10. Carter

Bon sang, qu'est ce qu'elle est longue !

Ma princesse est enfermée dans sa salle de bains depuis une bonne vingtaine de minutes. Elle venait à peine de revenir chez elle quand j'ai frappé à sa porte. Sa fin de journée à la bibliothèque s'est éternisée à cause d'une élève qui a refusé de payer un livre qu'elle avait abîmé. Cette conne a réussi à énervée ma princesse, et je crois que ma présence n'arrange rien. Ce rencard la rend nerveuse. Je peux la comprendre. Etre seule avec moi pendant des heures peut s'avérer perturbant.

Charlie a beau le nier mais je sais qu'elle n'est pas insensible à moi. Tout comme elle était charmée par ce crétin de footballeur, Ryan Hale. J'en reviens pas qu'il se soit permis de la draguer. Depuis une semaine, je m'arrange pour que tout le monde sur le campus sache que Charlie Walmont est chasse gardée. Je pensais que le footballeur l'avait compris, mais il n'a pas hésité à flirter avec elle. Ca ne m'étonne pas de Hale, c'est un séducteur incapable de résister aux charmes d'une femme.

Ce mec est adulé par une centaine d'étudiantes du campus, voire beaucoup plus. Sa réputation n'est plus à faire. A chaque fête, il couche avec une nouvelle fille qui s'en vente dès le lendemain sur le campus parce que Ryan Hale baise bien selon elle. Il n'a qu'à claquer des doigts pour en avoir une dans son lit alors pourquoi il a jeté son dévolu sur Charlie. Il rêve si il pense qu'elle est sa prochaine conquête. Il n'a pas intérêt à s'approcher de nouveau de ma princesse ou je lui ferai regretter.

Lui, Sheffield, et tous ceux qui rêvent de baiser Charlie, se mettent le doigt dans l'oeil. Ils ne lui arrivent pas à la cheville. Toi non plus, abruti. Si je laisse l'un d'eux l'approcher de trop près, je vois mes projets de vengeance partir en fumée. Je ne peux même pas l'envisager. Je ne laisserai pas une telle chose arriver. Dans un sens, je le fais aussi pour elle. Dès l'instant où Charlie se rendra compte que Sheffield est un enfoiré, elle pourra passer à autre chose et sortir avec un mec qui la méritera vraiment.

Bravo, Carter, tu es l'homme le plus altruiste du monde ! Abruti.

Je poireaute dans le salon de Charlie, assis sur la canapé, la télécommande de la télé à la main à la recherche d'un programme intéressant. Mais rien. Je fouille dans le disque dur relié à l'écran plasma et découvre plusieurs dossiers. Je clique sur le dossier Charlie et fais défiler une liste interminables de films incroyables. Elle a de bons goûts cinématographiques. C'est même surprenant. Je pensais qu'elle était fan de films cucul bien qu'elle les descendent à tout bout de champs, mais Charlie adore les vieux films, ou les classiques.

En regardant ses favoris, je souris. Elle semble adorer la trilogie du Seigneur des Anneaux, celle du Retour Vers Le Futur. J'adore ces films et en particulier ce bon vieux Doc et ses répliques légendaires pleines de " Nom de Zeus ". Nous avons un point un commun. Charlie n'est pas une accro aux films guimauve aux scénarios débiles et bâclée. Elle a du goût. Ca change de ses goûts en matière de mec. Je me verrais bien passer une soirée entière sur ce canapé à regarder un de ces films avec ma princesse blottit contre moi. Putain, je déraille.

J'abandonne mon idée de regarder la télé sinon on ne sortira pas de cet appart. Il est plutôt sympa d'ailleurs. Charlie et Poppy ont su rendre la déco féminine sans trop en faire. C'est chaleureux, épurée et moderne. Enfin, c'est surtout propre. Je ne sais pas à quelle fréquence elles font le ménage mais il n'y a pas un pet de poussière. Le salon et la cuisine ne forment qu'une seule et unique pièce, c'est spacieux, l'ambiance est accueillante. C'est dans ce genre d'endroit que j'aimerais vivre, et pas dans cette maison remplis de Alpha Oméga qui scrutent chacun de mes faits et gestes.

- J'suis prête, annonce Charlie sortant du couloir.

Bordel, qu'elle est belle !

Charlie porte seulement un jean brut, un chemisier blanc possédant des motifs d'oiseaux bleu nuit, et des bottines à talons noires, ça ne l'empêche d'être magnifique. Un rien la rend sublime et c'est ce qui la rend tellement dangereuse. Charlie a lissé ses cheveux auburn qui lui arrivent au dessus de la poitrine, une mèche recouvre la moitié de son front. Elle s'est maquillée un peu plus que d'ordinaire, du mascara qui allonge divinement bien ses cils et un far à paupières cuivré qui fait ressortir ses beaux yeux verts.

Ma queue approuve ce qu'elle voit. La chemise de Charlie dévoile la naissance de sa poitrine, je devine aisément leur fermeté. Je rêve de les prendre dans mes mains, les palper, pincer ses deux petits tétons, les goûter, les tirer entre mes dents, les sucer. Bon sang, je deviens dingue. Sans m'en rendre compte, je me lèche les lèvres tout en fixant sa voluptueuse poitrine.

- Carter, m'interpelle Charlie pour me ramener sur terre. Tu peux arrêter de me mater les seins, souffle t'elle.

- Désolée, Princesse, mais les jumeaux me disent bonjour ! C'est eux qui me font de l'oeil. Tu devrais leur dire de se taire, ils sont carrément obscènes.. Oh mon dieu, ils viennent de me supplier de les toucher ! je lance en avançant vers elle.

- Reste où tu es espèce de pervers !

Elle lève la main devant elle pour me stopper dans mon élan tout en esquissant un sourire. J'adore raconter n'importe quoi avec elle, je sais qu'elle ne me prendra pas pour un imbécile, qu'elle appréciera mon humour. En même temps, ses monologues remplis d'incohérences me font toujours mourir de rire. Charlie est spontanée, naturelle et c'est tout ce que j'aime. Elle est tout de même nerveuse, mais fait tout pour le dissimuler.

- Ce n'est pas de ma faute si tes seins me réclament ! Au moins, ils sont lucides eux, la taquiné je. Laisse moi leur donner ce qu'ils veulent..

- Si tu fais un pas de plus, je te jure de réduire ton service trois pièces en lambeaux, me menace t'elle.

Je ricane. Elle est folle. Délicieusement folle.

- Je suis ton parrain, alors tu dois m'obéir, je rétorque en feignant l'indignation.

Elle explose de rire. Bordel, ce son est merveilleux pour mes oreilles. Je crois que je pourrais facilement m'habituer à son rire.

- Tu n'es pas Vito Corleone, alors garde tes ordres pour les pétasses que tu t'envoies ! balance t'elle.

C'est bien ce que je pensais, elle a une bonne culture cinématographique.

- Jalouse des pétasses ? je rétorque en souriant.

- Dans tes rêves, Bass !

Mon nom est sexy dans sa bouche. Je sais qu'elle me compare à ce personnage mythique de cette série américaine que beaucoup adore. Ce Chuck Bass est le fantasme d'un nombre incalculable de filles, elles veulent d'un homme comme lui, prêt à tous les sacrifices. Charlie n'échappe pas à la règle. Malgré tout, elle a une part de midinette en elle. D'où je suis, je sens son odeur de vanille mélangée à de la cannelle. Je pourrais m'endormir avec cette odeur dans les narines sans difficultés.

- Bon, on y va ? demande t'elle nerveuse.

- Oui.. Prépare toi à une soirée mémorable, princesse, lui promets je.

Elle lève les yeux au ciel en soufflant. Je lis dans l'anxiété dans ses yeux, elle appréhende cette soirée mais surtout d'être seule avec moi. Elle s'excuse un instant en retournant chercher son sac et son perfecto dans sa chambre. Je l'attends devant l'entrée. Je remarque qu'un cadre photo est posé sur le meuble à côté de la porte d'entrée. Il représente une scène d'anniversaire, celui de Charlie puisqu'elle est au centre. Elle est entourée d'une jeune femme un d'un homme sûrement trentenaires, ainsi que de deux enfants très jeunes.

Ma princesse ne leur ressemble pas tellement. Je me demande de qui elle tient ses cheveux bruns aux nuances rousses. J'aime bien la couleur de ses cheveux, ça change de toutes ces filles qui se teignent en blond platine, en rose, en vert, en bleu ou gris. Les femmes n'ont pas besoin de tous ces artifices pour être belles. Sur la photo, Charlie semble heureuse, la lueur dans ses yeux montrent qu'elle se sent à sa place. Pourtant, je parviens à déceler une certaine fragilité. Cette même fragilité que j'ai découvert le soir des défis.

- Tu fouines ? questionne Charlie croisant ses bras sur sa jolie poitrine.

- Mea culpa, je réponds en souriant. Ce sont ta famille ?

- Ma tante, son mari et mes deux petits cousins.. Ce sont chez eux que je suis allée vivre quand j'ai emménagé aux Etats Unis, me dit elle en prenant le cadre de mes mains pour le reposer sur le meuble. On peut y aller..

Elle change de sujet pour ne pas avoir à s'étendre sur son emménagement à Raleigh. Je me demande pourquoi elle est venue dans ce pays sans ses parents. Je ne crois pas qu'ils soient morts, je l'aurais appris. Régina est une vraie commère, elle se fout de balancer une telle info. Quoiqu'il en soit, j'aimerais en apprendre plus sur la mystérieuse Charlie Walmont. J'ai conscience qu'elle a accepté ce rencard pour emmerder Sheffield qui ne lui accorde pas l'attention qu'elle désire, mais je compte bien en profiter.

Sur le trajet jusqu'à Durham, la ville voisine, Charlie ne parle pas. Elle est scotchée sur son téléphone et s'agace à chaque fois qu'elle reçoit un message. Je me demande qui la rend dans cet état. Je pense à Sheffield enfin je l'espère. Si il l'agace à ce point, elle se lassera de ce abruti et me tombera plus facilement dans les bras. Il est temps qu'elle ouvre les yeux sur son Gabriounet chéri. C'est un trou du cul et elle une fille trop bien pour lui. Pour moi aussi d'ailleurs. Mon plan m'envoie directement dans la case " enfoiré de première catégorie ". Ryan Hale saura la consoler.

- Où est ce que l'on va ? demande Charlie, qui a levé les yeux de son téléphone.

- A Durham.

- Pourquoi là bas ? Carter Bass a t'il peur d'être vu avec une fille non populaire, se moque t'elle hilare.

- Non, princesse, jamais je n'aurais honte d'être avec toi ! Je t'emmène dans le meilleur restau de burgers de cet état ! Tu vas adorer, lui promets je.

- Mmm de la graisse à foison, j'adore, c'est tellement romantique, ironise Charlie.

Je souris. Je reconnais que le Grill est loin d'être romantique mais je suis certain qu'elle va adorer. Charlie n'est pas une fille superficielle, elle aime les choses simple, sans chichis. Si je l'avais emmené dîner dans un restau haut de gamme, elle n'aurait pas aimé. Elle ne serait même pas impressionnée par de la vaisselle en cristal, par des colliers en diamants et j'en passe. Elle se fout du matériel et c'est ce que j'aime le plus chez elle.

Arrivés à Durham, Charlie est obnubilée par une affiche publicitaire qui promeut un match universitaire de Duke face aux Huskies du Connecticut. Les deux stars de chaque équipe sont opposés face à face. Ils en font vraiment toute une histoire pour pas grand chose. Ce n'est qu'un match débile entre deux équipes débiles et inintéressantes. Je déteste Duke, ce n'est pas un secret. Avant, je respectais leur jeu et leur Coach que je trouvais génial. Seulement, aujourd'hui, c'est magouilles et compagnie. Reece Jefferson, le meneur, fait tout pour me pourrir la vie, tout comme le Coach Sanders. Un beau duo de branleurs !

- C'est dingue comment le basket est adulé ici, admire Charlie.

- A Durham ?

- Non, aux Etats Unis. En Europe, le basket est beaucoup moins populaire ou plutôt retransmis. Le foot domine les sports dans pratiquement tous les pays d'Europe de l'Ouest ! A la télé, ils font une pub monstre des matchs du Barça, d'Arsenal, AC Milan, PSG, Real et j'en passe.. C'est genre un truc de dingue, pire qu'une religion pour certains supporters ! Ici, c'est le basket, quoique le baseball et le football américain sont ultra populaires ! Je trouve ça mieux, plus juste.. On est beaucoup trop fermés en Europe, souffle t'elle.

Ma queue s'est levée dès qu'elle a mentionné toutes ces équipes de foot. Elle s'y connaît en sport et c'est juste bandant. Je l'imagine porter un maillot de basket, ou un de foot ou mieux encore un mini haut de baseball et un mini short qui moulerait ses fesses à la perfection. Putain, je suis à l'étroit dans mon froc. Je fantasme à mort sur le petit canon qui a ses adorables fesses posées sur mon siège passager.

- C'est con en plus parce que le basket est très pratiqué, surtout en France, continue t'elle. Le nombre de clubs est hallucinant, peut être plus que les clubs de foot. Enfin, ça dépend des régions.. Le rugby explose en ce moment mais encore une fois c'est moins retransmis que le foot, mais plus que le basket ! Mais bon, si chaque sport était autant retransmis que le foot, il n'y aurait plus rien d'autre à la télé. Adieu, Camping Paradis et autres téléfilms débiles qui font honte aux français !

Je n'ai aucune idée de ce qu'elle veut dire mais ça a le mérite de la faire rire. Des fois, il lui arrive de partir dans des explications dingues et sans aucun sens pour moi. Je pense qu'elle ne se rend pas compte qu'elle réfléchi à voix haute. Tout ce qui se passe dans sa tête est dit tout haut. C'est assez rafraîchissant mais aussi totalement bizarre. Ses pensées sont uniques, étranges, amusantes et d'une cohérence dingue.

- Le niveau est différent ! La NBA surclasse la Pro A. L'ASVEL a beau être une sacrée équipe, je doute qu'elle soit au niveau des Warriors de Golden State ou des Spurs !

- Les joueurs de NBA ne sont pas principalement américains ! Un tas de français jouent en NBA, affirme t'elle fière de ce détail.

- Justement parce que la Pro A n'est pas au niveau !

Charlie soupire d'agacement. Je viens de lui clouer le bec et elle n'aime pas du tout ça. Elle ne dit plus un mot jusqu'à ce que nous arrivons devant le Grill. Elle inspecte la façade en grimaçant pas franchement emballée par cet endroit. Elle fait la difficile mais je sais qu'elle va adorer. Nous descendons de la voiture. Je n'oublie pas ma carte bleue, il est hors de question que je laisse ma princesse payer son repas. Ma mère m'a bien élevé.

Lorsque je donne mon nom à l'hôtesse d'accueil, je vois Charlie tressaillir. Je ne savais pas que " Bass " pouvait être aussi sexy. A moins qu'elle ne pense à ce stupide personnage de série. Elles fantasment toutes sur lui alors qu'il est loin d'être parfait. Le jour où elle criera mon nom, ce sera pour moi, Carter Bass et non ce Chuck Bass à la noix. Je suis réel, pas ce crétin. Je me demande si elle s'est déjà touchée en pensant à lui, ou même à moi. Rien que de l'imaginer, je sens ma queue tressauter dans mon caleçon.

Charlie et moi sommes installés à une table à l'abri des regards. J'ai été clair pendant ma réservation, je voulais un endroit intime, sombre et romantique. Autant mettre toutes les chances de mon côté. Charlie se rue sur le menu pour éviter de me regarder dans les yeux. Cette fois, elle est nerveuse d'être seule avec moi, dans ce genre d'endroit. Peut être se rend t'elle compte enfin qu'il d'agit vraiment d'un rencard. Ce n'est pas factice. Sheffield n'est pas là. Il n'y a qu'elle et moi. Sous la table, je sens son pied taper nerveusement.

J'enlève le menu des mains de Charlie qui me fusille du regard.

- Tu es nerveuse, princesse ? je me moque.

- Pas du tout, ment elle.

- Alors pourquoi est ce que tu as le nez dans le menu depuis une bonne dizaine de minutes ?

- Je veux être sûre du burger que je choisirai !

Sa mauvaise foi me fait sourire. Elle d'admettra jamais qu'elle est nerveuse ou qu'elle a tort. Ma princesse est têtue, un peu trop, mais ça ne me déplaît pas. Son petit caractère piquant et plaisant. Tout comme elle. Ses yeux verts me défient presque. Elle n'est pas à l'aise avec moi, et je suis certain qu'elle se demande ce qu'elle fout ici. Je peux la comprendre. Nous n'avons pas démarrer du bon pied elle et moi, elle me prend pour un queutard de première catégorie, ce que je ne suis pas, enfin plus.

Une serveuse arrive pour prendre nos commandes. Elle me regarde de manière assez affamée faisant lever au ciel les yeux de ma princesse. Je fais cet effet au femmes, je n'y peux rien. J'ai conscience de plaire, mais ce n'est qu'une enveloppe. Elles se foutent d'apprendre à me connaître. Quand Hannah couchait avec moi, elle parlait toujours d'elle sans jamais s'intéresser à moi. Je ne dois pas être suffisamment intéressant pour que l'on daigne vouloir me connaître.

- On va prendre les burgers spéciaux de la maison, je commande sans un regard vers la serveuse.

Autant qu'elle comprenne maintenant que je me fous d'elle. Elle reprend les menus, déçue que je ne lui apporte pas l'attention qu'elle désire. De toute façon, elle ne m'attire pas. Elle est mignonne, une jolie petite rousse aux yeux noisettes, mais je ne suis pas intéressé. Mon attention est entièrement prise par la ravissante étudiante en face de moi.

- Tu lui as brisé le coeur, se moque Charlie en avalant le cocktail qu'on nous a servi quelques secondes plus tôt.

- Elle s'en remettra.

- La compassion et toi ça fait deux !

- Oh je t'en prie, cette serveuse est déjà en train de faire son numéro de charme à un autre mec !

Je lui fais un signe de tête pour qu'elle voit de ses propres yeux le numéro que fait la serveuse à un autre client, lui aussi accompagné. Ce genre de filles ne méritent pas la moindre attention. Aucun respect. La serveuse minaude devant le mec presque trentenaire et sûrement bien engagée dans sa relation avec la blonde en face de lui. Quelle connasse ! Je reporte mon attention sur Charlie qui secoue la tête exaspérée par le comportement de la serveuse.

- Je t'avais dit qu'elle s'en remettrait, lui rappelé je tout sourire.

- Je ne comprendrai jamais ces filles, souffle t'elle.

Notre commande arrive enfin. J'ai une faim de loup ! Je croque dans mon burger sans aucune classe. Je ne vois pas l'utilité de me montrer sous mon meilleur jour, puis j'ai tellement faim qu'il est impossible pour moi de me contrôler. Charlie ne fait même pas attention à moi, elle est obnubilée par le contenu de son assiette. Elle inspecte l'immense burger posé devant elle. Je lui ai choisi une spécialité du restau, un burger à la viande grillé, oignons rouges, fromage coulant, sauce barbecue et autres condiments tout aussi délicieux.

Charlie finit par prendre le burger entre ses mains et le porter à sa bouche. Dès sa première bouchée, elle gémit de plaisir, ses yeux se ferment, sa langue lèche la sauce barbecue qui perlent aux coins de ses lèvres. Putain, est ce qu'elle se rend compte qu'elle va me rendre fou ? Je l'imagine gémir, ses yeux se révulsant face à l'orgasme dévastateur qui se propagera dans son corps quand je la pilonnerai durement et sauvagement. Sa langue qui passe sur sa bouche provoque un tas de pensées cochonnes dans mon esprit. Est ce qu'elle prendrait autant de plaisir à m'avoir dans sa bouche ?

- C'est vraiment délicieux, gémit elle. Tu as bon goût, Bass !

- Je sais.

Je la fixe droit dans les yeux pour qu'elle comprenne que je ne parle pas de la nourriture mais d'elle. Charlie baisse les yeux en rougissant. Elle est mignonne quand ses joues prennent une teinte plus rose. Elle ne mérite pas de souffrir, du mal que j'ai prévu de lui faire. Pas d'état d'âme, Carter ! Je dois arrêter de faire preuve de sensiblerie. Charlie se sert bien de moi pour faire enrager son précieux Sheffield. Continue ton petit jeu, Cart, le reste ne compte pas.

- Alors, pourquoi tu as emménagé à Raleigh ? j'interroge en mangeant une frite.

- Mes parents avaient d'autres plans, répond t'elle évasive.

- Quels plans ?

- Le genre se barrer pour Monaco et vivre une vie de luxe dans leur nouvel hôtel sans emmener leur encombrante fille de seize ans ! ironise t'elle amèrement.

- Tes parents possèdent des hôtels ?

- Oui.

Putain, elle est riche. Ses parents sont propriétaires d'hôtels de luxe. J'ai en face de moi Serena Van Der Woodsen, enfin sur le papier, parce que Charlie n'a rien à voir. Déjà, le fait qu'elle soit riche n'est pas perspective. Elle n'est pas exubérante, avenante, superficiel et insupportable. Je n'ai jamais aimé ce personnage bien que son interprète soit terriblement canon. Blake Lively est l'une des plus belles femmes du monde. Tout comme celle en face de moi. Je n'exagère pas. A mes yeux, Charlie est une jeune femme diaboliquement et naturellement belle.

- Pourquoi est ce qu'ils ne t'ont pas emmené avec eux ?

C'est complètement dingue !

- Mes parents sont.. Ils ne sont pas faits pour l'être tout simplement !

Je n'insiste pas ayant compris qu'elle ne m'en dira pas plus sur eux. Je vois dans ses yeux qu'elle en a honte non seulement honte mais qu'elle est aussi blessée. Ca me met en colère que ses parents ne se soient pas comportés comme tels avec elle.

- Tu es arrivé à seize ans, alors ?

- Quinze ans et quelques mois pour être exact !

- Chez ta tante, la voisine de ce cher Sheffield, grincé je amèrement. C'est là que tu es tombée folle amoureuse de ce crétin !

- La ferme, Bass.

- Sérieux, tu l'aimes depuis ton emménagement ici ? Quatre ou cinq ans ?

Elle me gratifie d'un regard noir, signe que ma question ne lui plaît pas du tout. C'est plus fort que moi, j'adore la taquiner sur ses sentiments pour Sheffield. Puis, je reconnais que j'aimerais comprendre ce qu'elle lui trouve. Elle le connaît depuis des années, elle aurait dû voir que c'est un enfoiré avec les filles, qu'il les prend et les jette dès qu'elles ont passé dans son lit. Pour moi, c'est complètement incompréhensible.

- Je ne l'aime pas depuis tout ce temps, murmure t'elle comme si elle ne voulait pas que quelqu'un l'entende.

- Pourquoi lui ? Je veux dire, tu pourrais avoir n'importe quel mec de cette fac alors pourquoi cet abruti ?

- Tu peux arrêter de l'insulter de crétin, d'enfoiré ou d'abruti, s'il te plaît ? s'énerve t'elle. J'en sais rien pourquoi lui et pas un autre, ça ne se contrôle pas !

Elle se rue sur son verre qu'elle finit d'une traite. Cette discussion la met mal à l'aise. J'aurais mieux fait de me taire. Je n'aime pas qu'elle ne puisse expliquer son attirance pour Sheffield, l'amour ne s'explique pas à ce qu'il paraît. Ca m'énerve qu'une fille comme elle soit à fond sur un mec comme lui. Elle mérite cent fois mieux. Si je n'étais pas obsédé par ma revanche envers Sheffield et que je n'étais pas contre les petites amies, je ferais tout pour être digne d'une fille comme Charlie. Malheureusement, je ne suis qu'un abruti.

Charlie observe les environs, sourit lorsqu'un jeune couple s'embrasse tendrement. Je fixe sans le vouloir sa bouche rose qui me supplie de la goûter, de prendre possession d'elle et de sa langue. Elle reporte son attention sur moi et rougit quand elle comprend où était perdu mon regard. J'aime bien lui provoquer ce genre de réaction. Elle n'est pas insensible à moi. Elle me tombera dans les bras dans moins d'une semaine.

- C'est ici que tu emmènes toutes les filles avec qui tu sors ? demande t'elle curieuse.

- Nan. Je suis toujours venu dans ce restau avec les gars de l'équipe, jamais avec une fille. Tu es la première..

- Je suis flattée, c'est trop d'honneur pour moi, ricane t'elle moqueuse.

Je lui tire la langue en guise de réponse. Je ne mens pas. Je n'ai jamais emmené de fille au Grill. Pire, depuis Lucy je n'ai pas eu de vrais rencards avec une nana. A vrai dire, je n'en ai jamais eu besoin. Les filles se jettent sur moi sans que je fasse le moindre petit geste.

- Tu ne dois pas être du genre rencard au restaurant ou au cinéma.. Tu es plutôt ambiance romantique au fond d'une salle de bains, sur la rebord de la baignoire, me taquine t'elle.

- Touché.

- Je suis sûre que tu as une technique de drague bien à toi.. Le truc qui fait craquer une fille à tous les coups, enfin celles qui n'ont pas un minimum de jugeote pour voir que tu es un beau parleur !

- Je n'ai qu'à sourire pour qu'elles me tombent dans les bras !

- Pitié, tu es tellement arrogant, soupire t'elle.

- Totalement réaliste, princesse ! Les femmes apprécient mon physique, mon corps musclé et sans défauts et je ne te parle même pas de mon service trois pièces..

Je lui fais un clin d'oeil qui la fait lever les yeux au ciel. J'aime bien l'agacer, je la trouve belle quand elle s'énerve. Elle ne s'en rend pas compte mais elle chaque fois elle remue son nez dès que je l'agace.

- Je t'accorde tout de même une chose, révélé je. C'est facile pour moi de séduire une fille sans cervelle, un petit compliment sur une partie de leur corps et le tour est joué.. En revanche, séduire une femme comme toi est beaucoup plus compliqué, il faudrait que je sorte le grand jeu !

- Et ça consiste en quoi de sortir le grand jeu pour me séduire ? demande t'elle visiblement intéressée.

Je me lève de ma banquette pour m'asseoir à côté de ma princesse. Sa respiration se coupe pendant quelques secondes avant de reprendre un souffle plus régulier. A chaque fois que je suis à moins de cinquante centimètres d'elle, je lui fais cet effet. Elle est nerveuse. Et j'adore ça ! Je fais exprès de me rapprocher d'elle pour que nos épaules se touchent. Instantanément, je vois la peau de sa nuque frissonner. Son odeur de vanille et cannelle s'infiltre dans mes narines. Je crois que ce sont ses cheveux qui sentent aussi bons.

Charlie plante ses yeux dans les miens. Je vois bien qu'elle essaie de ne pas montrer son trouble, mais c'est peine perdue. J'ai pleinement conscience de mon physique. Je plais aux femmes et je sais reconnaître le regard qu'elles me lancent lorsqu'elles veulent que je les embrasse. Charlie possède exactement ce regard là. C'est encore trop tôt pour me délecter du goût de ses lèvres. Même si je meurs d'envie de l'embrasser, je ne cèderai pas. Il faut qu'elle soit dingue de moi quand je poserai ma bouche sur la sienne.

- Pour te séduire, princesse, je ferai en sorte de réaliser tout ce que tu souhaites..

- C'est assez facile à dire, Bass. Tu ne sais rien de moi, me fait elle remarquer.

- Ca c'est ce que tu crois, je rétorque amusé. Je sais que tu n'es jamais allée à une fête foraine sûrement à cause de tes parents qui sont de véritables enfoirés égoïstes à ce que j'ai compris.. Tu es une grande consommatrice de café et de cappuccino que tu prends toujours aromatisé de noisette et de cannelle. C'est d'ailleurs un sacré mélange ! Tu jacasses quand tu es nerveuse, tu ne te laisses pas marcher sur les pieds, tu apprécies regarder un couple amoureux avec une lueur d'envie dans les yeux. Tu es dingue de Chuck Bass, ce qui est totalement incompréhensible, et j'ai découvert que tu avais une excellente culture cinématographique !

Charlie ne répond pas. Elle est bouche bée. Elle ne s'attendait pas à ce que je sortes autant de choses sur elle. C'est fou ce qu'on apprend en observant les gens. Je ne compte pas arrêter dans tous les cas. Observer Charlie Walmont est le plus beau des spectacle. Je lis dans ses yeux qu'elle est touchée par mon intérêt pour elle. Je ne crois pas qu'elle soit habituée à cela, et sans comprendre pourquoi ça me met en colère que personne ne s'intéresse suffisamment à elle.

Charlie ne se doute pas un seul instant de ce que j'ai prévu pour la suite de la soirée. Je suis certain qu'elle adorera gagner sa propre couronne en plastique. Elle ferait une magnifique princesse. Une vraie.

- Je sais déjà où t'emmener pour notre second rencard, ajouté je pour la faire réagir.

- Tu es bien présomptueux pour croire que je vais t'accorder un deuxième rencard, réplique t'elle piquante.

- Un deuxième rencard avec moi rendra fou cet abruti de Sheffield..

- Il est avec Freya, je ne crois pas qu'il se préoccupe de mes rendez vous..

- Tu as tort, princesse. Il était fou de rage !

Je mens. Je n'en ai aucune idée. Mais, je reste persuadé que cette sortie le fait chier. Sa précieuse Lili lui échappe pour tomber dans mes bras et ça, c'est ce qui peut lui arriver de pire. Charlie réfléchi à ce que je viens de dire. Ca m'énerve qu'elle agisse en fonction de cet enfoiré de Sheffield. Il joue avec elle depuis des années et elle ne voit toujours rien. En proposant ce rencard, je me suis dis qu'elle commençait à ouvrir les yeux, mais elle est en train de faire quinze pas en arrière.

- Tu as prévu quoi pour ce second rencard ? demande t'elle levant les yeux vers moi. Enfin, dans l'optique où je te l'accorde..

Je souris.

- C'est une surprise, princesse !

- Je n'aime pas les surprises..

- Tout le monde aime les surprises, lui fais je remarquer.

- Pas moi. Je déteste ne pas savoir à quoi m'attendre..

- Par peur de la déception ?

- Oui.. C'est complètement débile, je le sais, mais c'est plus fort que moi. Si je pouvais contrôler mon propre destin ce serait le pied ! Ca m'aurait évité d'être constamment déçue pendant mon enfance.. De toute façon, c'est à cause de ce stupide film, Les Infiltrés !

- Le film de Martin Scorsese ?

Elle acquiesce.

- Billy Costigan souffre pendant tout le film, il est malmené par le réalisateur, torturé par ses propres démons intérieurs. On s'attache à lui, et au moment où on croit qu'il est sorti d'affaire, il se prend cette putain de balle entre les yeux ! J'ai adoré ce film et j'admire le talent de Scorsese mais cette fin m'a tout gâché. A chaque fois que je le regarde, je suis toujours aussi énervée. Le pire c'est que je me surprends encore à croire qu'il va s'en sortir. Si j'avais su à quoi m'attendre la première fois que je l'ai vu, ça aurait été beaucoup moins douloureux.. Je hais les surprises !

Je ricane. Sa logique est dingue mais compréhensible. Et putain, j'adore ses goûts en matière de cinéma ! Elle est intelligente et je suis sûr qu'elle possède des avis pertinents sur un tas de films géniaux comme le parrain ou autre classiques tout aussi géniaux. Je pourrais continuer à parler cinéma avec elle pendant toute la nuit.

- Je promets de te faire aimer les surprises, Princesse, assuré je d'une voix suave.

- Essaie de ne pas me décevoir, Bass, me défie t'elle.

Ses yeux verts se plantent dans les miens une lueur intense à l'intérieur. Elle me met à l'épreuve et je dois dire que j'aime beaucoup. Je ne la décevrai pas. J'ai envie de lui faire plaisir, de lui faire découvrir des choses qu'elle n'a jamais testé par le passé. Même sexuellement, je suis persuadé que je peux lui apporter un plaisir qu'elle n'a jamais connu avec ses anciens partenaires. Je la ferai jouir comme jamais elle a joué, je me délecterai de son goût sur ma langue, je me perdrai en elle, serré et au chaud. Bon sang, j'ai affreusement envie d'elle !

L'attention de Charlie est interrompue par un mec qui se plante devant nous. Ma princesse écarquille les yeux face à ce beau gosse blond qui la mate en souriant.

- Charlie ? Charlie Walmont ?

- Flynn ?!

Putain mais c'est qui ce Flynn ?!

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