13. Carter

- Allez, Carter, viens ! Je te jure que ça va être cool, me promet Jay.

Ça fait une heure qu'il tente de me convaincre d'aller au tournoi de beer pong organisé par notre fraternité et la sororité des Gamma. Je n'en ai foutrement pas envie. Je ne suis pas parti de la maison des Alpha Oméga pour y retourner au bout d'une semaine. Ces soirées ne m'amusent plus, ces mecs de la fraternité non plus. J'ai mieux à faire que de passer mon temps à picoler avec des trous du cul.

- Non, merci.

Je suis catégorique. Jay souffle d'agacement. Depuis deux semaines, je ne suis motivé à rien. Tout m'ennuie. J'ai dit non à toutes les sorties que m'a proposé Jay. Je n'avais aucune envie de faire la fête surtout avec les problèmes que notre famille a accumulé ces derniers temps. Le garage de mon père ne fonctionne plus aussi bien qu'il y a dix ans. Un promoteur immobilier fait pression sur lui pour racheter le garage ou plutôt le terrain. Il veut raser l'affaire de mon père pour construire un centre commercial de luxe.

Mon père refuse à chaque fois. Il s'est séparé d'un employé pour économiser et payer son prêt à la banque. Il ne tiendra pas longtemps comme ça. De plus, je ne peux pas lui venir en aide aussi souvent qu'il voudrait. Mon père tient à son garage comme si il s'agissait de son cinquième enfant. C'est grâce à cette affaire qu'il a pu surmonter sa blessure au genou, qu'il s'est fait à l'idée de ne jamais pouvoir être joueur professionnel de basket. Si il perd son garage, j'ai peur qu'il finisse par déprimer. Il ne peut pas rester sans rien faire.

J'ai enchainé les services au Starbucks pour pouvoir lui donner l'argent que je gagnerai à la fin du mois. La bourse que me verse l'université est suffisante pour payer mon loyer et mes loisirs. J'ai mûrement réfléchi avant d'accepter d'emménager avec Nash dans un appartement se situant pas loin de la fac. Jay m'avait proposé une colocation avec les gars de l'équipe mais très peu pour moi. Je ne supporte pas la moitié des gars de l'équipe alors vivre avec eux c'est juste impossible. Bref, quoiqu'il en soit, je n'ai pas eu une seule seconde pour moi en deux semaines.

- Bouge un peu, Carter, me conseille t'il. Décompresse, cette soirée est parfaite pour oublier ce qui s'est passé avec ta famille ! Tes frères gèrent au garage, ta mère aussi alors pense un peu à toi.. Tu es à l'ouest même aux entraînements.. Le premier match a été catastrophique parce que tu te laisses bouffer par tes problèmes alors tu vas me faire le plaisir de prendre du temps pour toi !

- Et en quoi aller à cette soirée va me permettre d'arranger mes problèmes ?

- Pas les arranger mais au moins tu te videras la tête, rétorque t'il convaincu. Le Coach Vince se demande si il ne devrait pas laisser jouer Sheffield à ta place.. C'est ce que tu veux ?

- Non.. Bordel, non. Mais encore une fois, aller à cette soirée ne va rien arranger du tout !

- Ca te fera du bien, j'en suis persuadé.. Tu trimes depuis des semaines, tu as le droit à une pause !

- Jay, j'apprécie que tu t'inquiètes pour moi mais je n'ai pas envie de sortir...

- Mec, je ne partirai pas d'ici sans toi, me prévient il déterminé. C'est notre dernière année à la fac. L'année prochaine, on jouera peut être dans des équipes adverses qui feront de nous des ennemis ! On a pas le droit de ne pas profiter de notre dernière année, c'est un putain de péché, mec !

- T'es complètement malade, ricané je.  Vraiment, Jay, j'suis trop mort pour une soirée de fraternité. Rien de ce que tu me diras pourra me faire changer d'avis...

- Ah oui, vraiment ? me défit il. Je n'ai pas encore sorti l'argument ultime..

- Qui est ?

Il sourit puis prend son temps avant de répondre. Il sait qu'il a éveillé ma curiosité alors il met un peu de suspense se croyant intelligent. Putain, je déteste quand il fait ça !

- Charlie sera présente, annonce t'il sur un ton nonchalant.

Merde, c'est un argument de taille.

- Il paraît qu'elle a passé l'après midi avec Ryan Hale, ajoute t'il. Il sera là ce soir, avec elle, et si ils sont aussi proches qu'on le dit, ta princesse va te filer entre les doigts...

Ah ça jamais !

Cette fois, je n'ai plus rien à dire. Cette nouvelle ne me plaît pas du tout. Je savais que Ryan Hale tournait autour de ma princesse, mais je pensais qu'il avait abandonné. J'ai fait en sorte que tout le campus sache que Charlie Walmont était chasse gardée, qu'elle était à moi, pour qu'aucun mec n'ose la draguer. Apparemment, Hale n'a pas reçu le message. Je déteste qu'il se permette d'approcher Charlie. Déjà que je dois supporter le fait qu'elle ait des sentiments pour Sheffield, il est hors de question qu'un crétin de footballeur me la vole.

- Ok, je viens.

Jay ricane ayant compris qu'il a marqué des points en évoquant Charlie. J'ai beau prétendre le contraire, Jay n'est pas dupe. Il sait que je ne suis pas du tout insensible à elle. Le rencard que nous avons partagé elle et moi était génial et je ne parle même pas de son baiser, enfin de mon baiser. J'ai jamais rien ressenti d'aussi grandiose. Ma queue était tellement dure qu'elle en devenait douloureuse, quant à mes couilles, elles ont viré au bleu. Cette fille a un effet monstre dans mon caleçon. J'ai envie d'elle à en crever. Je me contenterai pas d'une seule fois avec elle.

J'ai détesté devoir mettre un terme à notre rencard. C'était loin d'être fini pour moi, je voulais l'emmener dans mon endroit préféré de Durham, mais l'appel de mon père a tout gâché. Encore une fois, mon petit frère Cameron a fait des siennes. Il a fait le mur pour se rendre à une soirée organisée par ces enfoirés de Duke. Ils l'ont fait boire comme un trou la veille d'un match important uniquement pour qu'il ne puisse par impressionner les recruteurs des Tar Heels de la Caroline du Nord. Mon père et moi sommes allés le chercher. Cam a pris une fumée par notre père, il est privé de sortie pendant un mois.

Quant à moi, je suis retourné voir ces enfoirés de Duke pour leur dire le fond de ma pensée. Jamais ils ne recruteront Cam et ils ne réussiront pas à foutre en l'air la carrière de mon frère. Cam sera un joueur exceptionnel, meilleur que moi. Il battra tous les records et j'espère qu'un jour nous jouera l'un contre l'autre ou alors dans la même équipe. Au moins, le coup bas de Duke aura ouvert les yeux de mon frère sur leurs réelles intentions. Il a compris que leur proposition n'était pas sincère, qu'ils ne comptaient pas le faire signer l'année prochaine.

Le coach des Devils est un vrai connard. Il l'a encore mauvaise que j'ai refusé de jouer pour eux à la fin de mes années lycée. Les Tar Heels m'ont fait une meilleure proposition. Je savais qu'en seulement quelques mois, j'étais assuré de devenir le meneur principal de l'équipe. Le Coach de Duke m'a dans le pif depuis cette histoire. Il cherche à tout prix à me nuire. L'année dernière, c'est lui qui a demandé à son toutou, Reece Jefferson, de me provoquer pour que je perde mon sang froid. Il a réussi ce con. Mais il ne m'aura pas une seconde fois. J'ai hâte de jouer contre eux et de leur mettre la misère.

Je demande à Jay de m'attendre le temps que je prenne une douche et me change. La fête a dû déjà démarrer mais ce n'est pas important. Dès l'instant où je poserai un pied dans mon ancienne demeure de la fraternité, je retrouverai ma princesse et peu importe si elle est en compagnie de cet abruti de Hale. Je regrette de ne pas l'avoir contacté ces deux dernières semaines, mais à vrai dire je n'ai vraiment pas eu le temps. Les problèmes avec ma famille m'ont pris la tête. J'aurais pu lui envoyer un message, seulement je ne savais pas quoi lui dire pour justifier mon silence. J'espère qu'elle me pardonnera. Il le faut sinon tout tombera à l'eau.

Une demi heure plus tard, Jay et moi arrivons au tournoi de beer pong. Dès que nous pénétrons dans la maison de nos frères, nous sommes happée par une odeur de bière bon marché affreuse et de transpiration. Ca sent le fauve quoique des notes de parfum flottent dans l'air. Le salon a été complètement transformé. Les deux canapés, l'immense télé plasma et plusieurs meubles ont disparu laissant place à cinq tables disposées un peu partout. Deux équipes s'affrontent à chaque table alors que d'autres attendent patiemment de jouer. Je ne pensais pas qu'autant d'étudiants allaient répondre présent à ce tournoi.

- Putain le monde, je lâche presque oppressé par tout ces gens.

- Le gagnant remporte 200 dollars alors ça attire..

200 dollars pour un jeu, c'est n'importe quoi ! Les Alpha et les Gamma ont de l'argent à jeter par la fenêtre. Sheffield est là en compagnie de sa copine du moment, Freya. Elle le colle comme une moule à son rocher, ce qui a l'air d'agacer son abruti. Je suis certain qu'il va la lourder dans les jours qui viennent. Il est déjà en train de chercher sa prochaine proie. A mon avis, la Gamma qu'il a choisi comme filleule est la prochaine sur sa liste. Il jette plusieurs fois un oeil vers elle, un petite brune aux yeux marrons assez bien foutu, Lola il me semble. Freya ne voit absolument rien. Il l'embrasse sur la joue comme si de rien n'était.

Quel enfoiré !

Je cherche ma princesse du regard mais ne la trouve pas. Jay m'avait pourtant dit qu'elle était ici. Il ne m'aurait pas menti dans le seul but de me faire venir. Même venant de lui c'est mesquin. Sur la liste des participants, je me rends compte que Charlie est inscrite et qu'elle fait équipe avec ce crétin de footballeur. Ils ont gagné deux parties avec un large écart à chaque fois. C'est drôle mais je ne vois pas ma princesse en championne de beer pong, son coéquipier a dû faire tout le boulot à sa place.

- Charlie n'est pas là ? interroge Jay en me tendant un verre de bière.

C'est le seul que je boirai ce soir. Je ne tiens pas à me rendre à l'entraînement de basket complètement torché ou avec une gueule de bois du tonnerre. Je merde assez depuis quelques temps pour aggraver mon cas. De toute façon, je ne compte pas rester plus d'une heure, juste le temps de voir Charlie et pourquoi pas de goûter encore à ses délicieuses lèvres.

- Elle a joué deux parties mais semble avoir disparue.. Ta copine la blonde vient d'arriver, lui dis je en faisant un signe de tête en direction de la fille qu'il apprécie.

Immédiatement, Jay sourit. Ses yeux matent scrupuleusement le corps de la belle blonde mis en valeur par une robe bleue nuit moulante mais pas vulgaire. Je reconnais qu'elle est jolie mais je préfère largement ma princesse. Je n'ai jamais été vraiment attiré par les blondes.

- T'en es où avec elle ? je demande curieux.

- Elle vient de sortir d'une relation plus que compliquée alors elle est fermée comme une huître, puis on m'a dit qu'un mec qui est en philo avec elle la drague aussi.. Cette fille est convoitée par un tas de petits cons qui veulent seulement la baiser !

- Parce que ce n'est pas ce que tu veux ?

- Si, rit il. Mais moi, je ne suis pas un petit con.. Rien n'est petit chez moi, dit il en me faisant un clin d'oeil.

Je ricane. Ce mec ne changera jamais. Il a juste envie de se taper la blonde. Je pensais que c'était plus qu'une envie de sexe. J'ai même cru qu'il avait le béguin pour elle tellement il passait son temps à lui envoyer des messages. Je me suis trompé. Jay n'est pas prêt pas de se caser. Il a passé ses quatre années à la fac à s'envoyer le plus de nanas possible et pas seulement à Chapel Hill. Les filles de Raleigh et Durham connaissent Jay Gerwing. Je me demande si un jour il se posera avec une nana. J'aurais cru que ce serait cette Poppy.

Jay continue à me parler mais je ne l'écoute plus. Ma princesse vient de rentrer dans le salon en compagnie du footballeur. Il la tient par les épaules et la fait rire en lui chuchotant des mots dans son oreille. Putain, il commence à me fatiguer ce Ryan Hale. De quel droit il se permet de la toucher ou même de faire équipe avec elle ? C'est avec moi qu'elle devrait être et pas avec ce crétin. Est ce qu'ils sont en plein rencard ? Elle n'aurait pas accepté un rendez vous avec lui alors qu'elle m'avait promis un second ? Tu n'aurais pas dû l'ignorer, abruti !

Charlie est dangereusement belle. Elle porte un jean kaki moulant à la perfection ses magnifiques fesses, une blouse à manches courtes rose pâle qui rend son décolleté alléchant, des bottines camel à talons. Ses cheveux auburn forment de belles boucles au dessus de sa poitrine, elle a maquillé ses yeux verts d'eyeliner et de mascara, et ses lèvres sont peintes d'un rouge mat presque pourpre. Elle est tout simplement sublime. Avant elle, je ne détaillais pas autant une femme. Je m'arrêtais à sa poitrine et à son cul, mais Charlie est différente.

Sentant mon regard sur elle, Charlie tourne la tête vers moi. Elle a l'air d'être étonnée de me voir et assez furieuse qui plus est. Je ne peux pas lui en vouloir, c'est moi qui ai déconné en ne donnant aucun signe de vie. Elle décide de m'ignorer reportant toute son attention sur ce maudit footballeur. Je n'aime pas du tout la complicité dont ils font preuve en se parlant. Depuis quand est ce qu'ils sont aussi proches ? Hale se met à ébouriffer les cheveux de ma princesse avant de l'embrasser sur le front.

Putain de merde, je vais encastrer la face de cet abruti dans le mur !

Ne supportant plus leur putain de complicité, je fonce droit sur eux pour reprendre ce qui est à moi. Charlie écarquille les yeux en me découvrant devant elle tandis que Hale sourit amusé par la situation. Ma proximité avec Charlie me fait tressauter la queue. Son odeur vanillée s'infiltre en moi et me donne envie de goûter sa peau sucrée, de m'en délecter jusqu'à avoir des crampes à la langue.

- Encore en train de draguer ma nana, Hale ? je demande sans cacher mon énervement.

- Loin de moi cette idée, Bass ! Je suis ici en tant qu'ami. J'ai compris que ma poupée n'était pas libre..

Ma poupée ?! Non mais je rêve ! J'ai vraiment envie de lui péter les dents. Si je m'écoutais, je prendrais Charlie par la taille et m'emparerais de ses lèvres pour montrer à Hale et aux autres trous du cul qu'elle est chasse gardée, qu'elle m'appartient.

- Non seulement je suis libre, mais je ne suis pas sa nana, rectifie Charlie agacée.

- Poupée, on en a déjà parlé, ricane t'il. Ce n'est qu'une question de temps puis n'oublie pas la pelle à en décoller les amygdales !

Charlie rougit puis baisse la tête honteuse. J'arrive pas à croire qu'elle ait pu lui raconter ce qui s'est passé entre nous. Je ne pensais pas qu'ils étaient aussi proches au point de se confier des choses aussi intimes. Ca ne me plaît pas. Déjà, il va falloir qu'il arrête de la surnommer " poupée " ou je risque de perdre mon sang froid.

- Ce baiser lui a laissé un sacré souvenir, ajoute Hale toujours aussi amusé. Bon, vous m'excusez mais j'ai une jolie blonde à courtiser..

Une blonde à courtiser, sérieux ? Il joue sur plusieurs tableaux le quarterback ! Son petit numéro de copain-copain ne marche pas avec moi, je ne suis pas naïf au point de croire qu'il n'a aucune vue sur ma princesse. Hale nous laisse seuls, Charlie et moi, pour rejoindre je ne sais qui. Je croise les bras puis porte mon attention sur ma princesse qui est soudainement très mal à l'aise. Putain, je pensais qu'on avait dépassé ce stade, qu'elle pouvait se détendre en ma compagnie. Sans comprendre pourquoi, je suis énervé après elle. Je suis jaloux.

- Tu fais équipe avec Ryan Hale, sérieux ?

- Oh non, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ? s'agace t'elle. D'abord Gabriel et maintenant toi ?! Ryan est mon ami, rien de plus. Je ne lui plais pas alors range tes cros, Bass !

- Tu plais à tout le monde, princesse, affirmé je sûr de moi. Seulement, tu es beaucoup trop aveugle pour t'en rendre compte. La preuve, tu ne serais pas en plein rencard avec Hale...

- Ce n'est pas un rencard ! Je suis venue seule. J'ai croisé Ryan, il cherchait une partenaire pour le tournoi et je me suis proposée. En aucun cas c'est un rencard. Le dernier que j'ai eu m'a laissé un très mauvais souvenir !

En plein dans ta face, Bass ! Je l'ai mérité, je le conçois.

- Princesse, je...

- Te fatigue pas, Bass, me coupe t'elle. Je me fous de tes excuses ! Tu as certainement un bonne raison, ou pas, mais ça m'est égale. Je suis là uniquement pour passer une bonne soirée, le reste n'a pas d'importance...

Je sens qu'elle est blessée. Elle a beau le cacher, je l'entends dans sa voix légèrement brisée. J'aurais dû lui envoyer un message ou l'appeler pour lui dire que j'avais passé une super soirée. Elle méritait une explication. Je suis vraiment un abruti. J'ai intérêt à me rattraper.

- Bon, puisque je n'ai plus de partenaire pour le tournoi, tu vas devoir t'y coller, Bass ! Je te préviens de suite que tu as intérêt à être excellent sinon je te le ferai regretter, me menace t'elle.

- Je suis le meilleur marqueur de l'Etat de Caroline du Nord, princesse. Tu n'as pas de soucis à te faire de ce côté là !

- Contente toi d'être meilleur que tu l'es en rencard, réplique t'elle cinglante.

J'ai vraiment été si mauvais que ça ? Je suis rassuré qu'elle ne m'en veuille pas au point de ne pas supporter ma présence, mais je pensais que je m'étais bien démerder pendant notre rencard. Charlie m'entraîne devant une table de beer pong. Putain, le hasard est avec moi ce soir. Je n'aurais pas pu rêver meilleurs adversaires que ce ceux qui se trouvent devant nous. Freya et Sheffield. Je suis béni des Dieux, ce n'est pas possible !

Charlie déglutit en les regardant puis reprend une expression plus ferme. Elle l'ignore même quand il rentre sa langue dans la gorge de Freya. Il le fait exprès pour blesser ma princesse. Quel gros con. Il continue à mal se comporter avec elle croyant qu'elle lui tombera dans les bras dès qu'il en aura envie. Plus il lui fait du mal et plus elle se rend compte de qui il est vraiment. Elle s'éloigne de lui et il ne voit rien. Sa chute en sera encore plus grande le jour où sa Lili finira dans mon pieu.

Je n'ai pas joué au beer pong depuis des mois. Chaque partie se ressemble. Deux équipes s'affrontent, face à face, chacune devant un triangle de dix gobelets rouges remplis à moitié de bière. Le but est de mettre la balle dans un gobelet adverse, l'équipe est celle qui réussit à éliminer tous les verres de la partie adverse. Nous tirons au sort pour savoir qui va commencer la partie. Charlie et moi avons la main.

- A toi l'honneur, princesse ! je lui dis en tendant la balle.

Elle prend la balle, esquisse un sourire, puis se tourne vers Freya et Sheffield une lueur de défi dans le regard. Clairement, elle ne compte pas perdre face à eux et je dois dire que ça me motive encore plus. Ma princesse fait rebondir la balle contre la table avant de la lancer en faisant un tir à rebond. Ni Freya, ni Sheffield ne s'y attendaient, ils n'ont pas pu le contrer. La balle atterri en plein dans le gobelet obligeant nos deux adversaires à boire deux verres.

- Princesse, ton tir vient de me filer une gaule d'enfer, je lui murmure dans l'oreille.

Je la sens frissonner au contact de mon souffle dans son coup. Bon sang, je sens que cette partie va être plus qu'intéressante !

- Espèce de pervers, lance t'elle en réprimant un sourire.

- Arrête, tu m'adores !

- C'est dingue toutes les conneries qui sortent de ta bouche, rit elle en secouant la tête.

- Mon appétissante bouche, la reprenné je. Tu as oublié de préciser..

- Oh tais toi, souffle t'elle réprimant encore un sourire.

Freya tente le même coup que Charlie mais je le contre aisément provoquant la colère de Sheffield qui hurle sur sa petite amie. C'est à mon tour de jouer. Je lance la balle en plein dans un gobelet en évitant le contre de Sheffield. Je souris en voyant sa mine dépitée de perdre une nouvelle fois contre moi. Il s'attendait à nous mettre une raclée, mais partis comme nous sommes, Freya et Sheffield vont prendre cher. Surtout que lui aussi rate son tir.

C'est une nouvelle fois au tour de Freya. Elle lance la balle n'importe comment mais qui atterri en plein dans le gobelet du milieu. Sans le faire exprès, Freya vient de provoquer la règle qu'on appelle " la salope ", qui consiste à embrasser son partenaire quand le tir est réussi. Je ne peux qu'être redevable envers Freya ou le hasard qui continue à embellir ma soirée. Je ne peux m'empêcher de sourire comme un abruti. J'adore cette règle !

- Non mais tu te fous de moi, Frey ? Sérieux, en plein milieu ? s'énerve Sheffield.

- Quoi ? J'ai réussi à marquer, répond t'elle sans comprendre.

Sheffield se tait pour ne pas avoir à expliquer la vraie raison de sa colère. Je vais embrasser sa Lili devant lui. C'est le plus beau jour de ma vie. Je me tourne vers ma princesse qui a les yeux fixés sur le gobelet du milieu. Elle n'en revient pas. Je sais qu'elle a compris ce que signifie ce coup réussi. Notre dernier baiser lui a laissé un sacré souvenir. Celui là sera encore mieux. Ca fait des semaines que j'en ai envie.

Sans lui laisser le temps de me repousser, je prends Charlie par les hanches et capture ses lèvres brutalement. Elle gémit contre ma bouche me poussant à me presser davantage contre elle. Mes sens sont tous en alertes, je suis chamboulé par le simple fait de sentir ses lèvres sucrées contre les miennes. J'ai besoin de plus. Je maintiens fermement Charlie par les cheveux l'attirant plus près de moi. Rien à faire d'où nous sommes. Cette règle me permet de montrer à tous que Charlie est à moi.

Ma langue cherche la sienne et la trouve rapidement. Elle a un goût de menthe mêlé à la tequila qu'elle a du boire avant. Mon cerveau est comme électrocuté tant le plaisir que je ressens est immense et foudroyant. Mes muscles se sont contractés, ma queue est à l'étroit. Je l'embrasse en prenant un plaisir de malade mental. Ce n'est pas un simple baiser chaste, mais un putain de baiser rempli de fougue et de passion.

Je lui lèche les lèvres, la langue, la suçote, l'aspire provoquant des gémissements plaintifs de la bouche de ma princesse. J'ai tellement envie de plus. Si cela ne tenait qu'à moi, je l'emmènerais dans une chambre en haut et lui ferais sentir à quel point elle me rend dingue. Je l'embrasse non seulement pour faire chier cet enfoiré de Sheffield mais surtout parce qu'elle provoque des sensations puissantes en moi. J'ai une putain d'érection à m'en faire mal aux couilles !

Charlie rompt notre baiser pour reprendre son souffle. Elle est aussi chamboulée que moi par ce baiser plein d'intensité. Ses cheveux sont décoiffés, sa bouche est toute rouge et enflée, ses yeux sont toujours emplis de désirs, et je devine sans mal que sa culotte est trempée. Je donnerai tout pour le vérifier avec mes doigts, ou ma bouche. Bon sang, je rêve du jour où je pourrais la dévorer jusqu'à la dernière goutte.

Je tourne la tête vers Sheffield me délectant de son visage déformé par la rage. Il a envie de me tuer, de m'arracher les couilles et de me les faire bouffer.

- Perturbée, princesse ? je la taquine.

- La ferme.

- Tu as adoré que je t'embrasse tout comme la première fois, je rétorque en lui faisant un clin d'oeil.

- Garde ta langue dans ta bouche la prochaine fois.

- Parce qu'il y aura une prochaine fois ?

Elle sourit mais ne répond pas pour autant. Elle reprend la balle et tire pour reprendre la partie. Sheffield la fusille du regard énervé d'avoir assisté à notre échange. Seulement, ma princesse ne prête pas attention à lui. Elle s'en fout royalement. Notre baiser lui a donné une teinte rose et lumineuse sur le visage et le cou. Elle est magnifique. Je bande tellement que je suis obligé de remettre ma queue en place. Je me fous que les autres le remarquent, je suis concentré sur la bombe qui joue avec moi.

Charlie m'impressionne. Elle est adroite, concentrée, déterminée à gagner. Elle a seulement raté un tir lorsque Sheffield a embrassé Freya devant elle, mais elle a très vite repris du poil de la bête pour lui mettre la misère. Elle a bu deux-trois gobelets qui commencent à lui monter à la tête. Je peux affirmer à cent pour cent que ma princesse ne tient pas l'alcool. Je m'occupe du dernier gobelet. Freya et Sheffield n'en ont plus qu'un alors que Charlie et moi en avons encore quatre.

Sheffield me provoque du regard. Cet abruti croit vraiment qu'il a une chance de me faire peur. Il en est ridicule. Comment ma princesse peut éprouver le moindre sentiment pour lui ? C'est insensé ! Je ne perds de temps et lance la balle qui se loge immédiatement dans le dernier gobelet. Pour fêter le victoire, Charlie me saute dans les bras en criant de joie. Ses cheveux sentent la cannelle et sont d'une douceur dingue. J'aime leur couleur pas commune, à la fois brune, rousse et plein de reflet châtain. Je m'imagine bien empoigner ses cheveux pendant que je la prendrai en levrette.

Putain, il faut vraiment que j'arrête de l'imaginer dans toutes les positions sexuelles possibles !

Je repose ma princesse par terre qui me sourit timidement. Bon sang, rien qu'un sourire d'elle suffirait à me mettre à terre pour toujours.

- Alors, je suis meilleur qu'en rencard ?

- Tu te débrouilles pas mal même s'il y a encore des progrès à faire !

- Tu es impitoyable, princesse !

Elle soulève les épaules comme pour dire " rien à faire ". Son regard se perd sur Sheffield et Freya en plein roulage de pelle. Elle secoue la tête pour enlever la tristesse de son esprit.

- Tu veux quelque chose à boire ? je demande.

- Oui. Un truc fort. Très fort.

Je ricane puis vais lui chercher un verre de téquila. Hannah tente de venir vers moi mais je suis sauvé par l'intervention de Régina qui a l'air furieuse après son " amie ". Elle a peut être appris qu'Hannah s'était tapée son mec, un coéquipier de Hale. Je ne m'en préoccupe pas retrouvant ma princesse dans le jardin, assise sur les marches du perron. Elle observe deux étudiants enlacés sur un transat qui se bouffent les amygdales. Elle les fixe comme si elle avait envie d'être à leur place.

Je tends son verre à Charlie tout en m'asseyant à ses côtés.

- Tu as envie que l'on fasse pareil ? Tu n'as qu'à demander, lui proposé je accompagné d'un sourire narquois.

- Non merci.

Elle vide son verre cul sec et m'arrache le mien pour le boire aussi d'une traite.

- Du jus d'orange ?

- J'ai entraînement demain.

- Waouh, tu es vraiment.. sérieux !

- C'est un reproche ?

- Non, au contraire. Tu es déterminé à réaliser ton rêve et tu te donnes les moyens de réussir. La plupart des joueurs de basket présents à cette fête sont déjà ivres mort. Ils ne prennent pas au sérieux leur avenir et veulent juste profiter de leur statut de sportif ! Pas toi. Enfin, tu en profites aussi mais tu ne perds pas de vue ton principal objectif.. C'est une qualité, Bass, pas un reproche.

Je souris. Elle a de l'admiration pour moi, du moins un minimum. Elle a beau le nier mais je sais qu'elle m'apprécie. Je suis même certain lui avoir manqué pendant ces deux dernières semaines. Je suis sur le point de lui dire que ce qui m'a empêché de la voir mais Régina hurle pour nous annoncer la prochaine partie de beer pong. Les excuses attendront. Charlie se lève des marches du perron et me tends la main.

- Prêt à mettre une nouvelle raclée, Bass ?

- Tu veux toujours de moi comme partenaire ? Pas Hale ?

- Ryan n'était que le remplaçant, une sorte de Nate Archibald ou de Dan Humphrey !

- Nan, tu confonds. Nate c'est Sheffield..

- Quoi ? Et pourquoi ?

- Nate est l'amour d'enfance de Blair, un béguin adolescent éclipsé en un clin d'oeil par Chuck Bass, le vrai amour de Blair..

- Putain, tu es carrément fan de cette série ! C'est..

- Excitant ?

- Perturbant... Bref, allons jouer, Bass !

Cette fois, nous affrontons le sbire de Sheffield et une première année, une rouquine plutôt mignonne qui a l'air d'avoir un peu trop bu. La partie est un peu plus serrée. Un peu trop même. Reynolds est adroit, il ne rate aucun tir. Sa partenaire a beau avoir bu, elle parvient à marquer sans difficultés. Charlie et moi sommes face à deux adversaires doués et compétiteurs. Ils ne nous laisseront pas gagné facilement.

A chaque fois qu'ils marquent, Charlie boit à ma place. Elle a insisté pour ne pas que je souffre d'une gueule de bois pendant l'entraînement de demain. A cause de moi, Charlie est de plus en plus alcoolisée. Je suis obligé de la maintenir pour qu'elle puisse tirer correctement. Malheureusement, ce n'est pas suffisant. Ma princesse est beaucoup moins performante que sur les parties précédentes. Nous finissons par perdre de très peu.

La défaite ne contrarie pas Charlie qui a décidé qu'il était temps de faire la fête. Elle se sert un autre verre de téquila puis se déhanche au rythme de la musique. La moitié des mecs la matent espérant un jour la mettre dans leur pieu. Jamais de la vie. Je l'attire à moi pour qu'elle se trémousse contre moi et non contre ses abrutis. Ses fesses bougent contre mon bassin accentuant encore plus mon érection déjà impressionnante. Cette fille est une démone, elle va finir par m'achever en se frottant contre moi.

Je la surprends une nouvelle fois en train de fixer deux étudiants qui se pelotent en plein milieu de la piste de danse improvisée. Son expression du visage est intriguée, hypnotisée, presque excitée.

- Ca t'excite de les voir se caresser ? je demande d'une voix enrouée par le désir.

Moi, oui visiblement. Je bande comme un taureau de compétition !

Elle se tourne vers moi l'air grave. Elle se met sur la pointe des pieds pour atteindre mon oreille et me murmure :

- Tu crois qu'il arrive à la faire jouir ? interroge t'elle intéressée par le sujet.

- Pourquoi cette question, princesse ?

- Elle ne doit pas être frigide, elle..

Je ne comprends absolument rien, ni sais où elle veut en venir. Charlie regarde autour d'elle pour voir si personne ne nous écoute puis me fait signe de tendre l'oreille vers elle. Putain, à quel moment est ce qu'elle a franchi sa limite niveau alcool ? Parce que là, elle est carrément éméchée. J'ai l'impression d'être en face d'une gamine de six ans tant elle se comporte comme telle et paraît innocente.

- J'ai un secret à te confier...

- Je t'écoute, princesse.

- Tu ne dois le dire à personne... Sinon tout le monde va se moquer de moi...

- Tu es vierge ?

Elle secoue la tête en gloussant comme une enfant. Elle est mignonne quand elle a bu.

- Non, pire... Je suis frigide...

Elle met une main sur sa bouche comme si elle avait honte d'avoir prononcé ce mot. Ça ne veut rien dire " être frigide ". Personne ne l'est vraiment, il suffit de rencontrer le bon partenaire, de savoir s'y prendre. J'aimerais pouvoir lui demander ce qu'elle entend par là, mais elle file à l'étage à toute vitesse. Je passe le reste de ma soirée à tenir ses cheveux tandis qu'elle vomi ses tripes dans la cuvette des toilettes.

Charlie Walmont ne tient pas du tout l'alcool. Mais surtout, elle n'est pas frigide.

J'en suis persuadé.

Et je compte bien le lui prouver.

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