave de petits toasts.

Je ne vois pas Carter. Il doit se cacher pour se faire désirer. C'est bien son genre d'apparaître au dernier moment.

Dès que Cam me voit, il vient vers moi le sourire aux lèvres.

- Ma belle soeur préférée, lance t'il doucement pour ne pas que la femme de son frère l'entende.

- Tu n'es qu'un faux jeton, Cameron Bass ! je réponds en lui tapant l'épaule. Et je ne suis pas ta belle soeur, ton frère et moi ne sortons pas ensemble, rectifié je.

- Mais bien sûr, rit il.

Cam ricane puis m'embrasse sur la joue pour me dire bonjour. J'adore Cam, il est tellement adorable qu'il est impossible de ne pas l'apprécier. Ce gamin a toujours le sourire aux lèvres malgré tout ce qui peut lui arriver. Selon Carter, il est un peu trop impulsif et dissipé mais je trouve qu'il s'est calmé.

- Allez viens, je vais te présenter à tout le monde !

Il m'entraîne avec lui pour me placer devant son père, son grand frère et sa belle soeur. Clarisse a regagné la cuisine et est aidé par la plus jeune des Bass, la jolie Cassiopée. Bruce, le père de Carter, me sourit lumineusement en me voyant devant lui.

- Charlie, la petite amie de mon fils, ou son amie, on ne sait toujours pas, me taquine Bruce qui vient m'embrasser les deux joues. Je savais qu'on se reverrait très vite !

Je souris mais suis pire que nerveuse avec sa petite taquinerie. J'ai conscience qu'ils me considèrent tous comme la petite amie de Carter, le garçon qui ne veut pas de petite amie étant beaucoup trop pris par sa carrière de basketteur. La belle fille de Bruce vient me saluer et me serrer dans ses bras comme pour m'accueillir dans la famille.

- Alors c'est de toi dont parle sans arrêt Carter, me demande la belle rousse. Je suis Sarah, la femme de Clayton...

- Enchantée, je suis Charlie...

- Un autre C, tu es carrément faite pour cette famille, déclare Clayton en m'embrassant les deux joues.

Encore une fois, je rougis. Ils sont tactiles dans cette famille. Ils m'accueillent tous les bras ouverts alors qu'ils ne savent rien de moi ou très peu. Je n'ai pas l'habitude d'être en présence de personnes aussi gentilles naturellement, qui n'espèrent rien en retour. Si seulement j'avais grandi dans une famille comme ça, j'aurais eu une enfance beaucoup plus heureuse.

Mes géniteurs m'ont répété un million de fois que je n'étais pas assez intéressante pour qu'ils me portent le moindre intérêt. Je leur ai gâché la vie. J'entends cette phrase depuis ma naissance. Ils auraient dû me laisser à ma tante dès sa majorité, je suis certaine qu'elle aurait su élever une enfant de six ans beaucoup mieux qu'ils l'eussent fait. La preuve, elle a été géniale avec moi dès mon emménagement à Raleigh.

Clarisse rejoint son mari, ce dernier l'enlace par les épaules et lui dépose un baiser sur la joue. Ils sont adorables à regarder, leur amour est beau à voir, et je les envie complètement.

- Je suis vraiment heureuse de te rencontrer, Charlie, me répète Clarisse. Carter n'est plus du tout le même depuis qu'il te connaît ! Il m'a même aidé à faire la cuisine ce qui n'est jamais arrivé en l'espace de vingt deux ans, rit elle.

- Je n'ai rien fait... Enfin, ce n'est pas grâce à moi...

- Tu te sous estimes, ma chérie, tu as changé mon fils et je t'en remercie...

Je lui souris.

" Tellement de chance ", je dis tout bas.

- Qu'est ce que tu as dit ? interroge Clarisse en plissant le front.

- Je disais que Carter a beaucoup de chance d'avoir des parents comme vous, je leur confie honnête. Vous êtes si... compréhensifs, gentils, accueillant, parfaits. Mes parents sont carrément vos opposés ! J'aurais adoré vous avoir comme parents, quoique ça aurait fait de Carter mon frère, je serais tombée amoureuse de lui ce qui aurait été dramatique ! Puis, très peu pour moi l'inceste. Enfin, on n'est pas dans Game Of Thrones, ricané je. Ca n'aurait pas été possible, le genre de relation impossible que les adolescentes adorent, sauf que cette fois c'est clairement illégal et...

Je me tais à temps me rendant compte de la stupidité de mes paroles. Je n'en reviens pas d'avoir parlé d'inceste devant les parents de Carter. Je suis ridicule. Pathétiquement ridicule. Clarisse fronce les sourcils puis éclate de rire. J'aimerais m'enfuir en courant jusqu'au Mexique et ne jamais revenir. J'ouvrirais un restaurant de tapas, prendrais un appart en bord de plage et me ferait passer pour quelqu'un de muet. Ca pourrait être une vie sympa.

- Mon fils n'avait pas menti, tu es hilarante, rit elle. Mais ma chérie, tu n'as pas à être nerveuse avec nous, tu es chez toi ici, m'assure t'elle en me prenant dans ses bras.

Bon sang, elle est géniale. J'aurais tout donné pour avoir une mère aussi gentille.

- Carter a aussi beaucoup de chance de t'avoir, ajoute Bruce bienveillant.

Je me sens rougir sans aucune raison. Bruce semble déjà m'accepter comme belle fille. Cette famille est réellement incroyable, aucun d'eux ne jugent, ils accueillent tout le monde comme un des leurs, ils sont naturellement gentils, ce qui est nouveau pour moi, mais pas désagréable.

Clarisse me propose un verre de vin rouge, que j'accepte volontiers. Sarah et Clayton me présentent leurs enfants, Caden et Scout. Drôle de non pour un garçon, me dis je. Ils forment tous les quatre une jolie petite famille. Je fais aussi la connaissance de la dernière de la fatrie Bass, Cassiopée. Ils ont vraiment un problème avec les prénoms en C dans cette famille. Pour me donner du courage, je bois mon verre d'une traite.

Tu m'étonnes que je suis " parfaite " pour eux !

Cassiopée est le portrait craché de sa mère. Tout comme les membres de sa famille, elle est mignonne et je suis sûre que dans quelques années elle sera une magnifique jeune femme. Clayton, Carter et Cam vont devoir surveiller leur petite soeur parce qu'il est certain qu'elle va faire des ravages. Je plains le jeune homme qui essaiera de prendre le coeur de Cassiopée parce qu'il va devoir affronter trois grands frères hyper protecteurs.

.Je suis tellement absorbée par mes pensées que je ne sens pas un corps se coller contre mon dos. J'ai cessé de respirer bien que mon coeur tambourine violemment dans ma poitrine. Mes jambes deviennent du coton, mon bas ventre se réveille, ma peau frissonne. Ce que je ressens n'a pas de définition, ne peut être décrit avec exactitude. C'est unique. Je sais que je ne ressentirai pas cela avec un autre.

Carter est le seul qui provoque en moi des sensations incroyablement intenses et perturbantes, qui n'ont pas d'égales. C'est lui et personne d'autre. Je sens un souffle chaud dans mon cou, qui se rapproche de mon oreille. Ma respiration s'accélère. Je suis à deux doigts de me retourner pour embrasser l'homme qui se tient derrière, l'homme dont je rêve d'être la petite amie, mais la présence de toute la famille Bass me retient. Les effusions en public, très peu pour moi.

- Bonsoir, princesse...

Si au début je détestais qu'il me surnomme de cette manière, aujourd'hui je ne peux plus m'en passer. Carter embrasse mon cou électrisant mon corps de la tête aux pieds. J'ai envie de gémir mais je me retiens, il ne manquerait plus que sa famille me prenne pour une nympho en manque. Il quitte mon dos pour me faire face. Encore une fois, mon souffle se coupe.

Qu'est ce qu'il est beau !

Il s'est coiffé et rasé, a revêtit une chemise blanche, qui font ressortir ses sublimes yeux ambrés verdâtre, et un jean noire qui à mon avis moule ses fesses à la perfection. Il a ajouté un noeud papillon autour du col de sa chemise, ce qui le rend à la fois classe et sexy. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas le remarquer avant. J'ai perdu mon temps à être obnubilée par un mec qui n'en valait pas la peine.

Je ne regrette en rien notre rencontre à Carter et moi, nos moments ensemble, le déroulement de notre relation si on peut la nommer comme telle. Ces derniers mois ont certainement été les plus beaux depuis que j'ai rejoins l'Université de Chapel Hill.

- Tu es magnifique, princesse, me complimente t'il en déposant un baiser sur ma joue.

Je tressaille en sentant sa bouche sur ma peau. J'aimerais tellement qu'elle se pose ailleurs, qu'elle me fasse ressentir ce quelle seule le peut.

- Tu es... très beau... toi aussi, je réponds nerveuse.

- Je sais, plaisante t'il en souriant.

Je lui tape doucement l'épaule, ce qui le fait sourire. D'un coup, il se saisit de mes hanches pour m'attirer contre son torse puis écrase sa bouche sur la mienne.

Alerte, il est en train de m'embrasser à pleine bouche devant toute sa famille !

Je crois que le message est clair. Il est en train de confirmer ou plutôt d'annoncer à tous les membres de sa famille que je suis sa petite amie. Ou alors, il est complètement stupide et a oublié où il était. Ce ne serait pas la première fois.

Carter détache ses lèvres des miennes et me décoche un sourire lumineux et plein d'insolence. J'ose jeter un oeil à sa famille. Evidemment, ils nous regardent tous, un petit sourire complice collé sur les lèvres. Bon et bien, ils ont tous vu le baiser. Génial, belle entrée en matière, Bass le fourbe ! Me voilà encore plus gênée. Qu'il ne vienne pas se plaindre si je pars dans des monologues sans queue ni tête plein de nervosité.

- C'était nécessaire le baiser devant toute ta famille ? je murmure.

- Complètement oui, sourit il. Ils ne poseront pas de questions sur ce que nous sommes l'un pour l'autre maintenant...

- Et qu'est ce que nous sommes ? j'ose demander en le regardant droit dans les yeux.

Il me sourit timidement. Il est sur le point de répondre lorsque son père arrive vers nous, deux verres de vin à la main qu'il nous tend à son fils et moi.

- Pas si amis que ça à ce que nous avons tous vu, nous taquine t'il.

Encore une fois, je sens le rouge me monter aux joues. Je bois une gorgée de vin afin de calmer ma nervosité. Si je continue comme ça, je vais finir pompette avant le début du repas. J'aurais dû avaler un encas avant de venir.

- Je n'invite pas n'importe qui à la maison, Pa, répond Carter en pressant sa main sur ma hanche.

Est ce une façon pour lui de répondre indirectement à ma question ? J'ai compris que je n'étais pas n'importe qui pour lui mais qu'est ce que ça veut réellement dire ? C'est con mais j'ai besoin de l'entendre pour me rassurer. L'esprit d'une femme est complexe à ce qu'il paraît.

- Va faire visiter la maison à Charlie. Au temps qu'elle se familiarise avec toutes les pièces, quelque chose me dit qu'elle reviendra très souvent...

Il me fait un clin d'oeil puis part jouer avec son petit fils. Carter me prend la main pour m'emmener à l'étage. Nos doigts s'entremêlent naturellement, déclenchant en moi une vague de chaleur et de désir. Jamais je ne me passerai de l'effet qu'il produit en moi.

Carter me fait visiter sa maison assez brièvement mais sans jamais lâcher ma main. Evidemment, on ne s'attarde pas dans les différentes pièces de la maison, juste dans sa chambre, qui est la cerise sur le gâteau de cette visite. Je lâche la main de Carter pour admirer la décoration de sa chambre. En faite, elle ressemble plus à un musée qui entrepose tous les trophées et toutes les médailles de Carter tout en ayant gardé une déco de jeune garçon. Elle est totalement différente de celle qu'il possède dans son appartement.

Je me dirige vers ses étagères remplies de ses coupes, médailles et autres récompenses dû à son talent de basketteur. Ses parents doivent être très fiers de lui pour les garder aussi précieusement. Son rêve n'est pas irréalisable, il n'a qu'à regarder toutes ces récompenses pour se dire qu'il a fait le bon choix, qu'il a assez de talent pour y parvenir.

Je prends dans les mains une photo de lui plus jeune. Il doit avoir à peine neuf ou dix ans dessus et il brandit fièrement une coupe. Il a l'air tellement épanoui, le plus heureux des enfants même. Je souris en le voyant aussi content. J'ai de plus en plus envie de le voir jouer, je me demande si il est aussi heureux pendant un match. Je pose la photo et me tourne vers Carter.

Adossé à l'embrassure de la porte, Carter m'observe le regard rempli de désir.

- Toutes ces récompenses m'impressionnent, Bass. Tu n'es peut être pas aussi mauvais au basket que je le croyais, le taquiné je.

- Tu n'es qu'une petite peste, princesse... Je suis le meilleur dans bien des domaines, affirme t'il sûr de lui.

- Ah oui, lesquels ?

Il s'approche de moi d'une démarche féline, de prédateur, et moi je suis clairement sa proie. Il me fait reculer jusqu'au mur, me bloquant en appuyant son corps contre le mien. Il caresse ma hanche et mes cottes du bout des doigts tout en embrassant délicatement mon cou. Il lèche mon oreille me faisant violemment gémir.

- Je suis le meilleur pour te faire jouir, princesse...

Il suce la peau dans mon cou déclenchant une vague de chaleur dans le bas ventre.

- Tu veux que je te montre ?

Hein, quoi ?

Je suis tellement à sa merci que je suis incapable de lui résister. Carter empoigne ma poitrine, pince mes tétons pointus à travers le tissu de ma robe, caresse mon ventre en faisant de petits cercles, puis descends vers mes cuisses. Ma respiration est hachée, coupée. Lorsque sa main rencontre mon sexe par dessus mes collants et mon string, je stoppe sa main.

- Carter, non, soupiré je. On ne peut pas faire ça... Ta famille est en bas... Et je...

Il me mord l'oreille réussissant à me faire taire. Il est déterminé à aller jusqu'au bout puisqu'il faufile sa main sous mon collant. Je suis déjà trempée et Carter grogne en s'en rendant compte. Il entre un doigt si profondément en moi que je pousse un cri de plaisir assez bruyant.

- Si tu ne veux pas que ma famille le sache, il a falloir que tu fasses moins de bruit, princesse, me conseille t'il en riant dans mon cou.

- Tu n'es qu'un abruti, Bass, le réprimandé je en me donnant un léger coup de pied dans la jambe.

- Un abruti que tu adores, réplique t'il en léchant ma lèvre supérieure.

Je me mords les joues pour m'empêcher de crier lorsqu'il enfonce un deuxième doigts en moi. Je balance mes hanches au rythme de ses vas et vient en moi. Qui suis je pour refuser un orgasme de mon beau basketteur ? Il crochète ses doigts afin que son pouce touche mon clitoris et bon sang, c'est incroyable.

- Tu es tellement trempée que ça me fait bander encore plus !

- Carter... Je...

Il me fait taire en s'emparant de ma bouche violemment. Je sens son érection contre moi. J'aimerais le toucher mais je sais qu'il va m'en empêcher en prétextant n'avoir que du temps pour moi. Je ne vais pas m'en plaindre soit dit en passant !

Carter lève une de mes jambes qu'il place sur sa hanche pour pouvoir enfoncer plus profondément ses doigts. Sa langue titille la mienne avant de s'enrouler goulument entre elles. Il accélère le rythme de ses vas et vient tandis que nos gémissements se mêlent. J'arrive pas à croire que nous sommes en train de faire des cochonneries dans sa chambre et que sa famille se trouve à l'étage du dessous. Je n'en peux plus. Je suis sur le point d'exploser.

Carter quitte mes lèvres pour mordre mon cou et le lécher pendant que je suis submergée par un orgasme foudroyant qui me fait fermer les yeux. Ce mec est vraiment magique pour réussir à me faire jouir en moins de cinq minutes et n'importe où. Il connaît mon corps mieux que moi même.

J'ouvre les yeux en sentant son regard sur moi. Je souris et ne résiste pas à l'envie de presser ma bouche sur la sienne.

- Tu me ferais faire n'importe quoi, Bass, lui murmuré je tout sourires.

- Tu n'imagines pas tout ce que je pourrais faire pour toi, princesse, dit il en embrassant tendrement mon front.

Je souris timidement, touchée par sa révélation. Ni Flynn, ni Jared, ne m'ont dit de telles choses et pourtant nous sortions ensemble. Chacun d'eux m'a dit " je t'aime " mais je ne me sentais pas à part. Lorsque je surprends Carter me regarder à ce moment même, j'ai l'impression d'être unique. Bon sang, à quel moment notre relation a dérivé sur quelque chose de sérieux plein de sentiments ?

Je me mets à rire quand je vois mon rouge à lèvres partout autour de sa bouche. Aucun doute possible sur ce qui s'est passé ici.

- Qu'est ce qu'il y a ? demande t'il intrigué par mon rire.

- Tu as du rouge à lèvre partout... J'ai l'impression d'être en face du joker version Heath Ledger dans The Dark Knight, me moqué je, taquine.

- Tu ne t'ai pas vu, princesse, réplique t'il. Tu devrais te regarder dans un miroir parce que tu as l'air d'une folle !

Je me précipite devant le miroir de son armoire pour voir les dégâts de ses baisers. Je pousse un cri d'effroi constatant qu'effectivement je ressemble à une folle. Mon Dieu, je suis affreuse. Carter se poste derrière moi et entoure ma taille de ses bras. J'aime tellement sa douceur avec moi.

- On ne peut pas descendre comme ça, m'affolé je. D'ailleurs, on ne peut pas descendre tout court. C'est complètement grillé qu'on a fait des cochonneries dans ta chambre. Tes parents vont me prendre pour une dépravée, et croire que j'ai une mauvaise influence sur toi.

La Charlie nerveuse est revenue et ce n'est pas bon du tout. Je suis en panique. Qu'est ce que la famille de Carter va penser de moi ?! Je ne réfléchis pas parfois. Carter me retourne vers lui pour que je lui fasse face.

- Arrête de stresser, princesse, personne ne va rien dire, et mes parents t'adorent déjà ! Je vais aller chercher le démaquillant de ma mère et ce sera ni vu ni connu, d'accord ?

J'acquiesce. Il me dépose un baiser sur la joue et se dirige vers la porte de sa chambre. Avant de sortir, il se retourne vers moi et me balance, amusé :

- Essaie quand même d'arranger tes cheveux de folle, on dirait que tu sors d'un asile !

Je lui réponds en levant mon majeur qui le fait exploser de rire. J'aime notre complicité et je ne regrette pas d'avoir accepté l'invitation de Carter. Je vais passer un Thanksgiving normal dans une famille géniale.

Je profite de l'absence de Carter pour arranger mes cheveux et ma tenue. Mon visage est lumineux et reflète l'orgasme que je viens d'avoir. Je souris comme une cruche me sentant heureuse, ce qui n'était pas arrivé depuis très longtemps. Ici, je ne pense plus à mon père et à ses menaces, je me sens libre.

Carter revient dans la chambre et me tend le démaquillant de sa mère. J'arrange les dégâts tandis que Carter m'observe en retrait, les bras croisés sur son torse. C'est dingue mais je sens son désir à travers son regard sur moi. Ce soir, il a prévu de venir à l'appartement. J'en profiterai pour le remercier comme il se doit. Je ne suis pas rassasiée de lui. Je ne pense pas l'être un jour.

Une fois que j'ai éliminé toutes traces de rouge sur mon visage, je me tourne vers Carter en haussant un sourcil.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? quémandé je.

- Parce que tu es belle, répond t'il simplement.

Je souris tandis qu'il se vient m'embrasser délicatement. J'adore la douceur de sa bouche, surtout lorsqu'elle se trouve plus bas. Me voilà à être de nouveau excitée par lui. A vrai dire, il ne m'en faut pas plus. Le baiser est chaste parce que nous savons tout deux que nous ne pourrons pas nous arrêter. Nos corps ont envie l'un de l'autre, ils s'attirent, s'appellent, se réclament.

Carter s'empare de main afin de m'entraîner en dehors de sa chambre. Au milieu des escaliers, il s'arrête et me fait face, un air sérieux sur le visage.

- Pour répondre à ta question de tout à l'heure... sur ce que nous sommes l'un pour l'autre... Je crois que le mot " petite amie " me convient parfaitement, révèle t'il en plantant ses yeux ambrés dans les miens.

- Je croyais que tu n'avais pas le temps pour les petites amies ?

- J'ai changé d'avis, princesse... Alors, si tu es d'accord, je... J'aimerais essayer d'être... Enfin que l'on soit vraiment ensemble, être un couple...

Sa nervosité me fait sourire et me touche aussi. En venant chez lui, c'est exactement ce que je voulais et attendais. Je veux croire qu'entre lui et moi ça peut marcher, qu'il est celui qu'il me faut pour suffire à mon bonheur. Je ne pensais pas que ce serait lui qui ferait le premier pas. A vrai dire, j'étais persuadée que j'allais me prendre un râteau phénoménal parce qu'il n'était pas prêt pour avoir une petite amie. Je suis heureuse de m'être trompée.

J'acquiesce d'un signe de tête ne pouvant pas prononcer le moindre mot. Carter sourit puis se saisit de mes hanches pour m'attirer contre lui tout en m'embrassant avec plus de fermeté. Carter Bass est mon petit ami et rien ne me rend plus joyeuse. J'ai même du mal à réaliser que je ne suis pas dans un rêve. Je souris contre les lèvres de Carter quand je l'entends murmurer les mots " petite amie ".

Aujourd'hui, c'est clair comme de l'eau de roche. Je sais pour quelle raison tout fonctionne aussi bien entre nous. Je suis amoureuse de lui. Peu importe si j'en suis effrayée, je suis prête à vivre pleinement cette relation.

Arrivés en bas des marches, nous croisons le père de Carter qui revient de la cuisine, une bouteille de vin à la main. Il s'arrête devant nous, nous fixe tour à tour en fronçant les sourcils.

- La visite a duré longtemps, lance Bruce plein de sous entendus.

- La maison est grande, réplique Carter en serrant ma main.

- Oui, ce doit être pour ça... Dis moi, Charlie, où est passé ton rouge à lèvres ? me taquine Bruce en ajoutant un clin d'oeil.

Oooh putain de merde ! Il a compris.

Mon Dieu, je sens que ce repas va être très long pour moi...



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Hey 😁

J'espère que le chapitre vous aura plu, j'avais un peu moins d'inspiration... Je suis en train de me demander comment finir cette histoire, en faite j'ai plein d'idées mais je réfléchis à la prolonger un peu. Un roman en 2 parties peut être, je ne sais pas ^^

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N'oubliez pas de voter, commenter et partager sur Fyctia si mon histoire " Au Milieu Des Pistes " vous plaît 😉😘

Bises à toutes 😘😘❤

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