21. Carter

A mon tour.

La démonstration de Charlie m'a impressionné, je le reconnais, mais ce ne sera pas suffisant pour me battre. Je ne compte pas la laisser gagner, je tiens à la récompense que nous avons convenu elle et moi. Cependant, j'ai envie de m'amuser un peu, de la faire espérer. Elle est bien trop confiante de sa réussite aux shoots croyant certainement me battre. Ma pauvre princesse ne sait pas que je suis le joueur le plus adroit de l'état.

Je me place derrière la ligne des trois points, en face du panier, là où je suis le meilleur, puis fais ma routine avant un shoot et tire. Je fais exprès de le rater, tout comme le deuxième pour donner de faux espoirs à Charlie. Elle ne cache pas sa satisfaction puisqu'elle esquisse un sourire.

- Je croyais que tu étais le meilleur mais visiblement on t'a surcoté, se moque t'elle.

- Je dois être rouillé, répliqué je en soulevant les épaules.

Je me saisis du ballon, jette un coup d'oeil à Charlie qui pense déjà à sa victoire, puis tire. Le ballon entre sans toucher l'anneau, un beau switch. Je me tourne vers Charlie, un sourire en coin qui fait disparaître le sien. Elle a compris que j'ai fait exprès de louper mes premiers shoots. Elle n'est clairement pas ravie de s'être fait duper de cette manière. Je crois que ma princesse n'aime pas du tout perdre. Un point en commun avec moi. A sa décharge, je me ferai un plaisir de la consoler.

Mes autres paniers s'enchaînent très vite, je n'en rate pas un seul. Charlie a perdu tout espoir de me battre. Elle est à la fois agacée de perdre mais aussi impressionnée par mon adresse. J'aime bien provoquer ce sentiment chez elle. C'est con mais elle est la seule que j'ai envie d'impressionner, de rendre fière. J'en ai rien à faire des filles qui se sont attroupées dans les gradins pour me regarder shooter. Malheureusement pour elles, je n'ai d'yeux que pour le canon qui me fusille du regard.

Je gagne avec un shoot d'écart. J'aurais pu faire un dix sur dix mais ça n'aurait pas été aussi amusant. Une victoire serrée est plus valorisante qu'une victoire écrasante sans enjeux. Je me dirige vers Charlie le ballon entre les mains, et un sourire carnassier flanqué sur mes lèvres. J'aime gagner et je crois que j'aime encore plus ça en voyant le visage agacé de ma princesse.

- Te voilà complètement à ma merci, princesse, la taquiné je.

- Tu es sûr que c'est avec moi que tu veux jouer à Monsieur Grey parce que je vois cinq filles canons qui rêveraient être à ma place..

Je tourne la tête vers les gradins et remarque en effet que le groupe de filles me matent comme si j'étais un bout de viande. Ok, j'aimais être épier de la sorte il y a encore quelques mois, mais aujourd'hui je ne le supporte plus. Elles voient en moi un physique ou un nom, rien d'autre. Je m'avance un peu plus vers Charlie qui ne me lâche pas du regard.

- Ces filles ne m'intéressent pas.. La seule avec qui je veux jouer à Monsieur Grey possède les plus beaux yeux verts qu'il m'ait été donné de voir et se tient devant moi..

- Et tu penses pouvoir emmener cette fille au pays de l'orgasme ? s'enquiert elle taquine.

- Je suis sûr et certain que je réussirai à t'y emmener au point que tu me supplieras d'y retourner dans la minute qui suit, lui promets je en l'embrassant au coin de ses lèvres.

Charlie tressaille. J'aime la voir perdre le contrôle, son visage est tellement expressif qu'il me fait bander. Je sais qu'elle est anxieuse à l'idée de coucher réellement avec moi. Si j'ai bien compris quelque chose sur elle c'est qu'elle a toujours peur de mal faire, de ne pas être à la hauteur. Je ne sais pas qui lui a fait croire qu'elle n'était pas assez bien mais ce monstre mériterait un bon crochet dans le nez. Cette fille est incroyable telle qu'elle est et je suis prêt à casser la gueule de tous ceux qui lui feront du mal.

Chaque moment que je passe avec elle sont différent. J'ai l'impression de découvrir une nouvelle facette d'elle à chaque fois. Je ne savais pas qu'elle s'y connaissait autant en basket, ni même qu'elle avait appris à jouer. Bon, ce n'était que des shoots mais je l'ai trouvé très adroite et quand elle a parlé en utilisant des termes de basket, je me suis senti à l'étroit dans mon froc. Je ne l'ai jamais autant trouvé aussi sexy qu'à cet instant.

Si on avait été dans un endroit plus intime, je l'aurais prise contre un mur pour la baiser encore et encore. J'ai tellement hâte de rentrer à l'appartement et de l'avoir rien que pour moi. Je n'ai pas bien suivi le match étant trop envahi par mes pensées obscènes envers elle. Je n'ai jamais eu autant envie d'une femme avant elle. Je ne suis même pas certain de durer assez longtemps tant elle m'excite depuis des semaines.

Cam sort enfin des vestiaires. Il a toujours été long sur la douche, une vraie diva. Pour le peu que je l'ai vu jouer, je l'ai trouvé très bon. Il est meilleur qu'en fin d'année, et je suis sûr qu'il le sera encore plus dans quelques mois. Pendant le match, j'ai cru qu'il allait perdre son sang froid à cause des provocations d'un joueur adverse, mais il a su prendre sur lui en lui répondant uniquement sur le terrain, en marquant.

Je trouve dommage qu'il doive lui aussi suivre un cursus universitaire. Je comprends que ma mère veuille qu'il obtienne un diplôme, seulement Cam est fait pour le basket. Il pourrait carrément être recruter en NBA dès la fin du lycée. Quatre années d'études est une perte de temps pour lui, pour le talent qu'il possède. Il arrivera même pas en troisième année avant de se recruter par une équipe de NBA, j'en fais le pari.

La moitié des pom pom girls ont les yeux rivés sur Cam. Je suis sûr qu'elles sont toutes folles de lui, même la conne qui l'a trompé et qui doit regretter l'avoir perdu. J'ai l'impression de me revoir à son âge. Cam est une nouvelle version de moi, mais 2.0. Il est meilleur que moi à son âge, beaucoup plus séducteur et son succès auprès des filles est supérieur au mien. A l'Université, il fera un malheur avec les étudiantes mais aussi en tant que sportif.

Cam fait un signe à une petite blonde qui rougit instantanément.

- Ton frère a un sacré succès avec les filles, remarque Charlie amusée.

Cette fois, il fait un clin d'oeil à une rousse aux formes généreuses.

- Un vrai tombeur, ricané je.

- Il me rappelle quelqu'un..

- Princesse, je te l'ai déjà dit, je n'ai d'yeux que pour une étudiante aux cheveux auburn et aux sublimes yeux verts !

Charlie secoue la tête et roule des yeux ne croyant pas un traite mot de ce que j'affirme. Ce soir, elle verra que je ne mens pas. Je serai tout à elle.

Cam s'avance vers nous le sourire aux lèvres. Il est heureux que Charlie soit là. Leur complicité me gonfle et je ne parle pas du petit manège de mon frère pendant le match. Les voir rire ensemble dans un couloir du lycée m'a profondément énervé. Je crois que je n'aime pas voir ma princesse avec un autre homme, même mon petit frère. Déjà que ce crétin de footballeur, Hale, lui tourne autour, hors de question que mon frère s'y mette aussi.

Je suis devenu légèrement possessif avec elle, allez savoir pourquoi ! Peut être que la jalousie s'installe entre nous. Je ne suis pas con, je l'ai vu piquer un far quand elle a entendu ces filles vanter mes exploits sexuels. Je me suis fais dragué devant ses yeux, et elle a complètement détestée. Ses reproches sans le couloir m'ont fait plus que plaisir. Je suis entré dans le jeu de ces filles dans le seul but de la faire enrager. Si elle savait que je ne vois qu'elle depuis des semaines, elle ne ressentirait pas une seule once de jalousie.

- Qu'est ce que tu as pensé du match, Cart ? me demande Cam soucieux de mon avis.

- C'était un bon match, intéressant, tendu comme tout basketteur aime ! Toi et ton équipe êtes meilleurs, mais certaines techniques sont encore mal exécutées... Puis tu es encore un peu lent en défense. Tu dois revenir plus vite !

Cam baisse la tête accusant la critique.

- Je suis sûr que ce sera mieux la prochaine fois, j'ajoute pour l'encourager.

J'ai été un peu dur avec lui, seulement je tiens à ce qu'il progresse encore plus, qu'il ne se repose pas sur ses acquis. Je veux qu'il réussisse, qu'il réalise son rêve, et je l'aiderai toujours pour qu'il y parvienne. Cam fait un peu la moue. Il adore les compliments, que tout le monde dise combien il est fort, alors que moi je lui fasse un peu de reproche, il n'apprécie pas tellement. Décidemment, je me comporte toujours comme un abruti avec lui.

- Tu as été très bon, Cam, intervient Charlie. Je ne suis pas déçue d'être venue te voir, tu n'avais pas menti sur ton talent inné de basketteur, plaisante t'elle.

Le visage de mon frère s'illumine. Bien que Charlie ait plaisanté à moitié, il a compris qu'elle était sérieuse, qu'elle le trouve réellement doué. Elle n'a pas hésité à le dire pendant le match. Si moi j'ai eu du mal à me concentrer, Charlie n'en a pas perdue une miette.

- Enfin une qui voit toute l'étendue de mon incroyable talent ! lance t'il en ricanant.

- Carter est sûrement jaloux de toi, assure t'elle en riant. Tu es meilleur que lui au basket, tu es carrément plus gentil, plus drôle, et plus beau aussi !

Je grince des dents agacé par ce qu'elle vient de dire. Elle ne le pense pas sérieusement ? Elle cherche à me rendre jaloux de mon propre frère ? Parce que si c'est ce qu'elle veut, eh bien ça marche excellemment bien. Cam se poste à côté d'elle et place sa main autour d'elle, sur son épaule.

- Tu as raison, Charlie. Tu devrais sortir avec moi !

Alors là c'est le pompon ! Ils se foutent de moi tous les deux. Sa copine ? Et puis quoi encore ? Jamais elle ne deviendra sa copine, la mienne je peux l'envisager mais pas celle de mon frère. Je viens réellement de dire que j'envisageais d'avoir une petite amie ? Je prends Charlie par la main et l'attire contre moi provoquant l'hilarité de Cam. Je sens ma Princesse sourire contre mon torse. Mon sursaut de jalousie n'a pas l'air de lui déplaire.

- Pour de simples amis, tu as une réaction très étrange... On pourrait croire qu'elle t'intéresse vraiment, me taquine Cam.

- Oh la ferme, Cam, grogné je.

- Quoi ? Je dis seulement la vérité.. La tension sexuelle entre vous est aussi palpable que celle entre Jamie et Claire dans Outlander ! Vous devriez passer à l'acte ou vous allez devenir dingues..

- On couche déjà ensemble, balancé je sans réfléchir.

Charlie laisse échapper un cri d'effroi, se détache de moi puis me fusille du regard. Elle n'est clairement pas ravie que je vienne de déballer ce que nous faisons elle et moi surtout que c'est un demi mensonge. Nous n'avons pas encore couché ensemble. Cam se retient de rire. Il sait qu'il a eu raison depuis le début. Il chuchote quelques mots à l'oreille de Charlie qui sourit et rougit en même temps, puis il s'éloigne un peu de nous.

- Tu devrais faire attention parce que sexfriends ou plus, elle est très courtisée ta princesse ! révèle Cam avant de rejoindre les gars de son équipe.

Je fulmine. A voir le visage de Charlie, je ne suis pas le seul. Elle a croisé ses bras sur sa poitrine avantageuse et fronce les sourcils montrant son énervement. J'aime tellement cette expression sur son visage, elle si sexy. Une minute ? Mon frère vient bien de sous entendre qu'elle se faisait draguer ? A quel moment elle s'est faite draguée sans que je ne vois rien ? Putain, dans le couloir du lycée évidemment. Un de ces petits cons de joueurs en a certainement profité pour essayer de la mettre dans son lit. A cet âge, ils ne pensent qu'à tremper leur petit biscuit dont les bourses sont pleines.

- Alors comme ça tu t'es faite courtiser par un coéquipier de Cam ? je demande haussant un sourcil.

- Alors comme ça tu déballes à ton frère qu'on couche ensemble ? réplique t'elle tranchante. Ote moi d'un doute, tu l'as dit parce que tu avais besoin de lui prouver que tu n'avais aucun sentiment pour moi, ou parce que tu étais jaloux de ton frère ?

- Ja.. Jaloux de mon... mon frère ? bredouillé je comme un puceau de quatorze ans.

Charlie me regarde les yeux rieurs. Elle a envie de rire, je le sais. Elle s'est foutue de moi. Elle s'en tape que je dise à mon frère qu'on couche ensemble, elle retient seulement ma jalousie envers lui. Elle ne le trouve pas plus séduisant que moi, elle a joué avec moi. Elle ne paye rien pour attendre. Je me saisis d'elle en la prenant par les hanches, et l'attirant contre mon torse. Je me fous de savoir où nous sommes, si mon frère ou mon père nous observe, je tiens à lui montrer qui a les règles du jeu en mains.

Charlie se met à frissonner, la peau de son cou s'est hérissée, son coeur tambourine dans sa poitrine, contre la mienne. Je colle ma bouche contre son oreille, soufflant dessus et lui provoquant un gémissement à peine inaudible.

- Mon frère ne te fera jamais autant d'effet que je t'en fais, princesse, lui murmuré je en embrassant son oreille.

Je balade mes lèvres dans son cou que j'embrasse, mordille et suçote légèrement, laissant ma marque pour que tous ces abrutis comprennent qu'elle n'est pas libre. Je relève ma tête de son cou pour m'approcher de son visage, de ses lèvres plus précisément. Je ne sais pas comment elle s'y est prise mais sa bouche ne cesse de m'attirer. J'ai envie de mourir sur elles à chaque fois que mes yeux se posent sur ses deux pétales de roses. Me voilà à parler comme un canard accro à sa copine.

Putain, je suis en train de perdre les pédales !

Au moment où je ne suis qu'à quelques millimètres de ma damnation, Charlie se détache de moi en souriant. Cette fille me tuera, me brulera vif, c'est certain.

- C'est bien ce que je disais, tu étais jaloux, assure t'elle amusée.

Je suis sur le point de répliquer quand mon père débarque à notre hauteur, lui aussi le sourire aux lèvres. Il a assisté à ma petite scène de drague envers Charlie. Il n'est pas dupe, il a compris dès l'instant où je lui ai présenté Charlie que nous étions plus que des amis. Evidemment, j'ai commencé à la présenter comme étant ma petite amie uniquement pour la mettre mal à l'aise, pour la taquiner. Je savais qu'elle allait intervenir, qu'elle me couperait dans mon élan.

Pour être tout à fait honnête, je n'aurais pas pu finir par ma phrase par " ma petite amie ". Ce n'est pas mon genre, quoique je ne suis plus vraiment le même depuis quelques semaines, depuis que je la connais. Est ce que ça me poserait un réel problème de l'avoir comme petite amie ? Je n'en suis plus si sûr.

- Les enfants, il est temps pour moi de rentrer, annonce mon père venant de nous rejoindre.

- Tu ne ramènes pas Cam ? je demande en remarquant mon frère sur le départ en compagnie de ses coéquipiers.

- Non, je l'ai autorisé à sortir fêter la victoire... Il fait des efforts depuis quelques jours alors je tiens à le récompenser, puis il a besoin de se changer les idées à cause de ce qui s'est passé...

J'acquiesce. Cam fait des efforts en cours, à la maison, au basket, il mérite de décompresser un peu surtout après la trahison de son ex et son meilleur pote. Je crois qu'à sa place je deviendrai fou si Nash, Jensen ou Jay couchaient avec Charlie. Je ne le supporterai pas. D'accord, je n'ai aucun droit sur elle, seulement je n'aimerais pas la voir batifoler avec un de mes potes.

De plus, Cam a pris cher à cause de Duke et de leur fausse proposition. Je crois que mon petit frère a besoin de se changer les idées et de repartir sur de bonnes bases. L'université de Chapel Hill est parfaite pour lui, il sera brillant et le meilleur joueur des Tar Heels que l'équipe aura connu. Je n'ai aucune crainte pour son avenir.

- Vous n'avez plus de nouvelles de Duke ? je questionne, intrigué.

- Non. Ton frère s'est fait à l'idée de ne pas jouer pour les Blue Devils. Il s'est mis en tête de battre tout tes records et il est plutôt bien parti, me taquine mon père.

- Il a encore du chemin à faire, grincé je.

Charlie s'excuse un instant recevant un appel téléphonique de je ne sais qui. Je la suis du regard en m'attardant sur ses fesses moulées dans son pantalon taille haute paper bag. Putain, je suis à l'étroit dans le mien.

- Petite amie alors ? Interroge mon père tout sourires.

- Non, nous sommes amis.. Tu sais bien que je ne suis pas pour les petites amies avant d'avoir réussi à être drafté, lui rappelé je.

- Oh je t'en prie, fiston, ne passe pas à côté d'une belle histoire, soupire mon père. Charlie a l'air géniale et tellement authentique ! Elle est naturelle et tu la regardes comme si tu voulais la manger, ça ne trompe pas.. Ton désir de devenir pro me rend très fier, et je sais que tu y parviendras, mais le fait que tu aies une vie privée me rendrait encore plus fier.. Tu sais, fiston, il n'y a rien de plus important que de trouver la personne avec qui on partagera sa vie.. Le boulot ne dure qu'un temps surtout pour un sportif pro, pas le reste.

Je sais très bien où il veut en venir. Il me conseille de donner une chance à Charlie, de faire d'elle ma petite amie. Sans ma mère, il n'aurait jamais pu supporter sa blessure dû à son accident. Leur amour est beau à voir mais il est rare. Je ne sais pas si j'ai une place pour Charlie et dans l'optique où je lui en laisse une, est ce qu'elle accepterait d'être avec moi ? J'en doute. Elle a beau dire qu'elle ne ressent plus rien pour Sheffield, je ne peux m'empêcher de m'en inquiéter.

- Laisse une chance à cette fille, Carter ou tu risques de le regretter si tu la perds, me conseille t'il.

Je regarde Charlie en me demandant ce que je ressentirais de ne plus la voir, la toucher, l'embrasser. Je ne peux l'imaginer. Je crois que je deviendrais fou. Putain, je suis dans de beaux draps ! Lorsque je couche avec une fille, je n'éprouve rien de plus qu'un désir sexuel. Mais avec Charlie, tout est différent et décuplé. Le pire dans tout ça c'est que nous n'avons même pas couché ensemble. Elle m'a mis à terre avant même de m'offrir son corps entier. J'ai envie d'en savoir plus sur elle.

Je n'ai pas le temps de répondre à mon père puisque Charlie revient. L'air peiné sur son visage m'inquiète. J'espère qu'elle n'a rien appris de grave.

- Ça ne va pas ? ne puis je m'empêcher de demander.

- Si si, enfin rien de très important..

Elle force un sourire pour tenter de me rassurer mais je vois bien qu'elle est déçue. Putain ! Je déteste la voir aussi peinée.

- Charlie, insisté je.

- C'est rien, vraiment. Mon oncle et ma tante devaient passer Thanksgiving chez moi, dans mon appartement. J'avais prévu de cuisinier en bonne maîtresse de maison parfaite, j'ai même déjà acheté la moitié des ingrédients, mais ma tante vient de m'appeler pour me dire qu'ils allaient en Californie dans la famille de mon oncle.. C'est stupide, je veux dire il y a plus grave dans la vie, mais je me sens..

Elle ne finit par sa phrase, mais je comprends immédiatement quel mot elle aurait choisi. Abandonnée. Encore une fois, elle se sent abandonnée par sa famille. Je suis sûre qu'elle leur a dit que c'était rien, qu'elle ne leur en voulait pas pour ne pas les contrarier. Ca me rend dingue qu'elle sacrifie son bonheur pour faire plaisir aux autres. Il est temps qu'elle pense enfin à elle avant tout.

- Viens à la maison, je propose sans réfléchir.

- Quoi ? Non, je..

- Il a raison, Charlie. Ma femme cuisine toujours pour un régiment entier et elle serait ravie d'accueillir la petite.. Enfin, l'amie de son fils..

Charlie rougit, ce qui me fait sourire.

- Je.. Euh..

- Elle viendra, je conclus sans lui laisser le choix.

Mon père ricane tandis que je me rends compte dans quoi je me suis embarqué. Dès que ma mère va savoir que j'ai invité Charlie pour Thanksgiving, elle va vouloir tout connaître de ma princesse, elle va me harceler. Le pire, c'est que je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir lui dire. Il est hors de question qu'elle sache comment notre histoire a commencé, ni ce que nous faisons réellement Charlie et moi. Putain, je suis dans de beaux draps !

- Parfait ! s'enthousiaste mon père. Il est temps pour moi de rentrer.. J'ai été ravi de te rencontrer, Charlie.

Mon père embrasse les joues de Charlie qui glousse.

- Moi aussi, Monsieur Bass.. enfin... Bruce ! répond t'elle.

Il sourit. Il apprécie Charlie, elle l'a fait rire avec sa comparaison pleine d'humour sur lui et Bradley Cooper. Evidemment, j'avais prévenu mon père que Charlie était très loquace et insensée quand elle était nerveuse, qu'en gros elle débitait n'importe quoi pour faire sortir sa nervosité. Mon père n'a jamais aimé les filles coincées, ou trop parfaites. Charlie n'est pas comme ça, elle est amusante et intelligente, deux qualités que mon père idolâtre.

- J'ai hâte que ma femme te rencontre, je suis persuadé que tu vas lui plaire, affirme t'il sûr de lui. Votre amitié est très... intéressante ! Amie ou plus, je suis impatient de te revoir, Charlie, ajoute t'il en souriant.

Je ricane. Il n'est vraiment pas dupe. Les joues de Charlie s'empourprent. Elle a compris que mon père ne croyait pas à cette histoire d'amitié. En même qui croirait à cette mascarade en nous ayant vu flirter en plein milieu du terrain ? Il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu'on baise ensemble, que je rêve de la culbuter à chaque fois que mes yeux se posent sur elle. J'en deviens dingue.

- A bientôt papa, je dis en lui serrant la main.

- A bientôt fils, essaie de venir plus souvent, ta mère et ta soeur aimeraient te voir !

- Promis.

- Je leur expliquerai que tu es très occupé avec une jolie petite brune ! lance t'il accompagné d'un clin d'oeil pour Charlie.

Cette dernière baisse la tête rouge comme une pivoine. Mon père adore la mettre mal à l'aise, tant qu'il ne saura pas ce qu'il se passe réellement entre nous, il ne lâchera pas l'affaire. Il nous fait un signe de main en partant. J'ai de la chance d'avoir un père comme lui. Il est génial, compréhensif, autoritaire quand c'est necessaire, il encourage ses enfants dans chacun de leur projet. Il est extraordinaire et j'espère qu'il sera fier de moi lorsque je deviendrai pro.

A chaque fois qu'il vient voir un match de basket, je culpabilise qu'il n'ait pu réaliser son rêve de devenir pro. J'ai peur qu'il le regrette à chaque fois. Il ne vit pas son rêve perdu à travers Cam ou moi, il est derrière nous à nous encourager, mais il n'en devient pas obsessionnel. Tout ce qu'il souhaite c'est que nous réussissions. Il est formidable. J'aurais aimé que Charlie puisse avoir un père aussi aimant que le mien.

- Ton père est persuadé que je suis ta petite amie, souffle t'elle comme si c'était la pire chose au monde.

- Ce serait si horrible que ça ? répliqué je agacé.

- Non, bien sûr que non.. Etre ta petite amie doit être génial, genre valorisant et tout. Soyons réalistes, tu es canon, toutes les filles bavent quand tu es dans les parages.. Puis, tu es quelqu'un de bien, de confiance, tu es doué avec ta bouche et tes mains.. ( je souris comme un abruti depuis qu'elle a dit qu'elle me trouvait canon). C'est juste que ton père doit me prendre pour une schyzo ou une folle. Je l'ai quand même comparé à Bradley Cooper et sous entendu qu'il était sexy.. Puis, c'est nouveau pour moi.. Ca me rend nerveuse et tout ça c'est de ta faute, m'accuse t'elle en pointant son index sur mon torse.

Je ricane. Je ne comprends pas très bien ce qui se passe dans sa tête, mais je retiens deux choses ; qu'elle me trouve canon et qu'être ma petite amie la rendrait plutôt fière. Elle ne s'arrête pas à mon physique et je dois dire que cela change tout pour moi. Charlie m'apprécie pour ce que je suis et ça me fait ressentir une sensation étrange autour de mon coeur.

- Je plaide coupable, avoué je tout sourires.

- Enfin tu le reconnais !

Je souris. Sans aucun contrôle sur mes envies, je prends Charlie par les hanches, l'attire contre mon torse puis presse mes lèvres sur les siennes. J'en ai rien à faire d'être en plein milieu du terrain de basket, qu'on puisse nous voir ou nous siffler. J'ai seulement envie de profiter du délicieux goût de la bouche de ma princesse. Elle me rend chacun de mes baisers et quand nos langues entrent en jeu j'ai l'impression de voir des étoiles. Aucune femme ne pourra me faire ressentir autant d'électricité que Charlie.

Elle se détache de mes lèvres en souriant.

- Un petit avant goût pour ce soir ? interroge t'elle taquine.

- Ce sera un million de fois mieux ce soir, rétorqué je en lui faisant un clin d'oeil.

Elle lève les yeux au ciel tout en esquissant un beau sourire. Son regard se perd sur les gradins, là où les cinq filles m'observaient avidement. Ces dernières se sont levées, quittant les gradins en fusillant Charlie du regard. Elles n'ont pas appréciées notre petit échange de salive.

- Tu viens de faire cinq filles malheureuses, se moque Charlie.

- Rien à faire tant que celle qui compte est heureuse..

Putain, qu'est ce qui m'arrive ?! Je ne viens quand même pas de sortir une telle connerie ?! Je suis fini.

Charlie ne répond pas. Je crois qu'elle est autant choquée par ce que je viens de dire. Peu importe, j'assume. J'en ai rien à faire de ces pimbêches qui me matent en espérant finir dans mon lit. Certaines sont peut être des filles bien, mais elles ne m'intéressent pas. Charlie est la seule qui m'importe, que je désire à un point que j'en deviens dingue.

Je la prends par la main sans qu'elle oppose de résistance. C'est naturel d'entremêler nos doigts et ça ne me déplaît absolument pas.

- Allez viens chérie, on a rendez vous dans une contrée lointaine et féérique je te rappelle ! plaisanté je en la faisant tourner sur elle même.

Elle sourit et se met à glousser comme une petite fille. Elle en est encore plus attirante, un petit côté innocent derrière un caractère de feu.

- Avant d'aller dans cet contrée lointaine et féerique, on a un dîner à partager, me rappelle t'elle.

- On ne peut pas sauter cette partie pour passer directement au dessert croustillant ? proposé je.

Elle secoue la tête.

- Non, je veux que tu goûtes à la meilleure nourriture de cet état ! Tes burgers de Durham ne sont que du pipi de chat à côté !

- Impossible !

- Tu verras..

- J'ai hâte que ce dîner se termine, que l'on retrouve dans mon lit, nos peaux en sueurs, nos souffles saccadés, nos corps unis l'un dans l'autre et que tu finisses par hurler mon nom dans un orgasme dévastateur..

Elle se mord la lèvre signe qu'elle est très excitée par ce que je viens de lui dire. Je compte bien la faire grimper au rideau, qu'elle soit ravagée par un orgasme de malade qui fera passer nos préliminaires pour de la camelote. Je veux sentir sa chatte se contracter autour de ma queue, voir sa vue se troubler et son corps trembler à cause des spasmes de plaisir qui la submergera. Et, je veux qu'elle crie de plaisir mon nom encore et encore, si fort qu'elle en réveille tout l'immeuble. Bordel, je suis encore plus excité qu'elle. J'ai un besoin fou de me perdre en elle, de parsemer son corps de baisers, de la toucher, de me nourir de son goût étrangement sucré. J'ai envie d'elle à en crever.

- Sans oublier que j'ai une récompense qui m'attend puisque j'ai gagné le concours de shoots, lui rappelé je.

- Seulement parce que je n'étais pas en forme, rétorque t'elle pleine de mauvaise foi.

- Assume ta défaite, princesse. Je suis le meilleur, personne ne peut me battre !

- Non mais quel prétentieux !

- Réaliste, princesse, rectifie t'il.

Elle glousse en secouant la tête. Je sais qu'elle ne pense pas vraiment ce qu'elle vient de dire. J'ai vu son admiration quand j'ai marqué tous ces paniers. J'aimerais qu'elle vienne me voir jouer un match. Je veux encore voir cette lueur d'admiration dans ses yeux quand je marque un panier. Bon sang, j'en viens même à désirer qu'elle soit fière de moi.

J'entraîne Charlie vers le parking en ayant une envie absurde; celle d'avoir Charlie Walmont comme petite amie.

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